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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Mis à jour : il y a 3 jours 23 heures

700 migrants sauvés en Méditerranée

jeu, 03/12/2015 - 23:28

Un bateau en bois d’une quinzaine de mètres à peine, 286 personnes à bord récupérés par les équipes du Canarias (crédit : marine espagnole)

(B2) Plusieurs navires européens ont mené deux opérations de sauvetage permettant de sauver 700 migrants, près des côtes libyennes. L’alerte a été donnée, aux petites heures du matin, par le Centre de coordination de sauvetage maritime italien à Rome qui a demandé aux navires de l’Opération EUNAVFOR MED / Sophia d’intervenir pour 2 navires en difficulté à 25 milles nautiques au nord des côtes libyennes.

Deux navires et un hélicoptère à la rescousse

Deux navires — le Britannique HMS Enterprise et la frégate espagnole Canarias — ont été dépêchés tandis qu’un hélicoptère EH101 italien du navire amiral Garibaldi, se rendait également sur place pour localiser précisément le bateau. En quelques trois heures, les migrants ont été transbordés sur les deux navires d’EUNAVFOR Med. Direction : Lampedusa pour le HMS Enterprise et Cagliari pour la frégate Canaries. Les migrants venaient d’horizons divers, précise la marine espagnole : la Somalie, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Maroc, la Libye, la Mauritanie, le Yémen et le Mali.

A la recherche des preuves

Selon l’habitude, une fois l’opération de secours effectuée, l’équipe de recueil du Canarias est monté à bord du bateau. Objectif : recueillir un maximum de preuves permettant de reconstituer le trajet du bateau, le modus operandi des passeurs et vérifier s’il n’y a pas trace d’un « client » précédent. La barge a été minée, la mèche allumée et elle a été explosée pour être détruite. « Son pont inférieur était pratiquement à demi submergé et constituait un danger pour la navigation » explique-t-on du côté espagnol. Explication habituelle, mais surtout, il s’agit en coulant les bateaux de « détruire le business model des passeurs en leur interdisant la réutilisation de ces navires ». Pour une fois, des images sont diffusées sur cette destruction. D’ordinaire, du moins au niveau européen, on se garde bien de mettre l’accent sur de telles images (anodines et plutôt courantes dans la lutte anti-piraterie).

6400 personnes secourues

Selon le dernier bilan, en 4 mois, EUNAVFOR MED a permis de récupérer 6400 migrants, sains et saufs, lors de 29 opérations de sauvetage. 48 bateaux ont été détruits. L’opération a aussi permis — le contre-amiral Credendino nous l’expliquait mardi dernier — d’arrêter 43 suspects de trafic d’êtres humains. Lire aussi : Il faut réfléchir à une mission de formation des gardes-côtes libyens (Credendino)

(NGV)

Catégories: Défense

Nous sommes confrontés à des fascistes (Hilary Benn)

jeu, 03/12/2015 - 19:00

(B2) Le discours de Hilary Benn, le shadow ministre des Affaires étrangères du Labour, n’est pas passé inaperçu hier soir (2 décembre) à la Chambre des Communes. Durant presque 15 minutes, celui qui a été ministre du Développement puis de l’Environnement de Gordon Brown a surpris plus d’un chroniqueur par sa verve, la force de ses arguments à défendre l’engagement britannique en faveur d’une intervention en Syrie. Il vaut le coup d’être écouté.

Des êtres qui se croient supérieurs

« Nous sommes confrontés ici à des fascistes. Non seulement par leur brutalité calculée, mais leur conviction qu’ils sont supérieurs à chacun d’entre nous dans cette assemblée ce soir et tous les gens que nous représentons. Ils nous méprisent. Ils considèrent avec mépris nos valeurs. Ils considèrent avec mépris notre croyance en la tolérance et la décence. Ils considèrent avec mépris notre démocratie (…). Ce que nous savons des fascistes, c’est qu’ils ont besoin d’être vaincus » a-t-il asséné, faisant notamment référence à la guerre d’Espagne en 1936 avec l’engagement dans les brigades internationales ou l’engagement contre Hitler.
« Nous devons maintenant nous confronter à ce mal. Il est maintenant temps pour nous de faire notre part en Syrie. C’est pourquoi je demande à mes collègues de voter pour la motion ce soir » a-t-il conclu, avant de se rasseoir, sous les applaudissements nourris des Tories mais aussi au Labour. On ne peut pas dire que Jeremy Corbin, le leader du Labour était très ravi de ce discours très guerrier.

Hilary Benn est de ceux – avec Margaret Beckett – qui a symbolisé la bascule d’un bon quart du Labour en faveur de l’engagement militaire en Syrie proposé par David Cameron. Il ne faut pas nier non plus que l’engagement de François Hollande et du gouvernement socialiste français a achevé de convaincre nombre d’indécis au Labour, plutôt réticents il y a encore quelques jours à s’engager.

Rappelez-vous l’Irak

Dans l’autre camp, le discours d’Alex Salmond, le leader du SNP, les autonomistes écossais était aussi charpenté, frappé d’arguments qui illustrent bien la difficulté de cet engagement pour les Britanniques, mais aussi pour tous les Européens. « Qui croiera que se concentrer sur la ville de Raqqa ne fera pas de victimes civiles. C’est un non sens » « Remember the war in Iraq » a-t-il averti.

(NGV)

Catégories: Défense

Les Brit’ passent à l’action en Syrie. Le champ de pétrole de Omar visé

jeu, 03/12/2015 - 11:23

(B2) La Chambre des communes avait à peine terminé de voter (*) que les moteurs des avions de chasse vrombissaient sur la base de la Royal Air Force à Chypre.

4 avions Tornado GR4s ont ainsi décollé de Akrotiri, ce jeudi (3 décembre) dans la nuit. Juste une heure après la fin du vote, le correspondant de la BBC sur place constatait que deux avions avaient décollé. Direction : la Syrie, comme l’a confirmé rapidement le ministère britannique de la Défense. En l’air, également un avion Voyager – pour assurer le ravitaillement en fuel — et un drone Reaper — pour assurer la surveillance et surtout le retour sur l’efficacité des frappes. Six cibles avaient été identifiées précisément par la coalition, visées par les bombes guidées à haute précision (GPS ou laser) Paveway IV, placées sous les Tornado.

Particulièrement visés : les champs de pétrole de Omar à environ 60 km à l’intérieur de la Syrie à l’est de la frontière avec l’Irak. Le champ d’Omar est un des plus importants et plus vastes champ de pétrole détenus par Daech (alias ISI). Il lui procure, selon les Britanniques,  jusqu’à 10% de leurs ressources du pétrole.

« Couper les sources de revenus est extrêmement important pour dégrader (diminuer la force de frappe de terroristes, saper leur campagne en Irak et commencer à diminuer leur action dans le nord de la Syrie » estime le ministre britannique de la Défense, Michael Fallon.

Le pétrole objectif prioritaire

Le pétrole est devenu un objectif prioritaire des avions de la coalition, Américains principalement, contre Daech mais aussi des Russes. Car il s’agit de frapper ISIS au porte-monnaie. Jusqu’à peu encore, il y avait certaines réticences à cause du risque de dégâts collatéraux. « Taper un camion citerne est risqué » assurait une source militaire à B2. D’une part, on doit « pouvoir être sûr » que ce qui est convoyé dans le camion appartient aux forces de ISIS. D’autre part, le risque de dégâts collatéraux – le passage dans un village, ou la présence d’autres véhicules ou piétons à proximité – n’était pas négligeable. Aujourd’hui ces réticences semblent envolées. Tout comme le risque de pollution, possible, en cas de frappe sur un champ pétrolifère.

