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CAN 2017 : qui sont les favoris ?

Afrik.com - sam, 14/01/2017 - 04:40
Catégories: Afrique

Hongrie: Viktor Orban veut la détention systématique des migrants

RFI (Europe) - sam, 14/01/2017 - 04:18
De nouveaux échanges musclés sont en perspective entre Viktor Orban et ses homologues européens. Le Premier ministre hongrois souhaite remettre en place une détention systématique des migrants arrivant dans son pays, une mesure contraire au droit européen.
Catégories: Union européenne

Hollande au Mali sur les traces du « jour le plus important » de sa vie politique

LeMonde / Afrique - sam, 14/01/2017 - 04:12
Pour conclure sa tournée des adieux, le président s’est rendu à Gao, dans le nord du Mali, où est installée une base de la force Barkhane.
Catégories: Afrique

Ebola : des problèmes de santé chez trois survivants sur quatre en Guinée

LeMonde / Afrique - sam, 14/01/2017 - 03:14
Jusqu’en juin 2018, une étude est menée auprès de 802 survivants d’Ebola. Parmi les symptômes évoqués, les problèmes de vue concernent 18 % des interrogés.
Catégories: Afrique

Ivory Coast mutiny: deal struck between army and state

BBC Africa - sam, 14/01/2017 - 02:55
Ivory Coast's government has come to an agreement with mutinous soldiers despite renewed gunfire.
Catégories: Africa

Mogadishu to Ottawa

BBC Africa - sam, 14/01/2017 - 01:19
One man's journey from Mogadishu to Toronto and Parliament Hill.
Catégories: Africa

More than 90 per cent of children reaching Italy’s shores are separated or unaccompanied – UNICEF

UN News Centre - sam, 14/01/2017 - 01:15
Noting that the number of children arriving in Italy by themselves via the sea in 2016 more than doubled over the previous year, the United Nations Children’s Fund (UNICEF) today called for urgent and special measures to protect them from trafficking, exploitation and abuse.

Côte d’Ivoire : un accord trouvé entre le gouvernement et les mutins

LeMonde / Afrique - sam, 14/01/2017 - 00:15
Une semaine après le début de la mutinerie à Bouaké au centre du pays, les négociations semblent avoir abouti. Plus tôt vendredi, des tirs ont été entendus.
Catégories: Afrique

International conference is ‘watershed moment’ for Cyprus negotiations – UN envoy

UN News Centre - ven, 13/01/2017 - 23:59
Speaking in Geneva a day after the start of a United Nations-supported Conference on Cyprus, a UN advisor said the open and frank exchanges at the meeting’s opening confirmed two things: “first that there are difficult issues to overcome; and second that there is a will to overcome them.”

Is the U.S. Opening to Cuba Dead in the Water?

Foreign Policy - ven, 13/01/2017 - 23:47
Obama’s historic normalization with Havana is under threat from Trump’s hardline cabal of Castro-haters.

L'Alliance Ennemie.

C'est pas secret... Blog - ven, 13/01/2017 - 23:46
La guerre est déclarée. Nous faisons face à une coalition qui s'étend de la Corée du Nord et de la Chine jusqu'à la Russie, l'Iran, la Syrie, Cuba, la Bolivie, le Vénézuela et le Nicaragua. Nous sommes attaqués non seulement par des états-nations directement, mais aussi par Al-Qaida, le Hezbollah, l'EI et d'innombrables autres groupes terroristes. [...]
Cette alliance peut surprendre beaucoup de monde. En surface elle semble incohérente. Comment un régime communiste comme la Corée du Nord peut-il s'accommoder avec un régime islamiste comme l'Iran ? Et la Russie de Vladimir Poutine ? Elle n'est certainement pas djihadiste, en effet la Russie a beaucoup à craindre des groupes islamistes radicaux au Sud, et les Russes ont eu la main très lourde avec les Islamistes radicaux en Tchétchénie par exemple.
Mais l'armée de l'air russe et les fantassins iraniens se battent côte à côte en Syrie. L'antipathie du Kremlin envers l'Islam radical ne l'empêche pas de construire tous les réacteurs nucléaires iraniens, et le régime communiste de Pyongyang n'hésite pas à coopérer avec Téhéran dans le domaine des armes nucléaires, des missiles, du pétrole et des tunnels. [...]
[...] l'Iran a financé le terrorisme partout dans le monde et n'a jamais cessé d'attaquer les USA en paroles et en actes. Pendant des années, le Département d'Etat a déclaré que la République Islamique était le principal soutien du terrorisme international, et pour des bonnes raisons. Les Iraniens ont créé l'Organisation du Jihad Islamique, et le Hezbollah, cette grande armée terroriste basée au Liban et maintenant en Syrie.
De plus, l'Iran a aussi soutenu Al Qaida, ce qui surprend beaucoup de monde vu qu'il s'agit d'une organisation sunnite. [...] Les liens entre l'Iran et Al Qaida sont un fait bien établi depuis l'automne 1998, quand le gouvernement américain a inculpé l'organisation et son leader Osama Ben Laden : "Al Qaeda a forgé des alliances avec le Front Islamique National au Soudan et avec le gouvernement iranien et avec le groupe terroriste qui lui est associé : le Hezbollah, dans le but de travailler ensemble contre leurs ennemis communs en Occident, en particulier les USA". [...]
[Sur l'alliance Russie-Iran]

