Vous êtes ici

Bruxelles2

S'abonner à flux Bruxelles2 Bruxelles2
B2 Le Quotidien de l'Europe géopolitique. Actualité. Dossiers. Réflexions. Reportages
Mis à jour : il y a 1 mois 3 semaines

Girone peut rentrer au pays. Décision de la Cour suprême indienne

jeu, 26/05/2016 - 13:30

(B2) Bonne nouvelle. La Cour suprême indienne a décidé ce jeudi (26 mai) de permettre au dernier Maro (fusilier marin) retenu en Inde, Salvatore Girone, de rentrer en Italie.

  • Celui-ci reste cependant accusé – comme son collège Massimiliano Latorre – d’avoir tué (accidentellement) en février 2012 deux pêcheurs indiens, les prenant pour des pirates, alors qu’ils étaient embarqués sur le navire italien MT Enrica Lexie

Satisfaction à Rome

Pour les Italiens, cette décision est une « grande satisfaction » comme l’ont affirmé successivement sur twitter le chef d’Etat-major italien, le général Claudio Graziano, et la ministre de la Défense, Roberta Pinotti. « Je l’ai eu au téléphone. Nous sommes heureux et satisfaits ».

Un retour qui n’est pas sans conditions

Le tribunal a demandé à l’ambassadeur d’Italie en Inde de prendre l’engagement que Girone retournerait en Inde pour son procès, « le moment venu », comme l’indique le Times Of India. La Cour a également ordonné à l’intéressé « de ne pas tenter d’influencer des témoins » et de ne « pas détruire des preuves » lors de son retour en Italie.  NB : L’autre fusilier marin, également inculpé, Massimiliano Latorre, avait été autorisé à retourner dans son pays pour des raisons de santé jusqu’à fin avril. Autorisation prolongée ensuite le 13 avril jusqu’au 30 septembre prochain.

Pas la fin de l’affaire

Cette libération n’est cependant pas l’épilogue de cette histoire qui a empoisonné les relations entre Rome et New Delhi depuis 2012. Une procédure d’arbitrage international a été déclenchée, le 26 juin 2015, auprès du tribunal du droit de la mer de Hambourg. Le tribunal international doit désormais décider qui de l’Inde ou de l’Italie a la compétence pour juger cette affaire. Le litige portait en effet dès le début sur le lieu même de l’incident. Il avait déjà ordonné, en août dernier, dans une mesure provisoire prononcée par ordonnance, de suspendre toutes les procédures judiciaires engagées (1).

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) télécharger l’ordonnance du 24 août 2015

Une affaire que B2 a suivi depuis le début. Lire aussi :

Catégories: Défense

Attentats de Bruxelles : fallait-il arrêter le métro ? Une question théorique

jeu, 26/05/2016 - 10:00

La carte de la fermeture des stations de métro, plusieurs jours après les attentats

(BRUXELLES2) La question hante les responsables politiques belges, des transports et… les médias belges. Après le premier attentat à Zaventem le 22 mars, fallait-il stopper le métro ? Aurait-on pu sauver certaines vies ? Posée après-coup quand on connait ce qui s’est passé ensuite, c’est assez facile…

Pourquoi fermer le métro ?

La bonne question est de savoir ce qu’on pouvait faire et devait faire avant (pas après !). Pourquoi arrêter seulement le métro, et non pas les bus (qui auraient pu tout aussi bien être une cible comme à Londres en juillet 2005) ou les trains (comme à Madrid en mars 2004 ou dans le Thalys en août 2015), voire fermer tous les centres commerciaux (cibles potentielles d’attentats) ou les cafés (cf. attentats de Paris Bataclan), etc. Refaire l’histoire après coup est toujours facile.

Pouvait-on éviter l’attentat et d’autres victimes : pas sûr

A supposer qu’une décision ait pu être prise, dans un délai rapide (avant l’attentat), le temps de prendre la décision, de donner l’ordre, que celui-ci soit répercuté, exécuté, de procéder aux évacuations, de procéder aux déploiement de tous les policiers sur toutes les zones… même avec une efficacité parfaite, il aurait plusieurs dizaines de minutes. Ce qui laissait largement le temps aux auteurs de l’attentat, décidés à mourir, de trouver un autre moyen de faire des dégâts. Certes le métro de Maelbeek n’aurait pas été visé. Mais cela aurait été ailleurs : une bombe dans la file d’évacuation, dans un attroupement formé devant les stations fermées, etc.. Autant dire que si les victimes n’auraient pas été les mêmes, la question même d’éviter l’attentat est totalement aléatoire. Le bilan aurait peut-être été inférieur mais peut-être aussi … supérieur. Imaginez une explosion dans un long escalier bondé, dans les stations précédant Maelbeek, à Schuman ou Mérode…

La réalité : un moment de crise = moment de panique

La réalité semble être surtout que, dans la salle de gestion de crises, après l’attentat de Zaventem, la saturation des lignes téléphoniques aidant, l’ambiance était électrique. Selon un témoignage parvenu à B2, durant de longues minutes, « c’était le bazar, des ordres fusaient dans tous les sens ». Les agents présents étaient « débordés ». Les lignes téléphoniques étaient saturées. Un vent de panique a régné (ce qui n’est pas illogique vu l’intensité de l’action). Certains ordres ont pu se perdre en route. Il n’est pas non plus certain que l’ordre gouvernemental ait été donné de façon aussi claire et impérative, ainsi que le prétend le ministre de l’Intérieur Jan Jambon.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Catégories: Défense

Sauvetage in extremis au large de la Libye

jeu, 26/05/2016 - 07:42

Le navire en bois, après avoir tangué dangereusement. Les migrants que nager pour échapper à la mort

(B2) Le navire anti-missiles Bergamini (P-490) et le patrouilleur de haute mer Bettica (P-492), qui participent à l’opération Mare Sicuro, sont venus, in extremis, mercredi (25 mai), au secours d’une barque (en bois) chargée de migrants qui s’était renversée au large des côtes libyennes.

562 personnes ont pu être sauvées et 5 corps repêchés selon la marine italienne.

NB : Ce naufrage prouve que les navires en bois continuent d’être utilisés, malgré la destruction des précédents navires utilisés par les passeurs. Elle vient aussi contredire certaines affirmations (assez courantes dans les ONG) soulignant que les navires en bois sont plus sûrs que les « petits » canots pneumatiques. Les naufrages sont autant occasionnés dans des navires en bois que dans de frêles canots pneumatiques (voire davantage).

Catégories: Défense

Libye, EUNAVFOR Med et stratégie globale au café diplomatique

mer, 25/05/2016 - 15:56

(B2) Un café diplomatique, un peu spécial, pour décrypter et expliquer les résultats de la dernière réunion des ministres des Affaires étrangères. Au menu, la stratégie de l’Union européenne en Irak pour aider le gouvernement à rétablir les services de base et la sécurité dans les zones libérés (la stratégie vise aussi la Syrie mais est assez faible sur ce plan). Un mot de la stratégie globale que l’UE doit adopter en juin prochain. Et le changement de focus de l’opération militaire européenne en Méditerranée (EUNAVFOR Med / Sophia) pour former les garde-côtes libyens. Avec nos amis de Vieuws derrière la caméra et au montage.

(NGV)

Lire aussi : L’extension des tâches d’EUNAVFOR MED : il faudra encore un peu du temps !

Catégories: Défense

Nadia Savchenko est libre

mer, 25/05/2016 - 14:18

Nadia Savchenko (crédit : MFA Ukraine)

(B2) Ce sont les Russes, via Russia Today, qui ont donné les premiers l’information ce matin. La pilote ukrainienne retenue prisonnière en Russie était libérée en échange avec deux Russes détenus en Ukraine qui avaient été rapatriés en Russie par l’avion présidentiel ukrainien.

Un échange de prisonniers accompli par l’avion présidentiel ukrainien

L’information a été confirmée peu après midi par le président Porochenko. « Президентський літак з Героєм України Надією Савченко приземлився! Autrement dit (si j’ai bien compris) : l’avion présidentiel du héros de l’Ukraine Nadia Savchenko a atterri !

Heureux et soulagé

Un résultat dont on se réjouit dans les capitales européennes. A Berlin le ministre allemand des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, s’exprimant en tant que Président de l’OSCE s’est dit « heureux et soulagé » que la pilote ukrainienne ait « finalement été libérée et a pu retourner dans sa famille en Ukraine ». « Nous avons travaillé longtemps et dû attendre longtemps » pour avoir une telle « bonne nouvelle » a-t-il ajouté.

Ce deal a pu être atteint notamment lors de la dernière réunion en format Normandie, tenue au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement lundi (23 mai). Ce qu’a confirmé l’Elysée dans un communiqué.

Deux prisonniers russes libérés

Les deux Russes libérés sont des officiers du GRU (renseignements russes) le captain Yerofeyev et le sergent Alexander Alexandrov. Ils avaient condamnés en avril dernier à 15 ans de prison par un tribunal de Kiev, après avoir été arrêtés un an plus tôt en mission de reconnaissance dans la province de Louhansk, selon les médias ukrainiens.

