Si l’Algérie est catégorique sur la non-restitution des biens immobiliers des pieds-noirs, la France, par le biais de son ministre des Affaires étrangères, semble toujours convaincue de la possibilité de restituer les 250 000 biens à leurs propriétaires post-indépendance.
Jean-Marc Ayrault, répondant à une question du député républicain, Elie Aboud, a déclaré, jeudi à l’Assemblée nationale, que la France demeure attachée à préserver avec l’Algérie un dialogue dans «l’esprit d’amitié et d’apaisement». Les deux pays, affirme-t-il, ont engagé un dialogue «approfondi», et ce dialogue entamé depuis 2012, se déroule dans «l’esprit d’amitié et d’apaisement que le gouvernement français est attaché à préserver dans sa relation avec l’Algérie».
Pourtant, côté algérien, ces biens immobiliers ont été déclarés, en 2014, «biens vacants». En effet, le directeur général des Domaines, Mohamed Himour, avait affirmé que la législation algérienne régissant les biens vacants est «claire» et qu’en vertu de celle-ci, ces biens appartiennent à l’Etat pour intégrer le patrimoine national. Leur nombre est estimé à 250 000 biens vacants appartenant durant la colonisation à des pieds-noirs.
Le chef de la diplomatie française a indiqué que les personnes concernées sont «libres» de présenter aux autorités administratives et judiciaires algériennes leurs éventuelles demandes de réparation. Seulement, de 2013 à 2014, l’Etat algérien a recensé ces biens, en affirmant qu’ils ne peuvent faire l’objet de restitution à des étrangers. Une interdiction en conformité avec les lois de 1970, 1978 et 1986. Elles stipulent que les pieds-noirs, qui possédaient des biens en Algérie, ont été «indemnisés d’une façon forfaitaire et à titre d’avance sur les créances détenues à l’encontre des Etats étrangers ou des bénéficiaires de la dépossession».
Par le passé, les pieds-noirs, désireux de récupérer leurs terres agricoles, ont saisi la justice algérienne, considérant que ce sont des biens inaliénables. Encore une fois, le directeur des Domaines s’est montré ferme en se demandant : «Que veulent-ils (les pieds-noirs) ?», et d’y répondre aussitôt :
«Ils veulent qu’on expulse les Algériens qui vivent dans ces maisons et pour lesquelles ils payent des impôts depuis plus de 40 ans ?» Côté juridique, les lois sus-citées ont été appliquées, rappelant que la loi interdit toute forme de restitution de quelque bien que ce soit, notamment lorsque celui-ci est répertorié bien vacant, donc bien de l’Etat.
Un tribunal égyptien a condamné samedi à la prison à vie l'ex-président islamiste Mohamed Morsi, jugé dans une affaire d'espionnage au profit du Qatar, selon un journaliste de l'AFP présent au jugement.
C’est demain que débutera la deuxième session d’un baccalauréat qui aura été celui de tous les dépassements. Alors que l’enquête menée par les services de sécuri té se poursuit, mais dans une relative discrétion après le battage médiatique qui s’en est suivi, 557.000 candidats seront appelés, dès demain et jusqu’à jeudi prochain, à repasser des épreuves partielles du bac.
Les concernés avaient, rappelons- le, retiré leurs convocations, dès le 13 juin. Un plan sécuritaire a été élaboré et des mesures préventives prises, à cette occasion, par le ministère de l’Education nationale, en collaboration avec les différents services de sécurité pour éviter le scénario du premier bac.
Des équipes médicales et des psychologues seront présents, dans les 2.072 centres d’examen pour accompagner les candidats, alors que des appareils de brouillage seront mis en service pour réduire la triche et la fuite, à travers Internet. Parmi les mesures qui pourraient renforcer le dispositif mis en place, certaines sources parlent d’un possible verrouillage des réseaux sociaux.
Dans une précédente déclaration à la presse, Abdelhakim Belabed, SG du ministère de l’Education nationale, avait indiqué que des mesures «draconiennes » ont été prises pour assurer un «risque zéro» et éviter toute nouvelle fuite de sujets. Il évoquera, sans les citer, les mesures de prévention ainsi que les dispositifs relatifs à l’impression des sujets, de leur acheminement vers les centres d’examen et de leur distribution aux candidats.
Les épreuves partielles concernent sept matières pour les Sciences expérimentales, quatre pour les filières des Mathématiques, Maths-techniques et Gestion-économie, et une seule pour la filière Lettres et langues étrangères. Pour les Sciences expérimentales, les matières à refaire sont les Mathématiques, les Sciences de la nature et de la vie, la Physique, le Français, l’Anglais, l’Histoire- Géographie et la Philosophie.
