Ce lundi 5 juin, quelques milliers d'étudiants ont organisé une "marche contre la corruption" en simultané à Bratislava et Košice, les deux grandes villes de Slovaquie. Leurs compatriotes établis à Prague - la capitale tchèque - ont manifesté au même moment devant l'ambassade slovaque.
Rendez-vous était donné à 17h par Dávid Straka et Karolína Farská, deux lycéens déjà à l'initiative de la première "grande marche contre la corruption" organisée le 18 avril à Bratislava. Cette . . .
Comprendre l'Europe centrale pour 6€/mois Je m'abonne Je me connecte
Brouillard sur la Manche et l’Atlantique, l’Europe est isolée. Après le Brexit et l’élection de Donald Trump, les alliés anglo-américains du vieux continent, ceux qui l’ont sauvé à deux reprises de l’impérialisme allemand et qui, depuis, garantissent sa sécurité et donc sa prospérité, ont baissé le rideau de fer et se réfugie désormais dans un splendide isolement. Angela Merkel l’a reconnu officiellement, dimanche 28 mai, après deux réunions houleuses (sommet de l’OTAN, à Bruxelles, et G7 à Taormina, en Italie) au cours desquels le président américain a donné toute sa mesure.
« Les temps où nous pouvions totalement nous reposer sur d’autres sont en partie révolus. Je l’ai vécu ces derniers jours », a-t-elle lancé. « Bien sûr, nous devons rester amis avec les États-Unis, le Royaume-Uni, en bons voisins, là où cela est possible, ainsi qu’avec la Russie. Mais nous devons le savoir : nous devons lutter nous-mêmes, en tant qu’Européens, pour notre avenir et notre destin », a insisté la chancelière allemande, ce qui implique que l’Europe devienne « un acteur qui s’engage à l’international », comme elle l’a précisé deux jours plus tard. Des mots qui font échos à ceux de Gérard Araud, l’ambassadeur de France à Washington qui, le jour même de la victoire de Trump, a tweeté : « Après le Brexit et cette élection, tout est désormais possible. Un monde s’effondre devant nos yeux. Un vertige ». Si les autorités politiques hexagonales, que ce soit sous l’administration de François Hollande ou celle d’Emmanuel Macron, ont évité d’étaler au grand jour leur désarroi, elles ne cachaient pas en privé leurs inquiétudes qui se sont concrétisées lors de la tournée européenne de Donald Trump. Le quotidien américain New York Times, en titrant au lendemain de la sortie de Merkel : « un potentiel tournant sismique » (« a potentially seismic shift ») ne s’est pas trompé sur l’importance des mots de la chancelière, Berlin étant l’un des plus fidèles alliés des États-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Que ce soit sur le plan des valeurs, de la défense, de la politique commerciale ou du climat, après la dénonciation de l’accord de Paris, jamais le fossé transatlantique n’a été aussi grand, Washington se montrant même infiniment plus accorte avec l’Arabie Saoudite qu’avec ses alliés européens. Certes tout n’est pas faux dans les critiques de Donald Trump, en particulier lorsqu’en s’en prend aux monstrueux excédents commerciaux allemands (« bad, very bad », a-t-il dit la semaine dernière), qui sont un problème grave pour l’Europe elle-même. Mais sa volonté de faire prévaloir à tout prix ce qu’il perçoit comme les intérêts américains menace l’équilibre du monde, privé de son gendarme à l’heure où la Russie a renoué avec ses pulsions impériales et où le terrorisme islamique menace les démocraties, et de l’occident en particulier, orphelin du leadership et du parapluie militaire américain.
Face à ce vide planétaire, il y a donc une place à prendre. Aucun pays européen seul ne pouvant même imaginer jouer ce rôle, l’Union peut y prétendre. Première puissance économique et commerciale du monde, première pourvoyeuse d’aide au développement, exportatrice de normes et de valeurs, espace de paix, de prospérité et de solidarité (elle concentre la moitié des dépenses sociales de la planète), elle n’est néanmoins pas en mesure de le faire dans l’immédiat, faute de compétences régaliennes notamment dans les domaines de la défense, de la politique étrangère ou de la sécurité intérieure : cette confédération inachevée d’Etats n’a pas les moyens de son leadership. C’est exactement ce qu’a voulu dire la chancelière : si l’Union n’accélère pas son intégration, elle sera vouée à être le jouet des évènements, la puissance ne se résumant à la signature d’accords commerciaux. Elle prépare donc son opinion publique à un tournant majeur dans sa politique européenne : le temps des réticences, notamment alimentées par la peur fantasmée de payer pour les autres, est terminé. Berlin est prête à aller plus loin.
