Monseigneur Michael Crotty, Nonce apostolique au Burkina Faso a été reçu en audience par Naaba Saga, chef d'Issouka le mardi 14 février 2023. Cette visite d'amitié et de courtoisie du nonce s'est faite en présence de plusieurs autorités coutumières et des représentants de l'église catholique.
‘‘ Yelb nè waogo ye'' qui signifie en langue mooré, soyez les bienvenues. C'est par ce message musical traditionnel véhiculant le charme culturel du terroir que le célèbre violoniste de la ville de Koudougou, Siby Zongo, s'est vu confié la lourde charge d'accueillir l'illustre hôte du jour.
Dehors soufflait le vent de l'harmatan en ce matin du 14 février sur Issouka avec un temps plutôt frais. Sur le parvis du palais Maasmè, une bonne présence de la population et notamment des chefs traditionnels de l'association Songnaam, ainsi que les chrétiens de la paroisse de Moukassa. Il est 10h45 lorsque monseigneur Crotty, ambassadeur du Vatican au Burkina Faso, franchissait le seuil du palais royal d'Issouka. Il est accueilli avec tous les honneurs dus à son rang pendant que le drapeau du Vatican, le plus petit pays mais très influent Etat du monde, flottait sur le fronton du musée Rayimi. C'est un prélat très souriant qui est accueilli et introduit dans la salle d'audience du palais de Maasmè.
L'entrée de sa Majesté, Naaba Saaga dans la salle engage le début des échanges avec monseigneur Crotty. Ainsi l'audience toute traditionnelle débute d'abord par l'eau de l'étranger et le zoom koom (boisson de mil écrasé que le Mooaga offre à tout visiteur pour lui montrer que sa visite est très appréciée). Puis s'ensuivent les salutations et les échanges. Tout se passe dans la langue mooré qui est traduite en français pour l'honorable visiteur.
Les deux parlent de paix pour le pays, grand vœux du Pape et grand désir de Naaba Saaga. Un coq blanc immaculé est offert à Mgr Crotty, symbole de la sincérité et de la joie des ancêtres d'Issouka qui bénissent et protègent cette visite qui les honore. Le cadeau en retour du visiteur du jour a été toutes les bénédictions au nom du Saint père au chef d'Issouka et aux différentes délégations présentes à cette audience. Le chef se retire et la visite du musée Rayimi peut commencer sous le guide de Patrick Rossi, le conservateur.
Cette visite a permis à l'ambassadeur prélat de parcourir et découvrir avec joie les différents compartiments du musée contenant une grande richesse historique et traditionnelle. Il est captivé, entre autres, par les images qui retracent l'arrivée des premiers pères blancs missionnaires d'Afrique qui s'installent à Réo en 1912 et y construisent leur premier presbytère. L'histoire précise que dans les années qui ont suivi, des relations tendues avec la population ont amené sa destruction. Il est reconstruit en 1916 et à cette date débute la construction d'une église.
Le nonce découvre alors que les missionnaires viennent s'installer à Koudougou en 1923 et en 1954 Mgr Joseph Bretaut sera sacré premier évêque de Koudougou. La suite de la visite du musée a permis à l'ambassadeur du Pape François de voir la salle consacrée aux personnes qui ont marqué le quartier dont les habits sacerdotaux de feu l'abbé Denis Yaméogo, premier prêtre d'Issouka. Il a aussi grandement apprécié la terrasse du palais avec les statues rappelant ainsi le Saint Pierre de Rome, la salle des rois avec les portraits des rois et chefs qui ont marqué l'histoire du Burkina.
Pour immortaliser son passage à Issouka, il a planté et béni un manguier qui gardera pour les petits enfants le souvenir de l'amitié exprimée ce jour entre le plus petit quartier de la ville de Koudougou et le plus petit Etat du monde, le Vatican. A noter que son Éminence, le cardinal Philippe Ouédraogo, le 28 décembre 2018 lors de sa visite au palais avait également planté un manguier qui porte aujourd'hui des fleurs.
« L'amitié entre les personnes, les cultures et les diverses réalités est toujours importante. Et c'est aussi une responsabilité pour moi de porter l'amitié du Saint Père à tout le monde », a laissé entendre l'ambassadeur du chef de l'Église catholique, le Pape François.
Son hôte du jour, Naaba Saga, pour sa part, n'a pas manqué de témoigner sa profonde joie lui qui fut juveniste camillien dans les années 70, de recevoir le représentant du Saint Père le Pape François, à Issouka. Pour le chef d'Issouka, au regard de la situation que le Burkina Faso traverse, aucune piste pouvant ramener la paix n'est à occulter : « Il faut tout pour refaire la beauté de ce monde. Il faut des actions et des prières ».
C'est dans ce sens, estime-t-il, qu'il a invité le nonce afin qu'il vienne bénir la terre de Koudougou et tout le Burkina Faso. « Ce que nous désirons tous, c'est la paix, c'est la santé ; et ce que nous connaissons aujourd'hui comme larmes, comme cris, comme peurs disparaissent », a souhaité Naaba Saaga.
Monseigneur Michael Crotty était accompagné par le secrétaire de la Nonciature, Abbé Boya Johny. Avant de quitter Issouka après un partage de repas, il a béni toutes les délégations présentes, Koudougou et le pays au nom du Saint Père. Dans le livre d'or il a écrit ceci : « Merci à tous et d'abord à Naaba Saaga pour m'avoir accueilli ici aujourd'hui. Je rends grâce à Dieu pour votre hospitalité. Avec mes bénédictions…. »
Monseigneur Mickael Crotty est né à Mallow, en Irlande en mars 1970. Docteur en histoire de l'Église, il a été successivement secrétaire de la nonciature apostolique au Kenya, au Canada, en Irak et en Jordanie de 2001 à 2009. Monseigneur Crotty a travaillé pendant huit ans soit de 2009 à 2017 au secrétariat d'Etat du Vatican. Il est nonce auprès du Burkina Faso depuis le 1er février 2020.
Prince Omar
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Dans le cadre du projet d'appui à la résilience socio-économique et à l'autonomisation des jeunes femmes et hommes de la province du Sanmatenga, l'ONG Oxfam a procédé à la clôture de la formation de treize femmes et deux hommes à Loumbila, dans la région du Plateau-central. C'était une formation de quarante jours financée par la coopération belge. La cérémonie de clôture a lieu ce vendredi 17 février 2023 à Loumbila.
Contribuer au renforcement de la cohésion sociale et de la prévention des conflits dans la province du Sanmatenga, c'est l'objectif de cette formation en tissage et teinture. Il s'agit de favoriser la résilience économique et la participation des jeunes femmes et hommes dans les instances de prise de décision.
Pour le responsable programme Construction of action de la résilience, action humanitaire (RP/CRHH) à Oxfam, Séverin Wangré, ce contexte fragile affecte particulièrement les jeunes, mais aussi les femmes, plus vulnérables dans la société burkinabè du point de vue de l'accès limité à la propriété foncière, au crédit et aux intrants agricoles, et à la faible représentation dans les structures décisionnelles.
« Cette formation qui vient de s'achever, nous en sommes convaincus, vous a fourni les outils, les bonnes pratiques et apprentissages nécessaires pour vous permettre d'exercer convenablement et de façon autonome, les métiers de tissage et de teinture », a laissé entendre Séverin Wangré.
A en croire le formateur Michel Ouoba, c'est une satisfaction totale car au sortir de cette séance, tous sont désormais aptes à tisser n'importe quel pagne traditionnel. « Nous avons eu quarante jours de formation en tissage et teinture. La première étape était d'abord le tissage du pagne Faso danfani pendant trente jours. Pour le besoin de la formation, nous avons divisé l'équipe en trois groupes et chaque équipe était dirigée par quelqu'un qui assurait la bonne marche de la formation. Après cela, les dix derniers jours étaient consacrés à la formation en teinture sur le fil Faso danfani et le koko donda », a expliqué Michel Ouoba.