(NGV)

Catégories: Défense

La tolérance + 2 de règle dans les missions européennes ?

mar, 24/05/2016 - 18:00

(B2) La sphère européenne est plus que silencieuse sur les cas de harcèlement sexuel pratiqués en son sein. Si en France, la question est assez taboue, au plan européen, c’est l’omerta. A ce niveau-là, on pourrait même parler d’une tolérance qui s’avère loin d’être la tolérance « zéro » affichée officiellement.

Evacuation disciplinaire

Selon nos informations, Romeo (nom d’emprunt) était employé dans une mission européenne de sécurité et de défense (PSDC) au Moyen-Orient. Normalement, il se doit d’offrir toutes garanties morales de bonne conduite. Cela ne semblait pas être, tout à fait, le cas. L’homme était coureur de jupons. Chose qui jusqu’à là ne devrait pas susciter de problème, sauf quand il s’agit d’une course un peu forcenée. Après quelques semaines « d’intenses » entreprises sur ses collègues, il a écopé d’un blâme avec un rapport circonstancié, aux fesses, qui ont conduit au non-renouvellement de son contrat… Une sorte d' »évacuation disciplinaire », la sanction ultime de l’institution européenne (et souvent la seule) en cas de harcèlement (1).

… et réembauche quelques temps après

Cette mesure qui aurait dû être exemplaire n’a cependant pas duré bien longtemps ! Après quelques mois de « purgatoire », notre Romeo a retrouvé un nouveau poste. Il a été… réembauché à la mission de soutien aux forces de sécurité intérieure (EUAM Ukraine), basé à Kiev, à un poste qui n’est pas négligeable. Apparemment le panel chargé de la sélection n’a pas eu connaissance de son dossier — ce qui est étonnant — Ou alors celui-ci a été jugé insuffisant pour justifier cette réembauche — ce qui serait tout aussi étonnant —. Ou alors c’est sa nationalité (italienne) qui a justifié cette inexplicable mansuétude…

Une mansuétude inexplicable

La question reste posée. Il serait peut-être temps que les institutions européennes accordent un peu d’attention à ces questions de harcèlement, avant qu’une affaire type Denis Beaupin à l’européenne, n’éclate. Certes les missions et opérations de la PSDC sont des missions « en célibat géographique ». Mais cela justifie-t-il une certaine mansuétude de l’institution ?

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) La Commission européenne a souvent pratiqué en son sein une omerta sur les faits de harcèlement professionnel ou harcèlement sexuel, conduisant parfois à la sanction… de la victime plutôt que du harceleur, objet d’une promotion.

Lire aussi sur B2 Pro : La discipline au sein des missions PSDC. Un défaut de cadre d’action ?

Catégories: Défense

Plus de 2000 migrants récupérés en Méditerranée ces dernières heures

mar, 24/05/2016 - 17:50

(crédit : garde-côtes italiens)

(B2) Les navires des garde-côtes italiens et de la marine ont récupéré, ces dernières heures, près de 2000 migrants à bord d’environ 11 navires en provenance de Libye. Des navires maltais et irlandais ont prêté main forte à ce qui ressemble à une des plus importantes opérations de sauvetage de ces derniers mois.

Le navire Dattilo des garde-côtes (CP940) a pris en charge 800 personnes à bord de 5 canots pneumatiques. Tandis que son homologue Peluso (CP905) venait au secours, avec les autorités maltaises, de 229 migrants à bord d’un navire de pêche.

Le navire De La Penne en opération pour Mare Sicuro est arrivé, mardi (24 mai) à Augusta, avec 509 personnes à bord, récupérés la veille. Le Bettica avait mené trois opérations de sauvetage lundi dans le détroit de Sicile récupérant respectivement 137, 123 et 121 et personnes qui étaient à bord de canots pneumatiques.

Le navire de la marine irlandaise Lé Róisín (qui participe à l’opération Triton de Frontex) a participé à deux opérations de sauvetage ramenant 395 personnes à bord, au large de Tripoli. L’une a permis de venir au secours d’un navire en bois sauvant 274 personnes, selon un communiqué des forces irlandaises, l’autre 121 personnes à bord d’un canot pneumatique.

(NGV)

Catégories: Défense

L’armée de l’air des Seychelles prête à survivre en mer

dim, 22/05/2016 - 16:12

(Crédit : EUNAVFOR Somalia)

(BRUXELLES 2) Avoir les bons réflexes après un crash en pleine mer, construire un radeau, le déplacer. Ou encore, savoir se placer et agir pour faciliter le processus de treuillage des victimes qui les entourent ou d’eux même… Ce sont quelques uns des exercices qu’ont réalisés une vingtaine de pilotes de l’Armée de l’Air des Seychelles, début mai.

Une formation de deux jours, offerte par les membres de son équipage du patrouilleur de haute mer espagnol ESPS Tornado (P-44) qui participe l’opération EUNAVFOR Atalanta, profitant du passage sur l’île.

Une fois de retour sur le pont d’envol du navire de guerre espagnol, c’est une simulation d’incendie du moteur de  l’hélicoptère qui a été réalisée. Les membres de la Force Air Seychelles ont pu observer et analyser la réaction de l’équipe espagnole de lutte contre les incendies du Tornado face à cette situation d’urgence. Une démonstration qui s’est accompagnée d’une formation théorique postérieure.

(Crédit : EUNAVFOR Somalia)

En quittant les Seychelles, l’ESPS Tornado a repris ses fonctions de lutte contre la piraterie dans l’océan Indien.

(LH)

Catégories: Défense

Qui coordonne les secours en cas de crash d’avion ? Pourquoi l’Egypte ?

sam, 21/05/2016 - 12:07

Observateur à bord du Falcon 50 sur le crash aérien de l’EgyptAir (crédit : Marine nationale)

(BRUXELLES2) Dans un accident aérien, traditionnellement, ce sont les moyens les plus proches de la zone du crash qui se dirigent sur la zone en secours. Participent également les moyens dont l’avion est originaire (nationalité de la compagnie aérienne, des passagers, lieu de fabrication de l’avion ou du moteur).

Les secours sont coordonnés par le pays où se situe ce crash. Sur terre, c’est évident. En mer, c’est la délimitation des zones de secours (JRCC) qui fixe la responsabilité d’un pays précis.

En l’occurrence, c’est l’Egypte qui est principalement concernée (zone JRCC du lieu supposé du crash, nationalité de la compagnie, 1er pays concerné selon la nationalité des passagers). Mais la Grèce (de par sa proximité géographique) et la France (lieu de décollage de l’avion, de fabrication de l’avion, 2e pays concerné par la nationalité des passagers) le sont également.

A cela s’ajoutent des questions de haute politique. Entre Paris et Le Caire, il y a une alliance de facto politico-militaire que ce soit au plan des achats d’équipement militaire (BPC type Mistral, Frégates, avions) ou sur le plan politico-opérationnel (Libye, lutte contre le terrorisme, processus de paix au Moyen-Orient, etc.).

(NGV)

Cadre juridique international

La règle sur les secours sur accident aérien est posée par la Convention de Chicago (art. 25)

Chaque Etat contractant s’engage à prendre les mesures qu’il jugera réalisable afin de porter assistance aux aéronefs en détresse sur son territoire et, sous réserve du contrôle par ses propres autorités, à permettre aux propriétaires de l’aéronef ou aux autorités de l’Etat dans lequel l’aéronef est immatriculé de prendre les mesures d’assistance nécessitées par les circonstances. Elle se recoupe d’une certaine avec la règle posée par la même convention en matière d’enquête sur l’accident (art. 26) En cas d’accident survenu à un aéronef d’un Etat contractant sur le territoire d’un autre Etat contractant (…), l’Etat dans lequel l’accident s’est produit ouvrira une enquête sur les circonstances de l’accident, en se conformant, dans la mesure où ses lois le permettent, à la procédure qui pourra être recommandée par l’Organisation de l’Aviation civile internationale (= OACI). Selon l’OACI, les données de l’enquête sont alors envoyés à l’État d’immatriculation (de l’avion), l’État de l’exploitant, l’État de conception et l’État de construction
Catégories: Défense

Tensions en Géorgie. Un mort sur la ligne de démarcation avec l’Abkhazie

ven, 20/05/2016 - 20:15

Véhicules des observateurs européens le long de la ligne administrative (Archives B2 – Crédit : EUMM Georgia 2013)

(BRUXELLES2) La situation en Géorgie s’est tendue après l’incident mortel, survenu le long de la « ligne administrative » entre l’Abkhazie et la Géorgie. Un homme est, en effet, mort jeudi (19 mai) après une fusillade au point de passage Khurcha-Nabakevi (district de Zugdidi).

Fusillade sur la ligne de démarcation 

L’information a été confirmée par les observateurs européens de la mission d’observation EUMM Georgia. Selon des témoins locaux contactés par les observateurs européens, ce sont les forces de sécurité armées d’Abkhazie qui ont tiré. Elles auraient  traversé le pont qui sert de point de passage, en direction du territoire administré par Tbilissi. 

Collecte d’information en cours

Les observateurs européens sont sur place. Il s’agit principalement de faire un suivi de la situation, de collecter des informations puis « d’informer directement les institutions de l’UE et les États membres ». « La mission restera sur le terrain aussi longtemps que nécessaire » précise-t-on au QG de la mission à Tbilissi.

