Despite the signing of the Libyan Political Agreement (LPA) and the appointment of the Presidency Council of the UN-backed Government of National Accord in December 2015, the situation in Libya remains precarious. The political process is extremely fragile, and security threats are ever-present and unpredictable. It is in this context that the Security Council is expected to renew the mandate of the UN Support Mission in Libya (UNSMIL) in December 2016.
In light of this situation, the International Peace Institute (IPI), the Stimson Center, and Security Council Report co-organized a workshop on October 19, 2016, to give member states and UN actors the opportunity to develop a shared understanding of the situation faced by the UN in Libya. This workshop was the second in the “Applying HIPPO” series, which brings together member states and UN actors to analyze how UN policies and the June 2015 recommendations of the High-Level Independent Panel on Peace Operations (HIPPO) can be applied to country-specific contexts.
Participants identified a number of challenges facing the UN mission in Libya and its ability to effectively support the Libyan Political Agreement and achieve its mandated activities, including social and political fragmentation, the UN-led political process’s lack of legitimacy, and the Presidency Council’s inability to deliver basic services. Given these challenges, participants identified six immediate priorities for UNSMIL that could be incorporated into its renewed mandate: (1) enhancing the legitimacy of the LPA framework; (2) supporting the delivery of basic services; (3) reinvigorating the constitution-making process; (4) supporting key Libyan institutions; (5) leveraging the lifting of sanctions and the arms embargo; and (6) coordinating international engagement.
Julien Damon présente « Mesures de la pauvreté, mesures contre la pauvreté ».
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Ce ne sont pas par des mesurettes socio-fiscales que les socialistes rétabliront la confiance avec ces catégories intermédiaires, estime le professeur Julien Damon. Pour les populistologues, experts des populismes, la messe serait dite. Les classes moyennes auraient basculé, avec armes électorales et bagages culturels. De populaires, elles deviendraient populistes, tandis que la […]
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François Burgat, politologue, est directeur de recherche au CNRS. Il répond à mes questions à l’occasion de la parution de son ouvrage Comprendre l’islam politique : une trajectoire de recherche sur l’altérité islamique, 1973-2016 aux Éditions La Découverte.
En quoi vous éloignez-vous de l’interprétation de l’islam politique que font, dans un genre différent, Gilles Kepel et Olivier Roy ?
Gilles Kepel et Olivier Roy accordent leur caution universitaire à deux grandes approches du phénomène djihadiste. La première, de très loin la plus répandue parce que très proche du sens commun, est celle de Kepel. Elle considère les djihadistes comme des “fous de Dieu”, c’est-à-dire des individus pervertis par une doctrine religieuse radicale, clivante, qui les place irrésistiblement sur la pente du terrorisme : le salafisme, qui viendrait briser le beau rêve du pacte républicain français. La seconde, que porte Olivier Roy, revient en quelque sorte à faire des djihadistes des “fous “ tout court, c’est-à-dire des individus atteints d’une pathologie psycho-sociale “nihiliste”. Cette approche s’oppose à celle de Kepel en ce qu’elle réfute la centralité de la variable religieuse, prenant notamment appui sur la fragilité de la culture et de la pratique religieuses des révoltés, réputés étrangers aux préoccupations de leurs coreligionnaires. Mais ces deux interprétations ont en commun de nier ou « euphémiser » la part de responsabilité des “interlocuteurs” non musulmans (ou, s’agissant des leaders autocrates, musulmans) des djihadistes. Ce faisant, elles évacuent une causalité qui, à mes yeux, est absolument décisive : la persistance des multiples manifestations des rapports de domination Nord-Sud et les failles béantes qu’elles nourrissent, aussi bien à l’échelle internationale que française, dans notre “vivre ensemble”.
