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B2 Le Quotidien de l'Europe géopolitique. Actualité. Dossiers. Réflexions. Reportages
Mis à jour : il y a 1 mois 2 semaines

Euretex 2016, pour tester l’interopérabilité du génie

mer, 28/09/2016 - 07:32

(B2) 400 militaires étaient réunis pour l’exercice Euretex 2016 de l’Eurocorps qui vient de se dérouler du 22 au 28 septembre au camp militaire du Valdahon.

Venus de six pays européens, les unités françaises, allemandes, belges, luxembourgeoises, espagnoles et polonaises du génie ont travaillé conjointement pour tester et améliorer l’interopérabilité et la coopération. Un objectif non déclaré : se préparer à être déployé sur le terrain. Au programme : la détection des engins explosifs improvisés — avec l’intervention d’une unité NEDEX (neutralisation, enlèvement, destruction des explosifs), la lutte contre les menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN), l’ouverture de bâtiments et d’itinéraires piégés, et une opération de franchissement de coupure humide.

Un point intéressant : la présence de militaires américains. 40 soldats de l’US Army ont pris part à tous les exercices et manœuvres, avec comme objectif de développer la coopération tactique entre les unités européennes et le partenaire outre-atlantique.

(Lucas Millet) Lire aussi :
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La piqure de rappel de Monsieur Terrorisme

mar, 27/09/2016 - 19:00
(B2) Pour Gilles de Kerchove, coordinateur de l'UE dans la lutte contre le terrorisme, les attentats de 2016 soulèvent cinq points particulièrement préoccupants pour le futur. Devant la commission des Libertés publiques du Parlement européen lundi (26 septembre), il les a énumérés et détaillés. Le glissement de Daesh vers d'autres modus operandi, notamment les voitures piégées et les armes […]
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Le Royaume-Uni est déjà Exit pour Stoltenberg

mar, 27/09/2016 - 18:51

(BRUXELLES2 à Bratislava) En voulant donner quelques exemples de la faiblesse européenne en matière de défense (côté UE), le secrétaire général de l’OTAN, d’habitude très prudent, s’est avancé un peu vite dans l’histoire. « Trois des quatre bataillons alliés présents à l’Est sont dirigés par des non membres de l’Union européenne : les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni… » a indiqué face à la presse Jens Stoltenberg. Et hop ! Exit le Royaume-Uni, malgré tous les efforts de Michael Fallon (le ministre brit’ de la Défense) pour animer les débats et malgré toutes les déclarations contraires de Londres — qui n’a toujours pas déclenché la procédure de départ de l’Union européenne (le fameux article 50).

(NGV)

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Neelie Kroes : une sacrée menteuse !

jeu, 22/09/2016 - 23:01

Neelie Kroes au soir du référendum négatif aux Pays-Bas, l’ambiance n’était pas folichonne… (© NGV)

(BRUXELLES2) L’enquête réalisée par le consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) sur les «Bahamas Leaks» le démontre, l’ancienne commissaire Neelie Kroes était toujours administrative de la société Mint Holdings Ltd, jusqu’en 2009, c’est-à-dire durant toute la période où elle était commissaire à la Concurrence.

Un simple oubli ?

C’est simple oubli… prétend son avocat interrogé par Le Monde et rapporté par Le Soir . « Elle pensait qu’elle n’était plus administratrice dès le moment où cette société n’était plus nécessaire » a-t-il précisé. Cette société a, en effet, été créée en 2000 pour acheter des actifs de la société Enron Corp, le géant américain de l’énergie. Achat qui n’a jamais eu lieu, car Enron est tombé en faillite en 2001. C’est «une erreur administrative qui n’a été corrigée qu’en 2009 ». On a connu Neelie Kroes beaucoup plus professionnelle …

Une obligation d’indépendance

En 2004, lors de son audition devant le Parlement européen comme lors de ses réponses écrites au questionnaire des députés, Neelie Kroes s’était voulu très claire sur de possibles conflits d’intérêts qui pouvaient se poser avec son portfolio de commissaire à la Concurrence auquel elle était pressenti (1). A la question de savoir comment elle concevait « l’obligation d’indépendance » et comment elle comptait « concrètement mettre en œuvre ce principe », elle avait répondu :

Ces dispositions constituent une condition indispensable pour que la Commission réussisse et respecte les normes les plus élevées d’intégrité et de transparence, et j’ai la ferme intention de les observer intégralement. Je tiens à souligner que l’indépendance n’est pas une nouveauté pour moi. Quand j’étais ministre, j’ai appris que la responsabilité politique supposait une totale indépendance et une impartialité absolue. L’indépendance va de pair avec une transparence et une ouverture totales. C’est dans cette conviction que j’ai renoncé à toutes mes activités antérieures dans le monde des affaires et je compte déclarer tous mes intérêts financiers.

