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L'Afrique réelle (Blog de Bernard Lugan)

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Site officiel de l'historien africaniste Bernard Lugan, professeur à l'Université Lyon III et expert au tribunal international d'Arusha
Updated: 1 day 17 hours ago

François Mitterrand et Vladimir Poutine : deux visions contradictoires de l’avenir de l’Afrique

Mon, 22/05/2023 - 17:38

Le 20 juin 1990, dans son fameux discours prononcé à La Baule lors du 16° sommet franco-africain, François Mitterrand  déclara que c’était par déficit de démocratie que le continent ne parvenait pas à se « développer ». En conséquence de quoi, il conditionna désormais l’aide de la France à l’introduction du multipartisme.
Le résultat fut que, dans toute l’Afrique francophone, la chute du système de parti unique provoqua une cascade de crises et de guerres, le multipartisme y exacerbant l’ethnisme et le tribalisme jusque-là contenus et canalisés dans le parti unique. Avec pour conséquence le triomphe électoral des ethnies les plus nombreuses, ce que j’ai baptisé il y a plus de trois décennies d’ « ethno-mathématique électorale ».
L’échec fut donc total car le postulat français qui était que les élections allaient permettre de dégager un consensus « national » entre les factions ethno-politiques ne fut pas vérifié. En effet, non seulement la démocratie a échoué à régler les conflits africains, mais plus encore elle les a nourris. Trois exemples :
1) Au Sahel, comme ils sont minoritaires, les nordistes qui sont assurés de perdre les élections sont donc exclus du pouvoir par les urnes. Pour eux, la « solution » électorale n’est donc qu’une farce puisqu’elle ne fait que confirmer à chaque scrutin les pourcentages ethniques, donc leur subordination démocratique aux sudistes (voir mon livre Histoire du Sahel des origines à nos jours).
2) Au Rwanda où les Tutsi forment 10% de la population et les Hutu 90%, sous la pression de la France, le président hutu Habyarimana fut contraint d’accepter le multipartisme.  Or, ce système fit remonter au grand jour les profondes fractures de la société rwandaises jusque-là engerbées au sein du parti unique. Le résultat fut une atroce guerre civile suivie du génocide de 1994 à l’issue duquel les Tutsi du général Kagamé qui n’étaient pourtant toujours que 10% de la population, reprirent par les armes un pouvoir perdu par les urnes trois décennies auparavant. Ici, la démocratie a donc débouché sur le chaos, puis sur un génocide ( voir mon livre Rwanda, un génocide en questionset finalement sur la déstabilisation de toute la région des Grands Lacs et du Kivu .
3) En Libye, après y avoir provoqué l’anarchie, la France, ses alliés de l’Otan et ses partenaires de l’UE ont prétendu reconstruire le pays à partir d’un préalable électoral. Or, ce dernier est  inapplicable car il se heurte de front au système politico-tribal, les tribus libyennes ayant en effet leurs propres règles internes de fonctionnement qui ne coïncident pas avec la démocratie occidentale individualiste fondée sur le « One man, one vote »(Voir mon livre Histoire de la Libye des origines à nos jours).
La Russie de Vladimir Poutine a très exactement pris le contre-pied du « diktat » démocratique de François Mitterrand. A la différence du président français, elle considère en effet, et tout au contraire, que la cause des blocages de l’Afrique n’est pas le manque de démocratie, mais son instabilité politique…Une instabilité largement provoquée par cette même démocratie...
Aujourd’hui, de plus en plus nombreux sont les pays africains qui font la même analyse. Voilà les raisons de l’éviction de la France, un phénomène qui s’inscrit dans le cadre du grand basculement en cours et que les dirigeant français, englués dans leurs concepts universalistes n’ont pas vu venir. En Afrique, comme d’ailleurs un peu partout dans le monde, nous assistons en effet à la fois à la fin d’un cycle, et à un changement de paradigme.

Categories: Afrique

Les pharaons, ces sacrés électriciens…

Sun, 07/05/2023 - 19:09
Madame Rama Yade, ancien ministre sous la présidence de Nicolas Sarkozy, a pris la défense du rappeur « maître Gims » qui, lors d’un entretien de nature surréaliste publié le 22 mars dernier sur Youtube, expliquait doctement que les anciens Egyptiens qui, selon lui étaient naturellement noirs de peau, connaissaient entre autres l’électricité : « Les pyramides (…) au sommet il y a de l’or. L’or, c’est le meilleur conducteur pour l’électricité. C’était des foutues antennes, les gens avaient l’électricité […]. Les Égyptiens, la science, qu’ils avaient, dépasse l’entendement et les historiens le savent. ».

Dans sa défense du « rappeur-historien », Madame Rama Yade développe un argumentaire « encyclopédique » embrassant les millénaires allant du néolithique à l’Antiquité pour asséner sa vérité qui est que l’Afrique -lire les Noirs-, a détenu au début de l’humanité « le leadership » sur le reste des continents, en particulier sur l’Europe- lire les Blancs ».