(NGV)

(*) A l’issue d’un débat long et intense, très démocratique — comme seuls peuvent le faire, d’une certaine façon, les Britanniques — la Chambre des communes a approuvé, mercredi (2 décembre), l’élargissement des missions de frappe de l’Irak à la Syrie. La majorité était finalement plus large (397 voix contre 223), que ce que pouvait escompter le gouvernement

 

Catégories: Défense

134 réfugiés récupérés par le HMS Richmond. Un changement de langage de la Navy ?

mer, 11/11/2015 - 19:06

(crédit : MOD UK)

(B2) La journée de jeudi dernier (5 novembre) a été rude pour les marins européens engagés dans l’opération EUNAVFOR MED / Sophia. Les avions de patrouille espagnol et luxembourgeois avaient signalé une douzaine de navires, dont un bateau de pêche et deux skiffs.

Outre les 258 personnes sauvées par la frégate belge (lire : 4 suspects arrêtés en Méditerranée par le Leopold Ier), 76 personnes ont pu être récupérées par le patrouilleur slovène Triglav et 134 hommes et femmes qui tentaient la traversée sur un dinghy surchargé ont été pris en charge par la frégate britannique HMS Richmond.

Une fois à bord du navire, « les migrants ont été enregistrés, ont reçu de l’eau et de la nourriture. Certains d’entre eux ont vu les médecins de bord » signale la Royal Navy, avant d’être transférés à bord d’un navire des gardes-côtes italiens Diciotti afin d’être débarqués en Sicile.

(NGV)

Commentaire : Pas de Brexit pour la Navy ?

On peut remarquer que à l’inverse de l’opération EUNAVFOR Atalanta, pourtant commandée par les Britanniques, où l’Etat-Major britannique tentait de masquer le caractère européen de l’opération — préférant souvent parler d’une opération multinationale ou d’une mission en liaison avec l’OTAN – il n’en est pas de même de l’opération Sophia. Communiqué après communiqué, la Royal Navy est fière d’annoncer la couleur : elle participe à une opération de l’Union européenne.

Dans sa dernière publication (lire ici), elle donne même la parole à une de ses jeunes recrues, Jade Convery, qui exprime son enthousiasme du haut de ses 23 ans : “I’ve really enjoyed working with the European Union Naval Force – working with other navies has been a huge learning experience, and we already feel part of one team. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

Catégories: Défense

Le Leopold Ier s’entraîne au tir à la Souda

mer, 11/11/2015 - 11:59

(B2 au large de la Crète) La frégate belge Leopold Ier (F-930) a parfait aujourd’hui son entraînement avant d’intégrer le Charles-de-Gaulle en Méditerranée. Des exercices de tir ont été effectués ce mercredi (11 novembre), jour de célébration de la fin de la Première guerre mondiale, sur le pas de tir spécialisé de l’OTAN de la Souda en Crète.

Un exercice de qualification pour l’OTAN

La frégate a fait tonner la poudre à plusieurs reprises. Son « Otobreda » 76 mm antiaérien et antisurface a résonné d’un son lourd tandis que ses mitrailleuses MAG (7.62 mm) et Browning .50 (12,7 mm) répondaient avec un son plus sec et saccadé. Puis le lance-missiles Sea Sparrow (anti-aérien) et son système de protection rapprochée Goalkeeper ont donné de la voix. La cible : un drone envoyé pour simuler une attaque aérienne sur le navire. C’était d’ailleurs l’objectif principal de l’exercice. Le lancement d’un missile Seaspearow est « une étape importante de qualification de la frégate afin de la certifier aux normes OTAN » précise la défense belge. « Le lancement s’est fait avec une fusée télémétrique qui a comme objectif d’enregistrer un nombre de données de vol et opérationnelles ». Les AGM-84 Harpoon (anti-surface, destinés à détruire de gros navires à longue distance 120 km) et les torpilles Mark 46 (contre les sous-marins) sont restés au repos… pour cette fois. Tout cela sous les yeux du ministre de la Défense, Steven Vandeput, qui s’est spécialement déplacé pour l’occasion, ainsi que du Premier ministre, Charles Michel, qui a fait escale sur l’île de Crète, avant de se rendre à Malte pour deux sommets consécutifs (Europe-Afrique et Union européenne) sur les migrations. Autre ambiance…

Quelques jours sous pavillon européen

Le Léopold Ier, de son côté, reprend la mer. Direction : la Sicile. La frégate est, en effet, officiellement encore sous pavillon européen pour quelques jours. Elle va retrouver le Cavour, le navire amiral de EUNAVFOR MED / Sophia. Le temps de faire un dernier briefing, de rendre les différents matériels (communication, radio…) utilisés et de dire au-revoir au commandant de mission, le contre-amiral Enrico Credendino. Et ensuite, direction Toulon, pour s’intégrer au Groupe aéronaval français, et cap sur le Golfe Persique, via le Canal de Suez.
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(Nicolas Gros-Verheyde)

Catégories: Défense

Le Charles-de-Gaulle en mission anti-Daech avec une escorte belgo-britannique

mer, 11/11/2015 - 09:36

(B2 en mer !) Le porte-avions français Charles-de-Gaulle devrait appareiller de Toulon le 18 novembre prochain, selon nos informations. Il sera accompagné de plusieurs navires constituant le groupe aéronaval (GAN) dont la frégate anti-sous marine La Motte-Picquet (D-645), d’un navire ravitailleur, d’un sous-marin d’attaque ainsi que deux navires européens : un Belge — le Leopold Ier (F-930), jusqu’ici engagée dans l’opération européenne EUNAVFOR Med / Sophia — et un Britannique — le HMS St Albans (F-83), une frégate britannique de type 23 —.

Sus à Daech et affiliés

Direction : le Golfe persique avec une mission principale confiée au porte-avions, la lutte « contre Daech et ses groupes affiliés » comme l’a fixé le président (français) de la République, François Hollande, à l’issue d’un Conseil restreint de défense, le 5 novembre dernier. L’objectif est de de renforcer la capacité de frappe en Irak comme en Syrie. Coté belge, c’est désormais officiel. Le Premier ministre Charles Michel vient de le confirmer à l’occasion d’un déplacement en Crète sur la frégate Leopold Ier. Un conseil restreint (kern) tenu le 30 octobre a « décidé l’envoi de la frégate belge (…) dans le cadre de la coalition internationale ». « Et le parlement va être informé et tiendra un débat, en présence du ministre de la Défense, comme le veut la règle. »

Une demande américaine

Ce déploiement répond à une « demande américaine » a souligné Charles Michel. Le groupe aéronaval américain constitué autour du porte-avions USS Theodore Roosevelt a dû rentrer au pays en octobre pour problème de maintenance. Et le suivant constitué autour du USS Truman ne devrait arriver que durant l’hiver 2016 (lire détails sur US naval institute news). C’est ce « gap » que devrait combler le groupe aéronaval franco-belgo-britannique.

