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Diplomacy & Crisis News

Some 300 million people suffer from depression, UN warns ahead of World Health Day

UN News Centre - Fri, 31/03/2017 - 19:55
More than 300 million people are now living with depression, which is the leading cause of ill health and disability worldwide, according to the latest estimates from the World Health Organization (WHO) released ahead of World Health Day.

Réformes en série

Le Monde Diplomatique - Fri, 31/03/2017 - 16:28
Théo Haggaï – de la série « Cailloux » http://theo-haggai.tumblr.com/

1930 (président du Conseil : André Tardieu). Création des assurances sociales obligatoires pour les salariés de l'industrie et du commerce aux rémunérations inférieures à un certain plafond.

1945 (Charles de Gaulle). Ordonnances des 4 et 19 octobre créant la Sécurité sociale.

1947 (Paul Ramadier). Loi « tendant à modifier l'ordonnance du 4 octobre 1945 sur l'organisation administrative de la Sécurité sociale dans l'intérêt de la mutualité française ».

1967 (premier ministre : Georges Pompidou). Les ordonnances Jeanneney imposent la division du régime général en trois branches (santé, famille, vieillesse) et la création de l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss), avec pouvoir de direction. Le patronat dispose de 50 % des voix dans les caisses primaires, contre 25 % auparavant.

1976 (Raymond Barre). Premiers déremboursements de médicaments ; augmentation du ticket modérateur pour certains actes.

1983 (Pierre Mauroy). Instauration du forfait hospitalier. En Lorraine-Moselle, il est pris en charge par la « Sécu ».

1985 (M. Laurent Fabius). Nouveau code de la mutualité officialisant l'ouverture de la couverture santé à la concurrence.

1990 (Michel Rocard). Création de la contribution sociale généralisée (CSG) dans la loi de finances 1991.

1994 (M. Édouard Balladur). Autonomie financière de la branche accidents du travail.

1996 (M. Alain Juppé). Déremboursements de médicaments ; création de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS).

2000 (M. Lionel Jospin). Création de l'aide médicale de l'État (AME) et de la couverture maladie universelle (CMU), qui deviendra la protection universelle maladie (PUMA) au 1er janvier 2016.

2001 (M. Jospin). Réforme du code de la mutualité, qui divise les activités d'assurance-santé entre celles soumises aux normes financières européennes et les autres (prévoyance…).

2004 (M. Jean-Pierre Raffarin). Instauration du principe du médecin traitant, de l'aide au paiement d'une complémentaire santé (ACS) et du forfait sur la consultation médicale (1 euro) puis sur les médicaments.

2005 (M. Raffarin). Création de l'Unocom, qui regroupe les mutuelles et les assureurs privés.

2009 (M. François Fillon). Loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) instaurant le financement à l'acte (T2A) et la création des agences régionales de santé (ARS).

2016 (M. Manuel Valls). Les complémentaires santé deviennent obligatoires dans toutes les entreprises.

Guterres voices 'disappointment and alarm' after latest Israeli settlement announcement

UN News Centre - Fri, 31/03/2017 - 07:00
United Nations Secretary-General António Guterres today reiterated his support for a two-state solution to the Israeli-Palestinian conflict, voicing concern about the latest decision to build a new settlement in the Occupied Palestinian Territory.

In Iraq, UN chief Guterres urges more support for those who have 'suffered enormously'

UN News Centre - Fri, 31/03/2017 - 07:00
Highlighting the lack of resources for United Nations programmes assisting those displaced by the fighting in Iraq&#39s Mosul Secretary-General António Guterres urged the international community to do more to help the people who have &#8220suffered enormously and go on suffering.&#8221

UN chief Guterres welcomes announcement of adherence to ceasefire in eastern Ukraine

UN News Centre - Fri, 31/03/2017 - 07:00
United Nations Secretary-General António Guterres has welcomed yesterday&#39s announcement of an agreement on adherence to a ceasefire in eastern Ukraine, in accordance with the Minsk Agreements, by 1 April, and on the disengagement of forces and hardware in Stanytsia Luhanska by 6 April.

UNESCO award for Dawit Isaak 'sign of hope' to free imprisoned Eritrean journalist

UN News Centre - Fri, 31/03/2017 - 07:00
An imprisoned Eritrean-Swedish journalist who was arrested in a crackdown on the media in September 2001 and was known for his critical and insightful reporting has won a prestigious United Nations prize dedicated to promoting press freedom.

Colombia: UN receives 7,000 weapons from FARC-EP as hunt for hidden caches continues

UN News Centre - Fri, 31/03/2017 - 01:12
The United Nations Mission in Colombia is set to register some 7,000 weapons this weekend, but the search for other caches of weapons hidden by the Revolutionary Armed Forces of Colombia-People’s Army (FARC-EP) continues, the Mission’s chief has said.

Conflict now eroding food security in 'stable' areas of South Sudan – UN Mission

UN News Centre - Fri, 31/03/2017 - 00:35
The ongoing conflict in South Sudan is affecting food security in some of the country&#39s more &#8220stable&#8221 states, the head of United Nations peacekeeping operation there has said.

Des frontières mouvantes

Le Monde Diplomatique - Thu, 30/03/2017 - 17:46

Source : André et Jean Sellier, Atlas des peuples d'Europe centrale, La Découverte, 2014.

Le beau Danube noir

Le Monde Diplomatique - Thu, 30/03/2017 - 17:46

Qu'est-ce que l'identité nationale hongroise ? À partir de leur lecture de l'histoire, les deux grands partis classés à droite la définissent chacun à sa façon. Leurs programmes politiques et sociaux s'en inspirent pour proposer un ensemble de valeurs, qui trouvent une expression dans une « contre-culture » — des concerts de rock aux démonstrations équestres.

