Le changement d’attitude des forces de sécurité à l’égard des manifestants qui, par millions, sortent dans les rues depuis le 22 février dernier, est-il la conséquence d’une option plus musclée adoptée en haut lieu comme pour signifier que le «récréation» est terminée ?
M. Kebci – Alger (Le Soir) – Ce ne sont pas les cas d’arrestations d’activistes et de militants de tous bords ou encore l’empêchement de rassemblements et autres activités de rue qui accompagnent la révolution tranquille en cours durant les jours de semaine qui diront le contraire. Hier mardi encore, au moment où le Président du Sénat, fortement récusé par la rue comme ses semblables du gouvernement de l’APN et du Conseil constitutionnel, les forces antiémeutes, fortement déployées dans la capitale, ont usé de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser des étudiants, venus en grand nombre reprendre leur «mardi de colère» après un mois de vacances forcées. Des interpellations ont été même opérées parmi les étudiants.
La veille, lundi, les journalistes et autres techniciens de la télévision publique étaient pris en «sandwich» par de nombreux agents à l’uniforme bleu par-devant le siège de l’ENTV à tel point que des internautes ont ironisé sur le fait, affirmant qu’il s’agissait d’un sit-in de policiers encadré par des journalistes.
Cette attitude voile mal, selon bien de personnalités, des velléités de «museler», plus que par un passé récent, la société, voire même la «militariser». Et Djamel Zénati ira plus loin dans son analyse dans l’évolution de la situation politique nationale avec, dit-il, «une dictature qui se met en place». L’ancien député et cadre du FFS avertit même contre le déplacement du conflit pour opposer le peuple et l’institution militaire, estimant qu’il y a «des prémices quant au retour des militaires en politique».
Ce dont avertit également Saïd Sadi qui se pose des questions sur le rôle de l’armée en période de transition politique.
Pour l’ancien président du RCD, l’armée tient à ce que la transition demandée par le peuple se limite « à organiser des élections à l’ombre de celui qui sera adoubé » par le Parlement. Et de s’en prendre à «des hommes qui seront comptables devant l’Histoire, qui se sont improvisés agents du service après-vente de cette tentative de détournement de la volonté du peuple et qui expliquent qu’il est urgent de valider ce stratagème. Argument invoqué : il faut rapidement donner au pays un chef d’État élu pour éviter une vacance trop longue de la présidence qui serait préjudiciable à la Nation». Des individus qui, ajoute Sadi, «pressés de se voir hélitreuillés par l’armée à El Mouradia, expliquent dans le même souffle que l’Algérie est restée sans Président depuis 2013 au moins !!». Pour lui, «le seul fait que l’armée soit impliquée dans le processus transitionnel est en soi problématique pour elle-même et pour l’avènement de l’État civil».
Une perception que ne partage pas Ali Benflis. Pour l’ancien chef de gouvernement et président du parti des Avant-gardes des libertés, qui s’est senti comme visé par l’ancien président du RCD, «le peuple et l’armée sont un «rempart inexpugnable » face à « la désolation généralisée », estimant que «le rôle et la place de l’armée dans la refondation démocratique qui s’annonce ne devraient être ni un objet de fixation pour les uns ni une obsession prégnante pour les autres. Le jugement y perdrait en justesse et la mesure des vrais enjeux de l’heure en serait faussée. La société algérienne a changé. Le peuple algérien a changé. Et l’Armée nationale populaire, elle-même, n’a pas manqué le rendez-vous de la transformation et a profondément changé (…) Dans la sortie de crise qui se met en place, tout apport est le bienvenu et aucun bras n’est de trop. Quitte à subir les procès pour excès de rigorisme constitutionnel, l’Armée nationale populaire s’est solidement positionnée dans le camp de la légalité. Elle ne décide pas. Elle ne dicte pas. Elle n’impose pas. Elle suggère, elle contribue et cherche à aider », explique encore Benflis.
Le Parti des travailleurs n’est pas en reste puisqu’il avertit contre «toutes velléités d’empêcher toute mobilisation populaire pacifique, tenant les autorités du pays responsables de tout dérapage». Des autorités que le PT soupçonne d’être tentées par «l’option sécuritaire et répressive après les vaines manœuvres politiques opérées pour freiner, contourner et dévier le processus révolutionnaire qui veut en finir avec le système en place».
M. K.
LA CELLULE DE COMMUNICATION DE LA DGSN :
«Nous agissons contre toute entrave à la circulation et aux activités commerciales»
Le chargé de la communication de DGSN a indiqué, hier, que l’intervention de la police contre les manifestants à Alger-Centre vise à «éviter toute entrave à la circulation et aux activités commerciales». «Les forces de police n’interviennent pas dans le cadre d’une quelconque décision politique.
Depuis le 22 février, les rues de la capitale sont dédiées aux marches. Mais durant la semaine, nos interventions se déroulent dans le cadre d’une mission de maintien de l’ordre public», explique le commissaire Hakim Belouar. Toutes les tentatives pour interpeller le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, département de tutelle de la police, se sont avérées vaines. Le chef de cabinet du ministre était hier injoignable.
Interrogés sur la question de la répression des marches dans la capitale en jours de semaine, deux hauts fonctionnaires de ce ministère ont indiqué qu’ils «ne sont pas chargés du dossier de la gestion sécuritaire».
T. H.
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La Confédération des syndicats algériens a appelé à une journée de grève nationale aujourd’hui. Les douze syndicats qui regroupent, entre autres, les travailleurs des secteurs de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la santé, ont prévu également une marche à Alger. Cette action, souligne-t-on, vient en soutien au mouvement populaire contre le système en place.
Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Une nouvelle journée de grande mobilisation est prévue ce mercredi. Plusieurs secteurs relevant de la Fonction publique, notamment l’éducation, la santé et l’enseignement supérieur, risquent une paralysie suite à l’appel de la Confédération des syndicats algériens à une journée de grève nationale.
Une marche est également prévue à Alger à partir de la place du 1er-Mai, à 10 heures, jusqu’à la Grande-Poste. D’ailleurs, les secteurs de l’éducation et de l’enseignement supérieur mobilisent leurs troupes depuis une semaine à travers les réseaux sociaux.
Des campagnes de sensibilisation ont été lancées par les syndicats à travers notamment le réseau Facebook pour appeler les travailleurs à rejoindre en masse la marche d’aujourd’hui.
C’est surtout le secteur de l’éducation qui risque une paralysie importante. Puisque ce sont six syndicats du secteur et des trois paliers, le Cnapeste, le Snapest, l’Unpef, le CLA, le Satef et le SNTE, qui se sont mobilisés pour réussir cette grève.
Le Cnes (Conseil national de l’enseignement supérieur), aile Azzi Abderrahmane, sera, de son côté, mis à l’épreuve, puisque le syndicat n’a pas initié une action de protestation depuis longtemps. Quoi qu’il en soit, les établissements de l’enseignement supérieur sont déjà bloqués depuis dimanche dernier par une grève des étudiants qui se poursuivra toute la semaine.
Les initiateurs de cette action expliquent que ce mouvement a été décidé en soutien au mouvement populaire mais également pour manifester contre le nouveau gouvernement formé par Bouteflika. Les syndicats qui refusent de travailler avec le gouvernement Bedoui appellent à répondre à la revendication de la rue «pour une Algérie nouvelle avec de nouveaux visages qui bénéficient d’une crédibilité et de l’acceptation populaire pour mener la période de transition».
Reste à savoir si les manifestants réussiront à marcher, puisque hier, et pour la première fois depuis le début des manifestations contre le système, les forces de l’ordre ont eu recours aux canons à eau et aux gaz lacrymogènes pour disperser les étudiants et réprimer leur marche à la Grande-Poste.
S. A.
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Zoubida Assoul, juriste, avocate et femme politique a dénoncé lors d’une conférence-débat organisée à l’université de Béjaia l’obstination du pouvoir « Le pouvoir en place n’a pas encore compris la leçon. »
Elle ajoute en exprimant son refus à la nomination de Bensalah « Non à Bensalah et non à toute cette nomenclature politique qui a ruiné le pays et qui veut encore continuer dans le déni.», « Bensalah, on va le faire partir comme on a fait partir Bouteflika, par notre mobilisation de plus en plus forte. »
Et en parlant du gouvernement de Bedoui, Zoubida Assoul ajoute «Il n’y a pas que lui, on va faire partir aussi le gouvernement de Bedoui et on va continuer la mobilisation pour qu’enfin, on puisse aller vers une période de transition qui permettra à notre pays de détricoter tout le système en place et de le remplacer par un système transparent, avec une bonne gouvernance, un Etat de droit et des libertés. »
M.A.Y
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L’intronisation, hier mardi, de Abdelkader Bensalah comme chef d’Etat intérimaire, après la démission, la semaine écoulée, du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a suscité une forte désapprobation de leaders politiques mais aussi d’acteurs de la société civile impliqués dans le mouvement populaire du 22 février.
