La commune de Partiaga, dans la province de la Tapoa, région de l'Est, a subi une attaque le 26 février 2023. Les terroristes s'en sont pris aux populations et ont saccagé et incendié des biens matériels.
Dans un communiqué en date du 27 février, le gouverneur de la région le colonel Hubert Yaméogo informe les populations que des actions de sécurisation de la commune sont en cours.
Le premier responsable de la région a invité à « garder confiance en notre force de résilience et à notre détermination sans faille à mener le combat jusqu'à la victoire contre tous les ennemis de notre nation ».
Le colonel a également présenté au nom du gouvernement de la transition ses condoléances aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Lefaso.net
Orange Burkina Faso a lancé le jeudi 23 février 2023 à Ouagadougou, son programme dénommé Hello Women à travers le financement du projet « Yidgri ». Initiative du groupe Orange, le lancement de ce programme visant à favoriser l'intérêt des femmes pour les métiers de la technique et du digital, a vu la participation de Elisabeth Medou Badang, directrice des ressources humaines de Orange Afrique-Moyen Orient, de Mamadou Coulibaly, directeur général de Orange Burkina Faso, de Gisèle Gumedzoé / Ouédraogo, directrice générale de Coris Bank International SA et marraine du projet « Yidgri ».
Orange à travers son programme Hello Women s'est résolument engagé à faciliter l'accès aux métiers du numérique et de la technique à la gente féminine. « En tant qu'acteur majeur du numérique, Orange a une immense responsabilité : celle de donner aux femmes le pouvoir d'être créatrices de valeur par et pour le numérique. Nous avons la conviction que la mixité, dans toutes les fonctions et à tous les niveaux, est un gage de succès pour la performance économique de l'entreprise, d'innovation, et de bien-être des salariés ». C'est en ces termes que Mme la directrice des ressources humaines Afrique-Moyen Orient de Orange a lors de son allocution présenté ce programme.
Au Burkina Faso, c'est le projet « YIDGRI » qui a eu la chance de bénéficier d'un financement du programme Hello Women. Un projet présenté par les Ladies (femmes) de Orange Burkina et l'ONG ASMAD.
« Nous avons saisi une opportunité du groupe Orange, qui a lancé un appel à projets pour la formation de jeunes filles aux métiers de la technique et du digital. Nous avons créé un projet, le projet « Yidgri » d'Appui à l'insertion professionnelle des jeunes filles dans les métiers du technique et du digital au Burkina Faso et avons identifié l'ONG ASMADE, qui œuvre depuis 29 ans à la promotion des jeunes filles pour le porter. C'est un financement d'environ 29 millions de francs CFA qui nous a été octroyé pour identifier, former, encadrer nos sœurs, nos filles et les conduire vers les métiers techniques et du digital », a expliqué la présidente des ladies de Orange Burkina, Zara Bationo.
Elle a indiqué que le pilotage du projet « Yidgri » sera assuré par l'ONG ASMADE. Et son rôle sera de renforcer l'employabilité de 60 femmes et jeunes filles diplômées dans les métiers techniques et numériques de la ville de Ouagadougou de 2023-2024 et de faire recruter 50% de ces femmes et filles dans les métiers techniques et numériques au Burkina Faso.
Pour Apolline Kalga, chargée de communication de l'ONG ASMADE, Orange Burkina et son institution partagent la même vision, celle de l'autonomisation de la femme. « Le numérique est devenu est un outil incontournable et nous voulons accompagner l'employabilité des femmes dans ce domaine », a-t-elle révélé.
La marraine du projet Yidgri, directrice générale de Coris Bank International Gisèle Gumedzoe / Ouédraogo a commencé son propos par cette citation : « Vous ne pouvez pas espérer construire un monde meilleur sans éduquer la femme ». Selon la marraine du projet, il est nécessaire de mettre en place des mesures ou initiatives qui encouragent fortement la jeune fille à s'engager dans les filières techniques et scientifiques porteuses d'opportunités d'emplois.
Mamadou Coulibaly, directeur général de Orange Burkina, a pour sa part informé que même au sein de Orange Burkina Faso, cette question du manque de la gente féminine dans les domaines techniques et numériques est reluisante. Il a révélé que seulement 12 % de femmes travaillent à la direction technique et du système informatique de Orange Burkina Faso. « Soit 14 femmes sur 111 personnes », a-t-il soutenu en affirmant que le projet « YIDGRI » est le bienvenu parce qu'il permettra d'accompagner des jeunes filles dans les métiers techniques et numériques afin de leur donner la chance de se réaliser et d'être potentiellement de futures employées de Orange Burkina Faso dans les domaines techniques bien entendu ».
Rama Diallo
Lefaso.net
Déja 10 ans !
28/02/2013 - 28/02/2023
« Oui, pour moi vivre c'est le Christ et si je dois mourir, j'y gagne » (Phil 1,21)
Le Sergent SAMBOHOUN Alain Tia, Précédemment en service au Bataillon des Transmissions des Armées
ALAIN REPOSE EN PAIX
AUPRÈS DE TON CRÉATEUR
MESSES À LA PAROISSE SAINT PIERRE DE GOUNGHIN
* le Mardi 28 février 2023 à 18h30
* le Dimanche 12 Mars 2023 à 9h
N° BFVK-001-DAO-SNV-2023-ECDD
SNV est une organisation partenaire du développement global investie d'une mission, qui est ancrée dans les contextes et les sociétés où nous travaillons. En nous inspirant des principes transformationnels et des objectifs fixés par les ODD, nous nous engageons à développer des systèmes agroalimentaires résilients qui garantissent la sécurité alimentaire et une nutrition appropriée ; à accroître la fiabilité et la disponibilité des systèmes d'approvisionnement en eau et d'assainissement pour atteindre une quantité et une qualité acceptables ; et à améliorer l'accès aux énergies durables et d'un coût abordable pour tou∙te∙s.
Actifs au Burkina Faso depuis 1970, nos projets couvrent l'ensemble du pays. Nous avons des bureaux à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou, Ouahigouya, Fada N'Gourma et Dédougou avec des équipes résilientes et pluridisciplinaires composées à plus de 90% de personnel national.
Le consortium SNV Organisation Néerlandaise de Développement et World Waternet (WWn), a acquis un financement de l'Ambassade du Royaume des Pays-Bas (EKN) pour la mise en œuvre du projet de gestion intégrée des ressources en eau intitulé Eau, CLE du Développement Durable (ECDD). Le projet a une durée de quatre ans et couvre la période de décembre 2020 à décembre 2024. Il renforcera différentes institutions et organisations, chacune dans son rôle et dans son mandat, ainsi que leur capacité de collaborer et de faire participer la population.
Il a pour objectif global de contribuer à la résilience des populations dans les territoires cibles par l'accroissement des moyens de subsistance et l'accès aux services de l'eau, l'hygiène et l'assainissement et comme impact indirect de contribuer à la gestion durable des ressources en eau et à leur utilisation domestique et productive dans des zones fragiles des bassins versants du Burkina Faso.
SNV, agissant en qualité de Maitre d'Ouvrage lance le présent Avis d'Appel d'Offre pour la réalisation de magasin de stockage et de conservation des produits agricoles. Les réalisations sont réparties par les lots suivants. Les entreprises soumissionnaires ne peuvent postuler qu'à un seul lot :
1. La participation à la concurrence est ouverte à toute entreprise pour autant qu'il ne soit pas sous le coup d'interdiction ou de suspension et en règle vis-à-vis de l'administration du Burkina Faso ;
2. La durée de la réalisation est de 06 mois pour l'ensemble des ouvrages allant de mi-avril 2023 à mi-septembre 2023. La durée pour chaque lot sera préciser à la rencontre de cadrage avec chaque entreprise. SNV se réserve le droit de revoir la durée d'exécution de façon unilatérale à tout moment de l'exécution ;
3. Les soumissionnaires éligibles, intéressées sont invitées à télécharger le DAO et Annexes en suivant le lien https://urlz.fr/kX7W ou à le retirer au secrétariat de SNV, sise à Ouaga 2000, Sect. 54, Av. SARE Elie, Porte 437 01 BP 625 Ouagadougou 01- Burkina Faso, Tel : 25409263 ;
4. Les offres techniques et financières doivent être rédigées en français et présentées en un (01) original et deux (02) copies dans une enveloppe avec mention « REPONSE A L'APPEL D'OFFRE POUR LA REALISATION DE MAGASIN DE STOCKAGE ET DE CONSERVATIONS DE PRODUITS AGRILE DE 100T, 50T, 25T (PRECISER LE LOT ET L'INTTUTILE DU LOT) », conformément aux instructions aux soumissionnaires, et devront parvenir au secrétariat de SNV, au plus tard le 17 mars 2023 à 12HOO. En cas d'envoi par la poste ou autre mode de courrier, la SNV ne peut être responsable de la non réception de l'offre du soumissionnaire ;
5. Les soumissionnaires resteront engagés par leurs offres pour un délai de 120 jours, à compter de la date de remise des offres ;
6. Les soumissionnaires ne prennent pas prendre part au processus de dépouillement, et le ou les entreprises retenues seront contactées directement pour la suite du processus ;
7. La SNV se réserve le droit de ne donner aucune suite à tout ou partie du présent Appel d'offres.
La Grande famille OUEDRAOGO, les familles alliées SOULAMA, HEMA, OUATTARA, SIRIMA
Monsieur OUEDRAOGO PEGWENDE CHEICK KADER
Ont la profonde douleur de vous annoncer le décès de leur fille, belle fille, Épouse, sœur
Mme OUEDRAOGO née SOULAMA ARAMATOU
survenu le 25 Février 2023 à Rabat au Maroc
Arrivée du corps le 1er Mars 2023 à 1h30 du matin à l'aéroport international de Ouagadougou.