Peter Bauza.— Un nationaliste pointe la carte de la Hongrie telle qu'elle apparaissait avant le traité de Trianon en 1920. Budapest, 2014 ZUMA Press, Inc. / Alamy Stock Photo

Crâne rasé ou cheveux longs à la Conan le Barbare, tee-shirt aux motifs gothiques, cartouchières et grosses bagues à tête de mort, tatouages élaborés sur des biceps musclés, canette de bière à portée de main… le « métalleux » n'a pas de frontière. Il était massivement présent, en ce soir de la mi-août 2016, dans une petite ville au bord du lac Balaton, en Hongrie, pour un concert donné en plein air dans un vaste amphithéâtre adossé à une grande salle vitrée où l'on pouvait acheter des objets-souvenirs à l'effigie du groupe et… des bières. Comme partout. Sauf qu'il y avait plus de familles que d'ordinaire, et que les tee-shirts affichaient souvent des cartes géographiques quelque peu insolites au premier abord et de drôles de lettrages, que l'on identifiera plus tard comme des caractères runiques. Quelque huit cents personnes se trouvaient là pour voir se produire un groupe de « rock patriotique », selon l'appellation hongroise : Kárpátia. En fond de scène, l'image du squelette d'un oiseau, qui évoque une aigle héraldique mais renvoie en réalité au « turul », l'oiseau mythologique qui aurait accompagné les Magyars dans leur conquête des plaines danubiennes.

Le groupe arrive. Guitares, basse, batterie : du classique. Les chansons sont brèves, impeccablement entraînantes. János Petrás, le chanteur-bassiste, crâne rasé et moustache fière, occupe la scène avec la conviction d'une star ; le guitariste fait tournoyer sa longue chevelure. Le public fait spasmodiquement le signe du diable, index et auriculaire dressés, signe classique d'approbation dans les concerts de métal. Tout serait sans surprise, sauf que soudain se déploient des drapeaux, d'ordinaire réservés aux matchs de football. Des petits, parfois tenus par des enfants, et des très grands, agités avec majesté. La plupart sont énigmatiques, car ils ne correspondent pas au drapeau national. Certains lui ressemblent, mais, en plus des rayures horizontales rouge, blanche, verte, deux anges portant un blason figurent en leur milieu. Il s'agit du drapeau du royaume de Hongrie.

1640 Après sa défaite face aux Turcs à Mohács (1526), la Hongrie est divisée en trois parties : la Hongrie « royale », gouvernée par les Habsbourg du Saint-Empire romain germanique ; la Hongrie centrale, occupée par l'Empire ottoman ; et la Transylvanie, indépendante, mais vassale des Ottomans. Des frontières mouvantes Agnès Stienne, 1er novembre 2016

D'autres présentent des variations diverses autour de bandes horizontales rouges et blanches, ce qui, d'ordinaire, fait suffoquer de fureur le citoyen peu porté sur la droite violemment extrême. Car ces couleurs-là, qui renvoient à la dynastie des Árpád, fondateurs du royaume, sont utilisées par ceux qui se prétendent les seuls « vrais Hongrois » ; et, surtout, elles furent celles des Croix fléchées, un mouvement fondé en 1939, transposition hongroise du nazisme qui, au pouvoir entre octobre 1944 et mars 1945, collabora très vigoureusement à l'extermination, en particulier des Juifs : un demi-million d'entre eux mourront, assassinés ou déportés à Auschwitz. Mais les bannières les plus mystérieuses sont celles qui, toutes pimpantes, bleues barrées de jaune, arborent un soleil et un croissant de lune. Le mystère restera entier jusque vers la fin du concert.

L'ambiance est à la fois bon enfant et emplie de ferveur. On a la nette impression d'entendre toujours la même chanson, martiale mais dansante, quand bien même la guitare se lance régulièrement dans des solos lyriques. En réalité, le public fait le show, scandant à pleine voix les refrains. Kárpátia est un phénomène. Extrêmement populaire (il donne une centaine de concerts par an), le groupe, formé en 2003, réclame « justice pour la Hongrie » — titre d'un de ses albums. Il dénonce par là le traité de Trianon, qui, le 4 juin 1920, consacrait le démantèlement du royaume : le pays perdit alors les deux tiers de son territoire et les trois cinquièmes de sa population.

Kárpátia célèbre le fantasme d'un pays « pur »

Près d'un siècle plus tard, on aurait pu croire le choc — assurément considérable — surmonté ; ce n'est pas le cas. János Petrás évoque sur scène une chanson que sa mère lui chantait, La Grande Hongrie, c'était le paradis, et le nom du groupe est là pour rappeler que les Carpates étaient autrefois hongroises. On comprend mieux soudain certains dessins sur les tee-shirts des spectateurs : ils représentent cette Hongrie d'autrefois. Et quand toute la salle, en entendant deux accords esquissés, se lève comme un seul homme, figée dans une solennité impressionnante, on croit fugacement que le groupe joue l'hymne national — erreur : il joue l'hymne de la Transylvanie, une région du cœur des Carpates aujourd'hui roumaine. Un hymne fictif, issu d'une opérette populaire, mais que tout le monde connaît, même sans être fan de Kárpátia. Le fameux drapeau bleu et jaune est celui de la Transylvanie perdue… János Petrás rappelle, non sans jubilation, que Kárpátia est interdit de concert dans la plupart des pays de l'ex-« Hongrie historique ». Il est assez saisissant de glisser du concert de rock au meeting. Qu'un patriotisme fervent de ce genre rassemble un public souvent dans la trentaine et affichant les signes de la modernité décontractée surprend, comme surprit le choix de Frigide Barjot comme porte-parole de la « Manif pour tous » en France.