La convocation du mécanisme de prévention est urgente

EUMM demande également « instamment que les enquêtes approfondies soient menées dans les meilleurs délais ». Et elle appelle toutes les parties à éviter toute action qui pourrait aggraver la situation. Les observateurs européens ont souligné « l’urgence supplémentaire » de « la reprise rapide » du mécanisme de prévention et de réponse aux incidents (IPRM) de Gali (voir encadré).

La responsabilité russe

Le ministre géorgien des Affaires étrangères a dénoncé, dans un communiqué, un « acte criminel » dont « l’entière responsabilité incombe à la Fédération de Russie (qui a) le pouvoir de contrôle effectif de la région ». L’incident montre « la nécessité d’établir des mécanismes de sécurité internationales » a-t-il affirmé. 

Une augmentation des tensions perceptible depuis plusieurs semaines

Les participants de la 66e réunion du Mécanisme de prévention et de réponse aux incidents (IRPM) à Ergneti (voir encadré), avaient déjà exprimé il y a quelques jours (le 16 mai) leur inquiétude sur une tension croissante. Ils notaient notamment pour la période d’avril une « forte augmentation » du nombre de détentions, surtout « en comparaison avec le nombre relativement faible » d’arrestation pendant la « période précédente », y compris pendant les vacances de Pâques. En février, Kęstutis Jankauskas, le chef de la mission européenne rappelait que « les tensions sont fréquentes et EUMM a un rôle clé pour éviter que cela ne dégénère ». Lire : La présence européenne en Géorgie pas superflue (Jankauskas)

(Leonor Hubaut)

Le mécanisme de prévention et de règlement des incidents (IRPM)

Créé en 2009, dans le cadre des discussions internationales de Genève, ce mécanisme permet aux acteurs présents (ONU, OSCE et EUMM) d’étudier les problèmes quotidiens de la population des zones occupées en Abkhazie et en Ossétie du Sud, de servir de médiateur et d’essayer de trouver des solutions. Il embrasse tous les effets du conflit. Cela peut aller de problèmes concrets — accès aux champs, irrigation… —, aux problèmes plus sensibles de détentions de personnes prises à travers les lignes de démarcation. L’IRPM se réunit actuellement uniquement à Ergneti, sur la ligne de démarcation avec l’Ossétie du sud. Les réunions organisées à Gali, au nord-ouest de la Géorgie, sur la ligne de démarcation avec l’Abkhazie, ne sont plus organisées depuis 2014.

Lire aussi :

Catégories: Défense

Une torpille des Lords sur EUNAVFOR Med. L’échec de qui ?

jeu, 19/05/2016 - 20:50

(BRUXELLES2) Le dernier rapport publié par la Chambre des Lords (House of Lords) il y a quelques jours, titre sur l’échec de l’opération EUNAVFOR Med Sophia. Mais quand on lit non pas seulement le communiqué de presse, mais le rapport dans son intégralité, la vision de l’échec mis en avant par les Lords s’avère quelque peu différente. Et le rapport, pour le moins léger, mis à part quelques réflexions pour le moins « originales »…

Un échec européen pointe un Lord…

L’opération n’aurait pas atteint ses objectifs en matière de lutte contre le business model des passeurs de Libye vers l’Europe, tonne le président de la sous-commission aux affaires européennes, Lord Tugendhat. Un nom qui ne parlera qu’aux plus anciens (et sages) de nos lecteurs. Christopher, de son prénom, était commissaire européen au Budget sous la Commission … Jenkins (1977-1981 !). Mais à 79 ans, le gaillard a encore des tripes… surtout quand il s’agit de pourfendre l’Europe. Presqu’une seconde nature chez un Britannique.

« Cette mission a sauvé des vies. C’est une considération importante. Mais elle n’a pas réussi à stopper ou interrompre le flux d’immigration en provenance de la Méditerranée, et détruire le business model. (…) Le problème est l’absence d’un Etat stable en Libye. Quand vous avez un Etat stable, comme au Maroc, il y a peu de mouvements de personnes à travers la Méditerranée. » Lord Tugengdhat

Un échec mais quel échec ?

Ce constat, on peut d’une certaine façon le partager. Près d’un an après son lancement, l’opération n’a toujours pas atteint sa pleine opérationnalité. Le flux des immigrants continue. Et la Libye est toujours un pays instable. Mais il est très facile de demander des résultats à une opération qui n’en est qu’à sa première année. En matière de lutte anti-piraterie, il a fallu 3-4 années avant de voir les premiers résultats tangibles. Il faut surtout se poser la question de l’origine de l’échec libyen. Question plus délicate qu’évite le rapport…

Qu’apporte ce rapport ? Des considérations générales plutôt convenues

Sur le fond, le rapport n’apporte en fait aucune information nouvelle. Quand on lit le rapport intégralement, il est d’ailleurs beaucoup moins critique que le communiqué de presse. Et les recommandations des Lords recoupent, en grande partie, la feuille de route dressée par l’Union européenne.

Une opération qui fait davantage du sauvetage en mer que de la dissuasion

Sur le fond, le rapport n’apporte aucun élément vraiment nouveau. Il pointe un problème fondamental de l’opération : être davantage une opération de sauvetage en mer qu’une opération de dissuasion des passeurs. C’est un fait ! Inutile de tourner en rond. Les quelque dizaines de passeurs « remarqués » et arrêtés à leur descente du bateau en Sicile sont en général des seconds couteaux. Et, faute de bateaux en bois, les opérateurs du trafic ont opté pour des canots pneumatiques. Le trafic a peut-être été perturbé, ralenti un peu, mais il continue.

La destruction du business model ne pourra se faire qu’en Libye et avec les Libyens

Le rapport met en lumière un fait, qui est une évidence, aux yeux de tous : une réelle destruction du business model des passeurs ne pourra se faire que dans les ports d’embarquement du trafic, sur les rivages et à terre. C’est une réalité qui est, déjà, prise en compte pour les phases 2b et 3 de l’opération. Ces phases sont soumises à un obstacle d’ordre politique : leur acceptation par un gouvernement légitime libyen. Pour cela, il faut un gouvernement légitime reconnu par tous à l’intérieur du pays, à commencer par l’assemblée reconnue légitime, le Parlement de Toubrok. Et, personne, ou presque, n’envisage de passer outre cette condition.

Ne pas confondre le remède et la cause

Mettre cette impossibilité au débit de l’opération EUNAVFOR MED est plutôt anachronique, surtout venant d’un Britannique. Car l’instabilité libyenne est peut-être davantage le fait de l’intervention militaire, menée de concert par le Royaume-Uni et la France, en 2011, que de l’opération européenne. EUNAVFOR Med cherche, en fait tant bien que mal à pallier aux effets de cette instabilité. Effectivement, soigner un cancer avec des cachets d’aspirine n’est pas très efficace. Mais faute d’autres traitements et de rayons X, que peut-on faire ?

Une opération en cours d’évolution

Le rapport est, en fait, quelque peu daté. Car depuis plusieurs semaines une évolution s’est fait jour. Les pays qui militaient pour une opération plus robuste (1), depuis plusieurs mois, — le Royaume-uni et la France notamment — sont en passe d’obtenir gain de cause. Même s’il y a quelques résistances, la discussion est bien entamée sur l’évolution du mandat depuis la réunion d’avril. Et le feu vert de principe est déjà acquis (Lire : Deux nouvelles tâches pour l’opération SOPHIA. Feu vert des 28).

… et une ou deux propositions … originales (farfelues ?)

Dans le rapport, en revanche, on trouve quelques « pépites » qui traduisent un présupposé plus idéologique qu’opérationnel.

Privatiser les moyens de sauvetage ?

A écouter un éminent expert du Royal United Services Institute (RUSI), ancien commandant de la Royal Navy, il faudrait recourir aux « moyens commerciaux privés » pour le sauvetage en mer, au lieu de moyens militaires trop couteux !

  • NB : l’expérience britannique de la privatisation du sauvetage en mer est effectivement un tel modèle qu’il est urgent… de ne pas adopter !

Utiliser des moyens aériens plus adaptés ?

Cet expert du RUSI critique également les moyens aériens utilisés – faits « pour détecter des sous-marins en Arctique » souligne-t-il.

  • NB : Je n’ai pas une très grande expérience aéronautique et je ne me hasarderais bien sûr pas à mettre en doute cette assertion. Mais, jusqu’à nouvel ordre, j’avais l’impression qu’un avion de type Lockheed P-3 Orion (utilisé par les Portugais ou Espagnols), un CN-235 Vigma (espagnol) ou un Merlin III luxembourgeois, qui sont de permanence sur la zone, sont plutôt bien adaptés à la patrouille et la surveillance maritime.