A la question posée sur ses « activités récentes et actuelles dans le monde des affaires, de la finance ou de la politique, ou concernant tout autre engagement susceptible d’être incompatible avec vos tâches futures », elle est encore plus péremptoire :

Le Code de conduite des commissaires les oblige à déclarer tout intérêt financier et élément de patrimoine qui pourrait créer un risque de conflit d’intérêts dans l’exercice de leurs fonctions. Je suis totalement d’accord sur le Code et les principes qui le sous-tendent et je ferai bien entendu une déclaration complète. Mon engagement ferme envers une transparence et une indépendance totales est dans la droite ligne de ce Code. J’ai par conséquent décidé de respecter clairement et strictement ses dispositions. J’ai renoncé à toutes mes autres activités, afin de me dissocier totalement de mes anciens intérêts commerciaux et financiers ainsi que de mes activités professionnelles antérieures; je pourrai donc assumer mes futures responsabilités de commissaire en toute indépendance. Aucune de mes activités actuelles n’entre en conflit avec mes futures fonctions de commissaire à la concurrence

Une question qui a pesé tout au long des débats

Pour ceux qui n’ont pas suivi les débats, cette question de conflit d’intérêt a largement pesé tout le long de l’audition en septembre 2004. Nombre de députés se sont interrogés sur ce point. Même au sein du groupe libéral (dont la Néerlandaise faisait partie), certains étaient très critiques. Ce qui montre combien la question était sensible. Neelie Kroes n’a d’ailleurs obtenu de passer la rampe du Parlement européen qu’en apportant une « garantie » qui a été enregistrée dans le compte-rendu fait ensuite par le Parlement européen. La commissaire a pris trois engagements : 1) renoncer à tous ses intérêts ; 2) rompre définitivement les liens qui la liaient au monde économique ; 3) confier à un de ses confrères commissaires toute enquête concernant des sociétés avec lesquelles elle aurait été en contact pendant la période.

Une promesse de ne pas aller dans le privé

La question a été lancinante au point que le président de la Commission européenne, d’alors, José-Manuel Barroso a été obligé à plusieurs reprises, lors de la conférence de presse au Parlement européen, le 18 novembre 2004, de monter au charbon pour défendre sa commissaire. Si il y a nécessité de remplacer le commissaire sur un dossier, le directeur général « a l’obligation de signaler » le problème ou le conflit d’intérêt. Mais « la décision est prise par moi en accord avec le commissaire ». Et d’ajouter : « La vraie indépendance c’est celle que nous avons choisie — dit-il. « Me Kroes a été bien au-delà de ce qu’on pouvait exiger. Elle a dit qu’elle n’irait pas dans le privé après son passage. » Une promesse que l’intéressée oubliera assez vite…

Commentaire : On peut estimer qu’en maintenant sa société aux Bahamas, Neelie Kroes n’a rien fait d’illégal. Au vu de ses déclarations à l’époque, de ses engagements écrits et oraux, ce type de propos n’est pas exact. L’ancienne commissaire à la Concurrence n’a pas seulement commis une erreur « administrative », elle a commis une faute et une illégalité politiques, un véritable parjure qui méritent d’être sanctionné. La fonction de commissaire à la Concurrence n’est pas tout à fait celle d’un responsable politique comme un autre, elle entraîne des choix financiers et juridiques sur les entreprises. La Commission Juncker est trop « coulante » avec ses prédécesseurs. Elle doit engager, immédiatement, la procédure de suspension des droits à pension de l’intéressée. La tolérance généralisée sur le pantouflage des anciens directeurs généraux de la Commission comme des anciens commissaires est un véritable poison pour l’esprit européen. Avec ce type « d’amis », l’Europe n’a plus vraiment besoin d’ennemis…

(Nicolas Gros-Verheyde)

Télécharger :

(1) Un portefeuille qu’elle n’a pas voulu lâcher. La Commission Barroso avait été marquée par l’épisode Buttiglione, un Italien pressenti au porte-feuille de la Liberté, de la Sécurité et de la Justice. Il avait été question un moment donné de permuter les deux portefeuilles celui de Kroes et celui de Buttiglione. Kroes avait alors refusé.

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Les sociétés Tri Ocean et leur dirigeant blanchis par le tribunal. Pour manque de preuves

jeu, 22/09/2016 - 19:10
(B2) Le Tribunal de l'Union européenne a annulé, dans trois arrêts rendus, vendredi (9 septembre), le gel des fonds visant deux sociétés égyptiennes faisant du transport pétrolier (Tri Ocean Energy et Tri Ocean Trading), ainsi qu'un de leurs dirigeants, le vice-président de Tri Ocean Energy, Mohamed Farahat, soupçonnés d'aider le régime syrien de Bachar El […]
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Pour l’avocate générale, le Hamas et les Tigres du Tamoul doivent être retirés de la liste noire

jeu, 22/09/2016 - 12:07
(B2) L’avocate générale de la Cour, Eleanor Sharpston, vient aujourd'hui de rendre ses conclusions sur une affaire emblématique : l'inscription du Hamas et des Tigres du Tamoul (LTTE) sur la "liste noire" de l’Union européenne des organisations terroristes. Sa conclusion est à double détente : 1) la Cour devrait annuler, pour vice de procédure, cette […]
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Gel des fonds confirmé contre l’ancien président Ukrainien