János Petrás chante également, avec le même entrain vigoureux, le soulèvement de 1956, pour louer le courage de ceux qui s'opposèrent à la « dictature communiste », et célèbre les responsables des Croix fléchées, qui furent pour la plupart exécutés pour trahison après la victoire de l'Armée rouge. Le public vibre à l'unisson. En accord apparent avec ceux qui ont permis que, parmi les Juifs envoyés à Auschwitz, un sur trois ait été hongrois. Aucun opposant dans la salle, alors même que Kárpátia ne donne pas dans l'allusif et que le groupe n'est nullement confidentiel. L'amour de la patrie s'appuie ici sur la conception « hungariste » de la nation portée par les Croix fléchées — hongrois un jour, hongrois toujours — et s'accompagne d'une haine gaillarde à l'encontre du « non-Hongrois » : le communiste internationaliste, plus implicitement le Juif et plus globalement l'étranger, y compris l'acteur du libéralisme qui importe des produits et des valeurs étrangères à la « hungarité ».

Car János Petrás célèbre la Hongrie archaïque, un pays fantasmatiquement « pur », peuplé de descendants de guerriers amoureux d'une terre qu'ils ont gagnée par la force des armes. Il se raconte volontiers à Budapest qu'aucun bâtiment ne dépasse 96 mètres, afin de rappeler l'an 896, quand la confédération des tribus magyares a vaincu ses prédécesseurs et s'est installée dans la plaine du Danube, en Pannonie, signant la conquête — qui se dit en hongrois « occupation de la patrie »… Il importe de conserver les valeurs ancestrales de ce peuple « élu » et les symboles de cette élection : le « turul », dont sont érigées des statues partout où existent des minorités hongroises, de la Roumanie à l'Autriche en passant par l'Ukraine ; l'alphabet runique, utilisé jusqu'en 1850 dans certaines régions et que l'on retrouve aujourd'hui sur les panneaux de municipalités d'extrême droite ; mais également la religion chrétienne, associée à Étienne Ier, fondateur en l'an 1000 du royaume dont il deviendra le saint patron après sa canonisation.

Sacré mélange pour ce rock identitaire qu'a propulsé l'éphémère mais influente Radio Pannon, créée en 2000, et dont Kárpátia n'est pas le seul représentant. Romantikus Eröszak, par exemple, fait partie de la même constellation. Lui aussi raconte en musique une certaine version de l'histoire : « Mon rêve, c'est la Hongrie telle qu'elle existe depuis des siècles, indépendante, forte, gérée par des Hongrois, et qui fonctionne en autogestion (1)  », dit le chanteur, dont le cou s'orne d'un tatouage « Vive la patrie ». Le nom du groupe, « Violence romantique », est assez représentatif d'une sensibilité commune à cette mouvance. Si la violence y apparaît clairement comme moyen revendiqué d'une rupture avec l'ordre existant, il est peut-être plus difficile de lui associer spontanément un quelconque romantisme. Pourtant, il semble bien que ce nationalisme frénétique et dansant porte un idéal. Sur fond de nostalgie, mais dans le langage de la modernité, s'exprime une aspiration à l'héroïsme, au retour à des valeurs viriles, soudant une communauté de frères et pour lesquelles on est prêt à assumer la lutte, idéologique ou autre.

Une absence béante dans tous ces propos : la question sociale. Et un rapport à l'histoire qui a tendance à ne désigner comme « occupation » que le temps de la République populaire de Hongrie, et non celle des troupes du Reich, à partir de 1944, tout en oubliant les deux grandes périodes durant lesquelles le pays a été dominé, par l'Empire ottoman d'abord, puis par Vienne.

L'obsession « Trianon » semble d'autant plus partagée qu'elle est lourde d'ambiguïtés. Car c'est l'amiral Miklós Horthy, régent du royaume de 1920 à 1944, allié de l'Axe, qui a renégocié le traité avec Adolf Hitler et Benito Mussolini, pour « réintégrer » en 1940 une partie des territoires devenus roumains en 1918. Les territoires furent redistribués après la guerre, et, pendant la période communiste, on ne parla plus de Trianon. Mais les autocollants représentant la Grande Hongrie (1867-1918) fleurissent sur les pare-brise arrière des voitures, dont les propriétaires ne sont pas forcément d'extrême droite.

Ce qui s'exprime aussi dans ce genre de manifestation, c'est le rejet d'une autre occupation, bien plus récente : celle qu'exerce le capitalisme. La Grande Hongrie rappelle le temps, certes fantasmé mais puissamment évocateur, de la souveraineté nationale et populaire. Il faut reconnaître que le pays a violemment souffert de son « ouverture » à l'Ouest. La coalition socialiste-libérale au pouvoir dans les années 1990 avait suivi sans broncher les exigences du Fonds monétaire international et instauré une sévère austérité budgétaire. Le chômage était devenu galopant et, en 2004, année de l'adhésion à l'Union européenne, 80 % des grandes entreprises étaient des propriétés étrangères, ainsi que 80 % des banques. Si l'on ajoute à cette mise à l'encan du pays de fracassantes histoires de corruption, il apparaît clairement que les élites de gauche ne peuvent qu'assez largement susciter le mépris et la défiance, tout comme les promesses de bonheur associées à la libéralisation des marchés.

« Chers descendants d'Attila »

Quand le Fidesz - Alliance civique hongroise, le parti du chef du gouvernement Viktor Orbán, rejoint l'imagerie de Kárpátia (2), c'est aussi sur ces rejets-là. En 2010, de retour au pouvoir après huit années d'absence, il ne s'est pas contenté de décréter le 4 juin, anniversaire de la signature du traité, « jour de la cohésion nationale » : il a précisé que cette commémoration était destinée à renforcer l'« identité nationale ». Mieux : il a accordé la citoyenneté aux minorités d'origine hongroise vivant dans des régions relevant jadis de la Grande Hongrie, soit entre deux à trois millions de personnes. Il ne se contente pas de flatter l'irrédentisme : il promeut une ethnicisation de la citoyenneté et évoque la création d'une « Eurorégion hongroise » rappelant le rêve des « terres unies de Hongrie » cher aux Croix fléchées. Il ajoute à cette passion de la « hungarité » le refus des lois étrangères (européennes), prône le « patriotisme économique » et l'« illibéralisme (3)  ». Il professe enfin un anticommunisme virulent, qui lui fait chérir les « martyrs » du soulèvement de Budapest en 1956…

Rien d'étonnant, donc, à ce que János Petrás ait été décoré par le gouvernement de M. Orbán. À ceci près tout de même qu'il a composé l'hymne d'une milice paramilitaire fondée en 2007, dissoute en 2009, dûment interdite — mais parfaitement tolérée. Cette Magyar Gárda, présidée par M. Gábor Vona, le chef du parti d'extrême droite Jobbik, se consacrait à la protection des traditions, de la culture nationale… et de la population. Elle avait pour but, selon ses statuts, de « défendre physiquement, spirituellement et intellectuellement la Hongrie sans défense ».

