Warsaw, 20 June 2020 – On World Refugee Day, the uncertainty caused by the COVID-19 pandemic continues unabated. Governments need to make greater efforts to guarantee the right to seek asylum is respected and ensure refugees are afforded protection, a vital condition for their integration into the societies of their host countries, the OSCE Office for Democratic Institutions and Human Rights (ODIHR) said today.
“Refugees make up a small percentage of the world’s population. But those who have been forced to leave their countries because of conflict or persecution depend on all of us for their protection and wellbeing,” said ODIHR Director Ingibjörg Sólrún Gísladóttir. “We need to ensure that they settle in well for the duration of their stay, however short or long that ends up being.
It is encouraging to see that despite the challenges of the last few months, many countries across the OSCE region have made an effort to ensure that asylum procedures can continue and that refugee communities are protected during the pandemic. Numerous countries have been thinking and acting innovatively to reduce overcrowding in reception centres and protect those most at risk.”
At the same time, a failure to protect some of the most vulnerable people worldwide as they seek safety in other countries has continued to result in the tragic and unnecessary loss of life across the OSCE region. As borders begin to reopen and international travel resumes, it is crucial that governments coordinate and carry out search and rescue operations, guarantee the right to apply for international protection and ensure the dignified treatment of everyone entering their countries, whatever their status.
In many OSCE countries, the integration of refugees is hampered by intolerance, systemic racism and xenophobia, and hate crime. The COVID-19 pandemic has increased these barriers to inclusion, with refugees in some states subjected to racist abuse and unjustifiably blamed for the spread of the virus. OSCE countries must do more to implement their commitments to address discrimination, racism, xenophobia, and hate crimes targeting refugees, as well as the civil society organizations working to assist them. Successful integration in turn helps asylum seekers and refugees contribute to building open, tolerant and prosperous societies.
ODIHR works with countries across the OSCE to help defend migrant rights, and ensure that migration policies and legislation are in line with international law and effective in protecting all those seeking protection. Building tolerant societies by documenting and combating discrimination and hate crime is also a key aspect of ODIHR’s work.
(Par Roger Gbégnonvi)
Même quand fait rage la guerre et que, de part et d'autre, voici les hommes devenus pires que les bêtes sauvages, il reste interdit de traiter l'ennemi comme le fut George Floyd, qui ne représentait aucun danger pour personne : « Monsieur, je ne peux plus respirer », répétait-il. Il fut donc tué à froid, avec un acharnement tranquille. Pourquoi ? Bernard-Henry Lévy, dont le peuple, juif, a été jeté au plus profond de l'enfer par la haine raciale féroce de salauds puissants, écrivait en 1977 que, malgré nos violences paroxysmiques, qui l'obligent à croire « á l'Impossible et au Mal radical », il « s'en tient à cette thèse simple qu'il y a aussi de l'Intolérable à quoi il est urgent, sans relâche, de résister ». Parce que l'homme est intelligence et conscience. Résister au ‘‘Mal radical'' sur George Floyd, à ‘‘l'Intolérable'' au milieu de « La barbarie à visage humain ». Nous nous y sommes attelés. Mais l'intensité de la révolte nous aura égarés, aura conduit l'urgence de notre résistance à énoncer avec éloquence de pieux malentendus encadrés par « Ils nous ont dit…, il va falloir leur dire… »
Ils ont dit : nous sommes ‘‘étrangers'', ‘‘gens de couleur'', ‘‘immigrés, émigrés'', et patati et patata…, ils ont dit que nous sommes ‘‘nègres''. Mais oui, nous sommes les Nègres. Pas au sens où ils le disent, mais au sens vrai et identitaire, au sens où je porte un costume noir mais pas nègre. Car, tant que nous parlerons une langue latine, il restera que ‘‘noir'' vient du bas latin, et ‘‘nègre'' du haut latin. Et peu importe le sens que, par ignorance ou abondance de mépris, X ou Y donnent à l'un ou à l'autre terme. Nègre, c'est élevé. S'il fallait amadouer les malveillants pour les éloigner du sens errant vers ‘‘bas et insignifiant'' à cause de ‘‘bénigne'', il faudrait s'éloigner du Bénin pour se réfugier au Nigeria ou au Niger (pays et fleuve) ou en Nigritie. Mais plutôt s'éloigner de ceux qui ignorent que Nigeria et Niger, c'est nègre, et que Aimé Césaire n'a eu que de très bonnes raisons sémantiques pour intituler en 2005 le livre de ses entretiens avec Françoise Vergès : « Nègre je suis, nègre je resterai. »
Et il va falloir leur dire : à bas nos noms judéo-chrétiens ou à relent occidental, et revenir illico à ceux du terroir africain, et vive Kounta Kinté, héros de Racines d'Alex Haley ! Pourquoi Pas ? Mais c'est libre et facultatif. Car nous sommes les deux pieds dans la marche du monde. Et s'il plaît à un Européen ou à un Américain de baptiser son enfant Assiba ou Samba, il fait bien, dira Teilhard de Chardin, d'entrer dans l'« Hymne de l'Univers ». Et l'on fit bien de passer de Congo-Belge à Zaïre, même si ce passage n'a pas transformé les Zaïrois en citoyens idéals, comme de ne plus s'appeler Joseph-Désiré n'a pas fait de Mobutu un Président moins atroce que Jean-Bedel Bokassa. Car, choisi par ceux qui m'ont présenté à la lune ou m'ont porté sur les fonts baptismaux, mon nom m'est devenu consubstantiel, frère siamois. Mais comme c'est moi l'intelligence et la conscience et non pas lui, il me revient de faire du nom que j'habite et qui m'habite un nom reflet et porteur de quelque lumière.
Laissons là nos maladresses et faisons face à notre mal. Nous descendons de parents parmi lesquels des salauds puissants qui ont vendu les leurs comme vulgaires marchandises. Nous descendons de parents achetés comme bêtes de somme et maltraités comme tels par des salauds puissants pendant des siècles. En Afrique, où l'on tait le crime des pères, et en Amérique, où s'accomplira un jour le Rêve de Martin Luther King, le traumatisme demeure et nous ronge, d'autant que l'acheteur, à coups de George Floyd, nous relègue sans cesse en zone de négation de l'humain. Que faire ? Nous faire respecter ! Comment ? Aimé Césaire nous prévient que ce sera long : « Plus de travail, plus de foi…, un pas, un autre pas, encore un autre pas et tenir gagné chaque pas. » Et il devient urgent de presser le pas pour arrêter partout l'intolérable série des George Floyd tués pour le plaisir, tués parce que nègres.