Ali Benflis, président du parti des Avant-gardes des libertés : «le basculement s’est opéré dans le sens d’une pérennisation des résidus du régime»
«Il apparaît aujourd’hui clairement qu’il n’a été fait aucun usage des articles 7 et 8 puisque l’application intégrale de l’article 102 a fini par prévaloir comme solution unique et exclusive au problème de la vacance de l’institution présidentielle. L’application intégrale de l’article 102 est très loin de constituer une mesure d’apaisement dans le contexte actuel d’une sensibilité exceptionnelle. Tout au contraire, elle est de nature à attiser l’amertume et la colère populaires et à introduire davantage de complications et de complexité dans une crise déjà exceptionnelle par sa gravité et sa sensibilité.
J’ai estimé et j’estime toujours que notre pays est à un point de bascule soit vers un prolongement artificiel de la durée de vie de l’ancien régime soit vers l’ouverture du chantier de la refondation démocratique réclamée et attendue par le peuple algérien. L’application intégrale de l’article 102 et la non-prise en compte des articles 7 et 8 de la Constitution indiquent clairement que le basculement s’est opéré dans le sens d’une pérennisation des résidus d’un régime politique que le peuple algérien a dénoncé et condamné avec une vigueur extrême. Au total, la manière dont il vient d’être pourvu à la vacance de la présidence de la République ne rapproche pas notre pays de la sortie de crise. EIle l’en éloigne dangereusement.»
Soufiane Djilali, président de Jil Jadid : «attention à l’exacerbation»
«L’application de l’article 102 ne pouvait mener qu’à l’exacerbation de la crise. Tous ceux qui ont soutenu cette voie en se permettant de parler au nom du peuple devront s’expliquer. A force de calculs politiciens, de sollicitations du Chef d’état-major, ou par incompétence politique, ils ont couvert le choix du régime au détriment du peuple.»
Yassine Aïssiouène, chargé de la communication du RCD : «remilitarisation de l’Algérie»
«La remilitarisation de l’Algérie est en marche. Ce qui s’est passé aujourd’hui au Palais des Nations a un nom: coup d’Etat contre le peuple qui exige, sans concession aucune, le départ du système en place. Après ce coup de force piloté par le chef de l’état-major, place aux éternels courtisans des chefs du moment. Ceux qui applaudissent en ce moment Gaïd Salah sont ceux-là mêmes qui ont applaudi le 5e mandat il y a quelques jours, puis la décision de l’annulation de ‘’l’élection présidentielle’’, les pseudo-réformes contenues dans l’une des lettres attribuées au chef de l’Etat ensuite, la nomination du gouvernement Bedoui-Lamamra, puis Bedoui tout court et enfin la démission de Bouteflika. D’autres, après avoir tenté en vain un recyclage dans l’opposition, se sont empressés à se joindre à la meute par peur d’être devancés, d’une part, et dans l’espoir de réussir leur repositionnement opportuniste, d’autre part. Nous les verrons crier partout que le plus vieux soldat du monde est la solution à nos malheurs. Ils rabâcheront, sans discontinuité, sur tous les plateaux des télévisions publiques et parapubliques ‘’qu’il saura protéger notre révolution’’. Peut-on espérer quelque chose des artisans des coups d’Etat, des adeptes des applaudissements et des opportunistes ? Ceux qui n’ont eu de cesse de violer la Constitution ne peuvent prétexter son respect aujourd’hui. La solution est de balayer tout et de reconstruire à zéro. Notre peuple l’a décidé et ça ne peut être qu’ainsi.»
Parti des travailleurs : «seule une Assemblée constituante et souveraine»
«Il est établi que le recours à l’article 102 de la Constitution pour remplacer l’ex-président de la République A. Bouteflika démissionnaire a pour unique objectif le sauvetage du système répressif et oppresseur par la confiscation de la volonté et la souveraineté populaires. Par conséquent, seul le départ de tout le système, de ses institutions et partis, de tous ses symboles politiques et militaires, de sa clientèle et ses courtisans de l’oligarchie prédatrice et mafieuse qu’il a enfantée, de ses pratiques totalitaires, de ses lois scélérates et donc de sa Constitution obsolète est à même de garantir la liberté d’expression et l’exercice par la majorité du peuple de sa souveraineté pleine et entière. Pour le PT, pour opérer la rupture effective avec le système putréfié et son corollaire le régime présidentialiste, pour défaire la contre-révolution et réaliser les objectifs de la révolution du 22 février, seule une Assemblée nationale constituante et souveraine (A.C.N.S) composée de vrais représentants mandatés par toutes les composantes du peuple algérien, matérialisant son unité, est habilitée car légitime à définir la forme et le contenu des institutions et donc du régime démocratique garantissant toutes les aspirations de l’écrasante majorité, c’est-à-dire la démocratie avec son contenu politique, économique, social et culturel.»
Parti de la liberté et de la justice (PLJ) : «cette désignation ne contribue guère à réduire la tension populaire»
«Le parti rejette la désignation au poste de chef d’Etat d’un des symboles du régime dont le peuple a exigé leur éclipse de la scène politique. Cette désignation ne contribue guère à réduire la tension populaire car elle s’oppose à l’exigence d’un changement radical du régime revendiquée depuis le 22 février par des millions d’Algériens issus de toutes les couches sociales.
En cette heure grave, il appartient au Commandement de l’Armée nationale populaire de respecter ses engagements publics par la mise en application des articles 7 et 8 de la Constitution dans le cadre d’une solution consensuelle avec les forces politiques, sociales et les représentants des masses populaires qui occupent la rue depuis sept semaines. Il s’agit là d’un impératif qui préserve la stabilité et la sécurité du pays et respecte la légitimité populaire.»
Mustapha Hadni, coordinateur du PLD : «une énième provocation»
«La Constitution algérienne n’est pas l’émanation du peuple, elle ne reflète donc pas le véritable visage de l’Algérie et les aspirations populaires. Elle n’est porteuse d’aucune solution. La désignation de Bensalah au poste de Président par intérim est à la fois une énième provocation contre le peuple et l’apparence des signes avant-coureurs du maintien et de la reconduction du système. Décidément, le pouvoir veut imposer sa propre feuille de route, une transition despotique. Tout porte à croire que nous nous acheminons vers le durcissement du ton du pouvoir, voire l’accélération de l’exécution de la machine répressive. Le peuple algérien doit préserver le caractère pacifique et historique de cette mobilisation.»
Mokrane Aït Larbi : «non à la contre-révolution»
«Avec l’arrivée de Bensalah au palais d’El-Mouradia et le maintien de Bedoui au Palais du Gouvernement et de Belaïz à la tête du Conseil constitutionnel, la contre-révolution entame sa phase pratique. L’organisation de l’élection présidentielle sous les directives des experts en fraude et en corruption, et dans un délai de 90 jours, mènera inévitablement au maintien du système pour une génération au moins. Le système résiste par tous les moyens, mais toutes ces tentatives de se maintenir trébucheront sur l’unité du peuple, désireux plus que jamais d’en finir avec le système corrompu. Non à la confiscation de la révolution populaire et à la répétition du scénario de 1962. Non au système corrompu. Le chemin est long et certainement difficile, mais grâce à notre unité et à notre détermination à poursuivre notre lutte et notre révolution pacifique, nous réussirons à vaincre l’autocratie et la corruption. Vive la révolution pacifique. Pour le départ du système par les moyens pacifiques.»
Abdelouahab Fersaoui (RAJ) : «la crise est politique, la solution ne peut être que politique»
«Le pouvoir continue à ignorer et à mépriser le peuple algérien. Abdelkader Bensalah est désigné chef de l’Etat pour une période de 90 jours, cette décision est un indice très fort que le pouvoir n’a pas de volonté politique d’aller vers un changement démocratique revendiqué par le peuple. Par cette mesure, le pouvoir méprise le peuple algérien et insulte son intelligence, il vise à contourner ses revendications légitimes, casser ce mouvement et recycler le système en place par l’organisation d’une élection bâclée avec les mêmes symboles du système qui incarnent l’échec. Chers-es compatriotes, nous avons franchi un grand pas vers le changement mais beaucoup de choses restent à faire, nous ne devons pas céder, les manifestations pacifiques doivent continuer, rendez-vous demain dans la marche de la Confédération des syndicats et sans oublier la grande marche du vendredi 12 avril pour réitérer notre demande du changement du système. La crise est politique, la solution ne peut être que politique en allant vers une période de transition démocratique sans les institutions et les personnes qui ont failli et échoué.»
Saïd Salhi, vice-président de la LADH : «restons pacifiques et poursuivons notre marche»
«Le général-major Gaïd Salah, chef des armées qui a tourné finalement le dos au peuple, assumera seul les conséquences de ce forcing contre la volonté populaire pour le changement du système. L’élection présidentielle dans 90 jours organisée par un système honni par le peuple ne sera qu’un artifice pour sa survie et sa continuité. Restons surtout pacifiques et poursuivons notre marche.»
M. K.
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« La République des copains et des coquins », nous y voila donc ! De Houda Feraoun et sa proximité avec les Bouteflika, à Meriem Merdassi qui de simple secrétaire de Bedoui le wali de Constantine, devient ministre de la Culture dans le gouvernement du premier ministre Bedoui, ou encore le neveu du président du Conseil constitutionnel, Hacene Rabehi, fringant ministre de la Communication, cette folle vague de nominations des proches et copains ressemble plus à un regroupement familial qu’à un gouvernement.