La médaille remise à János Petrás illustre impeccablement la proximité de sensibilité entre le Jobbik et le Fidesz. Mais les accents mis sur la définition de l'identité hongroise diffèrent quelque peu. « Chers descendants d'Attila » : c'est ainsi que M. Vona aime s'adresser à ses électeurs, qui lui ont accordé 20,5 % des voix aux élections législatives de 2014. Le festival Kurultáj, dont la première édition, en 2010, s'est tenue au Kazakhstan, a précisément pour objet de réunir lesdits descendants du Hun (4). Ce Kurultáj, « réunion tribale » — traduction du terme d'origine turque —, se déroule désormais tous les ans, en août, à 120 kilomètres de Budapest, près de Bugac, dans la grande plaine — la puszta — et accueille pendant trois jours douze nations, vingt-sept groupes ethniques et 250 000 spectateurs pour le « plus grand événement traditionnel d'Europe (5)  ». Le vice-président de l'Assemblée nationale parraine l'événement, destiné, selon ses termes, à développer le sens de la fraternité entre peuples d'origine turco-mongole, dont ont fait partie les Huns.

Pour s'y rendre, on marche longtemps sur une petite route qui traverse une forêt. Près de l'entrée, des Harley-Davidson. Il est probable que des membres de l'association des Goj Motorosok, autrement dit les « motards goys (6) », soient de la fête. Pourquoi « goys » ? Une blague, a répondu le fondateur, qui porte un pendentif représentant la Grande Hongrie et arbore d'ordinaire un blouson orné de la « sainte couronne » d'Étienne Ier. L'association propose des virées à moto et prévoit notamment une tournée commémorant Trianon… Les Goj Motorosok sont célèbres et semblent souvent requis pour accompagner des hommes politiques.

Daniel Kerek. — Quartier du château à Budapest. Sur la vitre du van : « Justice pour la Hongrie, 4 juin 1920 Trianon ! » Daniel Kerek / Alamy Stock Photo

On entre, gratuitement, dans l'aire du festival sous l'œil sévère d'un immense Attila, dont le portrait farouche domine une très vaste esplanade. Poussière et chaleur — il peut faire 40 degrés l'été. Et l'on a comme un vertige. Car circulent un peu partout, entre les yourtes entrouvertes sur des tapis colorés et les stands où l'on peut acheter des souvenirs mongols et des arcs à l'ancienne, des hommes couverts de colliers, de bracelets, de grigris, arborant des gilets brodés, des tuniques à col russe, de larges pantalons blancs, de longs manteaux de cuir, des toques incrustées de pierres, des fourrures, parfois même des armures, ou des peaux d'animal sur leur torse nu. Cheveux souvent longs, boucles d'oreilles, tatouages et moustache arrogante. Peu de gens habillés « en civil » : on avance parmi des réinventions des conquérants nomades. Les femmes portent des jupes folkloriques ou suivent la mode « Bocskai », du nom du prince de Transylvanie qui prit la tête de l'insurrection contre les Habsbourg au début du XVIIe siècle.

Un bruit à répétition fait sursauter avec régularité. On dirait des coups de feu ; ce ne sont que des claquements de fouet. Un fouet très long, à l'évidence difficile à manier, arme plus qu'instrument, et qu'ils sont nombreux à déployer de façon rythmée. Des percussions partout, surtout des tambours ; l'ambiance est à la transe.

La yourte sur laquelle figure une grande photographie d'Atatürk semble fermée. Dans une autre s'exhibent les chiens (irlandais) les plus grands du monde. Mais, dans certaines, n'entre pas qui veut. Quand on se présente devant l'une de celles qui semblent accueillir des spectateurs, la tenture redescend, et le préposé à l'admission nous demande ce que nous venons voir. Nous répondons avec entrain que, précisément, c'est parce que nous l'ignorons que nous souhaitons entrer. Il nous est fraîchement répondu que c'est pour cette même raison que nous n'y serons pas autorisés. Bon…

On voit circuler de nombreux policiers et des hommes en noir, dont les seules couleurs sont le liséré rouge-blanc-vert sur leur veste : ils évoquent furieusement la Magyar Gárda. Les drapeaux flottent un peu partout. Ici, il y a des Ouïgours, des Turkmènes, des Tchouvaches, des Turcs, des Kirghizes, des Yakoutes… Le spectacle est dans la foule, mais la foule est aussi venue pour le programme du festival, de la scène centrale au « champ de bataille » : le cercle de chamanes sur fond de tambours, les cornemuses du folklore hongrois, les duels au sabre, les démonstrations équestres, etc. Sans oublier les conférences internationales sur les civilisations nomades eurasiatiques.

Car Kurultáj est un concentré de « touranisme » : le terme désigne initialement la famille linguistique ouralo-altaïque (langues turciques, hongrois, finnois), puis une idéologie politique affirmant la prééminence des affinités entre peuples originaires d'Asie centrale. Ce courant s'épanouit entre les deux guerres et animait le hungarisme des Croix fléchées (7). Aujourd'hui, le Jobbik en est le principal représentant. Deux de ses dirigeants possèdent une entreprise de vêtements et accessoires aux motifs archaïsants. Ses militants tiennent d'ailleurs un stand au festival.

