Les efforts déployés par les différentes unités et brigades de la Sûreté nationale dans le Sud-ouest du pays (Bechar, Adrar et Tindouf) ont permis une baisse « sensible » du taux de la criminalité en 2015, comparativement à l’année l’ayant précédée, de l’ordre de 7,40 %, soit une baisse de 233 affaires, a-t-on appris dimanche auprès de l’inspecteur régional de Police.
Quelque 2.527 affaires ont ainsi été traitées, dont 1.015 liées à l’atteinte aux biens, 838 concernant l’atteinte aux personnes et 205 autres relatives aux trafics illicites de stupéfiants et psychotropes, donnant lieu à la saisie de plus de 17 quintaux de kif traité et 62.637 comprimés de psychotropes et à l’arrestation de 296 individus, a précisé le commissaire-divisionnaire Mohand Cherif Daouad.
L’année d’avant (2014) a enregistré, à travers l’ensemble du territoire du Sud-ouest, 2.760 affaires pénales et criminelles, a-t-il rappelé avant de faire état d’une prochaine couverture sécuritaire de l’ordre de 100 % des zones urbaines de la région par les services de la DGSN, avec l’ouverture de nouvelles structures de police notamment à Bechar.
Le recours à la preuve scientifique en matière de lutte contre les différentes infractions pénales et criminelles est devenue une réalité au niveau des différents services de la police judiciaire (SPJ) des Sûretés de wilayas du Sud-ouest du pays, a-t-il tenu à faire remarquer.
Les SPJ des Sûretés de wilayas du Sud-ouest sont dotés de moyens modernes, notamment le système automatique d’identification des empreintes digitales (AFIS), et d’équipes de police scientifique et technique qui comprennent aussi une équipe de scène de crime, ce qui a permis en 2015 d’élucider sept (7) homicides volontaires et l’arrestation de leur auteurs, a signalé de son côté le commissaire Khaled Djellad, de la Police judiciaire.
Une baisse de 18,41 % des accidents de la circulation a été enregistrée l’année dernière dans la wilaya de Batna par rapport à 2014, a indiqué dimanche le commandant du groupement territorial de la Gendarmerie nationale, le lieutenant colonel Abdelkader Sedak .
L’officier a ajouté, dans une conférence de presse organisée pour présenter le bilan 2015 des activités de ce corps constitué, que le nombre d’accidents de la route recensés en 2015 a atteint 616 contre 755 au terme de l’année précédente.
Neuf Américains ont été arrêtés au cours de la semaine écoulée en Arabie saoudite pour des liens présumés avec le « terrorisme », a affirmé dimanche un journal saoudien. Washington, un proche allié de Ryad, a confirmé être au courant de ces informations mais s’est refusé a tout autre commentaire.
« Nous sommes au courant d’informations faisant état de l’arrestation en Arabie saoudite de plusieurs citoyens américains », a déclaré à l’AFP un responsable du Département d’Etat américain, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. « Le Département d’Etat assume sérieusement la responsabilité qui lui incombe d’aider les citoyens américains à l’étranger. En raison des considérations de respect de la vie privée, nous n’avons pas d’autre commentaire », a-t-il ajouté.
Selon le quotidien Saudi Gazette, ces Américains, dont quatre ont été interpellés lundi dernier et les cinq autres ces quatre derniers jours, figurent parmi 33 suspects, dont 14 Saoudiens, arrêtés cette semaine dans le royaume. Ces suspects incluent trois ressortissants du Yémen, deux de Syrie, un d’Indonésie, un des Philippines, un des Emirats arabes unis, un du Kazakhstan et un Palestinien, selon le journal saoudien.
Il n’a pas été précisé si ces arrestations étaient liées au groupe jihadiste Etat islamique (EI), auteur de sanglants attentats depuis l’an dernier en Arabie saoudite. Une attaque a visé vendredi une mosquée chiite dans l’est du royaume. Elle a fait 4 morts et 36 blessés, dont 3 policiers, selon le ministère de l’Intérieur qui a identifié l’un des auteurs, tué par les forces de sécurité, comme étant Abderrahman Abdallah al-Tueijeri, un Saoudien de 22 ans.