Levée du corps et recueillement à partir de 9h au domicile familial à Tanghin le mercredi 1er Mars 2023 suivi de l'inhumation au cimetière Route de Kamboinsin à partir de 10h.
Union de Prière
« Nul ne meurt si son souvenir demeure intact dans la mémoire des siens »
1er mars 2017 – 1er mars 2023
Voilà six (6) ans qu'il a plu au Seigneur de rappeler à lui sa servante :
Madame GUERANDI née MAIWORE Elisabeth
A l'occasion de ce triste anniversaire,
Les grandes familles SALKREO, GUERANDI au Cameroun ;
Les familles KOWE, DOUBOU, et CISSE au Burkina Faso ;
Prient ceux qui l'ont connue et aimée à s'unir à elles dans la prière et/ou en pensée pour le repos de son âme.
Que le Dieu tout puissant vous bénisse et vous récompense au Centuple de vos bienfaits.
UNION DE PRIERES !!!
Présente à Ouagadougou dans le cadre du 28e FESPACO, le commissaire en charge du développement humain et des affaires sociales de la Commission de la CEDEAO, Pr Fatou Sow Sarr, a été reçue en audience, dans la soirée de ce dimanche 26 février 2023 par le ministre des affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l'extérieur, Olivia Rouamba. Au menu, l'actualité culturelle certes, mais également des questions politiques de l'espace communautaire CEDEAO.
La délégation dit être venue pour manifester la solidarité de l'institution communautaire, CEDEAO, au peuple burkinabè et à son gouvernement à cette période de FESPACO. « Cela traduit la résilience du pays qui a su, malgré toutes les difficultés, tenir cette manifestation importante pour l'Afrique ; parce qu'aujourd'hui, le FESPACO n'est plus une propriété du Burkina, il appartient à notre sous-région, il appartient à notre continent. Le FESPACO nous élève au niveau international et permet à l'Afrique d'être à la table des plus grands de ce monde dans le domaine du cinéma », a exprimé Pr Fatou Sow Sarr à sa sortie d'audience.
De l'avis de l'hôte, le cinéma, la culture d'une manière générale, est importante dans la marche du monde. « L'Afrique est l'avenir du monde, c'est l'Afrique qui doit définir le futur de la culture. Pour cela, nous attachons une importance capitale au FESPACO pour qu'il continue à exister et pour qu'il aille encore plus et beaucoup plus haut. Le FESPACO aidera nos pays à avoir la place qui leur revient sur la scène internationale ; parce que d'abord, c'est une question économique, mais en même temps une question politique. (…). Il n'est pas question qu'on laisse notre culture entre les mains des autres, qui vont l'exploiter comme ils ont exploité nos ressources. La culture est aujourd'hui un bien économique. C'est ce que le Burkina est en train de faire. Le Burkina est un pays qui nous est tous cher dans cette sous-région ; parce que Thomas Sankara, comme Kwamé Nkrumah, Cheick Anta Diop, continuent aujourd'hui d'être la boussole pour notre jeunesse. Pour cela, ce que le Burkina a produit nous appartient tous », a brandi le commissaire en charge du développement humain et des affaires sociales de la Commission de la CEDEAO.
« Il faut que nous ayons une communauté forte »
Pr Fatou Sow Sarr qualifie donc cette présence à Ouagadougou d'obligation, car convaincue que l'intégration doit être une réalité dans la sous-région. « Nous n'avons pas de choix que d'être unis, pour pouvoir vaincre les difficultés qui vont se présenter à nous. Nous avons un même destin, nous sommes une communauté de destin et la CEDAO travaille à cela. Ce qui touche un de nos pays membres ébranle l'ensemble des autres pays », déclare-t-elle.
Réagissant à une question sur les sanctions de la CEDEAO contre les dirigeants de la transition, elle a expliqué qu'elles procèdent des décisions de la Conférence des Chefs d'Etat, qui répond à une logique à son niveau. « Mais nous, pour le mandat que nous avons, c'est de nous activer dans le champ du développement, et c'est ce que nous faisons, par des bourses que nous octroyons, des appuis en cas de situations de catastrophe, les soutiens humanitaires, etc. », évoque le commissaire Fatou Sow Sarr, avant de confier qu'à son arrivée en août, le premier acte qu'elle a signé, a consisté en une aide financière à l'éducation au Burkina Faso.
Le chef de délégation dit avoir également échangé avec le ministre en charge de la famille sur des sujets liés à la cellule familiale. « Aujourd'hui, le problème de notre sous-région, c'est celui de la jeunesse. Or, la jeunesse, c'est d'abord la famille », pose-t-elle avant de relever la nécessité de travailler à recoudre les familles et à assurer la cohésion au sein d'elles, de sorte à donner de l'espoir à la jeunesse qu'il y a un avenir meilleur. « Nous avons les ressources, nous avons les compétences, il nous reste à faire un petit effort pour comprendre tout cela, pour l'internaliser et travailler de manière intelligente sur nos relations avec l'extérieur. Pour pouvoir le faire, il faut que nous ayons une communauté forte », étale Pr Sow Sarr, pour qui, il faut se battre, chacun, à l'intérieur de son propre espace pour cette vision commune. Mais c'est en se donnant la main, en se serrant les coudes, que cet objectif sera atteint, convainc Pr Fatou Sow Sarr.
Tout n'est donc pas peint en noir quand on évoque la question CEDEAO
Pour le ministre des affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l'extérieur, Olivia Rouamba, cette démarche « vient du coup rassurer » non seulement les populations burkinabè, mais aussi les autorités dans ce contexte de l'élargissement des sanctions de la CEDEAO contre les trois pays (Burkina, Guinée, Mali). « Cette présence rassure à plus d'un titre ; quand vous entendez le discours que madame le commissaire a tenu, qui est qu'elle va transmettre fidèlement le plaidoyer qui a été fait lors de nos échanges, et qui vise à rassurer nos peuples et à mettre en exergue l'aspect CEDEAO des peuples que l'aspect sanctions. Et elle l'a si bien relevé, c'est la Conférence des chefs d'Etat qui a justement pris cette décision de renforcement des sanctions. Encore qu'à ce niveau (et c'est une analyse que je mène de façon objective), elle ne fait pas l'unanimité », accueille le ministre Rouamba.
Elle apprend également qu'au cours des échanges, il a été question de LGBT, qui, de son avis, tend à brader les valeurs culturelles, « alors que la culture, c'est tout ce qui doit nous rester, même quand on a tout perdu ».
Elle loue aussi les échanges sur la question de la famille et des femmes qui, selon elle, constitue un pan très important au Burkina, surtout dans ce contexte sécuritaire difficile. « Je profite adresser des mots de remerciements …, parce qu'on a reçu une note du président de la Commission de la CEDEAO, qui a répondu favorablement à une requête qu'on avait envoyée et qui demandait un soutien pour les personnes déplacées internes (soutien humanitaire, sécuritaire…) », informe le ministre Olivia Rouamba, faisant observer que tout n'est donc pas peint en noir quand on évoque la question CEDEAO.
O. L
Lefaso.net
Les ressortissants de la commune de Partiaga, dans la province de la Tapoa, ont convoqué la presse dans l'après-midi de ce lundi 27 février 2023 pour parler d'une attaque terroriste qui a eu lieu le dimanche 26 février 2023 dans cette commune de la région de l'Est. Ils dénoncent le « silence des autorités » face à ce qu'ils qualifient « d'horreur ».
Les ressortissants de la commune de Partiaga à Ouagadougou montent au créneau contre les autorités, vingt-quatre heures après « l'attaque » survenue dans cette commune. Au moment où nous écrivions ces lignes, aucune autorité administrative, ni militaire n'a fait cas de ces attaques. Un silence qui agace les ressortissants de cette commune, sans nouvelles de leurs proches. « Que devons-nous faire, si nos parents ont été sauvagement assassinés dans la matinée de ce dimanche 26 février 2023 et que l'autorité s'est murée dans un silence des plus sordides », lancent-ils d'entrée.