Comment expliquer cette alliance qui semble improbable de prime abord ? En partie par le vieil adage : "l'ennemi de mon ennemi est mon ami". Poutine a déclaré que les USA (et l'OTAN en général) étaient la principale menace pour la sécurité nationale de la Russie, et "Mort à l'Amérique" est le chant officiel de la République Islamique d'Iran. Les Poutinistes et les Musulmans radicaux iraniens s'accordent sur l'identité de leur ennemi principal. [...]
Les Iraniens et les Russes partagent bien d'avantage qu'un ennemi commun. Ils affichent le même mépris pour la démocratie et s'accordent - comme tous les membres de l'Alliance Ennemie - sur le fait que la dictature est la meilleure manière de diriger un pays, un empire ou un califat. Il y a certes des différences entre tyrannie religieuse et tyrannie séculière - l'importance de la Sharia pour les jihadistes est la plus significative - mais les deux cherchent, et combattent avant tout pour un leader tout puissant. [...]
Attaquer l'Alliance Ennemie.
Les deux membres les plus puissants et les plus actifs de l'Alliance Ennemie sont la Russie et l'Iran, et nous pouvons juger de leur efficacité en Irak et en Syrie. C'est un étrange partenariat, c'est certain, puisque le Président V Poutine est confronté à l'intérieur de ses propres frontières à la menace jihadiste dont l'Iran est le principal soutien.
En effet, c'est Poutine lui-même qui a supervisé le massacre brutal d'Islamistes radicaux par les forces de sécurité russes lors d'un assaut féroce donné dans une école de Beslan en Ossétie du Nord en 2004. 1100 personnes, dont 770 enfants, y étaient retenues otages par des terroristes islamistes ingouches et tchétchènes. Le siège dura 3 jours et se termina par le prise d'assaut de l'école et le massacre d'au moins 385 otages, dont 186 enfants.
Cette assaut fut d'une telle brutalité que David Satter, ancien correspondant du WSJ qui a beaucoup écrit sur la Russie, écrira que "la détermination du Président Poutine à écraser le résistance tchétchène à tout prix constitue une sorte de suicide moral qui pourrait détruire tout ce qui reste de démocratie en Russie et pourrait présenter une menace pour le monde entier".
[...]
Ainsi, quand on dit que la Russie ferait un partenaire idéal dans la lutte contre l'Islam radical, on doit se rappeler qu'ils n'ont jamais été très brillants dans la lutte contre les jihadistes sur leur propre territoire et qu'ils sont de mèche avec les Iraniens. En Syrie, les deux alliés ont proclamé très bruyamment qu'ils luttaient contre l'EI alors qu'en réalité ils concentrent la quasi totalité de leurs moyens contre les opposants au régime d'Assad. Ils ne sont certainement pas en train de "combattre le terrorisme" au Moyen-Orient : ils sont là pour secourir leur allié de Damas.
Bien que je croie que l'Amérique et la Russie pourraient trouver un terrain d'entente dans le cadre de la lutte contre l'Islam radical, il n'y a aucune raison de croire que Poutine accueillerait favorablement une proposition de coopération, bien au contraire en fait.
A la mi-juin 2016, le Kremlin a annoncé son intention de créer de nouvelles bases militaires à sa frontière ouest et d'accroître le niveau de réactivité de ses forces nucléaires. Ce ne sont pas là les actes d'un pays qui cherche la détente avec l'Occident. Ce sont plutôt des indications que Poutine a pleinement l'intention de faire la même chose que les Iraniens et à leurs côtés : continuer leur guerre contre nous.


divers extraits tirés de "The Field of Fight" par le Lt Général Michael T. Flynn, juillet 2016.