Or, en dépit de ses immenses talents, Madame Rama Yade n’a pas inventé l’affirmation de la supériorité ontologique de la « négritude » actuellement mise en avant par l’afrocentrisme et le « décolonialisme »,. Cette idéologie racialo-revancharde repose en effet sur les postulats énoncés par Cheikh Anta Diop dans les années « 1950-1960 ». Autodidacte-compilateur ce dernier soutenait ainsi que l’histoire est une falsification des Blancs destinée à occulter le legs « nègre » au capital de l’humanité. Pour Cheikh Anta Diop, les Noirs ont en effet tout inventé, le premier homme était un Noir et l’ancienne Egypte était « nègre ». Or, par racisme, parce qu’ils ne pouvaient admettre de tout devoir aux Noirs, les Blancs ont caché que la culture grecque est « nègre » et que, par conséquent, la civilisation européenne dont elle découle est un héritage, un legs « nègre ».

Pour Cheikh Anta Diop :
« Le Nègre ignore que ses ancêtres (…) sont les plus anciens guides de l’humanité dans la voie de la civilisation ; que ce sont eux qui ont créé les Arts, la religion, (en particulier le monothéisme), la littérature, les premiers systèmes philosophiques, l’écriture, les sciences exactes (physique, mathématiques, mécanique, astronomie, calendrier…), la médecine, l’architecture, l’agriculture, etc., à une époque où le reste de la Terre (Asie, Europe : Grèce, Rome…) était plongé dans la barbarie » .

Sans entrer dans une polémique stérile au sujet des fantasmes et des contre-vérités frisant le surréalisme contenus dans les lignes qui précèdent, disons simplement, pour nous en tenir à la seule agriculture, que vers – 5000 av.J.C., des Flandres au Danube se constitua une civilisation paysanne européenne utilisant la traction animale, tandis-que l’Afrique sud-saharienne, l’Afrique noire, n’a, quant à elle, découvert cette dernière, ainsi d’ailleurs que la roue, la poulie et la culture attelée… qu’avec la conquête arabe puis la colonisation, soit presque 6000 ans plus tard… Quant aux trois-quarts des plantes alimentaires consommées aujourd’hui au sud du Sahara (maïs, haricots, manioc, patates douces, bananes, etc…), elles sont d’origine américaine ou asiatique et elles y ont été introduites à partir du XVI° siècle par les colonisateurs portugais…

Or, nous devons bien avoir à l’esprit qu’avec l’afrocentrisme et ses dérivés, nous ne sommes pas face à de simples élucubrations, mais en présence d’une idéologie abreuvée au mythe d’une « nation africaine » dont l’histoire grandiose aurait été occultée à la suite d’un complot raciste de la science historique occidentale. Ses postulats farfelus sont devenus vérités à l’ère du wokisme et ils prospèrent dans la négation du réel. Pour oublier l’enfer de leur histoire, les afrocentristes s’inventent ainsi un passé paradisiaque, enfouissant leurs frustrations dans le refuge de l’imaginaire tout en proposant une compensation-revanche par l’invention d’une suprématie passée.

L’afrocentrisme, ce transfert psychanalytique valorisant ne doit pas être seulement dénoncé, il doit en effet être solidement et scientifiquement  réfuté car il s’attaque à la racine même de notre civilisation. C’est pourquoi les numéros de juin et de juillet de l’Afrique Réelle contiendront deux importants dossiers qui lui seront consacrés (Pour vous abonner, cliquer ici).Dans l’immédiat, on se reportera à mon livre « Pour répondre aux décoloniaux, aux islamo-gauchistes et aux terroristes de la repentance » qui remet totalement en question le corpus sur lequel prospère cette idéologie.

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Categories: Afrique

L'Afrique Réelle N°161 - Mai 2023

Mon, 01/05/2023 - 14:53
Sommaire

Actualité
La situation au Mali après le départ des forces françaises
Dossier : Afrique : politique d’abord
- Le quadruple problème politique de l’Afrique
- Les raisons de l’échec de sept décennies de « développement »
Dossier : La dénonciation de l’homosexualité, nouvelle arme de mise en accusation du « monde blanc »
- En Afrique, l’homosexualité n’a pas été importée par les Blancs
- La criminalisation de l’homosexualité en Afrique