jeu, 22/09/2016 - 07:00
(B2) Le Tribunal de l'Union européenne a confirmé en partie, jeudi 15 septembre, les sanctions prises par l'Union européenne contre l'ancien président ukrainien, Viktor Ianoukovitch et ses proches (son fils et le chef de l'administration présidentielle), soupçonnés de détournement de fonds publics. Il annule le gel des avoirs sur la première période, du 6 mars 2014 au 5 […]
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Mieux coordonner missions PSDC, RSUE et délégations

mer, 21/09/2016 - 18:00
(B2) C'est une question lancinante qui revient régulièrement quand on se penche sur l'action extérieure de l'Union européenne : comment « améliorer la coordination et la coopération entre les délégations de l'UE et des missions PSDC » ou avec les représentants spéciaux (RSUE) ? Le SEAE vient de fixer une série de « lignes directrices […]
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Carnet (21.09.2016). Nigeria (réadmission). Biélorussie (aide économique). Egypte (aide). Palestine (aide). Royaume-Uni (Leurres anti-missiles). Pays-Bas (Minusma). AMISOM (abus sexuels). Gabon (Observateurs). RD Congo (violences). Syrie (raid aérien)....

mer, 21/09/2016 - 13:45
(B2) Parus récemment :   L’arsenal européen de sanctions contre Daesh et Al-Qaida renforcé. Les combattants étrangers visés Médaille pour les VPD serbes engagés dans l’Océan indien* La NTIC perd son procès contre l’Union européenne. Un arrêt pour les esthètes … N°44. EUMM Georgia. Des Européens face à la Russie Le Royaume c’est plus çà […]
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L’arsenal européen de sanctions contre Daesh et Al-Qaida renforcé. Les combattants étrangers visés

mer, 21/09/2016 - 12:52
(B2) L'Union européenne a décidé de compléter son dispositif de "sanctions" sur le terrorisme. Elle a adopté mardi (20 septembre) un nouvel instrument permettant de mettre en place, de manière autonome, des sanctions (gel des avoirs et / ou interdiction de visas) contre toute personne (ou entité) qui soutient l'organisation de l'Etat islamique (EIIL/Daech) et […]
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Médaille pour les VPD serbes engagés dans l’Océan indien

mar, 20/09/2016 - 17:30

L’équipe serbe de protection maritime ou VPD (crédit : EUNAVFOR Atalanta)

(B2) L’équipe de protection maritime (VPD), serbe, a été décorée, dimanche (18 septembre) de la médaille de service de la PSDC en reconnaissance « de leur travail exceptionnel au large des côtes de la Somalie dans le cadre de l’opération Atalanta de la lutte contre la piraterie » annonce le QG de l’opération.

C’est un fait peu connu. Mais les Serbes sont, en effet, parties prenantes de l’opération EUNAVFOR Atalanta pour six mois. Ils sont embarqués à bord d’un des navires affrétés par le Programme alimentaire mondial (PAM), le MSM Douro, qui ravitaille en aide alimentaire la Somalie. Leur mission : veiller à ce que le navire du PAM ne soit pas attaqué par les pirates.

Trois navires, deux avions

L’opération, actuellement dirigée par un officier néerlandais, le Commodore Luyckx, a largement réduit ses effectifs par rapport au plus haut niveau de la piraterie. Elle compte néanmoins trois navires — le néerlandais HNLMS Tromp (F-803), qui sert de navire amiral, la frégate italienne de classe Maestrale, ITS Euro, et la frégate espagnole de classe Squadron, l’ESPS Santa María — ainsi que deux avions de patrouille maritime — un P-3M Orion (Cisne) espagnol et un P3-C Orion (Jester) allemand —.

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La NTIC perd son procès contre l’Union européenne. Un arrêt pour les esthètes …

mar, 20/09/2016 - 16:30
(B2) Le Tribunal de l'Union européenne a confirmé, mercredi (14 septembre), la validité des sanctions européennes prises en 2015 à l'encontre de la National Iranian Tanker Company. Un arrêt pour l'honneur puisqu'en pratique, l'entreprise a déjà vu ses avoirs dégelés dans le cadre de l'accord JCPO de juillet 2015. Mais il intéressera sûrement les « […]
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N°44. EUMM Georgia. Des Européens face à la Russie

dim, 18/09/2016 - 16:29
(B2) Début août en Géorgie, aux frontières de deux provinces autonomes de Ossétie du Sud et d'Abkhazie, des incidents se multiplient faisant plusieurs morts de part et d'autre. Les Géorgiens cherchent à reprendre le contrôle de cette province sécessionniste. Les Russes cherchent à stabiliser cette frontière et percer un coin définitif dans la Géorgie qui […]
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Le Royaume c’est plus çà ! Margaret, Tony, David… please come back

sam, 17/09/2016 - 20:18

Le fameux concert du Jubilee 2012 où Brian May a interprété un vibrant God Save The Queen sur le toit de Buckingham (crédit : BBC)

(B2 de retour de Bratislava) Au moment où certains se lamentent  sur le sort de l’Europe (dans un état « critique » selon Angela Merkel), je m’inquiète personnellement de la santé du Royaume de Sa Majesté britannique. La Couronne file un bien mauvais coton.