Contrôle opérationnel français

Concrètement la frégate belge passera sous contrôle opérationnel (OpCon) des Français le 18 novembre (au départ de Toulon). Ce sera Paris – en liaison avec la coalition dirigée par le général américain, John Allen — qui fixera la mission précise du Charles-de-Gaulle. La frégate belge ne sera pas engagée directement dans toutes les opérations menées par le Charles-de-Gaulle. Mais elle sera tenue « informée ». « Notre mission est défensive » a tenu à rassurer Charles Michel : « assurer l’escorte et d’accompagnement » du porte-avions français.

Des évolutions possibles

« Si la mission devra évoluer en fonction de la situation, nous devront être immédiatement avertis ». Une évolution qui n’est « pas exclue. On ne peut pas prédire ce qui se passera dans les semaines à venir. (Et) si nécessaire, on prendra alors des mesures supplémentaires. Il faudra ainsi une nouvelle décision du gouvernement, en kern ou en conseil des ministres, et une nouvelle information du parlement. » La frégate belge devrait rester six semaines dans le Groupe aéronaval, jusqu’au 2 janvier.

Une mise en condition assez rapide

La préparation du Groupe aéronaval va être assez rapide : quelques jours seulement (entre le 15 et le 18 novembre). Le temps de faire les ultimes briefings et les dernières règles d’engagement. Mais chacun des navires engagés se prépare activement durant ces derniers jours. Le Charles de Gaulle est ainsi parti de Toulon le 3 novembre pour une période de deux semaines consacrée à l’école de l’aviation embarquée. Période en mer qui va « permettre aux nouveaux pilotes de l’aviation embarquée de la Marine nationale de se qualifier à apponter sur le porte-avions nucléaire français » précise-t-on à l’état-major français. La frégate belge de son côté effectue une série d’exercices et d’entraînements sur la zone de tirs de l’OTAN à la Souda, en Crète ce matin (Lire : Le Leopold Ier s’entraîne au tir).

 

(Nicolas Gros-Verheyde)

Catégories: Défense

Le flot de réfugiés continue d’arriver en Grèce. Les Européens paient cher une erreur d’analyse

mar, 10/11/2015 - 23:55

L’opération Poseidon au large de la Grèce (crédit : Frontex)

(B2) « 150.000 personnes ont pris le risque de traverser entre la Turquie et la Grèce le mois dernier (octobre) « malgré des conditions climatiques qui se sont dégradées » selon le dernier bilan que vient de publier l’agence Frontex, l’agence européenne de contrôle des frontières. « Soit 13 fois plus que dans la même période de 2014 (8500 en octobre 2014) ! »

Des Syriens mais aussi des Afghans

Sur cette voie d’accès, « les Syriens continuent de représenter le plus grand nombre d’arrivées, bien que ces dernières semaines, la part des ressortissants afghans a augmenté de manière significative » note l’agence européenne. Une situation qui tient en grande partie à la situation en Afghanistan, confirme un diplomate que nous avons interrogé sur cette augmentation récente. « La prise de Kunduz par les Talibans a fait craindre par nombre d’Afghans la réédition du schéma des années 1990 », avec le départ des Soviétiques, la chute du gouvernement Najibullah (près de 4 ans après) et l’arrivée des Talibans. « On voit arriver non seulement des Hazaras mais aussi différentes ethnies ». Ce qui traduit une nouvelle vague afghane après ceux qui, réfugiés d’Iran, plus ou moins en situation illégale, ont été expulsés ou préféré reprendre le chemin de l’exil plutôt que de devoir s’enregistrer dans la république islamique.

Un demi-million de personnes arrivées depuis le début de l’année

Depuis le début de l’année, 540.000 migrants sont ainsi arrivés sur les îles grecques, selon Frontex. La plupart sont ensuite remontés vers le nord, les Balkans, l’Autriche et l’Allemagne, provoquant des fermetures de frontières en cascade. De janvier à octobre, quelque 500.000 « détections de franchissement illégal des frontières ont été enregistrés sur les frontières extérieures de l’UE dans les Balkans occidentaux, principalement sur la Hongrie et les frontières de la Croatie avec la Serbie ».

Des problèmes en cascade

La plupart des migrants détectés dans la région étaient auparavant arrivés sur l’une des îles grecques de la mer Égée puis ont voyagé à travers l’ex-République yougoslave de Macédoine (Fyrom) et la Serbie. « Quand la Hongrie a construit une clôture sur sa frontière avec la Serbie (1) et resserré les contrôles aux frontières en septembre, les migrants ont commencé à traverser la frontière de la Serbie avec Croatie en nombre record » note l’agence européenne.

La voie maritime de Méditerranée en baisse

Contrairement aux chiffres records en Grèce et dans les Balkans occidentaux, la voie maritime de la Méditerranée centrale a vu le nombre de personnes traversant la Libye à l’Italie « chuter de moitié par rapport à 2014 » portant le chiffre des arrivées « à 8 500 en octobre ». Une baisse assez sensible s’observe également quand on fait le décompte annuel. Pour les dix premiers mois de 2015, la voie « libyenne » a fourni 140 000 migrants et réfugiés « contre près de 155.000 pour la même période de l’année 2014 ».

La pénurie de bateaux mais aussi l’action maritime ?

Une chute expliquée « en grande partie par la pénurie de bateaux disponibles à des passeurs » explique l’agence Frontex. NB : On peut estimer également que la présence de navires renforcés a joué un premier effet de dissuasion avec des arrestations de suspects qui commencent à devenir plus systématiques (voir notamment 4 suspects arrêtés en Méditerranée par le Leopold Ier et Coup de filet au large de la Libye. 14 contrebandiers inculpés)

Un rythme qui ne faiblit

Une erreur de prévision dramatique

« Cela continue d’arriver à un rythme qui ne faiblit pas » a confié à B2 un diplomate occidental bon connaisseur de la Grèce. « Les Européens croyaient qu’avec une météo moins bonne d’hiver, le flux allait cesser ou ralentir. C’était une erreur. Ils continuent d’arriver ». Durant les périodes de mauvais temps, « il y a une accalmie. Il n’en arrive que 200 ou 300. Mais à la moindre éclaircie. Cela reprend. Il en arrive plusieurs milliers en quelques heures ». Il ne faut, en effet, qu’une petite heure à peine à un bateau doté de bons moteurs pour faire la traversée. Le double ou un peu plus si les moteurs sont plus faibles. Soit un laps de temps limité.

La marine turque, grecque laisse passer

Les Turcs n’interviennent pas. La marine grecque non plus. Elle a reçu l’ordre de ne pas intervenir pour limiter le mouvement. Une consigne politique du gouvernement Tsipras qui ne veut pas utiliser des moyens politiques ou avoir une politique répressive (ainsi la politique des centres de rétention a été sinon abandonnée, du moins ralenti). Seuls sont donc présents sur zone les gardes-côtes grecs qui souffrent d’une absence cruelle de moyens. Et, du côté du gouvernement grec, la consigne est désormais claire : « aucune vie ne doit être perdue en mer ». « Le système est mieux organisé et rôdé maintenant » témoigne notre interlocuteur. Les migrants sont à peine arrivés que de l’autre côté attendent des ferries pour les embarquer vers le continent.