Se définir comme le petit-fils d'Attila, qui constitua un empire de l'Asie centrale à l'Europe centrale au Ve siècle et mourut au combat devant les Romains, décline une identité assurément singulière et a priori quelque peu différente de celle affirmée par le Fidesz. Certes, la nouvelle Constitution de 2011 voulue par M. Orbán décrit aussi la nation en termes culturels ; mais la sainte couronne des rois hongrois est prise comme référence de son unité, le christianisme et la famille sont posés comme piliers de la société.

Le Jobbik (Mouvement pour une meilleure Hongrie), qui se définit moins comme un parti que comme une « communauté », selon l'un de ses dirigeants György Szilágyi, se réclame lui aussi du christianisme. Mais il semble bien que ses électeurs et sa culture propre soient néopaïens, sensibles à une spiritualité liée aux puissances magiques et ancestrales de l'esprit de la Nature. De même, il se détourne de « l'Occident », qui a trahi la Hongrie avec le traité de Trianon, pour aller vers ses alliés « naturels », proches des supposées racines nationales : les peuples d'Asie. L'un des trois députés européens du Jobbik prône d'ailleurs une « grande alliance touranienne » entre la Hongrie et les « khanats rouges » de l'Asie centrale, et le parti était invité en Turquie par le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Recep Tayyip Erdoğan pour la proclamation des résultats du premier tour de l'élection présidentielle en 2014. Le Jobbik réserve son hostilité aux Tziganes, non en tant que tels, comme le précise le site du parti, mais parce qu'ils seraient victimes de mauvaises conditions socio-culturelles, portant atteinte à la collectivité… En revanche, il n'a rien contre l'islam, « le dernier espoir de l'humanité dans les ténèbres du globalisme et du libéralisme », selon M. Vona (8).

Aller vers une « meilleure Hongrie » passe ainsi par le retour à des traditions plus ou moins réimaginées, fortement teintées d'opposition à la modernité « occidentale », imprégnées de fantasmes moyenâgeux, qui mettent en avant la virilité, la fraternité entre membres d'une même armée, l'héroïsme, le lien avec les forces premières de la Nature. Autour d'une table de bistrot en plein air où nous nous remettions du choc Kurultáj, deux Hongrois tatoués se sont lancés dans un éloge vibrant du légendaire betyár, le voleur de grand chemin assimilé à un genre un peu particulier de Robin des Bois : il détrousse les riches, il enlève les femmes mais les séduit, sur son cheval il est un conquérant. Bandit d'honneur… Panache, choix de l'illégalité, puissance et équité : autant de qualités implicites pour les héros touraniens.

Le slogan Jobbik « 100 % hongrois » implique de rejeter l'Occident, le libéralisme, la sujétion à l'Union européenne, pour retrouver une identité certes hongroise mais ancrée dans l'eurasiatisme, vigoureuse, solidaire et spirituelle : l'ensemble compose lui aussi un idéal romantique, porteur d'authenticité et de morale. « On ne peut pas arrêter l'avenir », affirme sur sa page Facebook le Jobbik, parti populaire chez les jeunes — 33 % des étudiants en sont électeurs ou sympathisants. Cet avenir passe, de façon inattendue, par la restauration des services publics et la notion de bien commun aussi bien que par l'expansion des ressources nationales, qui « incluent la condition physique et mentale de la nation, le sentiment patriotique et la solidarité (…), la fourniture d'eau potable et les infrastructures de transport » (9).

Les « médiévaleries » apparaissent ainsi moins comme l'expression d'une aspiration à retrouver les origines d'un pays que comme la mise en symboles d'une quête d'épanouissement, individuel et collectif. À vrai dire, cette recherche d'un sens de la vie qui ne soit pas lié à l'argent, au marché, d'une inscription de l'individu dans un monde stable mais ouvert à la « transcendance », explique peut-être bien le succès d'un certain nombre de jeux vidéo, récits de fantasy et parcs à thème — le Puy du Fou de M. Philippe de Villiers en Vendée, par exemple. Et, comme l'appartenance à la chrétienté était censée jadis avoir priorité sur les autres affiliations et leur donner sens, Kurultáj et le touranisme enchâssent la « patrie » dans un ensemble plus vaste, où les frontières importent moins que la communauté.

L'archaïsme comme source d'un avenir heureux

En d'autres termes, le patriote tend à se dissoudre dans un peuple supranational, auquel il décide de s'identifier. Les choix de ce type inclinent donc à l'archaïsme présenté comme… l'avenir, au nom de la célébration de valeurs supérieures — la spiritualité, la défense des humbles, le dépassement des intérêts personnels — anéanties par la modernité, représentée en particulier par la démocratie et le capitalisme.

Certains de ces choix ne sont pas réservés à la droite identitaire, réactionnaire et conservatrice, et peuvent se retrouver dans l'imaginaire de mouvements se définissant comme progressistes : certains groupes à la recherche d'un mode de vie alternatif, les tenants d'une spécificité culturelle plus ou moins menacée et qu'il importerait de protéger, les partisans d'une morale s'opposant au « narcissisme » induit par le capitalisme artiste, etc.

En Hongrie, cet appel à un retour vers un passé source d'avenir heureux est d'autant plus entendu qu'il semble proposé par deux partis concurrents. Leurs différences importent peut-être moins que leurs convergences : quand M. Orbán commande une chanson en hommage aux « martyrs de 1956 », c'est à un rocker, le compositeur et producteur Desmond Child, né américain de parents hongrois et récemment naturalisé. On a connu ce dernier plus affriolant, du temps où il composait pour les extravagants Alice Cooper ou Kiss, et non pour soulever le désir de « marcher main dans la main sur les traces de nos héros (10)  ». Mais le plus surprenant, c'est que le Fidesz, arc-bouté sur une conception de la famille autour du couple homme-femme, se compromet ici avec un militant homosexuel, marié à un homme.