En tout cas, on peut noter que les donneurs de leçons britanniques se sont bien gardés de mettre en évidence un point notable. Si la marine britannique est bien présente depuis le début de l’opération avec un navire sur zone, les moyens aériens à la cocarde rouge-blanc-bleu sont plutôt une denrée rare. Zéro avion de reconnaissance ou de surveillance maritime que ce soit de la Royal Air Force ou de la Marine britannique. Quant à l’hélicoptère … basé à Malte (!), il est rentré à la maison ou resté sur le tarmac. Chut…

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Ils étaient assez seuls en général. De nombreux pays — comme l’Allemagne, l’Irlande ou la Suède — étaient assez satisfaits d’une opération qui se cantonne au sauvetage en mer

Catégories: Défense

Cinq Casques bleus tchadiens tués au Mali (maj)

jeu, 19/05/2016 - 20:30

(B2) Un convoi logistique de la force des Nations Unies au Mali, la MINUSMA, a été victime d’une embuscade à environ 15 km au nord d’Aguelhok, dans la région de Kidal, mercredi (18 mai). Le convoi a « heurté un engin explosif improvisé » et a été par la suite « attaqué par un groupe armé non identifié », selon le communiqué de la MINUSMA. Bilan : cinq casques bleus tchadiens tués, trois autres blessés.

Cette attaque — comme celle de la mi-février qui avait coûté la vie à sept soldats guinéens — a été revendiquée par le groupe Ansar Dine. Depuis le début de l’opération de maintien de la paix, en juillet 2013, plus de 90 personnels de la Minusma ont été tués, en grande partie des Africains. Les Tchadiens payant le prix le plus lourd, totalisant désormais 30 victimes dans leurs rangs (lire aussi cet article de Jeune Afrique).

Une opération ‘Medevac’ de Barkhane

Les Français de la force Barkhane ont participé aux secours, envoyant deux hélicoptères, un Puma médicalisé et un Caracal, ainsi qu’un détachement armé pour évacuer les blessés et sécuriser la zone. Les blessés ont été rapatriés vers le poste médical français de Tessalit « où ils ont été pris en charge » annonce l’état-major des armées, avant d’être confiés à la MINUSMA.

L’UE appuie la MINUSMA

La porte-parole de la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères a exprimé « ses condoléances » aux familles des soldats décédés, souhaitant un « rétablissement rapide aux soldats blessés » et réitérant son « plein appui à la MINUSMA et aux pays contributeurs des troupes à cette opération » (1). Pour l’Union européenne « les terroristes ont démontré encore une fois leur mépris de la volonté du peuple malien à vivre en paix ».

(NGV)

(1) Plusieurs Etats membres de l’UE — Pays-Bas, Suède, Allemagne, Rép. Tchèque — contribuent à la MINUSMA

(Mis à jour ven. 20 mai et sam. 21 mai) avec la déclaration de l’UE et des précisions sur les circonstances – la revendication de Ansar Dine, le nombre de victimes de la Minusma.

Catégories: Défense

Crash d’Egypt air : les forces égyptiennes, françaises et grecques déployées sur zone (maj)

jeu, 19/05/2016 - 16:19

Un hélicoptère Super Puma des forces aériennes helléniques (crédit : armée de l’air grecque – archives B2)

(B2) Très rapidement, les trois principaux pays les plus concernés par le crash de l’avion A320 Airbus d’EgyptAir survenu dans la nuit de mercredi à jeudi (19 mai), ont dépêché sur place des moyens aériens et maritimes, sur la zone supposée du crash, situé entre l’ile grecque de Karpathos et la ville d’Alexandrie. C’est le centre égyptien de coordination, de recherches et de sauvetage en mer (JRCC) qui coordonne les secours, le lieu de l’accident se situant dans la zone de secours égyptienne (lire : Qui coordonne les secours en cas de crash d’avion ? Pourquoi l’Egypte ?).

Moyens égyptiens et grecs

L’Egypte a déployé des moyens – avions de reconnaissance – et un navire, comme en témoigne cette vidéo prise sur les liens du crash.

Les forces armées grecques ont déployé dès jeudi un avion C-130 militaire, un avion de reconnaissance aérienne Erieye EMB-145 H. Un autre C-130 fait également en route vers la zone, ainsi que la frégate Nikiforos Fokas et un hélicoptère Super Puma.

Falcon 50, puis Atlantique 2 et le Jacoubet

De son côté, la marine nationale française a mobilisé, dès jeudi matin (19 mai), un avion de surveillance maritime Falcon 50, de la flottille 24F, initialement engagé dans l’opération européenne EUNAVFOR Med Sophia. Il a ensuite été relayé par un avion Atlantique 2 (ou ATL2), qui a décollé de la base d’aéronautique navale de Hyères, au matin de vendredi (20 mai). L’ATL2 a rapidement été « réorienté vers une nouvelle zone » par le centre égyptien de coordination des secours (JRCC).

Un patrouilleur de haute mer, l’Enseigne de vaisseau Jacoubet (F-794), a appareillé, vendredi, du port militaire de Toulon pour rejoindre la zone. A son bord, indique la marine nationale « du matériel et des équipes spécialisées pour les recherches sous-marines d’épave » : un médecin (en plus de l’infirmier du patrouilleur), deux enquêteurs (OPJ) de la gendarmerie maritime et de la gendarmerie de l’air spécialisés et deux marins de la cellule d’expertise de la plongée humaine et de l’intervention sous la mer (CEPHISMER). Il devrait être sur place lundi.

Selon les « besoins exprimés par les autorités égyptiennes, d’autres moyens de la Marine nationale pourraient être envisagés » indique-t-on à Paris.

Embarquement des enquêteurs spécialisés de la gendarmerie à bord du Jacoubet

 

L’hypothèse d’un acte terroriste est très vite évoquée aux côtés de l’hypothèse d’un incident technique.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Egyptiens et Français en majorité et une dizaine d’autres nationalités

L’avion Airbus A320 d’EgyptAir (MS804) qui faisait la liaison entre Paris Charles-De-Gaulle et Le Caire a disparu des écrans radar dans la nuit au-dessus de la mer entre la Crète et Alexandrie (Egypte). Il avait à son bord, selon la compagnie, 66 personnes (56 passagers, 7 membres d’équipage et 3 agents de sécurité).

  • 15 Français.
  • 1 Belge : Geert Supré, directeur régional de Vanguard Logistics Services.
  • 1 Britannique (avec double nationalité australienne) : le docteur Richard Osman, un géologue de 40 ans, qui travaille pour une société minière aurifère. Il était marié à une Française selon The Guardian qui dresse sa biographie.
  • 1 Portugais : João Silva, ingénieur civil 62 ans, chef de la Mota-Engil pour les marchés africains, selon José Luis Carneiro, secrétaire d’Etat portugais aux Communautés (comme le rapporte Correio da Manhã).

Ainsi que :

  • 30 Egyptiens
  • 1 Tchadien : un élève officier de St Cyr Coetquidan, Seitchi Mahamat.
  • 1 Algérien
  • 1 Canadien
  • 2 Irakiens
  • 1 Koweïtien
  • 1 Saoudien
  • 1 Soudanais
Catégories: Défense

L’adieu de la Marine au Super Etendard avant le « Tout rafale »

mer, 18/05/2016 - 15:10

Un avion Super Etendard Modernisé avec un missile AS30 (crédit : DICOD / EMA)

(B2) Snif ! Le Super Etendard Modernisé (SEM), l’avion mythique de la marine française, va faire sa dernière apparition en public au meeting aérien de Biscarrosse (au sud de Bordeaux), dimanche prochain (22 mai).

Dernière avant le Tout Rafale Marine

Après 37 ans d’opérations à travers le monde, le Super Etendard va, en effet, être retiré du service actif dès juillet. La chasse embarquée de l’aéronautique navale passera alors au « Tout Rafale Marine ». Le symbole est « fort » assure-t-on du côté de la Royale. Biscarrosse est, en effet, la ville marraine de la flotille 17F, la dernière de l’aéronautique navale à mettre en œuvre l’aéronef mythique qui vient d’accomplir sa dernière mission opérationnelle à bord du porte-avions Charles de Gaulle.

Une simple évolution au départ

À l’origine, le Super Étendard ne devait être qu’une évolution de l’ Étendard IVM. Mais « la refonte de l’avion et de son système d’armes fut si complète que le Super Étendard ne partage plus guère aujourd’hui qu’une partie de son nom » avec le glorieux ancêtre. Il a été produit à 71 exemplaires pour la Marine nationale, entre 1977 et 1983. Il prendra l’appellation de Super Etendard Modernisé en 1986 après un programme de modernisation.

De toutes les opérations

Cet appareil a été engagé dans la plupart des conflits internationaux auxquels la France a participé : Agapanthe (en Afghanistan), Harmattan (en Libye, 2011) et Arromanches (en Irak et Syrie, en 2015 et 2016). NB : son nom est aussi inséparable de son arme par excellence, le missile AM39 Exocet, qui fit des ravages dans la marine britannique, dans le conflit entre l’Argentine et le Royaume-Uni aux Malouines/Falklands. 

Dernier meeting à Biscarosse

Donc … Ne ratez pas ce dernier meeting si vous êtes dans le Sud-Ouest ! Deux appareils effectueront des démonstrations aériennes. Les pilotes seront également disponibles sur le tarmac, pour présenter les missions des marins du ciel et de leur flottille.

(NGV)

Catégories: Défense

115 migrants récupérés en mer par le Frankfurt

mar, 17/05/2016 - 21:13

Les canots de sauvetage du Francfort font la navette vers le navire Aquarius de l’ONG SOS Méditerranée (crédit : Bundeswehr/Pirrwitz)

(BRUXELLES2) Le navire de soutien Frankfurt qui évolue en Méditerranée dans le cadre de l’opération militaire Sophia (EUNAVFOR Med) est intervenu à environ 40 kilomètres au nord de Tripoli (Libye), lundi (16 mai), pour venir en secours d’un canot de migrants en détresse.