Catégories: Défense

FEATURE: Number crunchers in the spotlight ahead of UN World Data Forum

UN News Centre - ven, 13/01/2017 - 23:16
The first-ever United Nations World Data Forum is set to kick off in Cape Town, South Africa, on 15 January 2017, with the aim of increasing political and resource support for statistical capacity building worldwide.

1978 és ’79 rockritmusban – Retrómánia: szombat 13.05

Kolozsvári Rádió (Románia/Erdély) - ven, 13/01/2017 - 23:03
Az emlékezetes dalokban igencsak gazdag  1978-as és 79-es rockév magyar és nemzetközi termésének színe-javából válogatok Önöknek-Nektek a közel két órás Retrómániában. 1978-ban jelent meg a Piramis együttes 2. nagylemeze.  Cseh Tamás is a második albumánál tartott.  A debreceni Color  szinte üstökös...

Madagaszkár ragadozói a szakadék szélén egyensúlyoznak

Mindennapi Afrika - ven, 13/01/2017 - 22:44

Madagaszkár szigetországáról az elmúlt időszakban főként politikai illetve gazdasági problémák kapcsán volt szó itt a Mindennapi Afrika blogon (ezekben a napokban pedig az országot sújtó földrengés hírével vannak tele a sajtóorgánumok), de van egy ezeknél fontosabb és szebb dolog is, amely miatt mindenképpen méltó figyelmünkre és aggodalmunkra ez a csodaszép ország: ez pedig nem más, mint élővilága. Az afrikai kontinenstől nagyjából 160 millió évvel ezelőtt levált szigeten élő fajok jelentős része sehol máshol nem él a világon csak itt, így az összes itteni hüllőfaj 95%-a, emlőseinek pedig 92%-a kizárólag Madagaszkáron él.

Ennek az írásnak nem célja semmiféle enciklopédia információnak duplikálása vagy bármiféle ilyen jellegű szerep felvállalása, de ettől függetlenül érdemes megemlíteni, hogy több mint 200 különféle emlősfaj él itt, közte pedig pontosan 103 (!) különféle makiféle (katta, lemúr), de semmiképpen nem feledkezhetünk el a majdnem 270 hüllő- és 300 madárfajról sem és akkor a növényvilágról még nem is beszéltünk – majdnem 15 ezer különféle növény őshonos a szigeten, amelynek legalább 80%-a kizárólag itt található meg a világon. Ebben az írásban azonban a rengeteg faj között a húsevőkre/ragadozókra fogunk most fókuszálni, amelyekből 10 különböző faj található Madagaszkáron, a fossza, a fanaloka, a falanuk, hat különféle mongúzfaj és az Ázsiából emberi beavatkozással betelepített és az ökoszisztémára azóta is súlyos csapást jelentő kis cibetmacska – úgyhogy a következőkben ez utóbbiról nem ejtünk szót.

A különféle mongúzfajok esetében több közös jellemzőt is találhatunk, ezek legszomorúbbika, hogy még az alapvetően igen nagy területen elterjedt gyűrűsfarkú mongúz is rövidesen veszélyeztetett fajjá válik, hiszen becslések szerint az elkövetkezendő 20 évben legalább 20%-kal fog csökkeni az egyedszáma az erdőirtásnak, a vadászatnak és a fentebb is említett cibetmacskának is köszönhetően. A másik véglet az óriás szélescsíkos mongúz, amelyet alig 25 éve ismerünk, de szűk élettere (pár száz négyzetkilométeren él az összes egyed Madagaszkár déli csücskében a Tsimanampetsotsa-tó környékén) okán jelenleg nagyjából már csak úgy 2-3 ezer példánya élhet a szabadban. Ahogy a többi mongúzfaj is Madagaszkáron, ez a kettő is szöcskéktől kezdve skorpiókon át madarakon keresztül egészen csirkékig és más emlősökig mindent elfogyaszt, amit csak le tud vadászni. A másik négy mongúzfajról pedig igazából a nevükön és egy-két viselkedési mintán kívül túl sokat nem is tudunk (a veszélyeztetettségi szintet is csak becsülni lehet), olyannyira, hogy a Durrell-mongúzt csak 2010-ben ismerték el hivatalosan új fajként, azután, hogy 2004-ben felfedeztek egy példányt.

