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Diplomacy & Defense Think Tank News

Culture, Dernier album de David Bowie

Fondation Robert Schuman / Actualités - Mon, 11/01/2016 - 01:00
3 jours avant de disparaître, David Bowie a fait paraître le 8 janvier son dernier album, pensé comme un cadeau d'adieu, intitulé Blackstar.

Interview mit Christian Schmitz: „Polen weiß, was es an der EU hat“

Konrad Adenauer Stiftung - Mon, 11/01/2016 - 00:00
Trotz jüngster Spannungen gebe es in der Außenpolitik Polens gegenüber Deutschland und der EU keinen grundlegenden Wechsel.

Solidarität in der Krise: „Die EU ist die einzige Antwort“

Konrad Adenauer Stiftung - Mon, 11/01/2016 - 00:00
Bei einer gemeinsamen Lösung im Umgang mit den Flüchtlingen müssen wir die Sorgen aller Mitgliedstaaten ernst nehmen, sagt Hans-Gert Pöttering im Interview.

A nouveau 13 à table au 1er janvier 2016 ! Pourquoi l’Indonésie (re)-rejoint l’OPEP ?

IRIS - Fri, 08/01/2016 - 14:19

Le 4 décembre 2015, dans le cadre de la 168ème réunion de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), les différents pays membres ont discuté des derniers développements observés sur les marchés pétroliers. Ils ont également étudié -et accepté- la demande de réintégration de l’Indonésie, pays membre de l’Organisation de 1962 à 2008 et désormais importateur de pétrole. Depuis le 1er janvier 2016, l’OPEP compte, à nouveau, un 13ème partenaire [1].

Membre de l’OPEP dès 1962, l’Indonésie a quitté l’Organisation en 2009, soit cinq ans après être devenue importatrice nette sur le marché. En 2014, elle a produit environ 0,85 million de barils de pétrole par jour (mbj) pour une consommation d’environ 1,6 mbj (BP Statistical Review, 2015). Dans ce contexte, quel peut être l’objectif de l’Indonésie à réintégrer un cartel dont le principal but est de favoriser les exportations de pétrole à un meilleur prix en exerçant, si possible, un pouvoir de marché ? A contrario, quelles peuvent être les motivations de l’OPEP à accepter le retour d’un pays désormais importateur, dont le principal objectif sera d’obtenir du pétrole à moindre coût ?

Quelles motivations pour le géant énergétique indonésien ?

Géant énergétique, le pays est le premier exportateur mondial sur le marché du charbon vapeur (il exporte près de 75 % de sa production). l’Asie représente ses principaux débouchés : Chine et Inde pour 50 % de sa production ; Japon, Corée du Sud et Taiwan pour environ 30 %. La production de charbon en Indonésie a quadruplé entre 2002 et 2012, un mouvement notamment porté par la politique du gouvernement indonésien qui en encourage la consommation, en raison notamment de son abondance et de son faible coût dans la production électrique relativement à celui des produits pétroliers utilisés (diesel, fuel).

L’Indonésie est également le 10ème producteur et le 8ème exportateur mondial sur le marché du gaz et le pays détient les deuxièmes réserves de gaz en Asie (après la Chine) et les 13ème au niveau mondial. Comme sur le marché du charbon, l’Indonésie trouve en Asie, avec le Japon et la Corée du Sud (70 % de ses exportations), ses principaux clients pour le GNL, dont elle est devenue le 4ème exportateur mondial en 2013. Toutefois, comme sur le marché du pétrole, sans investissements majeurs dans la production gazière, l’Indonésie devrait devenir importatrice nette de GNL avant 2020.

Le pays cherche, à l’heure actuelle, à substituer par les biocarburants ses importations de produits pétroliers (elle est le plus grand producteur de biodiesel en Asie) pour réduire sa dépendance énergétique.

En 2014, l’Indonésie est devenue le 24ème producteur mondial de pétrole, avec 1 % de la production mondiale. Depuis son pic enregistré en 1991, à environ 1,65 mbj, la production a été divisée par deux en raison notamment de la maturité des principaux champs pétrolifères et d’un manque d’investissement en exploration-production. Les principaux réservoirs de production (Minas et Duri), mis en exploitation respectivement en 1952 et 1955, connaissent une déplétion accélérée. De leur côté, les consommations de pétrole brut et de produits pétroliers ont enregistré une accélération marquée depuis le tournant des années 2000 (+ 40 % depuis 2000 pour le pétrole brut notamment), conduisant le pays à devenir importateur net de pétrole dès la fin de l’année 2003. Les importations de produits pétroliers ont connu une hausse de près de 6 % par an depuis 2009, contribuant également à alourdir la facture pétrolière du pays.

Dès lors, comment comprendre cette volonté de l’Indonésie de réintégrer l’OPEP ?

Entrée en 1962 dans l’OPEP, l’Indonésie a enregistré une progression marquée de son poids entre 1965 et 1981, sa part dans la production globale du cartel passant de 3,5 % à près de 7,3 %. Aujourd’hui, avec 0,85 mbj, l’Indonésie se retrouve dans le peloton de queue de la hiérarchie des producteurs du cartel, au même rang que l’Equateur (0,55 mbj), le Qatar (0,67 mbj) et la Lybie (0,4 mbj), loin derrière les poids lourds de l’Organisation, Arabie Saoudite en tête. Avec 0,2 % des réserves de pétrole mondiales et à peine 0,3 % des réserves totales de l’OPEP en 2014, et une production en baisse de 3,5 % entre 2014 et 2013, l’Indonésie ne peut espérer peser sur la politique des autres pays membres. En 20 ans, le poids de ses seules réserves dans l’organisation a été divisé par deux !

Pour l’Indonésie, le retour dans l’OPEP est synonyme d’un accès direct aux plus grands pays exportateurs mondiaux, parmi lesquels l’Arabie Saoudite qui répond à près de 26 % de ses besoins. Le Nigeria (15 %), les Emirats arabes unis (5 %), le Qatar (4 %), l’Angola (4%) complètent le paysage des principaux fournisseurs du pays en 2014. L’Indonésie pourrait ainsi assurer, au meilleur prix, une part importante de la composante pétrolière de sa sécurité énergétique. L’objectif de l’Indonésie est également d’attirer de potentiels investisseurs sur son territoire. Sa compagnie nationale, Pertamina, n’a pas encore les capacités technologiques, financières et humaines pour réinventer le modèle pétrolier indonésien. Certains pays membres de l’OPEP, au premier rang desquels l’Arabie Saoudite, pourraient ainsi faciliter la renaissance du secteur. Début novembre 2015, les deux pays annonçaient un investissement dans une unité de raffinage d’environ 300 000 barils par jour. Ce premier contrat pourrait en préfigurer d’autres, notamment dans le secteur de l’amont pétrolier que le gouvernement indonésien cherche à redynamiser depuis l’application de la loi sur les hydrocarbures particulièrement désincitative votée en 2001. Le retour de l’Indonésie au sein de l’OPEP peut ainsi constituer une nouvelle ouverture aux investissements des pays membres du cartel dans l’amont ou l’aval pétrolier en Indonésie.