La smala, chargée de remettre de l’ordre dans la maison « parentale », vient à la rescousse des pions du système et s’attèle à « recadrer » tout contrevenant. Le quitus donné, hier, par le ministre de la Communication aux responsables de l’ANEP révèle l’intention du pouvoir à préserver « sa poule aux œufs d’or » et de continuer à « distribuer » la manne publicitaire publique qui s’élève à quelques milliards de dollars, à ses courtisans. Le clan désavoué par la rue semble reprendre du poil de la bête et revient à la charge à travers les menaces du jeune parent de Tayeb Belaiz et de la répression ordonnée par Bedoui contre les manifestants dont les étudiants qui avaient « osé » occuper la place de la Grande Poste, reprise d’ailleurs par les forces de la répression. La présence des anciennes figures, telles El Okbi Habba, Reguieg, Zarhouni et toute la suite accueillant le nouveau chef de l’État à la présidence de la République augure de l’intention du pouvoir à se recycler.
Le Hirak n’aura réussi, en définitif, qu’à faire déguerpir AbdelazizBouteflika. La présence de ses frères, Saïd qui reste librement actif et Nacer maintenu à son poste de secrétaire général du ministère de la Formation professionnelle, le prouvent bien tout comme le retour d’Ahmed Ouyahia qui reprend en main le RND et pense même à se présenter à l’élection présidentielle organisée par Bensalah, Bedoui et Belaiz. Ould Abbes, à son tour, « sort de son silence » et ne semble pas affecté par la disgrâce de son maître à penser pour se rappeler qu’il est « toujours SG du FLN », tout comme Sidi Saïd qui va jusqu’à demander la tête de syndicalistes et Secrétaires de wilayas qui avaient osé demander un retrait de confiance. Mieux encore, la réhabilitation de l’ETRHB et d’Ali Haddad est de plus en plus revendiquée.
Le clan se recompose tel des particules de mercure et se régénère pour prendre d’assaut les institutions à travers les prochaines élections présidentielles qu’essaie d’imposer Bensalah dans trois mois. La volonté de museler la presse, la répression des manifestants, la réhabilitation des symboles de la gabegie et de la corruption ainsi que les représailles contre ceux qui, au cœur du système, avaient dénoncé la déliquescence des institutions veulent dire une chose : la contre-révolution a déjà commencé !
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Abdelkader Bensalah s’est adressé à la Nation hier mardi à travers un discours diffusé par la télévision publique, en sa qualité de chef de l’Etat, désigné la matinée même par le Parlement, conformément à l’article 102 de la Constitution, proposé, puis exigé par l’armée, le 2 avril dernier. Dans cette adresse à la Nation, Bensalah décline les grandes lignes de ce qui est la nouvelle feuille de route du pouvoir pour la succession de Abdelaziz Bouteflika.
Kamel Amarni – Alger (Le Soir) – Bensalah précisera d’emblée que sa mission consiste en l’organisation d’élection présidentielle durant les 90 jours de son intérim. «Conformément aux dispositions de l’article 102 de la Constitution, le président du Conseil de la Nation assure la charge de chef de l’Etat pour une durée de quatre-vingt-dix jours au maximum, au cours de laquelle une élection présidentielle sera organisée. C’est l’engagement que je prends devant vous.» Affirmant qu’il ne sera, bien sûr, pas candidat à cette présidentielle, Bensalah tentera également de rassurer, lui dont la nomination fait déjà l’objet d’un vaste rejet par la rue, en rendant hommage aux manifestations pacifiques qui secouent le pays depuis le 22 février, au peuple algérien de manière générale mais ne manquera pas de rendre un autre hommage à l’armée.
«Au nom de tous mes concitoyens, je remercie particulièrement l’ensemble des forces de sécurité pour leur professionnalisme et leur engagement face aux épreuves souvent difficiles. Je rends également hommage aux forces de notre Armée nationale populaire qui n’ont jamais failli à l’accomplissement, combien fondamental, de leur mission constitutionnelle et à la sagesse de son commandement qui a opté pour le respect de la Constitution en tant qu’unique référence afin de permettre à notre peuple de réaliser ses aspirations et surmonter la crise actuelle.» Une manière de bien faire comprendre qu’il est là pour appliquer la feuille de route de l’armée, telle que l’avait précisé Gaïd Salah . Une feuille de route qui n’admet aucune autre «solution qui ne cadre pas avec la Constitution», et qui comportera quelques étapes dont parlera Bensalah dans son discours à la Nation.
Il s’agit de la mise en place d’un organisme chargé de superviser et d’organiser la présidentielle, d’une révision du code électoral et, au préalable, des consultations politiques élargies. «Dans le contexte politique actuel, l’accomplissement de cette mission devra prendre en charge l’application des dispositions des articles 7 et 8 de la Constitution, ce à quoi nous sommes tenus de concourir citoyens, classe politique et institutions de l’Etat, afin de réunir les conditions d’un scrutin présidentiel transparent et régulier dont nous serons tous les garants , un scrutin qui permettra à notre peuple d’exercer son choix libre et souverain.» Voilà qui lève déjà le voile sur la conception qu’a le pouvoir de l’application des fameux articles 7 et 8 évoqués par Gaïd Salah, le 2 avril dernier.
«C’est en concertation avec la classe politique et civile citoyenne que je me propose, en priorité et en urgence, de créer une institution nationale collégiale, souveraine dans ses décisions, à laquelle sera dévolue la mission de réunir les conditions nécessaires de préparation et d’organisation d’élections nationales honnêtes et transparentes », dira à ce propos l’intérimaire de Bouteflika. Il ajoutera : «Je veillerai certes à ce que le cadre juridique y afférent soit élaboré et mis en forme dans le meilleur délai, mais je demanderai à notre classe politique et citoyenne de faire montre d’innovation, de participation et de confiance pour construire ensemble ce nouvel édifice juridique qui ouvrira la voie à la mise en place d’un tout nouveau système politique répondant aux aspirations de notre peuple.»
Cet appel au dialogue et aux consultations lancé par Bensalah, ainsi que ses propositions relatives à la mise en place d’un organisme indépendant chargé d’organiser et de superviser les élections en plus de la révision du code électoral, ressemblent comme deux gouttes d’eau à ceux formulés par Bouteflika dans son message du 11 mars dernier. Sera-t-il entendu par une classe politique ayant majoritairement rejeté jusqu’à sa désignation à cette fonction et, surtout, par une rue ferme dans ses revendications consistant, en premier lieu, à faire partir tout le personnel politique du système ? Très peu probable, c’est le moins que l’on puisse dire.
K. A.
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Le Parlement, réuni en ses deux Chambres, à savoir l’Assemblée populaire nationale et le Conseil de la Nation, hier mardi, au Palais des Nations à Club-des-Pins à Alger, prend officiellement acte de la vacance de la présidence de la République, clôturant, ainsi, le processus enclenché par la présentation de Abdelaziz Bouteflika de sa démission auprès du Conseil constitutionnel.
Une session spéciale qui met donc fin, de manière définitive, à l’ère Bouteflika.
Kamel Amarni – Alger (Le Soir) – Signe des temps : pour la première fois depuis vingt ans, aucun portrait officiel de Bouteflika n’est visible au Palais des Nations, à l’occasion de cette activité officielle solennelle. Ceci côté symbole. Au plan politique, cette session, boycottée par les partis de l’opposition, comme le RCD, le FFS, le PR et le MSP, aura enregistré la présence physique de 455 parlementaires, 15 autres par procuration assurant largement à 470 le quorum nécessaire.
Pour la tenue de cette session introduisant, de fait, le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, comme chef de l’Etat par intérim et pour une période de 90 jours. Une simple formalité, au plan constitutionnel, certes, mais combien lourde, du point de vue politique. Devant la pression d’une révolution populaire inédite, d’abord contre Bouteflika, avant d’englober l’ensemble du système, le pouvoir, désormais incarné par l’armée et son premier responsable, le général de corps d’armée, chef de l’état-major, Ahmed Gaïd Salah, avait effectivement accéléré le départ de Bouteflika. C’était un véritable « coup d’Etat pacifique » que Gaïd Salah avait publiquement mené et assumé, au nom de l’institution, le 2 avril dernier. Un coup de force qui répondait à la principale revendication populaire de départ, le retrait de Bouteflika.
Toutefois, et comme l’atteste la tenue même de la session du Parlement et la désignation de fait de Abdelkader Bensalah à la tête de l’Etat, il est clair que le pouvoir s’en tient à l’application stricte de sa propre feuille de route, celle rappelée, avec insistance depuis le 18 mars dernier, depuis, par Gaïd Salah, consistant en «l’activation de l’article 102 de la Constitution». Il précisait dès le départ, en effet, qu’aucune solution à la crise actuelle «ne saurait s’inscrire en dehors du cadre exclusif de la Constitution».
Affichant ouvertement son opposition à toute transition en dehors de ce que prévoit la Constitution, dans son article 102, l’armée, toujours par la voix de son patron, réitérera « son point de vue», sur cette même question, le 2 avril. «Nous confirmons que toute décision prise en dehors du cadre constitutionnel est considérée comme nulle et non avenue.»