Selon les conférenciers, le départ du détachement militaire et de la brigade territoriale de la gendarmerie de Partiaga a précipité cette attaque. Une attaque survenue malgré les différentes alertes adressées aux autorités administratives et militaires à travers les réseaux sociaux et les médias, disent-ils.
« Comme s'ils savaient ce qui allait arriver, les Forces de défense et de sécurité (FDS) ne reviendront plus jamais jusqu'à ce que le pire survienne, c'est-à-dire l'attaque barbare du dimanche matin. Les terroristes ont donc profité de cette absence des hommes qui sont payés pour assurer la sécurité des populations pour se mobiliser et encercler la commune durant plus de quatre jours avant de lancer l'attaque finale », explique Saïdou Sinini, porte-parole des ressortissants de Partiaga.
Ils reconnaissent tout de même que des frappes aériennes ont très souvent été menées par les forces armées nationales en réaction aux mouvements des groupes armés terroristes. « La veille du drame, des frappes aériennes ont été enclenchées sur quelques bases terroristes aux alentours de la ville », reconnaissent-ils.
Selon eux, les Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) sont restés pour protéger la ville. Mais par manque de renforts, cela n'a pas été suffisant. « La mobilisation des VDP ne fera pas le poids face à ces groupes armés terroristes que même les professionnels du métier des armes redoutent et craignent », assure Saïdou Sinini, porte-parole des ressortissants de la commune de Partiaga à Ouagadougou.
C'est ainsi qu'au petit matin de ce dimanche 26 février 2023, aux environs de 5h30 s'est produit l'attaque. Ils assurent que les terroristes ont détruit tout sur leur passage, du massacre des populations civiles aux destructions des biens immobiliers et des vivres. « Une histoire que seuls les films d'horreur peuvent réaliser. Les forces terroristes ont détruit la plupart des bâtiments administratifs de la ville et ont sillonné les concessions pour y mettre le feu. Les hommes qui se sont retrouvés sur leurs chemins ont été tout simplement abattus. Même les fidèles chrétiens qui étaient à l'office religieux du dimanche n'ont pas eu la compassion de nos tueurs du jour », décrivent-ils.
« Une commune qui a demandé de l'aide depuis plus de deux semaines. Nous sommes déçus de cette façon de faire de nos autorités qui font la sourde oreille quand il s'agit de la vie des habitants de la région de l'Est et particulièrement de la commune de Partiaga. Nous sommes déçus des nouveaux dirigeants qui ont pourtant donné de l'espoir aux populations mais qui nous laissent mourir comme des animaux dans l'ignorance totale. Pendant que le FESPACO bat son plein à Ouagadougou, un film d'horreur s'est passé dans notre ville, Partiaga. Impossible de compter le nombre de morts et de faire un bilan des dégâts », regrettent-ils.
« Si vous ne souhaitez pas que nos populations pactisent avec l'ennemi pour vivre en paix, il est temps que vous nous considérez aussi comme les autres Burkinabè qui arrivent à vaquer à leurs occupations. Nous sommes aussi des Burkinabè », ont-ils prévenu.
Les ressortissants de Partiaga demandent aux autorités d'établir un bilan exact de l'attaque, de faciliter l'enlèvement des différents corps abandonnés afin de procéder à leur enterrement et d'organiser des funérailles, d'établir des couloirs humanitaires pour aider les rescapés, etc.
Mamadou ZONGO
Lefaso.net
Depuis son renversement à la tête de l'Etat, Paul Henri Sandaogo Damiba, retiré au Togo, n'avait plus donné de nouvelles. A travers un entretien avec le journaliste de RFI Alain Foka, diffusé le dimanche 26 février 2023, l'ancien chef de l'Etat burkinabè a enfin rompu le silence, revenant ainsi sur certains axes majeurs de sa gouvernance. Au menu des échanges, l'épineuse question de la sécurité, le choix des partenaires dans la lutte contre le terrorisme, sa vision de la réconciliation, ses relations avec les chefs d'Etat du Mali et de la Guinée, son retour au bercail, lui qui dit avoir hâte de retrouver « le pays de ses parents et de ses grands-parents », etc. Les points saillants de l'entretien ci-après.
Le problème des Burkinabè, ce sont les Burkinabè
« Notre problème est majoritairement interne ». Telle est, selon Paul Henri Sandaogo Damiba, la raison de la persistance du phénomène du terrorisme au Burkina. « C'est vrai qu'il y a l'influence des groupes des grands réseaux extrémistes. Nous avons pu amoindrir l'influence de ces réseaux là sur nos groupes, mais le problème est majoritairement interne. Ceux que nous combattons sont majoritairement des Burkinabè de sang résidents au Burkina Faso et par moments, dans certaines portions hors de contrôle de notre pays », a-t-il renchéri.
Le Burkina courtisé par des sociétés militaires russes, sud-africaines…
La prise du pouvoir du lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a suscité une ruée des partenaires militaires auprès du pouvoir pour proposer leurs offres de services dans la lutte contre le terrorisme. Selon ses dires, les offres sont venues de partout, seulement, il ne les a pas acceptées car il estimait que ce serait froisser la fierté des Burkinabè qu'il estimait capables eux-mêmes de se tirer d'affaire. « Nous avons été contactés par des sociétés russophones, sud-africaines et même des sociétés basées en Afrique de l'Ouest. Elles se proposent d'envoyer leurs personnels occuper une zone et nous aider. Bien sûr avec en contrepartie des paiements. Mais nous n'étions pas dans cette dynamique-là.
C'est ce qui m'a fait dire à Bobo que quand quelqu'un se bat pour quelque chose, ça devient sa chose. C'était une manière de dire que notre fierté nationale, notre intégrité, notre côté burkinabè serait mal vu. Tant qu'on peut trouver des solutions entre nous, pourquoi ne pas trouver ces solutions là au lieu de passer par un tiers. Si nous prenions aujourd'hui d'autres partenaires qui viennent, qui ne connaissent pas nos réalités, qui ne connaissent pas nos populations, qui ne connaissent pas nos habitudes, qui ne connaissent pas le mode d'action des groupes armés, comment ces partenaires peuvent être efficaces ? » a-t-il expliqué. Au sujet d'une éventuelle arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner au Burkina, il répondra : « je n'ai pas rencontré Wagner ».
Rapports avec les forces françaises installées au Burkina
« A partir de janvier (2022, Ndlr) nous avons trouvé des forces étrangères, notamment françaises, stationnées au niveau de notre pays. Nous avons eu des échanges avec ces forces et nous leur avons demandé de nous accompagner pour qu'on puisse avoir des résultats, œuvrer à la stabilité » a laissé entendre Paul Henri Sandaogo Damiba, à la question de savoir quels étaient ses rapports avec les forces étrangères sur place. Aussi, contrairement à certains qui croient dur comme fer qu'il était un président à la solde de la politique française, l'ancien chef d'Etat explique que les relations du MPSR 1 avec les forces françaises n'étaient pourtant pas toujours au beau fixe. En effet, il estime que son pouvoir a été incompris de ces forces-là, qui attendaient d'être confortées dans l'idée qu'il est réellement là pour les intérêts du peuple burkinabé.
« Au tout début, il faut convaincre. Il faut convaincre pour que les gens comprennent la dynamique actuelle. Tant qu'on n'a pas convaincu un partenaire particulier, c'est difficile que le partenaire s'engage. Ce ne sont pas seulement eux qui n'avaient pas confiance, il y avait les groupes politiques et la communauté régionale. Ils attendaient de voir si ce sont des gens qui sont venus pour aider le pays où ce sont des gens qui sont avides du pouvoir. Il y a toujours un temps qu'on doit prendre pour convaincre et pour que les gens voient vers où vous voulez aller. Et à ce sujet, avec les forces françaises, on a senti qu'il y avait des incompréhensions. Dans les interactions, on a eu quelques contradictions sur le plan de la communication, aussi sur l'engagement opérationnel. Sur le plan opérationnel, nous leur avons demandé de nous soutenir dans la fourniture de renseignements.
En tout cas par moment, nous n'avons pas obtenu les renseignements souhaités. Cet état de fait, nous l'avons exprimé. On le leur disait et il y a des correspondances qui existent » a-t-il lâché.
En dépit de ces désaccords, le lieutenant-colonel Damiba reconnaît que les forces françaises ont appuyé les forces militaires burkinabè, à d'importants moments de leurs interventions sur le terrain. « Quand on a des évènements à certaines heures de la nuit, ils nous viennent en secours. Quand on a des blessés, ils nous appuient. L'ensemble des militaires qui ont opéré véritablement dans les contrées de notre pays peuvent attester que nous avons eu des soutiens pour relever nos blessés, évacuer nos corps, certains apports en renseignements, de l'appui-feu. Mais tout cela, c'est avec le temps que ça s'est installé. On était dans une dynamique de gagner ce qui était avantageux pour nous, pour l'intérêt du pays ».