Az elmúlt évtizedekben ez, az Alaotra-tó körül élő mongúzfaj volt az egyetlen újonnan felfedezett ragadozó emlős a világon és a mai napig sem tudni róla nagyon sokat, még  természetvédelmi státuszát hivatalosan nem is határozták meg. Szomorú tény azonban, hogy élőhelyénél a környezetszennyezés, túlhalászás okán egy másik faj, az Alaotra-vöcsök nem is olyan régen halt ki. A madagaszkári cibetmacskafélék közé tartozó fossza, fanaluk és fanaloka fajai a mongúzokhoz hasonlóan egyaránt rossz állapotban vannak a mindenféle veszélyeztető tényezők (környezetszennyezés, erdőirtás, vadászat stb.) okán, ráadásul a kis cibetmacska súlyos probléma ezen fajok számára is. A fosszából már csak úgy 2500 darab élhet, ami azért is aggasztó, mert egyrészt ilyen ütemű pusztulása miatt néhány éven belül búcsút mondhatunk ennek a fajnak, másrészt ha így lesz, akkor mivel a sziget csúcsragadozójának számít, kihalása súlyos ökológia csapás lenne az ökoszisztémára.

Ugyanilyen egyedszám körül lehet a fanaluk és a fanaloka is, az ő sorsukban is egyedül a folyamatos fogyás a biztos, ráadásul ezek a fajok ételként is csemegének számítanak, így a vadászatuk sosem nyugvó és lassuló folyamat. Szóval túlságosan sok remény nincs hosszútávon, vannak ugyan szervezetek, amelyek ezen fajok megmentéséért küzdenek, de az eddigi jelek alapján kevés sikerrel – így amit tehetünk az az, hogy igyekszünk megismerni ezeket a fajokat, amíg csak lehet és ha van rá módunk, nézzük meg őket, mielőtt végleg tovatűnnek világunkból. És ehhez túl messzire nem is kell menni, Szegeden például megcsodálhatunk egy, a fogságban igencsak nehezen tartható fosszát is.

twitter.com/napiafrika

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Catégories: Afrika

Italy’s Last-Ditch Effort to Stabilize Libya

Foreign Policy - ven, 13/01/2017 - 22:29
Rome is trying to shape the future of its onetime colony, but may get elbowed aside by local strongmen and their foreign partners.

La déroute de l'intelligentsia

Le Monde Diplomatique - ven, 13/01/2017 - 22:21

Les Américains n'ont pas seulement élu un président sans expérience politique : ils ont également ignoré l'avis de l'écrasante majorité des journalistes, des artistes, des experts, des universitaires. Le choix en faveur de M. Donald Trump étant souvent lié au niveau d'instruction des électeurs, certains démocrates reprochent à leurs concitoyens de ne pas être assez cultivés.

Philip Guston. – « Discipline », 1976 The Estate of Philip Guston - Hauser & Wirth, Zürich, London, New York

Il existe un pays au moins où les élections ont des effets rapides. Depuis la victoire de M. Donald Trump, le peso mexicain s'écroule, le coût des prêts immobiliers s'élève en France, la Commission européenne desserre l'étau budgétaire, les sondeurs et les adeptes du microciblage électoral rasent les murs, le peu de crédit accordé aux journalistes agonise, le Japon se sent encouragé à réarmer, Israël attend le déménagement de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, et le partenariat transpacifique est mort.

Ce tourbillon d'événements et de conjectures suscite une rêverie mêlée d'inquiétude : si un homme presque universellement décrit comme incompétent et vulgaire a pu devenir président des États-Unis, c'est que, désormais, tout est possible. Une contagion du scrutin américain paraît même d'autant plus concevable que son issue imprévue a été remarquée dans le monde entier, et pas seulement par les experts en politique étrangère.