Quels objectifs pour les pays membres de l’OPEP ?

La réintégration de l’Indonésie redonnerait à l’OPEP une production globale de 37,7 mbj, soit environ 42 % de la production mondiale de pétrole, contre 41 % aujourd’hui. N’étant plus un pays exportateur, l’Indonésie ne pourra concurrencer les autres pays membres sur leurs marchés traditionnels, un facteur qui permet de comprendre la faible opposition au retour de ce pays dans le cartel. Pourtant, à y regarder de près, quel peut être l’intérêt de pays comme l’Iran, le Nigeria ou le Venezuela à accepter la réintégration d’un pays souhaitant profiter du réseau OPEP pour assurer sa sécurité énergétique à moindre coût ? La réponse se trouve sûrement dans les perspectives énergétiques qu’offrent à la fois l’Indonésie et les autres pays de l’ASEAN [2] dans les années à venir.

En effet, selon l’AIE (Southeast Asia Energy Outlook, 2015), la demande d’énergie primaire des pays de l’ASEAN a enregistré une croissance de près de 50 % entre 2000 et 2013 et progresserait de près de 80 % entre 2013 et 2040. L’Indonésie, poids lourds de la zone, devrait pour sa part connaitre une croissance économique annuelle d’environ 4,9 % d’ici 2040 (FMI, 2015), une croissance de sa population d’environ 0,8 % par an (ONU, 2013) portant sa population à 311 millions d’habitants en 2040, et une hausse de son PIB par tête d’environ 4 % (contre 3,7 % pour les pays de l’ASEAN et 1,6 % pour les pays de l’OCDE). Avec un taux d’urbanisation de 67 % en 2040, contre 53 % en 2013, l’Indonésie subirait ainsi un bouleversement économique majeur qui toucherait tous les secteurs économiques et plus particulièrement son secteur énergétique. En hausse de 43 % entre 2003 et 2013, la consommation d’énergie primaire augmenterait d’environ 2,5 % l’an jusqu’en 2035, avec notamment une croissance annuelle de sa consommation de pétrole de plus de 1,1 %, à plus de 2,1 mbj en 2035.

Plus grand consommateur d’énergie de l’Asie du Sud-Est (près de 36 % de la consommation d’énergie primaire de la région), l’Indonésie pourrait également être une véritable tête de pont pour les nouveaux marchés des pays membres de l’OPEP. En effet, pour les seuls chiffres de croissance de la consommation pétrolière, la Thaïlande, avec une croissance de + 1,9 % par an jusqu’en 2035, les Philippines (+3,4%) ou la Malaisie (+1,6 %) constituent de futurs marchés potentiels pour l’ensemble des pays membres. L’ASEAN dans sa globalité devrait enregistrer une hausse marquée de sa dépendance pétrolière ! Estimée à environ 57 % en 2013, elle pourrait atteindre près de 79 % en 2040, soit un volume net d’importations de plus de 6,7 mbj de pétrole. Une véritable aubaine pour les pays de l’OPEP : réintégrer l’Indonésie, c’est peut-être aussi s’offrir une porte d’entrée vers de nouveaux marchés porteurs ! Le poids de l’Indonésie dans l’ASEAN et son besoin de leadership institutionnel sont autant d’ingrédients qui ouvrent de belles perspectives pour des relations OPEP-ASEAN.

Enfin, un dernier facteur doit être pris en compte : le rôle géostratégique de l’Indonésie dans les flux pétroliers. En effet, réinstitutionaliser sa relation avec l’Indonésie peut aussi apparaitre pour l’OPEP comme l’occasion de sécuriser l’ensemble des flux pétroliers vers l’Asie à travers le détroit de Malacca. Ce dernier, géré par l’Indonésie, la Malaisie et Singapour, relie l’Océan Indien, la mer de Chine du Sud et l’Océan Pacifique. Véritable carrefour stratégique entre le Golfe Persique et les principaux pays consommateurs d’Asie (Chine, Japon, Corée du Sud), il voit transiter environ 15,2 mbj, soit près de 30 % des flux pétroliers mondiaux.

Une nouvelle OPEP ?

Au final, le retour de l’Indonésie dans l’OPEP n’est pas un simple signal économique ou politique : c’est, pour l’Indonésie, l’assurance de l’accès à un réseau de pays exportateurs de pétrole et, pour les pays membres de l’Organisation, un pari économique sur l’avenir énergétique d’une région. Les facteurs sont diverses : économiques, géopolitiques, géostratégiques… Derrière ce retour se cache peut-être également un changement beaucoup plus structurel du cartel des pays producteurs : à terme, plus qu’une organisation de pays exportateurs, l’OPEP risque de ressembler de plus en plus à un grand forum international du pétrole, une Agence internationale de l’énergie des pays du sud en quelque sorte !

[1] L’OPEP a été créée, en septembre 1960, à Baghdâd, par l’Arabie Saoudite, l’Iran, l’Irak, le Koweït et le Venezuela. Au 1er janvier 2016, l’Organisation comptera 13 membres : les 5 membres fondateurs auxquels se sont ajoutés le Qatar (1961), l’Indonésie (1962-2005, 2016- ), la Lybie (1962), les Emirats arabes unis (1967), l’Algérie (1969), le Nigeria (1971), l’Equateur (1973-1992, 2007- ) et l’Angola (2007). Le Gabon, qui avait rejoint l’OPEP en 1975, a quitté l’Organisation en 1995.
[2] L’ASEAN (Association of South East Asian Nations), ou en français, ANASE (Association des Nations d’Asie du Sud-Est) a été créée en 1967. Elle comprend désormais 10 pays (par ordre chronologique d’adhésion) : Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Brunei, Vietnam, Laos, Birmanie, Cambodge.

Les défis géopolitiques du gouvernement irakien

IRIS - Fri, 08/01/2016 - 10:57

Quelle est la situation politique actuelle en Irak ? Haïdar Al-Abadi mène-t-il une politique différente de son prédécesseur Nouri Al-Maliki ?
Après la chute de Mossoul en 2014, le premier ministre Nouri Al-Maliki, autoritaire et considéré comme le responsable de la défaite, a été obligé de quitter le pouvoir. La communauté internationale attendait de voir comment Monsieur Al-Abadi, son successeur, pourrait, alors qu’il appartenait au même parti politique que son prédécesseur (le Parti islamique al-Dawa), gouverner l’Irak d’autant qu’il n’avait pas de grande expérience gouvernementale. Or, de par sa personnalité plus modérée, il a obtenu la confiance de l’ensemble de la classe politique irakienne, notamment celle des arabes sunnites, qui faisait défaut à Nouri Al-Maliki. Sur le plan politique, Al-Abadi a en effet réalisé un sans-faute en arrivant à apaiser aujourd’hui les relations entre le gouvernement de Bagdad et sa composante arabe sunnite et même au-delà, avec des tribus arabes sunnites.
Les différentes offensives lancées pour tenter de reprendre des villes occupées par Daech, comme Tikrit, au début de l’année 2015, n’étaient obtenues qu’avec l’aide des milices chiites. Aujourd’hui, la reconquête de la ville de Ramadi, facilitée par le soutien des tribus arabes sunnites, ainsi que par les forces aériennes de la coalition internationale, américaines notamment, est un succès important pour le Premier ministre. Il a démontré la capacité de l’armée irakienne à se passer des milices chiites pour reprendre une ville importante.
Al-Abadi est par ailleurs quelqu’un qui a le soutien de la communauté internationale. Il a réalisé la performance d’avoir aussi bien le soutien de l’Iran que des Etats-Unis et de la France.
Enfin, Al-Abadi dispose de deux avantages non négligeables sur son prédécesseur. Premièrement, il a le soutien de ce que l’on appelle en Irak la Marjaiya, la plus haute autorité religieuse chiite du pays. L’ayatollah Ali al-Sistani donne en effet la latitude politique nécessaire au Premier ministre pour engager un processus de changement. D’autre part, Al-Abadi a su obtenir le soutien manifeste de la rue, y compris chez les arabes sunnites, du fait de sa politique d’apaisement des tensions et de lutte contre Daech.