L'approvisionnement des terroristes en armes
Au cours de l'entretien, Paul Henri Sandaogo Damiba est revenu sur les sources d'approvisionnement des groupes armés terroristes en armes. « Il y a des armes qui sont achetées dans la contrebande. Il y a des réseaux financiers extérieurs et internes aussi. Avant, on parlait de rançons, mais à force de durer sur le terrain, les groupes développent des économies telles que les vols de bétails, l'exploitation de l'or, etc. Ce sont des canaux qui leur permettent d'avoir de l'argent. Ils ont accès aux grands réseaux de contrebande, aux armes récupérées à certaines positions des FDS et à des réseaux extérieurs. Il y a aussi par exemple des convois qui peuvent passer légalement dans nos pays et ne pas arriver à bonne destination ».
A la question de savoir qui fabrique ces armes, il répondra : « il y a par exemple deux types d'engins explosifs. Les engins explosifs improvisés, fabriqués artisanalement et il y a ceux conventionnels, fabriqués dans des usines précises. Dans les années 2018, on a découvert des mines de fabrication qui ont quitté certaines zones de la Lybie et qui étaient arrivées au Burkina. Actuellement par exemple, la kalachnikov est l'arme la plus utilisée. Ce sont des armes du pacte de Varsovie. Beaucoup d'entreprises et beaucoup de sociétés produisent ces armes-là. Mais sur le terrain, ce qu'on retrouve ce sont des versions de Kalash, de fusils mitrailleurs et de RPG 7 ».
Ses relations avec ses homologues du Mali et de la Guinée
Pour Paul Henri Sandaogo Damiba, les pays sont libres d'opter pour un partenaire au profit d'un autre et ce qui était prôné durant ses huit mois de gouvernance, c'est la diversification des partenaires.
A la question de savoir s'il n'avait pas un parti pris pour la France, si fait qu'il avait maille à partir avec ses homologues du Mali Assimi Goïta et celui de la Guinée, Mamadou Doumbouya, l'ancien chef de l'Etat du Burkina s'est voulu clair : « nous n'avons pas choisi d'être avec la France, nous sommes venus trouver des Français. C'était de voir d'abord quels partenariats opérationnels pouvaient être maintenus et améliorer avec eux ». « Je n'avais pas particulièrement de mauvaises relations avec Assimi Goïta. On avait de très bons rapports. On avait décidé d'engager au niveau de la frontière des opérations militaires conjointes, mais en excluant les partenaires. C'est un problème commun au Burkina et au Mali. On avait dit que pour la question frontalière, ce sera entre nos unités. Pour le président Doumbouya, on avait des relations fraternelles », a-t-il confié.
Des acquis engrangés, quoiqu'on dise
Si pour beaucoup, le MPSR 1 a plus contribué à tirer le pays vers le bas plutôt qu'à le sortir de l'ornière, Paul Henri Sandaogo Damiba soutient que des résultats ont été obtenus et des acquis engrangés. « Contrairement à ce qui est raconté, nous avons eu beaucoup de résultats, mais on n'en a pas parlé. Dès le mois de février, nous avons commencé à faire des opérations de ciblage. On ne peut pas mettre cela à la disposition du public, mais il y a des groupes de personnels qui travaillaient sans relâche 24h sur 24 pour désorganiser les réseaux terroristes. On a comptabilisé pas moins de 170 à 175 sorties d'opération de ciblage.
Chacune de ces opérations a visé et détruit des éléments armés. Ce sont des résultats que nous n'avons pas voulu porter à la connaissance du public mais je pense que tout est disponible. Notre plus grande réussite était de démobiliser les groupes armés. En son temps, des anciens combattants sont revenus donner leurs armes. Ce sont des résultats dont on ne parle pas suffisamment. On était autour d'une centaine de personnes. On avait beaucoup de promesses de personnes mobilisées pour ramener d'autres.
Mais malheureusement cette démarche est tombée à l'eau. Il faut savoir aussi que les groupes armés ne sont pas contents quand il y a des défections dans leurs rangs. Il faut savoir jouer sans trop exposer les autres qui vont être désengagés » a-t-il révélé.
En outre, conformément aux quatre objectifs que sont la lutte contre l'insécurité, le soutien humanitaire aux personnes déplacées internes, l'amélioration de la gouvernance et enfin la question de la réconciliation nationale, il estime qu'il y a eu des avancées considérables, quoique tout n'est été atteint.
« Il y a eu des accalmies dans les régions de l'Est, du Nord, de l'Ouest et du Sud-ouest. Aussi, quand on venait, le nombre de personnes déplacées étaient autour de trois millions. Notre travail a permis de réduire le nombre de personnes déplacées. On était descendu autour de deux millions 400. Ce sont des tableaux qui existent. Il y a des régions où les populations repartaient. En termes de gouvernance, je peux dire sans vraiment nous vanter qu'il y a rare de systèmes politiques qui ont été aussi transparents dans leur système que le système que nous avons conduit », a-t-il renchéri.
Un homme en paix avec sa conscience
Dans leurs premières apparitions au moment du coup d'Etat, les nouveaux maîtres du pays fustigeant le pouvoir en place, l'accusant de se sucrer sur le dos des populations qui souffrent le martyr. A ces velléités de malversations qui faisaient directement allusion au président Paul Henri Sandaogo Damiba, ce dernier répondra qu'il est blanc comme neige.
« Si j'ai pris un franc de l'Etat pour m'enrichir personnellement, je suis prêt à répondre devant les juridictions de mon pays. Est-ce-que quand vous me voyez je ressemble à quelqu'un qui a emporté quelque chose ? Les camarades se moquaient de moi. Ils disaient qu'ils n'ont jamais vu un président aussi pauvre que moi. C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses qui se disent sur les réseaux sociaux. Mais c'est vraiment du fake. Ce sont des choses montées juste pour salir. Moi je suis en paix avec ma conscience », dira-t-il à ce propos.
Sa vision de la réconciliation
Le 8 juillet 2022, Paul Henri Sandaogo Damiba convoquait les autres chefs d'Etat autour d'une table ronde pour discuter des questions de la réconciliation. Au nombre de ses hôtes, l'ancien président Blaise Compaoré qui venait d'être condamné par la justice militaire pour le meurtre de Thomas Sankara. Interrogé sur le sens profond de cette réunion qui visiblement a fait choux blanc en raison de l'absence des trois anciens présidents, il répondra : « Ce n'était pas pour faire une réconciliation. Dans l'intitulé de la correspondance, c'était pour œuvrer pour la cohésion sociale. C'était pour m'asseoir avec les devanciers puis leur demander de nous aider. Cela ne sert à rien que je dise que je peux alors que chacun peut contribuer. L'initiative de cette réunion, au fond, c'était pour demander aux devanciers d'accompagner, de nous aider parce que la situation actuelle du Burkina n'est plus une question d'un clan ou d'une personne. Je pense que toute dynamique qui ne va pas aller dans le sens de réunir tous les fils autour de l'objectif qui est de préserver le pays sera contre-productive », a-t-il laissé entendre.
"Il faut éviter qu'on répartisse l'Afrique une seconde fois"
Au cours de l'entretien, Paul Henri Sandaogo Damiba dit observer de près ce qui se passe au Burkina et se refuse d'y donner lecture car dit-il : « ce que j'observe ne me permet pas de juger pour le moment ». Cependant, estime-t-il, cette course vers les partenaires surtout en ces temps de crise sécuritaire risque de reproduire la sombre histoire de la conférence de Berlin de novembre 1884 à février 1885, où l'Afrique a été partagée comme un gâteau d'anniversaire.
« Je suis certains évènements qui se passent dans mon pays. Mais je pense quand même qu'il faudrait observer en tant que décideur politique et responsable d'un pays, de la prudence. Je soulignais tantôt les difficultés qui peuvent exister entre les responsables de nos pays et puis les différents partenaires aussi qui sont à nos côtés. Le piège qu'il faudrait tout faire pour éviter est qu'on n'aille pas encore vers une nouvelle répartition de l'Afrique », dira-t-il pour conclure.
Son retour au bercail
Au Togo depuis le 2 octobre 2022, Paul Henri Sandaogo Damiba dit avoir le mal du pays. Et même si ce point n'a pas encore été abordé avec les autorités actuelles, il estime que les portes du Burkina Faso ne lui sont pas fermées. « Le pays me manque même si je suis dans de bonnes conditions à Lomé. Je suis pressé de retrouver le pays de mes parents et de mes grands-parents. Le sang qui coule dans mes veines est burkinabè », a-t-il rappelé.
A la question de savoir si ce retour ne serait pas pour récupérer le fauteuil qui lui a été arraché, il répondra : « je ne suis pas intéressé par un quelconque pouvoir politique. Le pouvoir politique corrompt l'homme. J'ai ma personnalité et mes valeurs que je garde bien pour moi. Je veux simplement être utile pour les autres ».