La consigne du laissez-passer

Au Pirée, le port d’Athènes, attendent des bus qui, pour 20 ou 30 euros, les emmènent jusqu’à la frontière macédonienne (Fyrom). Là aussi la frontière est ouverte. Et les Macédoniens s’empressent de repasser « le bébé » aux Serbes, qui les refilent aux Croates (faute de Hongrois compatissants) et ceux-ci aux Slovènes. Ljubljana, désormais pratique la même politique du « not in my backyard » (pas dans mon jardin) et se débarrasse des réfugiés sur les Autrichiens. De toute façon, les réfugiés ne veulent pas rester dans les Balkans et encore moins aller dans les pays d’Europe de l’Est qui n’ont pas vraiment démontré une vraie tradition d’accueil.

La relocalisation : un échec !

Le dispositif de relocalisation mis en place à grand effort en juin et renforcé en septembre ne fonctionne donc pas vraiment. Tout simplement — explique notre interlocuteur — car il ne concerne que « les personnes ayant fait une demande d’asile en Grèce ». Or, ils sont très peu à s’enregistrer. Les Grecs, débordés, n’enregistrent qu’à peine 10% des personnes arrivées. Le fameux hotspot de Lesbos ne fonctionne pas vraiment. Il faut remarquer que les migrants eux-même ne tiennent pas à s’enregistrer. Ils ne veulent pas aller dans d’autres pays que l’Allemagne.

Allemagne et Autriche

Le message de Angela Merkel a porté au-delà des frontières. « Ils ne jurent que pas une destination : l’Allemagne, voire l’Autriche ou la Suède ». La France ? « Ce n’est pas vraiment une destination très prisée ». Même des pays prêts à accueillir des réfugiés, et disposant de certaines ressources, mais moins connus des migrants peinent à trouver des candidats à la relocalisation. Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, en a fait l’amère expérience dernièrement. Pour trouver les 30 candidats à l’exil au Luxembourg, « il a fallu presque faire de la retape » remarque notre diplomate, mi-ironique, mi-désolé.

Une pression maximale sur moins d’une dizaine de pays

Le triple effet de l’ouverture des frontières à tout va dans les Balkans, de la faible volonté d’accueil de certains pays (Europe de l’Est, Royaume-Uni, …) et de la propre volonté des migrants et réfugiés, renforce en fait « la pression sur quelques pays uniquement ». Outre la Grèce et l’Italie, les pays de première ligne, une demi-douzaine d’autres pays sont vraiment concernés : l’Allemagne, l’Autriche, la Suède et, dans une moindre mesure, le Danemark, la Belgique et les Pays-Bas. Soit une situation totalement intenable… Le sommet européen extraordinaire de La Valette risque d’être tendu.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Une limite qui est une « frontière extérieure » de l’Union européenne et constitue donc une obligation pour la Hongrie de fermer.

Catégories: Défense

L’armée mobilisée en Autriche face à la crise des réfugiés

lun, 09/11/2015 - 23:52

(B2) Cent militaires supplémentaires de la 6e Brigade de chasseurs (Jägerbrigade) ont été mis en alerte pour faire face à la situation des réfugiés dans le Tyrol. 1650 soldats sont déjà déployés dans tout le pays en appui de la police, pour des missions d’assistance aux réfugiés et de sécurité, précise-t-on à Vienne. Ce qui témoigne de la gravité de la situation.

Catégories: Défense

17 victimes de la discothèque Colectiv évacuées vers les Pays-Bas et la Belgique

dim, 08/11/2015 - 23:34

(crédit : ministère roumain de la Défense)

(B2) Deux avions C-27J Spartan de la force aérienne roumaine, équipé « médicale, ont assuré dans la nuit de vendredi à samedi (7 novembre), deux missions de transport sanitaire pour évacuer des patients blessés dans l’incendie de la boite de nuit «Colectiv». 9 d’entre eux ont été évacués vers Rotterdam (Pays-Bas), dont 6 sous assistance respiratoire, et 8 patients vers Bruxelles (Belgique), dont 3 sous assistance respiratoire. Des missions exécutées à la demande du ministère des situations d’urgence du ministère de l’Intérieur, précise-t-on à la Défense roumaine.

Catégories: Défense

4 suspects arrêtés en Méditerranée par le Leopold Ier (maj)

dim, 08/11/2015 - 23:29

(crédit : Marine belge)

(B2) 258 migrants d’un bateau de trafiquants en détresse à mi chemin entre l’est de la Mer Méditerranée et l’Italie ont été récupérés jeudi (5 novembre) par la frégate belge Leopold Ier (F-930) qui participe à la mission européenne en Méditerranée (EUNAVFOR MED / Sophia).

Un navire venu d’Egypte…

Un sauvetage qui ne tient pas seulement de l’impromptu ou du hasard de la mer. Selon nos informations, le navire avait été, en fait, repéré par un des avions de patrouille de l’opération (un P3 Orion espagnol ou le Luxembourgeois). Il venait d’Egypte. C’est sa « trajectoire suspecte » qui a attiré l’oeil des analystes. « Un bateau qui oblique et se dirige sur Lampedusa en suivant un itinéraire peu habituel, c’est ce qu’on peut appeler suspect » raconte à B2 un officier. De la même façon son poids important au départ – bizarre pour un navire de pêche -, l’absence de filets, et la présence en nombre de personnes à bord confortaient le caractère suspect du navire. Un navire de la flotte européenne a ensuite été dépêché à proximité, avec une consigne : rester discret.

… suivi à à la trace, discrètement

« Depuis deux jours, le F930 LEOPOLD I suivait à distance un bateau soupçonné d’être utilisé par des trafiquants d’êtres humains, faisant route vers l’Italie depuis l’est de la Mer Méditerranée » confirme l’état-major de la marine belge. La frégate a utilisé tous ses moyens — radars, caméras infra-rouges, et autres senseurs à longue portée… — « pour maintenir son invisibilité afin d’éviter une fuite possible des passeurs et récolter un maximum d’information avant d’intervenir ».

…. jusqu’à l’intervention

Aux premières lueurs du jour, « alors que ce bateau paraissait s’être immobilisé, l’hélicoptère de bord envoyé en reconnaissance confirma un grand nombre de personnes à son bord, une panne et des signes de détresse. Le bateau de pêche n’était en effet plus manœuvrable. » C’est alors que l’opération de sauvetage a commencé et les 258 personnes  — dont 4 femmes et 196 mineurs — transbordées sur le navire. Les migrants ont été « fouillés, recensés, nourris et installés » sur le pont du navire, puis débarqués, vendredi (6 novembre), dans le port italien d’Augusta, qui est un des ports d’attache des navires de l’opération EUNAVFOR MED / Sophia.

Un entretien avec les passagers

De façon informelle, des entretiens ont été aussi menés avec d’autres passagers, afin de se renseigner sur leur trajet, le prix et l’organisation du passage, la présence possible de trafiquants ou complices à bord… Des entretiens menés également par des spécialistes du renseignement qui sont embarqués à bord de la frégate. C’est sur la base « du volontariat » explique à B2 un officier. Car « nous n’avons pas comme militaires de pouvoirs d’investigation ou judiciaires » (1).

