La volonté du gouvernement « d’assainir » le secteur de l’audiovisuel qu’il a laissé se développer dans l’informel répond à un agenda politique du pouvoir qui veut empêcher les « contestations » de se fédérer et « verrouiller » le paysage médiatique afin de préparer la « succession » estime l’analyse Abed Charef dans un article intitulé « Un Rebrab averti vaut trois Khalifa ».
L’organisaton Reporters Sans Frontières (RSF) s’est inquiétée jeudi 26 mai 2016 de la décision annoncée par M.Abdelmalek Sellal de confier au ministre de la Communication, M. Hamid Grine, la mission d’“assainir” le secteur de l’audiovisuel.
Pour l’ONG ce « blanc-seing donné à l’exécutif pour l’octroi des licences” est un pouvoir « exorbitant » alors que l’autorité de régulation de l’audiovisuel, indépendante, selon le Code de l’information algérien de 2012 n’a pas été encore mise en place.
Ces « mesures draconiennes pour interdire les chaînes de télévision non-agréées » annoncées par M.Sellal comprennent notamment la mise en place d’un agrément sur la base d’un cahier des charges fixant les droits et obligations de ces chaînes.
Le fait que le Ministre de la communication soit en charge de l’application de ces mesures » en attendant la mise en place de l’autorité de régulation de audiovisuel » n’a rien de rassurant aux yeux de RSF.
“Cette démarche du gouvernement algérien est préoccupante puisqu’elle donne à l’exécutif tout pouvoir pour octroyer ou non les licences aux chaînes », a déclaré Yasmine Kacha, responsable du bureau Afrique du nord de RSF.
« Il serait plus judicieux dans un premier temps de donner sa pleine dimension à l’autorité indépendante chargée selon l’article 55 de la Loi de 2014 sur l’audiovisuel, d’instruire les demandes de création de services de communication audiovisuels », poursuit-elle.
« Bien que cette instance ne soit pas chargée d’attribuer les licences, elle constituerait jusqu’à un certain degré une garantie pour une presse libre et indépendante du pouvoir politique » ajoute Yasmine Kacha. Pour rappel, seules 4 chaînes sur les 58 qui activent sont « légalement » autorisées à exercer en Algérie avec un statut étranger: Dzair TV, Ennahar TV, El Djazairia et Echourouk TV.
M.Abdelmalek Sellal s’est livré lundi 23 mai à une vive diatribe contre les chaînes de télévision « offshore » accusées de rapacité, de pratiquer du chantage. Il a annoncé que le ministre de la communication Hamid Grine est chargé par le gouvernement d’assainir la « situation dans les plus brefs délais », l’appelant à prendre des mesures contre les chaînes TV non agréées.
Un message aux « anciens amis »
Dans une chronique publiée sur Le Quotidien d’Oran, le journaliste et politologue Abed Charef évoque le background politique du bras de fer entre le pouvoir et le milliardaire Issad Rebrab.
Il considère que la décision du gouvernement « d’assainir le secteur de l’audiovisuel » vise clairement à signifier à M.Rebrab que même dans le cas où la justice statuerait en sa faveur dans l’affaire du rachat d’El Khabar il se retrouvera avec un groupe de presse sans la chaîne de télévision.
« Le pouvoir ne lésine pas sur les moyens. Pour empêcher Issaad Rebrab de mettre la main sur une télé offshore, il va interdire 35 chaînes » note Abed Charef qui voit dans le soudain durcissement du gouvernement à l’égard des TV offshore un message adressé « à tous les « anciens amis » qui auraient la velléité de se découvrir un statut d’opposant. »
Pour lui, le gouvernement a décidé de sévir car dans le contexte économique et social difficile actuel, il n’entend pas « permettre à des pôles contestataires de se fédérer. »
La seconde raison de ce durcissement est la préparation de la succession du président Bouteflika. Les groupes les plus influents au pouvoir veulent « se préparer suffisamment à l’avance pour mieux organiser les choses. Ils veulent donc verrouiller le jeu dès maintenant pour éviter tout risque de dérapage. »
Munies de bougies, de bouquets de fleurs et de drapeaux égyptiens, des centaines de personnes ont participé jeudi au Caire à un rassemblement en mémoire des victimes du vol d’EgyptAir qui s’est abîmé en Méditerranée dans des circonstances encore obscures.
Le vol MS804 Paris-Le Caire est tombé en mer le 19 mai entre la Crète et la côte nord de l’Egypte avec 66 personnes à bord, dont 30 Egyptiens et 15 Français, après avoir soudainement disparu des écrans radar.