Erwan Compaoré
Ramata Diallo
Lefaso.net
Source : Entretien de Alain Foka avec Paul Henri Sandaogo Damiba
Le coordinateur national de Planète des jeunes patriotes, Nestor Poodassé, a été condamné à 24 mois de prison, dont six fermes, et deux millions de francs CFA d'amende ce lundi 27 février 2023 au palais de justice de Bobo-Dioulasso. Il a été reconnu coupable de faits de menaces de mort sous condition.
Nestor Podassé dit "Mandela 1er "coordonnateur de Planète des jeunes panafricanistes, incarcéré depuis le 9 février 2023 était devant la justice pour répondre des chefs d'accusation qui lui sont reprochés. Son procès, qui a plusieurs fois été renvoyé, a finalement repris ce lundi 27 février 2023 au tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso.
Dans les faits, il est reproché à Nestor Poodassé d'avoir accordé lors des événements du 30 septembre 2022, une interview à la chaîne de télévision Afrique média. Dans le contenu de l'interview, il a proféré des menaces de mort à l'encontre d'une communautaire étrangère vivant au Burkina Faso.
Après les débats, le Parquet a retenu les infractions de menaces de mort sous conditions contre lui. Il a demandé au tribunal de le condamner à 24 mois de prison dont 12 fermes et deux millions d'amende ferme.
Le tribunal l'a déclaré coupable des faits qui lui sont reprochés. Condamnant ainsi Nestor Poodassé à 24 mois de prison dont six mois fermes et deux millions d'amende aussi ferme.
Lefaso.net
Une partie des acteurs du transport de la région de la Boucle du Mouhoun rejette la nouvelle gare routière de la commune urbaine de Dédougou. Les frondeurs s'insurgent contre ce qu'ils considèrent comme la réalisation à minima de l'infrastructure et l'exclusion des transporteurs dans le processus de construction de la gare.
A l'occasion de la cérémonie inaugurale de l'infrastructure, intervenue le jeudi 23 février 2023, un groupe de personnes, se présentant comme des représentants syndicaux des transporteurs de la région de la Boucle du Mouhoun, a ouvertement désapprouvé la manière d'agir des autorités municipales.
Les protestataires se sont présentés sous la bannière de l'UNATRAF et du HCT-BF (respectivement, Union nationale des transporteurs autonomes du Faso et Haut-conseil des transporteurs du Burkina Faso), sections de la Boucle du Mouhoun. Pour eux, la gare, telle que réalisée, est loin de refléter le plan qui leur avait été présenté au départ.
« A l'annonce de la construction de la gare routière, il y a eu une grande rencontre à la mairie. Les transporteurs ont été associés et à l'occasion, le plan et le budget leur ont été présentés », rappelle Bamoussa Aimé Konaté, vice-président du bureau régional de l'UNATRAF. Il explique que dans ce plan, il était prévu de mettre du pavé sur toute la surface de la gare. Ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui. A cela s'ajoutent la construction d'un centre de soins sanitaires, d'un local entier pour la police municipale et non un simple bureau qui a été érigé, dit-il. Le vice-président ajoute que le plan initial de la gare routière de Dédougou prévoyait l'érection d'un hôtel, plus d'une vingtaine de guichets, d'un hangar devant servir de lieu de culte. Bamoussa Aimé Konaté dénonce donc vigoureusement la non-réalisation de toutes ces composantes de l'infrastructure routière. « Le travail qui a été réalisé ne représente pas la moitié de ce que le plan de départ a prévu », martèle-t-il.
Gestion opaque…
Selon Drissa Guiré, un des contestataires, le travail réalisé est de piètre qualité, comparativement au budget annoncé. « On ne peut pas parler de 500 millions à propos de ce travail-là. Nous ne pouvons pas nous mettre d'accord sur un travail qui n'est pas bien fait. Ça, on n'est pas content de ça », a-t-il lancé.
Ces transporteurs qualifient également d'opaque la gestion de la mairie, dans la construction de la gare routière. « Au début de la construction de la gare, deux représentants des transporteurs ont été associés pour le suivi. Le projet a ainsi remis à nos représentants, une copie du cahier de charges. Mais, quelques jours après, le secrétaire général de la mairie a récupéré notre cahier de charges pour photocopier et nous remettre. Il ne l'a jamais fait, malgré nos différentes réclamations », a détaillé le militant syndicaliste. Selon ses propos, il y a anguille sous roche. « Normalement, on (ndlr : les transporteurs) devrait suivre. Mais si la mairie a à faire un travail que nous ne pouvons pas suivre, il y a un problème », suppose Drissa Guiré.
Refus d'intégrer la gare si …
Si les autorités municipales ont parlé d'inauguration officielle de la gare routière de Dédougou, le son de cloche est tout autre chez les transporteurs. « Elles (ndlr : les autorités) nous ont dit qu'elles vont faire une ouverture provisoire d'abord », a révélé Bamoussa Aimé Konaté, avant de déplorer le fait que cette information n'ait été mentionnée nulle part dans les discours officiels. Se fondant sur les insuffisances qu'ils disent constater dans la construction de la gare, les protestataires appellent les plus hautes autorités à se saisir de la question. « Tout doit être fait en bonne et due forme. Nous demandons aux premières autorités de s'impliquer pour que le travail soit bien fait. Il ne faudrait pas qu'on nous accuse, si un jour on s'élève et qu'il y a palabre », a prévenu monsieur Guiré. Séance tenante, ils ont renouvelé leur souhait de disposer du cahier de charges qui leur aurait été dépossédé par le secrétaire général de la commune, toujours en service, selon leurs dires.
Les transporteurs ne donnent pas l'air de vouloir intégrer de sitôt la nouvelle gare routière. « On va refuser d'y travailler tant que les autorités municipales ne tirent pas au clair les choses. Mais, si on arrive à voir la vérité dans l'affaire, nous allons commencer à travailler en attendant », a poursuivi Drissa Guiré.
Mais, à en croire une source proche de la mairie de Dédougou qui souhaite garder l'anonymat, les contestataires n'ont pas voix au chapitre. « Ceux qui revendiquent ou se sentent frustrés n'ont pas droit de cité, car ils n'ont aucun engagement avec la mairie et ne sont pas des transporteurs en commun », a confié notre interlocuteur. Sauf que le secrétaire général du bureau régional de la Boucle du Mouhoun du Haut-conseil des transporteurs du Burkina Faso (HCT-BF), Omar Paré, a laissé entendre que le syndicat défend sans exception les intérêts de tous les transporteurs.
Pour rappel, la nouvelle gare routière de la commune de Dédougou a été construite en 2021 sous l'ancien maire, Karim Lomboza Kondé. Son mandat était toujours en cours quand est intervenu le coup d'Etat du 24 janvier 2022 qui a suscité la dissolution des conseils municipaux et la mise en place de délégations spéciales.
Yacouba SAMA
Le comité conjoint de supervision du projet "Dorsale nord d'interconnexion électrique " s'est réuni dans la matinée de ce lundi 27 février 2023 à Ouagadougou. La rencontre d'ouverture a été présidée par le ministre de l'énergie, des mines et des carrières du Burkina Faso, Simon Pierre Boussim. Il s'agit de faire le point de l'état d'avancement des travaux et s'assurer de la mise en œuvre du projet dans les délais.
Après plusieurs réunions en mode virtuel, les acteurs du projet ‘'Dorsale nord d'interconnexion électrique'' se sont réunis en présentiel dans la capitale burkinabè. Il s'agit de la 6e réunion du comité conjoint de supervision, organe chargé du suivi des travaux. L'objectif de cette rencontre d'échanges, est de faire le point de l'état d'avancement des travaux et s'assurer de la mise en œuvre du projet dans les délais.
D'une longueur de 880km, cette ligne d'interconnexion haute tension aura une capacité d'environ 430MW qui pourrait atteindre plus de 600 MW cinq à dix ans après sa mise en service, selon les organisateurs. Elle reliera cinq pays à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Niger, le Nigeria et le Togo. Le projet impliquera l'électrification des communautés rurales situées dans un rayon de 5km de part et d'autre de la ligne, et la mise en œuvre de plusieurs mesures d'atténuations environnementales et sociales.
Cette initiative permettra de faciliter les échanges d'énergies dans la sous-région, de fournir une assistance technique pour favoriser des accords d'échanges commerciaux efficaces entre les États membres, et d'accroître l'accès à l'électricité aux populations vivant le long de la ligne de transport.
Ce projet vise à intégrer les réseaux électriques nationaux dans un marché régional unifié de l'électricité en vue d'assurer, à moyen et long termes, un approvisionnement en énergie électrique régulier, fiable et à un coût compétitif aux populations des Etats membres de la CEDEAO. Il s'agit aussi de promouvoir et développer des infrastructures de production et de transport d'énergie électrique ainsi que d'assurer la coordination des échanges d'énergie électrique entre les Etats membres de la CEDEAO.