… et 4 suspects arrêtés

La surveillance à distance, les questionnaires des autres passagers, comme l’inspection de l’embarcation ont permis d’identifier 4 suspects. Trois d’entre eux ont été remis aux autorités italiennes et arrêtés à leur arrivée au port d’Augusta. La quatrième personne suspecte,  probablement mineure, a été libérée mais « reste sous surveillance ». Elle a été placée dans un centre de rétention pour mineurs. Quant à l’embarcation inoccupée, elle a été détruite car elle « présentait un danger pour la navigation ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Une différence très nette par rapport aux navires militaires français par exemple.

(maj) jeu 12 avec des précisions sur la nature suspecte du navire.

Catégories: Défense

4 pêcheurs iraniens otages des pirates libérés

sam, 07/11/2015 - 13:13

(B2) Plusieurs pêcheurs iraniens otages d’un groupe de pirates en Somalie ont été libérés, mercredi (4 novembre), ont annoncé des responsables locaux le lendemain. Les forces de sécurité du Galgadud (une des régions de Somalie) ont perquisitionné une maison près de Adado et réussi à libérer 4 ou 5 otages (le chiffre varie selon les sources).

« Les forces de sécurité ont libéré quatre Iraniens retenus en otages par des pirates », a déclaré Abdirahmen Mohamed, un responsable des services de sécurité du Galgadud à l’AFP. « Deux des ravisseurs ont été arrêtés lors du raid » a-t-il ajouté.

Les pirates avaient réussi à s’emparer d’un bateau de pêche iranien en mars dernier (la première prise depuis 2012). Un autre bateau iranien avait été capturé en mai, officiellement après avoir dû entrer dans un port du Galgadug en raison d’un problème mécanique. De nombreux bateaux pêchent dans la zone économique somalienne, réputée très poissonneuse.

Il reste 41 marins otages des pirates somaliens, selon notre base de données, 26 selon le décompte officiel de l’UE et de l’OTAN (Lire aussi : Combien de marins sont encore otages des pirates somaliens ?)

(NGV)

Catégories: Défense

La violence redouble en Centrafrique. Le CICR appelle au respect des valeurs

ven, 06/11/2015 - 19:00

@MINUSCA

(B2) Le Comité International de la Croix rouge (CICR) a appelé vendredi (6 novembre) au « respect de la vie et de la dignité humaine ». Face à une situation qui se détériore, le CICR a voulu tirer la sonnette d’alarme. Depuis la fin du mois de septembre, Bangui, la capitale de la République Centrafricaine est à nouveau en proie aux violences. C’est l’assassinat , fin septembre, d’un chauffeur de moto-taxi musulman qui avait mis le feu aux poudres. L’escalade de la violence n’a cessé depuis.

La situation humanitaire se détériore. 

« Les confrontations entre groupes armés, les violences intercommunautaires et la multiplication des actes criminels touchent tous les segments de la population centrafricaine, et la situation humanitaire se détériore inexorablement » s’alarme Patricia Danzi, directrice régionale du CICR en Afrique. La situation de la population civile est critique et « depuis fin septembre, des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées à Bangui » souligne le CICR. Au début du mois d’octobre, un nouvel afflux de déplacés a été notifié dans la ville de Bambari. La population fuyait les affrontement entre les Seleka et les anti Balaka « pour le contrôle des routes qui mènent à Bambari » écrivaient alors nos confrères de RFI. D’après le Haut Commissariat pour le réfugiés c’est aujourd’hui près de 300 000 personnes qui sont déplacées au sein d’un pays.

Le CICR n’arrive plus à travailler. 

La situation est telle que « le personnel du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge n’est pas toujours en mesure de venir en aide aux blessés et aux personnes en détresse », stipule le communiqué de la Croix rouge. Par ailleurs « Les personnels de santé doivent être protégés, et le travail des humanitaires doit être facilité en toutes circonstances ». Mais les regains de violence ne permettent ni aux civils de rejoindre les antennes du CICR ni au CICR de s’assurer un accès sécurisé aux zones les plus critiques.

NB : Un contexte délétère qui pourrait compliquer davantage la tenue des élections prévues à la fin de l’année 2015 et qui inquiète également du côté de l’Union européenne. Un diplomate européenne a souligné à B2, le « soutien européen aux autorités de transition » et a rappelé « il n’y a pas d’alternative à l’organisation d’élections pour restaurer l’ordre constitutionnel ». Il insiste « tous les efforts doivent maintenant être concentrés sur une stabilisation de la situation sécuritaire et sur les préparatifs du processus électoral ». Dès le début, l’UE avait appelé à ce que les violences à l’encontre des populations civiles mais aussi du personnel humanitaire « cessent immédiatement » en République centrafricaine. (Lire Carnet (30.9.2015).).

(Johanna Bouquet)

Télécharger le communiqué du CICR ici).

Pour aller plus loin :

Sur RFI ici

Données chiffrées sur la République Centrafricaine ici

Dossier du HCR ici

 

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Bernardino Leon aux Emirats arabes unis… Un curieux mélange des genres ?

ven, 06/11/2015 - 17:26

(crédit : ONU)

(B2)  L’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, l’Espagnol Bernardino Leòn, a arrêté ses fonctions ce vendredi. Il devrait prendre le poste de responsable de l’académie diplomatique des Emirats Arabes Unis. Un institut chargé de former les diplomates arabes et de promouvoir la politique étrangère de Abu Dhabi et des autres émirats de la fédération.

Une décision qui remonte à juin dernier

On ne peut pas donc dire que l’Espagnol aura perdu beaucoup de temps ni laissé un intervalle « sanitaire » entre ces deux fonctions. La décision aurait été prise en juin dernier, révèle The Guardian qui donne de nombreux détails sur la transaction. Bernardino Leon toucherait sur place un salaire de 35.000 £ (env. 50.000 $) par mois. Difficile à refuser… A cela il faut ajouter une indemnité de logement de 360.000 Dirhams (63.000 £). Un peu trop juste selon Leon qui souhaitait le double.

Un curieux mélange des genres

Dans la négociation, l’Espagnol a argumenté de sa compétence aux Emiratis, se vantant dans un mail envoyé en août d’être aussi en ligne pour un poste prestigieux à l’ONU : « une sorte de haute conseiller pour toutes les médiations de l’ONU ». Ce qui aiderait les « futurs diplomates des Emirats à dialoguer avec les médiateurs les plus éminents au monde ». Mais « bien sûr, si vous préférez que je me concentre exclusivement sur [l’Académie diplomatique], il n’y a pas de problème et je ne vais pas accepter (cette) proposition » ajoute-t-il. On frôle de près, là, le mélange des genres…

Une stratégie visant à délégitimer le GNC ?

Mais il y aurait pire, si on en croit le quotidien britannique. Un autre mail a été envoyé en décembre 2014, au ministre des Affaires étrangères des Emirats, Cheikh Abdullah bin Zayed, à partir du compte personnel de Bernardino Leon où celui-ci décrit sa stratégie. Il affirme ainsi de façon claire « ne pas travaille(r) sur un plan politique qui inclura tout le monde » mais plutôt d’aune stratégie visant à « délégitimer complètement » le GNC (le Congrès national général, de Tripoli). Il admet également que « tous mes mouvements et des propositions ont été consultés (et dans de nombreux cas, conçus) par l’HOR (la Chambre des représentants de Torbouk), Aref Nayed (l’ambassadeur de Libye aux Emirats Arabes Unis) et Mahmoud Jibril (l’ancien Premier ministre libyen qui réside aux Emirats) ».