Depuis une dizaine d'années, on ne compte plus les surprises électorales de ce genre, presque toujours suivies par trois jours de repentance des dirigeants mis en accusation, puis par la reprise placide des politiques désavouées. La persistance d'un tel malentendu — ou la répétition d'un tel simulacre — se comprend d'autant mieux que la plupart des électeurs protestataires résident souvent fort loin des grands centres de pouvoir économique, financier, mais aussi artistique, médiatique, universitaire. New York et San Francisco viennent de plébisciter Mme Hillary Clinton ; Londres s'est prononcé massivement contre le « Brexit » en juin dernier ; il y a deux ans, Paris reconduisait sa municipalité de gauche à l'issue d'un scrutin national triomphal pour la droite. Autant dire que, sitôt l'élection passée, il est loisible aux gens heureux de continuer à gouverner dans un entre-soi émollient, toujours aussi attentifs aux recommandations de la presse et de la Commission européenne, toujours aussi prompts à imputer aux révoltés des urnes des carences psychologiques ou culturelles qui disqualifient leur colère : ils ne seraient au fond que des demeurés manipulés par des démagogues.

Ce type de perception est ancien, en particulier dans les cénacles cultivés. Au point que l'analyse de la « personnalité autoritaire » de l'électeur populaire de M. Trump menée depuis des mois ressemble au portrait psychologique que les gardiens de l'ordre intellectuel dressaient des « subversifs » de droite comme de gauche pendant la guerre froide.

Analysant la prévalence de ces derniers dans le monde ouvrier plutôt qu'au sein des classes moyennes, le politiste américain Seymour Martin Lipset concluait en 1960 : « En résumé, une personne issue des milieux populaires est susceptible d'avoir été exposée à des punitions, à une absence d'amour et à une atmosphère générale de tension et d'agressivité depuis l'enfance qui tendent à produire des sentiments profonds d'hostilité, lesquels s'expriment sous la forme de préjugés ethniques, d'autoritarisme politique et de foi religieuse millénariste (1).  »

En avril 2008, huit ans avant que Mme Clinton ne consigne la plupart des soixante-deux millions d'électeurs de M. Trump dans le « panier des gens déplorables », M. Barack Obama avait attribué le paradoxe du vote républicain en milieu populaire au fait que des gens votent contre leur intérêt quand, « pour exprimer leur frustration, ils s'accrochent à leurs fusils ou à leur religion, ou à une forme d'antipathie envers ceux qui ne sont pas comme eux, ou à un sentiment hostile aux immigrés ou au commerce international ». Frustration contre raison : les gens instruits, souvent convaincus de la rationalité de leurs préférences, sont souvent décontenancés par les philistins qui s'en défient.

Rien ne rend mieux compte de ce que le sociologue Pierre Bourdieu appelait le « racisme de l'intelligence (2)  » — de plus en plus prégnant chez les néolibéraux de gauche, mais aussi chez nombre d'intellectuels et d'universitaires radicaux — qu'un commentaire de l'élection américaine paru sur le site de la prestigieuse revue Foreign Policy. À supposer que le titre — « Trump a gagné parce que ses électeurs sont ignorants, vraiment » — n'en dévoile pas instantanément le propos, un résumé de deux lignes lève les doutes : « La démocratie a pour vocation de mettre en œuvre la volonté populaire. Mais qu'en est-il si le peuple ne sait pas ce qu'il fait (3)  ? »

Comme il se doit, une batterie de chiffres et de réflexions puissantes appuie l'argumentation. L'auteur, Jason Brennan, un professeur de philosophie, attaque très fort : « Eh bien, c'est arrivé. Donald Trump a toujours bénéficié de l'appui massif des Blancs peu instruits et mal informés. Un sondage de Bloomberg Politics indiquait qu'en août Hillary Clinton disposait d'une avance massive de 25 % auprès des électeurs de niveau universitaire. Par contraste, lors de l'élection de 2012, ceux-ci favorisaient de justesse Barack Obama plutôt que Mitt Romney. La nuit dernière, nous avons vécu quelque chose d'historique : la danse des ânes. Jamais auparavant les gens instruits n'avaient aussi uniformément rejeté un candidat. Jamais auparavant les gens moins instruits n'en avaient aussi uniformément appuyé un autre. »

Brennan se montre davantage galvanisé que sonné par un constat qui le conforte dans son credo antidémocratique. Adossé à « plus de soixante-cinq ans » d'études conduites par des chercheurs en sciences politiques, il a en effet déjà acquis la certitude que la « terrifiante » absence de connaissances de la plupart des électeurs disqualifie leur choix : « Ils savent en général qui est le président, mais guère plus. Ils ignorent quel parti contrôle le Congrès, ce que le Congrès a fait récemment, si l'économie se porte mieux ou plus mal. »