Un sommet à ’27’ s’organise à Bratislava. Et Londres reste coi. Aucune réaction. Rien, même pas une petite déclaration provoc’, un voyage décalé, une conférence punchie. Mais où est passé le grain de folie et d’humour, un rien conquérant et arrogant, qui fait tout le charme des Britanniques (qu’on aime bien… malgré tout).

En d’autres temps, avec Margaret Thatcher, Tony Blair, et même avec David Cameron, nous aurions eu droit à une bruyante offensive britannique, pour noyer, avec commisération, le petit poisson européen et ramener toute l’attention médiatique et politique sur la grandeur du Royaume.

Imaginez…

Margaret Thatcher aurait organisé un grand sommet à Londres pour tous les dirigeants du Commonwealth, avec cérémonie et dîner à Buckingham Palace, avec visite protocolaire à la Reine, défilé militaire et parade aérienne des Red Arrows inclus, histoire de montrer que le monde a les yeux tournés vers un seul point.

Tony Blair se serait pointé, quand même à Bratislava, organisant dans le théâtre national une rencontre avec des philosophes, écrivains et anciens responsables politiques de la région (Gorbatchev compris), invitant au passage plusieurs ministres et dirigeants européens à venir débattre avec lui, la veille même du sommet, histoire de bien savonner la planche médiatique. Le tout couronné d’un grand concert avec Eric Clapton, Elton John, Franz Ferdinand, Arctic Monkeys et autres stars de la pop rock outre-Manche.

David Cameron aurait passé toute la semaine, dans les capitales, ou au téléphone (photos et vidéo à l’appui), pour pouvoir se prévaloir d’avoir mis son veto au projet d’armée européenne. Les conclusions lui auraient donné raison (sans même combattre d’ailleurs puisque ce sujet ne figurait pas dans les conclusions ! (1). Et le 16 septembre, histoire de planter le clou dans le cercueil européen, il se serait déplacé avec une meute de journalistes sur la ligne de front à l’Est de l’Ukraine pour discuter avec les responsables des troupes ukrainiennes engagées sur le front, les observateurs de l’OSCE et le général russe commandant la zone…

L’absence de Theresa ?

Là rien, rien, rien. Je suis inquiet, très inquiet. Le Royaume est amorphe, replié sur son référendum négatif. Même le site de Downing Street est totalement silencieux sur les activités de la locataire du « Dix » le 16 septembre. Que faisait Theresa May après son entrevue avec le prince du Qatar ? Était-elle chez le coiffeur ou a-t-elle passé toute la journée à préparer son discours et sa visite à Balmoral, la résidence royale (ce week-end). En tout cas, le Royaume-Uni était totalement absent le jour du sommet de Bratislava.

Réveillez-vous ! 

L’heure est grave, l’instant est critique… Je suis inquiet pour l’avenir du journalisme européen. Qui va animer les réunions au sommet demain s’il n’y a plus d’Anglais (ou d’Écossais) pour semer le trouble. C’est une des conséquences invisibles du Brexit, sous estimées par nombre de commentateurs : le départ du Royaume-Uni va nous priver des formidables talents d’animateurs de sommet européen, que seuls les Britanniques savaient mener de bout en bout, comme un bon mélo : avec un début (la polémique initiatrice), le milieu (le paroxysme de la négociation) et la conclusion (la victoire, bien entendu britannique, par KO sur l’Europe). La réunion de Bratislava l’a prouvé, par son mortel ennui. Un Boïko Borissov, un Viktor Orban et même un Matteo Renzi n’arrivent pas à égaler la puissance de feu provocatrice d’un alter ego britannique.

(NGV)

(1) Rappelez-vous, décembre 2013, David Cameron sonne la charge (héroïque) …

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La déclaration de Bratislava : faible sur la défense, ni une feuille de route ni un processus

sam, 17/09/2016 - 15:20
(B2) Malgré toutes les attentes, et toutes les déclarations préalables, le sommet informel de Bratislava « à 27 » a, finalement, accouché sur très peu de choses concrètes. Elle révèle surtout une certaine incapacité à insuffler du dynamisme. On y trouve quelques phrases intéressantes mais qui ne sont pas vraiment assorties de propositions qui permettent […]
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Défense européenne : ce qu’on peut faire… ensemble

ven, 16/09/2016 - 10:48

(crédit : EMA / DICOD)

(B2) Relancer, revitaliser, réénergiser, renforcer… Tous les verbes en ‘Re’ sont actuellement requis, pour donner du contenu à l’Europe de la défense… On ressort les vieux papiers rangés dans les archives depuis les années 2000. Que peut-on faire ? Les esprits gambergent. Et cela part dans tous les sens : l’armée européenne, certains la voient pour demain (Sobutka), d’autres dans 50 ou 100 ans (Mogherini), le QG européen certains le voient militaire (franco-allemand), civilo-militaire (Mogherini), rapidement (Juncker) ou pas tout de suite (franco-allemand), etc. On habille de nouveauté des projets qui sont déjà lancés (avions ravitailleurs, recherche de défense, etc.).

