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Que se passe-t-il au Mozambique ?- Le nouvel eldorado gazier d’Afrique australe en grand danger !

Afrique-défense (Blog) - Mon, 17/08/2020 - 08:31

 

carte (c) Petroleum Economist 


Les médias occidentaux s’intéressent depuis quelques mois à la République du Mozambique, ce pays de 30 millions d’habitants baigné par l’océan indien. C’est que depuis trois ans le pays fait face à une insurrection armée dans la province de Cabo Delgado. Le pays ancienne province portugaise est habituée à ce type d’instabilité en raison de la guerre civile qui opposa la FRELIMO à la RENAMO soutenue par l’Afrique du sud. Malgré l’accord de paix de 1994, il y avait eu de nombreuses résurgences du conflit qui a affaibli l’état mozambicain et permis l’émergence de nouvelles menaces. Il subsiste ainsi une certaine instabilité dans le centre du pays liée aux éléments résiduels de la RENAMO.

Le pays régulièrement balayé par les ouragans dont Idai en 2019 est en proie aux difficultés économique et au sous-développement. L’état se trouve aussi dans une situation financière très délicate et souffre d’un manque de crédibilité vis-à-vis des autorités internationales. Une rébellion s’est développée dans la province de Cabo Delgado au nord-est du pays qui a pour capitale la ville de Pemba. Frontalière de la Tanzanie elle compte 2,5 millions d’habitants répartis sur 17 districts. Si le Mozambique est majoritairement chrétien près de 18% de sa population est musulmane ; ce taux atteint les 58% dans la province avec un chômage élevé et un sous-développement socio-économique sévère. 

Un nouveau foyer d’instabilité

Le groupe Ansar al-Sunnah , est  une organisation religieuse, qui est apparue dans la province de Cabo Delgado en 2015, puis s'est militarisée. En octobre 2017, le groupe mène sa première attaque contre le port de Mocímboa da Praia. Il attaque trois postes de police et s’empare d’armes et de munitions. Son objectif est d’harceler les forces de sécurité et civiles dans le but ultime serait d'établir un état islamique dans la province.

Le 4 juin 2019, la propagande de l'Etat islamique revendique pour la première fois une opération armée au Mozambique. De nombreuses attaques sont perpétrées, détruisant l’infrastructure étatique qui existait, incendiant les maisons des particuliers et volant le bétail. En décembre 2018, le bilan s’établissait déjà à 90 morts et un millier de maisons incendiées.

 Cette semaine, les shebabs comme les ont baptisés la population locale ont capturé la ville de Mocímboa de Praia. Il s’agit de leur quatrième attaque contre le chef-lieu du district. 2 bases militaires près de la ville ont également été capturées. Mocímboa da Praia, ville d'origine d'une grande partie des chefs rebelles, est aussi une zone très stratégique pour les jihadistes, à une soixantaine de kilomètres seulement de sites de gaz naturels dont la valeur est estimée à 60 milliards de dollars. C’est une prise symbolique pour le mouvement islamiste qui souhaite en faire sa capitale.

Selon des médias locaux, les combattants islamistes ont débordé l’armée du Mozambique qui avait déployé ses forces spéciales appuysé par des mercenaires sud-africains. Les Forces Armées de défense du Mozambique (FADM ) auraient manqué de de munitions et le soutien aérien étaient trop loin pour arriver à temps. Le ministre de la Défense a déclaré « L’ennemi s'est infiltré dans plusieurs quartiers, habillé en civil et bénéficiant de diverses complicités, attaquant la ville de l'intérieur, provoquant la destruction, le pillage et le meurtre de citoyens sans défense, avec des manœuvres de sabotage et des attaques contre les moyens de secours navals à partir du port ». En juillet déjà une attaque avait coûté la vie à plusieurs soldats. 

Les insurgés utilisent les recettes habituelles de la guérilla. Très mobiles, ils disposent maintenant de nombreuses armées récupérées, de drones et utiliseraient la population civile comme boucliers humains. Les attaques ciblent tant les civils que les forces de l’ordre.  Plus de 210000 habitants ont fui la zone des combats. Il y aurait actuellement une vingtaine d’attaques par mois. 

Les projets gaziers au Mozambique

Le Mozambique attise les appétits économiques du monde entier en raison de son potentiel de développement futur. Le principal projet vise à exploiter les gigantesques réserves de gaz découvertes au large des côtes du pays. Les djihadistes menacent désormais le projet gazier et les infrastructures liées à ce gigantesque projet qui se trouvent dans la province de Cabo Delgado.

Le 27 juin huit ouvriers d’une société sous-traitante du pétrolier français ont été tués dans une embuscade. Une double attaque contre le groupe pétrolier américain Anadarko avait eu lieu en février 2019. Les sociétés pétrolières habituées à évoluer dans des environnements difficiles ont renforcé leur sécurité et font appel à des sociétés privées en complément des FDS locales. 

L’intervention des Forças Armadas de Defesa de Moçambique (FADM)

L’intervention des forces de sécurité mozambicaine a été depuis le début de cette insurrection trop faible par rapport à la menace croissante de ces groupes. L'État mozambicain a initialement considéré ces violences comme une menace à l'ordre public impliquant initialement la police de la République du Mozambique. Si les forces de sécurité ont réussi à conduire quelques opérations, détruisant des campements d’insurgés ; elles n’ont jamais pu porter de coups suffisamment sévères.  