Roy disqualifie très explicitement cette hypothèse en la qualifiant de “vieille antienne tiers-mondiste”. Pour reprendre ses termes, il ne saurait ainsi être question de corréler l’origine du phénomène djihadiste avec « la souffrance postcoloniale, l’identification des jeunes à la cause palestinienne, leur rejet des interventions occidentales au Moyen-Orient et leur exclusion d’une France raciste et islamophobe”. Si l’intention (exonérer la majorité des musulmans de toute relation avec la violence djihadiste) est fort noble, le prix analytique à payer est à mon sens terriblement élevé : cela n’aboutit qu’à extraire la dynamique djihadiste de toute détermination sociale et politique.
Avec G. Kepel et le sens commun mon désaccord est encore plus profond. Alors qu’il pense que c’est le salafisme qui brise le pacte républicain, j’ai pour ma part, sans nier la dimension clivante de cette interprétation de la foi musulmane, l’intime conviction que la causalité est inverse : c’est notre façon très égoïste et très unilatérale de mettre en œuvre ce pacte républicain, le plafond de verre auquel se heurtent les musulmans dans l’ascenseur social et, tout autant, les grossières manipulations de leur représentation qui .. »fabriquent » des salafistes ! Or Kepel, non seulement évacue ces causalités, mais il criminalise ceux qui les prennent en compte ! Chez les musulmans qui les revendiquent, il dénonce avec ironie un inacceptable “penchant à adopter une posture victimaire”. Et c’est à tous ceux qui tentent de corriger en les dénonçant les dérives islamophobes de nos élites qu’il entend paradoxalement faire porter la responsabilité de la fracture républicaine. Kepel se focalise en fait sur l’étude pointilleuse des modalités de la violence djihadiste : la généalogie de ses médiateurs humains, de ses vecteurs idéologiques ou technologiques. Mais cette volonté de tout savoir sur le « comment » de cette violence cache à mes yeux une propension à ne rien vouloir entendre de son « pourquoi ». Or c’est sur ce « pourquoi » que je m’efforce d’attirer l’attention des analystes et des politiques.
Pourquoi estimez-vous que la dimension stratégique de l’islam politique soit occultée au profit d’un aspect culturaliste ?
Quiconque qui, dans une situation de domination, est confronté à une forme de révolte a tendance à préférer les explications qui l’exonèrent de sa responsabilité. Et le fait de penser la violence djihadiste comme un des penchants propres à l’Autre, inhérent à sa culture ou spécifique à sa pratique religieuse, offre bien cet avantage ! Cela nous permet par exemple d’occulter une donnée aussi essentielle que celle-ci : nous n’avons subi aucun attentat en France avant de déclarer unilatéralement la guerre à Daech en Irak puis en Syrie ! À l’inverse, une lecture plus politique permet de réintroduire une variable incontournable : pour se révolter, se radicaliser, il faut être deux ! Et le rôle du “second” ne saurait être purement escamoté – comme c’est le cas quand on limite la recherche des causalités à la seule personnalité de l’agresseur.
Comment expliquer ces « difficultés françaises à gérer rationnellement l’altérité islamique » ?
J’identifie deux catégories de spécificités françaises dans ce domaine. D’abord, la violence de notre passé colonial n’a jamais été assumée. Après la formule de Nicolas Sarkozy en 2007 (“le rêve de civilisation”), celle de François Fillon en 2016 (“le partage des cultures”) le souligne à l’évidence ! C’est ensuite l’actuel dévoiement très nationaliste de la laïcité à la française qui contribue à construire le curieux cocktail hexagonal de notre relation à l’Autre musulman : sa présence dans le tissu national est prise entre l’enclume de l’islamophobie droitière, qui conteste la concurrence d’un dogme qui n’est pas celui de notre mémoire collective, et le marteau de l’islamophobie “de gauche”, qui dénonce, fût-ce de façon très sélective, l’illégitimité de la présence de la religiosité dans l’espace public.
