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Diplomacy & Defense Think Tank News

Vor dem Covid-19-Virus sind nicht alle Erwerbstätigen gleich

Zusammenfassung:

Die Corona-Pandemie und die politischen Entscheidungen zu ihrer Eindämmung verändern derzeit die Situation vieler Erwerbstätiger in Deutschland. Viele abhängig Beschäftigte arbeiten im Homeoffice, befinden sich in Kurzarbeit, fürchten um ihren Job oder haben diesen bereits verloren. Selbständige verzeichnen Umsatz- und Gewinneinbußen und sehen sich in ihrer wirtschaftlichen Existenz bedroht. Erwerbstätige mit Kindern oder pflegebedürftigen Angehörigen sind besonders belastet, da Betreuungs- und Pflegedienste weggebrochen sind. Damit ist offensichtlich: Vor dem Virus sind nicht alle gleich. Und mit den ungleichen ökonomischen und alltäglichen Lebenssituationen entstehen und wachsen auch die Sorgen in unterschiedlicher Weise. Schon jetzt zeichnet sich ab, dass einzelne Bevölkerungsgruppen die Krise leichter bewältigen werden als andere.


Das Virus des Autoritarismus breitet sich in Lateinamerika aus

SWP - Wed, 13/05/2020 - 00:05

Die durch das Coronavirus ausgelöste Krise breitet sich in Lateinamerika aus – und gleichzeitig bzw. in ihrem Schutz eine Version des Autoritarismus, die den Ausnahme­zustand als neue Normalität nimmt. Im Schatten der Krise werden politische Macht­fragen »geklärt«, ohne internen Kontrollen unterworfen zu sein und unter Aus­nutzung der durch die Pandemie erzwungenen Demobilisierung der Bürgerschaft. Am Krisenmanagement der Präsidenten Brasiliens, Jair Bolsonaro, und El Salvadors, Nayib Bukele, lassen sich zwei verschiedene Wege aufzeigen, um zum gleichen Ziel zu gelangen: die Stärkung der präsidialen Macht auf Kosten der Gewalten­teilung. Der Protest auf der Straße gegen autoritäre Tendenzen ist gegenwärtig eingeschränkt. Dies ermöglicht Verschiebungen der Macht zugunsten autori­tärer Muster, die nur schwer einzuhegen oder zurückzudrängen sind.

Korruption und Korruptions­bekämpfung im Südkaukasus

SWP - Wed, 13/05/2020 - 00:00

∎ Georgien, Armenien und Aserbaidschan bilden einen Teil des EU-Kooperationsraums der Östlichen Partnerschaft. Europäische Außen­politik ermuntert und unterstützt die Partnerstaaten dabei, ihre Regierungs­führung (governance) zu verbessern.

∎ Für die Bewertung, wie gut das gelingt, spielt das Thema Korruption und ihre Bekämpfung eine gewichtige Rolle. In keinem anderen Teil Osteuropas und Eurasiens klafften das Ausmaß der Korruption und die Bilanz der Gegenmaßnahmen so weit auseinander wie im Südkaukasus.

∎ Unter den postsowjetischen Staaten hat nur Georgien seine Position in der Korruptionsstatistik seit Mitte der 2000er Jahre nachhaltig verbessert. Auf dem Korruptionswahrnehmungs-Index von Transparency Inter­national liegt es weit vor seinen Nachbarn, doch seine Reformbilanz wird in den letzten zwei Jahren von heftigen innenpolitischen Querelen gefährdet.

∎ In Armenien leitete die Samtene Revolution im Frühjahr 2018 den Sturz der Republikanischen Partei ein. Unter deren Herrschaft hatte sich in zwei Jahrzehnten eine Oligarchie etabliert, und die Korruption blühte. Die neue Führung unter Premierminister Nikol Paschinjan erklärte Korruptionsbekämpfung zur Priorität für den politischen Neustart.

∎ Aserbaidschan weist das höchste Ausmaß an Korruption auf. Seine »Beamtenoligarchie« bildete bislang eine machtvolle Verbindung zwischen Staat und Wirtschaft. 2019 sagte Präsident Ilham Alijew Schattenwirtschaft und Korruption den Kampf an und ersetzte einige langjährige Regierungsmitglieder. Experten bezweifeln allerdings, dass damit ein politischer Systemwandel in die Wege geleitet wurde.

Hong Kong : pourquoi de nouvelles manifestations en pleine pandémie ?