Les FADM sont un outil obsolète fragilisée par les confrontations récentes avec la RENAMO. Les FADM ne semblent donc pas en mesure de circonscrire cette insurrection alimentée sans doute par des financements extérieurs. Elles parviennent difficilement à contrôler les grands axes de circulation, Comme la plupart des armées engagées dans des opérations de contre-insurrection les FADM sont maintenant accusées de commettre de nombreux abus soumettant les populations au racket et commettant des actes de violence contre celles-ci. Les militaires mozambicains issus pour la majorité du sud du pays ne sont pas familiers de cette région. 

L’action des sociétés de sécurité privées

Le recours aux private military company (PMC) a été rapidement envisagé en raison des difficultés des FADM à régler le problème.  Le groupe russe Wagner est intervenu en 2019 à la demande des autorités du Mozambique en échange de potentiels contrats gaziers. La compagnie aurait déployé 200 opérateurs disposant d’équipements sophistiqués, dont des hélicoptères d’attaque MI-24 et de transport MI-171Sh. Ils ont d’abord opéré le long de la frontière tanzanienne avant de le faire à l’intérieur de la province. L’arrivée des russes aurait créé un appel d’air et des volontaires de plusieurs pays africains auraient rejoint le Mozambique particulièrement de Somalie. L’action russe aurait plutôt mis de l’huile sur le feu et aggravé la situation dans la province. Plusieurs russes ont été tués dans plusieurs embuscades et les relations avec les FADM se sont rapidement dégradées. Les mercenaires russes ont semblé ne pas être réellement adapté à la menace et aux conditions d’opération particulièrement dures de la région. Ils se sont retirés il y a plusieurs mois. 

Frontier Service Group une société basée à Hong-Kong a fourni une paire de Gazelle anciennement de l’ALAT. Début avril, une d’entre elle (ZU-ROJ) a été abattue par les insurgés.  

La société Dyck Advisory Group (DAG) fournit des services aériens au profit des FDS. La société a perdu un hélicoptère lors de l'une de ses premières sorties, mais a depuis lors été crédité d'avoir dissuadé une avance des insurgés sur Pemba et d'avoir soutenu les efforts des forces gouvernementales pour reprendre Macomia, fin mai et Mocímboa da Praia, fin juin. DAG a perdu un ULM Bat Hawk, près de Miangalewa en juin. Jusqu'à présent, l'efficacité des hélicoptères est entravée par la nécessité de faire le plein à Pemba au sud de la zone de conflit et à 185 km de Mocímboa da Praia. L’appui aérien a fait défaut lors de la bataille de Mocímboa de Praia. Une autre option de ravitaillement est la base militaire de Mueda, à 94 km de Mocímboa da Praia. Les hélicoptères de combat du DAG sont accusés de pertes civiles, en particulier dans la bataille de Macomia. 

La société OAM international a aussi fourni des prestations au profit du gouvernement du Mozambique. Divers aéronefs mis en œuvre par les PMC ont été observés au Mozambique. Il s’agit notamment d’un UH-1 Huey, un Cessna Caravan, un Bell Long Ranger, un Diamond DA 42 et un ULM de reconnaissance CADG Helix. Erik Prince, bien connu dans le domaine des compagnies de sécurité est en lice pour « pacifier » la province de Cabo Delgado.

La réaction de la SADC 

L’organisation de l’Afrique australe s’est déjà réunie pour évoquer la situation au Mozambique. Un sommet réunira demain, les chefs d’état. Des experts de l'Institut sud-africain d'études de sécurité (ISS) militent pour une « intervention urgente » de la SADC et de l'Union africaine pour mettre fin à cette situation. La Tanzanie est prête à renforcer son contrôle de la frontière. Jusqu’à présent, le gouvernement de Maputo préférerait une intervention de troupes du Zimbabwe mais pas de la SADC.

Toute la stabilité de la région est menacée et l’Afrique du Sud qui est la grande puissance économique africaine pourrait être la prochaine cible. La menace terroriste est déjà présente dans le pays.  Le 23 juillet, la police a fait une descente près de Johannesburg et cinq terroristes présumés de l'Etat islamique ont été arrêtés. Les armes et le véhicule saisis lors du raid semblent relier cette cellule de l'Etat islamique aux fusillades du Nouvel An à Melville et Mary Fitzgerald Square, et à l'attaque d'une mosquée à Verulum près de Durban en 2018.

En conclusion, le terrorisme islamiste tente de poursuivre sa descente dans l’est du continent africain. Il s’appuie comme souvent une population musulmane qui a été négligée par le pouvoir central. Ansar al Sunna utilise le ressentiment de la population locale envers le pouvoir central accusé de corruption.  Il est urgent pour les états de la région (SADC), d’agir car l'insurrection de Sunnah Wal Jamaah monte régulièrement en gamme au niveau militaire et deviendra un adversaire toujours plus redoutable dans les mois à venir.


Categories: Afrique

Kisanga (E.

EGEABLOG - Fri, 14/08/2020 - 21:43

Voici un très bon polar qui nous emmène en RD Congo et la région des Grands lacs.

L’enjeu : à la fois une opération minière qui allie un géant minier français et de nouveaux investisseurs chinois, le tout servant à illusionner des investisseurs anglo-saxons ; et la recherche d’une opération ratée des services français, dix ans auparavant, du côté du Ruanda et de l’est de la RDC, qui mettrait en cause le dirigeant du groupe français.