Derrière ces deux crispations très françaises, il y a le fait que nos élites intellectuelles et politiques ont été jusqu’à nos jours enivrées par la fugitive centralité de nos « Lumières », érigées en modèle intangible et rigide d’universalité. Peut-il être « des nôtres », celui qui « ne critique pas sa religion comme nous autres » ? Nos élites sont incapables de faire un pas de côté pour observer l’histoire du point de vue des sociétés dominées et de concevoir que la référence religieuse puisse y jouer en 2016 un rôle très différent de celui qu’elle a joué chez nous au XVIIIe et au XIXe siècle. Dans une France en lutte contre l’absolutisme politico-religieux de la monarchie, la référence religieuse jouait clairement dans le camp du refus de la modernité politique. Mais dans les sociétés musulmanes aujourd’hui, elle joue un rôle substantiellement différent : dans une démarche de mise à distance de la domination que le monde occidental continue de faire peser sur elles, elle a valeur de référent identitaire. Elle est le support d’une affirmation culturelle qui prolonge et complète les volets politique et économique de la décolonisation. C’est cela que nos élites peinent à admettre : que l’histoire de la planète ne s’écrit pas, partout et toujours, avec le seul lexique de “notre” vieille révolution.
You can read here the article on the rise of populists, which was written by Professor George Pagoulatos. The commentary was published on 11 December 2016 in the Sunday edition of Kathimerini and is available in Greek.
The new book of Loukas Tsoukalis: In Defense of Europe. Can the European project be saved? has been published in Greek by Papadopoulos Publishing House. Europe has not been so weak and divided for a long time. Buffeted by a succession of crises, it has shown a strong collective survival instinct but a poor capacity to deliver. Loukas Tsoukalis is critical of the way Europe has handled its multiple crises in recent years. He addresses the key issues and difficult choices facing Europe today.
In particular:
- Can Europe hold together? Under what terms? And for what purpose?
- A look at the key choices facing Europe today, by a leading political economist and former special adviser to the President of the European Commission
- Explains how the international financial crisis has become an existential crisis of European integration
- Asks whether Europe can ovecome the basic contradiction of a currency without a state
- Looks at how the European Union can accommodate greater internal diversity – and thereby hope to avoid a Brexit or a Grexit
- Examines whether there is an irreconcilable contradiction between Europe’s yearning for soft power and the hard realities of the world outside
Book Reviews
‘An inexorable analysis. An eye opener, a heart cry from a true European’ - Herman van Rompuy, former President of the European Council
‘A deeply insightful book that illuminates how only a combination of skill and passion can save Europe’ – Enrico Letta, former Prime Minister of Italy
‘The European project has traditionally been driven by the region’s political, business and technocratic elites, with ordinary people indifferent and often hostile to it, even as benficiaries. This clear-sighted, non-idelogical book shows how this has to change for the project to survive. Tsoukalis argues Europe needs a wide range of reforms that deepens integration in some areas, while allowing for greater differentiation and democratic decision-making in others. He eschews simple solutions and magic pills. It is the book’s great virtue that is clarifies both the scale of the problem and some of the ways forward’ – Dani Rodrik, Harvard Kennedy School
‘This is an important and enlightening book in which one of the most knowledgeable scholars of European integration takes a hard look at what has has gone wrong over the last quarter century. Though deeply committed to the success of the European project, the author’s account of present European crises is characterized not only by an unflinching realism but also by the masterly integration of economic and political analyses – and by the perceptive reconstruction of the conflicting interests and (mis-) perceptions that explain German, British and Greek contributions to present policy failures. Remarkably, nevertheless, the book ends neither in a counsel of despair nor in idealistic precepts but in a series of pragmatic proposals whose usefulness is not obviously in conflict with political feasibility’ – Fritz W. Scharpf, Max Planck Institute
‘As ever thoughtful and thought-provoking, Loukas Tsoukalis prompts us to re-examine the fundamentals of contemporary European integration. His deep analysis is timely, nuanced and challenging’ - Dame Helen Wallace FBA, British Academy
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President of ELIAMEP, Professor Loukas Tsoukalis wrote an article in the Sunday edition of Kathimerini on the future of Europe. This article was published on 11 December 2016 and is available here (in Greek).