IRIS - Tue, 12/05/2020 - 20:32

 

Au moment même où les restrictions liées au coronavirus se sont adoucies, les mouvements populaires hongkongais ont repris de plus belle. Les affrontements avec la police chinoise ont été houleux puisque 18 personnes ont été blessées et 230 arrêtées. Face à la force des contestations, Pékin ne semble pourtant pas changer d’attitude. Le point de vue de Barthélémy Courmont, directeur de recherche à l’IRIS.

Le 10 mai, 230 personnes en marge des manifestations prodémocratie ont été arrêtées à Hong Kong. Comment expliquer la résurgence des contestations ? Les revendications des manifestants ont-elles évolué ces derniers mois ?

Le mouvement prodémocratie a, comme tout le reste, subi la crise du coronavirus, et les manifestations avaient totalement cessé en janvier. Parallèlement, la victoire écrasante du mouvement à des élections locales fin 2019 avait également contraint les autorités à se montrer plus discrètes autant qu’elle s’était traduite par une baisse d’influence dans les manifestations. Mais les revendications n’ont pas changé, et les manifestants ont simplement attendu la levée des restrictions pour raisons sanitaires pour se réunir à nouveau, avec à la clef des affrontements avec les forces de police – on parle de 18 blessés et 230 arrestations. On semble repartis pour un nouveau cycle de manifestations, Carrie Lam, chef de l’Exécutif de Hong Kong et pro-Pékin, ayant annoncé que les enseignements d’études critiques à l’université, qu’elle estime être responsables de la contestation, allaient être revus. Cette annonce a remis le feu aux poudres, et traduit l’impasse du dialogue entre les autorités et les démocrates. On évoque aussi un projet de loi qui sanctionnerait les offenses à l’hymne national chinois, voire même d’un texte anti-sédition. Si un tel texte est adopté (il avait été évoqué, puis oublié, en 2003, face à de vives protestations), les tensions seront encore plus vives.

Les restrictions liées au coronavirus servent-elles la police hongkongaise face aux manifestants ?

Elles ont permis de rendre impossibles les rassemblements. Mais ce n’est qu’illusoire et temporaire puisqu’on voit bien que les manifestants reprennent le mouvement dès qu’une occasion leur en est offerte. Et l’exécutif est passé maître dans l’art de provoquer, comme évoqué précédemment. La grande inconnue concerne la réaction de l’opinion publique. Soit il y a une forme de lassitude, comme on l’avait observé à la fin du mouvement des parapluies de 2014, et les étudiants se retrouveront isolés. Soit les provocations sont trop fortes et mobilisent encore plus, et dans la durée, et c’est cette fois l’opinion publique dans son écrasante majorité qui se retourne contre le pouvoir. Si un tel scénario se profile, il sera difficile pour Pékin de maintenir l’ordre sans montrer un visage qui lui fera forcément défaut.

Quelle est l’attitude de l’exécutif chinois face à ces mouvements populaires ? A-t-il évolué au cours des mois ?

Au-delà des provocations grossières et d’une vassalité tout aussi grossière à l’égard de Pékin, Carrie Lam se distingue par son incompétence. Son rôle doit consister à servir d’intermédiaire entre la Chine et les démocrates hongkongais, et donc à avancer en douceur, et sans créer de frustrations. Or, c’est exactement l’inverse. Les tensions étaient déjà grandes, mais elles se sont considérablement accentuées depuis son arrivée au pouvoir. C’est donc clairement une attitude délibérée et qui n’évolue pas, mais qui est un fiasco. Carrie Lam devrait donc, tôt ou tard, être remplacée, et on peut même s’étonner de l’entêtement de Pékin à miser sur elle. Elle est d’une certaine manière la meilleure alliée objective des manifestants.

La mafia au temps du Covid-19 : un défi européen

Institut Montaigne - Tue, 12/05/2020 - 18:41

Ancienne ministre de la justice et professeure de droit, Paola Severino est une voix très respectée en Italie sur les questions de justice et de lutte contre la mafia. Le 6 avril, elle a tiré la sonnette d'alarme dans l'un des principaux journaux italiens, La Stampa, sur le nouvel activisme des organisations criminelles dans le contexte de la crise du Covid-19 qui a particulièrement touché l'Italie. L'Institut Montaigne l'a interrogée sur les raisons de cette…

Covid-19 : et maintenant, les enfants ?