Au-delà des grandes idées, que faire, comment faire, et quels projets concrets ont une chance d’aboutir ? J’ai passé en revue les différents projets, idées, possibilités et tenté de les classer, sur une échelle de 0 à 5, selon le degré de difficulté et le nombre de problèmes rencontrés (base juridique, moyens financiers, obstacles techniques, nécessité d’une proposition). Auparavant, il faudra mener un peu de travail d’introspection. Car la difficulté n’est pas technique… mais sur le vouloir.

1° Relire le Traité avec dynamisme. On nage en plein paradoxe. La politique européenne de sécurité et de défense (PSDC) dispose d’un maximum de possibilités d’actions, prévues par le Traité. Aucune n’a été utilisée ou presque. Certaines sont à tel point laissées de côté que, même certains diplomates ou spécialistes éminents les ont oubliées… Bien souvent, on rejette la faute sur les institutions européennes, le Haut représentant. Parfois, cela a pu être le cas. Mais, bien souvent, et même quasiment toujours, les Etats membres ont la possibilité de prendre l’initiative ou, au minimum, de demander formellement la mise en application d’une disposition précise. La Coopération structurée permanente ou les coopérations renforcées supposent donc juste une lettre, une volonté. Ce n’est que tout récemment grâce à la trouvaille française de mettre en branle la clause d’assistance mutuelle, de l’article 42-7, que cette disposition est apparue à la lumière.

2° Arrêter de se cacher le petit doigt derrière le veto britannique. Le Royaume-Uni a souvent endossé le rôle du « méchant » qui bloque tout. Le Brexit et le départ du Royaume-Uni devrait normalement faciliter l’action européenne en matière de défense. En fait, c’est surtout l’arbre qui cachait la forêt qui est abattu… Car les réticences sont très partagées. Chaque Etat membre a son cadavre dans le placard. Ainsi une réforme du financement des opérations a bien été tentée. Mais les Allemands et Néerlandais, légèrement radins sur les bords, ne voulaient pas entendre parler de financements supplémentaires en commun. Les Nordiques, très enthousiastes, en théorie, ont souvent multiplié les interrogations (mot diplomatique pour dire non) quand il s’agissait de passer à la pratique. L’Irlande, voire l’Autriche, pays neutres ne voulaient pas voir trop d’action ou de coopération militaire trop structurée et trop voyante. Les Grecs, Chypriotes, Portugais, et même Italiens — même s’ils sont volontaires et prêts à intervenir — n’ont plus un kopeck pour les opérations en commun et sont concentrés sur la crise migratoire… Les Belges qui étaient autrefois les ‘premiers de la classe’ sont « rincés » (la Belgique est lanterne rouge toutes catégories confondues dans le classement de l’OTAN des budgets de défense. Et le gouvernement de Charles Michel n’a pas vraiment la foi européenne de ses prédécesseurs). Quant aux Slovaques, Bulgares, Roumains, Hongrois (et les Polonais maintenant), ils n’ont à la fois pas les sous, pas les forces et pas la volonté. Ils sont souvent aux abonnés absents de l’action européenne.

3° Chercher à innover. Les points de blocage sont connus. Inutile de recommencer à partir à l’assaut d’une citadelle imprenable. Il vaut mieux chercher les chemins de traverse, les possibilités d’arriver au résultat espéré (le QG européen, la possibilité de réaction rapide…) quitte à laisser tomber les concepts (inutilisés), à mettre de côté les projets bien sous tous rapports mais assez irréalisables dans les faits. Il faut agir en stoomeling (comme diraient les Belges), être pragmatiques (diraient les Français et Allemands)…

Quels projets mener ?

1° Etablir un Conseil européen de sécurité / un débat sur les menaces au Conseil européen. Normalement au moins une fois par an, sur la base d’un rapport de la Haute représentante, les Chefs d’Etat et de gouvernement doivent débattre des questions de sécurité. Cette disposition a totalement été délaissée. On peut même dire qu’il y a une « carence » au sens juridique du terme. Il ne s’agit pas là d’avoir un débat d’une ou deux heures, vite fait, à 28 ou d’avoir un débat sur un seul sujet (l’Ukraine par exemple) mais d’avoir un débat de fond, durant 1 ou 2 jours, sur les différentes menaces existantes ou envisageables, à partir d’un travail préparatoire de la Haute représentante de l’Union. Ce débat de fond, tenu à froid, est important car il peut permettre d’anticiper, d’enclencher certaines actions. En matière de défense, en effet, rien ne sert d’avoir de bons projets, c’est l’impulsion politique qui compte, et au plus haut niveau. Cela ne demande aucun effort. Il n’y a aucun blocage. Il suffit que Donald Tusk décide demain de convoquer un Conseil européen spécialement sur ce sujet… Et le conseil de sécurité européen, prôné par certains Chefs (comme François Hollande) voit le jour ! Difficulté = zéro.