L’option d’une conférence de paix

Dans cet échange épistolaire électronique, Bernardino Leon décrit aussi ses difficultés et ses craintes. « En raison de la lenteur des progrès des pourparlers de paix, l’Europe et les Etats-Unis demandaient un «plan B  (sous forme) d’une conférence de la paix classique … C’est, à mon avis, une option pire qu’un dialogue politique … car il va traiter les deux côtés comme des acteurs égaux ».

Je suis resté impartial se défend Bernardino Leon

Comment garder une certaine impartialité dans les négociations en Libye alors qu’on sait être employé par un Etat qui soutient une des parties à la négociation ? Bernardino s’en défend dans un mail adressé à la rédaction du quotidien britannique. Il nie tout conflit d’intérêts. « La seule défense contre ces attaques, c’est mon travail. (…) Lisez mes propositions, l’accord et la proposition du gouvernement. C’est considéré par les Libyens des deux camps est une proposition équitable. »

“The only defence I have against these attacks is my work. As I said before, read my proposals, the agreement and the government proposal. It has been considered by the Libyans from both camps as a fair proposal.

Un autre job plus tôt

L’envoyé spécial de l’ONU voulait en fait quitter ses fonctions en janvier dernier, en prenant un «poste universitaire en Amérique. « C’est seulement plusieurs mois après, quand mon contrat de l’ONU était sur le point d’expirer, que j’ai, à nouveau, commencé des discussions sur mon futur travail » assure-t-il.

Commentaire : cette pratique suscite néanmoins quelques doutes. Si l’intégrité de B. Leon ne peut être mise en doute, cette prise de fonction pour une des parties indirectes au conflit — les Emirats arabes unis comme l’Egypte soutenaient le gouvernement de Tobrouk — jette un voile, inutile, sur l’impartialité de l’envoyé spécial. Si B. Leon avait travaillé ensuite pour une des diplomaties européennes, cela aurait sans doute été plus « naturel ». Cela pose aussi question sur les règles en la matière au niveau des Nations-Unies. N’y-a-t-il pas un délai minimal à respecter pour prendre certaines fonctions qui peuvent être controversées ? Malheureusement, cette pratique ne semble pas isolée. Il semble exister chez les hauts responsables européens (*), un certain flou sur la distance nécessaire à garder vis-à-vis de certaines fonctions qui interpelle. Sous le prétexte que ce n’est pas (totalement) illégal, certains n’hésitent pas à franchir la limite interdite au minimum par une certaine règle de bon sens. Du pantouflage entre amis au conflit d’intérêt concret, les exemples sont trop nombreux pour ne pas susciter une réelle interrogation sur la limite entre l’acceptable et le non acceptable. Un dossier à suivre…

(NGV)

(*) Avant de prendre son poste comme envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, B. Leon était Représentant spécial de l’UE (RSUE) pour le Sud de la Méditerranée.

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La bataille d’Angleterre a commencé !

mer, 23/09/2015 - 20:35

(B2) A l’heure du sommet européen, 4 F-16 de la composante Air ont semé un semblant de panique (raisonnable tout de même) au sommet européen.Survolant à assez basse altitude le bâtiment du Justus Lipsius, 4  F-16 ont annoncé la couleur. Ils volaient cependant suffisamment haut et sans excès de vitesse pour ne pas faire trembler les vitres. Puis ont suivi les avions Marchetti SF.260… L’objectif pour la composante Air de l’armée belge était de commémorer la bataille d’Angleterre qui a eu lieu 75 ans plus tôt le 23 septembre 1940. Dans les coulisses du sommet, c’était une autre bataille qui se déroulait, sans doute un peu moins féroce mais tout aussi difficile, sur l’accueil des réfugiés comme le contrôle des frontières. Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a dénoncé « l’impérialisme moral » de certains Européens. Tandis que son homologue slovaque, Robert Fico, parlait d’un « diktat ». Ce qui a suscité en réplique des commentaires peu amènes du président français notamment. « Ceux qui ne partagent pas les valeurs de l’Europe doivent se poser la question de leur présence au sein de l’UE » a lâché, un peu excédé, François Hollande !

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Un convoi humanitaire d’EULEX Kosovo pour les réfugiés et migrants en Serbie

mer, 23/09/2015 - 15:22

(B2) La mission européenne « Etat de droit » (EULEX Kosovo) a envoyé de l’aide humanitaire pour les réfugiés et les migrants qui se trouvent actuellement en Serbie. Un convoi de cinq camions est ainsi arrivé à Belgrade lundi (21 septembre) et à Sid, près de la frontière avec la Croatie, mardi (22 septembre). La mission EULEX au Kosovo a fait don d’articles ménagers tels que les équipements de cuisine et appareils électroménagers, des fours à micro-ondes, des machines à eau chaude, des lits, des matelas, des armoires, ainsi que des générateurs, des appareils de chauffage, et un conteneur entièrement équipé avec des cabines de douche, des salles de lavage, et une toilette. Un autre transfert a lieu ce mercredi (23 septembre) vers Kanjiza.

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Financer une formation des militaires centrafricains. Ah non quelle horreur…

ven, 18/09/2015 - 12:25

(BRUXELLES2) Certains principes résonnent régulièrement dans les couloirs européens : « l’approche globale », assurer la sécurité dans les pays d’origine des migrations », « former et équiper les armées africaines » (Train & Equip), « faciliter l’appropriation par les forces locales », etc. Dans la réalité, cependant, cela reste de bons mots. L’application des procédures de la façon la plus étroite possible reste de rigueur. . « Ce n’est pas chez moi ».

Une formation non opérationnelle

Le général Laugel, qui commande l’opération EUMAM Rca (Centrafrique), a pu le constater récemment, d’après les informations que B2 a recueillies auprès d’autres sources. La « partie Conseil » de cette mission en bonne voie. Et ses responsables prévoyaient de monter une petite « formation non opérationnelle » pour certains membres des FACA, les forces armées centrafricaines. C’est-à-dire une formation non liée au combat mais davantage à la structure de l’armée, au droit internationale humanitaire… Car — comme nous l’avions déjà raconté — les FACA manquent de tout équipement de formation, voire d’équipements tout courts. Il n’y a pas de chaises, de tables, de tableau. Et, pour bien faire, il faudrait une petite cantine pour nourrir les futurs stagiaires.

La pratique de la défausse

Un projet a donc été mis au point. Budget : 250.000 euros (deux cent cinquante mille ! pas 250 millions…). Résultat : rien pour l’instant ! Tous les dispositifs européens consultés se défaussent… sur le voisin. A chaque fois pour d’excellentes raisons procédurales ou de principe. Lors d’une discussion au sein du mécanisme Athena — le dispositif qui finance les missions de la PSDC – la discussion a ainsi tourné court. Plusieurs Etats membres estimant — à juste titre d’ailleurs — que ce n’était pas le rôle de ce dispositif destiné à financer uniquement certaines dépenses communes d’une opération militaire. A l’instrument de stabilité de l’UE (*), qui est normalement le dispositif financier prévu pour ce type d’action, le résultat est identique : pas de financement possible. L’argumentation différente. Les gestionnaires de l’Instrument arguent de l’article 41.2 du Traité qui interdit de financer des actions militaires.