IRIS - Tue, 12/05/2020 - 12:45

New York, lundi 11 mai. Alors que le confinement se poursuit, un vent de panique circule dans les familles avec enfants.

Trente-huit gamins sont tombés malades d’un nouveau syndrome lié au virus du Covid-19. Trois sont morts.

Le maire, Bill de Blasio, a déclaré dimanche que ces enfants avaient été atteints d’un nouveau syndrome inflammatoire grave qui, selon les responsables de la santé de la ville, semble être lié à une réponse immunitaire au coronavirus.

C’est plus du double des cas recensés par le service de santé de la ville la semaine précédente.

La maladie, connue sous le nom de syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique, introduit un nouvel aspect troublant dans la pandémie de Covid-19, qui jusqu’alors avait largement épargné les enfants

Près de quatre-vingt-dix autres cas potentiels ont été recensés dans l’État a déclaré le gouverneur Andrew Cuomo.

Sur les trois enfants décédés, deux étaient en âge d’aller à l’école primaire et un était adolescent, a expliqué le Dr Howard Zucker, responsable de la santé pour l’État de New York. Ils vivaient dans trois comtés différents et n’étaient pas connus pour avoir des conditions préexistantes.

« Les parents doivent faire preuve de la plus grande prudence et ne laisser sortir leurs enfants sous aucune condition », a ajouté le Dr Zucker.

Le syndrome a été porté à l’attention des New-Yorkais pour la première fois la semaine dernière, mais le Dr Oxiris Barbot, commissaire à la santé de la ville, a déclaré que le département de la Santé avait été alerté dès le 1er mai, après que plusieurs cas ait été rapportés au Royaume-Uni.

Le syndrome inflammatoire, disent les responsables de la santé, ressemble à un choc toxique ou à la maladie de Kawasaki. Les enfants atteints de la maladie liée au virus peuvent présenter des fièvres élevées, des éruptions cutanées, des douleurs abdominales sévères, des battements de cœur et un changement de couleur de la peau, comme une rougeur de la langue.

« Cela continue d’évoluer et devrait malheureusement empirer », a déclaré le Dr Barbot lors du briefing du maire dimanche. Elle a appelé le gouvernement fédéral à contribuer à l’augmentation des tests de détection du virus dans toute la ville pour aider à identifier les enfants à risque.

Donald Trump n’a pas réagi.

Plusieurs cas viennent d’être signalés dans d’autres États, notamment en Louisiane, au Mississippi et en Californie. Outre en Grande-Bretagne, au moins cinquante cas ont été récemment recensés dans des pays européens, dont la Suisse, l’Espagne, l’Italie et la France.

Et pourtant, comme si les derniers mois ne nous avaient rien appris, Emmanuel Macron a laissé la réouverture des écoles se poursuivre.

Cette fois, il n’y aura pas d’excuses. On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas.

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Essayiste et chercheur associé à l’IRIS, Romuald Sciora vit aux États-Unis. Auteur de plusieurs ouvrages sur les Nations unies, il a récemment publié avec Anne-Cécile Robert du Monde diplomatique « Qui veut la mort de l’ONU ? » (Eyrolles, nov. 2018). Son ouvrage, « Pauvre John ! L’Amérique du Covid-19 vue par un insider »  vient de paraître en Ebook chez Max Milo.

 

Les États face au coronavirus - Le Portugal, entre crise sanitaire contenue et crise politique à venir ?

Institut Montaigne - Tue, 12/05/2020 - 12:05
La chronologie
  • 2 mars : deux premiers cas de Covid-19 déclarés
  • 8 mars : Le président de la République Marcelo Rebelo de Sousa annonce qu'il se met de lui-même en quarantaine, par précaution, suspendant toute activité publique au Portugal et à l'étranger pendant deux semaines. Il a justifié cette décision inédite après avoir été en…

Frihedskysten

DIIS - Tue, 12/05/2020 - 08:08

Det er ikke myndighederne, vi adlyder - det er en sociologisk 'naturlov'

DIIS - Tue, 12/05/2020 - 04:56
En af sociologiens grundlove er, at en ydre trussel mod et samfund styrker dets indre sammenhold. Men sammenholdet skal stå sin prøve, når faren ser ud til at drive over.