Les bénéficiaires ont par ailleurs reçu une formation en marketing et gestion et une formation en fabrication de savon liquide. Ils se disent prêts désormais à produire n'importe quel pagne avec motifs qu'on leur demandera. Ils remercient l'ONG Oxfam pour l'initiative. « Je viens de Kaya. Nous sommes ici depuis quarante jours. Depuis notre arrivée nous avons eu droit à un accueil chaleureux et le formateur nous a vraiment pris comme ses sœurs et nous a bien formées. Après cette formation, je ne vois pas de pagne traditionnel que je ne peux pas réaliser et cela sans aucune aide », a rassuré Rasmata Ouédraogo, une des bénéficiaires.
Pour la chargée de projet de l'ONG Oxfam, Patricia Zongo, les aptitudes, les connaissances et les compétences acquises pendant la formation sur les métiers de tissage et de teinture vont permettre de faire de ce métier une véritable activité génératrice de revenus. Chacune des bénéficiaires a reçu un métier à tisser comme cadeau.
Carine DARAMKOUM
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Le ministère de l'Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité (MATDS) a organisé la conférence annuelle des chefs de circonscription administrative (CCA), ce 17 février 2023 au sein de la mairie de Ouagadougou. Cette rencontre s'articule autour du thème : « Organisation générale de la sécurité nationale et conduite des délégations spéciales : place et rôle des chefs de circonscription administrative ».
Il s'est agi de traduire les missions et priorités de la transition aux chefs de circonscription administrative qui doivent en assurer le suivi et la bonne mise en œuvre dans leur ressort territorial. Concrètement, il est question d'inviter les CCA au respect des valeurs et des principes de la transition. Aussi, de les engager dans la mobilisation des communautés locales. Puis, de les instruire à prendre les mesures utiles au retour des populations dans les localités libérées en collaboration avec les autres acteurs. Egalement, d'encourager les CCA, en particulier ceux des zones à fort défi sécuritaire. Enfin, de les interpeller sur leur conduite dans la gestion des collectivités territoriales. C'est le ministre de l'administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, le colonel Boukary Zoungrana, qui a présidé cette conférence annuelle.
« C'est un cadre d'échange qui permet à ces chefs de circonscription administrative de voir dans quelle mesure, ils peuvent remplir leurs missions pour la satisfaction des populations pour lesquelles ils ont été placés dans les différentes circonscriptions. La conférence a abordé la question de la politique de sécurité nationale qui est en cours d'adoption. Cette politique de sécurité nationale a été élaborée en 2017 et a connu plusieurs étapes successives. Jusqu'à présent, elle est dans le circuit d'adoption. Il y a eu également une présentation sur le rôle du chef de circonscription administrative afin qu'on puisse se rappeler des erreurs qui ont été commises par les anciens ou par ceux qui y sont présentement à travers les inspections et les contrôles. Cela va permettre qu'on ne commette pas les mêmes erreurs » a notifié le colonel Boukary Zoungrana.
Les trois grandes ruptures
Cette rencontre a été ponctuée par deux communications à savoir : la présentation sur la conduite des délégations spéciales et celle sur l'organisation générale de la sécurité nationale. L'un des communicants a été le colonel-major Ousmane Traoré. Il a affirmé qu'il y a « un changement de paradigme dans le cadre de la gouvernance sécuritaire. Ce changement de paradigme a été insufflé après trois grandes ruptures au Burkina Faso. Il s'agit de l'insurrection populaire en 2014 qui a mis à nu certaines vulnérabilités de notre gouvernance. Nous avons aussi eu la crise du terrorisme qui s'est installée dans le Sahel et qui est devenue un phénomène endogène au Burkina Faso. La gestion de cette crise a également mise à nu certaines vulnérabilités et a invalidé des paradigmes et des concepts que nous avions dans le cadre de notre sécurité. Nous avons eu la dernière rupture qui est la crise à covid-19. Elle a aussi invalidé des paradigmes avec la fermeture des frontières et le ralentissement de l'activité économique » a-t-il relaté.
Il faut noter que les participants à cette conférence annuelle sont des gouverneurs de région, des hauts commissaires de province et des préfets de département. Des responsables des forces de défense et de sécurité y ont également pris part.
SB
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La conférence publique des étudiants de la deuxième promotion du « master spécialisé en management des structures de santé », de l'Ecole burkinabè des affaires s'est tenue dans la soirée du jeudi 16 février 2023. Organisée en collaboration avec la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso, cette conférence publique s'est penchée sur la contribution du marketing de santé dans l'amélioration des structures et services de santé au Burkina Faso.
Le master spécialisé en management des structures de santé est une nouvelle filière de formation de l'Ecole burkinabè des affaires (EBA). En collaboration avec la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso (CCI-BF) et Toulouse Business School (TBs), ce master vise à associer aux compétences techniques, scientifiques ou de gestion, des connaissances et savoir-faire dans toutes les dimensions du management appliqué aux entreprises de santé. Le programme prévoit l'organisation de conférences en groupe de 5 à 6 étudiants sur les thématiques choisies en collaboration avec l'équipe du master.
C'est dans cette lancée que s'est tenue cette conférence publique sur le marketing de santé organisé par les étudiants de la deuxième promotion. « Quel marketing pour sauver les structures de santé au Burkina Faso ? », c'est le thème choisi pour les échanges. Selon les organisateurs, il s'agit d'attirer l'attention et faire prendre conscience aux apprenants et aux participants, de la nécessité de développer le marketing de santé pour la croissance et la pérennité des structures de santé, qu'elles soient publiques ou privées. Il s'agit aussi de poser les bases d'une réflexion sur les types de marketing à faire, tout en respectant les règles de la déontologie de ce secteur particulier qu'est la santé.
Nina Astrid Ouédraogo est Pr agrégée en radiologie à l'université Joseph Ki-Zerbo et apprenante à ce master en management des structures de santé et par ailleurs membre du comité d'organisation. Pour elle, c'est une conférence imposée, un exercice au cours duquel les apprenants doivent mettre en pratique ce qu'ils ont appris au cours des deux ans de formation. C'est-à-dire, savoir monter un projet, rechercher des partenaires, des financements et l'organiser de bout en bout.
Pour ce faire, trois panélistes se sont entretenus avec les participants sur les aspects du marketing de santé. Romaric Sawadogo, spécialiste en marketing a conduit les échanges sur le marketing de santé, le Pr Charlemagne Ouédraogo, gynécologue obstétricien et ancien ministre de la santé est revenu sur les règles qui régissent la communication dans le domaine de la santé. Dr Nicole Komboïgo, directrice de la clinique Frany est venue partager son expérience avec les participants. Une conférence publique qui a eu pour marraine, Gisèle Gumedzoé/Ouédraogo, directrice générale de Coris Bank International et modérée par Bintou Diallo, présidente du comité directeur Afrika Tomorrow.
Prenant la parole, Marou Zoungrana, représentant Issaka Kargougou, directeur général de la CCCI-BF, a tout d'abord rappelé que l'Ecole burkinabè des affaires (EBA) est l'une des écoles de la CCI-BF, avec pour ambition de mettre au service de l'économie nationale, des ressources humaines compétentes et suffisantes en qualité et en quantité, capables de gérer les structures de santé.
« Le secteur de la santé est un élément constitutif de la dynamique de développement économique et social de tout pays. Il est donc important de former les futurs leaders de ce secteur pour les aider à relever les défis futurs y relatifs. Le développement des structures sanitaires, la multiplication des contraintes économiques et réglementaires imposent donc aux acteurs de comprendre l'environnement externe et de maîtriser les mécanismes internes de management et de gestion des structures de santé », a déclaré, le représentant du directeur général de la CCI-BF.