Au total, 532 suspects, liés à l’EI et accusés d’avoir planifié des attentats dans le royaume saoudien, sont actuellement interrogés par la police en vue d’être poursuivis en justice, a indiqué Saudi Gazette. Par ailleurs, le ministère de l’Intérieur a annoncé dimanche rechercher neuf suspects pour leur implication dans un attentat ayant fait en août dernier 15 morts dans une mosquée au QG des forces spéciales à Abha, dans le sud du royaume, et qui avait été revendiqué par l’EI.
Trois autres personnes, dont un membre des forces spéciales, ont été arrêtées pour cet attentat, a ajouté le ministère dans un communiqué, en rappelant que des récompenses de 1 million de riyals (246.200 euros) à 7 millions de riyals étaient prévues pour tous ceux qui aideraient à arrêter un suspect ou à déjouer un attentat. (Afp)
La visite de deux jours en Algérie, du candidat à la primaire de la droite française et ancien ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, épouse cette dynamique de resserrement des liens enclenchée depuis l’époque chiraquienne.
Moment fort à Saint-Michel (Paris) en ce 28 janvier 2016 quand le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, se recueillant devant la plaque commémorative des massacres d’Algériens le 17 octobre 1961, a lancé avec une tonalité sûre: «Nous n’avons, avec la France, aucun différend. Nous avons seulement, entre nous, des dossiers en suspens qui empoisonnent constamment nos relations.» Un message lourd de sens annonçant une évolution certaine dans les relations algéro-françaises qui ont le caractère à la fois complexe et singulier.
La distanciation, le ressentiment et la passion ont-ils cédé la place à la raison? il faut le croire et un long chemin a été parcouru. Il a fallu le traité d’amitié pétri par le couple Bouteflika-Chirac, en passant par la parenthèse Nicolas Sarkozy de 2007 à 2012, pour parvenir au partenariat d’exception du président François Hollande qui, il faut le reconnaître, a impulsé un tonus à cette relation. C’est d’ailleurs, la première fois qu’un président français effectue deux visites officielles en Algérie, durant le même quinquennat. Depuis l’arrivée de Hollande à l’Elysée, Alger et Paris se sont placés sur la même longueur d’onde politique.
Les deux pays s’accordent sur plusieurs dossiers comme les crises malienne et libyenne, et l’épineux dossier des migrants ainsi que la question environnementale, nominalement la COP21 où l’Algérie a grandement collaboré à sa réussite. La conflictualité au Sahel interpelle les deux pays sur les relations de toutes natures et notamment avec la pénétration de l’islamisme radical aussi bien au Maghreb qu’en France. Devenu l’axe focal, il est impossible pour la France et pour l’Algérie d’agir seules. Une politique sécuritaire commune et de nouveaux mécanismes de coopération s’imposent face à ce fléau transnational.
Des dossiers qui ont été assortis d’incessants ballets d’officiels entre les deux capitales. La visite de deux jours en Algérie, du candidat à la primaire de la droite française et ancien ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, épouse cette dynamique de resserrement des liens enclenchée depuis l’époque chiraquienne. Il y a comme une règle non écrite selon laquelle tous les candidats à la présidentielle française doivent passer par Alger et Juppé en homme politique avisé ne déroge pas à la «tradition».
Indéniablement, c’est sur le plan économique que les rapports semblent au beau fixe. Attractif à souhait pour les entreprises de l’Hexagone, le marché algérien capte 2 milliards d’euros d’investissements français et c’est le marché de l’automobile avec Renault et prochainement Peugeot qui carbure à plein régime, surtout que les voitures françaises jouissent d’une solide réputation en Algérie.
Cette tendance à préférer le produit français et cette confiance font que le marché algérien de l’automobile est une sérieuse option pour les fabricants français bousculés aussi bien sur le marché interne qu’européen.
Même si la France se fait devancer par la Chine en Algérie, les liens étroits entre les deux pays résistent aux humeurs diplomatiques, aux tempêtes politiques et aux aléas du marché. Des liens culturels noués par une communauté algérienne en France et française en Algérie.