The Covid-19 Pandemic and Conflict Dynamics in Syria

SWP - Tue, 12/05/2020 - 00:10

Nine years into the (civil) war, Syria is in an extraordinarily poor position to confront the Covid-19 pandemic. Instead of the pandemic leading towards the uniting of local, regional, and international actors involved in Syria around a common purpose, con­flict dynamics have hampered an effective response to Covid-19. Yet, the pandemic is unlikely to become a decisive turning point in conflict dynamics or an overall deter­minant of its future trajectory. Rather, in the mid-term, the relevant actors are likely to continue to follow their strategic interests in Syria, while some will have to adjust their operational priorities, as well as the strategies to pursue them, against the back­drop of the pandemic. Cooperation among external actors in solving the conflict is not set to get any easier. Trends of destabilisation and erosion of state capacity in the war-torn country are also likely to continue. Europeans should prioritise helping fight the pandemic in all areas of Syria and re-engage in diplomacy aimed at conflict settlement and the prevention of military escalation among involved actors.

On the Run in Their Own Country

SWP - Tue, 12/05/2020 - 00:00

∎ Although cross-border flight has been high on the international ­agenda for several years, the more wide-spread phenomenon of internal displace­ment has received scant political attention, despite the fact that it pro­motes conflict and hinders development.

∎ The problem is exacerbated when internal displacement continues over an extended period. If a large population group is denied the ability to exercise its basic as well as its civil rights for years, there are high costs and political risks for society as a whole.

∎ Internal displacement can have many causes. If it becomes a protracted phenomenon, this points to fundamental political shortcomings. Hence, the issue is a politically sensitive matter for the governments concerned, and many of them consider offers of international support as being un­due interference in their internal affairs.

∎ At the global and regional levels, legislative progress has been made since the early 2000s. However, the degree of implementation is still inad­equate and there is no central international actor to address the concerns of IDPs.

∎ The political will of national decision-makers is a prerequisite for the pro­tection and support of those affected. This can be strengthened if govern­ments are made aware of the negative consequences of internal displace­ment and if their own interests are appealed to.

∎ The German government should pay more attention to the issue of inter­nal displacement and make a special effort to find durable solutions. The most important institutional reform would be to reappoint a Special Representative for IDPs who would report directly to the UN Secretary-General.

Religions : quelle place au sein des relations internationales ?

IRIS - Mon, 11/05/2020 - 17:46

Comprendre le jeu des relations internationales ne peut se faire sans la compréhension du fait religieux ainsi que des acteurs qui le constitue. La mondialisation a bouleversé nos sociétés, impactant la culture et la religion, marquant un changement important des liens entre cette dernière et la politique, notamment à l’heure où celle-ci se retrouve instrumentalisée, en proie aux populismes. Entretien avec François Mabille, politologue, spécialiste de géopolitique des religions (CIRAD-FIUC), responsable de l’Observatoire géopolitique du religieux de l’IRIS. Il répond à nos questions à l’occasion de la parution de la RIS N°117 sur « Religions : l’ère des nouvelles influences » qu’il a co-dirigée.

En quoi la prise en compte du fait religieux est-elle importante pour la compréhension des relations internationales ?

Le fait religieux intervient sous de multiples formes dans les relations internationales. En fait, il est presque omniprésent ! Regardez ce qui se passe avec la crise du Covid-19 : le secrétaire général des Nations unies adresse un message aux autorités religieuses pour qu’elles se mobilisent ; les gouvernements sont obligés de traiter avec les responsables religieux dans le cadre des limitations des libertés publiques, ce qui est plus ou moins admis et accepté selon les pays ; les groupes terroristes radicaux qui se réclament de l’islam en profitent pour tenter de nouvelles subversions ; et en même temps, les ONG confessionnelles, musulmanes, chrétiennes notamment, sont sur le terrain et aident SDF, personnes isolées, demandeurs d’asile ou réfugiés. En Colombie, ces dernières années, difficile de comprendre le processus de paix sans y intégrer l’ensemble des acteurs catholiques qui, du local à l’international, se sont impliqués dans un cadre de multitrack diplomacy. Nous avons encore en tête la médiation du pape entre les États-Unis, dirigés alors par Obama, et le régime castriste. Mais prendre en compte le fait religieux, c’est aussi analyser des régimes spécifiques comme celui de l’Iran, l’intégration du religieux comme vecteur d’influence (soft power) comme en Russie notamment, l’usage du patrimoine et de la symbolique des cultures religieuses dans la montée des populismes ou des nationalismes, comme on le voit sur tous les continents. En France, le religieux est souvent appréhendé comme l’une des catégories du risque politique au sens large. Dans la tradition scandinave ou d’influence américaine, l’approche est plus ouverte, intégrant les acteurs religieux dans toute leur diversité, de leur contribution positive au sein des sociétés aux aspects plus négatifs.