Romaric Sawadogo confie que l'expérience patient (client) fait beaucoup défaut dans les structures de santé au Burkina Faso. « Tout ce qui touche vos clients ou à un système d'organisation, peut toucher aussi le marketing et les structures de santé ne sont pas en reste. Ils doivent intégrer le marketing. Il faut nuancer, le marketing ce n'est pas que la publicité. Il y a des composantes que nous avons détaillées au cours de l'exposé et nous espérons que les participants ont pu tirer le meilleur », souligne-t-il.
« Le client-patient est maintenant plus informé et donc plus exigeant sur la qualité et le résultat des soins. C'est pourquoi, tous les enjeux des structures de santé publiques comme privées doivent se recentrer sur les besoins du patient. Le marketing est plus que jamais un vecteur d'adaptation et d'évolution de l'offre de santé au Burkina Faso, bien sûr dans le respect strict de la loi. Placer le patient, le malade au cœur de la structure de soins à travers une offre différenciée, un parcours patient attractif et un personnel engagé », a-t-il conseillé lors de son intervention.
Le Pr Charlemagne Ouédraogo s'est penché sur la législation en matière de marketing médical, notamment comment communiquer pour partager l'offre de services d'une clinique privée ou d'un établissement sanitaire privé. Il s'est aussi attelé sur les enjeux et l'état des lieux du marketing de santé au Burkina Faso. « Il y a un cadre règlementaire qui régit le marketing médical au Burkina Faso notamment le code de santé publique, la loi portant création des établissements privés de santé, le code de déontologie médicale. Ce sont un certain nombre d'outils juridiques qui permettent d'encadrer la communication en matière de marketing médical. Et tout établissement sanitaire privé au Burkina Faso se doit de respecter cette réglementation afin de ne pas être en porte-à-faux avec la loi », explique-t-il.
Le Pr Charlemagne Ouédraogo reconnaît que les textes sont certes, contraignants mais cela n'empêchent pas la promotion des activités des cliniques privées. « Il est important que le marketing ne fasse pas la promotion des services qui ne sont pas de qualité ou qui n'existent pas. Il faut respecter la déontologie médicale », a-t-il précisé.
Mamadou ZONGO
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L'Ecole burkinabè des affaires (EBA) a tenu, dans la soirée de ce jeudi 16 février 2023 à Ouagadougou, sa 4e conférence publique au profit de ses étudiants de la 2e promotion du Master, spécialisé en management de la supply chain et des achats. Une conférence publique qui s'est penchée sur le thème « Les défis de l'optimisation de la gestion des approvisionnements des mines par la mise en œuvre du stock en consignation ».
L'objectif général de cette conférence publique, c'est de permettre aux participants de prendre connaissance du fonctionnement du stock en consignation dans son ensemble. De façon précise, il a été question d'élucider le concept de stock en consignation, de prendre connaissance de son principe de fonctionnement, de mettre en exergue les avantages et les inconvénients du stock en consignation, de relever les difficultés et de proposer les pistes de solutions pour y remédier.
Cette conférence, s'inscrit, selon le chargé de la mobilisation et communication, Jean Bassinga, dans un cadre pédagogique permettant à nos étudiants d'aborder une question d'actualité et de comprendre un aspect de leur domaine de formation et d'offrir de la main d'œuvre de qualité aux entreprises.
Pour l'analyste inventaire et approvisionnement, Yves H. Yago, les stocks en consignation, sont très importants dans les mines et sont parfois un goulot d'étranglement dans l'évolution des mines. « Aujourd'hui dans la plupart des mines au Burkina, la consignation est le mode de gestion des inventaires qui est de plus en plus utilisé. Ces étudiants sont des futurs cadres et ils iront sur les mines ou dans les entreprises, et il est donc important qu'ils puissent savoir comment mettre en place un bon système qui permettra d'aider les entreprises à aller de l'avant », a-t-il expliqué. Parlant toujours du stock en consignation, l'analyste a rappelé que c'est un stock que les entreprises peuvent avoir dans leurs entrepôts, mais qu'elles ne paient que lorsqu'elles l'ont consommé.
Le directeur de la formation professionnelle à la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso (CCI-BF), Herman Garé, a par ailleurs rappelé que l'EBA est une école mise en place par la CCI-BF, en collaboration avec Toulouse Business school et tous les acteurs travaillant dans le domaine de la Supply chain et des achats. Cette conférence publique est de ce fait un module, précise-t-il, parce qu'ils seront évalués sur leurs capacités à réunir les panélistes de haut niveau, sur leurs capacités d'organisation et d'identifier un thème d'actualité et qui intéresse le public. « Car c'est ce que nous recherchons au niveau des personnes que nous formons pour que demain nous puissions mettre à la disposition de l'économie burkinabè des ressources humaines qualifiées et l'objectif de la CCI-BF qui fait la promotion du secteur privé à travers la mise à disposition des ressources humaines de qualité et en nombre suffisant », a laissé entendre le directeur de la formation professionnelle.
Yvette Zongo
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(Ouagadougou, 17 février 2023). Le Président de la Transition, Chef de l'Etat, le Capitaine Ibrahim TRAORE a rencontré ce jeudi les gouverneurs des 13 régions du Burkina Faso.
Avec ses représentants au niveau régional, le Chef de l'Etat a échangé sur la nouvelle dynamique de reconquête du territoire national et donner des orientations à cet effet.
Les gouverneurs de régions ont salué cette nouvelle dynamique imprimée par le Capitaine Ibrahim TRAORE, qui a déjà permis d'engranger des résultats probants sur le terrain. Ils se sont engagés à jouer leur partition dans cette guerre contre les groupes armés terroristes.
Direction de la communication de la Présidence du Faso
« Commerce et transformation des produits locaux : quelle dynamique pour une croissance inclusive ? », c'est sur cette thématique que s'est tenue le premier symposium national sur le commerce. Ce cadre d'échanges qui a duré une journée a eu lieu le jeudi 16 février 2023. Il a été a été organisé par le ministère du Développement industriel, du commerce, de l'artisanat et des petites et moyennes entreprises, en partenariat avec la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso (CCI-BF).
Apporter des réponses durables aux préoccupations du commerce et favoriser le dialogue entre le secteur public et le secteur privé en vue de dégager des reformes et des actions d'appui à même d'accroître significativement les performances du secteur du commerce au Burkina Faso. Ce sont, entre autres, les objectifs que s'était fixé le symposium.
Cette grande rencontre était placée sous le haut patronage du Premier ministre. Elle a permis de favoriser le dialogue entre le secteur public et le secteur privé en vue de dégager des reformes et des actions d'appui à même d'augmenter significativement les performances du secteur du commerce au Burkina Faso. Les participants ont pu échanger sur les grandes préoccupations du secteur privé, notamment le respect de la réglementation sur le commerce et la concurrence ; l'exigence de la préférence locale dans la commande publique (denrées alimentaires, tenues scolaires, etc.) ; le renforcement du soutien aux initiatives de transformation locale…
Le symposium a donné l'opportunité de mener des réflexions fécondes autour des préoccupations majeures du secteur du commerce, a résumé le président de la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso, Mahamadi Savadogo. « Pour nous, représentants de la communauté des affaires et majoritairement commerçants, ce symposium représente avant tout une expression manifeste de l'engagement du gouvernement à lever les contraintes de l'émergence du secteur du commerce dans notre pays », a-t-il déclaré lors de l'ouverture du symposium.
Lors de la cérémonie d'ouverture, le ministre en charge du commerce, Serge Poda, représentant le Premier ministre, a estimé dans son discours que l'intelligence collective dans la recherche de solutions aux difficultés rencontrées par le secteur privé, passe nécessairement par ce cadre de réflexion inclusif qui réunit toutes les parties prenantes et permet de trouver des réponses idoines pour la dynamisation de l'économie nationale. Il a enfin exhorté les participants à mener des échanges constructifs et fructueux, tout en plaçant les intérêts de la nation au centre des résultats du symposium.