2° Le renforcement des capacités des pays africains et autres, la fourniture d’équipements. La Commission européenne et le Haut représentant ont mis sur la table en juillet, dans une discrétion relativement affichée, un projet (dénommé CBSD) pour débloquer des financements européens afin de former et équiper les structures de sécurité (militaires) de pays fragilisés en proie au terrorisme, à la crise migratoire, à la déstabilisation. Coût du programme : 100 millions d’euros sur trois ans. Coût pour les Etats = zéro. Le financement de ce programme sera assuré par des redéploiements budgétaires au sein de la rubrique « extérieur » du budget européen. La question est surtout politique : veut-on ou ne veut-on pas aboutir sur ce projet ? Au niveau de la Commission, le projet a déjà mis plus de deux ans pour aboutir à une proposition (sous quelques prétextes juridiques). Il ne faudrait pas que ce projet mette encore deux ans pour aboutir au Conseil ou au Parlement. Tout est question aujourd’hui d’impulsion politique. Difficulté = 1 ou 2.

3° Des attachés défense et sécurité dans les ambassades de l’UE à risque. Le projet a commencé dans quelques unes des ambassades de l’Union européenne. Il s’agirait de le systématiser, avec au moins un attaché dans toutes les délégations concernées (plus d’un quart des pays où l’UE a une a sont concernées par des crises), voire plusieurs dans les délégations en crise de haute intensité. Il s’agira de faciliter la remontée d’informations du terrain, de doter enfin l’Union européenne d’une vraie capacité d’analyse, mais surtout de pouvoir tisser, d’égal à égal, avec les différents pays en crise, la carte de leurs besoins et des possibilités européennes. L’effet d’image n’est pas non plus négligeable. Cela demande quelques ressources humaines (et de les financer), mais ce n’est pas énorme. Difficulté = 1.

4° Ressusciter les battlegroups : avoir vraiment une force de réaction rapide. Les battlegroups ou groupements tactiques 1500 n’ont jamais réussi à être déployés. Ce n’est pas faute de crise ni faute d’avoir essayé. Il y a eu plusieurs tentatives ces dernières années (j’en ai recensé cinq en 8 ans !) mais jamais cela n’a abouti. La raison… ? il y a toujours une bonne raison, technique, financière, géopolitique, militaire, politique pour ne pas les utiliser. Et inutile d’accuser les Britanniques (jamais d’accord), les blocages ont tantôt été allemands, tantôt français, tantôt nordiques… Chacun s’est retrouvé en position de ‘volontaire’ et de ‘bloqueur’. Il faut — n’en déplaise à certains — revoir le dispositif. Selon que l’on garde ce concept ou qu’on l’aménage, la difficulté est différente Difficulté = 2 ou 4

5° Le quartier général permanent militaire. C’est un problème lancinant qui revient régulièrement. L’Union européenne ne dispose pas de quartier général (QG) de commandement pour ses opérations ou missions militaires. Elle est obligée de ‘bricoler’ en ayant recours soit au QG de l’OTAN (une solution abandonnée aujourd’hui car inadaptée), soit aux quartiers généraux nationaux. Résultat : une perte de temps à chaque opération, car il faut mettre en place un QG, et surtout une perte de mémoire, d’expérience. Le Royaume-Uni avait dit ‘Non’ aux dernières tentatives promulguées par Catherine Ashton. La question revient sur la table, Londres s’en allant. Selon l’ambition fixée à ce QG militaire, la difficulté peut être variable. En termes de personnel, le gap ne semble pas infranchissable. Des calculs ont déjà été faits en interne — comme me l’a confié un expert militaire de l’UE — : « avec 20 personnes environ supplémentaires » auxquels s’ajouteraient environ « 80 personnes venant de l’état-major de l’UE » — dont les tâches seraient un peu reconfigurées (moins de théorie, plus de pratique — « on a un QG d‘une centaine de personnes, ce qui est déjà suffisant » (si on a les bonnes personnes). Ce quantum nécessaire pour un QG permanent, en basses eaux, peut ensuite être renforcé en cas d’opération. L’obstacle est en fait donc essentiellement politique. Mais si les Français, Allemands (voire Italiens) le veulent, ils peuvent puiser dans les capacités de leurs états-majors de conduite — Mont Valérien, Potsdam, Rome — , les effectifs nécessaires, les « délocaliser » à Bruxelles en les mettant à disposition de la Haute représentante, sans rien changer à la structure politico-militaire. Ce qui serait déjà une première étape utile. Difficulté = 1 ou 3.

6° Assurer en commun le financement des opérations. Aujourd’hui, seule une part mineure des opérations militaires est financé en commun. La charge du financement des opérations repose en grande partie sur les Etats participants. C’est un peu le principe de la double peine : le pays qui s’engage risque ses hommes, sa réputation politique et doit quasiment tout payer. La part financée en commun est minoritaire (entre 10 et 15%, 20% au maximum). Pour l’opération anti-piraterie, en pleine période d’activité (quand la piraterie était au plus haut), elle était inférieure à 10% du coût total ! La réforme du mécanisme Athena a, à chaque fois, échoué. L’impulsion politique de départ pour une réforme s’est rapidement enlisée dans une bouillie bureaucratique qui fait douter d’une énième tentative de réforme. Difficulté : 4

NB : Plusieurs idées avaient été présentées, elles n’ont pas vraiment débouché : lire : Financement de l’opération Sangaris. Gonflette ou « vraie » idée

7° Lancer le Fonds de lancement. C’est une disposition totalement oubliée du Traité. Prévue à l’article 41-3, elle n’a jamais été mis en place. Elle permet, grâce à des contributions de chaque Etat membre (au prorata du PIB), le « financement d’urgence d’initiatives dans le cadre de la politique étrangère et de sécurité commune ». C’est-à-dire de financer le démarrage d’une opération, notamment. Ce qui est souvent le plus difficile. Il faut maintenant une proposition de la Haute représentante. Aucun risque de veto. La décision se fait à la majorité qualifiée. La réelle difficulté est de trouver les financements. Mais on ne parle pas de milliards d’euros. Un fonds doté de 50 à 100 millions d’euros par an serait déjà un bon début (1). Cela permettrait notamment de financer les premiers engagements dans les opérations. Difficulté = 2.