Cette nouvelle donne valide la campagne d’Emmanuel Macron. Le jeune chef de l’État a, en effet, fait de l’approfondissement de l’intégration européenne l’alpha et l’omega de son action : remettre la France sur les rails de la croissance économique pour lui permettre de relancer l’Union. Même si l’Allemagne doute encore de la parole française, elle n’a d’autres choix que de la croire et de l’encourager. Merkel a ainsi souhaité, dimanche, le succès d’Emmanuel Macron en promettant de lui donner un coup de pouce : « Là où l’Allemagne peut aider, elle aidera, parce que l’Allemagne ne peut aller bien que si l’Europe va bien ». Le message est clair : si Paris maintient le cap de la réforme, ce qui devrait être facilité par la bonne conjoncture économique, Berlin répondra présent. Reste à savoir ce qu’elle entend précisément par « aide » : ira-t-elle jusqu’à relancer ses investissements publics et encourager les hausses salariales afin de réduire le déséquilibre de sa balance des paiements afin de donner de l’air à ses partenaires ? Même si elle a déjà décidé d’augmenter son effort de défense afin d’atteindre à terme le plancher de 2 % du PIB (1,2 % actuellement), on peut avoir quelques doutes, du moins tant que Wolfgang Schäuble, l’inflexible ministre des Finances, sera en poste. Il faudra attendre la formation du futur gouvernement, après les élections législatives de septembre, pour y voir plus clair.
Petit à petit, c’est donc un nouvel ordre européen qui se met en place. La percée des partis démagogues a été stoppée après le Brexit, les Français ont dit non au « Frexit » en élisant le plus européen des candidats, Angela Merkel est enfin sortie de son attentisme, le couple franco-allemand est remis d’aplomb et les Européens prennent conscience des dangers de l’immobilisme. Les chantiers sont nombreux et urgents : achèvement de la zone euro (lire ci-contre), mise en place d’une défense européenne (sans doute d’abord industrielle et franco-allemande) et d’une politique commune d’asile et d’immigration, développement de la sécurité intérieure pour lutter contre le terrorisme, remise à plat de l’architecture de l’Union pensée pour empêcher l’émergence de tout leadership... Au fond, on a presque envie de dire : merci, M. Trump !
N.B.: version longue de mon analyse parue le 1er juin.
REUTERS/Nacho Doce
L’euro a résisté à la crise de 2010-2012, mais à quel prix ! Une récession économique prolongée, des politiques d’austérité sans précédent appliquées à la Grèce, au Portugal, à l’Irlande, à Chypre et à l’Espagne en échange d’une aide financière. Pour faire face à ce tsunami venu des États-Unis qui a déstabilisé la monnaie unique, les Européens ont dû bricoler dans l’urgence afin de renforcer les fondations de leur maison commune. La Commission européenne estime qu’il y a urgence à achever les travaux avant la prochaine crise : hier, elle a rendu publiques ses propositions sur « l’approfondissement de l’union économique et monétaire », un document de 48 pages qui tombe au meilleur moment politique : Brexit, isolationnisme américain, menaces russes, élection d’Emmanuel Macron. Voici l’essentiel de ses propositions qu’elle souhaite voir adopter entre 2019 et 2025.