Les candidats des filières Mathématiques, Maths-technique et Gestion-économie vont refaire les épreuves des Langues française et anglaise, d’Histoire-Géographie et de Philosophie. Les étudiants retardataires, à la précédente session, seront autorisés à prendre part à celle à venir, alors que sont exclus de cet examen les fraudeurs, pris la main dans le sac.
Les résultats, quant à eux, seront annoncés, le 15 juillet. Pour rappel, l’enquête sur la fuite des sujets du bac 2016 a permis l’interpellation de quatre personnes du centre d’impression de l’Office national des examens et concours (ONEC) de Kouba, soupçonnées d’être impliquées dans ce dossier. Elles ont été arrêtées et présentées devant le parquet du Tribunal de Sidi M’hamed «qui a demandé l’ouverture d’une information judiciaire contre eux pour abus de fonction, violation de secrets et complicité». Le procureur de la République avait affirmé que l’enquête judiciaire se poursuivra «pour faire, toute la lumière, sur cette affaire».
A propos de ces quatre interpellations, le magistrat indiquera que l’enquête qui a ciblé le centre d’impression de l’ONEC, à Kouba, a montré «que certains membres de la commission de lecture et de correction ont commis des infractions par rapport aux dispositions prévues pour sécuriser les sujets», signalant l’interdiction d’avoir un appareil électronique durant leur présence dans le centre. Se basant sur «les expertises techniques menées sur les équipements saisis dont un ordinateur portable, un appareil photo, deux disques durs externes dont un d’une capacité de 500 Go», il indiquera que les mis en cause ont enfreint «le règlement interne».
Des séquences vidéo enregistrées par les caméras de surveillance, à l’intérieur de l’atelier d’impression et à l’extérieur du centre seront aussi fatales aux employés de l’ONEC de Kouba montrant «des mouvements suspects, ce qui a été confirmé par des témoins, dans le cadre des investigations et expertises», dira, encore, le magistrat.
Les investigations préliminaires sur ces fuites ont été confiées à la section de Recherches de la Gendarmerie nationale d’Alger, en coordination avec le Centre de prévention et de lutte contre la criminalité informatique et la cybercriminalité, les spécialistes en cybercriminalité de la Gendarmerie nationale de Bir Mourad Raïs, et les experts de l’Institut national de criminalistique et de criminologie de Bouchaoui et de l’Organe national de prévention et de lutte contre les infractions, liées aux TIC.
Au total 41 personnes, dont le directeur général de l’Office, ont été auditionnées auprès du Commandement de la Gendarmerie nationale et l’enquête diligentée, dans 30 wilayas dont Alger, a permis de saisir les outils utilisés pour la fuite, notamment, des ordinateurs, des disques compacts (CD), et d’identifier les personnes suspectes qui ont traité et publié les sujets sur les réseaux sociaux outre les intermédiaires impliqués dans cette opération.
Moncef Wafi
Les Algériens résidents à l’étranger n’ayant pas encore établi leurs passeports biométriques pourront entrer en Algérie sur présentation d’un passeport d’une nationalité étrangère et de la carte nationale d’identité jusqu’au 31 octobre, a affirmé ce samedi 18 juin la Radio Algérienne, citant une source consulaire à Paris.
« Dans le cadre des facilitations destinées à la communauté nationale établie l’étranger, la mesure permettant aux binationaux d’accéder au territoire nationale munis d’un passeport étranger et d’une pièce d’identité algérienne, a été prorogée jusqu’au 31 octobre 2016 », a précisé la même source.
Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, avait annoncé cette décision au mois de mai dernier, lors de l’inauguration du nouveau siège du consulat de Créteil, sans préciser les délais.
« Le gouvernement a été appelé à prendre, dans des conditions particulières, la décision de permettre à ceux des compatriotes, qui n’ont pas encore leur passeport biométrique, s’ils disposent d’un autre passeport d’une autre nationalité, de pouvoir entrer en Algérie sur la base du passeport étranger et de la carte d’identité nationale », avait déclaré le ministre,
Il avait toutefois affirmé que cette facilité, « exceptionnelle, n’a pas vocation d’être permanente ».