115 personnes ont été récupérées, dont 24 femmes. Une personne blessée a été prise en charge par les équipes médiales. Le canot, classé comme un obstacle à la navigation, a été coulé. Les migrants ont ensuite été transférés sur l’Aquarius, le navire des ONG de SOS Méditerranée. Transfert achevé à 19h05 précise la Bundeswehr.

Depuis le début de leur engagement dans la zone, il y a un an, le 7 mai 2015, la marine allemande est venue au secours de 14.065 personnes et a engagé en permanence deux navires dans l’opération européenne en Méditerranée.

(NGV)

Catégories: Défense

Une place Angela Merkel à Bruxelles

ven, 01/04/2016 - 08:59

la place Jourdan dans le futur (crédit : Etterbeek)

(B2 – exclusif) La place Jourdan située à deux pas du rond-point Schuman, centre névralgique des pouvoirs européens, où séjournent régulièrement les dirigeants lors des sommets européens, à l’hôtel Sofitel notamment, pourrait être renommée place « Angela Merkel ». Un hommage à celle qui est devenue une des membres les plus anciennes et les plus influentes du Conseil européen. Crise après crise — Zone Euro, Pacte de stabilité, crise des migrants, des réfugiés… —, la Chancelière rythme, à chaque réunion du Conseil européen, la politique européenne.

Une impulseuse d’Europe

La Commission européenne en a recommandé le principe, mercredi (30 mars), lors de sa réunion intermédiaire (en pleine période de vacances). Pour Jean-Claude Juncker, cette décision est logique. Angela est « une impulseuse d’Europe ». C’est elle « qui porte la jupe en Europe au Conseil. Il n’y a pas un homme qui lui arrive à la hauteur de la cuisse » juronne le Luxembourgeois qui a de l’expérience en la matière pour avoir cotôyé la chancelière à plusieurs reprises et subi quelques unes de ses colères, froides, redoutées par son entourage.

Le réaménagement de la place

La décision revient cependant à la commune d’Etterbeek où se situe la place. Mais d’après le bourgmestre, Vincent De Wolf, que nous avons joint, cette décision pourrait être actée rapidement. Elle s’inscrit dans un réaménagement de l’endroit, qui est devenu davantage un lieu de parking, plutôt qu’une place agréable à vivre. Reste à fixer la date du baptême. Certains proposaient la date du 17 juillet, date anniversaire de Mutti. Mais il n’y a pas de sommet prévu à cette date. Et hors de question pour Jean-Claude (Juncker) et Donald (Tusk) de rajouter une réunion de plus. « On s’est réuni suffisamment ces temps-ci sans rajouter encore une réunion de plus. Ils commencent tous à me g… » jure un de ses hauts responsables européens, dans sa langue natale.

La friterie Antoine & Angela

Du côté de la célèbre friterie Antoine, située sur la place, on envisage aussi un changement de nom, sous forme de Antoine & Angela, sorte de clin d’oeil à la visite impromptue de la chancelière allemande, en plein sommet européen, pour aller manger un petit cornet de frites, de la célèbre maison.

(NGV)

Catégories: Défense

De nouveaux migrants secourus en Méditerranée. Un effet de bascule d’Est au Centre ?

jeu, 31/03/2016 - 17:30

(B2) Le ‘Frankfurt am Main‘, le navire de soutien de l’opération militaire européenne en mer Méditerranée (EUNAVFOR MED / Sophia) a pris en charge ce mardi (29 mars) 105 personnes d’un canot pneumatique en détresse à environ 50 kilomètres au nord de Tripoli (Libye), dont 51 femmes et deux enfants. Le canot qui les contenait a été détruit, considéré « comme un obstacle à la navigation ». Les rescapés ont ensuite été transférés sur la frégate italienne « Grecale », qui participe à l’opération italienne Mare Sicuro. Depuis le 7 mai 2015, les navires allemands ont ainsi participé à la prise en charge « de 12.613 personnes en détresse » précise l’état-major de la marine allemande.

Dans le même temps, d’autres migrants ont été pris en charge par les garde-côtes libyens et la marine italienne. Depuis lundi, ce sont environ 3000 personnes qui ont ainsi été secourues. Et dimanche, ce sont 129 migrants qui ont été secourus par le navire océanographique britannique Enterprise.

Une route rouverte

Cela correspond, somme toute, à ce que j’avais observé quand j’étais sur place à bord du Cavour à la mi-mars : la route libyenne est rouverte, avec des arrivées de l’ordre de 800-900 personnes en moyenne par jour. Y voir une conséquence de la fermeture de la route orientale (via Turquie et Grèce) — comme certains observateurs calés dans leur fauteuil avec la règle et le compas le voient — est une hypothèse. Mais, de fait, c’est surtout la météo favorable, une mer calme, qui permettent aux trafiquants libyens et égyptiens de reprendre leur « business ».

Vider les stocks

D’une certaine façon, ils « écoulent » les stocks de candidats à l’exil avant une nouvelle campagne, comme le ferait n’importe quel commerçant avant une nouvelle saison. Sauf qu’ici il ne s’agit pas de marchandises. Mais d’hommes, de femmes et d’enfants. Une manière, pour eux, de faire la promotion de leur trafic auprès de personnes intéressées. Un peu comme les agences de voyage, valorisent leur catalogue de vacances au printemps, il s’agit d’attirer de nouveaux adeptes à l’arrivée en Europe.

Des routes alternatives au sein de chaque grande voie

L’idée d’une bascule d’une route à l’autre (de la voie orientale à la voie centrale) est souvent évoquée. Elle a une logique, vue d’Europe. Mais elle n’est pas systématique. Et ceux qui cotoient, au jour le jour, ces flux migratoires, et que j’ai consultés, restent très prudents. Il existe certes des effets de bascule entre la voie occidentale (via le Maroc et l’Espagne, voie aujourd’hui fermée) et la voie centrale (via la Libye et l’Italie) qui, toutes les deux, puisent leur réservoir humain en Afrique pour une bonne partie. Il existe certainement des voies de bascule au sein de la route orientale entre Turquie, Grèce : soit via la Bulgarie (aujourd’hui clôturée) ou via les Balkans. Au lieu de l’autoroute Belgrade Zagreb, on peut passer par la Bosnie-Herzégovine, ou l’Albanie et ensuite la voie terrestre et l’Adriatique.

Un effet de bascule d’Est en Ouest ?

Imaginer une bascule de la voie orientale (via Turquie) à la voie centrale (via Libye) parait aujourd’hui un peu plus compliqué. D’une part, les réseaux de trafiquants ne sont pas systématiquement les mêmes (même s’il peut y avoir fort bien des « joint-ventures »). D’autre part, pour arriver en Libye, en venant de l’Est, sauf à arriver par la mer, dans des cargos ou des ferrys (ce qui est pas toujours évident), il faut aujourd’hui emprunter une voie terrestre. Ce qui oblige à passer 1) soit par la Syrie (en guerre), 2) soit par le Liban ou la Jordanie, puis Israël, et ensuite vers l’Egypte. Or, la plupart de ces pays (Jordanie et Egypte) ont plus ou moins consolidé leurs frontières. Des passages, via la mer du Liban ou de l’Egypte vers la Libye, restent plus réalistes en revanche.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Catégories: Défense

Le procès du Tribal Kat commence ce mardi à Paris

lun, 28/03/2016 - 23:46

(BRUXELLES2) Les pirates du Tribal kat vont être jugés devant la Cour d’assises à Paris, à partir de ce mardi (29 mars). Procès prévu pour se tenir jusqu’au 15 avril. Il aura fallu ainsi 5 ans pour que la justice puisse passer…

Une journée du 8 septembre dans le Golfe d’Aden

Neuf pirates avaient pris d’assaut, à l’arme automatique, dans la journée du 8 septembre 2011, ce catamaran de 17 mètres, qui se trouvait dans le golfe d’Aden, à environ 120 milles des côtes yemenites. Un SOS lancé par radio avait lancé l’alerte. S’il y a eu un peu d’incertitude et de confusion entretenue par les autorités yémenites, très vite la conviction est faite. Il s’agit bien d’un acte de piraterie. Il y a des traces de sang à bord du navire qui incitent au pire (Lire : Un couple de plaisanciers français disparu au large du Yemen. Acte de piraterie ?).

Plusieurs frégates à l’action

Plusieurs frégates européennes se rapprochent de la zone, notamment la frégate allemande FS Bayern qui localise le Tribal Kat vide et mène les premières investigations. Elle est suivie du navire amphibie espagnol SPS Galicia et de la frégate française Surcouf, qui localisent un des skiffs des pirates. Le skipper, Christian Colombo, a été tué. Son corps a été jeté par dessus bord.

Une otage libérée

Son épouse, Evelyne, restera prisonnière trois jours avant d’être libérée par la marine espagnole qui va tuer deux des neuf pirates (lire : Un membre de l’équipage du Tribal Kat récupéré sain et sauf. L’autre décédé). Le skiff est d’abord localisé par le Surcouf, et son hélicoptère Panther, puis relocalisé par le Galicia qui déclenche alors l’intervention, d’abord avec son hélicoptère puis avec son équipe d’abordage (lire : Opération menée de main de maitre, quelques détails).