Commentaire : Cette vision peut être discutée, même juridiquement à l’heure du Traité de Lisbonne (voir encadré), et est surtout très contestable au plan politique. Le principe développé par certains responsables européens est de ne pas financer d’action militaire. La peur d’être impliqué dans des actions de type coup d’Etat (comme au Burkina-Faso) ou de dérapages sur le plan des droits de l’Homme est présente. Sous des dehors de générosité, cette politique est d’une rare hypocrisie. Le budget européen pourrait financer des forces de police, de sécurité, de gardes-frontières, des actions anti-terroristes, le renforcement des frontières… mais pas l’armée. C’est oublier que l’armée est (souvent) garante d’une certaine stabilité de l’Etat dans les pays d’Afrique. Et que la police peut tout autant, sinon plus, que l’armée, à l’origine de cas de violences (cf. Burundi). C’est oublier que l’UE paie l’engagement des militaires des armées africaines ou somalienne dans des combats en Somalie au titre de l’Union africaine (et de l’ONU) mais ne peut pas payer du matériel nécessaire à la formation d’une autre armée. C’est plutôt contradictoire.

Il serait temps d’enlever des oeillères absurdes et de mettre au point une politique lisible et claire. Si on veut une certaine stabilité, éviter des Etats faillis, cela passe par une police et une armée démocratiques qui doivent recevoir un soutien, y compris financier. Il serait temps également de mettre fin à la politique de « silos » — dénoncée d’ailleurs par plusieurs hauts responsables européens (de la Commission comme du Parlement européen) — et de mettre les actes en phase avec les grandes orientations politiques définis par les « 28 ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

L’interdiction du financement communautaire

L’article 41.2 du traité prévoit que « Les dépenses opérationnelles entraînées par la mise en œuvre du présent chapitre sont également à la charge du budget de l’Union, à l’exception des dépenses afférentes à des opérations ayant des implications militaires ou dans le domaine de la défense et des cas où le Conseil en décide autrement à l’unanimité. » Comme son nom l’indique, cette interdiction de financement communautaire ne concerne d’une part que les « opérations militaires ou de défense » et d’autre part que  le chapitre 2 du titre V du Traité sur l’Union européenne, concernant la « Politique étrangère et de sécurité commune ». Ce n’est plus une exclusion générale du fait de la fusion opérée par le Traité de Lisbonne entre les différents piliers. Elle ne s’applique donc pas, par exemple, aux articles 209 et 212 sur lequel se base l’instrument de stabilité.

(1) Cet outil, dépendant de la Commission européenne est géré par le service des instruments extérieurs (FPI) et mis à disposition du Service européen d’action extérieure. Il est normalement placé sous l’autorité de Federica Mogherini mais dans sa casquette de vice-président de la Commission européenne plutôt que de Haut représentant.

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L’UE condamne le coup d’état au Burkina-Faso

jeu, 17/09/2015 - 14:47

(B2) La Haute représentante de l’UE, Federica Mogherini, a condamné sans ambages, dans un communiqué publié ce matin, le coup de force qui se déroule en ce moment au Burkina Faso. « La séquestration du Président de la transition ainsi que d’autres ministres, mettent en péril la Transition et la voie vers les élections du 11 octobre prochain » indique-t-elle. « Toute tentative d’évincer les autorités de la Transition par la force ou action contre la paix et la sécurité du pays ont été condamnées par l´ensemble de la Communauté Internationale ». Et l’UE « appelle à la libération immédiate des personnes retenues et au respect de la Transition et de l’intérêt général ».

Libération et respect du calendrier électoral

Un message développé dans nombre de capitales européennes comme aux Nations-Unies. Sur initiative de la France, le Conseil de sécurité de l’ONU a, dans une déclaration à la presse adoptée à l’unanimité hier, condamné la détention du président de transition, du Premier ministre et de membres du gouvernement et réclamé qu’ils soient « libérés sains et saufs et immédiatement ». Il a demandé que tous les protagonistes « respectent le calendrier de la transition, en particulier la tenue d’élections libres, équitables et crédibles, prévues pour le 11 octobre ».

Pas d’intervention française sauf pour évacuation

L’armée française qui dispose d’un contingent d’environ 200 hommes sur place — surtout des forces spéciales —, dans le cadre de l’opération anti-terroriste Barkhane, ne compte pas intervenir dans ce conflit a indiqué François Hollande ce matin. Sauf si une opération d’évacuation d’urgence des citoyens français, européens ou étrangers, s’avérait nécessaire. En attendant, des mesures de précaution ont été indiquées aux différents ressortissants dans la capitale burkinabaise, Ouagadougou.

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Un débat sur la review de défense réduit à un feuillet ?

mer, 16/09/2015 - 22:20

(B2) La volonté du gouvernement britannique d’avoir le débat le plus limité sur la Strategic Defence Review a fait long feu. Le gouvernement qui vient de lancer une consultation sur la révision de sa politique de défense avait voulu limiter la glose reçue et imposé une limite de 1500 caractères pour chaque réponse. Un peu court ! Un procédé qui a ulcéré les députés britanniques de la commission Défense qui ont écrit une bafouille au gouvernement pour ôter cette limite à leur libre expression. Ils viennent d’obtenir raison. Le gouvernement a donc levé toute limite de longueur aux réponses à sa consultation.

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Une université européenne de la Défense, avec quels pays ? Dans quels objectifs ?

mer, 16/09/2015 - 10:00

L’Ecole royale militaire (belge) pourrait être le coeur de l’université européenne de défense prônée par Jean Marsia, qui vient de défendre une thèse à l’ULB (crédit : ERM)

(BRUXELLES2) Comment approfondir l’Europe politique ? Avec qui faire l’Europe de la Défense ? Comment créer un esprit de corps européen ? C’est en quelque sorte à ces questions fondamentales que s’est attaqué Jean Marsia. Cet ancien colonel de l’armée belge, et ancien conseiller d’Elio di Rupo (quand il était Premier ministre), a trouvé une réponse : la création d’une université européenne de la Défense. Un projet ambitieux qu’il a décrit dans une thèse qui vient d’être soutenue à Bruxelles (1). En voici quelques éléments principaux

Une Europe politique toujours bloquée

Pour l’auteur, l’Europe de la défense est inséparable de l’Europe politique. Or celle-ci est aujourd’hui bloquée. « L’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, le 1er décembre 2009, n’a pas effacé l’échec, en 2005, du traité constitutionnel. En mars 2012, j’ai eu l’opportunité de faire remarquer à Herman Van Rompuy que le Conseil européen n’avait plus discuté de la défense depuis 2005. » Un nouveau processus s’est mis en place. Il a conduit les 28 chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne à fixer, en décembre 2013, un plan d’action et un nouveau rendez-vous en juin 2015. « Mais en juin dernier, le Conseil européen a reporté l’examen des questions de défense au second semestre 2016. L’Europe politique et l’Europe de la défense à 28 sont toujours bloquées. »

Une sécurité acquise à bon compte

L’Europe, dans sa globalité dispose de moyens importants. « Les 28 États membres de l’Union européenne comptent aujourd’hui un million et demi de militaires ». Mais la réalité est légèrement différente. « Seuls 80.000 soldats, environ 5%, sont utilisables en opérations extérieures. Faute de réelles capacités militaires, ces États membres ne peuvent assurer notre sécurité. Ils font, pour la plupart, appel à l’OTAN, c’est-à-dire aux USA. Cela a permis aux États membres de réduire drastiquement leur effort de défense, mais celui-ci est encore de 200 milliards d’€ par an, qui sont largement gaspillés : en dépensant plus de la moitié du budget de défense des USA, les Européens n’obtiennent qu’un dixième de leurs capacités militaires. »