Les forces militaires irakiennes semblent reprendre du terrain sur Daech. Quelle est la stratégie du régime irakien dans sa lutte contre l’organisation terroriste ?
Lorsqu’Al-Abadi a pris la direction du gouvernement irakien, la mise en place d’une véritable stratégie pour corriger la faiblesse de l’armée irakienne était nécessaire. L’attaque de la ville de Mossoul en juin 2014 par Daech a illustré sa désorganisation, son sous-armement, ainsi que le manque de formation et de motivation de ses forces. La première tâche du Premier ministre a été de remettre en place une armée digne de ce nom.
Aujourd’hui, une stratégie militaire irakienne est clairement affirmée. La contre-offensive pour libérer la ville de Ramadi a été faite sans le soutien des milices chiites, ce qui a prouvé la capacité pour l’armée irakienne d’agir de manière autonome, avec l’aide aérienne de la coalition internationale, et ce même si des poches de résistance de l’Etat islamique autour de la ville sont toujours présentes.
La priorité du gouvernement irakien est désormais la ville de Falloujah, ville arabe sunnite d’environ 1 million et demi d’habitants. Ensuite, d’après les Etats-majors irakiens, l’attention sera portée vers la libération de la grande ville de Mossoul, en passant préalablement par les deux ou trois districts qui sont encore aux mains de Daech. Ainsi, la jonction sera opérée entre les combattants kurdes qui ont libéré la ville de Sanjar et la préparation aussi bien militaire que politique de la reconquête de Mossoul.
La situation militaire en Irak semble être aujourd’hui en faveur du gouvernement irakien. D’après l’Etat-major américain, Daech aurait perdu, depuis le mois de mai 2015, 30% de son territoire.

L’Irak s’est proposé en médiateur dans la crise qui oppose l’Arabie Saoudite et l’Iran. L’Irak a-t-il aujourd’hui le poids politique pour s’imposer dans ce rôle ? Quels sont ses intérêts ?
L’Irak n’a bien sûr pas encore retrouvé son poids politique d’antan où il était l’un des grands pays de la région. Il peut cependant toujours jouer un rôle important en raison de sa particularité qui est sa dominante chiite ainsi que sa proximité avec l’Iran. Il a également une forte minorité arabe sunnite au sein de laquelle l’Arabie Saoudite a une influence.
L’influence de l’Arabie Saoudite auprès des arabes sunnites a favorisé l’émergence d’Al-Qaïda en Irak et par la suite de l’Etat islamique car elle ne supportait pas la présence de l’Iran en Irak. Aujourd’hui, et il s’agit de l’une des conséquences positives de la nomination d’Al-Abadi, le pouvoir irakien mène une politique moins hostile vis-à-vis de l’Arabie Saoudite, alors que Nouri Al-Maliki accusait souvent son voisin de soutenir financièrement et militairement les djihadistes en Irak. Ce n’est plus le cas depuis que l’Etat islamique a fait de l’Arabie Saoudite un objectif à abattre. Cette situation permet à l’Irak de se présenter comme médiateur. Il va bénéficier de sa relation amicale avec l’Iran chiite.
Dans le même temps, la prise de position du gouvernement irakien tranche avec l’autorité religieuse chiite irakienne. Si l’autorité religieuse a dénoncé l’exécution du dignitaire chiite comme une provocation, le gouvernement irakien a certes regretté cette exécution mais a en même temps condamné le saccage de l’ambassade saoudienne à Téhéran. L’Irak cherche dorénavant, dans la défense de ses propres intérêts, à jouer une politique d’équilibre vis-à-vis de ses deux puissants voisins, l’Iran et l’Arabie Saoudite, afin d’empêcher que le pays devienne le cadre d’une guerre par procuration entre l’Iran et l’Arabie Saoudite. La France et les Etats-Unis comptent d’ailleurs sur l’Irak pour jouer un rôle actif dans le retour au calme.

Élections régionales 2015

Institut Montaigne - Fri, 08/01/2016 - 10:18
Date: Mercredi 04 Novembre 2015Introduction: En bref…

- 22 bilans régionaux en France métropolitaine et 13 synthèses prospectives
- 4 bilans en régions d’outre-mer
- 15 contenus pédagogiques pour comprendre les élections et leurs enjeux
- 30 programmes de candidats analysés
- 175 propositions chiffrées

Chômage : les Français ne croient plus aux promesses de l'exécutif

Institut Montaigne - Fri, 08/01/2016 - 09:55
Date de parution: Jeudi 07 Janvier 2016Auteur: Derek PerrotteNom de l'editeur: LesEchos.frImage de l'editeur: Description: Le plan pour l’emploi annoncé par François Hollande est bien accueilli par l’opinion. Mais, échaudés, 84 % des Français ne croient pas en une inversion de la courbe du chômage en 2016, selon un sondage Elabe pour «Les Echos», Radio Classique et l’Institut Montaigne.Type de parution: L'institut est citéType de média: WebLien: http://www.lesechos.fr/economie-france/social/021603574402-chomage-les-francais-ne-croient-plus-aux-promesses-de-lexecutif-1190462.php

Arabie Saoudite – Iran, « les intérêts géopolitiques instrumentalisent le religieux »

IRIS - Fri, 08/01/2016 - 09:20

Pouvez-vous nous expliquer d’où vient le schisme entre les sunnites et les chiites ?
C’est initialement une querelle de succession à la mort du prophète de l’islam, Mahomet. En 632, les chiites considéraient Ali bin Abi Taleb (cousin et fils spirituel de Mahomet), comme l’héritier légitime du prophète au nom des liens du sang. Les sunnites ont choisi, eux, Abou Bakr al-Siddiq, compagnon de route de Mohamed, au nom des traditions. Il y a aussi des différences théologiques qui portent essentiellement sur la façon de faire la prière et l’organisation du clergé, très structuré chez les chiites. L’imam chiite est un descendant de la famille du Prophète, un guide de la communauté qui tire directement son autorité de Dieu. Alors que dans l’islam sunnite, majoritaire dans le monde musulman, l’imam est nommé parmi d’autres hommes, parfois autoproclamé.