Charles Eugène Nabolé, conseiller technique au ministère du Commerce, qui a représenté le ministre à la clôture du symposium, a pour sa part précisé que ce cadre d'échanges était nécessaire au regard des défis qui se posent au Burkina Faso, notamment en cette période de crise sécuritaire doublée d'une crise alimentaire.
Avant de se quitter au terme des travaux, les participants ont formulé des recommandations destinées au secteur privé et au gouvernement. Ces recommandations devraient permettre de répondre aux préoccupations du secteur privé en vue de dynamiser l'économie nationale.
« Le gouvernement a pris l'engagement de donner une suite favorable à ces recommandations formulées. Il y aura des groupes thématiques qui seront mis en place pour évaluer la mise en œuvre de ces recommandations d'ici le prochain symposium » a promis le conseiller technique du ministre du commerce, Charles Eugène Nabolé.
Le symposium a eu lieu sous le patronage du Premier ministre et sous la présidence du ministre du développement industriel, du commerce, de l'artisanat et des PME.
Farida Thiombiano
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Du 2 au 5 mars 2023, la ville de Bobo-Dioulasso vibrera au rythme de la 3e édition du Festival de musiques et de danses africaines dénommé « FEBAANOU ». Cette 3e édition est placée sous le thème : « La culture, alliée incontournable dans la lutte contre la radicalisation des jeunes ». Elle vise à créer un cadre de rencontre et de convivialité entre différentes communautés présentes au Burkina Faso. L'information a été donnée dans l'après-midi de ce jeudi 16 février 2023 à Bobo-Dioulasso, au cours d'une conférence de presse.
Plus que les éditions précédentes, la présente sera un événement fort d'une audience d'au moins 20 000 festivaliers. Quatre jours durant, une pléiade d'artistes feront découvrir aux festivaliers, danses et musiques africaines dans toutes leurs splendeurs, ouvrant ainsi une brèche sur la sensibilisation de la jeunesse sur la nécessité de ne pas se laisser influencer par les forces du mal. Les festivaliers sont donc attendus des 13 régions du Burkina Faso, mais aussi des pays voisins tels que le Niger, Bénin, Togo et le Mali qui est le pays invité d'honneur. « C'est ainsi que des artistes et personnalités de cette communauté seront à nos côtés durant la manifestation », nous confie Flavienne Valérie Sawadogo, la promotrice du festival.
L'ensemble des activités de FEBAANOU 2023 vise à valoriser tout le patrimoine culturel burkinabè en particulier et africain en général à travers, entre autres, l'initiation des enfants à la musique et à la danse, des spectacles d'artistes traditionnels et modernes, un grand podium sur l'aire de la foire (la cour de la SNC), des spectacles lives et des dons aux orphelins. FEBAANOU 2023, c'est aussi un cadre de réjouissances et d'affaires. Toujours au rendez-vous, la rue marchande sur l'aire de la foire offre aux festivaliers un cadre d'échanges marchands. On y trouvera des objets d'art africain mais aussi des produits divers à prix intéressants. Des stands utilisés pour la restauration sur la rue marchande permettront aux festivaliers de déguster des mets locaux et exotiques.
Par ailleurs, il est prévu des conférences sur le thème de l'édition, un village d'enfants pour permettre aux tout-petits de communier à cette fête de la culture, une sortie touristique organisée sur un site en tenant compte du choix des festivaliers etc. La promotrice du festival a fait savoir que le budget de la 3e édition du FEBAANOU est estimé à 11 950 000 FCFA, prenant en charge plusieurs volets, notamment la logistique, les cachets des artistes, l'hébergement des artistes étrangers, la communication, etc. Elle n'a pas manqué de lancer un cri de cœur à l'endroit des bonnes volontés à soutenir ce festival qui œuvre pour la promotion de la culture burkinabè.
Le FEBAANOU pour mettre en valeur nos musiques et danses africaines
Le FEBAANOU est l'un des rares festivals au Burkina Faso qui met en valeur nos musiques et danses africaines. Il a pour but de contribuer à la mise en valeur des cultures africaines, favoriser l'intégration nationale d'autres cultures au Burkina, de servir de ciment entre les différentes cultures africaines et de promouvoir la citoyenneté responsable et la protection de l'environnement. Flavienne Valérie Sawadogo a rappelé l'historique de la création de ce festival. A l'en croire, le FEBAANOU est l'un des plus grands évènements culturels annuels. Le Festival de musiques et de danses africaines est une initiative qui fait suite à l'organisation d'un stage de formation en danses et musiques africaines, au profit des ressortissants burkinabè et d'autres nationalités (Français, Belges, Finlandais).
« Cette activité ayant eu du succès en 2020 et a suscité de la part des stagiaires, une demande de matérialisation de leurs acquis. C'est ainsi que nous avons jugé intéressant d'organiser un festival, au cours duquel, les stagiaires se joindront aux artistes locaux pour une série de prestations. La première édition en mars 2021 et la 2e en février 2022 se sont tenues avec brio », a-t-elle confié. Avant de poursuivre : « Le FEBAANOU a été inspiré du fait de pouvoir faire bénéficier le public burkinabè en général et bobolais en particulier, des merveilles dont nos différentes cultures regorgent en termes de musiques et de danses ».
Le FEBAANOU, Festival BAANOU est en langue bwamu. Il signifie Festival culture de chez nous. Grâce à son sérieux reconnu par les autorités locales, les autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses ont promis leur accompagnement sans faille pour la tenue de cette édition.
Romuald Dofini
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Il est essentiel pour un sportif de prendre soin de son alimentation. En effet, c'est le carburant de son corps. Une bonne nutrition sportive lui permet de progresser, d'optimiser son entraînement, mais aussi de récupérer plus rapidement. Vous faites du sport ? Les protéines font partie des nutriments indispensables à votre corps. Il en existe plusieurs types dont la caséine, une protéine populaire auprès des férus de musculation.
La caséine, de quoi s'agit-il ?
La caséine ainsi que le whey sont les deux protéines présentes dans le lait de vache, avec une proportion respective de 80 % et 20 %. La caséine est ainsi la principale protéine contenue dans le lait. On la retrouve également dans d'autres produits laitiers comme le fromage blanc ou encore les yaourts. Mais, elle est aussi proposée sous forme de compléments alimentaires. Vous pouvez voir plus de caséines ici.
Les boutiques spécialisées proposent trois types de caséine à savoir la caséine micellaire, l'isolat de protéine de lait ainsi que le caséinate de calcium. Ce dernier est la forme de caséine la plus simple, mais aussi celle qui est la moins qualitative. En effet, elle est extraite du lait de vache par filtration chimique. Ce qui la rend difficilement assimilable par l'organisme. Pour cette raison, les sportifs n'en consomment presque plus.
La caséine micellaire quant à elle est extraite du lait de vache par une technique plus douce. Ainsi, ses qualités nutritionnelles sont préservées. Plus digeste, ce type de caséine est très apprécié par les sportifs. Enfin, en ce qui concerne l'isolat de protéine de lait, c'est un mélange de caséine et de whey. Ces deux protéines ont les mêmes proportions que celles contenues dans le lait de vache. Ce produit est rapidement digéré par le corps. Le choix de la forme de la caséine à consommer dépend de votre objectif sportif.
À quoi sert la caséine ?
La caséine a plusieurs actions sur l'organisme. En premier lieu, durant la période de sèche, elle favorise la perte de graisse. Si votre objectif est de sécher, il est conseillé d'opter pour la caséine micellaire et d'en consommer dans la journée en collation. Puis, la caséine favorise aussi la prise de muscles. Pour l'atteinte de votre objectif, une prise au coucher est à privilégier. En effet, c'est surtout pendant la nuit qu'elle va favoriser le développement musculaire.
Ensuite, cette protéine de lait est également d'une grande utilité dans le cadre de la récupération musculaire. Les acides aminés qu'elle libère dans votre corps vont en effet agir comme anti-catabolisant. En consommant de la caséine durant vos jours de repos, votre organisme ne sera pas en manque de protéines. Ce qui contribue à limiter la destruction des cellules de vos muscles.