Environ 500 personnes se sont rassemblées jeudi soir pour une veillée à la chandelle près de l’opéra du Caire, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les participants, dont plusieurs hôtesses d’EgyptAir en uniforme, ont observé une minute de silence, tenant à la main drapeaux égyptiens, fleurs blanches et fanions à l’effigie de la compagnie aérienne égyptienne.
Certains brandissaient des petit panneaux sur lesquels était inscrit: « RIP 66 MS804 » (ndlr: Reposez en paix les 66 du vol MS804).
Les noms des victimes étaient inscrits sur une grande pancarte.
« Nous sommes ici pour rendre hommage aux âmes des victimes et espérer que leurs familles vont trouver la paix », a affirmé le ministre égyptien de l’Aviation civile Chérif Fathy.
« C’est un message au monde entier, l’Egypte est un pays de sécurité et de confiance, personne ne doit avoir peur de venir en Egypte », a indiqué Jihane Halawa, une participante.
Parmi les 66 victimes figurent aussi deux Irakiens, deux Canadiens ainsi que des ressortissants d’Algérie, de Belgique, de Grande-Bretagne, du Tchad, du Portugal, d’Arabie saoudite et du Soudan.
L’équipage comptait sept personnes et trois agents de sécurité étaient à bord.
Les recherches se poursuivent actuellement en Méditerranée pour localiser les deux boîtes noires de l’Airbus.
Le temps est compté puisque les balises de ces enregistreurs de vol ne peuvent émettre que « quatre à cinq semaines » avant épuisement de leurs batteries.
L’aéroport de Beauvais tisse sa toile hors de l’Europe. Pour la première fois la plate-forme aéroportuaire va desservir l’Algérie. A compter du 28 juin, la compagnie aérienne française Atlas Atlantique Airlines proposera un vol hebdomadaire en direction d’Oran, la deuxième ville économique et culturelle du pays.
La présence d’Atlas Atlantique Airlines est pour l’instant provisoire puisqu’elle s’achèvera le 20 septembre, après la période estivale. Mais elle n’exclut pas de pérenniser sa présence, voire de la développer. Après le Maroc, l’Algérie devient le deuxième pays du Maghreb à être desservi. Vol les mardis : Beauvais-Oran à 13 h 15 ; Oran-Beauvais à 8 h 45. Renseignements sur http://atlasatlantiqueairlines.com/Les clés du premier lot de logements du programme AADL 2001-2002 à Alger seront remises à leurs bénéficiaires lundi prochain, a révélé jeudi le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville Abdelmadjid Tebboune.
Lors d’une visite aux sites « AADL » à Alger, M. Tebboune a indiqué qu’une cérémonie sera organisée lundi prochain pour la remise des clés du premier lot de logements du programme AADL 2001-2002 à leurs bénéficiaires.
Sur un total de 11.600 unités au niveau national, 8.000 logements seront distribués à Alger, dont 2.500 logements à Ain Malha, 2.200 à Ouled Fayet, 1.800 à Sidi Abdellah, 1000 à Bouinane et 500 logements à Reghaïa,
A l’Est, 1.000 logements seront distribués à Khenchela et 350 à Batna.
Pour ce qui est de l’ouest, 700 logements seront remis à leurs propriétaires à Ain Timouchent, 600 à Mostaganem, 600 à Sidi Bel Abbès et 350 à Béchar.
Pour ce qui est de l’ouest, 700 logements seront remis à leurs propriétaires à Ain Timouchent, 600 à Mostaganem, 600 à Sidi Bel Abbès et 350 à Béchar.
M. Tebboune a en outre affirmé que « les cités seront dotées de toutes les commodités (voieries et réseaux divers) ».
Une personne au moins a été tuée jeudi en marge de manifestations d’opposition contre le président Joseph Kabila en République démocratique du Congo (RDC), où des affrontements avec la police ont éclaté à Kinshasa et Goma.
A Goma, dans l’est de la RDC, plusieurs échauffourées ont eu lieu, a constaté un journaliste de l’AFP. Ida Sawyer de l’ONG Human Rights Watch a affirmé sur son compte Twitter que la police avait ouvert le feu sur des manifestants, faisant plusieurs blessés.
Selon José Maria Aranaz, chef du Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’Homme en RDC, une policière et un manifestant ont été tués lors de ces heurts, mais le colonel Pierre Rombaut Mwanamputu, porte-parole national de la police, a affirmé qu’aucun agent n’avait perdu la vie et qu’un « pillard » avait été tué accidentellement alors qu’il tentait de subtiliser l’arme d’un policier.
Trois coalitions d’opposants avaient appelé la population à descendre dans la rue sur tout le territoire congolais pour exiger la tenue d’une présidentielle avant le terme du mandat de M. Kabila, le 19 décembre, à qui la Constitution interdit de se représenter pour un 3e mandat.