· L’Union bancaire et l’Union financière
La première urgence, d’ici à 2019, est d’achever « l’Union bancaire » afin de briser les derniers liens entre dettes bancaires et finances publiques, ces dernières ayant dû éponger les pertes des banques. Si, désormais, les principaux établissements sont placés sous la surveillance unique de la Banque centrale européenne et l’ordre de responsabilité en cas de faillite bancaire est précis (actionnaires, créanciers, déposants et seulement ensuite contribuables), deux éléments importants ne sont toujours pas en place à cause du refus allemand : le « système européen d’assurance des dépôts » (les fameux 100.000 € garantis aux déposants en cas de faillite) et le soutien budgétaire au « Fonds de résolution unique » (FRU)destiné à financer la restructuration des banques. Ce dernier est pour l’instant alimenté par le seul secteur bancaire et est donc insuffisant en cas de crise grave. L’exécutif européen milite pour que le Mécanisme européen de stabilité (MES,) un fonds doté d’une capacité d’emprunt de 700 milliards d’euros chargé d’aider les pays attaqués par les marchés, serve de garanti au FRU, ce qui lui donnerait une crédibilité sur les marchés qui lui fait défaut pour le moment. Après la défection britannique, Bruxelles estime tout aussi urgent de mettre en place une « union des marchés des capitaux » dans la zone euro afin de permettre aux acteurs économiques de se financer plus facilement sur les marchés au lieu de recourir (très difficilement en période de crise) aux emprunts bancaires.
· Le budget de la zone euro
La Commission est favorable à la création, d’ici à 2025, d’une « capacité budgétaire de la zone euro », financée par des recettes stables (une partie de l’impôt sur les sociétés ou de la TVA, par exemple), qui pourrait avoir trois fonctions : soit garantir le maintien du niveau d’investissement public en cas de ralentissement de la croissance, ce budget étant le premier à être coupé, soit abonder un « fonds de réassurance » des régimes nationaux d’assurance chômage afin de soulager les budgets en période de crise, soit, enfin, servir de caisse de secours aux Etats en cas de choc asymétrique. Elle pourrait avoir recours à l’emprunt, ce qui permettrait à la zone euro de disposer de l’équivalent des bons du Trésor américain, un « actif sans risque » au niveau européen. . Cette capacité budgétaire pourrait se transformer à terme en budget pur et simple, c’est-à-dire qu’il pourrait financer des politiques spécifiques à la zone euro même en dehors des crises. L’actuel budget à 27 serait maintenu, mais le versement des fonds régionaux aux pays de la zone euro serait conditionné au respect des engagements de politique économique.
· Les institutions de la zone euro
La Commission se dit persuadée qu’à terme l’euro deviendra la monnaie de toute l’Union. Une affirmation pour le moins étrange, alors que ni le Danemark ni la Suède ne rejoindront jamais la monnaie unique, pas plus que la Pologne, la Hongrie, la Tchéquie, la Bulgarie, la Roumanie et la Croatie à un horizon prévisible. Une pétition de principe qui lui évite de se prononcer sur sa propre légitimité à s’occuper des affaires de la zone euro puisqu’elle est composée d’un commissaire par État membre, ce qui signifie que 75 % de l’économie de la zone euro (Allemagne, France, Italie) n’est représenté que par 3 commissaires sur 28, des commissaires qui décident à la majorité simple… Elle reconnaît néanmoins qu’il y a un problème au niveau du Conseil des ministres des Finances (les 28), puisqu’il est la seule instance habilitée à adopter des textes contraignants même s’ils ne concernent que la zone euro, l’Eurogroupe (les 19) n’ayant aucune capacité juridique. Mais elle ne propose aucune solution.
En revanche, elle milite pour la création, à l’horizon 2025, d’un poste de ministre des finances de la zone euro en fusionnant les fonctions de président de l’Eurogroupe et de commissaire aux affaires économiques et monétaires qui serait chargé de représenter la zone euro au FMI. Une proposition ancienne, mais qui posera un problème aux grands pays peu soucieux de voir leur influence diluée au sein d’une Commission dans laquelle ils ne pèsent rien…
Un « Trésor de la zone euro » devrait être créé, Trésor qui assurerait la surveillance économique et budgétaire des Etats (rôle actuellement exercé par la Commission), serait chargé d’émettre de la dette publique et gérerait le MES, le tout sous l’autorité de l’Eurogroupe. La Commission se contente d’évoquer l’idée de créer un Fonds monétaire européen (intégrant le MES), une idée allemande, qui pourrait notamment restructurer d’autorité les dettes des Etats.