Près de Budapest se déroule presque en même temps le festival de Sziget, adoubé par Pepsi et fêté comme le plus grand festival de rock européen. Ses tarifs sont prohibitifs. Les Hongrois n'y vont quasiment pas.

(1) Cf. Salomé Legrand, « “Violence romantique”, le rock hongrois qui aide “à résister contre Bruxelles” », Trans'Europe Extrêmes, 18 mai 2014.

(2) Lire G. M. Tamás, « Hongrie, laboratoire d'une nouvelle droite », Le Monde diplomatique, février 2012.

(3) « Viktor Orbán pourfend le libéralisme occidental », Courrier international, Paris, 1er août 2014.

(4) Les Huns ont précédé de plusieurs siècles les tribus magyares, venues de l'Oural. Conquérants redoutables, païens aux rites « barbares », Huns et Magyars ont vite été rapprochés dans l'imaginaire collectif.

(5) Cf. le site Kurultaj.hu

(6) Goy signifie « gentil, non juif » en yiddish.

(7) En Turquie, le panturquisme, revendiqué par les ultranationalistes héritiers des Loups gris, s'en réclame. Les leaders du pantouranisme jeune-turc avaient autrefois rejoint Mustafa Kemal Atatürk.

(8) Lire Corentin Léotard, « Une extrême droite qui n'exècre pas l'islam », et Jean-Yves Camus, « Extrêmes droites mutantes en Europe », Le Monde diplomatique, respectivement avril 2014 et mars 2014.

(9) Cf. la page Facebook du Jobbik.

(10) Joël Le Pavous, « L'hymne à la liberté commandé par Orbán se fait descendre en Hongrie », Rue89, 24 août 2016.

À Belleville, plus de mille « marcheuses »

Le Monde Diplomatique - Thu, 30/03/2017 - 17:31

Le plus grand conflit intercommunautaire chinois est survenu il y a un peu plus de dix ans, entre les Dongbei (Chinois du Nord-Est) et les Wenzhou (Chinois de l'Est). Les premiers, employés comme gardes d'enfants ou comme ouvriers dans les ateliers, se sentaient surexploités par les seconds, et ont vivement protesté. Depuis, les Wenzhou ne les recrutent plus. « Cela pousse les femmes vers la prostitution », constate la chercheuse Wang Simeng.

Tian Jing, jeune Pékinoise diplômée de l'Institut français de presse de l'université Panthéon-Assas, à Paris, évoque une rencontre avec une femme d'une quarantaine d'années au cours de son jogging. « Elle cherchait l'hôpital Saint-Louis. » Et elle s'est mise à raconter sa vie avec un débit de parole impressionnant : « Je suis nounou dans une famille wenzhou, si malfaisante. Je suis aujourd'hui malade, ils ont même refusé que j'aille chez le médecin. Une fois ma dette remboursée, je rentrerai en Chine. Vu ma situation, on m'a suggéré d'être “marcheuse”. »

Les « marcheuses », cette communauté délaissée par les Chinois de France, comptent environ 1 200 femmes, âgées en moyenne de 43 ans. Elles sont suivies par le Lotus Bus, un programme spécifique de Médecins du monde. Lors de son lancement, en 2002, moins de 200 femmes ont été reçues. Leur nombre a atteint un pic de 1 300 en 2015. « On voyait 300 femmes par soir, en moyenne. Mais, en 2016, on est tombé aux alentours de 200 », explique M. Tim Leicester, coordinateur du Lotus Bus. La loi de 2016 pénalisant les clients de la prostitution a poussé ces femmes à changer de mode de travail, soit en trouvant refuge sur Internet, soit en partant en province, dans des villes dont elles ne connaissent même pas le nom.

Si certains évoquent la colère des riverains contre elles, notamment à Belleville, Naël Marandin, réalisateur du film La Marcheuse (2015) et résident du quartier, s'inscrit en faux. « Un habitant a dit que lorsqu'il sort du métro, en rentrant chez lui, sur cent mètres, des femmes le regardent, et ça le dérange. Mais, de tout temps, dans l'espace public à Paris, les femmes ont subi le regard des hommes, commente-t-il à propos d'une réunion entre des riverains et des prostituées. Ce qui me gêne, c'est l'hypocrisie qu'il y a autour de cette question. » Beaucoup de Chinois estiment que ces femmes leur font perdre la face et se montrent très durs à leur égard. « Pourquoi des Chinois intimident-ils des Chinois ?, se demande Tian Jing. Pourquoi ne pas les aider, au contraire ? »

Mis à jour le 30 mars 2017.

China’s ‘Colonial Investments’ Run into Rough Weather in the Indian Subcontinent

Foreign Policy Blogs - Thu, 30/03/2017 - 15:27

“World’s Emptiest Airport”: Mattala Rajapaksa International Airport, Sri Lanka

With protests against China’s investments taking a volatile shape in Sri Lanka, Bangladesh, Myanmar, and Pakistan, it is safe to say that the country’s ambitious expansion via economics in the Indian subcontinent is not going as well as Beijing had imagined.

On February 2nd, one person died and more than a dozen got injured when a protest against a $2.4-billion Chinese-backed power plant in Bangladesh turned violent.

The protesters believe that the construction of the coal-fired plant 265 km south-east of Dhaka will cause widespread displacements, disturb graveyards, thereby snapping a sentimental link with the land (too), and damage the environment.

When the agreement was signed for the project, which was expected to begin power generation by the end of 2019, it was touted as the symbol of Chinese-Bangladeshi relations.

In the most recent violence linked to Chinese investment in Myanmar in the third week of February, Hundreds of workers in Myanmar attacked a Chinese garment factory in Yangon, destroying equipment and briefly making seven Chinese workers captive. It took joint efforts of the Chinese embassy and the local police to secure the release of the Chinese workers.