Près de 30 000 Français vivent en Algérie dont plus de 90% sont des binationaux et le nombre d’Algériens en France avoisinerait les 3 millions de personnes. A cela s’ajoutent les liens linguistiques puisque près de 11 millions d’Algériens parlent la langue française, et des liens historiques, sans compter la proximité géographique. Aux pires moments, au paroxysme de la tension, il se trouvera toujours de bonnes volontés de part et d’autre pour indiquer la voie positive et détendre l’atmosphère.
Toute la singularité des relations entre les deux pays réside dans ce cordon social. Une sérieuse option de salut pour cette relation passionnelle entre deux Etats et une digue face aux lobbys de la discorde. Aux aguets, ces derniers se saisissent de la moindre brouille pour amplifier la crise.
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Avant toute chose, il y a lieu de connaître le système de Sécurité sociale en vigueur en Algérie. Il est qualifié de «système nationalisé».
Autrement dit, le financement de ce département est quasi totalement du ressort de l’Etat, en théorie. Pourtant, les dernières statistiques réalisées démontrent clairement que la contribution des ménages n’est pas négligeable. Elle est évaluée à près de 25% de l’enveloppe financière globale, soit le quart du financement de la Sécurité sociale. Si l’Algérie a opté pour le système nationalisé depuis les années 60, a expliqué le professeur Larbi Lamiri, économiste de la santé, il est à la charge du ministère de la tutelle de veiller essentiellement à ce que la participation des ménages ne dépasse pas les 10%. C’est le fondement même de ce mode de gestion à caractère social.
Il est évident que le citoyen paye quand même «assez cher» sa Sécurité sociale, a indiqué le professeur Mansour Brouri, chef du service médecine interne à l’établissement hospitalier de Birtraria, Alger.
Or, le service reçu en retour est-il à la hauteur du prix déboursé ? S’agissant du secteur public, «la gratuité du service» multiplie les files d’attente et les délais d’attente. Pour ce qui est du privé, il manque foncièrement d’encadrement. D’où les revendications de l’Union nationale de protection du consommateur auprès des pouvoirs publics afin d’imposer une réglementation régissant cette activité et les tarifs «faramineux» qu’elle applique.
Rajoutant à cela que la budgétisation «approximative et non transparente» des programmes de santé, concernant des maladies tels les cancers, le diabète et les vaccins particulièrement, fait que le consommateur n’arrive pas à évaluer le montant réel des soins médicaux qu’il paye, ou de se positionner sur une fourchette bien déterminée, afin qu’il puisse identifier «les excès».
Or, le patient se trouve-t-il dans «une position de force» pour analyser les tarifications ou encore les négocier ? La réponse est évidemment négative. Concrètement, la maladie revêt plusieurs aspects, outre l’effet d’incertitude qu’elle implique, elle met le patient dans une situation d’urgence et «d’obligation de consommation». Autrement dit, il se retrouve systématiquement devant «le fait accompli».
D’où l’accélération d’un effet «d’appauvrissement continu» de la population par ce temps de généralisation des maladies chroniques ou incurables, dénoncent les spécialistes. En effet, en l’absence d’une réglementation claire régissant le binôme santé-Sécurité sociale, protégeant le consommateur face aux «abus», le patient subit doublement sa maladie.