« Ainsi, tous les compatriotes qui souhaitent entrer en Algérie, notamment pour la période du Ramadhan (…) ont cette possibilité », avait-il ajouté. Il a fait savoir que le gouvernement algérien a « à cœur de servir ses compatriotes dans d’autres circonscriptions, d’autres villes et d’autres pays ».
Des dizaines d’arrestations, un fiasco scolaire et un scandale national. L’Algérie vient de connaître l’un des pires cas de triche au baccalauréat de son histoire. Début juin, plusieurs sujets des filières scientifiques, mathématiques et gestion ont fuité avant les épreuves et se sont retrouvés sur Facebook. Résultat : près de 300 000 élèves sur les quelque 800 000 candidats au bac vont devoir repasser l’examen à partir du 19 juin.
L’affaire est sérieuse : le premier ministre Abdelmalek Sellal l’a qualifiée d’« atteinte à la sécurité de l’Etat ». La brigade de cybercriminalité de la gendarmerie a saisi du matériel, des ordinateurs et interpellé plusieurs dizaines de personnes dont des enseignants et des membres de l’Office national des examens et concours. L’enquête se poursuit mais d’ores et déjà, une coupable a été pointée du doigt : Nouria Benghabrit-Remaoun, la ministre de l’éducation nationale. Plusieurs députés ont appelé à sa démission.
Francophone et sociologue reconnueMais la ministre tient bon. Comme elle le fait depuis deux ans face aux attaques régulières dont elle est la cible. A 64 ans, cette universitaire réputée est devenue la bête noire des conservateurs de tous poils en Algérie. Son CV, déjà, a de quoi déplaire à certains : femme, francophone et sociologue reconnue, elle a dirigé douze ans le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc).
Nommée à la tête de l’éducation nationale en 2014, après la réélection d’Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat, elle est, depuis, dans l’œil du cyclone pour avoir dénoncé les lacunes du système éducatif algérien. Une étude réalisée en 2013 par le ministère de l’éducation nationale montrait ainsi que seuls 4 % des enfants inscrits à l’école primaire finissent par décrocher le baccalauréat. Pour remédier à cette faillite, celle que les syndicats surnomment la « dame de fer » s’est opposée à la réforme des programmes, à la formationdes enseignants, aux rythmes scolaires. En mars, elle imposait l’obtention d’un concours comme préalable à la titularisation des enseignants contractuels dans la fonction publique. Dernièrement en visite dans le sud du pays, elle y a évoqué, entre autres, la possibilité demodifier le calendrier scolaire pour qu’il soit plus adapté aux chaleurs extrêmes certains mois de l’année.
Insultée sur les réseaux sociauxSes initiatives provoquent régulièrement des levées de boucliers. Islamistes et conservateurs ne lui pardonnent pas d’avoir lancé l’idée d’introduire à l’école primaire la darija – l’arabe dialectal utilisé en Algérie –, afin de lutter contre l’échec scolaire. Lors d’une conférence nationale sur l’éducation en août 2015, les participants, dont Nouria Benghabrit, avaient formulé une recommandation en ce sens, se fondant sur l’avis des experts. A l’heure actuelle, un enfant arrive à l’école à l’âge de 6 ans en parlant la darija, alors que l’enseignement des matières se fait en arabe classique. Selon de nombreux spécialistes, ce fossé crée de graves difficultés scolaires. Une partie des élèves finit par utiliser plusieurs langues (français, arabe, berbère), mais sans en maîtriser aucune parfaitement.
L’idée est donc de permettre aux enseignants d’utiliser la langue maternelle des élèves pour faciliter l’apprentissage et s’assurer qu’ils acquièrent les savoirs de base. La recommandation n’a pas été adoptée, mais les conservateurs sont quand même montés au créneau, dénonçant une atteinte à la langue du Coran, l’arabe classique, et accusant la ministre d’attenter aux valeurs du pays.
Entre appels à démissionner et insultes sur les réseaux sociaux, la campagne contre Mme Benghabrit avait été violente. Pour ses détracteurs, le scandale des fuites au baccalauréat qui vient de secouer le pays est une aubaine. Des députés ont à nouveau demandé à ce qu’elle soit démise de ses fonctions. Sans obtenir gain de cause. Le 12 juin, la présidence algérienne a annoncé un remaniement ministériel : de gros portefeuilles, dont l’énergie et les finances, ont changé de titulaires. La ministre de l’éducation est, elle, restée en place.
L’Algérie et l’Egypte, avec cinq judokas qualifiés aux Jeux Olympiques de Rio (5-21 août) sont les pays qui comptent le plus grand nombre d’athlètes présents aux prochaines joutes olympiques, rapporte vendredi le site officiel de l’Union africaine de judo (UAJ).