Editorial de Bernard Lugan

A travers les mesures juridiques « anti-gay » prises par la grande majorité des pays, africains, c’est en réalité à un rejet des « valeurs » occidentales jugées contraires à « l’ordre naturel » que nous assistons.Ceci étant, l’homosexualité, tant masculine que féminine, était une réalité attestée et parfois même institutionnalisée dans nombre de sociétés traditionnelles africaines. Comme il est démontré dans ce numéro de l’Afrique Réelle, l’Afrique n’a en effet pas attendu l’arrivée des « Blancs » pour en explorer les multiples « facettes ».Le second dossier de ce numéro est consacré à la question politique qui se pose en Afrique où la transposition de la démocratie individualiste a provoqué le chaos. A cet égard, méditons la superbe adresse à l’Occident faite le 18 septembre 1977 devant les Nations Unies par Hassan Gouled, président de la République de Djibouti :« Notre vérité, à nous peuples du lait et du mouton, vous l’avez trop longtemps ignorée, peuples du blé et de la vigne ; vos concepts ne sont pas les nôtres. Le champ carré de vos idées forme pour nous un même paysage qui s’accorde mal à l’errance de nos troupeaux… » Dans les pays de l'hémisphère nord où les sociétés sont individualistes; la vie politique repose sur des convictions communes et sur des programmes politiques transcendant les différences culturelles ou sociales. L'addition des suffrages individuels y fonde la légitimité politique. Dans les Afriques, les sociétés étant communautaires, hiérarchisées et solidaires, l'idée de Nation y est donc différente et le principe démocratique du « one man, one vote » y est une impasse.Le problème politique africain peut être résumé en une grande question : comment éviter que les peuples les plus prolifiques soient, en raison de l’ethno-mathématique électorale, automatiquement détenteurs d’un pouvoir issu de l’addition des suffrages ? Tant qu’une réponse n’aura pas été donnée à cette interrogation, les Etats africains seront perçus comme des corps étrangers prédateurs par une large partie de leurs propres « citoyens ». En Afrique, trois décennies après le « discours de La Baule » prononcé par François Mitterrand le 20 juin 1990, nous assistons aujourd’hui à un changement de paradigme car la démocratie postulée être le remède aux maux du continent n’y a apporté ni développement économique, ni stabilité politique et encore moins sécurité. Voilà donc pourquoi l’Afrique se tourne peu-à-peu vers des pouvoirs autoritaires, tout en cherchant des modèles et des soutiens ailleurs que parmi les démocraties occidentales.D’où l’entrée en scène de pays comme la Chine, la Turquie et la Russie.
Categories: Afrique

Comprendre l’actuelle guerre du Soudan

Mon, 24/04/2023 - 14:24
A en croire les médias, la guerre civile qui a éclaté au Soudan le 15 avril 2023 se résumerait à une rivalité entre le numéro deux du régime, Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", chef des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), et l'armée régulière fidèle au général Abdel Fattah al-Burhane, au pouvoir depuis le coup d’État d'octobre 2021, le tout, sur fond de luttes pour l'accaparement des ressources.A cette explication journalistique d’une affligeante superficialité s’oppose une fois encore, et comme toujours, l’analyse scientifique reposant sur l’histoire et les réalités ethno-géographiques.
La suite de cette analyse (86%) est réservée aux abonnés à l'Afrique Réelle.
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L'Afrique Réelle n°160 - Avril 2023

Sat, 01/04/2023 - 11:18
Sommaire

Numéro spécial : le suicide démographique africain 
- La démographie bloque le développement
- La démographie provoque la famine
- La démographie condamne le Sahel

Histoire
- Les réponses historiques au défi démographique
- La colonisation responsable des drames démographiques africains

Editorial de Bernard Lugan
Démographie et immigration
L’actuelle migration de masse qui déferle sur l’Europe est la conséquence d'une démographie africaine devenue folle. C’est elle qui tue l'Afrique à petit feu, lui interdisant tout développement, exacerbant ses conflits et poussant ses habitants au départ. Cette explosion démographique s'explique parce que, hier, au nom de leur « amour de l’autre », les missionnaires, les religieuses soignantes, les médecins et les infirmiers coloniaux ont heureusement délivré les Africains de la lèpre, de la rougeole, de la trypanosomiase, du choléra, de la variole, de la fièvre typhoïde, de la fièvre jaune etc., cependant que les militaires les libéraient des esclavagistes. 
Laissons parler les chiffres. Avec la colonisation, en un siècle, la population du continent a été multipliée par 10. De 100 millions d'habitants en 1900, elle était passée à environ 275 millions dans les années 1950-1960, puis à 640 millions en 1990, à un milliard en 2014 et à 1,4 milliard en 2022. Selon l’ONU, dans les années 2050 les Africains seront plus de 2 milliards (dont 90% au sud du Sahara), puis plus de 4 milliards en 2100 et ils représenteront alors 1/3 de la population mondiale. En 2050, 40% des naissances mondiales seront africaines (Unicef. Afrique/Génération).
Dans ces conditions, l’aide au développement revient à labourer l’océan, tout progrès étant immédiatement avalé par la démographie qui créé automatiquement de nouveaux besoins. Rien n'y fera car, ni le miroir aux alouettes de l'aide à l'Afrique, ni les accords avec des Etats artificiels gangrenés par la corruption ne permettront de simplement endiguer le phénomène. 
De plus, comment espérer que les migrants économiques cesseront de se ruer vers le « paradis » européen non défendu et peuplé de vieillards ? Un « paradis » où les vidéos X leur font croire que les femmes s'offrent au premier venu et où, par hédonisme, elles ne font plus d’enfants ? Un « paradis » dans lequel les hommes s'interrogent sur leur identité sexuelle, où l’idéal qui leur est présenté est celui de la déconstruction de leur masculinité et où toute attitude virile est considérée comme « machiste », donc « fasciste » ? 
Désarmés par l'hystérie émotionnelle de la classe politico-médiatique ainsi que par la compassionnelle sollicitude des clercs, en premier lieu celle du Vatican devenu un des principaux fourriers idéologiques du « grand remplacement », les Européens sont sommés d'accepter et de subir. En France, les forceurs de frontière sont maintenant envoyés repeupler les petits bourgs et les campagnes contre la volonté des indigènes.
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Bernard Lugan interviewé par Valeurs Actuelles