Gaïd Salah faisait allusion aux décisions évoquées dans le communiqué de la présidence, du 1er avril et portant sur « des décisions importantes concernant la phase de transition». Plus encore. Dans cette même intervention du 2 avril, Gaïd Salah affirmait que «nous estimons qu’il y a plus lieu de perdre davantage de temps et qu’il faut appliquer immédiatement la solution constitutionnelle proposée, à savoir la mise en application des articles 7, 8 et 102 et entamer le processus garantissant la gestion des affaires de l’Etat dans le cadre de la légitimité constitutionnelle ».
D’aucuns ont interprété l’ajout, ce jour-là, des articles 7 et 8 de la Constitution dans la proposition de l’armée, comme une disponibilité de l’institution à «inspirer», accompagner ou carrément imposer une transition politique concertée ou consensuelle qui viendrait en substitution au cheminement prévu par l’article 102. Un scénario désormais démenti sur le terrain par l’intronisation de Abdelkader Bensalah à la tête de l’Etat à travers l’application « stricte» de l’article 102 et qui n’aurait jamais pu avoir lieu sans l’accord préalable de l’armée. D’ailleurs, et selon une source sûre, l’homme est entrée immédiatement, c’est-à-dire dans la journée d’hier mardi, en fonction, comme chef de l’Etat par intérim.
Malgré l’énorme opposition populaire, l’armée tranche en faveur d’une transition telle que prévue par la Constitution, avec donc Abdelkader Bensalah à la tête de l’Etat et Bédoui à la tête du gouvernement et, surtout, pour la tenue d’élection présidentielle dans les délais, c’est-à-dire dans trois mois, au plus tard.
En tournée à l’ouest du pays, pour une visite de travail de quatre jours en 2ème Région militaire, le chef de l’état-major, Ahmed Gaïd Salah, devrait s’exprimer, aujourd’hui mercredi, sur la situation politique générale du pays, avons-nous appris de source crédible.
Une intervention qui sera très attendue en ce qu’elle clarifiera davantage les positions de l’armée en cette phase si cruciale dans la vie du pays elle (l’armée) qui, depuis le 2 avril dernier et le départ définitif de Abdelaziz Bouteflika, est projetée au-devant de la scène. Le face-à-face qui dure depuis le 22 février est désormais entre la rue et l’état-major de l’ANP, en effet.
K. A.
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Djamel Ould Abbès était, hier, au Palais des Nations pour participer à la réunion du Parlement siégeant en Chambres réunies. C’est un homme abattu qui a assisté à la fin politique d’Abdelaziz Bouteflika.
Propos recueillis par Tarek Hafid
Le Soir d’Algérie : Que ressentez-vous aujourd’hui ?
Djamel Ould Abbès : C’est un jour spécial.
C’est plutôt de la tristesse ?
Il y a de tout. C’est une époque qui se termine. C’est une page de l’Histoire qu’il faut assumer. Il faut répondre aux vœux du peuple. Le peuple a demandé et il a réussi dans toutes les demandes qu’il a formulées.
Est-ce que c’est un échec pour vous ?
Pas du tout.
Tout ce que vous aviez prévu ne s’est pas déroulé…
Quoi donc ?
Vous aviez prévu une présidence à vie pour Abdelaziz Bouteflika.
La maladie a été déterminante.
Pourtant, vous disiez qu’il n’était pas malade.
Il était malade et sa maladie a empiré. Vous savez, je suis médecin, sa santé a décliné. Il a donné des explications en évoquant sa santé et son âge. Et puis, il a répondu aux vœux du peuple qui voulait qu’il parte.
Avez-vous des regrets ?
Vous savez, dans la vie, il faut toujours avoir les ailes de l’espérance.
T. H.
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Par Ali AMZAL
«Un conseil de l’éthique et de la déontologie sera installé. Il veillera à instaurer toute la transparence en matière de paramètres de distribution d’espaces publicitaires.»
Ce premier contact avec l’Anep entre dans le cadre d’un programme de visites de travail aux différentes structures du département. Le ministre veut s’enquérir des défis et des problèmes auxquels fait face le secteur de la communication.
A cet effet, «la réunion que nous avons tenue aujourd’hui avec les responsables de l’Anep, a abouti à la décision de création d’une commission, qui se chargera du suivi et de la régulation de la distribution des espaces publicitaires, autant pour le secteur privé que pour les médias publics, de façon démocratique et transparente», a déclaré le tout nouveau ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Hassan Rabehi, lors de la visite qu’il a rendu, hier, au siège de la direction générale de l’Anep. Questionné sur les sanctions appliquées à certains médias récemment, qui ont vu leurs espaces publicitaires supprimés, alors que certains médias dont les gérants n’ont rien à voir avec la presse et continuent d’en bénéficier, et sur le sort de la presse électronique qui souffre d’absence d’agrément, le ministre a expliqué que son équipe vient d’être installée, qu’il faut lui laisser le temps de faire l’état des lieux et de prendre les mesures nécessaires, «je vous rassure, tous les médias auront leurs quotas équitablement et sans exclusion».
A cet effet, un conseil de l’ethique et de la déontologie sera installé et veillera à instaurer toute la transparence en matière de paramètres de distribution d’espaces publicitaires et d’agréments. Comme il se chargera également de mettre en place les conditions de délivrance de la carte professionnelle de presse. Par ailleurs, interrogé sur les dispositions que va prendre son département sur le phénomène des fake news, qui menace de plus en plus le paysage médiatique et politique, le ministre a tenu à prévenir fermement contre ce danger «nous devons tous nous constituer en barrages contre ces pratiques dangereuses, qui veulent manipuler l’unité du peuple, pour le dévoyer et instaurer le chaos, nous devons tous être vigilants». En outre, s’exprimant sous la casquette de porte-parole du gouvernement, le ministre de la Communication a affirmé en réponse à une question sur la situation en Algérie, et sur les vendredis du mouvement populaire, que «ce nouveau gouvernement travaille pour répondre aux attentes du peuple et oeuvrera pour l’unité nationale et l’émergence de la démocratie».
Pour rappel, le nouveau ministre de la Communication avait pris ses fonctions le 1er avril, à la tête du département de la communication, en s’engageant à «ne ménager aucun effort pour être à la hauteur des défis, notamment en cette période qui exige des cadres du secteur de la communication davantage d’efforts, d’efficacité et d’engagement car, il s’agit de répondre aux attentes des citoyens en matière d’information et de communication».
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Par Walid AÏT SAÏD et Ilhem TERKI
Le bruit des matraques sur les boucliers, que l’on n’avait pas entendu depuis bien longtemps, a retenti! Ce qui a sonné comme la fin de la «passivité» policière, mais pas celle du pacifisme et de la détermination des manifestants…
La mobilisation estudiantine ne faiblit pas! Comme chaque mardi, depuis sept semaines, des milliers d’étudiants ont marché à travers le pays. Mais hier, l’occasion était des plus particulières, car le Parlement élisait un chef d’État intérimaire. Les étudiants rassemblés, dès les premières heures de la matinée, au niveau de l’université d’Alger Benyoucef-Benkhedda (Fac centrale) ainsi que quelques artères de la capitale avaient les yeux rivés sur leurs smartphones en expectative d’informations venant du Palais des nations (Club des pins). On croirait qu’ils attendent les résultats du bac! Il est 10 h 44 quand la nouvelle tombe tel un couperet: Bensalah est le nouveau chef de l’État! «Ils l’ont fait!», réagissent ces jeunes avec beaucoup de déception.
Leur réaction ne se fait pas attendre puisque quelques minutes après ils se déversent dans les rues d’Alger criant: «Bensalah dégage!». Les forces de l’ordre présentes en masse ne font pas preuve de la «passivité» habituelle en tentant de repousser ces jeunes filles et ces jeunes hommes qui voulaient marcher de la Grande Poste vers la place Maurice-Audin en passant par le fameux «Ghar Hirak» (tunnel des Facultés, Ndlr). La détermination des étudiants est plus forte puisqu’ils arrivent à briser le cordon de sécurité, composé de policiers. On voit alors leurs chefs les «tancer» en leur donnant l’ordre de faire évacuer les rues d’Alger. Le bruit des matraques sur les boucliers, que l’on n’avait pas entendu depuis bien longtemps, a retenti! Ce qui a sonné comme la fin de la communion entre forces de l’ordre et Algériens! Les «silmiya», «silmiya» (pacifique) ou les «khawa, khawa» ne faisaient plus d’effet! Les bombes lacrymogènes et canons à eau ont été sortis pour «réprimer» ces jeunes qui ne dépassent pas les 25 ans d’âge. Une vague d’arrestations de ceux identifiés comme étant des meneurs s’en est suivies! Malgré la violence subie, les manifestants sont restés calmes, mais surtout déterminés.
La répression policière ne les a aucunement découragés puisqu’après que la nouvelle circulé à Alger, d’autres étudiants ont afflué. Ils se sont regroupés au niveau de la Grande-Poste recouvrant toute l’esplanade de ce monument où est en train de s’écrire une autre page de l’histoire du pays. On a assisté à une démonstration de force où ils ont crié d’une seule voix et des slogans hostiles au pouvoir avec comme ligne de mire les «3B» (Bensalah, Bedoui et Belaïz). Le nouveau gouvernement et le chef-d’état major de l’ANP n’ont pas été épargnés. Ainsi, les «Pouvoir dégage» «Enlevez nous les 3B», «Algérie libre, démocratique» «L’Algérie est notre pays et nous ferons ce que nous voulons»… résonnaient sous le beau ciel d’Alger.