Les manifestants entendaient également dénoncer un récent arrêt de la Cour constitutionnelle autorisant le chef de l’État à se maintenir en fonctions si l’élection n’est pas organisée d’ici là, comme cela semble chaque jour un peu plus probable.
Les autorités locales avaient autorisé la marche de l’opposition à Kinshasa mais au Nord-Kivu, province de l’est de la RDC dont Goma est la capitale, toute manifestation avait été interdite, tout comme à Lubumbashi, la deuxième ville du pays, dans le sud-est.
Selon M. Aranaz, à l’échelle du pays, trois manifestations se sont déroulées sans encombres, toutes dans l’est : à Bunia (Ituri) ainsi qu’à Bukavu et Uvira (Sud-Kivu). Celle de Bukavu a rassemblé environ 2.500 personnes, selon le correspondant local de l’AFP.
A Lubumbashi, fief de l’opposant Moïse Katumbi, candidat à la présidentielle ayant quitté le pays vendredi après des ennuis judiciaires, un déploiement massif des forces de l’ordre a dissuadé toute volonté d’attroupement, selon des journalistes de l’AFP sur place.
– ‘Rien à négocier, on disperse’ –
A Kinshasa, ville de 10 millions d’habitants, quelque 5.000 personnes sont parties en fin de matinée de l’avenue de l’Enseignement, où plusieurs partis d’opposition ont leur siège, selon une journaliste de l’AFP.
Le cortège, aux couleurs de nombreux drapeaux de divers mouvements politiques, a grossi en chemin alors que les manifestants scandaient « Non à un troisième mandat » ou encore « Telema ! » (Peuple « lève-toi ! » en lingala), « Kabila dégage ! », « Yebela ! » (Méfie-toi ! »).
La manifestation s’était éloignée depuis longtemps de l’itinéraire autorisé lorsque la police a tiré des grenades lacrymogènes sur le cortège. Des pierres ont alors fusé de la foule vers les agents, qui ont fini par charger pour disperser les manifestants.
« Ce n’est pas l’itinéraire, qu’est-ce qu’ils sont allés faire là ? » a déclaré à l’AFP le colonel Mwanamputu, « dans ces cas-là, rien à faire, on n’a pas à négocier, on disperse ».
« Aujourd’hui, le peuple a dit non à l’arrêt de la Cour constitutionnelle, le peuple a dit qu’il veut des élections dans le délai », a estimé Vital Kamerhe, président de l’Union pour la Nation congolaise (UNC), l’un des trois grands partis d’opposition représentés au Parlement après avoir participé à la marche de Kinshasa. « Le pouvoir est (…) aux abois, le pouvoir a peur », a-t-il affirmé à l’AFP.
Au vu du nombre de manifestants à Kinshasa, Jean-Pierre Kambila, directeur de cabinet adjoint de M. Kabila, a qualifié pour sa part sur Twitter d' »échec cuisant » la mobilisation de l’opposition.
Selon M. Aranaz, 59 personnes ont été arrêtées dans le pays en marge des manifestations jeudi. Le colonel Mwanamputu a déclaré pour sa part à l’AFP que « 20 mineurs » arrêtés à Goma étaient toujours détenus vers 17H30 (16H30 GMT) et ajouté que cinq personnes avaient été « brièvement interpellées » à Kinshasa.
Mercredi soir, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon avait indiqué être « profondément préoccupé » par la situation politique au Congo, pays ravagé par deux guerres entre 1997 et 2003 et dont la partie orientale continue d’être déchirée par la violence de multiples conflits armés.
Deux naufrages au large de la Libye ont fait plus d’une centaine de morts mercredi et jeudi, mettant à nouveau en lumière le drame que continuent à endurer des milliers de migrants en Méditerranée.
Les survivants d’un premier naufrage mercredi, dont un premier bilan avait fait état de cinq victimes, ont évoqué jeudi soir à leur arrivée en Italie la possibilité qu’il y ait une centaine de morts, selon l’OIM.
« Les survivants que nos équipes ont pu interroger à leur débarquement à Porto Empedocle (Sicile) nous ont parlé d’une centaine de disparus, restés bloqués dans la coque », a affirmé à l’AFP Flavio Di Giacomo, porte-parole de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) en Italie.
Selon ces derniers, le bateau contenait environ 650 personnes à son départ de Libye, dont la « majorité sont des Marocains », une nationalité jusqu’alors peu très peu représentée parmi les candidats à l’immigration en Europe par la voie libyenne, a précisé M. Di Giacomo.
Etant donné que la Marine militaire a réussi à secourir 562 personnes, le nombre des disparus pourrait donc s’élever à une centaine, faisant de ce naufrage « l’une des plus importantes tragédies en mer » depuis le début de la crise des migrants en Méditerranée.