Mon, 27/03/2023 - 15:26
Categories: Afrique

Bernard Lugan sur Sud Radio

Wed, 22/03/2023 - 19:35
Categories: Afrique

Bernard Lugan sur Radio Courtoisie

Mon, 20/03/2023 - 23:01
Categories: Afrique

Nouveau livre de Bernard Lugan : On savait vivre aux colonies

Wed, 15/03/2023 - 22:48


Présentation :

Certains noms ont une puissante charge d’évocation. Celui d’Henri Nérac est à ranger parmi les eaux-de-vie et ses aventures sont à déguster comme elles, accompagnées de quelques bons cigares. C’est le standing auquel nous a accoutumés notre gentleman-aventurier dans ce second volume de nouvelles africaines délicieusement incorrectes. Un périple haut en couleur qui conduit le lecteur du Ngorongoro aux rives du Limpopo et de la steppe masaï au pays des mille collines. Dans l’amical des colonies perdues, l’on coudoie tour à tour des empaleurs pygmées, des boys en perruque poudrée, des réprouvés au cuir tanné, des chasseresses de maris blancs et de naïfs coopérants… À travers les romanesques souvenirs de son alter ego, Bernard Lugan nous offre ces pages d’un temps (révolu ou lointain ou oublié, au choix) où les Afriques étaient le « terrain de jeu » de l’homme blanc…

Editions La Nouvelle Librairie

Pour le commander via L'Afrique Réelle :

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RDC : à travers l’humiliation d’Emmanuel Macron c’est la France qui se fait publiquement humilier

Mon, 06/03/2023 - 11:01
Mais qui sont donc les « cerveaux à nœuds » qui conseillent Emmanuel Macron sur les questions africaines ? La question se pose en effet après l’incroyable incident diplomatique de Kinshasa et l’humiliation subie lors de la pantalonnade de la « marmite » ….
Contrairement à la doxa médiatique, je ne ferai pas au président de la République le reproche de ses déplacements au Gabon et au Congo Brazzaville. Il était en effet urgent de faire un geste en direction de deux pays amis dont les liens traditionnels avec la France se distendent au fur et à mesure du harcèlement judiciaire que certaines ONG mènent contre leurs dirigeants et leurs familles. Au nom du principe des poursuites contre les « Biens mal acquis », c’est en effet à une véritable entreprise de trahison des intérêts politiques français que se livrent ces ONG dont les financements mériteraient d’être scrutés de plus près…
 
C’est au sujet du déplacement en RDC que se pose la question de savoir si les conseillers de l’Elysée ont une connaissance de la situation locale. En effet, pourquoi ont-ils organisé cette rencontre avec la « jeunesse » qui s’est transformée en humiliation pour la France avec l’épisode de la « marmite » ? C’est bien leur incompétence qui a provoqué l’incident diplomatique lié à la ferme mais bien peu diplomatique réponse que le président Macron a été contraint de faire au président Félix Tshisekedi qui venait d’accuser la France.
Or, si ce voyage avait été préparé par des « professionnels », et non par des incapables totalement ignorants du contexte régional et local, ces incidents ne se seraient pas produits. En effet :
 
1) Depuis 1996, directement ou à travers des groupes armés comme le M23, le Rwanda de Paul Kagamé occupe une partie de la RDC, y pille ses richesses et y provoque d’atroces massacres.
 
2) Au nom du génocide de 1994, le Rwanda s’estime au-dessus des lois internationales.
 
3) Or, l’opinion africaine, et notamment celle de la RDC, sait que ce génocide a été provoqué par l’assassinat du président hutu Habyarimana le 6 avril 1994.

4) Cette même opinion africaine considère que le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda), ainsi que la justice française, ont établi que ce n’étaient pas les Hutu qui avaient commis cet attentat (voir mon livre Rwanda, un génocide enquestions).

5) L’opinion publique congolaise est donc à vif contre le Rwanda.
 