On le comprend, le tableau peint une âme humaine bien noire même si le héros, improbable, est un des cadres du groupe qui recherche la vérité au mépris de ses intérêts et au péril de sa vie : on le sent embarqué là un peu par hasard, anti-héros logiquement inattendu mais qui apporte le regard frais sans être pourtant candide. Enfin, on sent cette Afrique profonde du côté du Katanga, avec sa vitalité, ses profondes injustices et ses richesses gâchées.

Kisanga Emmanuel Grand, Livre de poche, 2019. Ici

O. Kempf

Categories: Défense

Mondes en guerre (Dir. Hervé Drévillon)

EGEABLOG - Wed, 12/08/2020 - 21:40

Cette somme en quatre volumes (deux parus cette année) réunit, sous la direction d’Hervé Drévillon, les analyses des historiens sur la guerre à leur époque de prédilection.

Le premier tome est consacré à la période vaquant de la Préhistoire au Moyen-Âge, le second volume à l’époque moderne (jusque 1870). Ces ouvrages sont non seulement bien écrits, ils sont également remarquablement illustrés grâce à une iconographie soigneusement choisie. On attend avec impatience le troisième tome (1870-1945) et le quatrième (de 1945 à nos jours). Un fonds de bibliothèque stratégique.

 

Mondes en guerre (2 tomes sur 4) Dir H. Drévillon, Passés composés, 2019. ici.

O. Kempf

Categories: Défense

Histoire de l'Atlantique (Paul Butel)

EGEABLOG - Mon, 10/08/2020 - 22:37

Les ouvrages d’histoire se divisent souvent en des genres bien convenus : biographies, période chronologique, histoire transversale et histoire d’un lieu. Il s’agit souvent de pays ou de villes, plus rarement d’ensembles géographiques (montagnes, mers).

Cette histoire de l’Atlantique appartient à cette dernière catégorie et a été écrite par un spécialiste des Antilles, Paul Butel. Il est particulièrement à l’aise avec la période du XVIIe au XIXe siècle, qui vit l’essentiel des trafics et migrations transatlantiques et pour laquelle les données sont plus nombreuses.

Est-ce sa perception ou la réalité ? on a l’impression, à le lire, que l’essentiel se fit dans l’Atlantique nord car il y a très peu de relation de ce qui se fît au sud. Il reste qu’on découvre l’importance précoce de Liverpool dans le commerce océanique, le rôle esclavagiste des colonies américaines, la part relative de ce commerce négrier dans l’enrichissement français, l’effacement précoce de l’Espagne, les tentatives de la France qui manquèrent de continuité et l’arrivée, à la fin du XIXe siècle, de la puissance allemande.

Histoire de l’Atlantique Paul Butel, Perrin Tempus, 2012. Ici

O. Kempf

Categories: Défense

Sept jours avant la nuit (G.-P. Goldstein)

EGEABLOG - Sat, 08/08/2020 - 22:32

Les bons romans de géopolitiques sont rarissimes. Celui-ci en est un, à l’évidence, qui prend la suite d’un déjà remarqué Babel minute zéro.

Julia O Brien, agente de la CIA, est libérée des geôles russes pour être immédiatement replongée dans une aventure extrême : Un groupe d’extrémistes hindous a réussi à fabriquer des bombes nucléaires et après un premier attentat, annonce en avoir placé une ou plusieurs autres. Le roman n’est pas la simple course au temps, d’usage dans ce genre d’ouvrages, car il témoigne de vraies connaissances des situations géopolitiques locales (en Inde ou en Arabie Séoudite) mais aussi des véritables interrogations liées à la prise de décision d’un homme d’Etat face à la crise.

En cela, il ne s’agit pas seulement de tourner les pages compulsivement (c’est un très bon roman), mais aussi d’en profiter pour comprendre et s’interroger.

Sept jours avant la nuit, G.-P. Goldstein, Folio Gallimard, 2017. ici.

Categories: Défense

La bombe

EGEABLOG - Wed, 05/08/2020 - 19:38

Mieux qu’une bande dessinée, ce long album de 500 pages raconte l’histoire de l’invention de la première bombe atomique et de son premier lancement opérationnel sur Hiroshima.

Tout commence en 1933, lorsqu’un physicien hongrois, Leo Szilard, décide de quitter son université à Berlin, devant l’arrivée de Hitler au pouvoir, pour rejoindre les États-Unis. Là commencent les premières recherches puis, à partir de l’entrée en guerre, le lancement du projet Manhattan.

On croise Fermi, Heisenberg, le général Grooves et tous les autres qui ont participé, d’une façon ou d’une autre, à cette histoire. Nous connaissions leurs noms sans savoir exactement qui avait fait quoi.

Cet album de référence, mieux peut-être qu’un essai, nous donne à comprendre ce qui s’est passé, grâce à une documentation impeccable et un dessin (N&B) éblouissant.

La Bombe, par Alcante, Bollée et D. Rodier, Glénat. Ici.

O. Kempf

Categories: Défense

Il y a trente ans : la guerre du Koweït



Il y a trente ans ce jour, le 2 août 1990, l’armée irakienne de Saddam Hussein envahissait le Koweït. Cet épisode a déclenché ou révélé une cascade de recompositions géopolitiques.