Comment expliquez-vous que ce clivage religieux revienne au premier plan aujourd’hui au niveau régional, entre l’Arabie Saoudite et l’Iran ?
Parce que vous avez en Arabie Saoudite, pays à majorité sunnite, une minorité chiite qui est fortement présente dans la région du Sud-Est, où se trouvent les champs pétrolifères les plus importants. Cette population est très souvent traitée en citoyens de seconde zone. Pour les Saoudiens, ce n’est pas seulement un conflit géopolitique avec l’Iran, c’est donc aussi un enjeu de politique intérieure. Ils craignent que l’Iran ne se serve des communautés chiites pour accroître son influence. L’exécution de Nimr Baqer al-Nimr, qui militait uniquement par des discours et des écrits contre la discrimination que subissait la communauté chiite en Arabie Saoudite, c’était un message envoyé en direction de l’opinion publique saoudienne. Mais c’est un conflit qui perdure depuis 2003.

On attribue beaucoup les tensions entre l’Arabie Saoudite et l’Iran au prisme religieux, comment l’expliquez-vous ?
On a tendance à sur-interpréter ce schisme du VIIe siècle. Si les différences théologiques existent, elles ne permettent pas d’expliquer ni la réalité irano-saoudienne, ni les tensions communautaires au Moyen Orient. Depuis le grand tournant de l’invasion américaine en Irak en 2003, l’Iran s’impose sur la scène régionale, ce qui inquiète l’Arabie Saoudite. Le conflit irano-saoudien se joue sur cinq terrains régionaux, dans une succession de guerres par procuration : l’Irak, la Syrie et le Yémen, et dans une moindre mesure le Liban et Bahreïn. Les intérêts profanes géopolitiques, économiques, stratégiques des deux puissances régionales viennent instrumentaliser le religieux, ce qui conduit à l’émergence de politiques identitaires. Le climat n’a jamais été aussi tendu : l’identitarisme ravage la politique au Moyen Orient.

Quel rôle la guerre en Irak en 2003 a-t-elle joué dans le clivage entre l’Arabie Saoudite et l’Iran ?
La guerre de 2003 a permis à l’Iran de monter sur la scène régionale et d’étendre son pouvoir dans plusieurs capitales arabes. L’intervention américaine en 2003 a fait chuter Saddam Hussein, à la tête de l’Irak pendant près de 23 ans, alors même qu’il était issu de la minorité sunnite en Irak. La chute de Saddam Hussein a été suivie par une très rapide montée en puissance de la communauté chiite irakienne et de facto par une montée en puissance de l’Iran chiite. On a vu en 2003 sauter le verrou sunnite qui empêchait l’Iran de s’ouvrir vers la Méditerranée, car le pays s’était débarrassé de ses deux adversaires historiques : les talibans en Afghanistan et Saddam Hussein en Irak. Cela a provoqué des agitations chez les puissances monarchiques sunnites de la région, notamment l’Arabie Saoudite, le Qatar et les Emirats arabes unis.

Quel rôle les printemps arabes de 2011 ont-ils pu jouer dans les dissensions entre l’Arabie Saoudite et l’Iran ?
L’Arabie Saoudite s’est très vite retrouvée sur la défensive après les printemps arabes de 2011. Quelques jours à peine après la chute du dictateur tunisien Ben Ali, la monarchie saoudienne a débloqué près de 130 milliards de dollars pour essayer d’acheter la paix sociale, avec des programmes d’infrastructures, de logements et d’emplois pour éviter que la vague révolutionnaire ne s’étende. Les Saoudiens ont soutenu Moubarak jusqu’au bout, et ils ont écrasé la révolution au Bahreïn pour éviter que ce souffle révolutionnaire n’atteigne le Golfe. Le jeu de tous les libéraux et progressistes du monde arabe qui voulaient se servir des printemps arabes pour aller vers une plus grande démocratisation, vers une plus grande tolérance, cela a été quelque peu étouffé par l’affrontement irano-saoudien et par les efforts qu’ont fait ces pays pour tirer la couverture à eux après ce grand bouleversement de 2011.

Est-ce que le pétrole aurait un rôle à jouer dans ces rivalités géopolitiques ?
Oui, le facteur économique est important et lié au rapprochement entre les Etats-Unis et l’Iran. L’Arabie Saoudite a vu l’Amérique accéder à l’indépendance énergétique beaucoup plus rapidement que prévu grâce à la révolution du gaz de schiste et se rapprocher de son vieux rival qu’est l’Iran. Aujourd’hui, les prix du pétrole n’ont jamais été aussi bas depuis 2004 (34,23 dollars le baril) et on peut interpréter ça comme une volonté saoudienne d’éviter que l’Iran ne profite un peu trop rapidement de la manne pétrolière en cas de levée des tensions. En ce moment, les Saoudiens se lancent ainsi dans des politiques contre-productives aussi bien au Yémen qu’ailleurs sur la scène régionale pour essayer de contrer la montée en puissance de l’Iran.

Ces tensions compromettent-elles la lutte contre l’Etat islamique ?
Oui, on a le sentiment parfois que l’Etat islamique est un ennemi pour tout le monde, mais que c’est parfois l’ennemi secondaire plutôt que d’être l’ennemi prioritaire. Certains considèrent ainsi que le principal objectif doit être d’endiguer l’influence iranienne, de faire tomber le régime syrien, de prêter attention à la question kurde, etc. Cet affrontement irano-saoudien qui perdure depuis une dizaine d’années, a permis à Daech de prospérer. Après la chute de Saddam Hussein et sous le règne du très autoritaire Nouri al-Maliki, une partie des sunnites irakiens s’est sentie humiliée et a fini par se jeter dans les bras de Daech afin d’éviter l’hégémonie chiite dans la région liée à la montée en puissance iranienne. Si l’Occident souhaite régler son compte une fois pour toute à Daech, il faut apaiser cette guerre régionale entre l’Iran et l’Arabie Saoudite.

Comment l’Occident peut-il intervenir apaiser ce conflit ?
L’Occident a une marge de manœuvre assez réduite. Depuis 1945, les Etats-Unis sont les principaux protecteurs de l’Arabie Saoudite, liés par une alliance stratégique scellée par le Quincy Pact. L’Occident a eu tendance à fermer les yeux sur beaucoup de dérapages, notamment en Arabie Saoudite. Si on se montrait un peu moins tolérant envers les alliés sunnites du Golfe, cela pourrait apaiser le conflit. De la même manière, les négociations avec l’Iran ne doivent pas être perçues comme une sorte de carte blanche.

Propos recueillis par Laurine Benjebria pour le leJDD.fr

Flucht über das Mittelmeer

Konrad Adenauer Stiftung - Fri, 08/01/2016 - 00:00
Die Fluchtbewegungen über das Mittelmeer werden auch künftig auf gleichbleibend hohem Niveau verharren. Eine militärische Mission der Europäischen Union wird die Schleusung nur marginal verringern können, weil sie das Problem der Nachfrage nicht beheben kann. Die Fluchtursachen zu bekämpfen verlangt nach einer Stärkung der Staatlichkeit in den schwachen Staaten. Auf der anderen Seite können die europäischen Staaten mehr tun, um die Schleusung zu kriminalisieren und durch die Angleichung europäischen Asylrechts die Anreize zu einer Flucht über die sicheren Drittstaaten hinaus zu verringern.