Si la caséine est ainsi indispensable en musculation, sachez qu'elle est aussi intéressante pour ceux qui pratiquent d'autres activités sportives comme la natation, l'athlétisme, etc. Elle facilite la récupération, limite la fatigue et permet au sportif de mieux performer ainsi que de continuer à progresser.
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Le Cabinet d'expertise comptable FIDAF a le regret de porter à la connaissance de l'ensemble de ses partenaires (Clients, fournisseurs, et prestataires de services) le décès par courte maladie, le samedi 11 février 2023 de son collaborateur, monsieur
DAMANI O. Albert,
précédemment agent de liaison. L'inhumation a eu lieu le lendemain Dimanche 12 Février 2023 à Ouagadougou, cimetière route de Saponé. A cette triste occasion, il réitère ses sincères remerciements et salutations à tous ceux qui lui ont témoigné leur amitié et leur solidarité lors de cette douloureuse épreuve et présente ses sincères condoléances à sa famille éplorée.
Que son âme repose en paix !
« Ils ne pourront plus mourir, parce qu'ils seront semblables aux anges, et qu'ils seront fils de Dieu, étant fils de la résurrection. » (Luc 20 : 36)
Le Naaba Kaongo de Balollé, les grandes familles ZONGO, NIKIEMA, KABORE à Balollé, Tanghin-Dassouri, Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Côte d'Ivoire, Zongo, Bingo, Kari, Guibraog-Tanghin, Gouna et Kolog-Naaba ;
Les familles alliées, le Naaba Koutou de Bagma, la famille CONGO à Bagma, le Naaba Yemdé de Kampoaga, Tansoba de Tenkodogo, la famille BANGRE à Kampoaga et à Ouagadougou ;
La veuve ZONGO née KONGO Sana Abzèta, les enfants Sombénoma Stéphanie, Reine Fidèle, René-Thibaut
Expriment leurs sincères remerciement pour les nombreuses marques d'amitié, de sympathie, de compassion, de soutien spirituel, moral, matériel et financier lors du décès et des obsèques de leur frère, oncle, père, beau-père, époux ZONGO Pamoussa Félix ;
Décédé le lundi 30 Janvier 2023 à Ouagadougou et inhumé le Mercredi 1er février au village à Balollé
Les remerciements s'adressent aux, Responsables et fidèles de la paroisse Saint André de Saaba, aux responsables et fidèles de la CCB Sainte Thérèse de l'enfant Jésus de Nioko 1, aux responsables et fidèles de la Chapelle Saint Jean-Baptiste de Balollé, à la jeunesse de Balollé et environnants, aux voisins de Ouagadougou, parents, collègues et anciens collègues de service, aux amis et connaissances de la famille et du défunt.
La famille se garde de citer de noms de peur d'en oublier.
Que le Seigneur dans sa miséricorde, leur rende au centuple leurs bienfaits.
Des messes seront dites pour le repos de l'âme du défunt Du Samedi 11 Février au Dimanche 26 Mars 2023, aux lieux et heures ci-après :
- La grande famille BEREHOUNDOUGOU à Koudougou, Ouagadougou, France, USA et CANADA ;
La grande famille GUISSOU à Palogo / Koudougou et Ouagadougou ;
La grande famille BAKO à Réo, Koudougou et Ouagadougou ;
La grande famille ZONGO à Koudougou et Ouagadougou ;
LES FAMILLES ALLIEES
1. La famille KABORE à Lallé ;
2. La famille COULIBALY à Nanou ;
3. La famille OUEDRAOGO à Kongoussi ;
4. La famille DIERO à Dédougou ;
5. La famille YAMEOGO à Koudougou ;
6. La famille KOALA à Koudougou ;
7. La famille TIENDREBEOGO à Koudougou ;
8. La famille DAYAMA à Ouagadougou ;
9. La famille COMPAORE à Ouagadougou ;
10.La famille DIASSO à Cassou ;
11. La famille SOULAMA à Banfora ;
12. La famille SAWADOGO à Darigma ;
13. La famille SOSSA à Cotonou ;
14. La famille TRAORE à Péni ;
15. La famille GARGO à Komyanga / Zongin ;
16. La famille SOMDA à Dano ;
LES ENFANTS
1. Boukary Jean Baptiste de la Salle à la Direction Générale des Douanes ;
2. Koudbi Jean à Ouagadougou ;
3. Gabriel aux USA ;
4. Béatrice à Ouagadougou ;
5. Bruno à Ouagadougou ;
6. Ignace Amédée à Ouagadougou ;
7. Eugénie à Ouagadougou ;
8. Marie à Ouagadougou ;
9. Noélie au Canada ;
10. Bangba Benoit à Koudougou ;
11. Augustin à Ouagadougou ;
12. Honorine aux USA ;
13. Florence à Ouagadougou ;
14. Vincent aux USA ;
15. Sophie au Canada ;
16. Diane aux USA.
Très touchés par les marques de sympathie, de compassion et de soutiens spirituel, moral et matériel lors de la maladie, du décès et de l'inhumation de leur épouse, enfant, sœur, mère, tante, grand-mère et arrière grand-mère ;
Madame BEREHOUNDOUGOU née GUISSOU Pokin Georgette
Décès survenu le jeudi 13 janvier 2022 à Ouagadougou.
Vous réitèrent à tous, leur profonde gratitude et vous la recommandent à vos prières et vous informent que ses funérailles chrétiennes se tiendront selon le
PROGRAMME SUIVANT :
Vendredi 17 Février 2023 : Veillée de prière à 20h30 à l'Eglise Cathédrale de Koudougou.
Samedi 18 Février 2023 : Messe à 9h00 à l'Eglise Cathédrale de Koudougou.
La famille se retrouvera, après la messe, à domicile au secteur 02 à Koudougou pour les salutations d'usage.
« Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix »
Union de prière !
Au Burkina Faso, le foncier cristallise les tensions. Il convient donc de poser les véritables problèmes pour trouver des solutions. Face à cette problématique, le directeur du cadastre, Noufou Ouédraogo, a accordé une interview au journal en ligne Lefaso.net. Les échanges ont, entre autres, tourné autour des procédures d'acquisition du titre foncier, les conflits liés au foncier. C'était aussi l'occasion pour lui de nous entretenir sur le rôle du cadastre et ses limites.
Lefaso.net : Qu'est-ce que le titre foncier ?
Noufou Ouédraogo : Le titre foncier c'est le titre que l'administration délivre en pleine propriété à tout détenteur d'une terre du domaine foncier. Il faut savoir qu'en droit foncier, il y a plusieurs titres de détention d'une parcelle. Il y'a le titre de jouissance et le titre de propriété. Le titre foncier matérialise le droit de pleine propriété sur une parcelle.
Quelle est la différence entre un titre foncier et un permis urbain d'habiter ?
Le titre foncier, c'est un titre de propriété sur le sol alors que le Permis urbain d'habiter (PUH) est un titre de jouissance que la loi définit comme le fait de posséder des constructions ou des plantations sur un terrain qui appartient à autrui. Dans notre gestion foncière, vous passez le plus souvent par un titre de jouissance comme le PUH avant d'avoir le titre de propriété. La condition pour avoir le PUH, si vous êtes attributaire d'une parcelle, vous devez payer la taxe de jouissance, mettre en valeur et l'État vous donne le PUH.
Si vous estimez que vous voulez aller plus loin, en ayant un titre de propriété, vous formulez la requête. La procédure pour l'obtention du titre foncier peut être un peu longue et un peu chère. Ce qui fait qu'on ne le rend pas obligatoire. Mais avec le titre foncier, vous avez un droit plus consolidé sur votre parcelle. En cas d'expropriation pour cause d'utilité publique par exemple, l'État dédommage ceux qui ont des titres fonciers, les valeurs des terrains et les valeurs des investissements.