Ce projet régional d'interconnexion électrique 330 kV a été mis sur pied en 2019 par le système d'échanges d'énergies électriques de l'Afrique de l'Ouest (EEEOA) de la CEDEAO, aussi connu sous le nom du West African Power Pool (WAPP). Le projet qui devrait s'achever en fin 2024 connaît des difficultés en raison notamment de la survenance de la maladie à coronavirus et la crise sécuritaire qui ont retardé sa mise en œuvre.
Le secrétaire général de l'EEEOA/WAPP, Siengui Apollinaire Ki, rassure que les travaux théoriques sont terminés et la phase d'exécution du projet sur le terrain se fera incessamment. Il a également rappelé que les personnes affectées par le projet ont été identifiées et tout est mis en œuvre pour leurs indemnisations.
Pour lui, cette 6e réunion du comité conjoint de supervision constitue un moment privilégié de réflexion et d'évaluation du travail accompli pour l'atteinte des objectifs fixés. Elle permettra aussi d'examiner et d'approuver le programme de travail et le budget de l'année 2023.
Selon Siengui Apollinaire Ki, les défis qui se présentent au projet sont sa restructuration afin de résorber les déficits de ressources, la mise en place des comités nationaux de coordination de la sécurité pour la sécurisation de certaines zones d'intervention du projet, etc.
Pour Daniel Sermé, directeur général de la SONABEL, le projet Dorsale Nord est une réponse au déficit énergétique que connaissent la plupart des Etats membres de la CEDEAO et constitue un espoir pour les populations. « Depuis son lancement officiel en février 2022 à Niamey (Niger), les populations bénéficiaires suivent avec enthousiasme et grand espoir l'évolution de ce projet d'envergure qui va impacter positivement leur quotidien et donner un coup d'accélérateur à la construction du marché sous régional de l'électricité dans notre sous-région », soutient-il. Selon lui, malgré les difficultés inhérentes à la conduite du projet, le comité est déterminé à tout mettre en œuvre pour son aboutissement.
Présidant cette cérémonie d'ouverture, Simon Pierre Boussim, ministre burkinabè en charge de l'énergie, reconnaît que la Dorsale Nord a pris trop de retard et les populations en sont les victimes. Il appelle donc le comité à trouver des solutions afin de remédier à ce retard d'exécution des travaux.
Selon Simon Pierre Boussim, l'objectif principal est de relever le défi énergétique auquel les pays sont confrontés et libérer leurs énormes potentiels énergétiques par le biais de la coopération régionale et du développement d'infrastructures de production et de transport d'énergie électrique.
Pour le ministre burkinabè de l'énergie, face au déficit énergétique que connaissent beaucoup de pays de la CEDEAO, seuls des projets d'envergure communautaire comme la Dorsale Nord ou des projets de mutualisation des efforts entre les peuples sont à même d'apporter les solutions les plus idoines. « Chose que le Burkina Faso a vite compris en traçant depuis plus de deux décennies, les sillons à travers les interconnexions qu'il a développées avec certains pays voisins comme la Côte d'Ivoire, le Ghana, dans une moindre mesure le Togo et bientôt le Mali. La création du WAPP s'inscrit dans la vision de permettre aux pays moins nantis énergétiquement de pouvoir juguler leur déficit grâce aux potentiels des pays mieux dotés par la nature, le tout dans un esprit de partenariat gagnant-gagnant. Le WAPP apparaît comme une mutuelle sous régionale de l'électricité qui comme toute mutuelle fonctionne sur le principe de la solidarité », explique Simon Pierre Boussim.
Tout en saluant ce cadre de concertation entre les techniciens du projet, Simon Pierre Boussim dit attendre des solutions pérennes et vites. « Au sortir de cette réunion, nous fondons l'espoir que soient levés tous les goulots d'étranglements techniques, administratifs et financiers afin de donner de meilleures chances de succès à ce projet vital pour nos populations », a-t-il lancé.
Le projet est financé à hauteur de plus de 350 milliards de FCFA par l'Agence française de développement, la Banque africaine de développement, l'Union européenne, la Banque mondiale et le gouvernement fédéral du Nigeria.
Mamadou ZONGO
Lefaso.net
La Fédération burkinabè des cinés clubs (FBCC) a ouvert l'espace ciné-clubs, jeunesse et promotion de la cinéphilie dans les locaux de l'Institut supérieur de l'image et du son (ISIS), ce lundi 27 février 2023 à Ouagadougou.
La Fédération burkinabè des cinés clubs (FBCC) veut contribuer à l'émergence des cinéphiles et futurs cinéastes burkinabè. C'est ainsi qu'en marge de la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), elle a ouvert un espace ciné-clubs, jeunesse et promotion de la cinéphilie.
Selon le président de la FBCC, Germain Bessin, il s'agit de faire la promotion de la cinéphilie à travers les ciné-clubs. « Dans le cinéma, il y a beaucoup de domaines. La cinéphilie, ce sont tous ceux qui ont un amour pour le cinéma. Pour mon cas, je ne suis pas de formation cinéaste. Je suis administrateur des services financiers. Mais par a passion de la chose, voilà que je me trouve à diriger cet espace », a-t-il justifié.
Dans les matinées, il est prévu des visites de stands, qui sont dressés dans la cours de l'Institut supérieur de l'image et du son (ISIS). Les visiteurs pourront voir les expositions des savoir-faire des ciné-clubs. Les soirs, il y aura des projections dans la salle de conférence de l'ISIS, un partenaire de la FBCC.
Tout en saluant le choix porté sur sa personne, la marraine de la cérémonie d'ouverture, Mamounata Nikièma, a tenu à encourager la FBCC pour cette initiative. « Cet espace va contribuer à susciter des vocations, à révéler des talents et surtout, créer une habitude à voir les films en salle au niveau des jeunes et nous en sommes fiers », a-t-elle affirmé.
Selon Hippolyte Ouangrawa alias M'ba Bouanga, l'invité d'honneur du jour, « la graine a poussé et elle a donné des fleurs ». Il s'est réjoui de voir la nouvelle génération porter de telles initiatives. « Je suis très heureux que ces jeunes puissent prendre le pas pour mettre en valeur leur connaissance », a-t-il confié.
La Fédération burkinabè des cinés clubs (FBCC) est la faîtière des ciné-clubs du Burkina Faso. Elle a été créée officiellement en 2008. Elle est régie par la loi N°064-2015/CNT du 20 octobre 2015 portant liberté d'association et regroupe une vingtaine de clubs membres répartis à travers le Burkina Faso. La FBCC est une association indépendante, apolitique, non confessionnelle et à but non lucratif.
Cryspin Laoundiki
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Dans le cadre de la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le film « Amchilini » ou « Choisis-moi » du réalisateur tchadien, Allamine Kader, a été projeté dans la soirée du dimanche 26 février 2023 au ciné Neerwaya. C'est un documentaire qui est en compétition.
« Amchilini » est une pratique originaire d'un village au Tchad. A une certaine étape de la vie, la coutume permet aux filles de choisir leurs propres époux. Car selon les croyances, lorsqu'il y a beaucoup de jeunes filles non mariées, la nature est en colère contre ce village. Conséquence, la pluie se raréfie et cela a un impact négatif sur l'agriculture et la pêche, les principales activités de cette contrée.
Ce film documentaire a été tourné dans un village près de N'Djamena, la capitale tchadienne. Allamine Kader, à travers cette œuvre, veut montrer l'émancipation de la femme au 21e siècle. « Aujourd'hui, quand on parle de l'égalité entre la femme et l'homme, cela atteint également nos villages reculés. La femme est en train de prendre publiquement la parole. Petit à petit, les femmes sont en train d'occuper leur place », a expliqué le réalisateur.
D'après ce documentaire, par le passé, toutes les femmes pratiquaient le « Amchilini », mais ce film montre le contraire. Il y a des filles qui ont catégoriquement refusé de choisir leurs maris. Elles ont mis sur l'accent sur le bonheur dans le foyer. Pour certaines, lorsque le mari a été choisi par la femme, il la méprise. Et lorsque cette dernière revendique de meilleures conditions, l'homme dit que ce n'est pas lui qui l'a choisi.
« J'apprécie cette pratique parce qu'elle évite la prostitution »
La détermination des jeunes filles de la nouvelle génération est grande. Elles sont prêtes à payer l'amende (25 000 FCFA) au lieu de choisir un homme qui ne saura pas les valoriser. La pratique « Amchilini » contraint également tout homme à payer la même amende lorsqu'il refuse d'accepter la femme qui l'a choisi.
Les cinéphiles sont restés scotchés aux 68 minutes de ce film. Face aux désirs de certains hommes déjà mariés (des polygames pour la plupart) à être candidats à Amchilini, il y a de éclats de rires dans la salle. Certains hommes battent campagne auprès de leurs propres épouses dans l'espoir d'avoir une nouvelle femme.