N. B.
Je sais, je sais, ça devient lassant parfois, mais il faut le rappeler, le répéter, le marteler. En février 2003, nous mettions en cause les «preuves» préfabriquées par Colin Powell, sur une prétendue présence d’armes de destruction massive en Irak. Il en a fallu du temps pour que le gars reconnaisse son mensonge. Quant à ces grands quotidiens – dont le New York Times- qui poussaient à la guerre pour «stopper» ce danger imaginaire, ils s’étaient contentés de quelques lignes d’excuses en page Une…
Quand nous avons écrit, et cela dès le début, que Daesh est sorti des laboratoires de la contrefaçon et de la manipulation américano-saoudiennes, avec l’aide d’Israël, du Qatar et de l’Arabie Saoudite, ce ne fut certes pas un déluge de messages de réprobation, mais des amis lecteurs ont rué sur les brancards : «vous êtes jaloux du Qatar!», «l’Arabie vous dérange parce que c’est la terre de l’islam», «la CIA ne peut faire ça dans un pays démocratique, occupez-vous du DRS!» et j’en passe…
Le DRS n’existe plus et je peux vous assurer que ses agents sont des boys scouts à côté des barbouzes de la CIA. La preuve ? Allez la trouver sur le… New York Times ! Tiens, tiens ! Oui, chers amis, le grand quotidien américain vient de publier un article sur l’Opération Bois de Sycomore qui détaille la manière dont la CIA a entraîné l’Etat islamique. Vous y apprendrez comment l’agence américaine a entraîné les «rebelles» avec l’argent de l’Arabie Saoudite !
Bien sûr, cela ne vous oblige pas à reconnaître notre version du 11 septembre qui fut la plus grande opération de manipulation du siècle naissant ! Mais un jour…
Il fut assassiné par les parachutistes, il y a cinquante- sept ans, le 21 juin 1957. Comme des milliers de disparus de la Bataille d’Alger, son corps n’a pas été retrouvé.
C’est un immense honneur pour moi d’évoquer, aujourd’hui, le souvenir de ce frère et ami, de ce camarade dont j’eus le privilège d’être l’élève.
orsque je me rendais chez lui, au 22 rue de Nîmes, au centre d’Alger, pour les cours de mathématiques qu’il me donnait gracieusement, je ne savais pas que j’allais à la rencontre d’un savant, tellement sa modestie était grande. Il me consacra généreusement ses samedis après-midi, alors qu’il préparait sa thèse de doctorat en mathématiques.
J’ai connu Maurice Audin par l’intermédiaire de mon frère aîné, Nour Eddine, étudiant comme lui à l’Université d’Alger. Ils partageaient les mêmes convictions politiques. Nour Eddine est tombé au champ d’honneur le 13 septembre 1957, à Bouhandès, au sud-ouest de Chréa, au flanc sud du djebel Béni Salah. Maurice Audin, dont je garde en mémoire le visage souriant, est né le 14 février 1932, dans la ville de Béja, en Tunisie, de père né en France et de mère née en Algérie. A Alger, où sa famille revint dans les années 1940, il suivit pratiquement toute sa scolarité. Il entra à la Faculté des sciences d’Alger, en 1949, à l’âge de 17 ans.Brillant étudiant, il fut appelé le 1er février 1953 comme assistant par le professeur Possel qui le prit aussitôt en thèse et le mit en contact avec son patron de Paris, le grand mathématicien Laurent Schwartz.
En plus de ses activités de chercheur, Maurice Audin, membre du Parti communiste algérien depuis 1951, était omniprésent dans les luttes syndicales et politiques.
C’est à travers ces luttes que se forgea sa conscience nationale. Il intégra ainsi la nation algérienne en lutte pour sa dignité.
Le 20 janvier 1956, il était aux côtés de ses camarades étudiants musulmans de l’Université d’Alger lors de la manifestation, organisée par la section d’Alger de l’UGEMA, suite à l’assassinat de l’étudiant Belkacem Zeddour et du docteur Benaouda Benzerdjeb.
Cette manifestation fut d’ailleurs le prélude à la grève générale illimitée déclenchée le 19 mai 1956.Maurice Audin engagea sa vie dans une voie pleine de courage
Détruire l’ordre colonial sanglant, insultant, raciste, pour construire, avec le peuple libéré, une société juste, solidaire, fraternelle.
Qu’est-ce qui a poussé à l’action ce jeune mathématicien qui, de par sa compétence, était appelé à une brillante carrière et à une paisible vie toute consacrée à la recherche en mathématiques ?
Aux questions des historiens, Josette Audin, son épouse, professeur de mathématiques comme lui, répond avec sérénité : « Ce sont ses convictions communistes que je partage autant que son goût pour les sciences. Nous étions tous les deux conscients des risques que nous faisaient courir nos engagements politiques ».