Quelles sont les conditions d'acquisition d'un titre foncier ?
Les conditions à remplir pour demander un titre foncier sont trois dans le cas général. Il y a la détention préalable par le demandeur d'un titre de jouissance permanent comme le PUH, le permis d'exploiter, l'arrêté de mise à disposition, l'arrêté de cession provisoire, l'attestation de possession foncière rurale. La deuxième condition, est la mise en valeur suffisante du terrain.
Pour un terrain à usage d'habitation par exemple, la mise en valeur doit au moins être égale à 30 fois le montant de la taxe de jouissance. La troisième condition, c'est le paiement du prix du terrain. Il faut aussi noter qu'il y a des cas ou le titre foncier est délivré sans condition de mise en valeur. C'est le cas notamment des terres destinées à la promotion immobilière.
Le domaine foncier national est devenu le théâtre de spéculations. Quels sont les types de conflits que vous rencontrez le plus souvent dans le milieu ?
Dans la gestion du foncier aménagé, il y a en gros deux types de conflits : les conflits liés à l'aménagement comme les lotissements et les conflits liés aux attributions des parcelles loties. Au niveau de l'aménagement, les principales causes de ces conflits sont liées à l'insuffisance de la prise en compte des droits fonciers existants sur le terrain avant le lotissement. Les recensements des propriétaires terriens et les détenteurs de titres dans la zone à lotir sont souvent mal faits. De ce fait, les droits fonciers des occupants antérieurs au lotissement sont mal purgés. Ce qui présage de futurs conflits dans la gestion post-lotissement.
Ensuite, il y a les problèmes liés à l'attribution des terres. Avant la relecture de la loi sur la Réorganisation agraire et foncière (RAF) de 2012, il y avait des commissions d'attribution des terres à usage d'habitation. Ces commissions avaient pour attribution d'examiner les demandes de parcelles et de dresser par procès-verbal la liste des attributaires de terrain. Ces commissions ont fonctionné de 1984 à 2012 soit 28 ans. Durant cette période, des milliers de procès-verbaux ont été produits sans normalisation, c'est-à-dire que les informations sur l'attributaire de parcelle peuvent varier d'un procès-verbal à d'autres. La chaîne de cette production documentaire n'a pas été suffisamment informatisée, il arrive que la même parcelle soit doublement ou triplement attribuée à des personnes différentes.
Ces situations ont créé un lourd passif foncier qui plombe en quelque sorte la gestion foncière au Burkina Faso. La solution pourrait venir d'une reprise du passé foncier à travers l'archivage numérique et la constitution d'un système de gestion électronique des documents fonciers. La Direction générale des impôts (DGI) travaille dans ce sens avec le projet BKF027, appui au cadastre du Burkina Faso dans les communes de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso.
A Ouagadougou, les non lotis se vendent comme des petits pains. Quels sont les dangers auxquels les acquéreurs sont exposés ?
Au Burkina Faso, la plupart des mutations de terrains urbains se fait à travers une pratique théoriquement sans valeur légale, la vente des « non lotis ». Le non loti est compris comme un terrain sans existence légale au niveau des services public (Domaines, Cadastre). Du fait de notre législation, une mutation de terrain ne peut être légalement réalisée que sur une parcelle disposant d'un titre régulier.
Ce qui fait que la vente des non lotis est une activité informelle qui n'est pas suivie dans les services fonciers. Cette pratique informelle domine de loin le marché foncier dans la plupart des villes africaines. L'Observatoire foncier malgache sur les modes de formalisation des mutations de parcelles donne les statistiques suivantes : titre foncier : 0,5% ; certificat foncier : 5,5% ; petits papiers (non lotis) : 83% ; rien : 11%.
Cette pratique ne permet pas aux pouvoirs publics de suivre les transactions foncières et de recouvrer les droits de mutation sur les terrains objet de transactions informelles. Cette pratique est aussi une grande source d'insécurité foncière pour l'acquéreur d'une parcelle informelle. Cette insécurité foncière pour l'acquéreur est de nature diverse : insécurité dans les limites du terrain ; insécurité sur l'identité des ayants droits ; insécurité sur la nature des droits ; insécurité des mutations…
A notre avis, il sera judicieux pour les pouvoirs publics de formaliser à minima ces transactions en règlementant la procédure de vente des « non lotis ». La règlementation peut par exemple exiger une délimitation sommaire des parcelles et en organiser un enregistrement public des ventes de ces parcelles.
Est-ce qu'un promoteur immobilier peut vendre un terrain non bâti à un particulier ?
Dans la règlementation actuelle, un promoteur immobilier a un agrément immobilier et foncier. Cela veut dire qu'il peut en se conformant aux textes en vigueurs, vendre des produits fonciers c'est à dire des parcelles nues. En principe pour vendre les parcelles nues, le promoteur immobilier doit disposer d'un titre foncier « mère » qui sera morcelé en autant de titres fonciers « filles » que de parcelles issues du lotissement. Ces titres fonciers de parcelles nues peuvent être vendus aux clients.
Il est souvent demandé aux sociétés de promotion immobilière dont les dossiers ont été jugés recevables de fournir la preuve de leur capacité financière. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur cette question de capacité financière qui est présentement au cœur d'un mouvement d'humeur ?
Conformément au décret du 20 avril 2009, sur les conditions d'obtention d'agrément et d'exercice de l'activité de promotion immobilière et ou foncière, pour l'exercice de la profession, la demande d'agrément comporte, entre autres pièces, une caution de 50 millions de francs CFA et une garantie bancaire de 50 millions de francs CFA. Le ministère en charge de la promotion immobilière a rejeté certains dossiers qui ne respectent pas les dispositions règlementaires sur les capacités financières.
Des candidats promoteurs immobiliers disent aussi qu'ils peuvent prouver ou qu'ils ont déjà prouvés leurs capacités financières. A notre avis, cette question peut se régler par le dialogue entre les parties. Et comme on est dans un état de droit, autant l'administration doit inscrire ses actions dans la légalité, autant les citoyens aussi doivent respecter les textes. Au besoin, le citoyen peut poser une plainte en justice pour ses droits qui auraient été ignorés par l'administration.
Afin de recadrer le secteur, le gouvernement a adopté un projet de loi portant promotion immobilière au Burkina Faso. Quels sont les fondements de cette loi ?
Effectivement, face aux dérives constatées dans l'exercice de l'activité de promotion immobilière, le gouvernement a décidé de faire une relecture de la loi portant sur la promotion immobilière qui date de 2008. Parmi les dérives constatées, on peut noter la mobilisation de grandes superficies de terrains le plus souvent des terrains agricoles pour des lotissements, la confusion entre promotion immobilière et foncière, le nombre jugé pléthorique des immobiliers rendant leur encadrement difficile…
Le nouveau projet de loi propose dans ses grandes lignes de réserver l'activité de promotion foncière c'est-à-dire le fait de mobiliser des terres, les aménager et de vendre des terrains nus, à l'Etat, aux collectivités territoriales et aux sociétés publiques. Le secteur privé devant essentiellement payer les terrains déjà aménagés auprès des personnes publiques pour réaliser des constructions et les revendre à leurs clients. Le nouveau projet de loi durcit aussi les conditions d'accès au métier de promoteur immobilier et limite le nombre d'hectares de superficie de terrain pour une opération de promotion immobilière.
Apparemment les dispositions prévues par le projet de loi ne satisfont pas les promoteurs immobiliers qui manifestent parfois bruyamment. A mon avis, ça semble être un dialogue de sourds entre les acteurs publics et les promoteurs immobiliers. L'écoute mutuelle et le dialogue doivent permettre de résoudre ce problème.
En plus de ce projet de loi, certaines personnes estiment qu'il faut mettre des structures prévues par les textes sur la législation foncière et domaniale en lieu et place de commission ad hoc qui, selon elles, ne reposent sur aucun texte législatif ou règlementaire. Est-ce que vous partagez cet avis ?