Il a d’abord révélé la profonde division du monde arabe, à parts presque égales, soit à l’époque 11 contre 10 (l’Autorité palestinienne n’existait pas encore), entre ceux qui condamnaient l’invasion, et ceux qui fustigeaient « les émirs ». Il a permis ensuite aux Etats-Unis de s’implanter dans la région, à la suite d’une démonstration de force capacitaire (535.000 hommes projetés, des technologies de pointe que le monde allait découvrir, et qui faisaient ressembler – faussement - la guerre à un jeu vidéo). Une démonstration de force diplomatique également (une coalition de 34 pays, dont plusieurs pays arabes hors du Golfe, comme le Maroc ou la Syrie, pour un total de 938.000 hommes), ainsi que de « soft power » : CNN eut le quasi-monopole des images de cette guerre en direct. La France mitterrandienne finissait pas suivre après avoir tenté de tergiverser, et le président demandait aux français de « faire blocs avec nos soldats ». Si plusieurs dirigeants, comme Margaret Thatcher qui allait quitter le pouvoir peu après, faisaient l’analogie avec Munich (arrêter le tyran avant qu’il soit trop tard), le ministre français de la défense Jean-Pierre Chevènement démissionnait, refusant en âme et conscience une opération occidentale contre un pays arabe, qui lui rappelait plutôt Suez ou les guerres coloniales.

La guerre a permis à un président américain plus éclairé que ne le sera sa progéniture, d’imposer un processus de paix au Proche-Orient, conscient qu’après ce conflit, un geste fort à l’égard des Arabes était indispensable pour consolider la région. Elle a permis aussi à plusieurs puissances de prendre conscience de leur faiblesse militaire. Sur le papier, la France pouvait projeter 50.000 hommes. Elle peina à en envoyer plus de 15.000, et tirera les leçons de cette situation en professionnalisant son armée. Sur le papier également, les monarchies du Golfe étaient dotées du matériel (souvent américain) le plus sophistiqué. Mais leur vulnérabilité éclata au grand jour, dans un traumatisme durable. Le poids des acteurs non étatiques, transnationaux, dans ce conflit, allait surprendre. On craignait, dans les chancelleries, le poids des acteurs religieux, l’impact des médias, les opinions publiques… A l’issue de la guerre, la résolution 688 allait imposer à l'Irak de laisser entrer les ONG humanitaires sur son territoire, première brèche importante au principe de souveraineté, au nom du devoir d’ingérence. Ce qui n’empêcha pas la survie de la Realpolitik : le vaincu, Saddam Hussein put s’acharner sur les Kurdes au nord et sur les chi’ites au sud. On découvrait alors que les notions de vaincu et de vainqueur s’étaient considérablement brouillées, puisque le vaincu survivait (sans compter qu’aux Etats-Unis, le vainqueur, qui fit aussi le « vainqueur » de la guerre froide, George H. Bush, allait être battu aux élections).

que reste-t-il de cet épisode ? beaucoup de leçons que l’on croyait durables, cependant, se révélèrent être des illusions à court terme. Le « brave nouveau monde » qui apparut lorsque l’URSS finissante soutenait les Etats-Unis contre son ancien allié, et qui devait sortir de la fin de la guerre froide, n’a pas perduré. Le processus de paix israélo-arabe n’est plus. Le « moment unipolaire » (Charles Krauthammer dans la revue Foreign Affairs) a tenu en apparence une dizaine d’années, sérieusement ébranlé cependant par les épisodes somalien, balkaniques, ou d’autres. Et la prochaine guerre d’Irak, en 2003, allait ruiner les acquis américains au Moyen-Orient, en discréditant moralement une Amérique enlisée dans deux conflits simultanés (Irak et Afghanistan), offrant à l’Iran une prépondérance régionale inespérée. Les tergiversations américaines en Syrie, encore dix ans plus tard, permettront à Moscou de rejoindre Téhéran pour combler le vide américain, un vide que l'administration Trump allait porter à son paroxysme, ce dont Ankara allait profiter à son tour. En lieu et place d’un monde d’ingérence au nom du droit international et des droits humains, les interventions occidentales répétées, toujours à  l’égard d’anciens alliés de Moscou (Irak, Serbie…) allaient finir, avec la goutte d’eau libyenne qui fit déborder le vase en 2011, par reconstituer un front souverainiste, alliant Moscou et Pékin. Les belles idées libérales démocratiques allaient finir par être perçues, dans ces capitales mais aussi au Sud, comme un savoir-faire occidental machiavélique visant à faire exclusivement du regime change à leur avantage. Un regime change qui a donné lieu à plusieurs chaos effroyables, où les rogue states se sont transformés en collapsed states, comme en Irak (ou en Libye). Ce qui donne aujourd’hui des arguments importants à la Russie ou à la Chine, pour s’attaquer à plusieurs décennies de gestion occidentale des affaires du monde.

La guerre du Golfe de 1991, qui suivit l’invasion du Koweït, a été lancée par George H. Bush pour de bonnes raisons (le droit international et la stabilité dans un moment crucial), menée avec un savoir-faire politique et militaire indéniable, et accompagnée d’une initiative louable, à la suite du processus d’Oslo. Trente ans plus tard, cette guerre apparaît non comme annonciatrice des nouveaux conflits, mais comme le dernier cas anachronique d’une guerre interétatique en bonne et due forme, avant le retour des conflits asymétriques et hybrides. Non comme le point de départ d’une stabilité hégémonique américaine sur le Proche-Orient, mais comme le début du power shift dans cette zone. Non comme le déclencheur d’une domination médiatique occidentale avec CNN, mais comme celui du règne des médias globaux dans un environnement terriblement concurrentiel (Al Jazeera, Russia Today…), lorsqu’apparaîtront les technologies numériques puis les réseaux sociaux. C’est sans doute ce que l’on appelle des ruses de l’Histoire.