La méthode du toucher-couler

Il semblerait ainsi que les Espagnols du Galicia aient utilisé une méthode offensive, assez directe contre les pirates, dite du « toucher, couler ». Ils ont ainsi « tiré » sur le skiff pirate et « l’ont coulé, obligeant ainsi les pirates à plonger à l’eau et nager ». Il ne restait ensuite plus qu’à récupérer tout le monde (Lire : Tribal Kat : la tactique indienne du Galicia. Touché, coulé).

Remis aux Français pour jugement

Les ravisseurs suspects – qui étaient au nombre de 7 – présents sont désarmés et arrêtés. Le magistrat de permanence à l’Audiencia Nacional (Espagne) émet alors un ordre autonome de désistement provisoire, qui a permis cette livraison de prisonniers aux autorités françaises. Les Espagnols remettent également aux autorités françaises les preuves de la recherche déjà communiquées au juge espagnol et les témoignages recueillis lors des interrogatoires. Très utiles pour un futur procès (lire : Les 7 pirates suspects du Tribal Kat transférés à la justice française ?).

 

 

(NGV)

Catégories: Défense

Attentats de Bruxelles. Des victimes de diverses nationalités (Maj6)

dim, 27/03/2016 - 18:54

(B2) Parmi les victimes de la double attaque de l’aéroport comme du métro Maelbeck du 22 mars, on retrouve naturellement de nombreux Belges mais aussi de nombreuses autres nationalités.

Une quarantaine de nationalités sont impliquées, avait indiqué très vite le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, sur la RTBF mercredi (23 mars). Sans atteindre encore ce nombre, on peut noter la très grande diversité des nationalités touchées, ancrant la caractéristique « capitale européenne » de Bruxelles dans la réalité.

Le dernier bilan officiel, dressé le dimanche (27 mars), mentionnait 28 victimes décédées, auxquels il faut rajouter les 3 kamikazes, soit 31 morts. Le bilan a été augmenté, mardi (29 mars), à 32 morts (+ 3 kamikazes, soit 35 morts) dont 17 Belges et 15 étrangers de huit nationalités différentes.

On déplore environ 340 blessés, de 19 nationalités différentes (en plus des ressortissants belges) : 101 encore hospitalisés, dimanche (27 mars), dont 62 en soins intensifs (32 en unités de grands brûlés).

Plus d’une dizaine de nationalités touchées

Selon le dernier décompte établi par B2, à partir de sources diplomatiques, officielles, des familles, ou de presse, on remarque 14 nationalités différentes parmi les décédés : 13 Belges + 1 Allemand, 1 Français, 1 Italien, 1 Britannique, 3 Néerlandais, 1 Polonais, 2 Suédois, 1 Suisse. Ainsi que : 1 Chinois, 1 Congolais, 1 Indien, 1 Marocain, 1 Péruvien, 2 Américains.

  • Il faut remarquer que plusieurs personnes peuvent avoir la double nationalité. Ce qui complique les décomptes et explique les chiffres mouvants d’une source à l’autre.

Plusieurs d’entre d’eux travaillaient directement ou indirectement, auprès des institutions européennes (Commission européenne) ou sur les questions européennes (Etats membres, lobbys).

Décédés

Voici la liste nominative, qui reste encore à confirmer

Au métro Maelbeek

  1. Aline Bastin (Belge), 29 ans, originaire de Bassenge, responsable de la communication pour la Communauté Européenne du Rail et des Compagnies d’Infrastructure. Décès confirmé par sa famille dans La Meuse et par la CER
  2. Yves Ciyombo Cibuabua (Belge ? / Congolais), 27 ans, d’Auvelais, originaire de la RD Congo. Père de deux petites filles de 3 et 5 ans.
  3. Mélanie Defize (Belge), 29 ans, Musicologue, musicothérapeute, violoniste. Diplômée de l’UCL (Louvain la Neuve), de Liège et de Paris V (René Descartes), elle était assistante de production et d’édition chez Cypres Records.
  4.     Olivier Delespesse (Belge), 45 ans, agent au Service général de l’enseignement secondaire et des CPMS, du ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
  5.  Sabrina Esmael Fazal (Belge), 24 ans, née le 20 décembre 1991, étudiante en soins infirmiers à la Haute école Galilée, habitante d’Ottignies. Elle était la compagne de Jonathan Selemani, joueur de football au Grez-Doiceau et au RJ Wavre, et mère d’une petite fille Heyden.
  6. Léopold Hecht (Belge), 20 ans. Etudiant du deuxième bloc de BAC droit à l’Université Saint-Louis, il s’inscrivait ainsi dans la lignée d’une famille de juristes, avocats et magistrats. Sa grand-mère, Marina Coppieters, était une grande magistrate, rapporte le Soir. Elle avait notamment été le juge d’instruction dans le drame du Heysel. Dans le coma, Léopold est décédé dans la nuit de mardi à mercredi. Ses parents ont décidé de procéder à un don d’organes, pour pouvoir sauver d’autres vies, comme ils le racontent à La Libre Belgique.
  7. Gilles Laurent (Belge). Ingénieur du son.
  8. Lauriane Visart de Bocarmé (Belge), 27 ans. Passée par l’UCL, l’université catholique de Louvain, où elle a défendu son mémoire à la faculté de droit sur « l’égalité de genre : limites et avancées », elle était juriste à l’Union Nationale des Mutualités Socialistes. Elle est la fille du journaliste économiste de la RTBF, Michel Visart. Son témoignage sur la RTBF.
  9. Patricia Rizzo (Italienne), 48 ans, née le 11 janvier 1968. Elle était employée au Conseil européen de la recherche (CER/ERCEA), confirme la Farnesina. Diplômée de Institut supérieur  de secrétariat de direction et tourisme (ECSEDI), elle a rejoint les institutions européennes en 1995, d’abord au sein de European Training Foundation (ETF) à Turin, puis avait travaillé auparavant durant 5 ans pour l’Autorité alimentaire européenne (EFSA) à Parme (2003-2008), et à l’Agence exécutive Education, Audiovisuel et Culture (AECEA) (2008-2015).
  10. David Dixon (Britannique), 51 ans. originaire de Nottingham. Il vivait à Bruxelles avec sa compagne Charlotte Sutcliffe et leur fils Henry, de 7 ans selon The Telegraph.
  11. Johanna (My) Atlegrim (Suède), 30 ans, née le 27 avril 1985. Originaire de Umeå, domiciliée à Etterbeek, elle travaillait dans une boutique de thé. Diplômée en arts illustratifs de l’école Saint-Luc et en communication graphique de La Cambre, elle était aussi illustratrice et donnait des cours de dessin. Décès confirmé par la diplomatie suédoise.
  12. Janina Panasewicz (Pologne), 61 ans, née en 1955, originaire de Podlachie. Dècès confirmée par sa famille et son comité de soutien
  13. Loubna Lafquiri (Marocaine), professeur de gymnastique à l’école islamique privée ‘la vertu’ de Schaerbeek.
  14. Raghavendra (Rag) Ganeshan (Indien), 30 ans, travaillant pour la firme informatique Infosys. Décès confirmé par la diplomatie indienne. Il venait d’être père d’un enfant qui a 1 mois.