Parmi les cinéphiles, il y a une forte délégation de la communauté tchadienne vivant au Burkina Faso, en plus de l'équipe qui est venue du Tchad pour le FESPACO. « C'est ma première fois de découvrir cette pratique qu'est Amchilini. J'apprécie cette pratique parce qu'elle évite la prostitution. Il y a beaucoup de jeunes filles et garçons dans ce village donc cela évite le vagabondage sexuel. Si on leur permet de se choisir et de se marier à un coût tellement réduit, je pense que cela évite beaucoup de choses », a laissé entendre Yves Yangalbé, le président de la communauté tchadienne vivant au Burkina Faso.
« Amchilini » continue d'être projeté dans les salles. Puisque c'est un film documentaire en compétition, le réalisateur dit espérer remporter un prix à cette 28e édition du FESPACO.
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
Il a été organisé ce lundi 27 février 2023, une projection de presse au sein du Centre national de presse Norbert Zongo. L'œuvre s'intitule « Maputo Nakuzandza » (Maputo je t'aime) et a été réalisée par la Brésilo-Mozambicaine Ariadine Zampaulo.
« Maputo Nakuzandza » est un film énigmatique qui retrace le quotidien des habitants de Maputo. Plusieurs histoires s'entremêlent pour ouvrir une fenêtre sur la capitale Mozambicaine. La narration plonge le public dans des sous histoires qui constituent les puzzles d'une même pièce. La grande famille des arts s'y retrouve. Les balades des acteurs permettent d'avoir un aperçu de l'urbanisme de la ville. Les transitions se font par de la danse contemporaine.
Tout au long du film, la voix off de la radio aborde avec dynamisme des faits divers qui animent la ville. Des habitants passent à l'antenne pour témoigner, d'autres demandent des conseils. Un touriste se promène pour contempler Maputo. Une mariée a fui son mariage, tandis qu'une autre est triste parce qu'elle n'est pas mariée. L'un des personnages découvre que son époux est infidèle. La solitude et l'angoisse sont le quotidien d'une jeune femme qui semble être en manque de repère. La fameuse voix off rappelle que la littérature est un médicament pour les âmes en détresse.
Ce film poétique et philosophique d'Ariadine Zampaulo est, selon ses propos, une manière de passer une journée à Maputo sans y être. « Maputo Nakuzandza » est en compétition au FESPACO dans la catégorie long métrage. Pour le cinéaste, réalisateur et producteur sénégalais, Clarence Delgado, « C'est un film assez complexe à mon avis. Il s'est inspiré du cinéma italien avec le réalisateur Vittorio De Sica et son film ‘'Le voleur de bicyclettes''. Il y a également le cinéma d'un grand réalisateur brésilien qui est décédé, il s'appelle Glauber Rocha. Ce qui me gêne, c'est qu'il y a eu beaucoup de voix off », a-t-il décrypté. A la question de savoir si ce film a des chances de remporter un prix dans sa catégorie à ce FESPACO, Clarence Delgado a répondu par le négatif. Il a affirmé que « C'est un film intellectuel, avec beaucoup de symboles, c'est une autre dimension » a-t-il dit.
Le critique de cinéma togolais, Cyrille Komlan Soncy a quant à lui apprécié positivement l'œuvre. Il a dit remarquer que du côté de la technique, il y a une absence de la couleur qui imprègne davantage le cinéphile dans le film. « On constate les difficultés rencontrées quotidiennement par les habitants de la capitale Mozambicaine. J'ai remarqué qu'il y a une sorte de solitude chez les uns et les autres. Il y a très peu de conversations dans le film. La réalisatrice a voulu montrer la solitude. Tous les personnages sont à la quête d'un idéal », a-t-il argumenté. Le long métrage « Maputo Nakuzandza » fait 62 minutes et est sorti en 2022.
SB
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Dans un arrêté en date du 26 février 2023, le gouverneur de la Boucle du Mouhoun, Babo Pierre Bassinga, procède à la fermeture de 42 sites d'exploitation artisanale de l'or dans la Boucle du Mouhoun pour des raisons de sécurité.
L'arrêté prendra effet à compter du 1er mars 2023.
Plus de détails dans le document ci-après.
Lefaso.net
« Le train du retour » de Oumar Sininta a ouvert le bal des films maliens hors compétition à la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou. D'une durée de 85 minutes, ce documentaire qui retrace l'histoire de la Fédération du Mali a été projeté, ce lundi 27 février 2023, à la grande salle de la mairie de Ouagadougou.
« Le train du retour » revient sur les véritables raisons de l'éclatement de la fédération du Mali et du Sénégal, qui comptait également à sa naissance, en janvier 1959, le Dahomey (Bénin), la Haute-Volta (Burkina Faso). Réalisé à partir d'archives visuelles et sonores, mais surtout à partir de témoignages d'historiens, notamment Diadié Yacouba Dagnoko, ce documentaire de 85 minutes est aussi un devoir de mémoire pour les jeunes générations sur le combat de Modibo Keita, qui a tenté de jeter les bases d'une Afrique unie à travers la fédération du Mali.
« Le train du retour » tente de rétablir « une vérité historique » sur la fédération qui a duré moins de deux ans, et dont la paternité de l'échec a longtemps été attribuée à tort ou à raison à Modibo Keita, premier président du Mali indépendant. Comment est née la fédération, quelles sont les causes de son échec ? La France a-t-elle joué un rôle trouble dans la sécession du Sénégal ? Voici l'histoire telle que racontée par les archives et historiens face à l'équipe du réalisateur Oumar Sininta.
Naissance de la fédération
« Le 17 janvier 1959, la constitution de la fédération est adoptée par acclamation. Malgré la défection du Dahomey et de la Haute Volta, l'un convaincu par la promesse d'un port en eaux profondes à Cotonou, et l'autre par la menace par Houphouët Boigny du renvoi de plus de deux millions de ressortissants en Haute Volta, la Fédération du Mali voit le jour, le 4 avril 1959 avec la mise en place de ses organes de gouvernance. Léopold Sédar Senghor à la présidence de l'Assemblée fédérale et Modibo Keita comme président du gouvernement fédéral ». Le décor est planté. Le 4 avril 1960 avec la signature à Paris des différents textes de transfert de compétence à la Fédération, l'indépendance est actée à Dakar, ville désignée capitale de la Fédération.
Une prémonition ?!
“La communauté soudanaise avait organisé une grande fête. Elle avait commencé à 15 heures. On s'est arrêté à 18h pour aller prier. Et après le dîner, on est revenu sur la place publique. Jusqu'à minuit, on a dansé. Tenez-vous bien ! A minuit pile, un chat noir s'est invité dans le cercle de danse. Tout le monde était surpris. Et je me souviens encore avoir entendu les paroles prophétiques d'un vieux”, se souvient l'historien Diadié Yacouba Dagnoko.
Différences du paysage politique
Très vite, après les moments de liesse, c'est la désillusion. Les clivages étaient réels. Au Soudan et au Sénégal, le paysage politique ne présentait pas le même visage au Dahomey et en Haute-Volta. Au Soudan, l'Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain (US-RDA) était un puissant parti, alors qu'au Sénégal, le trio Léopold Sédar Senghor, Lamine Gueye et Mamadou Dia dominaient la scène politique. « Au Dahomey, le RDA n'était pas suffisamment fort pour dominer l'Assemblée en cas de vote, encore moins la Haute Volta où le RDA avait aussi en face de lui la chefferie traditionnelle, le Mogho Naaba, qui a vacillé. Les jours pairs, il était pour et les jours impairs, contre la fédération. Il était sous la pression de la France, par le truchement des 17 000 anciens combattants voltaïques », raconte historien de l'époque.
Bataille pour le contrôle du poste de chef d'État-major…
Le poste stratégique de chef d'État-major de la fédération, devait revenir, comme le veut l'usage, à l'officier le plus ancien dans le grade le plus élevé. Modibo Keita a donc porté son choix sur l'Officier soudanais, le colonel Abdoulaye Soumaré. Bien que ce dernier soit d'origine sénégalaise, les Sénégalais le récusent. Dans le même temps, au Sénégal, le vice-président du gouvernement fédéral, Mamadou Dia, nomme le colonel Amadou Fall au même poste de chef d'Etat-major de la fédération. La tension monte.
… et celui de président de la fédération
Dans le documentaire, il ressort que le deuxième point de discorde est surtout politique et concerne la création du poste de président de la fédération du Mali. Selon l'historien Diadié Yacouba Dagnoko, la question de la présidence n'avait pas été débattue avant la création de la fédération. Pour les Soudanais, il n'y avait aucune nécessité d'alourdir l'attelage institutionnel avec la création d'un poste de président de la fédération, puisque le président du gouvernement fédéral disposait de toutes les prérogatives pour faire fonctionner la fédération.
« Les Sénégalais n'étaient pas d'accord, mais à force de palabres, les Soudanais ont accepté. Mais, à la question de savoir qui allait occuper le poste de président de la fédération, les Sénégalais ont proposé Léopold Sédar Senghor, qui était le président de l'Assemblée fédérale. Les Soudanais ont voulu négocier pour éviter le clash. Ils ont demandé que ce soit un autre Sénégalais, Lamine Gueye, avocat et homme politique qui a présidé les premiers pas de Senghor en politique et qui jouissait d'un grand prestige au Sénégal et au Soudan. Les Sénégalais ont refusé. Mamadou Dia a dit que c'était Senghor où la fédération prendrait fin ».