Le Burkina Faso a une législation foncière qui, même si elle n'est pas parfaite, a une longueur d'avance par rapport à beaucoup de pays. La RAF de 2012 a inspiré des pays voisins dans l'élaboration de leur code foncier. Cette loi détermine d'une part, le statut des terres du domaine foncier national, les principes généraux qui régissent l'aménagement et le développement durable du territoire, la gestion des ressources foncières et autres ressources naturelles ainsi que la règlementation des droits réels immobiliers et d'autre part, les orientations d'une politique agraire. C'est une loi qui semble règlementer la question foncière de façon holistique.
Au niveau de l'aménagement et de la gestion durable des terres, cette loi a prévu des structures et des outils. Au niveau aussi de la gestion des terres du domaine foncier national, il est prévu des structures et des outils. Le problème semble être la mise en œuvre de la loi. Beaucoup de structures et d'outils prévus par la loi ne sont pas mis en œuvre ou sont insuffisamment mis en œuvre. A notre avis, les pouvoirs publics ont libéralisé l'activité de promotion immobilière sans s'assurer que les outils et les structures prévus par la loi qui doivent accompagner nécessairement l'activité, aient un niveau de mise en œuvre acceptable.
Pour qu'un État puisse utiliser l'activité de promotion immobilière dans le cadre des politiques publiques en matière de logement, il faut d'abord qu'il sache où il est et où il va. Pour cela il doit disposer de deux outils fondamentaux : un cadastre bien établi et des documents de planifications urbaines (Schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme(SDAU) et plan d'occupation des sols) bien établis et suivis. Le cadastre est un inventaire permanent, graphique et littéral des ressources foncières d'une commune. Il permet de répondre à la question « où on est ? ». Le SDAU et le plan d'occupation des sols permettent de répondre à la question « où on va ? ».
La complicité entre l'inventaire et la prospective urbaine allait permettre d'éviter les dérives actuelles sur l'activité de promotion immobilière. Si les documents de planification urbaines étaient rigoureusement établis et suivis, le promoteur immobilier serait conduit sur les zones prévues préalablement pour être loties dans le cadre de la politique urbaine de l'Etat. Il se rend alors dans les services fonciers et cadastraux qui, s'ils disposaient de la documentation exhaustive et à jour, allaient donner des informations sur les propriétaires et occupants des zones. Cela allait permettre aux promoteurs immobiliers de payer ces terrains, les aménager et les vendre conformément à la loi tout en réalisant la politique immobilière et foncière de l'Etat.
Qu'est-ce qui peut conduire à l'annulation d'un titre foncier ?
Selon la loi, le titre foncier est définitif et inattaquable. Il peut être transférable d'un patrimoine à un autre dans le cas d'expropriation pour cause d'utilité publique.
Quels sont les défis de la direction du cadastre ?
La direction du cadastre est une direction centrale de la Direction générale des impôts. Elle a pour attributions principales la coordination technique des missions cadastrales de la DGI et la mise en place du système d'information foncière tel que prévu par la loi portant RAF. Aux termes des dispositions de l'article 206 de la loi portant RAF « les Systèmes d'information foncière (SIF) sont un ensemble de procédés et de mécanismes permettant de collecter et traiter les informations, de stocker, d'analyser et de diffuser les données relatives à la propriété foncière et ses démembrements. Ils permettent de gérer l'information foncière ».
En termes simples, le SIF est construit sur une application (base de données) dont la composante graphique est le plan cadastral numérique. Cette application permet à tous les acteurs internes de la Direction générale des impôts (cadastre, domaine, guichets uniques du foncier, assiette, recouvrement,…) et à terme, les acteurs extérieures (mairies, urbanisme, agriculture, géomètres, notaires…) d'interagir chacun en fonction de ses besoins. La mise en œuvre du SIF est un grand défi pour la direction en ce sens que cet outil permettra une informatisation complète des processus de gestion foncière au Burkina Faso. La DGI a déjà développé une qui tend vers le SIF appelée eCadastre permettant l'automatisation de certaines prestations cadastrales.
Votre mot de fin
Je voudrais rappeler à la population qu'en matière foncière c'est un investissement lourd. Celui qui veut acheter une parcelle doit s'entourer de toutes les garanties légales avant de se lancer. La promotion immobilière est une activité qui vient en complément des activités de l'administration publique dans le cadre du droit de logement.
Vu la noblesse du métier de promotion immobilière, j'appelle les promoteurs immobiliers à s'inscrire dans le respect des dispositions légales pour mener leurs activités. Je demande enfin à nos administrations foncières d'êtres accueillantes et d'offrir des services de qualité à nos administrés-clients dans la loyauté et la probité.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
Le ministère de l'Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité (MATDS) tient, ce 16 février 2023 à Ouagadougou, sa première session du Conseil d'administration du secteur ministériel (CASEM) placée sous le thème « Le défi de la coproduction de la sécurité au Burkina Faso : Quelle synergie d'action entre le MATDS et les autres acteurs ? ». L'ouverture de la session a été présidée par le ministre en charge du département, le colonel Boukaré Zoungrana.
La session sera consacrée à l'adoption du rapport d'activités 2022 et du programme d'activités 2023. Au titre de l'année écoulée, il ressort que le bilan est satisfaisant, au regard du taux de réalisation des objectifs du ministère estimé à 63%. Malgré ce bilan, des défis restent à relever et c'est pourquoi la présente session leur offre l'occasion de tirer les leçons et les enseignements sur leurs progrès, mais aussi sur leurs insuffisances, a affirmé le ministre en charge du département, le colonel Boukaré Zoungrana, dans son discours d'ouverture.
Revenant sur le thème choisi pour cette première session 2023, le ministre Boukaré Zoungrana a indiqué qu'il traduit surtout leur conviction sur la capacité du ministère à œuvrer de concert avec les autres acteurs du domaine pour endiguer les attaques multiformes perpétrées chaque jour. Tout en soulignant qu'au regard du contexte sécuritaire, il faut travailler à une synergie d'actions entre les acteurs.
Ces actions vont, selon le colonel Zoungrana, se réaliser en synergie entre les forces de sécurité et les forces de défense et de sécurité, ce qui a déjà commencé avec le déploiement et qui va s'intensifier les jours à venir. « Maintenant que nous sommes installés, vous allez voir dans les semaines et les mois à venir que la gendarmerie et la police travaillent en synergie. Nous pouvons vous rassurer qu'il y a déjà eu des rencontres entre les différents acteurs et en matière d'armements, de moyens. Les forces vont travailler ensemble, chacun va agir », rassure Boukaré Zoungrana.
La sécurisation, enseigne l'officier supérieur, c'est un ensemble parce qu'il n'y a pas seulement que les points stratégiques qu'il faut sécuriser, mais les populations, sinon elles ne seront pas en sécurité dès lors que les éléments sur lesquels elles vont s'appuyer pour vivre seront sabotés, donc il faut sécuriser les populations et les plans stratégiques.
S'agissant du bilan de 63%, il a souligné que le plus important, c'est de savoir quelle appréciation les populations en font et si elles ne sont pas satisfaites, l'objectif n'est pas encore atteint. « Donc le taux ne m'intéresse pas, ce qui m'intéresse, c'est quel impact vivent les populations par rapport à leur situation et ce qui nous interpelle, c'est de faire plus d'efforts afin que les populations soient satisfaites », a expliqué le ministre.
L'ouverture de cette session a été aussi l'occasion pour le colonel Boukaré Zoungrana de répondre à une question des journalistes sur la suspension des activités des partis politiques. Le colonel a fait savoir qu'ils ont demandé de la patience afin de gérer les priorités et trouver le moment favorable pour que les activités politiques reprennent.