Alice EKMAN, Rouge vif. L’idéal communiste chinois


Alice EKMAN, Rouge vif. L’idéal communiste chinois, L’Observatoire, Paris, 2020

 

Déjà à l’origine de l’ouvrage La Chine dans le monde (CNRS Editions, 2018), Alice Ekman se penche cette fois sur la politique intérieure de l’Empire du Milieu, mais étudie également les conséquences de ces évolutions chinoises pour le reste du monde. A partir de constats fort bien documentés, de la part de l’une des toutes meilleures spécialistes européennes du sujet (actuellement Senior Analyst en charge de l’Asie à l’Institut de sécurité de l'Union européenne), son travail défriche un terrain considérable. Surtout, il corrige un certain nombre d’idées reçues, ou largement diffusées dans le débat public. On retiendra, comme fil conducteur essentiel de ce travail, la persistance de l'idéologie communiste au sommet du pouvoir à Pékin. Dans les dix constats qui constituent la première partie du livre, l’omniprésence d’un Parti communiste chinois (PCC) qui n’a jamais renié ses fondamentaux marxistes, léninistes et maoïstes est frappante. La supervision des rouages politiques, administratifs, ceux de l'éducation, de la culture et même de la vie quotidienne personnelle, n'a peut-être jamais été aussi forte que sous Xi Jinping, accentuée par les possibilités qu’offrent les nouvelles technologies. Un vocabulaire que l’on entendait plus depuis Mao, dur, idéologique, intransigeant, refait surface.

Il ressort naturellement de ce tableau une leçon importante pour le reste du monde. La Chine n'a nullement le projet de se convertir au capitalisme. Encore moins à la démocratie libérale, comme l'actualité récente le montre encore. Pékin entend bien promouvoir son modèle, et estime que les normes occidentales ont échoué. De nombreux canaux de diplomatie publique ont ainsi été mis en œuvre, depuis les relations entre partis politiques (notamment avec des pays du Sud, mais pas uniquement) jusqu'au développement des routes de la soie (la Belt and Road initiative, qui sert de cadre à de nombreux liens), en passant par la création de think tanks chargés de rivaliser avec la vision occidentale des relations internationales. Les concepts de politique étrangère occidentaux qui ont connu un large succès dans les dernières années (état de droit, droit d'ingérence, responsabilité de protéger…), sont particulièrement visés par le discours chinois. Pékin cherche à remplacer ces notions par d'autres plus nouvelles comme celle de « connectivité », et dénonce aujourd’hui le culte occidental de la « democrazy ».

L’auteur nous montre bien comment une compétition se met en place à l’échelle internationale, entre plusieurs systèmes politique. La Chine se veut maintenant puissance de proposition pour présenter une alternative à un ordre mondial jugé insatisfaisant. La bataille fera rage, notamment au Sud (Afrique) mais aussi dans l'environnement stratégique asiatique (Hong Kong, Taïwan…).

Ecrit et publié avant la crise du Covid-19, ce livre détecte néanmoins, déjà, une faiblesse chinoise potentielle dans le rôle omniprésent et rigide du PCC, peut-être incompatible avec une diplomatie souple, adaptable à une nouvelle scène mondiale traversées de nombreux soubresauts issus des sociétés civiles. La crise sanitaire actuelle rebat encore les cartes. La Chine, point de départ de l’épidémie, fait l’objet d’une défiance internationale et lutte pour retrouver un statut de modèle. Y parviendra-t-elle ? La tension croît avec les Etats-Unis et même avec leurs alliés européens, sur un vaste ensemble de sujets (Hong Kong, Huawei, le Xinjiang, la Mer de Chine du Sud…). Le debt trap chinois en Afrique est montré du doigt. les crispations du régime aussi. A l’heure où les observateurs se perdent en conjectures et où beaucoup d’analyses oscillent entre les deux extrêmes des « panda-kissers » et du « China bashing », le regard avisé d’Alice Ekman n’en est que plus précieux.


Majdnem 20 százalékkal csökkent a GDP Spanyolországban, Olaszországban és Franciaországban

Eurológus - Fri, 31/07/2020 - 11:57
Ausztria és Németország az eurózóna átlagánál kicsit jobb helyzetben van.

« Lutte contre la délinquance: miser aussi sur la certitude de la peine » – la chronique d’Emmanuel Combe

Fondapol / Général - Wed, 29/07/2020 - 15:16

Alors que les questions sanitaires et économiques avaient jusqu’ici occupé le devant de la scène politique, on assiste aujourd’hui au grand retour de la thématique de l’insécurité. Dans un tel contexte, le nouveau gouvernement a clairement affiché sa volonté de « serrer la vis ». Lors d’un déplacement à Nice, le Premier ministre a rappelé que « […]

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30 ezer betegnek juttat koronavírus-gyógyszert az EU

Eurológus - Wed, 29/07/2020 - 13:45
63 millió euró értékben vásárol remdesivirt az Európai Bizottság az amerikai gyógyszergyártó Gileadtól.