Cette nouvelle réaction des forces de l’ordre avec les marcheurs confirme les informations qui circulaient depuis le début de la semaine concernant l’interdiction des marches à Alger mis à part la «kermesse» du vendredi. Qu’est-ce qui a changé depuis la semaine dernière, pour qu’une telle violence soit exercée et pratiquée sur des étudiants pacifiques? Comment la rue va-t-elle réagir par rapport à cette nouvelle donne que beaucoup qualifient de provocation, au même titre que l’élection de Bensalah?. Les étudiants ont donc donné la première réponse de la rue, le rendez-vous est pris pour vendredi prochain…
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Par Brahim TAKHEROUBT
Le premier a été intronisé légalement président intérimaire, le second fait débarquer son porte-parole et le troisième dit qu’il est toujours patron du FLN. Et le tour est joué.
On a beau «vendredire», mais le système ne décroche pas. Mieux, il revient au galop alors qu’on pensait l’avoir chassé au bout de sept manifestations grandioses et pacifiques. Ces dernières 48 heures ont été en effet marquées par une réapparition pour le moins fracassante de deux figures qu’on pensait à jamais radiées dans la trame politique nationale. Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND et Djamel Ould Abbès, ancien secrétaire général du FLN. Avant-hier, Ouyahia sort de sa réserve et décide de mettre fin aux fonctions de Seddik Chiheb, en tant que porte-parole officiel du parti et secrétaire du bureau RND de la wilaya d’Alger et de geler ses activités au niveau du bureau national.
Une décision très contestée au sein du RND, mais qui signifie que son SG tient toujours les rênes du pouvoir tant qu’il est à ce poste. 24 h plus tard c’est son homologue du FLN, l’ancien patron du FLN, Djamel Ould Abbès qui réapparaît…et de quelle manière! «Je suis toujours le secrétaire général du FLN» a-t-il lancé à un journaliste qui l’a approché lors de la réunion des deux chambres du Parlement pour constater la vacance du poste de président de la République. «Avez-vous vu ma démission?», a-t-il ajouté au journaliste qui l’interrogeait s’il était présent en sa qualité de sénateur ou en tant que membre du FLN.
«J’ai gardé le silence durant cinq mois et maintenant c’est le moment de parler.» Djamel Ould Abbès a quitté son poste de secrétaire du parti le 14 novembre 2018, suite à «un malaise qu’il a eu». A-t-il été poussé à la porte? Pour quelles raisons? C’est ce que dira probablement Ould Abbès même, cela n’aura aucun impact sur la situation politique que vit le pays. Les vrais débats et les jeux dépassent largement ces querelles d’arrière-boutique. Au lieu d’opérer sa mue, le FLN redevient otage de sa vieille garde. Au lieu d’être dégommé, c’est Ouyahia qui dégomme. Pour l’heure, c’est le système qui se manifeste, qui frémit à travers des figures de proue.
Hier, Abdelkader Bensalah a été intronisé légalement président intérimaire, Ould Abbès veut reprendre son poste de SG du FLN et Ouyahia fait débarquer son porte-parole. Mais le plus inquiétant pour nombre d’observateurs, est que ces réapparitions des figures du système coïncident avec le retour de la matraque,des bombes lacrymogénes et canons à eau. Hier, tout ce matériel a servi contre des étudiants qui manifestaient pacifiquement à Alger. Aucune partie officielle n’a assumé ces actions. Ni le ministère de l’Intérieur ni la Dgsn contactés par nos soins avant-hier, n’ont confirmé l’existence d’une quelconque note interdisant les marches. Il s’agit d’un ordre anonyme, ce qui est en contradiction totale avec l’éthique de l’Etat. Dans cette foire d’empoigne, tous les regards restent braqués sur l’armée. Hier, le chef d’état-major a laissé sur leur faim ceux qui attendaient une décision ferme de l’institution militaire. Mais, il faut dire que cette dernière est aussi dans une situation délicate. Si l’ANP désavoue le tout frais président intérimaire, elle serait accusée d’agir hors légalité. Si elle approuve, elle serait taxée de «sissisme».
Que faut-il faire dans ce cas si ce n’est de lui donner le temps de la relance en fonction de la nouvelle donne.
Partis et personalités réagissent
Ali Benflis dénonce «L’application intégrale de l’article 102 et la non-prise en compte des articles 7 et 8 de la Constitution indiquent clairement que le basculement s’est opéré dans le sens d’une pérennisation des résidus d’un régime politique que le peuple algérien a dénoncé et condamné avec une vigueur extrême», a écrit Ali Benflis dans une déclaration faite à la suite de la désignation du président du Sénat comme chef d’Etat par intérim. Il a ajouté que «la manière dont il vient d’être pourvu à la vacance de la présidence de la République est loin de constituer une mesure d’apaisement dans le contexte actuel, bien au contraire, elle nourrit à plus forte raison l’amertume du peuple et sa colère et complique encore plus la grave crise du pays. Le choix de l’article 102 ne rapproche pas notre pays de la sortie de crise. Il l’en éloigne dangereusement.»
Mohcine Belabbès «c’est un coup d’État»
Le président du RCD a réagi à la désignation de Abdelkader Bensalah, chef de l’Etat comme le stipule l’article 102 de la Constitution qui prévoit aussi une élection présidentielle dans les 90 jours. «Pour la troisième fois, il y a eu un coup d’État contre la volonté et la souveraineté populaire: 2008, 2016, 2019. Même dans le nombre officiel de parlementaires il y a eu fraude, puisque Bensalah a annoncé 487 membres au lieu de 606 membres» a-t-il déclaré. Cette solution strictement juridique est rejetée par les Algériens qui manifestent depuis le 22 février pour un changement du régime. La transition menée par Bensalah et les élections organisées par le gouvernement Bedoui avaient déjà été rejetées lors du 7e vendredi de manifestation.
Abdallah Djaballah «une trahison»
Le chef du Front pour la justice et le développement, (FJD) Abdallah Djaballah, a déclaré que l’investiture de Abdelkader Bensalah à la tête de l’Etat aux termes de l’article 102 de la Constitution est un acte de «trahison envers le peuple algérien et une tentative de contourner ses revendications légitimes». Selon lui, c’est un acte «illégitime et anticonstitutionnel» parce que le peuple refuse cette personne qui a toujours incarné le système et le pouvoir.
RAJ: «Le pouvoir méprise le peuple»
Le président de l’association, RAJ a réagi hier à la désignation de Abdelkader Bensalah à la tête de l’Etat pour une période de 90 jours. «Cette décision est un indice très fort de l’absence de volonté politique chez le pouvoir d’aller vers un changement démocratique revendiqué par le peuple», écrit Fersaoui sur sa page facebook. «Par cette mesure, le pouvoir méprise le peuple algérien, insulte son intelligence et vise à contourner ses revendications légitimes, casser le mouvement et recycler le système en place à travers l’organisation d’une élection bâclée avec les mêmes symboles du système qui incarnent l’échec», soutient-il.
Laddh: «On tourne le dos au peuple»
Saïd Salhi, le vice-président de la Laddh, a réagi, hier, après l’installation de Bensalah comme chef d’Etat intérimaire. «Le général-major Gaïd-Salah, chef des armées, qui a tourné finalement le dos au peuple, assumera seul les conséquences de ce forcing contre la volonté populaire pour le changement du système. L’élection présidentielle qui sera organisée dans 90 jours par un système honni par le peuple, ne sera qu’un artifice pour sa survie et sa continuité. Restons surtout pacifiques et poursuivons notre marche» a-t-il soutenu, cité par TSA.
Mouvement El Binaa
Face à l’entêtement du pouvoir et sa fuite en avant devant les revendications du peuple et sa révolte contre la corruption et face à sa décision d’imposer, par la politique du fait accompli et l’oppression, des personnes rejetées par le Hirak, le parti El Binaa réaffirme son soutien aux revendications populaires et appelle à la poursuite du mouvement de protestation. La formation de Abdelkader Bengrine appelle également au recours à une solution politique qui s’inspire de la Constitution tout en répondant aux attentes du peuple. El Binaa invite le pouvoir en place à ouvrir, dans les plus brefs délais, un dialogue politique duquel émanera une solution de consensus permettant d’aller de l’avant et de construire l’Algérie nouvelle.
FFS: «Le pouvoir récidive»
Dans un communiqué rendu public hier après la désignation de Abdelkader Bensalah comme chef d’Etat intérimaire le FFS a déclaré que «le pouvoir algérien vient de récidiver en rajoutant de la défiance au mépris. La désignation aujourd’hui de Abdelkader Bensalah à la tête de l’Etat est perçue comme un énième coup de force perpétré contre le peuple algérien et contre ses aspirations légitimes. (…) Le FFS dénonce cette énième mascarade et rejette catégoriquement cette désignation arrogante et affligeante.