Reprendre le processus d’intégration vers des Etats-Unis d’Europe

« Charles de Gaulle avait raison en 1953 de s’opposer à la Communauté européenne de défense, et d’exiger une Europe politique, capable de définir une politique européenne de sécurité, comme préalable à une armée européenne » écrit Jean Marsia. « Former des militaires, et spécialement des officiers, n’a de sens que s’ils sont au service d’une entité politique, pour mettre en œuvre sa politique de sécurité et de défense. Le développement de l’EDU doit donc suivre, et non précéder, la création des États-Unis d’Europe. Ceux-ci relanceraient l’Europe politique et l’Europe de la défense, créeraient l’armée européenne et fonderaient l’Université européenne de la Défense (EDU). »

Un noyau pour une Europe politique sans la France et le Royaume-Uni

« il faut reprendre notre processus d’intégration politique et militaire avec un noyau restreint d’États membres, qui constitueraient les États-Unis d’Europe » estime l’auteur. Des pays qui ne placent pas leur souveraineté au-dessus de tout et n’ont pas un statut privilégié « Dès la chute du mur de Berlin, l’Allemagne réclame un approfondissement de l’Europe politique, ce que refusent la France et le Royaume-Uni, eu égard à leur qualité de membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU. Ce statut privilégié leur ferme la porte des États-Unis d’Europe. »

Avec quels Etats membres créer ce noyau ?

L’auteur passe ensuite en revue les pays qui pourraient faire partie de ce noyau dur et ceux qui ne le pourraient pas. « Six États, membres de la zone euro ne le sont pas de l’OTAN. Leur neutralité les écarte également. Enfin, une défense commune intéresse d’abord les États aux moyens modestes, en termes de budget de défense et de base industrielle et technologique de défense. Sur base de ces critères, dix États sont potentiellement membres des États-Unis d’Europe. Ce sont : la Belgique, l’Estonie, la Grèce, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal, la Slovaquie et la Slovénie. » Le BENELUX et les États baltes devraient être ainsi « les moteurs de cette initiative ». « Un premier noyau pourrait à terme absorber l’Espagne, puis l’Italie, puis l’Allemagne. Pour rejoindre les États-Unis d’Europe, certains États membres de l’Union européenne pourraient adopter l’euro ou rejoindre l’OTAN. Les États-Unis d’Europe finiraient par reprendre le siège français au Conseil de sécurité. Cela permettrait à la France de les rejoindre. »

Une université européenne de la défense pour former et intégrer les forces armées

Pour constituer « un pilier européen crédible de l’OTAN, les États-Unis d’Europe auront besoin de capacités militaires, mais aussi d’une base industrielle, technologique et scientifique de haut niveau ». Dans ce cadre, la création d’une université européenne de la Défense (EDU), chargée de former (ou compléter la formation) des officiers, serait un élément clé du processus d’intégration. Cette université partirait de l’existant avec des fonctions diversifiées, permettant de pallier un déficit de financement. « Pour dispenser cette formation, les États-Unis d’Europe grouperaient au sein de l’EDU leurs universités de défense, pour remplir de façon coordonnée leurs trois missions : donner une formation universitaire au commandement ; faire de la recherche et effectuer des prestations pour tiers. »

La rationalisation du dispositif existant

Dans ces périodes de difficulté budgétaire, l’auteur préconise aussi une rationalisation des dispositifs existants. « Pour réduire les dépenses qui ne créent pas de capacités opérationnelles, les autres institutions militaires d’enseignement supérieur seraient rationalisées : les États membres de l’Union européenne disposent aujourd’hui d’environ 60 écoles militaires et de 40 collèges de défense. Les institutions qui ne sont pas habilitées au doctorat voire au master seraient supprimées ou associées à l’EDU en tant que collèges. »

…et un véritable campus à l’européenne

L’EDU devant à terme pouvoir orienter, coordonner, gérer de multiples implantations, dispersées aux quatre coins de l’Europe, un modèle a été sélectionné après analyse comparative : The University of California, qui compte 10 campus de haut niveau, dont Berkeley, Los Angeles, San Diego. »

Une fraternité d’armes à créer

« L’EDU susciterait, chez les officiers des forces armées des États-Unis d’Europe, la fraternité d’armes qui leur permettra de s’y intégrer, sans se couper de leurs racines. Le personnel, détaché par les États membres à l’OTAN, à l’Eurocorps ou à l’état-major de l’Union européenne, est loyal à l’institution qu’il sert. Mais c’est son corps d’origine qui décide de ses futures promotions et affectations. Les forces armées des États-Unis d’Europe devraient donc être un corps européen d’officiers, de sous-officiers et de volontaires. Cela exige une formation commune qui développe l’aptitude au commandement, essentielle pour un officier. »

Viser l’excellence…

« Pour dispenser cette formation d’officiers, tout au long de la vie, l’EDU devrait disposer d’un concept de formation qui tende à former l’esprit, le corps et le caractère des élèves et des stagiaires, pour que les officiers européens soient aptes à maintenir ou à rétablir la paix, tout en préservant autant que possible la vie de leurs soldats. Ce concept devrait envisager le long terme : il ne s’agirait pas uniquement de former des sous-lieutenants, mais bien de futurs colonels et généraux. Produire des officiers de qualité implique de viser l’excellence scientifique. Pour l’atteindre, l’EDU serait un espace de liberté, de débat intellectuel, de recherche et d’innovation, capable de promouvoir la tolérance, l’équité et la démocratie. »

… et développer une culture européenne de défense

« L’EDU devrait être impartiale, ouverte sur monde civil et l’étranger, tout en développant une culture, une citoyenneté et un patriotisme européens. (…) L’EDU devrait contribuer au développement de la culture européenne de sécurité et de défense, ainsi que d’une doctrine militaire et d’un style de commandement, adaptés aux valeurs européennes et aux défis du XXIe siècle. Ils seraient donc spécifiques aux États-Unis d’Europe.  »

(1) Thèse intitulée « De l’École royale militaire de Belgique à une université européenne de défense. La clef d’une défense européenne ! » et soutenue, brillamment, à l’ULB (l’Université libre de Bruxelles), le 7 septembre.

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Un P3 Orion espagnol pour EUNAVFOR Med

mar, 15/09/2015 - 22:31

L’équipage espagnol sur la base de Sigonella en Sicile (crédit : MOD espagnol)

(B2) Un avion P3 Orion de l’armée de l’air espagnole s’est posé à Sigonella, en Sicile dimanche (13 septembre). Cet avion de patrouille maritime va participer à l’opération européenne de lutte contre les trafiquants en Méditerranée (EUNAVFOR Med), à compter de la mi-septembre. Objectif : surveiller la zone, recueillir du renseignement.. Le détachement espagnol comprend 45 militaires. A noter que l’état-major espagnol compte également envoyer une frégate qui devrait arriver pour la seconde phase de l’opération. Lire aussi : Les Européens passent la deuxième en Méditerranée

(NGV)

 

 

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