Though this particular incident was related to the sacking of an employee, anti-China sentiment has been rising recently in Myanmar, leading, for instance, the shelving of plans to build a huge dam on the Irrawaddy River.

Similar resistance is also seen in the construction of an oil pipeline in Myanmar, a country that had a good trade and political relations with China at a time it was facing international sanctions due to the military rule.

Elsewhere, a month earlier, in January, scores of people were injured in southern Sri Lanka during a protest against allowing China to build a port and surrounding industrial zone.

The project involved probable displacement of many thousands of people living in villages near Hambantota port, about 250 km south-east of the capital Colombo.

The protesters believe that the area is being turned into “a Chinese colony”. Giving credence to their fears is the fact that the Sri Lankan government is finalizing a 99-year lease of the entire port area to a Chinese-owned company.

In Pakistan, a country with which China’s friendship has recently acquired a proverbial turn, and is said to be “deeper than the seas and higher than the mountains”, the problems are two-fold:

A section of the intelligentsia share the fears of the Hambantota port protesters – that about Pakistan, as a matter of speaking, becoming a Chinese enclave by not negotiating well the China-Pakistan Economic Corridor (CPEC), an under-construction $54 billion economic corridor in Pakistan, that aims to connect Gwadar Port in Balochistan province in the southwestern Pakistan with Xinjiang in far-western China.

Then there is a more violent opposition in place too – that by groups that have long been demanding independence for Balochistan, Pakistan’s largest province. Only this week, the Baloch activists blew up a part of a bridge that belonged to CPEC. More than 15,000 troops are designated by the Pakistan government to safeguard the corridor, and the 7,000 Chinese personnel working on it.

Pakistan squarely blames its neighbour India for all the violence in its country, especially that which targets the CPEC.

India, on the other hand, and while denying any role in Pakistan’s internal violence, has raised concerns about the CPEC passing through some areas of the Kashmir region, which it calls Pakistan Occupied Kashmir (PoK), and claims it to be a part of its sovereign territory.

The incidents across four countries in the Indian subcontinent—especially the problems of the ports in Pakistan and Sri Lanka—reflect the probability of there eventually being a resistance to what experts like Brahma Chellany, a geostrategist and, among other, a fellow of the Robert Bosch Academy in Berlin, calls “China’s Debt-Trap Diplomacy”.

Addressed in other forms elsewhere by other experts, the term generally refers to China’s ploy to dominate geopolitics via economics, especially that part of economics that involves mega infrastructure investments in underdeveloped and often restive states where the need for investment outbids the need for geopolitical considerations.

For the purpose of brevity, let’s just focus on Chinese investments in Sri Lanka and Pakistan.

When the world was apparently against Mahinda Rajapaksa, Sri Lanka’s then president, in his bid to brutally crush the deadly terrorist organisation Liberation Tigers of Tamil Eelam (LTTE), China had readily come forward with not just arms but also economic packages like Official Development Assistance (ODA) and Foreign Direct Investment (FDI) of nearly $14 billion in the decade spanning 2005-2015. ODA was offered for infrastructure, energy, and services projects at an interest rate of 2-5%. Hambantota Port Development was one of the biggest recipients of the assistance.

Unfortunately for Sri Lanka, Hambantota port, built in 2008, today generates almost no noteworthy revenue—while the adjoining Mattala Rajapaksa International Airport, which became operational in 2013, was dubbed as the “world’s emptiest airport” by Wade Shephard, author of a forthcoming book on China’s “One Belt, One Road”.

Writing for Forbes, Wade mentions that the cost of paying off the airport alone was topping $17 million per year.

In another article for the same publication, Wade mentioned, “All in all, the Hambantota fiasco is sending a clear message to Beijing: showing up with bags of money alone is not enough to win a new Silk Road”.

The twin issue of the port and the airport was enough for the opposition to topple Rajapaksa, almost a cult hero in the country for making it free of 26-year-old LTTE terrorism, in the 2015 presidential elections.

Things have not been smooth for Chinese investments in the country ever since. For instance, a deal about Chinese-owned companies (government proxies in general) taking over 80% of Hambantota port for a 99-year lease for about $1 billion, was scheduled to be signed in January—but has now been postponed indefinitely due to mass protests.

Pakistan poses even greater challenges to Chinese investments. There, China has to deal not only with Baluchistan militant factions that are calling for independence but also international considerations like India claiming a part of the Kashmir region that is currently held by Pakistan—and from where the much-touted CPEC highways pass—to the possibility of Afghanistan, Iran and Saudi Arabia fuelling the fire in Baluchistan for their own geopolitical and sectarian interests.

On the business side too, the history of Gwadar port does not inspire much confidence. Despite Phase II of Gwadar getting completed as far back as in 2008, barely any ships anchor there and little freight handling is recorded.

Then there are stray voices in the Pakistan intelligentsia too expressing doubts about the terms and conditions of CPEC, which remain shrouded in mystery, and often also about the host nation become a (notional) Chinese enclave or colony.

Some of the statements and concerns might be exaggerated but the fact remains that uneven usage of Chinese investments, local and social-political bearings of the investments, and, most of all, suspect ability of the financed projects in particular and financed nations, in general, are raising formidable questions to the Chinese steps in the Indian subcontinent. Bulldozing its way multi-billion dollar speed vehicles might not be the answer that Beijing might be hoping for.