Dominique Reynié, invité de Bernard Poirette sur Radio Classique

Fondapol / Général - Tue, 28/07/2020 - 15:22

Dominique Reynié était l’invité de Bernard Poirette sur Radio Classique, où il a notamment évoqué la question du leadership à droite. Voir l’émission. @DominiqueReynie était l’invité de Bernard Poirette sur @radioclassique et est notamment revenu sur la question du leadership à droite. https://t.co/JnhGxGm2kC — Fondation pour l’innovation politique (@Fondapol) July 28, 2020 Lancement d'un think […]

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Au jeu des grandes puissances

Fondapol / Général - Tue, 28/07/2020 - 10:52

Bataille entre les Etats-Unis et la Chine, démocraties en danger, avenir de l’Union européenne… Victor Delage, responsable des études au sein de la Fondation pour l’innovation politique et originaire de Clermont-Ferrand, parle de l’étude « Covid-19 – États-Unis, Chine, Russie : les grandes puissances inquiètent l’opinion ». Comment peut-on expliquer que les États-Unis suscitent selon […]

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African Leadership Centre Fellows Debate Governance, Security and Peace in a Post-Pandemic World  

European Peace Institute / News - Mon, 27/07/2020 - 21:37
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Current and past fellows of the African Leadership Centre held a virtual discussion on July 27th on “Rethinking Governance, Security and Peace in the Time of COVID-19: Implications for African Leadership.”

To stimulate the discussion, an article by one of the current fellows was shared ahead of the event.

IPI Senior Adviser Youssef Mahmoud said the purpose of the conversation was to reassess some of the inherited organizing paradigms of good governance, the state, security, and development, and to highlight innovative actions that African leaders, particularly women and youth, have come up with to spur progress and lay foundations for the post-pandemic future.

Since 2008, IPI has worked with King’s College London and the African Leadership Centre to bring a select group of African scholars to New York each July, though this year’s nine IPI African Junior Professional Fellows participated virtually. For the purposes of the conversation, they broke off into three groups, choosing their individual focuses from the categories of governance, security, or peace, and selecting a spokesperson to articulate their views.

The first fellow to speak, Kundai Mtasa of Zimbabwe, highlighted how COVID-19 had disrupted governance. “The key disruption that we decided to speak about is corruption, which is not a new disruption, but it has been emphasized because of the increased need for resources,” she said. “COVID-19 has shown that every restriction on movement or economic activity has created a favorable market for those who can find a way around official controls through bribery, smuggling or other activities. Lockdown has provided an opportunity and an income to those who are already engaged in activities such as corruption. And corruption during COVID-19 has largely been as a result of the mismanagement of resources that were supposed to go to the mitigation of COVID-19.” This, in turn, Ms. Mtasa said, has led to large parts of the population being deprived of access to health care and water and sanitation hygiene facilities and systems of cash stimulus to cushion the blow on low-income households.

Ms. Mtasa cited cases in both Kenya and Zimbabwe where citizens had innovated to make up for official lapses. “In the context of Kenya, the COVID-19 funds meant to improve health care infrastructure have been highly mismanaged, and this has resulted in a lack of beds to cater to the rising number of COVID-19 cases. Consequently, Kenyan youths have taken matters into their own hands by making and providing beds. In the case of Zimbabwe, we have seen how sanitizers, masks, and gloves have been made within universities, such as the University of Zimbabwe. This has been in response to the lack of sanitizers and basic COVID-19 infrastructure available to the rest of the population.”

As for the future, Ms. Mtasa argued that the achievements of university students in Zimbabwe making their own hand sanitizer and young Congolese students creating masks and sanitizing booths were examples of youth response that ought to be encouraged. “It also highlights the importance of investing in higher institutions of learning for current and future development within African society.”

Ms. Mtasa said her group concluded that COVID-19 has actually shown the potential of African solutions to African problems. African leaders need to look for inward solutions and invest in their own countries, particularly the youth who drive the majority of the innovations in Africa. This is an example of how the youth play a crucial role in creating the sustainability of resilient and peaceful societies.”

Tabitha Mwangi of Kenya chose the subject of security and listed a number of security issues that had been adversely affected by the pandemic:

  • Accountability: “We have had emergency powers invoked by many governments;”
  • Transparency: “There’s a lack of disclosure on how funds are being used by governments to deal with the pandemic;”
  • Rule of law: “It has been neglected with police and other security agencies doing what they want;”
  • Participation: “Decisions are now being made by elites, mostly men, given the structure of government in most countries, and they do not consult experts, such as doctors, with many recommendations being made that are not directly compatible with what medics are prescribing;”
  • Responsiveness: “Regulations are out of touch with the reality of people’s lives, like lockdowns in low-income areas where people are unable to stay at home because they need to make a daily wage;”
  • Effectiveness: “Security forces have to do things outside their scope of work like escorting expectant women in distress to health centers after curfews;”
  • Diversion of attention from real security needs: “The fact that there’s a pandemic going on doesn’t mean that violent extremist groups are going to take a back seat;”
  • Human rights abuses: “They have been on the rise because of increased sexual and gender-based violence. We have had a higher incidence of rapes and female genital mutilation happening;”
  • Police brutality: “Police use excessive means to enforce curfew and lockdown regulations;” and
  • Xenophobia: “Foreign nationals have been targeted because of the perception that COVID-19 came from the outside. So if you see a foreigner, then they’re likely the ones who brought the disease to your home.”

Ms. Mwangi mentioned several instances in which African governments and citizens had acted to address security disruptions. In Kenya, she said, the president apologized for the actions of officers who had used excessive force to enforce curfews. The African Union held a virtual conference on the joint response to COVID-19, and governments had adopted different approaches to cushioning the most vulnerable, like tax reductions and easing of lockdowns to allow people in the informal sector to continue working. In Kenya, we have had money transfer cuts so it’s now cheaper for people to transact to avoid having to use physical cash.”

She said too that various countries were working together to ensure that they speak with one voice so that when a global vaccine is found, “they will not be left behind.” Among the homegrown innovations she mentioned were decongesting prisons, integrating trade within the continent to enhance food security, and involving the local population in “matters of security and accountability to ensure transparency in the use of funds.”