Néanmoins, certains s'appliquent davantage que d'autres. Républicains ou démocrates, ils sont aussi les plus diplômés. Et, par le plus heureux des hasards, les gens cultivés se montrent plutôt favorables, comme le libertarien Brennan, au libre-échange, à l'immigration, à une réduction des déficits, aux droits des homosexuels, à la réforme — progressiste — du système pénal et à celle — conservatrice — de l'État-providence. Autant dire que si l'information, l'éducation et l'intelligence l'avaient emporté le 8 novembre, un individu aussi grossier et aussi peu soucieux de s'instruire que M. Trump, « dont le programme, hostile au commerce international et à l'immigration, s'oppose au consensus des économistes de gauche, de droite et du centre », ne s'apprêterait pas à quitter son triplex de New York pour le bureau ovale de la Maison Blanche. Lors d'un de ses meetings, le milliardaire s'était d'ailleurs exclamé : « J'aime les gens peu instruits. »

La sanction du discours identitaire et bourgeois de la candidate démocrate

À quoi bon soulever une objection, signaler par exemple que M. Obama, qui enseigna le droit à l'université de Chicago, fut néanmoins élu et réélu grâce au vote de millions d'individus peu ou pas diplômés, que nombre de brillants esprits frais émoulus de Harvard, Stanford, Yale ont successivement pensé la guerre du Vietnam, préparé l'invasion de l'Irak, créé les conditions de la crise financière du siècle (4) ? Au fond, une analyse du scrutin américain conduisant à se défier du manque de jugement du peuple a pour principal intérêt de refléter l'humeur du temps, et pour principal avantage de conforter le sentiment de supériorité de la personne forcément cultivée qui la lira. Mais elle comporte un risque politique : en temps de crise, le « racisme de l'intelligence », qui entend privilégier le règne de la méritocratie, des gens bien éduqués, des experts, fait souvent le lit des hommes à poigne, plus soucieux d'embrigadement que d'instruction.

La plupart des commentateurs ont choisi de braquer les projecteurs sur la dimension raciste et sexiste du scrutin. Au fond, peu leur importe que, en dépit du caractère historique de la candidature de Mme Clinton, l'écart entre le vote des hommes et des femmes ait à peine progressé et que celui, abyssal, entre électeurs blancs et noirs ait, lui, légèrement régressé (lire Jerome Karabel, « Comment perdre une élection »). Le cinéaste Michael Moore, qui avait prévu la victoire de M. Trump, n'a pas manqué de relever la chose sur MSNBC le 11 novembre : « Vous devez accepter que des millions de gens qui avaient voté pour Barack Obama ont cette fois changé d'avis. Ils ne sont pas racistes. »

Noir, progressiste, musulman, représentant du Minnesota, M. Keith Ellison a aussitôt prolongé cette analyse, insistant sur les mobiles économiques du scrutin et la défiance que suscitait une candidate trop proche de l'establishment, trop urbaine, trop hautaine : « Nous n'avons pas obtenu un bon résultat auprès des Latinos et des Afro-Américains. Par conséquent, cette vision qui voudrait tout imputer à la classe ouvrière blanche est erronée (5).  » M. Ellison fut l'un des très rares parlementaires à soutenir M. Bernie Sanders lors des primaires ; il est désormais, avec son appui, candidat à la direction de son parti. S'adressant à ses partisans étudiants, le héraut de la gauche démocrate vient pour sa part de réclamer que ceux qui ont choisi Mme Clinton comme porte-drapeau aillent « au-delà des politiques identitaires ». Et il a ajouté : « Il ne suffit pas de dire à quelqu'un : “Je suis une femme, votez pour moi.” Non, ça ne suffit pas. Ce dont nous avons besoin, c'est d'une femme qui aura le courage de s'opposer à Wall Street, aux compagnies d'assurances, à l'industrie des énergies fossiles. » L'université américaine étant l'un des lieux où le souci de la diversité l'emporte volontiers sur celui de l'égalité et où les préjugés culturels ne sont pas moins nombreux qu'ailleurs, mais inversés, M. Sanders ne prêcha pas forcément des convaincus ce jour-là.