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Les Inrocks 2

Le Monde Diplomatique - Thu, 30/03/2017 - 15:03

L'hebdomadaire publie un hors-série sur l'auteur de mangas Taniguchi Jiro (Quartier lointain), mort en février. Outre des dessins et des planches, on y trouve une interview du mangaka faite en 2014, ainsi qu'une série d'articles sur les influences actuelles. (Hors-série, 7,90 euros. — Paris.)

http://www.lesinrocks.com

Accattone

Le Monde Diplomatique - Thu, 30/03/2017 - 15:01

Cette revue antimoderne et antiprogressiste placée sous le patronage de Pier Paolo Pasolini consacre son dernier numéro à Georges Bernanos et à la critique de la civilisation des machines qui, selon l'éditorial, « cherche à nous écraser par son génocide culturel ». (N° 4, parution irrégulière, 8 euros, sur commande sur le site. — Huningue.)

http://accattone.net

Nouvelle École

Le Monde Diplomatique - Thu, 30/03/2017 - 14:48

La bataille culturelle menée par la « nouvelle droite » ne vise pas seulement à annexer au conservatisme des idées glanées à gauche, mais aussi à dépoussiérer des figures de droite naguère infréquentables. Illustration avec le dernier numéro de cette revue dirigée par Alain de Benoist, consacré à Charles Maurras. (N° 66, annuel, 25 euros. — Lille.)

http://www.revue-elements.com/nouve...

The Politico

Le Monde Diplomatique - Thu, 30/03/2017 - 14:29

Le projet de Breitbart News, le site phare de la « droite alternative » américaine, pour conquérir la France et l'Europe ; une analyse des effets de la loi adoptée par M. Vladimir Poutine en 2013, qui criminalise les « insultes contre les sentiments des croyants ». (Vol. 3, n° 8, parution irrégulière, gratuit. — Washington, DC, États-Unis.)

http://www.politico.com

ContrePied

Le Monde Diplomatique - Thu, 30/03/2017 - 14:12

Le rapport des nouvelles générations à la topographie connaît un bouleversement grâce, notamment, à l'introduction de la course d'orientation dans les programmes du collège. Le dossier de l'organe du Syndicat national de l'éducation physique de l'enseignement public explore les nombreuses ressources de cette discipline. (Hors-série, n° 17, janvier, gratuit. — Paris.)

http://www.epsetsociete.fr/-Contrepied-

Les rapports de Berlin. André François-Poncet et le national-socialisme

Le Monde Diplomatique - Thu, 30/03/2017 - 13:50

De septembre 1931 à novembre 1938, l'ambassadeur de France à Berlin André François-Poncet, secondé par des collaborateurs compétents, fournit au Quai d'Orsay une bonne information sur la politique intérieure allemande. On en retiendra surtout la description de « l'établissement de la dictature » et de « la persécution des Juifs ». D'autres sujets, décisifs, manquent à l'appel : les relations entre Adolf Hitler et les siens, la Reichswehr et le grand capital, et la mission qui définit les vrais rapports de l'ambassadeur avec le national-socialisme : délégué du Comité des forges, il fut un pivot de la politique française d'apaisement, entre tractations financières initiales sur la Sarre et liquidation finale de l'allié tchécoslovaque. Les « rapports de Berlin » excluent les « erreurs de jugement » de celui qui ne fut pas « réticent à côtoyer les dignitaires du régime nazi », mais, l'auteur le note, « rencontra » souvent Hermann Göring, représentant gouvernemental de « l'aile dure » — ou fut-ce la douce ? — du national-socialisme et représentant, en fait, de la grande industrie de 1933 à mai 1945.

Fayard, Paris, 2016, 244 pages, 22 euros.

¡A Zaragoza o al charco ! Aragon, 1936-1938. Récits de protagonistes libertaires

Le Monde Diplomatique - Thu, 30/03/2017 - 13:50

Parallèlement à la réédition largement augmentée des Mémoires d'Antoine Gimenez sur la guerre d'Espagne, Les Fils de la nuit (Libertalia, 2016), les auteurs livrent ici leurs autres recherches : quatre témoignages recueillis auprès de militants de la CNT-FAI (alliance de la Confédération nationale du travail et de la Fédération anarchiste ibérique), aujourd'hui disparus, ou de leurs enfants. Celui de Juan Peñalver Fernández concerne également l'exil et le passage de relais d'une génération à l'autre dans la lutte antifranquiste. Fidèles à leur méthode, qui consiste à tenter d'« articuler les histoires particulières et l'analyse des questions collectives », les Giménologues livrent un très riche matériel documentaire, en particulier sur deux colonnes de la CNT qui combattaient en Aragon, ainsi que sur les collectivisations dans cette région. Ils complètent leur propos par des analyses sur les conditions de la mise en route du projet communiste libertaire en Aragon et sur la question controversée de la violence révolutionnaire, des années 1930 à nos jours.

Les Giménologues - L'Insomniaque, Lagarde-Montreuil, 2016, 448 pages, 20 euros.

Notes pour servir à l'histoire de la Commune de Paris

Le Monde Diplomatique - Thu, 30/03/2017 - 13:50

Mardi 23 mai 1871. La Commune de Paris agonise et Jules Andrieu, délégué aux services publics, borgne de naissance, ne peut s'enfuir avant d'avoir trouvé un œil de verre, « afin que j'en eusse deux comme tout le monde ». Cela fait, ce pédagogue rationaliste, qui donnait auparavant des cours du soir aux ouvriers, gagne Londres, rassemble et complète ses notes. Loin du lyrisme de la « défaite glorieuse » qui, faute de mieux, imprègne souvent les mémoires de communards, ses souvenirs nous plongent dans l'univers administratif d'une ville en révolution. Comment s'occupe-t-on des rues, de l'éclairage, des égouts, des cimetières ? Comment « répondre journellement aux nécessités journalières » quand toute routine s'évanouit ? Andrieu ne cache pas un certain agacement face aux décisions de la Commune : il eût fallu, dit-il, prendre d'emblée la Banque de France ; regrouper en masse des otages comme monnaie d'échange plutôt que d'en exécuter quelques-uns ; miner la capitale plutôt que l'incendier. « La Commune a été violente et faible. Elle devait être radicale et forte. »

Libertalia, Paris, 2016, 400 pages, 18 euros.

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