6) Or, depuis Nicolas Sarkozy, la France a commencé par se coucher sans réagir sous les insultes et les accusations proférées contre elle par le régime de Kigali. Quant à la justice française enquêtant sur l’attentat du 6 avril 1994, elle a rendu des conclusions « insolites » (voir mon livre Rwanda un génocide en questions, ainsi que mon communiqué en date du 15 février 2019 intitulé « Un non-lieu valant accusation).
 
7) Plus encore, toute honte bue, la France n’a cessé de courtiser le régime de Kigali qui n’avait pourtant cessé de la vilipender et qui, provocation ultime  a effacé le français au profit de l’anglais. Or, cela n’a pas empêché le président Macron de faire nommer à la tête de l’Organisation de la Francophonie, une des plus proches du président Kagamé…. A telle enseigne que pour les Congolais, de reniement en reniement et de lâcheté en lâcheté, la France est quasiment considérée comme l’alliée du Rwanda…
 
Et c’est donc dans un pays dont l’opinion est à cran contre le Rwanda et contre tous ceux qui sont, à tort ou à raison, accusés de soutenir ou de fermer les yeux sur ses agissements, que le président Macron pensait naïvement pouvoir exercer la magie du verbe et effectuer un voyage apaisé…
 
Conclusion :
 
Nous le savions déjà, mais la preuve en est une fois de plus donnée, la France n’a plus de politique africaine. Et dans le cas de la RDC, il est inutile de chercher la main cachée de la Russie…

Après le naufrage du voyage présidentiel en RDC, après les gifles reçues en RCA, au Mali et au Burkina Faso, après les graves erreurs politiques faites au Maroc et en Algérie, il est temps que les « petits marquis » qui font la « politique » africaine de la France aillent enfin découvrir le terrain…
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L'Afrique Réelle n°159 - Mars 2023

Wed, 01/03/2023 - 22:12
Sommaire

Numéro spécial :
Comprendre la question du Sahel

Dossier
L’exode des médecins africains

- Comment l’Afrique est vidée de ses médecins
- La paupérisation sanitaire de l’Afrique


Editorial de Bernard Lugan
Après la Centrafrique et le Mali, la France a été « priée » de « quitter » le Burkina Faso. Le cœur même de son « pré-carré » africain se disloquant inexorablement - le Niger sera la prochaine étape -, le temps de désigner les responsables de ce naufrage est venu.
D’autant plus qu’au Sahel, et cela à la différence du Rwanda, les responsables français ne peuvent pas invoquer la méconnaissance du terrain ou le « complot anglo-saxon ». Mais comme il leur faut trouver des causes extérieures à leurs échecs, ici, c’est la présence russe qui leur permet de tenter de s’exonérer de leurs colossales erreurs politiques et sociétales. La Russie n’a eu qu’à compter les coups…
1) Politiquement, la France s’est constamment montrée incapable de s’élever au-dessus de ses a-priori démocratico-philosophiques, s’auto-embourbant dans des postulats philosophiques se voulant universels. Au nom des « nuées » du « vivre ensemble » et de la « bonne gouvernance », elle s’est obstinée à proposer le dialogue et le partage du pouvoir à des populations en rivalité depuis la nuit des temps.
2) Les comportements sociétaux de ses « élites » ont définitivement fait perdre à la France tout prestige et toute considération. En Afrique, les familles sont encore formées de l’union d’hommes et de femmes, le sexe ne s’y choisit pas à la carte selon les pulsions hormonales du moment, les LGBT y sont considérés comme des « étrangetés », et le mariage pour tous y est vu comme une monstruosité. 
Dans ce numéro spécial consacré à la question du Sahel, il est montré que l’échec de la France est politique. En dépit de multiples victoires tactiques remportées par les militaires, à aucun moment, les décideurs politiques français n’ont en effet eu une vision stratégique cohérente. Ignorant superbement l’histoire et les réalités ethniques, ils ont oublié les sages recommandations faites en 1953 par le Gouverneur de l’AOF : « Moins d’élections et plus d’ethnographie, et tout le monde y trouvera son compte ». 
Tout au contraire, ces mêmes responsables français n’ont pas cessé de vouloir imposer des élections, refusant de voir qu’à l'intérieur des artificielles frontières nées de la colonisation, puis de la décolonisation, l’ethno-mathématique électorale donne automatiquement le pouvoir aux plus nombreux, c’est-à-dire aux sudistes, ce qui provoque le soulèvement périodique des nordistes... Ils n’ont pas davantage compris que le Sahel est le domaine du temps long où l’affirmation d’une constante islamique radicale est d’abord la surinfection d’une plaie ethno-raciale millénaire.
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Histoire du Sahel