Philip Guston. – « Red Box » (Boîte rouge), 1977 The Art Institute of Chicago / W. Pick / Bridgeman Images

Cependant, rien n'y fait : pour bien des démocrates, chacun appartient à un groupe unique, lequel n'est jamais économique. Par conséquent, si des Noirs ont voté contre Mme Clinton, c'est qu'ils étaient misogynes ; si des Blanches ont voté pour M. Trump, c'est qu'elles étaient racistes. L'idée que les premiers peuvent être aussi des sidérurgistes sensibles au discours protectionniste du candidat républicain et les secondes des contribuables cossues attentives à ses promesses de réduction d'impôts ne semble guère pouvoir s'immiscer dans leur univers mental.

Cette année, le niveau d'instruction et de revenu a pourtant davantage déterminé le résultat que le sexe ou la couleur de peau, puisque c'est la variable qui a le plus évolué d'un scrutin à l'autre. Dans le groupe des Blancs sans diplôme, l'avantage des républicains était déjà de 25 % il y a quatre ans ; il vient d'atteindre 39 % (6). Jusqu'à une date récente, un démocrate ne pouvait être élu sans eux. Au motif que leur proportion dans la population américaine décline (7), que leur encadrement syndical se défait et qu'ils voteraient de plus en plus « mal », certains démocrates, dont l'insistance sur le thème de la diversité résume la stratégie, s'accommoderont-ils désormais de l'idée de devoir être élus contre eux ?

Ce défi politique ne se présente pas seulement aux États-Unis. Évoquant ses étudiants des deux rives de l'Atlantique, l'historien italien Enzo Traverso témoigne : « Personne ne dirait jamais qu'il vote Trump. Tous tiennent à peu près le même discours : “Nous sommes cultivés, respectables, intelligents — et riches ; les autres, en face, sont des ploucs, ‘affreux, sales et méchants'”, pour reprendre le titre d'un célèbre film italien. Or c'était autrefois le discours des nationalistes contre les classes populaires (8).  »

Mais, pour gourmander utilement les « ploucs », mieux vaudrait que leurs censeurs disposent de quelque crédit auprès d'eux. Or plus ils s'enferment dans des discours abstraits et opaques, plus ils s'enfoncent dans un verbalisme radical-chic, moins ils se font entendre de l'Amérique tranquille des petites villes ou de celle des comtés dévastés, où le taux de suicide augmente et où l'on se soucie avant tout de ses conditions d'existence.

Résultat : la droite est parvenue à transformer l'anti-intellectualisme en arme politique efficace, en identité culturelle revendiquée (9). En 2002, dans un texte largement diffusé, les républicains, qui « voient rouge » (la couleur qui leur est associée sur les cartes électorales), retournent à leur avantage le stigmate du « plouc » : « La plupart des habitants de l'Amérique rouge ne savent pas déconstruire la littérature postmoderne, donner les instructions qu'il faut à une gouvernante, choisir un cabernet au goût de réglisse. Mais nous savons élever nos enfants, câbler nos maisons, parler de Dieu avec aisance et simplicité, réparer un moteur, utiliser un fusil ou une scie électrique, cultiver des asperges, vivre tranquilles sans système de sécurité ni psychanalyste (10).  »

La plupart des habitants de l'Amérique rouge ne lisent pas non plus la presse, que M. Trump a jugée « tordue », « corrompue », « malhonnête », et qu'il a fait huer lors de ses meetings. Puisqu'il avait menti comme un arracheur de dents tout au long de sa campagne, le candidat républicain méritait d'être souvent démenti par les journalistes. Mais, outre que la vérité ne constitue pas la production la plus universelle de la presse américaine, ni la plus lucrative, l'engagement des médias en faveur de Mme Clinton et leur incompréhension des électeurs de M. Trump résultent là encore d'un enfermement social et culturel. L'éditorialiste du New York Times Nicholas Kristof s'en expliquait le 17 novembre sur Fox News entre deux conférences rémunérées 30 000 dollars l'unité : « Le problème du journalisme est qu'il favorise toutes sortes de diversités aux dépens de la diversité économique. Nous ne comptons pas assez de gens issus des communautés ouvrières et rurales. » Ce biais sociologique ayant été documenté et commenté aux États-Unis depuis un quart de siècle, gageons que sur ce point le changement n'est pas pour demain.