L’Algérie sera représentée chez les messieurs par: Houd Zourdani (-66kg), Abderrahmane Benamadi (-90kg), Lyes Bouyacoub (-100kg), Mohamed Amine Tayeb (+100kg) et en dames par Sonia Asselah (+78kg).
Quant à l’Egypte, elle évoluera en messieurs seulement avec, Ahmed Abdelrahman (-60kg), Mohamed Mohyeldin (-73kg), Mohamed Abdelaal (-81kg), Ramdan Darwish (-100kg) et Islam El Shehaby (+100kg).
L’instance africaine a publié les noms des quarante (40) judokas dont 15 dames qui représenteront le continent aux prochains JO-2016.
« Ces 40 athlètes dont 25 hommes sont issus de vingt-cinq pays qui défendront les couleurs africaines à Rio de Janeiro (Brésil), en août prochain », a précisé l’Union africaine de la discipline (UAJ), ajoutant que cette sélection a été opérée au terme d’un processus de qualification qui a duré deux ans.
Seize (16) athlètes ayant obtenu leurs qualification grâce à leur classement dans le runking de la fédération internationale de judo (FIJ), alors que 24 ont validé leurs billets à la faveur du quota continental.
Au classement africain des pays les plus représentés au JO-2016, l’Algérie et l’Egypte sont suivis par la Tunisie (4 athlètes) et le Maroc (3), alors le Gabon et l’Afrique du Sud présenteront, chacun, deux qualifiés.
Dix nef (19) pays du continent ont qualifié un seul athlète. Il s’agit de la Zambie, Seychelles, Angola, Sénégal, Bénin, Burundi, Congo, Côte d’Ivoire, Cameroun, Gambie, Ghana, Kenya, Guinée Bissau, Libye, Niger, Mozambique, Madagascar, Mali et Maurice.
Il est à rappeler que lors des derniers Jeux Olympiques de Londres en 2012, aucun judoka africain n’a obtenu de médailles.
Le film « Good Luck Algeria » a été projeté pour la première fois en Algérie, jeudi soir au théâtre Romain de Guelma, en présence de son metteur en scène Farid Bentoumi et une assistance nombreuse.
Durant 90 mn, le film de Bentoumi a présenté un ensemble d’images positives de la communauté algérienne établie en France, des scènes reflétant les liens familiaux solides, la réussite dans la vie et l’attachement à la patrie, loin de tout cliché stéréotype.
Inscrit dans le cadre de la 8ème édition de la manifestation « Cinéma sous les étoiles » programmée pour le 16 et 17 juin en cours, à l’initiative de l’Institut français d’Annaba en coordination avec la direction locale de la culture et l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (OGEBC).
Le film projeté est inspiré d’une aventure vécue par le frère du réalisateur, l’athlète Noureddine Bentoumi, qui a représenté l’Algérie aux épreuves de ski alpin lors des Jeux Olympiques d’hiver à Turin (Italie) en 2006.
Le film, est une comédie qui relate l’histoire du jeune français d’origine algérienne Samir Zitouni, propriétaire, avec son ami d’enfance, Stéphane, d’une entreprise de fabrication de ski haute gamme et qui fait face à un grand problème, quand l’athlète qui devait présentait leur marque aux jeux olympiques d’hiver déclare forfait.
L’entreprise est alors menacée de faillite et les deux amis devaient absolument trouver une solution.
Dans l’impossibilité de trouver un quelconque soutien financier, Samir et son ami se lancent dans un pari fou.
Samir doit se présenter aux jeux d’hiver sous les couleurs de l’Algérie, son pays d’origine, lui l’amateur de ski, âgé de 40 ans, loin des pistes depuis une quinzaine d’années.
Samir (Sam) n’a jamais possédé un passeport algérien, mais se devait de se lancer dans ce pari impossible, pour son entreprise mais aussi pour son père qui a longtemps rêvé que son fils représente un jour dignement son pays d’origine.
Sam s’inscrit aux jeux d’hiver au nom de l’Algérie avec l’accord de la Fédération nationale de ski et sports de montagne, obtient son passeport algérien et foule le sol de ses ancêtres.