L’aggravation des inégalités : quelle réalité ?

IRIS - Thu, 07/01/2016 - 17:41

L’aggravation des inégalités que nous connaissons aujourd’hui est-elle inédite dans l’histoire du monde ?
Si la question de l’aggravation des inégalités économiques est d’une actualité brûlante (on ne compte plus les rapports et études qui font état de cette concentration des richesses dans les mains de quelques-uns), c’est effectivement parce que celles-ci ont bondi en trente ans pour atteindre un niveau record dans la plupart des pays du Nord comme dans ceux du Sud (OCDE, 2015 ; Oxfam, 2015). D’une part, lorsqu’on s’intéresse à l’évolution des inégalités entre individus à l’échelle du monde, on observe un accroissement des inégalités globales à partir de 1980 et une stabilisation de celles-ci à un niveau historiquement élevé (Milanovic, 2012). D’autre part, si on observe une stabilisation des inégalités entre pays du Nord et pays du Sud depuis le début des années 1980, et une tendance à la réduction depuis les années 2000 (ibidem), celle-ci est loin d’être uniforme, mais principalement due à la croissance des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui totalisent plus de 41 % de la population du globe. De plus, au sein de ces pays, la forte croissance n’a pas bénéficié à tous de la même manière. Le cas de l’Inde est particulièrement illustratif de cette contradiction : si l’Inde est l’un des pays où le taux de croissance est le plus élevé au monde, il est aussi celui où le nombre de pauvres est le plus grand, quel que soit l’indicateur retenu (Jaffrelot, 2012). Malgré un taux de croissance qui avoisine les 5 % depuis 2004, l’Afrique subsaharienne reste quant à elle la seule région où le nombre de personnes extrêmement pauvres a augmenté durant les trente dernières années (Giraud, 2012).
Cette aggravation des inégalités prend la forme d’un paradoxe inacceptable à l’heure où l’humanité n’a jamais produit autant de richesses. Ainsi l’exprime parfaitement l’économiste français Jean-Marie Harribey (2013) : « Le monde n’a jamais été aussi riche de marchandises, mais chacune d’elles vaut de moins en moins. Le monde n’a jamais autant disposé de richesses produites, mais s’approche du moment où beaucoup de richesses naturelles seront épuisées ou dégradées. Le monde, enfin, compte de plus en plus de riches et aussi de plus en plus de pauvres, du moins relativement puisque les inégalités s’accroissent. Comme si la richesse accumulée par certains et concentrée en leurs mains trouvait son origine dans la dévalorisation des autres. »

Les inégalités sont-elles intrinsèquement liées au capitalisme néolibéral ? Qui sont les gagnants et les perdants de la globalisation économique ?
Les inégalités de richesses et leur accroissement ne sont nullement une conséquence imprévue ou imprévisible de ce modèle dominant. En effet, la doctrine néolibérale légitime, au moyen de divers arguments, un processus de distribution des richesses à la faveur de quelques-uns, encouragé principalement par la dérégulation, la financiarisation, la privatisation, le retrait de l’État des domaines traditionnels de la protection sociale et le détricotage des systèmes de redistribution fiscale.
De plus, le capitalisme n’a pas « toujours existé », contrairement à l’idée profondément ancrée dans l’imaginaire économiciste. L’avènement, après des siècles de préparation, de ce mode de production lors de la révolution commerciale issue des grandes découvertes des 15e et 16e siècles, son accomplissement par la révolution industrielle (1765-1845) et son développement jusqu’à sa forme actuelle ont nécessité la réunion de trois conditions matérielles majeures : une séparation des producteurs de leurs moyens de production, la constitution d’une classe sociale qui détient la propriété des moyens de production et la transformation de la force de travail en marchandise – qu’une classe distincte n’a d’autre choix que de vendre pour subsister. Au cours de son développement, on assiste à une croissance de plus en plus forte des inégalités de richesses, entrecoupée, tantôt d’une stabilisation à un niveau extrêmement élevé, tantôt d’une forte réduction de celles-ci entre 1914 et 1945 dans les pays riches, suite aux « guerres mondiales et [aux] violents chocs économiques et politiques qu’elles ont entraînés » (Piketty, 20013). En effet, comme le rappelle Michel Beaud (2010), « toute la phase d’industrialisation capitaliste se fait à travers des mouvements cycliques d’une certaine régularité : périodes de prospérité et d’euphorie freinées par une récession ou brisées par une crise ». Ces périodes de prospérité ne profitent cependant pas aux pays du Sud, victimes tour à tour de l’exploitation coloniale et de décennies d’échange inégal avec les pays du Nord et ce, trop souvent avec la complicité des gouvernements nationaux. À la fin des années 1970, le néolibéralisme entre donc en scène avec pour ambition de libérer le capital des entraves imposées par le libéralisme intégré et, ainsi, de restaurer le pouvoir de l’élite économique, ou de la classe dominante. Ce qui conduisit, par la même occasion, à la remontée des inégalités sociales au sein des États néolibéraux (Piketty, 2013), ainsi qu’à leur aggravation entre le Nord et le Sud.
In fine, Branko Milanovic s’est posé la question suivante : durant les vingt années qui séparent la chute du mur de Berlin et la crise financière de 2008, quels ont été les gagnants et les perdants à l’échelle globale d’une mondialisation, avant tout commerciale et financière, en pleine accélération ? En une courbe, cet ancien économiste en chef de la Banque mondiale montre sans fard que ce sont les très riches et la classe moyenne des pays émergents (un tiers de la population mondiale) qui ont le plus bénéficié de l’accroissement mondial des richesses pendant cette période. En revanche, les grands perdants de la mondialisation sont les 5 % les plus pauvres, qui ont vu leurs revenus stagner, ainsi que la classe moyenne des pays industrialisés, dont les revenus ont légèrement baissé.