Peut-on parler d’une résurgence du facteur et des mouvements religieux dans le monde ?

Pour comprendre l’intérêt actuel, il faut associer deux approches distinctes. Beaucoup de sociologues et de politologues ont simplement délaissé l’analyse du religieux, ou l’ont minoré, convaincus que la modernité politique et culturelle était antinomique avec la subsistance du religieux, et donc que le fait religieux était destiné à s’effacer de l’horizon de nos sociétés. Ce sont les thèses de la sécularisation des sociétés et du « désenchantement du monde » (empruntée à Weber) qui furent par exemple, dans leurs domaines respectifs, celles de Peter Berger ou de Marcel Gauchet. Or, ce type d’approche a été battu en brèche par l’évolution de nombreuses sociétés. Du coup, en 2001, Peter Berger a publié Le Réenchantement du monde !

Le deuxième aspect est lié précisément aux changements survenus dans nos sociétés depuis la fin des années 1970. La révolution en Iran, la résistance afghane à l’immixtion soviétique, le catholicisme de résistance prôné par Jean-Paul II, la crise des idéologies politiques et celle des formes d’État-providence, la mobilité accrue des personnes et des circulations des « biens culturels » et donc « biens religieux », sont autant d’éléments qui ont provoqué des bouleversements, accrus par la mondialisation. Depuis la fin de la guerre froide, la scène internationale est beaucoup moins interétatique et intègre de nouveaux acteurs : les acteurs religieux en font partie.

Quelles sont les nouvelles formes du lien entre religieux et politique à l’ère de la mondialisation ?

Traditionnellement, les liens étaient de deux sortes : existaient des partis politiques, directement associés à une religion, à une culture religieuse. Historiquement, viennent immédiatement à l’esprit les partis démocrates-chrétiens et, à une époque plus rapprochée, les partis islamiques et islamistes. Ce premier lien était en quelque sorte l’aboutissement logique, dans l’ordre politique, de la dimension sociale, ou intégrale, des religions. La culture française, exprimée par la notion pourtant complexe de la laïcité, a souvent voulu réduire le religieux à une affaire privée. Or, comme aimait à la rappeler Michel Meslin, les religions se veulent Loi, Communauté et Voie. Les textes religieux, interprétés par des autorités religieuses, véhiculent des normes, des prescriptions destinées à être vécues en collectivité, donc socialement : elles instruisent et forgent des identités personnelles et sociales. À ce titre, était ou est encore diffusé un ethos qui peut avoir des conséquences politiques, voire se traduire par des consignes de vote, données par des autorités religieuses, lors de campagnes électorales.

À ces deux approches traditionnelles sont venus s’ajouter ces trois dernières décennies deux nouveaux types de lien. Au niveau international, on constate l’existence d’une multitude d’acteurs religieux, qui s’exprime notamment par la présence d’ONG confessionnelles extrêmement actives : l’ONG World Vision est présente dans presque tous les pays du monde, il en est de même pour le réseau Caritas internationalis, plus connu en France sous le nom de Secours catholique. Ces importantes ONG ont toutes intégré des pratiques de plaidoyer international, à la fois auprès des États, des entreprises et des institutions internationales au sein desquelles elles évoluent. C’est donc à ce niveau international, par le biais du plaidoyer, et associées à tort ou à raison, à la notion de « biens communs », que ces ONG confessionnelles interviennent, et établissent un nouveau lien au politique, à cette nouvelle échelle mondiale.

Enfin, la toute dernière évolution renvoie à la montée de populismes : exemples significatifs de Modi en Inde, de Bolsonaro au Brésil, d’Erdogan en Turquie, d’Orban en Hongrie, de Duda en Pologne… Cette fois c’est la culture religieuse, le patrimoine religieux, qui sont instrumentalisés par des hommes politiques, et apparaissent comme réservoir de symboles, fournissant à la fois un imaginaire de continuité et un ciment identitaire discriminant, entre un groupe majoritaire et des minorités stigmatisées. La véhémence politique populiste se nourrit ici de l’intolérance religieuse, dont on connaît les progrès depuis plusieurs décennies.

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