Le FFS dénonce encore une fois l’utilisation des forces de l’ordre, la répression contre les manifestants et les étudiants(es).
Le FFS restera mobilisé aux côtés des Algériennes et Algériens afin de continuer à exiger le changement radical du régime et de ses symboles. Il est plus que jamais impératif d’appliquer l’une des résolutions du congrès de la Soummam qui stipule la primauté du politique sur le militaire.
Le FFS demande encore une fois au chef d’état-major de l’ANP de ne plus s’immiscer dans les affaires politiques du pays».
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Par Ali AMZAL
Mellah ne s’est pas contenté de montrer son ralliement au côté de Chiheb Seddik, il a clairement traité le SG du RND d’ingrat.
Rien ne va plus au sein de la maison RND. Après la décision du bureau national du parti, portant sur la fin de ses fonctions en tant que porte-parole, survenue lundi dernier, Seddik Chiheb n’a pas tardé à répondre «je ne reconnais pas les décisions prises par une personne rejetée par le peuple» rétorque-t-il. Il faut dire, que «l’homme des situations difficiles», s’est vu dépassé par les évènements, lorsque le porte-parole du parti, avait décidé de critiquer la position du RND et son soutien à la candidature de Bouteflika pour un 5e mandat, la qualifiant «d’erreur», avant d’appeler carrément dimanche passé, au départ «immédiat» de Ouyahia de la tête du parti.
C’est précisément, ce qui a attisé l’ire du SG du RND, qui, sans sommation, a lancé ses représailles contre le porte-parole du parti, pour lui faire payer ce crime de lèse-majesté. Or, ce mardi, l’un des adversaires farouches de Ouyahia, en l’occurrence, Belkacem Mellah, est intervenu pour pendre la défense de Seddik Chiheb, «Le problème entre Ouyahia et Chiheb ne nous concerne pas. S’il était réellement dans les habits d’un vrai SG du parti, il n’aurait pas dû mettre à l’écart Chiheb. Il aurait dû se remémorer que c’est grâce à Chiheb, en 2013 qu’il a figuré dans le conseil national du parti» a déclaré Mellah à TSA.
Dans cet élan, Mellah ne s’est pas contenté de montrer son ralliement au côté de Chiheb Seddik, il a clairement traité le SG du RND d’ingrat, «Ouyahia est un ingrat, il ne se rappelle jamais de l’aide que les gens lui ont apportée. Il met à l’écart toute personne qui prononce un mot contre lui.»
Par ailleurs, Belkacem Mellah, appuie la position de Seddik Chiheb et estime qu’il est temps pour le SG de se retirer: «On veut la démission de Ouyahia et de son bureau Nous ne sommes ni putschistes ni des redresseurs. Nous sommes une instance qui revendique la tenue d’un congrès extraordinaire et la démission de Ouyahia et de son bureau national.» Ceci étant, l’action de Mellah ne s’inscrit pas uniquement dans le soutien à Seddik Chiheb. Assurant une omniprésence sur les débats télévisés, Mellah semble être entré dans une campagne anti-Ouyahia. Une position qui s’est largement consolidée à travers ses déclarations contre les positions du RND.Il faut dire, que la rivalité entre les deux hommes, ne date pas d’aujourd’hui.
Du fait que Mellah avait en 2016 fait montre de son ambition de se hisser à la tête du parti, en se présentant comme candidat, au poste de secrétaire général du RND, contre Ouyahia. Mieux encore, Mellah n’a eu aucune difficulté à annoncer et ce depuis le début du Hirak, sa détermination à mener une guerre pour renverser Ouyahia et assurer que son action est soutenue par plus de 3000 militants du RND.
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Par Kamel LAKHDAR-CHAOUCHE
Le professeur Mohamed Maiz est l’ancien secrétaire général du Mdra, parti fondé par le défunt Slimane Amirat. Il est également président de la Fondation des Amis de Krim Belkacem. Il affirme dans cette interview que Gaïd Salah, en sa qualité de «premier chef de l’institution militaire, n’a pas à se plaindre» mais il doit absolument prendre ses responsabilités entières et ne pas avoir un pied dans le système et un autre avec le peuple».
L’Expression: Comment interprétez-vous les arrestations présumées des hommes d’affaires et la confiscation de leurs passeports?
Mohamed Maiz: Il y a beaucoup d’informations qui circulent dans ce sens. Quel est le vrai du faux, on ne peut le vérifier, tant que les autorités compétentes que sont la justice par le biais des parquets, ainsi que les services de sécurité ne communiquent pas ou très peu concernant ces affaires. Ceci ne fait qu’entretenir le doute et l’incompréhension, voire même la suspicion au sein de l’opinion publique. De même que ce flou entretenu, contribue à troubler la conscience nationale dans un climat de tension et d’incertitudes. Il ne faut pas que cela procède d’une chasse aux sorcières.
Certes, des mesures d’interdiction de sortie du territoire national pour les personnes soupçonnées de malversations, de corruption, de dilapidations et de détournements sont salutaires afin de les remettre entre les mains de la justice, mais là aussi nous devons faire attention que cela ne procède pas d’une lutte de clans et que tous doivent être concernés par ces mesures; il n’est pas question de juger certains et d’épargner certains autres parce que leurs parrains sont encore au pouvoir.
Ces actions ne paraissent-elles pas contradictoires avec les déclarations de Gaïd Salah qui a l’air plus de se plaindre que de montrer ses crocs?
Gaïd Salah en tant que premier responsable de l’institution militaire n’a pas à se plaindre; il doit prendre ses responsabilités entières et ne pas avoir un pied dans le système et un autre avec le peuple. Il doit clarifier en toute transparence la position de l’armée concernant les revendications du peuple algérien. Je m’explique: imposer l’article 102 pour le règlement de la vacance du pouvoir est un non-sens aujourd’hui et cela va à l’encontre des aspirations de ce mouvement millionnaire du peuple algérien.
L’article 102 c’est la continuité du système sous une autre forme et cela est en contradiction avec les articles 07 et 08, ainsi que les slogans revendiqués par le peuple algérien entre autres «Yetnahaw ga3», tous doivent partir!
Ajouté, à cela, cette Constitution qui a été violée des dizaines de fois, sans que l’armée ou le Conseil constitutionnel n’aient réagi, ne peut plus être la référence pour résoudre la situation de crise politique induite par le régime de Bouteflika. Le problème est aujourd’hui politique et non pas juridique, sa solution est éminemment politique.
La transition menée par Bensalah en tant que chef de l’Etat et Bedoui en tant que chef du gouvernement est une insulte au peuple algérien, les deux ont été des suppôts zélés du régime de Bouteflika. Il ne faut pas oublier que Bensalah, sorti de son droit de réserve, a soutenu le 5ème mandat et que Bedoui en tant que ministre de l’Intérieur a été l’architecte de la fraude électorale, celui qui a réprimé les médecins résidents, interdit des associations, dissous des milliers d’autres et j’en passe d’autres agissements indignes d’un Etat de droit.
Et maintenant, comble de l’ironie, c’est lui qui appelle les partis non agréés à se rapprocher du ministère de l’Intérieur pour leur donner le quitus qui leur permettra d’activer! Ce genre de comportements est indigne d’un représentant d’un Etat, mais il faut admettre que Bouteflika n’a jamais cherché des collaborateurs dignes et responsables, mais seulement des valets acquis à sa gloire. Bedoui s’est bien prosterné devant le cadre de Bouteflika et l’a même décoré! Ce sont ceux-là que veut nous imposer Gaïd Salah en appliquant l’article 102 qui est complètement dépassé. Un autre élément non moins important et qui prête à suspicion sur les intentions du chef d’état-major, que fait-il dans un gouvernement décrié et rejeté par le peuple? Quand il s’adresse au peuple, le fait-il en tant que premier responsable de l’armée et donc militaire ou en tant que politique en sa qualité de vice-ministre? Avec cette double casquette n’enfreint-il pas la Constitution qu’il veut par ailleurs imposer dans son article 102? N’a-t-il pas été piégé par ce poste de vice-ministre? Autant de questions qui n’ont qu’une seule réponse: sa démission du gouvernement!
On avance certaines figures du passé pour représenter le peuple et conduire la transition. Le peuple ne s’est-il pas débarrassé du paternalisme qui l’a longtemps maintenu dans la servitude mentale?
Les figures du passé sont et seront toutes rejetées. Le peuple dans son unanimité les a condamnées. Ces anciens ne peuvent ni le représenter ni se présenter à quelque responsabilité que ce soit dans la nouvelle Algérie. L’Algérie des Algériens et non plus l’Algérie du système. Nous n’avons pas encore fini avec les DAF (déserteurs de l’armée française), voilà qu’on se retrouve confronté avec les DAS (déserteurs de l’armée du système), tous ces «retourneurs» de vestes, ces néo-harkis qui après avoir profité du régime de Bouteflika, veulent aujourd’hui se mettre du côté de Gaïd Salah pour encore continuer leur prédation. On nous a eus en 1962, ils ne nous auront pas en 2019.
Comment expliquez-vous cette position de l’armée qui se dit d’accord avec la revendication du peuple portant sur le départ du régime alors qu’elle semble agir pour le maintien du système?