A la rencontre des ses oncles, ses cousins et sa grande famille, Samir renoue avec ses origines, se remémore les histoires de son père sur la terre, les champs d’oliviers et l’attachement à la terre…
La participation aux jeux d’hiver est devenue alors un défi plus qu’une idée pour Samir, qui porte désormais les espoirs de son père et de sa famille, mais aussi de son pays qui participe pour la première fois dans son histoire aux épreuves de ski et tous les Algériens, qui « guettaient » le résultat.
Après la projection du film, le metteur en scène Farid Bentoumi a souligné que la réalisation du film a demandé des années de préparation précisant que les scènes du film ont été tournées en France, en Belgique en Autriche, au Maroc et en Algérie.
De son côté, le directeur de l’Institut français d’ Annaba, David Queinnec a estimé que le transfert de la manifestation « Cinéma sous les étoiles » à Guelma dans un site idyllique, le théâtre Romain, est en mesure de donner « une seconde vie » à cet événement culturel dont les sept précédentes éditions ont été organisées à Annaba.
Au programme, cette soirée, de la manifestation « Cinéma sous les étoiles » la projection du film « Les Folles années du twist » produit en 1986 du metteur en scène franco-algérien Mohamed Zemmouri.
La corniche Stora, lieu emblématique de la ville de Skikda, s’est transformée durant les veillées de ramadhan en une fourmilière grouillant de vie et d’animation au grand bonheur des familles, notamment celles venues de certaines villes voisines.
Paradoxalement à la langueur diurne imprégnée à la ville par la chaleur et le jeûne, une vitalité singulière s’empare de la corniche de Stora dès la rupture du jeûne pour atteindre son paroxysme avec la fin des prières surérogatoires des Tarawih.
Des familles de Constantine à « l’assaut » de la corniche
Des familles au complet prennent d’assaut par dizaines, voire par centaines, la corniche pour surtout se laisser fouetter par la brise marine après une journée chaude et dure.
L’ouverture de l’autoroute Est-ouest a même amené les habitants des wilayas voisines, notamment Constantine et Guelma, à disputer cet espace de fraîcheur et d’animation aux skikdis.
Depuis le début de ramadhan 2016, Karima Nouaoui, de Constantine, assure s’être rendue à quatre reprises à la corniche de Stora en compagnie de son mari et leurs trois filles. Ils y rencontrent deux autres familles skikdies avec lesquelles ils passent une grande partie de la nuit sur la plage avant de prendre le S’hour puis repartir vers El Khroub (Constantine) vers les coups de 2h00 du matin. « Le trajet de retour nous prend à peine une heure et quart en empruntant l’autoroute », confie cette dame rencontrée en pleine causerie avec ses deux amies, anciennes copines de l’université.
Pour Constantine, Skikda est la plus proche ville côtière, note Karim (28 ans) qui affirme s’y rendre avec sept des amis originaires tous de la ville d’Ain Smara depuis le début de ramadhan pour des bains de minuit à Stora. L’autoroute, assure Karim tout sourire, « permet un gain important de temps que nous exploitons à profiter des plaisirs de la mer, de rentrer à temps, faire une petit somme et entamer de bonne humeur une nouvelle journée de jeûne et de labeur ».
Le long des trois kilomètres de plage de Stora qui s’étend jusqu’au port de plaisance, les familles se baladent et se reposent sur le sable, entourées de leurs enfants en face de la grande bleue fuyant la chaleur des maisons.
La sécurité des lieux favorise l’engouement pour la corniche
Les multiples commerces parsemant ce front de mer et qui lèvent rideau dès la rupture du jeûne proposent des glaces et boissons rafraîchissantes très prisées après une longue journée torride de jeûne. Riadh Souamesse, 45 ans, tient un de ces commerces pignon sur rue. Il affirme rompre le jeûne dans son commerce, question de satisfaire ses clients dont certains ne lui laissent même pas le temps de vider son assiette de chorba f’rik, relève-t-il tout sourire.
Proposés à des prix compétitifs, ses glaces, sorbets, crèmes glacées et boissons déclinées en de multiples saveurs font le petit bonheur des habitués de Sotra.
La sécurité règne sur la Corniche de Stora avec la présence parfois visible, et souvent discrète, des agents de police. Moussa 25 ans, policier en civil, veille au grain sur les lieux depuis le début de ramadhan. Cela, confie-t-il, ne l’empêche pas pour autant de jouir de la fraîcheur de la brise marine.
Pendant que la corniche de Stora s’anime toute la nuit, le centre-ville de Skikda avec son avenue des arcades prend l’allure d’une cité abandonnée au point que beaucoup se demandent ce qu’aurait été Skikda sans sa corniche Stora.