Going forward, Ms. Mwangi said that COVID-19 “presents an opportunity to build better by bridging the inequality gap and prioritizing health and human security, ensuring that security officials respect the rule of law and human rights and continue training and increased community-law enforcement dialogue and engagement, and empowering and auditing oversight bodies to ensure that they deliver justice.”

Essa Njie of The Gambia, the last current fellow to speak, focused on peace and noted that the African Union said at the outset in February that COVID-19 was a direct threat to peace and security on the continent. “That is certainly what we are seeing today,” he said. He reported that the pandemic had diverted the attention of both national and international actors from ongoing peace processes, closed national borders, and also provoked instances of police brutality and security force repression on the ground that were compounding the fear that people already felt from the menace of the disease. “We have seen cases of excessive peacekeeping use of force in Nigeria, Kenya, and South Africa where the threat from law enforcement is more immediate than the threat from the virus itself.”

Mr. Njie said that countries like Niger, Nigeria, Cameroon, Libya, Somalia, and South Sudan were facing the twin dilemmas of rising COVID-19 cases and stepped up terrorist group activity. “We have also seen peacekeeping operations facing challenges, especially as critical operations and rotations have been delayed or canceled due to military forces and police forces being quarantined. Some of them have to be quarantined when they arrive.”

Mr. Njie said the pandemic had created opportunities by spurring online conversations to advance peace processes and enabling governments and individuals to get food and funds to needy communities. But a significant downside was the rise of authoritarianism with “authoritarian regimes using the pandemic as an opportunity to stifle dissent and to violate human rights, as others have pointed out, with excessive use of force.” He noted that 24 elections had been postponed since March, costing governments credibility and heightening the allure of armed opposition groups. “People have started questioning whether COVID is, in fact, real, whether it exists, because the government has lost that level of confidence or that support from the people. I think it’s a result of the corruption allegations, the fact that politicians are using this as an opportunity to gather more money and misuse public funds.” He recounted that local rights groups and societal actors had “embarked on online sensitization on COVID and domestic violence against women.” He added, though, that he had seen several reports of femicide during lockdowns, notably in South Africa. “Governments and private individuals have also responded to the financial impact vis-à-vis poverty by providing food packages and funds to vulnerable families and individuals, for instance, in The Gambia and in Nigeria where the private sector has been effectively engaged in that.”

As examples of moves that governments have made that should be carried forward, he cited actions in Ghana and Côte d’Ivoire making short-term provisions for free electricity and water through suspension of bill payments to protect citizens from financial pressures brought on by the pandemic. “These measures prove that governments in Africa can provide substantial and universal social protection measures, especially in crisis situations,” he said. “The pandemic has necessitated governments to each look to their own and not look outward for help.”

Dennis Jjuuko, an alumnus of the African Leadership Centre, commented that the pandemic was telling Africans not to neglect the value of their homegrown capacities. “We have always had innovations happening on the continent that we have chosen to be silent on, for a certain reason. COVID-19 actually lays bare the traditional context that we’ve always thought about, and opens us to emerging realities from academia, youth innovations, and inventions on the African continent.”

Mr. Jjuuko, who is now a doctoral student of global governance and human security at the University of Massachusetts, Boston, touted “African solutions to African problems, looking inward into Africa and harnessing our potential. Though we’ve always chosen to push aside and look towards the West for solutions, Africa as a continent is ripe for ideas that are worth harnessing.” He asked, “Are we seeing a leadership ready to harness these innovations in their kind of governance? How do we then ensure that governance guarantees the harnessing of these efforts? I think academic institutions and think tanks and civil society have a role to play in this kind of governance.”

Another alumnus, Akinola Olojo, Senior Researcher, Complex Threats in Africa Programme, Institute for Security Studies, South Africa, said that while violent extremism had risen to the top of the security agenda across Africa, strategies to combat it were dated and failing. “If we look at how we’ve been addressing this very serious problem of violent extremism, it’s usually with the use of force, but we know that for more than a decade now, this particular approach has not really been effective. So, maybe we need to explore other paradigms that might be uncomfortable, that might actually challenge the way we do things, and see how that works for Africa. When we speak of dialogue, it’s not only about dialoguing with the combatants or with violent extremist groups or those other insecurity actors, but also about engaging with communities too. I was glad when the panel mentioned something about the responses of citizens, the local communities. To what extent are we really consulting them, trying to get their insights on how we solve these problems?”

Dominique Dryding, a former fellow who is now Afrobarometer Project Leader for Southern Africa, Institute for Justice and Reconciliation, South Africa, cited the mention by Mr. Njie of the rise of femicide in South Africa during the pandemic and asked why it was not being prioritized as a threat to peace. “We have a government that is quite capable of responding to crises, in creating emergency measures, from instituting a lockdown to ensuring that people have social protection, but gender-based violence, which is an absolute slap in the face to a notion of peace, is not prioritized by our government, so again when we think of peace, what are we talking about? And how do we bring peace back to an individual person who is stuck in a marriage where they get beat up, when being at home in a lockdown is not keeping you safe, but actually endangering your life?”

Mr. Mahmoud moderated the discussion.

Other group members included Ivy Nyawira Wahito and Alexandra Lukamba for governance, Ikran Mohamed Abdullahi and Ibrahim Machina for security, and Chimwemwe Fabiano and Margaret LoWilla for peace.