Le peuple algérien dans sa majorité a décidé de prendre son destin en main. Les concessions qui ont été faites, allant du retrait de la candidature jusqu’à la démission ne l’ont été que parce que le peuple algérien s’est mobilisé pour signifier une fin de mission au régime de Bouteflika.
L’armée qui au début soutenait le régime de Bouteflika contre la volonté du peuple a commencé à faire un glissement dans sa position après le troisième vendredi jusqu’à soutenir le peuple, se désolidariser complètement et lâcher Bouteflika. Seulement, avec son entêtement à vouloir nous imposer une transition préparée par le clan présidentiel, l’on est en droit de se poser des questions: Gaïd Salah et l’état- major de l’armée ont-ils réellement pris fait et cause avec le peuple, ou bien ceci n’est qu’une ruse pour gagner du temps et compter sur l’essoufflement de la mobilisation citoyenne afin de maintenir le système en le maquillant avec quelques personnalités qui pourront donner du sang neuf au système? Le peuple algérien, par sa mobilisation a libéré l’armée, non pas pour qu’elle impose sa politique mais seulement pour qu’elle nettoie le champ politique de tous ces malfrats dont elle en est en partie responsable.
Selon vous, l’armée sera-t-elle à la hauteur de ses engagements aux côtés du peuple, être garante des engagements pris quant à sa volonté affichée d’être un partenaire dans le changement qui s’annonce, mais pas un décideur?
En se mettant du côté de la légalité constitutionnelle par l’application de l’article 102 qui nous amène à une période de transition menée par les hommes de Bouteflika et la préparation d’une élection avec un gouvernement connu pour son addiction a la fraude, l’armée est en totale contradiction avec son discours à l’égard du peuple. On ne peut imposer l’article 102 et dire en même temps nous sommes en parfaite symbiose avec les revendications populaires. Le peuple algérien est unanime dans son rejet du système, de ses méthodes et de ses hommes. Gaïd Salah doit être plus clair dans son prochain message.
L’élite à l’intérieur du pays comme à l’étranger semble moins active aux côtés du peuple en marche sur le plan des idées ou de l’orientation. Qu’ en est-il de vos observations?
De quelle élite parle-t-on? Celle dont l’élevage a été fait au Club des pins, celle qui a fait l’ouvrier du régime ou bien celle qui a toujours été présente dans les luttes quotidiennes pour dénoncer tous les dépassements, les gabegies, le népotisme, les injustices, le mépris, la corruption de ce régime négateur des libertés, de toutes les libertés? Les deux premières catégories de l’élite sont connues pour le mal qu’elles ont causé à ce pays et à ce peuple. La liste serait trop longue si on devait énumérer tous leurs méfaits, leur indignité et leur bassesse…
Elles ont cru que ce régime était éternel et voilà qu’aujourd’hui toute honte bue elles essayent de se refaire une virginité en se dénonçant mutuellement, elles ne sont même plus capables de s’assumer, triste sort.
Quant aux autres, elles sont comme un poisson dans l’eau avec le peuple qui les connaît et les reconnaît, cette élite longtemps marginalisée, parfois brutalisée a contribué à la conscientisation du peuple qui, aujourd’hui, manifeste pour acquérir ses droits.
Les droits de vivre dignement dans son pays sans tenter les démons de la mer ni fuir les dinosaures de terre qu’il a décidé d’affronter dans l’ordre et la non-violence.
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R.N.
Cinq personnes (4 hommes et une femme) ont trouvé la mort et quatre autres ont été atteintes de blessures diverses dans un accident de la route survenu mardi à Khmiss el Khechna (Boumerdes), a-t-on appris auprès de la protection civile de la wilaya. L’accident est survenu aux environs de 15H00 au lieu-dit Oued Brik, voie double de la RN 29 allant de Khmiss el Khechna en direction de Meftah (Blida), a indiqué à l’APS le commandant Merzouk Mohamed, chargé du service prévention à la protection civile. Il s’agit, a-t-il précisé, d’une collision entre un camion de gros tonnage qui se trouvait dans le couloir en direction de Meftah avec un véhicule touristique roulant dans le couloir inverse en direction de Khmiss el Khechna. Les quatre blessés ont été transportés à l’hôpital de Rouiba où leur vie est hors de danger, a ajouté le commandant Merzouk, signalant, néanmoins, que les « causes de l’accident n’ont pas encore été déterminées à l’heure actuelle ».The post Boumerdès: Cinq morts et quatre blessés dans une collision appeared first on .
Par Wahida BAHRI
Réitérant leur refus des 3B, les étudiants des universités de Annaba ont marché pour revendiquer la prise en main du destin du pays et de son avenir.
Après la désignation du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, président de la République par intérim, pour 90 jours, la rue, à Annaba, a commencé à s’agiter. Il n’a fallu que quelques minutes pour que la place du 1er-Novembre soit investie par des milliers de manifestants. Ces derniers, dont bon nombre d’entre eux étaient aux aguets, attendaient la fin de la réunion du Parlement. La désignation de Bensalah est tombée comme un couperet sur la population dont la déception était bien visible sur les visages. Les étudiants, quant à eux, n’ont pas perdu de temps. Ils ont investi la rue par centaines, scandant des slogans hostiles au système, aux 3 B et à Bensalah, notamment.
En ce 7e mardi de la marche des étudiants, c’est la première fois que des axes routiers sont bloqués. En effet, les étudiants en médecine ont fermé la route principale devant la grande poste à Annaba, pendant que ceux de l’université de Sidi Achour ont «pris en charge» la route reliant la zone Ouest au chef-lieu de la commune. Cette action, la première du genre depuis le début du mouvement populaire, se présente comme étant une forme de radicalisation, qui, faut-il le noter, n’a nullement dérangé les automobilistes qui l’ont approuvée. Au centre-ville, les voix se sont élevées contre ce fait accompli, accusant de «traîtres» les parlementaires qui étaient présents à la réunion, ont lancé les étudiants manifestants, taxant le désormais chef de l’Etat par intérim, «d’homme qui a joué un rôle clé dans le système de Bouteflika».
Les étudiants, en furie, ont revendiqué la libération du pays des griffes des hommes de Bouteflika. Selon les étudiants, «même démissionnaire, Bouteflika garde sa mainmise sur le pays», a affirmé un étudiant de droit «L’application de l’article 102, sans les articles 7 et 8, ne rime à rien», a ajouté notre interlocuteur. Les 3B ont constitué la revendication centrale de la marche des étudiants à Annaba. Dans une atmosphère tendue, les étudiants brandissant des portraits barrés sur toutes les pancartes, étaient intransigeants sur leur départ immédiat, à leur tête Abdelkader Bensalah, dont la revendication était présentée comme une exigence unanime et non négociable.
La marche des étudiants était aussi une occasion pour les populations qui ont affiché leur refus de cette désignation qualifiée de «honteuse». Usant de haut-parleurs, des voix se sont élevées au sein de la foule, appelant les populations à la vigilance. On pouvait entendre: «Fikou ya nass, rahom yetlaâbou bina, bach idhaâfou iradet echaâb.»
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Le neveu de Tahkout a été condamné à un an de prison avec suspension d’exécution et une amende d’un million DA, pour possession illégal de 6000 euro, ces informations déclarées par une source judiciarise ont été rapportés par le quotidien arabophone El Khabar.
Mounir Tahkout, âgé de 32 ans a été interdit de quitter le territoire de la wilaya d’El Taref, et ce, jusqu’au 14 avril où il sera présenté devant la cour pour répondre à une autre accusation qui est la possession de deux permis de conduire.
L’accusé a été arrêté dimanche soir alors qu’il était en direction des frontières algéro-tunisiennes pour quitter le territoire national
M.A.Y
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M. Nadir
L’affaire de l’interpellation de l’avocat et militant des droits de l’Homme, Me Salah Dabouz, a mis à jour un nouveau scandale judiciaire dans lequel le ministère de la Justice ne tient pas le beau rôle. Et le « révélateur» de cet esclandre n’est autre que le procureur de la cour de justice de Ghardaïa qui a dénoncé un appel téléphonique de la part d’un cadre au ministère de la Justice lui enjoignant de libérer immédiatement Me Salah Dabouz. L’avocat avait été interpellé dimanche à Alger et transféré à Ghardaïa en vertu d’un mandat d’arrêt délivré à son encontre par les autorités judiciaires de la wilaya du sud. Selon le site TSA qui rapporte l’information en citant un communiqué émanant du procureur, le magistrat a rejeté la demande, qu’il a qualifiée d’inacceptable, en menaçant de poursuites judiciaires tous ceux qui interviendront dans cette affaire ou n’importe quelle autre affaire, et tenteraient de porter atteinte à l’autorité judiciaire qui n’est représentée que par le juge. Il a également expliqué que Salah Dabouz est, comme d’autres citoyens, poursuivi pour avoir éventuellement violé les dispositions du code pénal par ses déclarations, ses actes ou la diffusion de publications qui portent atteinte à l’intérêt national ou constituent une insulte à l’autorité judiciaire. Le procureur a ajouté que Me Dabouz a été arrêté et traduit en justice en tant que citoyen, le parquet étant en droit de le poursuivre et lui de se défendre avec toutes les garanties offertes par la loi.Le magistrat a, par ailleurs, estimé que, par leur appel à la grève en solidarité avec leur confrère – appel qu’il a dit comprendre – les avocats tentent de faire pression sur la justice et entraver son indépendance.