« Nous savons que s'ils ne font pas leurs réunions statutaires, ils ne pourront pas nous accompagner. Mais le moment n'est pas propice et on n'a pas besoin d'épiloguer sur cette question. On estime que l'effort doit être mis ailleurs et quand le temps sera favorable, ils auront l'autorisation de reprendre leurs activités, c'est important, parce que ce sont eux qui vont faire les élections », a insisté le premier responsable du département en charge de l'administration du territoire.
Tout en invitant les concernés à être patients et à comprendre que la situation est assez gravissime et qu'il faut rester tranquille. Quand le temps sera favorable, les activités reprendront, promet-il.
Yvette Zongo
Lefaso.net
Exhumés pour le procès, les restes du président Thomas Sankara devraient être ré-inhumés au Conseil de l'Entente, selon une décision gouvernementale. La famille du défunt président s'oppose à cette ré-inhumation sur le site de l'assassinat, le 15 octobre 1987, du président Thomas Sankara et ses 12 compagnons. Dans une déclaration lue dans la matinée de ce jeudi 16 février 2023, la famille Sankara demande au président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, de suspendre la ré-inhumation au Conseil de l'Entente.
La famille du père de la révolution burkinabè, Thomas Sankara, sollicite une grâce présidentielle afin que les restes du président Thomas Sankara ne soient pas ré-inhumés au Conseil de l'Entente. « Le caractère solennel, sacré et l'urgence du moment recommandent que nous nous adressions à vous monsieur le président de la transition, au peuple burkinabè et à l'opinion internationale pour demander une grâce présidentielle. Nous cherchons simplement à inhumer dignement pour la première fois, celui qui est fils, père, époux et frère. Permettez que ce soit possible aujourd'hui, ce qui n'a pas pu l'être il y a 35 ans. Nous voulons enterrer Thomas pour enfin faire notre deuil et que son âme repose en paix », a déclaré la famille.
La famille dit subir une nouvelle épreuve de voir inhumer l'ancien président Thomas Sankara contre leur volonté à l'endroit où il a été assassiné. « Notre famille est en train de subir encore une dure épreuve, celle de voir inhumer Thomas contre notre volonté à l'endroit où il a été trucidé, c'est-à-dire au Conseil de l'Entente. Nous attirons votre attention qu'il n'est pas mort par accident, mais par un complot bien orchestré. Beaucoup d'autres meurtres ont été perpétrés à cet endroit, sans compter le nombre de personnes qui y ont subi des atrocités », souligne la famille.
Dans la déclaration lue par Blandine Sankara, petite sœur du défunt président, la famille se sent impuissante et s'en remet au président Ibrahim Traoré. « Nous la famille de feu président Thomas Sankara, nous nous sentons écrasée par la force de la puissance publique qui a décidé contre notre souhait de la ré-inhumation, au Conseil de l'Entente, des restes de notre époux, de notre père, de notre frère », a déclaré la famille.
Elle assure que les nombreuses tentatives de résolution de la question, notamment des tentatives de joindre le président Ibrahim Traoré, les propositions pour arriver à un consensus, sont restées sans réponse.
« Nous ne serions pas en train d'évoquer ce problème à l'attention du peuple si possibilité nous avait été donnée d'avoir un contact et de parler de cette question avec monsieur le président de la transition qui avait bien voulu respectueusement demander aux familles de proposer un lieu pour les ré-inhumations des restes de leurs proches. Hélas, ce choix n'a pas été accepté par les personnes en charge des ré-inhumations. A notre grande surprise, le Conseil de l'Entente, lieu qui avait toujours été écarté, est retenu par ces derniers pour l'ensevelissement des restes de Thomas », regrette la famille.
À l'endroit du président du Faso, la famille déclare : « Monsieur le président, vous êtes notre dernier recours contre l'arbitraire qui nous écrase et nous ressentons ce refus comme une seconde mort de l'époux, du père, du frère. Au nom de votre autorité morale objective et unanimement reconnue en tant que Président de la transition, au nom de votre humanisme, nous vous demandons solennellement de faire suspendre cette ré-inhumation au Conseil de l'Entente ».
La famille Sankara souhaite que la scène du crime qu'est le Conseil de l'Entente reste intacte pour l'histoire et conservée pour la mémoire des générations actuelles et futures. Elle soutient qu'elle a insisté, depuis la gestation de l'idée du mémorial, la nécessité de préserver ce lieu pour la mémoire des martyrs du 15 octobre 1987.
En revanche, la famille a identifié des lieux pour une possible ré-inhumation des restes du président Thomas Sankara. « Notre souhait est que les restes soient ramenées à Dagnoën où ils ont été exhumés, ou à défaut, au jardin de l'Amitié au bout de l'avenue Thomas Sankara ou encore au jardin Yennega », a souhaité la famille Sankara.
La déclaration a été signée par Mariam Sankara, épouse de feu président Thomas Sankara, ses enfants Philippe et Auguste Sankara et ses frères et sœurs.
Mamadou ZONGO
Lefaso.net
Les députés de l'Assemblée législative de transition (ALT) ont examiné et voté un projet de loi portant modification du code de justice militaire, ce jeudi 16 février 2023 au cours d'une plénière. Il s'agit du rôle des prévôtés sur le théâtre des opérations, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
C'est l'article 241 de l'ancien code de justice militaire du Burkina Faso qui a été au centre de cette plénière. Dans l'ancien article, il est écrit : « Les prévôtés sont constituées par les militaires de la gendarmerie, les greffiers militaires et sont établies ainsi qu'il suit : en temps de guerre : sur le territoire national ; en tout temps : lorsque de grandes unités, formations ou détachements militaires stationnent ou opèrent hors du territoire national ».
Le nouvel article dit : « Les prévôtés sont constituées par les militaires de la gendarmerie nationale ayant qualité d'officier de police judiciaire (OPJ) et les greffiers militaires. Les prévôtés sont établies, en tout temps, lorsque de grandes unités, formations ou détachements militaires stationnent ou opèrent sur le territoire national ou hors du territoire national ».
Faire face aux violations des droits de l'homme
Dans la lutte contre l'insécurité au Burkina Faso, des voix s'élèvent souvent pour dénoncer des cas « d'allégations de violations des droits de l'homme ». Au cours de l'exposé des motifs du projet de loi, le ministre de la défense et des anciens combattants, le colonel-major Kassoum Coulibaly, a indiqué qu'aujourd'hui, avec la recrudescence des attaques terroristes et la multiplication des opérations intérieures, il y a un risque croissant de violations des droits de l'homme dans ces zones. « Ces situations rendent nécessaire l'institution d'une prévôté auprès des unités déployées dans les opérations intérieures », a-t-il justifié.
« Compte tenu des expériences que nous vivons sur le terrain, il est toujours mieux de revoir et de remettre à jour nos textes. On a essayé de changer ce qui va nous permettre de mieux aller faire notre guerre, de mieux nous impliquer et mieux nous faire comprendre en cas d'action concrète sur le terrain », a-t-il développé.
Prévenir et réprimer les infractions
Les 68 votants au cours de cette plénière ont voté favorablement à l'unanimité. Désormais, il va falloir passer à la sensibilisation, estiment les militaires. « Il faut être sûr que ce qui a été dit, tout le monde le comprend. Rien n'est fait pour aller à l'encontre de quelqu'un ou d'une catégorie quelconque », a clarifié le ministre d'Etat, le colonel-major Kassoum Coulibaly.
D'une manière pratique, le rapporteur de la Commission affaires étrangères, défense et sécurité (CAEDS), Sié François D'Assise Coulibaly, a expliqué le rôle de ces prévôtés : « cela permet de documenter les infractions qui sont commises donc permettre la judiciarisation des théâtres des opérations, de protéger les militaires qui opèrent sur le terrain et protéger également les civils. Ça permet aussi à l'Etat de disposer en temps opportun des éléments qui permettent de répondre à X ou à Y par rapport aux allégations de violations des droits de l'homme qui sont faites à l'encontre de nos forces armées nationales ». Lire la suite
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net