8° Les groupes d’avant-garde. La possibilité de confier des missions à un groupe de nations (l’article 44 du traité) a été débattue un temps mais est restée au stade de concept. C’est cependant une possibilité intéressante pour combiner l’engagement de quelques pays, en avant-garde, à l’intérêt européen. Difficulté = 2

9° Avoir un fonds pour la Recherche. C’est un vrai problème européen, mis à part les Français, les Britanniques et les Allemands, les autres pays sont des passagers clandestins de la recherche de défense. Soit ils achètent américains (et contribuent de fait aux programmes américains de recherche), soit ils achètent chez leurs voisins. Un projet a été lancé par la Commission et doit être encore approuvé pour lancer un programme de recherche européen et mettre en place une ligne budgétaire « recherche de défense » dans le budget européen. Le budget reste modeste (90 millions d’euros sur trois ans) car il s’agit surtout de tester les dispositifs. Mais il est utile de passer par cette étape préparatoire, prélude à un plus imposant programme de recherche, car il y a un certain nombre de problèmes à résoudre, notamment la dissémination des résultats, ou la direction des projets (est-ce la Commission comme d’habitude ou une gouvernance plus intergouvernementale). Le sujet est vraiment complexe. Il faudra ensuite passer à la suite… et incorporer ce programme dans les perspectives financières 2021-2027. L’enjeu est important. Et il faudra une vraie pression politique pour y arriver. Il faudra aussi trouver le moyen de fédérer les « petits » budgets de recherche et défense de chaque pays, qui sont trop faibles pour faire la différence et mériteraient d’être fédérés. Difficulté : 3.

10° La coopération structurée permanente comme aucune coopération renforcée n’ont été mise en place ni même envisagées et préparées. La difficulté parait donc intense. Mais tout est prêt au plan juridique. Il suffit qu’un ou deux Etats se lancent. Et il sera difficile d’arrêter la machine. Cette coopération pouvant se déclencher à la majorité qualifiée (avec la bienveillance du Haut représentant), il suffit aux Français, Allemands et Italiens de joindre le geste politique à leur parole politique. Si les Benelux, et les pays méditerranéens, voire un ou deux pays de l’Est, se joignent, la majorité qualifiée est acquise. Difficulté = 3 ou 4

11°. L’armée européenne : un leurre. C’est très compliqué. Cela signifie d’avoir un pouvoir politique capable d’engager ces troupes. Sinon cela ressemble à un leurre… Mais cela ne signifie pas que des projets d’unités en commun, de partage de certaines capacités, voire même d’une grande partie des capacités n’est pas possible. Cela n’aura cependant pas d’intérêt et de plus-value dans un cadre bi ou trilatéral quand il y a des effectifs à la fois complémentaires et pas assez nombreux et, de surcroit, une certaine proximité géographique, politique voire linguistique (par exemple entre les pays du Benelux, ou entre Tchèques-Slovaques, ou entre Croates-Slovènes, etc.) permettant ainsi à ces capacités d’atteindre une certaine valeur. Difficulté = 5 ou hors classe

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) soit environ 1,5/3 millions d’euros pour la Belgique, 8/16 millions d’euros pour la France, 11/21 millions d’euros pour l’Allemagne.

Aller plus loin :

Lire aussi :

Notre Dossier N°33. La politique de sécurité et de défense commune (PSDC) en 2016

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Carnet (16.09.2016). Sanctions (Russie-Ukraine). Libye (hôpital italien). Plan d’investissement extérieur. Fonds Afrique (examen). Tunisie (aide). Kosovo (rencontre). Arménie (réforme). Biélorussie (élections). Corée du Nord (essais nucléaires)....

ven, 16/09/2016 - 09:05
(B2) Parus récemment : L’opération EUNAVFOR Med entame sa mission de contrôle des armes* Le Dalai Lama, fan de l’esprit UE* Lié à un gouvernement anti-démocratique = sanctions, rappelle par la Cour La sécurité et la défense au coeur de l’Union pour Jean-Claude Juncker Au Gabon, seuls les moyens légaux peuvent mettre fin à la […]
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L’opération EUNAVFOR Med entame sa mission de contrôle des armes

jeu, 15/09/2016 - 23:45

les équipes d’abordage du HMS Diamond en mission de contrôle (crédit : EUNAVFOR Med)

(B2) Les navires de l’opération européenne en Méditerranée (EUNAVFOR Med / Sophia) ont commencé à assurer leur nouvelle fonction de contrôle de l’embargo des armes au large de la Libye. Une équipe d’abordage du destroyer de la Royal Navy, HMS Diamond (D-34), arrivé depuis peu dans la zone, est ainsi venue accoster un navire marchand, hier (14 septembre), pour vérifier que son chargement était bien conforme aux règles fixées par la résolution des Nations unies.