Pour retracer les circonstances de la disparition de Maurice Audin le 21 juin 1957, je m’appuie sur le témoignage de son épouse, ainsi que sur les écrits d’Henri Alleg, auteur de la « Question », et du Docteur Georges Hadjadj. Je me réfère également à l’ouvrage de l’historien Pierre Vidal-Naquet, « L’Affaire Audin », et aux journaux de l’époque.
Contexte de son arrestation par les parachutistes le 11 juin 1957
1957 : La lutte armée pour l’Indépendance entre dans sa troisième année. Nous sommes loin des premiers coups de fusils de chasse. En cette année 1957, l’initiative appartient aux katibas et aux commandos de l’ALN.
Alger, 1957. Le général Massu reçoit, le 7 janvier, les pleins pouvoirs des mains du chef du gouvernement, Guy Mollet. Il devient ainsi le chef suprême de la zone d’Alger. Il s’entoure d’officiers revenus comme lui du Viet Nam après la défaite du corps expéditionnaire français à Diên Biên Phû au mois de mai 1954, Avec ses milliers de parachutistes, il envahit Alger et sème la terreur dans la population.
Il s’arroge le droit de vie et de mort. Il ouvre des centres de torture partout : La villa Sésini, l’école Sarrouy, le café-restaurant Bellan aux Deux Moulins, l’immeuble d’El Biar, le stade de Saint Eugène (Omar Hamadi à Bologhine), la villa des Tourelles.
La liste est longue. A Paul Cazelles (Aïn Oussara), à 250 kilomètres au sud d’Alger, l’armée française ouvre un vaste camp de concentration où les prisonniers, entassés sous les tentes, ne sont même pas recensés.Nous sommes en pleine bataille d’Alger. Bataille d’Alger déclenchée par le service des renseignements français avec l’attentat monstrueux perpétré dans la nuit du 10 au 11 août 1956, à la rue de Thèbes, contre la population pauvre de la Casbah endormie.
Dans la nuit du 11 juin 1957, des officiers du 1er régiment de chasseurs parachutistes enlèvent Maurice Audin à son domicile, à la cité des HBM de la rue Flaubert, au Champ de Manœuvres.
Son épouse raconte ce qui est arrivé : « Il est 23 heures. Nos enfants – le plus jeune, Pierre, a un mois – sont à peine couchés lorsque les « paras » viennent frapper à la porte. J’ai la naïveté de leur ouvrir, sachant très bien, en réalité, ce qu’une visite aussi tardive peut signifier…Ces hommes venus prendre mon mari me diront en partant : »S’il est raisonnable, il sera là dans une heure »…Il n’a pas dû l’être, raisonnable, car je ne l’ai jamais revu ».
De son côté, le docteur Georges Hadjadj relate sa rencontre avec Maurice Audin, dans la salle de torture d’El Biar, la nuit du 11 au 12 juin : « J’étais à ce moment-là au deuxième étage, à l’infirmerie, où j’avais été amené dans l’après-midi à la suite d’une crise titanifère que l’électricité avait provoquée.
Le capitaine Faulques est venu me chercher pour me faire répéter, devant Audin, dans l’appartement en face, ce que je lui avais dit, c’est-à-dire que j’avais soigné chez lui M. Caballéro. Il y avait par terre une porte sur laquelle étaient fixées des lanières. Sur cette porte, Audin était attaché, nu à part un slip. Etaient fixées, d’une part à son oreille et d’autre part à sa main, des petites pinces reliées à la magnéto par des fils.
Il y avait dans la pièce outre le capitaine Faulques, le capitaine Devis, le lieutenant Irulin, le lieutenant André Charbonnier et un chasseur parachutiste.
J’ai ensuite regagné la chambre de l’infirmerie, d’où j’ai pu entendre les cris plus ou moins étouffés d’Audin.
Une semaine après, on nous transféra, Audin et moi, dans une petite villa située à un kilomètre du lieu où nous étions détenus. Elle se trouvait en face du PC du régiment de parachutistes et il y avait un panneau accroché à l’entrée indiquant : »PC 2° bureau ».