Tue, 28/02/2023 - 20:42
























Présentation du livre :
Vaste de plus de 3 millions de kilomètres carrés, le Sahel - « rivage » en arabe (al Sàhil) - est un couloir de 4 000 kilomètres de long s'étendant du Sénégal, à l'ouest, au Soudan, à l'est. Rift ethno-racial, le Sahel est également un espace de contact. Il met en effet en relation l'univers nomade de l'Afrique « blanche » (le Bilad el-Beidan) et les sociétés sédentaires de l'Afrique « noire » (le Bilad-el-Sudan). Au nord, il s'abîme insensiblement dans la désolation saharienne, cependant qu'au sud, il se fond par touches dans le monde des savanes.Domaine du temps long, le Sahel a vu se succéder royaumes et empires (Ghana, Mali, Songhay, Bornou, etc.) qui contrôlaient les voies méridionales du commerce transsaharien sur lesquelles s'articulent les trafics et le terrorisme d'aujourd'hui.Pas moins de 35 % de la cocaïne sud-américaine à destination de l'Europe transiterait ainsi par le Sahel, cependant que les modernes marchands d'esclaves y rassemblent les cargaisons humaines qu'ils déversent en Europe. Enfin, depuis les années 2000, les islamo-jihadistes chassés d'Algérie se sont immiscés avec opportunisme dans le jeu politique local, y provoquant la surinfection de la plaie ethno-raciale séculaire, matrice des actuels conflits.Illustré de plusieurs dizaines de cartes, ce livre donne les clés de compréhension de la conflictualité et de ces défis sahéliens, dont les conséquences se font ressentir jusqu'en Europe.
Editions Le Rocher224 pages56 cartes
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Combattre la nouvelle offensive des déconstructeurs

Sun, 19/02/2023 - 11:49
En 1984 Jacques Marseille publia un livre fondateur dont le titre était « Empire colonial et Capitalisme français, histoire d'un divorce ». Dans ce livre republié en 2005, il bouleversait totalement la perspective coloniale en démontrant que :
1) Contrairement à ce qu'avait postulé Jules Ferry, les investisseurs privés se détournèrent de l’Afrique, laissant donc à l’Etat français le fardeau de sa mise en valeur à travers les emprunts d’Etat et les impôts des Français.

2) L’Empire ne fut pas une « bonne affaire » car ses produits qui n’étaient pas rares furent achetés par la métropole à des coûts supérieurs à ceux du marché international.

3) Les territoires n’ayant pas de ressources propres, leurs budgets durent être constamment alimentés par la France.
 
Non seulement la France n’avait donc pas pillé l’Afrique, mais, tout au contraire, elle s’y était ruinée.
Frappée au cœur, la doxa tenta de réagir. Toujours en vain car aucun de ses « spécialistes » n’avait l’envergure scientifique d’un Jacques Marseille rejoint par Daniel Lefeuvre.

Aujourd’hui, c’est à une tentative frontale de réfutation de la thèse de Jacques marseille que nous assistons avec le livre que Denis Cogneau vient de publier[1]. Un livre qui prend l’exact contre-pied de Jacques Marseille à travers les points suivants :

1) Les investissements faits aux colonies le furent pour les « colons » et pour les « capitalistes », non pour les Africains.
2) Dans son empire, la France négligea les dépenses sociales au profit du maintien de l’ordre.

3) Les infrastructures (routes, ponts, ports etc.) furent payées par les Africains. En d’autres termes les colonisés eux-mêmes auraient assuré le coût des infrastructures impériales avec leurs impôts ce qui fait que l’Empire n’aurait pas coûté à la France.

4) La colonisation, donc l’exploitation de l’Afrique, se prolonge aujourd’hui à travers la « françafrique ».
 
Loué par les médias et recommandé par l’Education « nationale » qui, à travers lui va poursuivre son inexorable travail de sape destiné à ancrer définitivement la repentance dans l’esprit des Français, ce livre constitue une nouvelle arme au service de la déconstruction. C’est pourquoi il devait être réfuté. Un énorme travail que le public curieux n’est pas en mesure de faire car chacun des ses « arguments » doit être analyse, comparé et critiqué.
C’est à cette lourde tâche que s’est attelée l’Afrique Réelle en publiant un numéro hors-série dans lequel, point par point, les postulats de Denis Cogneau sont passés au crible de la critique historique.

Ce numéro hors-série est envoyé gratuitement aux abonnés à l’Afrique Réelleà jour d’abonnement. Pour souscrire un abonnement à la revue.

Dans la guerre idéologique qui se déroule aujourd’hui, seuls les faits peuvent freiner la déferlante de la déconstruction. C’est pourquoi, en plus du numéro hors- série de l’Afrique réelle, on s’armera avec mes deux livres :
- « Colonisation l’histoire à l’endroit, comment la France est devenue la colonie de ses colonies ».- « Pour répondre aux décoloniaux, aux islamo-gauchistes et auxterroristes de la repentance ».

[1]Denis Cogneau « Un Empire bon marché. Histoire et économie politique de la colonisation française (XIXe-XXIe siècles ». Le Seuil, 2023.