Cette nouvelle tâche confiée à l’opération maritime européenne avait été conquise de haute lutte par les Français et Britanniques qui avaient dû batailler quelque peu avec certains pays (Allemagne, Italie…) plus sceptiques sur l’utilité de cette extension et sur les moyens nécessaires.

Il a fallu encore quelques semaines de discussion durant l’été, entre experts et ambassadeurs du COPS, pour déterminer quel serait le port de « diversion » (le port vers lequel dérouter un navire suspect, stocker les armes saisies et, au besoin, juger les trafiquants). Tous les regards se sont tournés vers… Paris. « C’est bien la France qui voulait cette mission. Alors à elle de fournir des moyens » a lâché un diplomate. C’est le port de Marseille qui a été donc désigné.

Les ambassadeurs du COPS (le comité politique et de sécurité) ont ainsi pu autoriser, le 6 septembre dernier, les navires de l’opération Sophia à entamer leur nouvelle tâche.

(NGV)

NB : l’embargo sur les armes au large de la Libye a été fixé par une résolution des Nations Unies (la résolution 2292)

Lire aussi : Le HMS Diamond en Méditerranée sur le contrôle des armes

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Le Dalaï Lama, fan de l’esprit UE

jeu, 15/09/2016 - 21:39

Le Dalai Lama et Elmar Brock, président de la commission Affaires étrangères (Crédit : PE)

(B2 à Strasbourg) Pour sa deuxième visite au Parlement européen, le Dalaï Lama a fait jouer ses talents de showman, faisant rire son audience, tout en apportant un message de paix. Devant la commission des Affaires étrangères, ce jeudi 15 septembre, il a salué l’esprit du projet européen et appelé à répandre cet exemple, pour résoudre les multiples crises mondiales

L’UE, un esprit à répandre

« Frères et sœurs, je suis l’un des grands admirateurs de la spiritualité et de l’esprit que dégage l’Union européenne. Je suis toujours impressionné par l’esprit de l’Union européenne » car celui-ci vise l’intérêt commun des peuples. « Je pense que cet esprit d’Union européenne devrait se répandre en Afrique et ailleurs dans le monde. »

Appel à une « critique constructive » contre la Chine 

Tout en soulignant qu’il avait pris sa retraite et n’était plus chargé des dossiers politiques, le Dalaï lama a exhorté les eurodéputés à parler de la question du Tibet avec les dirigeants chinois « dès qu’ils en ont l’occasion » et à se rendre sur place car « c’est une preuve précieuse (de soutien) pour le peuple tibétain ». « L’Union peut aider l’avenir de la Chine en prononçant une critique constructive, parfois nécessaire, à un moment où les dirigeants chinois, même partisans de la ligne dure, sont confrontés à une sorte de dilemme sur la façon de traiter ce problème », a expliqué le chef spirituel tibétain.

Travailler ensemble pour régler la crise mondiale

Interrogé sur les différents conflits actuels, sa réponse a été simple mais claire. « Nous sommes tous des êtres humains et nous devons travailler ensemble. » Soulignant l’importance de promouvoir la tolérance, le pardon et la paix intérieure plutôt que de mettre l’accent sur les différences entre les personnes, qui mènent bien souvent aux conflits religieux ou nationalistes.

Un jeudi d’action

Le Dalaï Lama a retrouvé jeudi matin (15 septembre) les députés en plénière. Une présence inhabituelle. Pour ceux qui suivent régulièrement l’activité du Parlement à Strasbourg, le jeudi (dernier jour de session), qui plus est à 8 heures du matin, n’est pas en général la journée la plus chargée ni la plus enjouée… Le leader tibétain a donc donné un coup de vert au jeudi… Et le Parlement s’est laissé entraîné.

Nous ne céderons pas aux pressions

Pas question de céder aux pressions chinoises ont répété plusieurs eurodéputés. Ainsi, le président de la commission des Affaires étrangères, le chrétien-démocrate allemand Elmar Brok, a souligné « les pressions qui ont été exercées pour annuler cette réunion » et insisté sur le fait que « le Parlement européen a le droit de rencontrer qui il veut ». Une position qui contraste avec la timidité française, dont les dirigeants n’ont pas rencontré le Tibétain, en visite dans l’hexagone depuis lundi.

(Leonor Hubaut)

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Lié à un gouvernement anti-démocratique = sanctions, rappelle par la Cour

jeu, 15/09/2016 - 10:29
(B2) La Cour de Justice de l'UE vient de confirmer, dans son arrêt du 28 juillet, la légitimité des mesures restrictives prises par l'Union européenne contre l'ancien procureur général du Zimbabwe, Johannes Tomana, et 120 autres personnes (morales et physiques) « associées » aux agissements du gouvernement du président Mugabe. Elle rejette ainsi leur recours. Ce […]
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