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La France est à « droite », les médias… à gauche

Fondapol / Général - Mon, 27/07/2020 - 17:02

Edito. Jérôme Fourquet analyse la droitisation des Français. Mais n’est-elle pas alimentée par l’omniprésence médiatique de la nouvelle gauche radicale ? Lorsqu’on demande aux Français de se positionner sur un axe politique, ils se montrent de plus en plus nombreux à se ranger à droite. Tel est l’enseignement de  la nouvelle étude du politologue Jérôme […]

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台頭する中国に日本と英国の連携が鍵となる訳

Fondapol / Général - Mon, 27/07/2020 - 15:24

米中貿易戦争により幕を開けた、国家が地政学的な目的のために経済を手段として使う「地経学」の時代。 独立したグローバルなシンクタンク「アジア・パシフィック・イニシアティブ(API)」の専門家が、コロナウイルス後の国際政治と世界経済の新たな潮流の兆しをいち早く見つけ、その地政学的かつ地経学的重要性を考察し、日本の国益と戦略にとっての意味合いを、順次配信していく。 転換点となった香港問題 新型コロナウイルスの感染爆発によりヨーロッパで最も多くの感染者数と死亡者数が発生して、その対応に追われていたイギリスが、国際舞台で再びプレゼンスを示すようになった。5月28日に香港における「国家安全維持法」の制定方針が発表されたのに対し、イギリスのジョンソン政権は、「一国二制度」による香港返還を定めた1984年の英中共同宣言を覆すものであると激しく批判した。アメリカ、オーストラリア、カナダとの4カ国による共同声明を発表し、香港の自治の喪失への批判を主導した。 また、ジョンソン首相は、英国海外市民(BNO)旅券を保有する35万人の香港市民と、その申請資格を有する260万人の香港市民に対して、イギリスでの移住・市民権の付与を宣言し、さらには犯罪人引き渡し条約の停止や、中国に対する武器輸出禁止範囲を香港まで拡大する方針を次々と発表した。これは、従来のイギリスの対中政策を大きく転換する動きであった。 イギリスは、中国を発端とするCOVID-19(新型コロナウイルス感染症)の感染拡大において、世界で3番目に多い死者数(2020年7月22日現在)を出す甚大な被害を受けた。これが、国民レベルで対中警戒感が一気に高まり、中国に対する態度が一気に硬化した背景となった。実際、今年4月に行われたフランスのシンクタンク、仏政治刷新研究基金(Fondapol)による世論調査で、中国の国際社会での態度について「懸念がある」と答えた人は、2018年と比較して24ポイント上昇して7割近くにまで増えている。 従来最大の脅威とされてきたロシアを抜いて、現在では中国をイギリスにとっての最も大きな脅威とみなす意見が、最も大きくなっている。2015年の習近平中国国家主席訪英に象徴される、経済関係を中心とした英中関係の「黄金時代」は、冷却化の一途をたどっているのである。 イギリスは2015年に『国家安全保障戦略』(NSS/SDSR)を公表して以来、日本を「アジアにおける最も緊密な安全保障上のパートナー」と位置づけてきた。一方で、2015年3月11日に中国が設立するアジアインフラ投資銀行(AIIB)への参加を欧州諸国で最初に表明した事に示されるように、対中認識のギャップが日英間の潜在的な懸念材料となっていた。日本にとって、経済的利益を優先して中国に接近したイギリスのイメージがまだ鮮明に残っている。 ポスト・コロナ時代においては、台頭する中国にどのように向き合うかを共通課題とした日英対話の機会を拡大することで、日英両国間の認識の共有を大きくしていく必要がある。この対話は、準同盟関係に向けて日英安全保障協力をさらに深化させ、ルールに基づく秩序の擁護者として、アジアとヨーロッパというそれぞれの地域、インド太平洋、さらにはグローバルなレベルでの連携を拡大していく基盤を与えるであろう。 Lire l’article sur toyokeizai.net

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Emmanuel Macron faces tough choice over pension reform

Fondapol / Général - Sun, 26/07/2020 - 15:25

« I never really believed in the possibility of relaunching these reforms after Covid . . . It was difficult before, now it’s even more difficult,” said Dominique Reynié, a politics professor at Sciences Po. “It would be a little suicidal, I think.”   Lire l’article sur ft.com

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C dans l’air – « Sarkozy : un livre… et un retour ? »

Fondapol / Général - Sat, 25/07/2020 - 10:14

  Dominique Reynié était l’invité de Caroline Roux dans l’émission C dans l’air. Voir l’émission dans son intégralité, ici. « Depuis #Chirac mais surtout depuis #Sarkozy l’histoire est en train de tonner. C’est ça aussi le Temps des Tempêtes. La France est extraordinairement agitée sur le plan intérieur et menacée sur le plan extérieur ». Le décryptage […]

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Changements de paradigme

Fondapol / Général - Fri, 24/07/2020 - 18:34

Une ou deux fois par siècle, une crise majeure provoque un changement de paradigme, une transformation de l’ensemble des règles et des hypothèses qui régissent les systèmes économiques et sociaux. Cela se produit lorsque les solutions qui ont fonctionné par le passé ne sont plus efficaces et lorsque de nouveaux problèmes menacent de submerger les […]

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Como Merkel lidera o plano para salvar as finanças da Europa

Fondapol / Général - Fri, 24/07/2020 - 15:29

Os líderes das duas economias mais fortes do bloco tinham pressa de garantir um projeto conjunto de recuperação — a projeção é que o PIB da UE encolha 9% neste ano. “Merkel sabe que esta crise pode ser devastadora. A perspectiva de perder o equivalente a dez anos de riqueza teria profundo efeito no comportamento […]

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