Est dénoncée dans l’ouvrage la théorie du ruissellement – consistant à dire que la richesse des riches permettrait aux pauvres d’être moins pauvres – qui aurait justifié les inégalités jusqu’ici. En quoi est-elle erronée ?
D’une part, conjuguée à d’autres arguments majeurs de légitimation (la revendication de la liberté, l’égalité des chances…), cette théorie du ruissellement, revenue en force après les « trente glorieuses » pour justifier les inégalités galopantes et permettre l’augmentation de la régressivité fiscale, ne résiste pas aux faits et aux chiffres. Mais comme l’observe John Quiggin (2012), il s’agit peut-être de « l’idée zombie ultime, capable de remonter à la surface, peu importe combien de fois elle est tuée par l’expérience, et toujours au service des riches et puissants sorciers de la finance. En effet, aussi longtemps qu’il y aura des riches et des pauvres, ou des gens puissants et d’autres impuissants, il y aura des avocats pour expliquer qu’il est préférable pour tout le monde que les choses restent ainsi ».
D’autre part, comme Adam Smith le soulignait déjà à l’époque où le libéralisme prit son essor, différentes études viennent appuyer ce qui relève selon nous du bon sens, soit le fait qu’« aucune société ne peut prospérer et être heureuse, dans laquelle la plus grande partie des membres est pauvre et misérable » (Smith, 1776). Ainsi, les épidémiologistes britanniques Richard et Kate Pickett (2013) ont confirmé les limites de la croissance économique sur l’augmentation des niveaux du bien-être et du bonheur dans les pays riches : au-dessus d’un certain seuil, l’enrichissement n’améliore plus la qualité de la vie sociale. Par ailleurs, plusieurs études réalisées par les économistes du FMI démentent la théorie du ruissellement, que cette institution promeut elle-même depuis les années 1980 : « Si la part des revenus des 20 % les plus riches augmente, la croissance du PIB diminue effectivement à moyen terme, ce qui suggère que les bénéfices ne ruissellent pas vers le bas. En revanche, une augmentation de la part des revenus des 20 % les plus pauvres est associée à une croissance du PIB plus élevée » (Dabla-Norris et al., 2015). Précisons cependant que les remises en question opérées par le FMI quant à ses théories économiques restent largement sans effet et profondément cantonnées dans une optique de croissance.

Quelles sont les pistes politiques qui existent pour renverser la croissance des inégalités ?
S’il « n’existe aucun processus naturel et spontané permettant d’éviter que les tendances déstabilisatrices et inégalitaires l’emportent durablement » (Piketty, 2013), les inégalités extrêmes vécues aujourd’hui ne sont pas une fatalité. Elles résultent de choix politiques et sont un des plus grands échecs de la société capitaliste. L’ampleur des inégalités économiques et sociales nécessite donc de s’attaquer aux fondements mêmes du système qui les produit. Ce qui, pour l’essentiel, n’a jamais été le cas durant les dernières décennies, marquées par la recherche d’une croissance infinie.
Cependant, de nombreuses mesures, complémentaires, permettent de réguler les excès du néolibéralisme en faveur d’une répartition juste des richesses et du pouvoir entre les pays et au sein de ceux-ci : augmenter l’aide publique au développement, développer un commerce plus juste, réformer les institutions financières internationales, taxer la spéculation financière, agir sur les inégalités entre hommes et femmes, annuler les dettes publiques illégitimes, etc. En matière de justice fiscale, les organisations de la société civile présentes au dernier Forum social mondial ont exigé des gouvernements la mise en place d’un organe fiscal intergouvernemental sous les auspices des Nations unies, d’une transparence fiscale concernant les entreprises multinationales, de politiques fiscales progressives pour faire face à l’inégalité au sein des pays et de règles fiscales internationales équitables pour renforcer la redevabilité et la responsabilité des multinationales.[1]

Références
Beaud M. (2010), Histoire du capitalisme : 1500-2010, 6e édition, Paris, Points.
Dabla-Norris E., Kochhar K., Suphaphiphat N., Frantisek Ricka F. et Tsounta E. (2015), Causes and consequences of income inequality : a global perspective, IMF Staff Discussion Note, 15/13, www.imf.org.
Giraud P. (2012), « Inégalités, pauvreté, globalisation : les faits et les débats », CERISCOPE Pauvreté, http://ceriscope.sciences-po.fr/
Harribey J.-M. (2013), La richesse, la valeur et l’inestimable, Les liens qui libèrent, Paris.
Jaffrelot C. (2012), Inde, l’envers de la puissance. Inégalités et révoltes, Paris, CNRS Éditions.
Milanovic B. (2012), « Global income inequality by the numbers : in history and now », Policy research working paper, n° 6259, Groupe de recherche sur le développement, Banque mondiale.
OCDE (2015), In it together : why less inequality benefits all, Paris, OCDE.
Oxfam (2015), Insatiable richesse : toujours plus pour ceux qui ont déjà tout, rapport thématique, Oxford, Oxfam GB.
Piketty T. (2013), Le capital au XXe siècle, Paris, Seuil.
Quiggin J. (2012), Zombie economics : how dead ideas still walk among us, Princeton, Princeton University Press.
Smith A. (1776), Recherches sur la nature et les causes de richesse des nations, la traduction française date de 1881.
Wilkinson R. et Pickett K. (2013), Pourquoi l’égalité est meilleure pour tous, Paris/Namur, Les petits matins/Institut Veblen/Etopia.

[1] « Mettre fin aux inégalités avec la justice fiscale », déclaration des organisations de la société civile prononcée lors du Forum social mondial qui s’est déroulé à Tunis du 24 au 28 mars 2015.

« Le véritable vainqueur de la crise saoudo-iranienne est Daech »

IRIS - Thu, 07/01/2016 - 16:35

Pensez-vous que l’Arabie saoudite n’a pas évalué à leur juste mesure les répercussions de la décision d’exécution du chef religieux Nimr Baqer al Nimr et qu’elle serait ainsi une erreur stratégique de sa part ?
On peut penser qu’il s’agit d’un risque calculé de la part des Saoudiens, même si leur calcul risque de s’avérer inexact. Le régime saoudien a choisi, par rapport aux menaces auxquelles il estime devoir faire face, de répondre avant tout par une politique de force. Mais comme très souvent les réponses dites sécuritaires ne permettent pas d’apporter davantage de sécurité.
Riyadh a voulu envoyer un message de force à la fois aux djihadistes, qui commettent des attentats dans le royaume, et à la minorité chiite, même si celle-ci exprime de façon pacifique ses revendications et ne remet pas en cause le régime. Au-delà — et surtout — c’est un message adressé à l’Iran dont les Saoudiens craignent la montée en puissance, surtout après la signature de l’accord nucléaire du 14 juillet 2015.
Il n’est pas certain que ces exécutions tempèrent les ardeurs des djihadistes, de la minorité chiite et rendent l’Iran plus conciliant à l’égard de l’Arabie saoudite. Malheureusement, la crise ouverte a plutôt renforcé le clan des faucons en Iran au détriment des modérés.

La recherche d’une solution politique aux conflits syrien et yéménite va-t-elle pâtir de la tension entre ces deux acteurs majeurs de la région ?
Il est évident que la recherche d’une solution politique au conflit syrien et yéménite va pâtir de cette tension. Au Yémen, chacun va vouloir nuire à l’autre par alliés interposés et probablement renforcer son aide militaire à son allié local.
Pour la Syrie, les espoirs nés de la résolution de décembre et de la conférence de Vienne s’envolent. La vaste coalition internationale contre Daech semble s’éparpiller après que la Turquie eut abattu un avion russe (jamais au cours de la guerre froide un avion soviétique n’avait été abattu par l’armée d’un pays de l’OTAN) et la crise ouverte entre Riyadh et Téhéran. Le véritable vainqueur de cette crise est d’ailleurs Daech qui voit s’éloigner le risque de la mise en place d’une véritable coalition ayant pour priorité le combat contre lui.