Le divorce
« Ça s'est passé dans la nuit du 19 au 20 août 1960. On s'est réveillé le matin et patatras, le ciel nous est tombé sur la tête. C'est fini la fédération. Les gens ne comprenaient rien. J'ai vu des femmes se rouler dans la poussière en poussant des cris », se souvient l'historien.
Il ressort du documentaire que Modibo Keita a pris une série de décisions dans un contexte de forte tension. Parmi ces décisions perçues par Dakar comme étant un coup de force, il y a la destitution de Mamadou Dia de son poste de ministre de la défense de la fédération.
Pour Léopold Sédar Senghor, cette destitution ne peut se faire sans l'approbation de la délégation du Sénégal à travers l'Assemblée fédérale. « Modibo Keïta a mobilisé des troupes contre des Sénégalais dont la plupart sont des Sénégalais […] Sénégalais, Sénégalaise, l'heure est grave. Jamais le Sénégal n'avait été dans une telle situation […] Il s'agit pour nous de défendre notre indépendance. Je suis prêt à mourir comme tous les leaders de l'UPS, et vous aussi, n'est-ce pas, pour que vive le Sénégal », a lancé Senghor aux Sénégalais.
Modibo Keita accuse
De son côté, Modibo Keïta donne une tout autre lecture du divorce avec le Sénégal. « Notre position sur le problème algérien, notre volonté détermination à construire un véritable socialisme, notre volonté de réaliser avant toute autre association, une véritable communauté africaine ont déterminé certains responsables français à conduire les dirigeants sénégalais à la sécession ».
Modibo Keita accuse nommément la France et en veut pour preuve certains faits. Il s'agit entre autres de « l'attentisme du gouvernement français dans l'application des accords franco maliens en particulier dans le domaine économique, du message de félicitation du général De Gaulle à Senghor, nommé président de la république du Sénégal, de l'aveu du Premier ministre de la république française de son action, en décembre dernier, auprès de Monsieur Senghor et Monsieur Dia, pour qu'ils transforment la fédération du Mali en confédération, de la reconnaissance par le gouvernement français de l'indépendance du Sénégal puisque ce sont les dirigeants français qui l'ont inspiré, préparé, déclenché et soutenu la sécession de la république du Sénégal »
Selon un autre intervenant dans le documentaire, le général De Gaulle a nié s'être immiscé personnellement dans la sécession du Sénégal. « Un fait vient pourtant contredire ou nuancer, mettre à nue la participation de la France. A la veille de l'élection du président de la fédération, le général De Gaulle a convoqué l'un de ses fidèles, Claude Hettier de Boislambert. Dans son livre « Les Fers de l'espoir », cet officier raconte avoir été convoqué à l'Elysée où De Gaulle lui a annoncé qu'il irait en mission à Dakar [...] En tant que Haut-représentant, il a participé à la mise en échec du coup d'Etat des Soudanais, c'est-à-dire mettre en résidence surveillée les Soudanais, les renvoyer à Bamako sans toute autre forme de procès. Cela contredit ou nuance les propos du général De Gaulle ».
Le retour
« Le 21 août 1960, à l'heure du départ du train express Dakar-Bamako, un train avec à son bord Modibo Keita et sa délégation, 130 personnes au total. A son retour de Dakar, Modibo Keita décide de la fermeture de la frontière avec le Sénégal entraînant ainsi l'arrêt des rotations ferroviaires entre Bamako et Dakar. En réaction à cette mesure, les Sénégalais décident de l'expulsion de 20 000 cheminots soudanais travaillant pour la société gestionnaire du chemin de fer du Sénégal ».
Un retour difficile pour des milliers de familles qui devaient repartir à zéro, parfois loin de ce qu'elles avaient bâties à Dakar. Un souvenir dont se souvient toujours l'historien Diadié Yacouba Dagnoko, adolescent à l'époque.
HFB
Lefaso.net
Le ministre de l'économie, des finances et de la prospective, Aboubakar Nacanabo, et le responsable de la Banque africaine de développement (BAD), Daniel N'doye, ont procédé, ce lundi 27 février 2023 à Ouagadougou à la signature de dix conventions de financement sous forme de prêts et de dons d'un montant d'environ 114 milliards (114 270 000 000) de FCFA.
La BAD signe un accord de prêt d'environ 14 541 000 000 de Francs CFA et un don d'environ 11 420 000 000 Francs CFA au Burkina Faso pour financer le Projet d'amélioration des services d'eau potable et d'assainissement pour le renforcement de la résilience (PASEPA-2R). Ce projet vise à contribuer à l'atteinte de l'accès universel à l'eau potable et à l'assainissement, selon le ministre en charge de l'économie, Aboubacar Nacanabo.
Le ministre a indiqué qu'un accord de don de la Facilité africaine de l'eau (FAE) d'un montant de 3,219 milliards FCFA pour le financement du Projet de promotion de l'hygiène, de l'eau potable et de l'assainissement et de renforcement de la résilience de la population à la covid-19 et au changement climatique en milieu rural dans huit provinces (PHEPA-8P) a été également signé. D'après lui, ce projet permettra au gouvernement burkinabè d'améliorer l'accès aux services durables d'eau potable, d'hygiène et d'assainissement de la population de la zone d'intervention du projet.
Selon le ministre Nacanabo, un autre accord de don de la Facilité africaine de l'eau d'un montant de 1,016 milliards de FCFA pour le financement du projet d'appui à l'accès à l'eau potable et à l'assainissement et au renforcement des capacités de la résilience de la population à la covid-19 et au changement climatique dans les quartiers périphériques de Ouagadougou (PAEPA-QP) a été signé.
Il a précisé que ces trois projets, d'un montant global de 30,196 milliards de FCFA, sont placés sous la tutelle technique du ministère de l'Environnement, de l'énergie, de l'eau et de l'assainissement.
Le premier responsable du ministère en charge de l'économie a signifié que trois autres accords ont été signés. Dont un accord de prêt d'un montant de 335 000 000 de francs CFA et un accord de don montant d'environ 15 576 000 000 de FCFA pour le financement du Projet de développement intégré des chaînes de valeurs maïs, soja, volaille, et poisson et de résilience (PIMSAR). Il a laissé entendre que ce projet a pour objectif global de contribuer au développement intégré, climato-résilient et inclusif des chaînes de valeur maïs, soja, volaille et poisson pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle et lutter contre les inégalités de genre.
En plus, il y a « Un accord de don d'un montant d'environ 11.353 milliards de FCFA et un accord de prêt d'environ 13.925 milliards de FCFA pour le financement du projet d'urgence pour le renforcement de la production agricole au Burkina Faso (PURPA-BF). Ce projet a pour objectif d'aider les agriculteurs et les gouvernements à accroître la production alimentaire pour atténuer l'impact de l'invasion de la Russie en Ukraine. Un autre accord de don d'environ 10,952 milliards de FCFA et un accord de prêt d'un montant d'environ 23,933 milliards de FCFA pour le financement du projet 2 du programme de renforcement de la résilience à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle dans le sahel (P2-P2RS). Ce projet permettra d'améliorer les conditions de vie et de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations au Sahel et en Afrique de l'Ouest », a dit Aboubacar Nacanabo.
Selon lui, ces trois derniers projets, d'un coût global de 84,074 milliards de FCFA, sont placés sous la tutelle technique du ministère de l'Agriculture, des ressources animales et halieutiques.
Le responsable de la BAD, Daniel N'doye, a rappelé que ces financements de la BAD s'inscrivent dans le cadre d'appuis aux plans d'actions de développement. Il a dit que les financements ciblent deux secteurs importants du pays. Qui sont les secteurs de l'agriculture, de l'eau et de l'assainissement.
« Nous avons décidé d'accompagner le secteur de l'agriculture pour consolider la sécurité alimentaire. Celui de l'eau et de l'assainissement, c'est un secteur qui a une forte demande sociale notamment dans le contexte humanitaire actuel, qui nécessite qu'un appui conséquent lui soit apporté pour permettre de répondre aux défis du moment », a terminé le responsable de la BAD.
Le ministre en charge de l'agriculture, Denis Ouédraogo, a avoué que ces financements permettront dans le domaine de la sécurité alimentaire d'intensifier et d'organiser de manière plus cohérente les filières riz, soja, maïs et blé dans l'objectif d'atteindre la sécurité alimentaire.
« La zone périphérique de Ouagadougou a des soucis pour l'accès à l'eau potable. Ces projets vont permettre d'améliorer le niveau d'accès à l'eau potable, d'améliorer les pratiques d'hygiène et de continuer d'améliorer l'assainissement », dixit le ministre.
Rama Diallo
Lefaso.net