Un silence de taille : quasiment pas un mot le contrôle démocratique de la zone euro. Actuellement, ni la Commission, ni l’Eurogroupe n’ont de compte à rendre à une Assemblée démocratiquement élue. Bruxelles convient juste qu’il faut « renforcer la responsabilité démocratique » en « dialoguant » davantage avec le Parlement européen (limité aux seuls députés de la zone euro ? Pas un mot non plus), mais « dialoguer » n’est évidemment pas « décider ». Un trou noir inquiétant.
N.B.: version longue de mon article paru dans Libé le 1er juin
La UE debe mirar a América Latina como un activo estratégico y plantear su relación con esta región en términos que vayan más allá de lo comercial o lo diplomático, avanzando hacia una cooperación más estrecha en materia de seguridad y defensa.
Les rapports entre George Soros et Viktor Orbán se sont encore envenimés ces derniers jours, le premier accusant le second d'avoir bâti un "état mafieux" en Hongrie . . .
Comprendre l'Europe centrale pour 6€/mois Je m'abonne Je me connecte
Women protest against local government corruption, arrest of opposition leader in Al-Hoceima, Morocco on June 3, 2017. (Photo: REUTERS/Youssef Boudlal)
The kingdom of Morocco is not known for political activism or protests. Certainly not when compared to the Arab Spring uprisings that led to regime change in several of its North African neighbors. Yet in the last 2 weeks the traditionally stable Morocco has seen the largest popular protests and government backlash since the 2011 Arab Spring.
At the time of Arab Spring, Morocco’s king ceded some power to the elected government after some protests cropped up demanding an expansion of democracy. However the move has been largely symbolic without any meaningful change—the king retained a large amount of power and influence. King Mohammed VI, in power since 1999, is part of the Muslim world longest-ruling royal family. In addition, since 2011 Moroccan police have cracked down on protests to limit unrest and prevent similar revolutions to those in Egypt and Tunisia.
Tensions between police and activists in the northern city of Al-Hoceima have resurfaced, and spread, in the last several weeks. An opposition group called Hirak had been gathering support in criticizing the Makhzen—the king’s governing authority in the region—since a local fisherman was killed after a dispute with police. On May 26th, after a preacher criticized Hirak leader Nasser Zefzafi, protesters gathered in the streets and clashed with police. Police also issued a warrant for Zefzafi’s arrest, amidst signs from local residents posing the question to them, “Are you a government or a gang?”
Violence ensued as police used force to break up protests. The next day, May 27, authorities arrested 20 people in Al-Hoceima, charging them with “threatening national security.” Zefzafi, a well-known activist aided by large group of supporters, fled the city before he could be arrested.
However Zefzafi was tracked down and detained a few days later. On June 2nd, protests erupted again in Al-Hoceima. This time “several thousand people” gathered in the city’s main square, chanting “we are all Zefzafi” and “the people demand prisoners be freed.” Police quickly surrounded the group in an attempt to limit the number of people with access to the gathering. In the nearby town of Imzouren police fired water cannon to disperse hundreds of protesters who clashed with security forces.
On June 4th, police acted to disperse a women’s protest organized by Hirak. In addition to showing outrage over Zefzafi’s arrest, the group demanded action to address Makhzen (local government) abuse and corruption as well as the need for more jobs and improvements to regional infrastructure. Once again police surrounded the protesters, and pushed the leader of the event away from her supporters. “We go to sleep in fear, and we wake up in fear,” said Fatima Alghloubzari, 54 who tried to join the protest on Saturday. “We never imagined our city would become like this.”
Several articles on these events pointed out how rare political unrest is in Morocco (and how police presence at protests is usually significant). Perhaps this explains why, as Patrick Markey of Reuters points out, “the unrest around Al-Hoceima and the Rif region is testing nerves in a kingdom that presents itself as a model for stability and steady reform, as well as a safe haven for foreign investment in a region widely torn by militant violence.” Even limited protest can be dangerous in a country used to very little.
It certainly makes sense why the regional government (and, by extension, the monarchy) would want to quash the Al-Hoceima protests as quickly as possible. The Arab Spring showed how quickly such shows of displeasure can spread. But cracking down could produce the opposite of the intended effect by drawing even more to the people’s cause. Zefzafi’s arrest likely generated more attention to his cause than a peaceful protest would.