La décision de certains pays de rompre leurs relations diplomatiques en soutien à Riyadh n’est-elle pas, selon vous, un fait aggravant de cette crise ?
Les pays qui ont rompu leurs relations, comme le Soudan et Bahreïn, le font pour montrer leur solidarité avec l’Arabie saoudite. Dans le cas de Bahreïn, il ne faut pas oublier que 70% de la population est chiite et qu’en 2011 l’Arabie saoudite avait envoyé des troupes mater une révolte qui avait lieu dans la vague du « Printemps arabe ». Il faut également remarquer que les Émirats arabes unis n’ont pas rompu leurs relations mais les ont seulement diminuées. Une grande partie du commerce de l’Iran passe par Dubai et les Émirats en tirent un grand profit. Ils n’ont aucun intérêt au développement de la crise.

Ce n’est pas la première fois que le torchon brûle entre les deux pays. Sommes-nous de votre avis dans le même contexte géostratégique ?
Les relations entre les deux pays sont toujours compliquées parce qu’il s’agit, surtout depuis la destruction de l’Irak, des deux pays les plus importants de la région que de nombreux facteurs opposent : le clivage sunnites/chiites existe mais n’est pas le seul et il n’est pas la principale explication. Il y a avant tout une rivalité géopolitique traditionnelle entre deux pays majeurs, l’un arabe l’autre perse ; un royaume conservateur et un autre qui se veut une république révolutionnaire ; un qui était jusqu’ici l’un le meilleur allié des États-Unis et un autre le pire ennemi.
La clé réside sans doute dans la crainte de l’Arabie saoudite d’être lâchée par les Américains après la signature de l’accord sur le nucléaire iranien. Il ne faut pas oublier que dans les années 1970, Nixon et les États-Unis, avaient désigné l’Iran comme le gendarme régional de la région. Si le clivage sunnites/chiites n’est pas le facteur de crise le plus important, il y a une sorte de prophétie auto-réalisatrice et ce clivage devient de plus en plus un facteur stratégique.

Pensez-vous enfin que les appels à la désescalade lancés par des pays alliés, tant de Ryadh que de Téhéran, seront écoutés ?
On peut surtout espérer qu’il n’y aura pas d’escalade. Aucun des deux pays n’a intérêt à un affrontement militaire direct qui risquerait d’être mortel et extrêmement handicapant pour chacun d’entre eux. Le tout est de trouver une issue qui permet à chacun de sortir la tête haute de ce bras de fer et de trouver un pays qui puisse servir d’intermédiaire. Il n’est pas certain que les États-Unis puissent le faire, l’Iran n’ayant certainement pas envie de leur faire si rapidement le cadeau d’apparaître comme le parrain d’un accord dans la région. Oman, la Turquie ou la Russie pourrait jouer ce rôle.

L’Arabie Saoudite et ses ennemis chiites

IRIS - Thu, 07/01/2016 - 16:13

Figure de l’islam chiite saoudien, l’ayatollah Nimr Baqer Al-Nimr a été exécuté sur décision du pouvoir à Riyad. Cette exécution a provoqué une montée de la tension (déjà forte) avec le régime iranien qui s’est conclue par une rupture des relations diplomatiques et économiques entre l’ Arabie Saoudite et l’Iran.
La guerre froide entre les deux régimes théocratiques prend une nouvelle tournure dont les conséquences devraient se vérifier sur les conflits de la région (Syrie, Yémen) où l’ Arabie Saoudite et l’Iran continuent de mener leur guerre par procuration. C’est donc à nouveau le Moyen-Orient dans son ensemble qui devrait pâtir de l’escalade de la violence- rhétorique et militaire, même indirecte- entre les deux principales puissances de la région, lancées toutes deux dans une quête de leadership à la fois politique et confessionnelle.

L’instrumentalisation des paramètres confessionnels et religieux par les deux puissances s’inscrit certes dans un contexte régional de confrontation entre deux blocs de coalitions (voir notre chronique à ce sujet), mais elle doit aussi être mise en relation avec des données de politique interne. L’accession au pouvoir en Arabie Saoudite, il y a un an, du roi Salman s’est traduite, d’une part, par la réaffirmation de l’ Arabie Saoudite sur la scène régionale, en vue d’incarner le leadership arabe et sunnite ; d’autre part, par un raidissement du régime wahhabite contre toute contestation intérieure. Considérés comme « hérétiques », les chiites forment une minorité (près de 10% de la population) perçue comme une menace pour le régime. Ainsi, en 1979, la Grande Mosquée de La Mecque avait été assiégée pendant deux semaines, en signe de protestation contre la corruption du régime, alors qu’au même moment le pouvoir faisait face à un soulèvement chiite dans la province du Hassa. Dans le contexte du « réveil des peuples arabes » de 2011, la communauté chiite s’est également mobilisée et a notamment manifesté à Qatif (à l’ouest du pays).

Au-delà de la menace interne incarnée par la minorité chiite (concentrée dans le sud-ouest du pays), l’ Arabie saoudite est obsédée par l’influence et la menace régionale que représente l’Iran depuis la Révolution islamique en 1979. Le spectre d’un « arc chiite »- allant du Liban jusqu’au nord-ouest de l’Afghanistan en passant par le sud de la Syrie et de l’Irak et remontant par l’Iran- est conforté par la montée en puissance des chiites irakiens après la chute de Saddam Hussein et du Hezbollah libanais qui incarne la résistance à Israël. C’est à cette aune qu’il convient d’interpréter l’interventionnisme de Riyad dans les crises qui ont secoué ces voisins directs : au Yémen, où il est militairement intervenu dès 2009 et 2015 contre des rébellions chiites ; à Bahreïn, où les manifestations de la majorité chiite ont été réprimées en 2011 par les forces saoudiennes alliées aux Emirats Arabes Unis; en Syrie, à travers un soutien diplomatique et financier aux insurgés contre le régime Al-Assad, émanation de la communauté chiite alaouite et allié de l’Iran.

Dans la continuité de son histoire impériale, l’Iran contemporain continue de développer une politique d’hégémonie régionale qui est perçue comme une menace directe pour l’ Arabie saoudite et les micro-monarchies sunnites de la région du Golfe : Bahreïn, le Koweït, le Qatar et les Emirats Arabes Unis. Relativement admise par les Occidentaux à l’époque du Shah, lorsque l’Iran était promu par les Etats-Unis « gendarme du Moyen-Orient » en vue de préserver l’exploitation des gisements pétrolifères de la région, toute velléité expansionniste est devenue inconcevable depuis la Révolution islamique (en 1979) et l’instauration d’une République théocratique chiite. Le régime des mollahs a opté pour une politique d’influence ou d’hégémonie politique, plutôt que l’invasion des territoires (terrestres et maritimes) convoités. Une alliance stratégique a ainsi été scellée en 1982 avec le régime syrien tenu par les chiites alaouites et les chiites libanais du Hezbollah.

En réaction, les Etats-Unis, soutenus par les monarchies sunnites du Golfe et par l’ Arabie saoudite en particulier, fragilisés par la présence de fortes minorités chiites en leur sein (communauté majoritaire à Bahreïn), ont déployé une stratégie d’encerclement et d’isolement de l’Iran. Outre l’installation et le renforcement progressif de bases militaires de l’ Arabie saoudite à l’Afghanistan, en passant par le Qatar et les Emirats Arabes Unis, ces pays arabes se sont regroupés au sein du Conseil de coopération du Golfe.