Mais, dorénavant, les candidats « hors système » n'hésitent pas à se prévaloir de la haine qu'ils inspirent aux médias. En Italie, M. Giuseppe (« Beppe ») Grillo a ainsi tiré de l'élection américaine une leçon réconfortante pour lui et son parti : « Ils prétendent que nous sommes sexistes, homophobes, démagogues et populistes. Ils ne réalisent pas que des millions de gens ne lisent plus leurs journaux et ne regardent plus leur télévision (11).  »

Le lieu de l'échec de Hillary Clinton est précisément situé

Certains le réalisent enfin. Le 10 novembre, sur France Inter, Frédéric Beigbeder, ancien publicitaire devenu écrivain et journaliste, admettait avec une désarmante lucidité sa perte d'influence et celle de ses congénères : « La semaine dernière, j'expliquais, avec toute l'assurance des ignares, que Donald Trump allait perdre l'élection présidentielle américaine. (…) Aucun intellectuel n'a rien pu écrire pour empêcher sa victoire. (…) Le gouvernement du peuple par le peuple est le seul système dans lequel j'aie envie de vivre, mais au fond, qu'est-ce que je connais du peuple ? Je vis à Paris, puis là je suis à Genève ; je fréquente des écrivains, des journalistes, des cinéastes. Je vis complètement déconnecté de la souffrance du peuple. Ce n'est pas une autocritique, c'est un simple constat sociologique. Je sillonne le pays, mais les gens que je rencontre s'intéressent à la culture — une minorité d'intellectuels non représentatifs de la révolte profonde du pays. »

La Californie a voté massivement pour Mme Clinton, qui y a réalisé des scores spectaculaires auprès des populations diplômées des comtés les plus prospères, souvent presque entièrement blancs. Révulsés par le résultat national, certains habitants réclament une sécession de leur État, un « Calexit ». M. Gavin Newsom, gouverneur adjoint de Californie et ancien maire de San Francisco, ville où M. Trump n'a obtenu que 9,78 % des suffrages, ne partage pas leur avis. Mais il entend déjà combattre les politiques du nouveau président en se rapprochant des « dirigeants éclairés » du monde occidental. Il ne lui reste plus qu'à les trouver.

(1) Seymour Martin Lipset, Political Man : The Social Bases of Politics, Doubleday, New York, 1960.

(2) Pierre Bourdieu, Questions de sociologie, Éditions de Minuit, Paris, 1981.

(3) Jason Brennan, « Trump won because voters are ignorant, literally », Foreign Policy, Washington, DC, 10 novembre 2016.

(4) Comme le signale Lambert Strether dans « Three myths about Clinton's defeat in election 2016 debunked », Naked Capitalism, 14 novembre 2016.

(5) « VICE news tonight », HBO, 16 novembre 2016.

(6) Thomas Edsall, « The not-so-silent white majority », The New York Times, 18 novembre 2016. L'écart favorable aux républicains s'est dans le même temps réduit chez les Blancs diplômés, passant de 14 % à 4 %.

(7) Elle est passée de 83 % en 1960 à 34 % en 2016.

(8) « Enzo Traverso : “Trump est un fasciste sans fascisme” », Politis, Paris, 17 novembre 2016.

(9) Lire « Stratagème de la droite américaine : mobiliser le peuple contre les intellectuels », Le Monde diplomatique, mai 2006.

(10) Blake Hurst, « Seeing red », The American Enterprise, Washington, DC, mars 2002. Texte en partie traduit dans « Une droite éperdue de simplicité », Le Monde diplomatique, mai 2006.

(11) Cité par The International New York Times, 14 novembre 2016.

Can Rudy Giuliani Make Cybersecurity Great Again?

Foreign Policy - ven, 13/01/2017 - 22:20
Trump has tapped the former New York mayor to lead a computer security advisory council.

Central African Republic: UN-backed humanitarian plan aims to save 2.2 million lives

UN News Centre - Africa - ven, 13/01/2017 - 22:15
The Government of the Central African Republic (CAR) and the United Nations humanitarian country team today launched the nearly $400 million response plan for the 2017-2019 period to meet the basic needs of 2.2 million Central Africans.
Catégories: Africa

Central African Republic: UN-backed humanitarian plan aims to save 2.2 million lives

UN News Centre - ven, 13/01/2017 - 22:15
The Government of the Central African Republic (CAR) and the United Nations humanitarian country team today launched the nearly $400 million response plan for the 2017-2019 period to meet the basic needs of 2.2 million Central Africans.

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