On nous mena là soi-disant pour être interrogés. En fait, comme je le sus plus tard, ce déplacement était dû à une visite d’officiels dans les locaux d’El Biar. A cette occasion, j’ai pu revoir Audin. Nous étions enfermés dans une pièce avec d’autres détenus musulmans.
Audin a pu alors me raconter les sévices qu’il avait subis. Il en portait encore les traces : des petites escarres noires aux lieux de fixation des électrodes. Il avait subi l’électricité. On lui avait fixé les pinces successivement à l’oreille, au petit doigt de la main, aux pieds, sur le bas-ventre, sur les parties les plus sensibles de son corps meurtri.
Il avait également subit le supplice de l’eau. A cette occasion, il avait perdu son tricot parce qu’on s’en était servi pour recouvrir son visage avant de glisser entre ses dents un morceau de bois et un tuyau. Et puis, bien sûr, il y avait un parachutiste qui lui sautait sur l’abdomen pour lui faire restituer l’eau ingurgitée… « .
Le 21 juin, Maurice Audin, âgé de 25 ans, père de trois enfants, disparaît.
Henri Alleg, l’auteur du livre La Question, témoigne :« Il devait être 22 heures ce soir- là, lorsque Charbonnier est venu me demander de me préparer pour un transfert…Je l’ai entendu dire dans un couloir :
« Préparez aussi Audin et Hadjadj… » J’ai attendu. Personne n’est venu me chercher. Dans la cour, une voiture a démarré, s’est éloignée. Un moment après, une rafale de mitraillette. J’ai pensé : « Audin ».
Qu’est-il advenu de Maurice Audin ?
Le rapport du lieutenant-colonel Mayer, commandant du 1° RCP, mentionne :
« Le dénommé Audin Maurice, détenu au centre de triage d’El Biar, devait subir un interrogatoire par la PJ le 22 juin 1957 au matin.
Le 21 juin, il fut décidé de l’isoler et de l’emmener dans un local de la villa occupée par le noyau Auto du régiment OP, 5, rue Faidherbe, où devait avoir lieu l’interrogatoire le lendemain.
Vers 21 heures, le sergent Mire, adjoint de l’officier de renseignement du régiment, partit chercher le détenu en jeep. Le prisonnier, considéré comme non dangereux, fut placé sur le siège arrière du véhicule, le sergent Mire prenant place à l’avant à côté du chauffeur.
La jeep venait de quitter l’avenue Georges-Clémenceau et était engagée dans un virage accentué. Le chauffeur ayant ralenti, le détenu sauta du véhicule et se jeta dans un repli du terrain où est installé un chantier, à gauche de la route.
(…) La 2° Compagnie cantonnée à El Biar fut rapidement avertie, et envoya des patrouilles en direction de Frais Vallon. Il ne fut pas possible de recueillir le moindre renseignement… »
Josette Audin refusa de croire à cette version. Evadé, son mari eût fait l’impossible pour rassurer les siens. Aussi, le 4 juillet, elle porte plainte pour homicide contre X et se constitue partie civile.
« Mon mari a été étranglé le 21 juin 1957 au centre de tri de la Bouzaréah, à El Biar, au cours d’un interrogatoire mené par son assassin, le lieutenant Charbonnier, officier de renseignements du 1° RCP…Le crime fut commis au su d’officiers supérieurs qui se trouvaient, soit dans la chambre des tortures, soit dans la pièce attenante.
Il s’agit du colonel Trinquier, alors adjoint du colonel Godard, du colonel Roux, chef du sous-secteur de la Bouzaréah, du capitaine Devis, officier de renseignements attaché au sous-secteur de la Bouzaréah, et qui avait procédé par ailleurs à l’arrestation de mon mari, du commandant Aussaresses, du commandant de la Bourdonnaie ».
Le général Massu a été, peu après, informé personnellement de cet assassinat, baptisé accident, par les officiers qui se sont rendus à son bureau de l’état-major. C’est dans le bureau du général que fut réglée la mise en scène de la prétendue évasion de Maurice Audin.