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Bernard Lugan sur Radio Courtoisie

Wed, 15/02/2023 - 00:40
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L'Afrique Réelle N°158 - Février 2023

Mon, 30/01/2023 - 16:14
Sommaire

Actualité
- Qui est responsable de l’échec politique français au Sahel ?
- Les Peul sont-ils menacés de génocide ?

Economie
La Chine ne croit pas dans l’avenir de l’Afrique

Histoire
La question des sources du Nil


Editorial de Bernard Lugan
Selon Rémi Carayol, journaliste présenté comme « spécialiste », la France a échoué au Mali parce que : « Au Sahel, les officiers français réfléchissaient avec un logiciel issu de la colonisation ». Cette phrase mérite une analyse à plusieurs niveaux :
1) En imputant clairement aux officiers l’échec politique sahélien de la France, Rémi Carayol fonde son approche sur un grave contre-sens. En effet, et il suffit d’avoir fréquenté les états-majors pour l’avoir constaté, les cadres de Barkhane ne furent pas les décideurs de la politique française au Sahel. Ils ne firent qu’appliquer une politique définie - sans eux - à l’Elysée, et même plus que régulièrement, contre leurs propres préconisations. Peut-être est-il utile de rappeler à notre « spécialiste » qu’en France, ce sont les dirigeants politiques qui donnent des ordres et qui définissent les missions des Armées, et non le contraire… 
2) Au Sahel, les officiers français ont très vite constaté que si l’ethnisme n’explique pas tout, rien ne s’explique cependant sans lui. Or, par idéologie, les décideurs français successifs ont refusé de prendre en compte cette évidence, mettant donc dès le départ nos Armées entre l’enclume et le marteau, ainsi que je l’ai écrit dès 2012...
3) Les décideurs politiques français ont postulé que la solution de la question sahélienne passait par des élections. Or, l’ethno-mathématique électorale confirmant, scrutin après scrutin, la domination démographique, donc démocratique, des plus nombreux, les élections entretiennent le conflit… Et Paris s’étonne que Touareg et Peul aient refusé un processus destiné à les marginaliser une nouvelle fois… 4) Au Sahel où Rémi Carayol ramène le problème à la colonisation - forme exotique de reductio ad Hitlerum -, le cœur de la question est bien identifié. Depuis le néolithique, sudistes et nordistes y sont en rivalité pour le contrôle des zones intermédiaires situées entre le désert du nord et les savanes du sud (voir à ce sujet mon livre Les guerres du Sahel des origines à nos jours). Or, cette constante séculaire est aujourd’hui dramatiquement aggravée par la suicidaire démographie qui y amplifie encore davantage la compétition territoriale entre pasteurs et agriculteurs. Une situation opportunément utilisée par le jihadisme qui est d’abord la surinfection de plaies ethno-géographiques séculaires. 5) Illustration du point 4, depuis plusieurs mois, au Burkina Faso, ayant en tête le souvenir des conquêtes peul de la période précoloniale, certaines ethnies subissant les exactions des jihadistes accusent les Peul d’être leurs complices. Victimes de représailles aveugles, les Peul se regroupent pour se défendre, cependant que les terroristes utilisent leur ressentiment et leur implantation transnationale pour tenter d’étendre leurs actions à tout le Sahel et à la région soudanienne.
En définitive :1) Au nord la paix dépend des Touareg.2) Au sud la paix dépend des Peul. 
Une évidence relevant d’ « un logiciel issu de la colonisation »…
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La loi « immigration métiers en tension » va tout à la fois accélérer le pillage des compétences africaines et amplifier encore davantage la perte d’identité de la France

Sun, 15/01/2023 - 18:02

"Nous avons la volonté de simplifier l'accès au territoire pour des compétences particulières, dont l'économie a besoin", a annoncé Olivier Dussopt le mercredi 2 novembre 2022, dans un entretien au journal Le Monde. Le ministre du Travail veut même créer un statut spécifique pour les immigrés dans les secteurs « en tension », une mesure qui figure dans le projet de loi immigration présenté par le gouvernement et discuté au Parlement.
Or, la composante « immigration métiers en tension » de cette loi va avoir un double résultat négatif puisqu’elle va accélérer encore davantage la fuite des cerveaux africains, tout en continuant à faire perdre son identité à la France.

Les groupements représentant les professions dites « en tension » à l’origine de cette loi sont donc fidèles à la ligne constante du patronat français à l’origine de la première vague d’immigration massive des années 1970-1980. Cette forme contemporaine de « traite »[1] est rendue possible grâce à l’alliance des « gentils » de l’anti-ségrégation et des « requins » du capitalisme. Au nom du paradigme de la « culpabilité européenne », les premiers s’interdisent de voir que cette loi va encore davantage saigner l’Afrique. Quant aux seconds, ils l’appellent de leurs vœux au nom du marché, du travail global et de la mobilité de la main d’œuvre. 