Cette rare sortie d’un procureur, magistrat représentant du ministère public, a presque éclipsé l’interpellation de Me Salah Dabouz, qui a soulevé un tollé d’indignation dans la corporation des avocats. De même qu’elle a ravi la vedette au boycott des activités judiciaires auquel l’Union nationale des ordres des avocats avait appelé en réaction à l’arrestation : « c’est une arrestation arbitraire qui porte une grave atteinte aux droits de la défense et aux droits de l’Homme», ont ainsi affirmé les robes noires d’Oran en substance, au cours du sit-in hebdomadaire qu’ils ont tenu sur le perron du palais de justice. Tous ont estimé que ce qui était reproché à leur confrère ne méritait pas un mandat d’arrêt et un transfert : « une simple convocation aurait suffi pour qu’il se rende à Ghardaïa (…) Nous voulons instaurer un Etat de droit qui mettrait fin à ce genre de pratiques et à la justice rendue par téléphone», ont-ils, par ailleurs, plaidé, certains établissant un rapport direct entre cette interpellation et l’engagement de Salah Dabouz dans la révolte qui secoue l’Algérie depuis près de deux mois.
Pour rappel, Salah Dabouz avait été interpellé dimanche devant son cabinet à Alger et transféré à Ghardaïa où un mandat d’arrêt avait été délivré contre lui par le procureur général. Présenté devant le juge le lendemain matin, il a finalement été placé sous contrôle judiciaire et remis en liberté.
Pour le moment, le ministère de la Justice ne semble pas avoir réagi à la protestation véhémente du magistrat de Ghardaïa.
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Kamel Mohamed
Face aux événements qui secouent la FAF, notamment après les révélations sur l’immixtion du ministère de la Jeunesse et des Sports dans l’élection du président de la Fédération, Kheireddine Zetchi, le bureau fédéral tiendra sa réunion mensuelle aujourd’hui. Alors que le BF a pour habitude de se réunir à la fin de chaque mois, cette fois-ci, la FAF a avancé la réunion du son bureau, en raison des révélations graves sur l’élection de Zetchi. Selon Amar Bahloul, membre influent au sein du BF, cette réunion servira à préparer l’assemblée générale ordinaire de la FAF qui devrait se tenir avant le 4 mai, soit avant le début du mois de Ramadhan. L’AGO de la FAF était initialement prévue le 24 avril, selon le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, qui a dû la reporter en raison des révélations sur son élection illégitime. Le président de la FAF est également appelé à fournir des explications sur plusieurs scandales qui secouent la Fédération, notamment le contrat avec l’équipementier Adidas et les contrats de sponsoring avec Condor et KIA.Zetchi a, également, entamé ses manœuvres dans le but de se maintenir à la présidence de la FAF. En ce sens, il est en train de contacter les présidents des Ligues régionales et de wilayas pour les sensibiliser sur l’importance de la stabilité de la FAF, tout en leur promettant des aides financières. Son objectif, c’est d’amener les présidents des ligues à approuver les bilans moral et financier de la FAF de manière à permettre à Zetchi de se maintenir à la présidence de la FAF. Dans ce sillage et afin de tenter d’attirer les présidents de club et les amener à voter pour ses bilans, Zetchi a promis de restructurer la Commission fédérale d’arbitrage, sachant que les présidents de club se plaignent de l’arbitrage depuis deux années sans que le président de la FAF ne bouge le petit doigt. Il s’agit en somme de manœuvres de la part de Zetchi pour se maintenir à la FAF, sachant que l’Assemblée générale de la Fédération est imprévisible.
Elle agit aux directives et peut, de ce fait, renouveler sa confiance ou la retirer à Zetchi selon les instructions qui parviennent aux membres de l’AG. En attendant, chaque partie au sein et en dehors de la FAF est en train de manœuvrer sachant que Zetchi a perdu tous ses appuis.
A cet effet, son premier vice-président Rebbouh Haddad est sur le départ suite à l’arrestation de son frère l’homme d’affaires Ali Haddad, qui est également président de l’USMA.
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M. Zeggai
Le premier vice-président de la LFP, Djamel Messaoudene, a officiellement démissionné de son poste et gelé ses activités au sein de cette structure et ce, jusqu’à la fin de la saison. Cette décision prouve, si besoin est, la détérioration des relations entre le président de la LFP, Abdelkrim Medouar et ses proches collaborateurs, censés œuvrer, collégialement, dans l’intérêt du développement football national. « J’ai préféré démissionner que de rester pour faire de la figuration », a affirmé Messaoudene. Pour certains proches de la ligue, cela est lié à la gestion de Medouar qui a, carrément, marginalisé les membres de la LFP et prend des décisions unilatérales. Cela avait déjà suscité la montée au créneau de certains membres de la LFP, qui avaient signé une pétition pour décrier la mauvaise gestion du premier responsable de la LFP. Il a fallu l’intervention du président de la FAF qui a réussi à convaincre les deux parties à revenir à de meilleurs sentiments et Medouar avait même promis lors d’une réunion avec son bureau de remettre de l’ordre et rectifier le tir après avoir reconnu lui-même les faits qui lui ont été reprochés.« Certes, j’ai commis des erreurs, j’assume mes responsabilités. Nous nous sommes entendus pour tourner la page », avait déclaré Abdelkrim Medouar, pour apaiser la tension qui avait débouché, rappelons-le, sur la démission de Farouk Belguidoum. Or, les changements annoncés par le président de la LFP sont restés au stade des promesses. La preuve, la démission de Messaoudene est venue à point nommé pour illustrer une situation qui ne prête guère à l’optimisme. Abdelkrim Medouar, se considérant intouchable, a, à maintes reprises, crié haut et fort qu’il n’a pas de supérieur et qu’il a été élu par une assemblée générale.
Pourtant, le président de la LFP a, après son élection, promis un changement radical et un mode de gestion moderne, mais la réalité montre sur le terrain que le fonctionnement laisse à désirer. Plusieurs membres de la Ligue avouent que Medouar ne consulte personne. « Avec son ego démesuré, le président de la LFP n’accorde aucune importance à son bureau exécutif pourtant élu », nous a fait savoir un membre de son bureau. Avec une programmation décriée par tout le monde, des incidents qui se multiplient, des accusations et des plaintes qui fusent de partout, la situation est en train de dégénérer pour l’actuel président de la LFP, qui sera face à de gros défis en cette fin de saison, qui s’annonce pleine d’embûches. Aujourd’hui, les textes régissant les AG doivent impérativement être modifiés avec le respect des critères. C’est là une première solution à un éventuel changement de mentalité. Le temps des intérêts personnels ou de la paix sociale, au détriment du développement du football national, est révolu. Jusqu’à quand allons-nous persister à prendre en otage le public algérien avec ces agissements ? Comme l’a si bien dit Victor Hugo « Il n’y a qu’une nécessité, la vérité et il n’y a qu’une force, le droit ». Ce qui signifie clairement que ceux qui s’acharnent à négliger la réalité pour préserver la médiocrité doivent laisser le champ libre.The post LFP – Il a annoncé officiellement sa démission: Djamel Messaoudene lâche Medouar appeared first on .
Chergui Abdelghani
Le stade Akid Lotfi de Tlemcen abritera, cet après-midi, un match intéressant à suivre opposant le WAT au RC Kouba qui lutte pour sa survie, en Ligue 2, match comptant pour la 27e journée du championnat qui drainera, sans nul doute, la grande foule malgré que ni le jour ni l’heure ne correspondent aux sportifs qui, pour la majorité sont des travailleurs, étudiants et lycéens. Les gars des Zianides, qui ont bien préparé ce match, ambitionnent de glaner les trois points, surtout que le moral des joueurs est au très beau fixe, après la victoire ramenée de Annaba, le week-end dernier. Le match d’aujourd’hui face aux Koubéens sera, en quelque sorte, celui de la confirmation pour les coéquipiers de Bahraoui. Mais, malgré toutes ces données favorables, les protégés de Fouad Bouali doivent garder les pieds sur terre, et surtout ne pas sous-estimer l’adversaire qui joue son va-tout, lors de cette rencontre. En effet, la formation banlieusarde drivée par Mounir Zeghdoud, ne viendra pas à Tlemcen pour une virée touristique, mais pour engranger le meilleur résultat possible et aussi se racheter du dernier semi-échec concédé à domicile, jeudi passé, face au RCR. Les Bouguèche et consorts sont décidés à gagner ce match pour confirmer que le résultat acquis à Annaba face à la coriace équipe de l’USMAn n’était pas dû au hasard, mais le fruit de la volonté de tous les joueurs et du staff technique.En dépit de l’optimisme affiché, les Tlemceniens sont conscients de la rude tâche qui les attend face au RCK. Alors le staff technique et les supporters ne cessent d’inciter les joueurs à la méfiance. Connaissant le jeu technique des deux formations, le spectacle est garanti, aujourd’hui, au stade Akid Lotfi.
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