Maurice Audin a été immédiatement inhumé à Fort – l’Empereur en présence du colonel Roux et du lieutenant Charbonnier qui l’assistait ».
Josette Audin n’a cessé de chercher à connaître la vérité.
Où se trouve le corps du supplicié ?
Le général Massu a refusé de dévoiler le secret. Quelque mois avant la mort du général, en 2002, le commandant Aussaresses (le commandant « O ») lui avait demandé : « Vous ne pensez pas, général, qu’après plus de cinquante ans, il faudrait parler pour Madame Audin. » Le général le rabroua : « Je ne veux plus rien entendre : compris Aussaresses ? », lui lança-t-il au téléphone.
Le 19 juin 2007, dans une lettre ouverte, Josette Audin écrit au président de la République française pour lui demander « simplement de reconnaître les faits, d’obtenir que ceux qui détiennent le secret, dont certains sont toujours vivants, disent enfin la vérité, de faire en sorte que s’ouvrent sans restriction les archives concernant cet évènement… « .
Elle n’a pas reçu de réponse.
Mais, par une lettre datée du 30 décembre 2008, le président de la République française informe la fille aînée de Maurice Audin, Michèle, mathématicienne, de sa décision de lui décerner le grade de chevalier de la Légion d’honneur (pour sa contribution à la recherche fondamentale en mathématiques et la popularisation de cette discipline).
Michèle Audin l’a refusée. « Je ne souhaite pas recevoir cette décoration…parce que vous n’avez pas répondu à ma mère… », a-t- elle écrit au chef de l’Etat français, dans une lettre ouverte qui a fait le tour du monde.
Depuis, il y a eu les révélations du général Aussaresses faite à un journaliste peu avant sa mort. Maurice Audin est mort d’un coup de poignard porté par un officier parachutiste placé sous ses ordres, lui a-t-il confié. Josette Audin a émis des doutes sur ces déclarations. « C’est bien que le général ait dit sa vérité, mais c’est seulement sa vérité. Ce n’est pas forcément la vérité », dit-elle.
De son côté, lors d’un travail de recherche, la journaliste Nathalie Funès révéla le nom de l’assassin. Il s’appelle Gérard Garcet, révèle un écrit du colonel Godard, retrouvé aux Etats-Unis. Au moment des faits, il était sous-lieutenant de l’infanterie coloniale détaché comme aide de camp auprès du général Massu.
Mais Josette Audin ne sait toujours pas où est enterré son mari.
Afin de perpétuer le souvenir du brillant mathématicien, symbole de l’intellectuel engagé, mort pour que vive l’Algérie, son pays, la République algérienne reconnaissante donna, le jour de la célébration de l’an I de l’indépendance, le nom de Maurice Audin à la place centrale d’Alger, en contre bas de l’Université où il mena de brillantes recherches. Dans l’Algérie colonisée, la place portait le nom du général Lyautey, descendant des envahisseurs de 1830.Le 19 mai 2012, à l’occasion de la célébration de la Journée Nationale de l’Etudiant, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique inaugura la plaque commémorative scellée au mur de l’Université d’Alger, près de la librairie qui porte le nom du mathématicien martyr.
Le Prix Maurice-Audin, créé en 1957 à Paris, « est décerné, chaque année depuis 2004, par l’association éponyme, établie en France, pour honorer, une fois par an, deux mathématiciens des deux rives de la Méditerranée », rappelle l’agence officielle l’APS. Au mois de mars dernier, c’est Kawthar Ghomari de l’ENST d’Oran qui l’a reçu des mains du ministre algérien de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui avait présidé la cérémonie.
Le porte-flambeau des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) – Parti du Renouveau Démocratique (PRD) et Renaissance du Bénin (RB), le candidat Lionel Zinsou rencontre le lundi 1er février de 17 heures à 18 heures 30 minutes, les opérateurs économiques du pays. Au cours de cette rencontre qui aura lieu au Bénin Royal Hôtel de Cotonou, le candidat Lionel Zinsou expliquera à ses hôtes, sa vision sur le développement économique du pays. De sources proches du candidats Zinsou Lionel, on nous renseigne (...)
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