Face au désastre qu’ils auront provoqué, le gouvernement qui a initié cette loi, et ceux des députés qui la voteront ne pourront pas prétendre qu’ils ne savaient pas… Laissons en effet parler les chiffres.

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[1]Sur les traites esclavagistes en général voir mon livre Esclavage, l’histoire à l’endroit

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Tirailleurs : du mensonge à la propagande

Tue, 03/01/2023 - 11:15
Il est triste de devoir faire un « exercice comptable » concernant les effectifs et les pertes des « Métropolitains » et des « Africains » durant le Premier conflit mondial.
J’y suis cependant contraint par les déclarations idéologiques de l’acteur Omar Sy qui, à travers elles, ajoute sa touche à la grande entreprise de réécriture de l’histoire de France[1].
En effet, à travers l’action des Tirailleurs dits « Sénégalais » mais majoritairement venus de toute l’AOF (Afrique occidentale française), il adresse aux Français un message-postulat plus que subliminal : les Africains que vous avez utilisés comme « chair à canon »  durant le Premier conflit mondial ayant permis la victoire française, leurs descendants ont des droits sur vous. Voilà donc pourquoi ils sont chez eux chez vous…
 
J’ai déjà répondu à cette question dans un communiqué de l’Afrique Réelle en date du 13 mai 2016 dont le titre était « La France n’a pas gagné la Première guerre mondiale grâce à l’Afrique et aux Africains ».
 
Au total, la France eut 8.207.000 hommes sous les drapeaux. Laissons donc parler les chiffres[2] :
 
 
1) Effectifs de Français de « souche » (Métropolitains et Français d’outre-mer et des colonies) dans l’armée française durant le Premier conflit mondial
 
- Durant le premier conflit mondial, 7,8 millions de Français furent mobilisés, soit 20% de la population française totale.
- Parmi ces 7,8 millions de Français, figuraient 73.000 Français d’Algérie, soit 20% de toute la population « pied-noir ».- Les pertes parmi les Français métropolitains furent de 1.300 000 morts, soit 16,67% des effectifs.- Les pertes des Français d’Algérie furent de 12.000 morts, soit 16,44% des effectifs. 
 
2) Effectifs africains
 
- Le Maghreb (Maroc, Algérie et Tunisie) fournit 218.000 hommes (dont 178.000 Algériens), soit 2,65% de tous les effectifs de l’armée française.- Les colonies d’Afrique noire dans leur ensemble fournirent quant à elles, 189.000 hommes, soit 2,3% de tous les effectifs de l’armée française.- Les pertes des Maghrébins combattant dans l’armée française furent de 35.900 hommes, soit 16,47% des effectifs.- Les chiffres des pertes au sein des unités composées d’Africains sud-sahariens (les Tirailleurs) sont imprécis. L’estimation haute est de 35.000 morts, soit 18,51% des effectifs ; l’estimation basse est de 30 000 morts, soit 15.87%.
Ces chiffres contredisent donc l’idée-reçue de « chair à canon » africaine d’autant plus qu’au minimum, un tiers des pertes des Tirailleurs « sénégalais » furent la conséquence de pneumonies et autres maladies dues au froid, et non à des combats. D’ailleurs, en 1917, aucune mutinerie ne se produisit dans les régiments coloniaux, qu’ils fussent composés d’Européens ou d’Africains. 
 
Enfin, une grande confusion existe dans l’emploi du terme « Coloniaux ». Ainsi, l’héroïque 2° Corps colonial engagé à Verdun en 1916 était composé de 16 régiments (pour 254 régiments et 54 bataillons composant l’Armée française), mais ces 16 régiments étaient largement  formés de Français mobilisés, dont 10 régiments de Zouaves composés majoritairement de Français d’Algérie, et du RICM (Régiment d’infanterie coloniale du Maroc), unité alors très majoritairement européenne.
 
Autre idée-reçue utilisée par les partisans de la culpabilisation et de son corollaire qui est « le grand remplacement » : ce serait grâce aux ressources de l’Afrique que la France fut capable de soutenir l’effort de guerre.
Cette affirmation est également fausse car, durant tout le conflit, la France importa 6 millions de tonnes de marchandises diverses de son Empire et 170 millions du reste du monde.
 
Conclusion :
 
Des Tirailleurs « sénégalais » ont courageusement et même héroïquement participé aux combats de la « Grande Guerre ». Gloire à eux !
 
Cependant, utiliser leur mémoire pour des buts idéologiques est honteux car, durant la guerre de 1914-1918, ils ne composèrent que 2,3% du corps de bataille français.

[1]Sur toute l’entreprise de falsification de l’histoire de la colonisation française on lira mon livre « Colonisation l’histoire à l’endroit .Comment la France est devenue la colonie de ses colonies » publié en 2022
[2]Faivre, M (Général)., (2006) « A la mémoire des combattants musulmans morts pour la France », La Voix du Combattant, mai 2006, p.6.
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