Afin de briser le « bloc sunnite », l’Iran a tenté de se faire le nouveau porte-drapeau de la « cause palestinienne », en l’« islamisant » et en la « désarabisant », tentative qui a causé des tensions diplomatiques avec Israël et s’est traduite par un soutien matériel et financier aux islamistes sunnites du Hamas (au pouvoir à Gaza). Surtout, la chute du régime de Saddam Hussein a permis à la majorité chiite de s’imposer au sein du nouvel appareil d’Etat irakien. Par une ruse de l’histoire, l’intervention américaine en 2003 a renforcé l’avènement d’un « arc chiite » (allant des Hazaras d’Afghanistan à la minorité chiite présente en Arabie Saoudite), si redouté par les régimes sunnites de la région. L’enjeu est à la fois stratégique et symbolique : entre chiites et sunnites, Arabes et Perses, c’est le « leadership islamique » qui est en jeu.

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« 48 2/3 » – 3 questions à Christian Jeanpierre

IRIS - Thu, 07/01/2016 - 15:15

Christian Jeanpierre est journaliste et commentateur sportif, et suit depuis 1988 toutes les coupes du monde de football et de rugby pour TF1. Il répond à mes questions à l’occasion de la parution de son ouvrage « 48 2/3 », paru aux éditions Les Arènes.

Vous rassemblez, dans votre livre, des personnes aux parcours de vie extrêmement différents. Quel est, par exemple, le rapport entre Arsène Wenger et le comte de Bouderbala ?
En écrivant le livre, j’ai souhaité rassembler des personnalités d’horizons différents – des artistes, des sportifs, des aventuriers – mais qui ont en commun d’avoir su faire de grandes choses tout en ayant traversé des épreuves.
Le Comte de Bouderbala et Arsène Wenger, comme par ailleurs Christian Califano, Kad Mérad ou encore Jean-Claude Olivier, sont tous des « artistes de la vie », de grands bosseurs qui ont su saisir leur chance et tracer leur propre destin. Ils ont des trajectoires de vie fascinantes et ont su s’imposer comme des références dans leur domaine respectif mais derrière chaque quête, chaque victoire, il y a des fêlures et de l’humain. C’est cela que j’ai voulu présenter.
Arsène Wenger a commencé sa carrière d’entraineur au Japon, à Nagoya, par huit défaites. Lorsqu’il a débarqué à Arsenal, il a dû affronter le scepticisme de la presse qui titrait alors « Arsène who ?». Il est désormais le manager d’Arsenal depuis vingt ans, avec de nombreux titres à son palmarès.
Sami Ameziane, alias le comte de Bouderbala, est né à Saint-Denis dans « la rue de la mort ». Malgré une taille d’1m78, qui lui a valu d’essuyer bien des critiques, il s’est imposé dans le championnat de basket universitaire aux Etats-Unis et a joué contre Tony Parker. C’est outre atlantique qu’il a démarré le stand-up, en anglais, lui l’enfant de Saint-Denis, avant de revenir en France et de réunir plus d’un million de spectateurs avec son spectacle.
Christian Califano a grandi avec un père en prison et a su canaliser sa rage pour devenir un des meilleurs piliers de l’histoire du rugby. Kad Mérad a claqué la porte à une carrière dans le rugby qui lui tendait les bras, pour « faire clown », au grand désarroi de son père.
Les douze personnalités que je présente ont connu des trajectoires cabossées, mais se sont tous appuyées sur le travail, une force mentale incroyable, et de profondes valeurs pour forcer leur destin.

Essayez-vous de réhabiliter les sportifs de haut niveau dans ces portraits ? La presse parle-t-elle plus des dérives de certains que de l’exemplarité de beaucoup ?
Je ne pense pas que les sportifs de haut niveau aient besoin d’être réhabilités. Je pense au contraire que, dans l’ensemble, ils jouissent d’une très bonne image auprès du grand public. Il y en a bien quelques-uns qui concentrent les critiques mais c’est propre à tous les milieux, et va souvent de pair avec la notoriété.
Les sportifs devraient avoir un comportement exemplaire sur et en dehors des terrains et on ne fait pas preuve à leur égard de la même mansuétude qu’envers des personnalités d’autres domaines. Tout ça prend parfois des proportions démesurées dans notre « siècle de l’image » et le moindre petit dérapage, qui serait passé inaperçu il y a vingt ans, tourne aujourd’hui en boucle sur internet et les chaines télévisuelles.
Malek Boukerchi, coureur de l’extrême et conteur, un type fabuleux que je vous invite vraiment à découvrir dans le livre, reprend souvent, lors de ses nombreuses conférences, une citation de Gandhi qui disait : « le problème de nos sociétés actuelles, ce ne sont pas les mauvaises actions mais le silence des bonnes actions. »

Existe-t-il une recette pour rester les pieds sur terre lorsqu’on est devenu un personnage public ?
Il faudrait la demander à Arsène Wenger, à Kad Mérad ou encore à Lionel Messi. Je n’ai pas la prétention de penser être en mesure de donner des leçons mais eux auraient sans doute beaucoup à vous dire sur le sujet, comme on peut s’en rendre compte dans les chapitres qui leur sont consacrés dans le livre. Lorsque j’ai reçu Lionel Messi à Téléfoot pour lui remettre son premier Ballon d’Or, en 2009, j’ai eu l’impression de passer la journée avec un jeune cadet, tant il avait su rester simple et humble.
Je pense qu’ils ont su s’appuyer sur de profondes valeurs transmises par le giron familial au cours de leur éducation, comme sur des principes de vie fondamentaux.
J’ai plaisir à constater que, comme le dit le dicton, « qui se ressemble s’assemble ». Par exemple, lorsque je rassemble les personnes de cet ouvrage dans la vie réelle et que je les laisse entre elles quelques temps, je m’aperçois qu’elles s’entendent très bien.

Vier Hindernisse überwinden. Das müsste Europa tun, damit die Türkei uns in der Flüchtlingskrise hilft

SWP - Thu, 07/01/2016 - 13:35
Immer wieder heißt es, die Türkei sei das Schlüsselland, um die Flüchtlingskrise zu lösen – aber...

Handeln statt Visionen

SWP - Thu, 07/01/2016 - 10:43
Klimapolitik sollte sich weniger auf hehre Ziele als auf praktikable Maßnahmen konzentrieren

La France face au terrorisme

Institut Montaigne - Wed, 06/01/2016 - 16:57
Date: Mardi 26 Janvier 2016Adresse: École nationale supérieure des mines de Paris - 60 boulevard Saint-Michel, Paris 6e

"Es geht nicht um wirtschaftliche Vorteile für die EU"

SWP - Tue, 05/01/2016 - 10:34
Zum Jahreswechsel tritt das Freihandelsabkommen zwischen der Ukraine und der EU in Kraft. Ob das...

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