Décédés à l’aéroport

  1. Bart Migom (Belge), 21 ans, originaire de Dixmude, étudiant en marketing à la Haute Ecole Howest de Bruges. Il devait rejoindre son amie en Géorgie aux Etats-Unis.
  2. Nic Coopman (Belge), 58 ans, originaire de La Roche, il habitait à Deurne.
  3. Fabienne Vansteenkiste (Belge), 51 ans, une employée de l’aéroport, habitant Namur. Décédée de ses blessures à l’hôpital. « Fabienne aurait dû achever son service à 6h du matin, ce jour-là. Après une nuit de travail. Mais elle avait accepté de prolonger de deux heures sa prestation au check-in de l’aéroport pour aider un collègue » témoigne son mari, Eddy, recueilli par TF1 et publié par Le Soir.
  4. André Adam (Belge / Français), 79 ans, diplomate belge, il a notamment été consul général à Los Angeles (1982-1986), puis ambassadeur de Belgique en Algérie (1986-1990), au Zaïre / RD Congo (1990-1991), aux Etats-Unis – Washington et enfin représentant permanent belge auprès des Nations unies à New York (1997-1998). Comme l’indique sa famille, dans le journal du Gers, il « a connu Paris sous les barricades en mai 68, puis Kinshasa pendant la ‘Zaïrisation’, puis Londres pendant les attentats irlandais. Il fut le témoin navré de la montée du front Islamique en Algérie en 1986 ». Il résidait à Larressingle, dans le Gers (France) où il s’était beaucoup investi dans la préservation du village.
  5. Jennifer Scintu Waetzmann (Allemande d’origine italienne et espagnole), 29 ans, originaire d’Aix-La-Chapelle, confirmé par la police d’Aachen. Elle était coordinateur de clientèle dans une firme de vêtements, Stedman GmbH, selon son profil linkedin. Son mari Lars (Allemand), infirmier, a été grièvement blessé et hospitalisé dans le coma. Ils se rendaient à New-York pour l’anniversaire de leur mariage, il y a un an, selon le quotidien Bild.
  6. Alexander Pinczowski (Néerlandais), 30 ans.
  7. et sa soeur Sascha Pinczowski (Néerlandais), 29 ans. Tous les deux domiciliés à New-York. Confirmation par la diplomatie néerlandaise.
  8. Elita Weah (Néerlandaise), 41 ans, de Deventer. Originaire du Libéria, elle a fui la guerre à 16 ans et s’est réfugiée aux Pays-Bas. Elle a acquis la nationalité néerlandaise en 2007, comme le rapporte De telegraaf. Elle se rendait à Boston, à l’enterrement de son beau-père ; une partie de sa famille vit aux États-Unis. Bénévole dans une maison de soins infirmiers et dans l’église, elle laisse une jeune adolescente de 14 ans, précise De volkskrant.
  9. Berit Viktorsson (Suède), née le 29 mars 1952, 63 ans. Décès confirmé par la diplomatie suédoise
  10. Adelma Marina Tapia Ruiz (Belge / Péruvienne), 36 ans. Chef cuisinière. Depuis six ans établie en Belgique, elle vivait à Tubize avec son mari, un Belge, Christophe Delcambe (qui est indemne). Elle avait deux filles jumelles Maureen et Alondra, de 4 ans. L’une d’entre elles a été blessée.
  11. Jing Quan (Frank) Deng (Chinois), 24 ans.
  12. Justin Shults (Américain), 30 ans, originaire de Gatlinburg (Tennessee). Justin travaillait comme comptable dans la société Clarcor. Décès confirmé par son frère sur twitter.
  13. Et sa femme, Stephanie Shults, 29 ans, originaire de Lexington (Kentucky). Ils résidaient depuis 2014 en Belgique.

Disparus à l’aéroport

Fabrice Thomasseau (Suisse ?), 48 ans, né à Genève en 1968, photographe, il réside depuis 2013 à Bruxelles, enseignant les Beaux-Arts à l’école européenne de Bruxelles II, après avoir résidé en Dordogne, dans le Sud-Ouest. Il est diplômé de l’université de Strasbourg et de l’université de Bordeaux (maîtrise d’’arts plastiques).

Dinko Malnar (Croate), en transit entre Montréal et Zaghreb, selon la BBC

Parmi les blessés

Parmi les blessés, outre les nombreux Belges, des citoyens de : Allemagne (1), Espagne (9), France (12), Hongrie (2), Italie (3), Pologne (3), Portugal (19-21), Roumanie (4), Royaume-Uni (6). Ainsi que des nationaux de : Colombie, Equateur (1), Inde (2), Japon (2), Maroc (4), USA (14).

De nombreux Belges

  • Danielle Adam (Belge), dont son mari est décédé, gravement blessée.
  • Sébastian Bellin (Belgo – Brésilien), ancien joueur de basketball sévèrement blessé aux jambes
  • Jimmy Ernesto Montenegro Rosero (Belge / Equatorien), selon le ministre équatorien de la Culture (Guillaume Long). Grièvement blessé au métro, il est hospitalisé à l’Hôpital Saint Pierre, en soins intensifs.

19 à 21 Portugais

Au moins 19 personnes, ayant un passeport portugais, figurent sur la liste des personnes blessées des autorités belges a précisé le secrétaire d’Etat à la communauté portugaise, Jose Luis Carneiro.

  • Une infirmière de 30 ans, originaire de Coimbra, blessée à la station de métro. Hospitalisée, elle a pu rentrer à la maison, selon Jose Luis Carneiro cité par Sapo
  • Un chauffeur de bus de la Stib, André Pinto, 27 ans, légèrement blessé au pied et atteint à l’oreille, selon Sapo

12 Français, dont 3 grièvement, selon le Quai d’Orsay

  •  Fanny Rachel Clain (France), 20 ans, originaire de La Réunion, accueillie à Montélimar, elle a poursuivi ses études dans la chaussure de cuir, à Romans sur Isère (Drôme), avant d’émigrer en Belgique à Liège. Membre de l’église des derniers jours (Mormons), elle accompagnait les Américains de l’église mormone qui se rendaient dans l’Ohio. Son portrait sur France-Bleu. Ecouter son témoignage sur ATV via l’info.re

9 Espagnols, selon le ministre des Affaires étrangères, José Manuel García Margallo, dont 4 étaient déjà sortis de l’hôpital le lendemain des attentats

  • María Gloria Arana, 45 ans, née à Miranda de Ebro

6 Britanniques, selon le Foreign office,

  • dont 4 étaient déjà sortis de l’hôpital jeudi (24 mars).

4 Roumains, dont 3 étaient toujours hospitalisés jeudi selon le ministère des Affaires étrangères, et un mineur.

  • Roxana Stefanuca (23 ans) et sa fille Miruna, qui étaient dans la rame de métro visée par l’explosion à Maelbeck.

3 Polonais hospitalisés mercredi selon le ministère des Affaires étrangères (4 selon la presse)

  • dont 2 agents des Douanes polonaises (Służby Celnej) de Cracovie, en visite à Bruxelles, l’un est grièvement blessé selon la presse polonaise, l’autre plus légèrement.
  • et 2 femmes blessées à l’aéroport, originaires de la voïvodie de Podlachie (Bialystok et Siemiatycze), dont la vie n’est pas en danger

3 Italiens blessés, soignés à l’hôpital et déjà sortis.

  • Chiara Burla, 24 ans, originaire de Varallo Sesia (Vercelli), un résident de Florence;
  • Marco Semenzato, 34 ans, de Padoue, architecte d’origine de la Vénétie, mais depuis longtemps en Belgique;
  • Michele Venetico, 21 ans, jeune employé de l’aéroport de Bruxelles, fils d’immigrants d’origine sicilienne.

2 Hongrois blessés,

  • L’un légèrement blessé dans l’explosion du métro, travaille à la Représentation permanente de la Hongrie auprès de l’UE.
  • Le second, salarié d’une entreprise locale, souffre de plusieurs fractures après les explosions de l’aéroport.

1 Maltais, légèrement blessé

  • Lorenzo Vella, l’ancien secrétaire général des jeunes travaillistes maltais

14 Américains

  • dont 4 missionnaires mormons — Mason Wells, 19 ans, Richard Norby, 66 ans, Joseph Empey, 20 ans de l’Utah gravement blessés et Fanny Clain, légèrement blessé — et un militaire de l’armée de l’air US
  • Karen Northshield, formatrice, ex nageuse professionnelle, blessée très grièvement à l’aéroport

4 Marocains blessés à l’aéroport

  • dont 2 sérieusement

2 Indiens

  • Nidhi Chaphekar (Inde) blessée, 40 ans employée de Jet Airways
  • Amit Motwani (Inde), autre employé de Jet Airways

2 Japonais

  • Yu Takita (Japon), 30 ans, blessé grièvement au métro, dans le coma. Il travaillait pour Fédération mondiale des associations d’assurance à Bruxelles
  • Minoru Hino (Japon), 53 ans, employé de l’agence de voyage basée à Bruxelles, Japon P.I. Voyages, blessé plus légèrement, lorsque le toit de la voiture de métro s’est effondrés suite à l’attentat. , selon l’agence Kyodo. Blessé au pied, au nez et sur le front, il a aussi subi une rupture des tympans dû au souffle. « Un grand boom a retenti » a-t-il expliqué. Hino s’est immédiatement échappé du train avec les autres passagers, avant de se précipiter d’un escalier mal éclairé. L’endroit était « plein de fumée. Et je ne pouvais pas arrêter de tousser pendant un certain temps après l’inhalation » a-t-il précisé, ajoutant que le verre brisé était éparpillé un peu partout.

(NGV)

Article publié par anticipation dans B2 Pro jeudi 25.3 et mis à jour – 26.3, 27.3 matin, après-midi

Lire aussi : Bruxelles touchée à son tour par les attentats. Le réveil brutal de la capitale européenne

NB : plusieurs sites facebook ont été mis en place en souvenir ici et « recherche victimes bruxelles« 

Catégories: Défense

Face à la menace de l’Etat islamique, une minute de silence et puis quoi ?

ven, 25/03/2016 - 14:10

Les ministres belges Jan Jambon (Intérieur) & Koen Goens (Justice) lors de la minute de silence au Conseil exceptionnel du 14 mars (Crédit : UE)

(BRUXELLES2) La réunion exceptionnelle des 28 ministres de l’intérieur ce jeudi (24 mars) avait d’abord un objectif symbolique : exprimer les condoléances au peuple belge et réaffirmer l’unité européenne après la double attaque terroriste perpétrée ce mardi 22 mars à Bruxelles.

Une symbolique nécessaire

Cette symbolique peut paraitre parfois superficielle. Elle est importante en matière politique, car elle montre une Europe unie, même si il existe des divergences d’appréciation, et surtout présente. On se souvient certainement du certain cafouillage politique après les attentats de janvier 2015 à Paris, durant la présidence lettonne (lire : Anti-terrorisme. Un retard à l’allumage européen ).