It’s still too early to see where this recent unrest will lead, but in a country relied on to be a stabilizing regional force, the Hirak movement is worth paying attention to.
The post Arab Spring Sequel? Unrest Grows in Morocco appeared first on Foreign Policy Blogs.
(Photo Credit: Mirza Ismail)
Yezidi leader Mirza Ismail describes how the situation is extremely dire for women and children on Mount Sinjar while the international community and global media outlets ignore it.
In recent days, media outlets across the world have been speaking about the ISIS massive car bomb near the German Embassy in Kabul, the ISIS car bomb outside an ice-cream shop in Baghdad, a priest who was kidnapped by ISIS in the Philippines and how Iraqi forces are confronting the ISIS-held neighborhoods in Western Mosul. However, there has been virtual silence regarding the present situation on Mount Sinjar.
According to Yazidi leader Mirza Ismail, the situation on Mount Sinjar has not improved since 2014. In fact, he claimed that the situation has even deteriorated. Nevertheless, he proclaimed: “The international media has not been covering the present situation on Mount Sinjar I think because the Yezidi fighting forces and the Shiite Popular Mobilization Force made the decision to start fighting against ISIS terrorism and to liberate the Yezidi region of Sinjar as well as the rest of Iraq from ISIS.” He claimed that if other groups were doing the fighting, they would have covered it.
New mass grave found on Mount Sinjar (Photo Credit: Mirza Ismail)
“For the last 7 days, the Iraqi Popular Mobilization Forces and the Yezidi fighters have taken control of all the Yezidi villages on the southern side of Mount Sinjar,” he related. “The Iraqi government has provided many Yezidi fighters with different types of weapons to defend the Yezidi region of Mount Sinjar. The Joint Forces have discovered several new Yezidi mass graves nearby every village on the southern side of the mountain. According to my colleagues, the numbers of mass-graves found in Yezidis’ villages south of Mount Sinjar are 10 so far.”
According to Ismail, the situation for Yezidi civilians on Mount Sinjar is still very dire:
“They lack everything that is needed for daily life, such as food, clean drinking water, doctors, healthcare, hospitals and education for the children. There is a lack of schools and teachers. There are a few tent schools for some children but not enough for all children there. In the villages north of the mountain, the children have difficulty getting to school because of the lack of transportation, as the government has not provided it. The children lack school supplies, good food, clean drinking water, winter clothing, health care, etc. Our organization and many others are trying to help the children the best that we can but the needs are larger than the capacity of NGOs. The conditions in the shelters are very bad as the civilians still cannot go back to their villages because many of the houses were destroyed by ISIS and booby-trapped, a reality that has killed many young Yezidis.”
Yezidi female fighter (Photo Credit: Mirza Ismail)
Ismail stressed that the plight of the Yezidi women is especially difficult for while most of Iraq has been liberated, most of the Yezidi women are still enslaved by ISIS:
“The Yezidis on Mount Sinjar believe most of their women and children were transferred outside of Iraq when ISIS saw they would be defeated. On the other hand, many Yezidi women have picked up arms and defended the region but they lack the proper training and weapons, which the Yezidis have been asking for a long time. Unfortunately, nobody has bothered to help yet. Sadly, the international community finds it very hard to give some arms to an ancient and indigenous Yezidi nation seeking self-defense and they find it much easier to sell high-tech weapons to Saudi Arabia, Qatar and other Islamic countries, who use them to kill innocents such as the Yezidis.”
Despite all of these recent developments, the United States, Israel, Canada and the international community at large has not responded to what is happening on Mount Sinjar. Ismail claims that this is for political reasons. Nevertheless, Ismail argues that even if it is not politically correct to say so, he believes that “the only solution for the Yezidis and Chaldo-Assyrian Christians to survive as a people with human dignity is to have an autonomous region in Sinjar and Nineveh under international protection” and he hopes that the international community will recognize this sooner rather than later.
The post Yezidi Leader: “The World Ignores the Plight of our People on Mount Sinjar” appeared first on Foreign Policy Blogs.