Six mois de perdus !

L’impression d’une absence de réactivité politique avait été à l’époque pour le moins nocive au plan politique. Elle a très concrètement retardé toute prise de conscience, le début des travaux et l’accélération nécessaire. Car ensuite, entre avril 2015 et novembre 2015, l’attention européenne et la volonté politique ont été distraits de la question « terrorisme » pour se focaliser sur d’autres aspects, notamment la crise des réfugiés et des migrants. Clairement il y a eu ainsi six mois de perdus qu’il faudrait rattraper maintenant.

Peu d’engagements nouveaux … et un délai retard probable

Or la réunion de jeudi l’a montré. Si la symbolique est bien là, en matière d’engagements concrets, il n’y a malheureusement rien de très nouveau en soi. On accélère un peu par ci par là, notamment sur le PNR. On attend une proposition (sur les frontières), des mesures concrètes (sur les empreintes digitales), un code de conduite (pour internet)… Tout cela d’ici juin 2016. Ce qui est tout de même dans trois mois. Mais rien de plus. A vrai dire, c’est même un peu léger face à l’ampleur des menaces nouvelles qui se jouent clairement des frontières et attaquent de front plusieurs pays européens en même temps…

Un réseau plus organisé que l’apparence

Malgré une impression d’amateurs qui peut parfois sembler exister, le « réseau » mis en place par l’organisation de l’Etat islamique en Europe (ISIL / Daesh) s’appuie en effet clairement sur une organisation para-militaire, avec des unités de « l’avant », des unités « logistiques », des structures de commandement, des lieux de repli qui jongle avec les frontières, qui peut ressembler dans certains points à celui mis en place par le GIA algérien dans les années 1990.

Un ennemi qui cherche à diviser plus qu’à revendiquer

Cet « ennemi » n’a pas de revendications politiques classiquement exprimées par un mouvement terroriste (reconnaissance d’un Etat, renversement du pouvoir…). Mais il a une volonté très claire de semer la terreur, de diviser, de prendre à partie la population civile de plusieurs Etats membres.

Des pays francophones au coeur de cible, jusqu’à quand ?

Pour l’instant, seuls les pays francophones (France et Belgique) ont été plus nettement visés (mis à part une action au Danemark). Il n’est pas exclu qu’il en soit différemment dans l’avenir : que l’Allemagne ou l’Italie voire le Royaume-Uni, l’Autriche ou la Hongrie soient visées. La présence de l’unité franco-bruxelloise d’Abdelslam entre Allemagne, Autriche et Hongrie devraient, aussi, inquiéter nettement ces pays. Il y a des cellules logistiques dormantes, ou au moins des points d’appui qui mériteraient un intérêt.

Une Europe de tolérance

La double attaque de Bruxelles ne visait pas spécifiquement la Belgique, malgré les apparences, mais au-delà l’organisation européenne. C’est l’Europe avec son fonctionnement somme toute pacifique, démocratique, de mixité sociale et religieuse qui est ciblé. Les attentats de lundi à Bamako (tentative) et mardi à Bruxelles (deux attaques suicidaires mortelles) l’ont démontré (lire notre éditorial : C’est l’Europe qu’on a voulu viser !). En répondant faiblement et lentement à cette menace, les Européens s’exposent à ce que la réplique suivante les prenne, une nouvelle fois de court.

Passer la vitesse supérieure

Il ne s’agit pas de réinventer la roue, ou de mettre en place de nouvelles institutions mais de commencer à réfléchir à un nouveau dimensionnement de la réponse policière et judiciaire européenne, comme l’avaient fait en leur temps en matière de criminalité « ordinaire » l’affaire Dutroux, ou de temporalité terroriste, les attentats de septembre 2001 (New-York) et surtout de mars 2004 et juillet 2005 (Madrid / Londres). Les Européens doivent passer la vitesse supérieure.

Concevoir un dispositif interopérable

On peut rêver à une agence européenne de renseignement. Mais cela reste, pour l’instant, une chimère. Cela prendrait du temps. Et cela ne résoudrait que très partiellement le problème. Il faut repenser tout le système, concevoir un dispositif, plutôt que communautaire, interopérable, allant des unités communes d’analyse et de prévention de la menace, aux équipes conjointes d’enquête, aux interventions communes de forces spéciales. Cela nécessite de multiplier très vite les entraînements en commun, les passerelles, de résoudre toutes les « petites » questions de procédure, etc. L’impératif est également de développer une analyse de risque commune.

Une agence européenne du renseignement

Certains – à l’image de Guy Verhofstadt (1) – préconisent une agence européenne du renseignement. Une idée jugée irréalisable par certains spécialistes de la question comme l’eurodéputé Arnaud Danjean, qui estime que cela prendrait des années pour un résultat limité. Un avis que nous partageons : inutile de faire de grands projets institutionnels qui produisent peu à l’arrivée.

Certains Etats membres, en général les « grands » pays qui investissent dans le renseignement, sont également opposés à cette proposition. Mais du côté des « petits pays » (Autriche, Belgique, etc.), qui n’ont souvent pas des moyens importants ni une palette générale d’observation, cette idée revient souvent.

Plutôt qu’une opposition, stérile, entre deux conceptions, défendables chacune, une piste de solution pourrait être entrevue. Elle consisterait à concevoir une agence non pas européenne mais multinationale, de façon volontaire, entre plusieurs pays qui regrouperaient leurs forces, leurs moyens, s’échangeraient du renseignement.

Entre la Belgique, l’Autriche, la Finlande ou la Grèce, on peut estimer qu’il y a à la fois une volonté commune, des économies d’échelle possibles et des sources de renseignements assez diversifiées pour être complémentaires et utiles. Cette solution permettrait d’une certaine façon d’avoir une autre « grande » agence du renseignement qui pourrait ainsi compléter utilement celui fourni par la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, voire avoir des pistes originales de renseignement et les échanger ainsi de façon « informelle ».

Réfléchir à un procès binational

Il faudra aussi se poser la question de mettre sur pied des procédures communes permettant à une enquête judiciaire comme au procès pénal ensuite de couvrir les faits commis dans deux (voire trois) pays. Cela implique de révolutionner un peu nos modes de pensée et d’organisation judiciaire.  Abdelslam est-il aujourd’hui davantage coupable en France pour avoir été le « chef d’équipe » de plusieurs kamikazes avant de se rétracter lui-même ou avoir été le complice ou l’ « instigateur » des auteurs des attaques de Bruxelles ? C’est une vraie question. Et choisir le lieu du procès aujourd’hui, ce serait déjà répondre à la question finale : de quoi est-il coupable ? Avec un risque de cafouillage judiciaire… et au final d’une peine plus légère qu’attendue. Le manque d’Europe sur ce dossier est clairement préjudiciable à l’enquête. Il faut entamer ce travail tout de suite.

Renforcer les liens dans les structures de secours d’urgence

Il ne faut pas oublier non plus la dimension de l’après-attentat. C’est-à-dire la réponse médicale et de secours d’urgence, comme de protection civile (anti explosifs ou anti bactériologiques). A Paris comme à Bruxelles, les dispositifs de réponse aux secours d’urgence ont été à la limite de leurs possibilités, avec des temps d’intervention supérieurs à ce qui serait attendu en pareille circonstance. Il faut repenser le système d’intervention de secours, pour le rendre là encore interopérable. Surtout pour les « petits » pays qui ne disposent pas de ressources inépuisables.

Pouvoir faire face à des menaces non classiques

Si un troisième attentat avait eu lieu à Liège ou Anvers, il n’est pas sûr que la structure belge aurait été à même de répondre toute seule. Si une menace de type non classique (bactériologique, chimique, etc.) se fait jour, il n’est pas sûr vraiment que tous les services en Europe puissent y faire face, etc. Il ne serait pas inutile ainsi de réfléchir à une réserve opérationnelle mobilisable en quelques heures et non quelques jours. Peut-on utiliser dans ce cas des structures militaires rôdées à ce genre de questions (à l’image du battlegroup européen inemployé jusqu’ici) ? Cela mérite au moins réflexion.

Planifier une possible neutralisation du coeur du pouvoir européen

La question du pouvoir européen doit aussi être posée. Qu’existe-t-il comme structure de repli si le « rond-point Schuman », coeur névralgique du dispositif européen, est atteint ? Une question qui ne peut plus être que théorique aujourd’hui après l’attaque à la station Maelbeck à deux pas du siège des institutions européennes. Il y a toute une planification d’urgence qui semble aujourd’hui plutôt débutante voire balbutiante. C’est tout cela qu’il faut entamer de façon urgente pour disposer d’ici la fin de l’année d’un dispositif plus abouti. Sinon au prochain attentat, vous pourrez reprendre la déclaration faite cette semaine, modifier deux paragraphes, deux dates… et on sera reparti pour une nouvelle minute de silence, la phase compassion, la phase « on le savait bien », et la phase « délitement ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi (en juillet 2004 !) L’Europe en retard sur le crime

(1) Pour l’ancien Premier ministre belge, ce n’est pas une lubie dernière minute. Il y plus de 10 ans, au lendemain des attentats de Madrid, en mars 2004, il défendait déjà cette création.

Maj sur l’agence européenne de renseignement

Catégories: Défense

Pages