La séquence du chavirage de ce bateau, ressemblant à un gros chalutier, a été intégralement reprise en photos et en vidéo par la marine italienne.
Dans de nouvelles images rendues publiques jeudi, on voit des centaines d’hommes jetés à la mer et tentant ensuite d’agripper désespérément les gilets de sauvetage ou les radeaux pneumatiques lancés par leurs sauveteurs.
– Attrapés par les cheveux –
Certains de ces marins italiens sont allés jusqu’à se jeter à l’eau pour secourir les migrants, attrapant certains par les cheveux, a raconté le capitaine du navire militaire italien ayant participé au sauvetage.
Le naufrage le plus meurtrier reste celui d’avril 2015 quand un autre chalutier avait chaviré, faisant quelque 700 disparus.
Ces nouveaux drames en Méditerranée, redevenue la principale route des migrants vers l’Europe depuis la fermeture de la route balkanique, intervient aussi le jour de l’évacuation totale du camp improvisé de migrants à Idomeni en Grèce, après trois jours d’une opération de démantèlement.
Jeudi, un autre naufrage a eu lieu, à quelque 35 milles (46 km) des côtes libyennes, faisant « de 20 à 30 morts », selon le capitaine Antonello de Renzis Sonnino, porte-parole de l’opération Sophia, la force navale européenne anti-passeurs.
C’est un avion luxembourgeois engagé dans cette opération qui a localisé l’embarcation alors qu’elle avait déjà chaviré, avec environ une centaine de migrants à l’eau ou accrochés à l’épave.
Sur des images de la marine, on peut voir des dizaines d’hommes debout en équilibre instable, de l’eau jusqu’aux genoux, sur le pont de leur embarcation de fortune déjà totalement submergée.
Deux vedettes des garde-côtes italiens et un navire espagnol, le « Reina Sofia », participant à l’opération anti-passeurs, se sont rapprochés des migrants à l’eau et en ont secouru 96, dont un enfant de cinq ans en hypothermie, selon les garde-côtes italiens.
Les départs vers l’Italie se sont multipliés ces dernières semaines avec l’arrivée du beau temps.
Avec quelque 4.000 personnes sauvées jeudi lors de 22 opérations de secours, selon les garde-côtes italiens, on frôle le record de 4.200 migrants en une seule journée, atteint en mai 2015. Surtout, pas moins de 10.000 migrants ont été récupérés à la dérive au large de la Libye en quatre jours, un chiffre impressionnant, mais qui reste en ligne avec ceux des précédentes années.
Selon des chiffres du HCR arrêtés au 25 mai, donc sans la journée de jeudi, 37.785 personnes sont arrivées en Italie depuis le début de l’année.
Sur la même période, 1.370 migrants et réfugiés ont perdu la vie en tentant de rejoindre l’Europe en traversant la Méditerranée, soit 24% de moins qu’à la même période l’an dernier (1.792), a précisé mardi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Le 17 mai, à l'université de Meknès, des étudiants ont torturé une jeune fille en public et lui ont rasé le crâne. Depuis quelques années, les actes de violence se multiplient dans les universités marocaines.
Cet article Mohamed Madani : « La violence dans les universités marocaines s’est banalisée » est apparu en premier sur JeuneAfrique.com.
La Cour suprême de Côte d’Ivoire a rejeté jeudi le pourvoi en cassation de Simone Gbagbo, rendant ainsi définitive sa condamnation à 20 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’État, a annoncé jeudi un de ses avocats.
« La Cour suprême a rejeté ce jeudi notre pourvoi en cassation », a affirmé à l’AFP Me Rodrigue Dadjé, critiquant une « décision politique » et estimant qu »il y avait assez d’arguments juridiques pour annuler la condamnation ».
Simone Gbagbo, épouse de l’ancien président Laurent Gbagbo et actuellement incarcérée à Abidjan, a été condamnée le 10 mars 2015 à 20 ans de réclusion pour « attentat à la sûreté de l’Etat », un verdict lourd car il doublait les réquisitions du parquet général, soit 10 ans de prison.
Elle était jugée avec 78 co-accusés pour leur rôle dans la crise causée par le refus de l’ex-président Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.
Les violences qui ont marqué la crise postélectorale de 2010-2011 ont fait plus de 3.000 morts en cinq mois.
Michel Gbagbo, fils de l’ex-président issu d’un premier mariage avec une Française, avait lui été condamné à cinq ans d’emprisonnement.
L’accusation et la défense de l’ex-Première dame ivoirienne s’étaient alors pourvues en cassation contre la condamnation de Simone Gbagbo. Les avocats de Mme Gbagbo ont critiqué une « procédure irrégulière qui doit être frappée de nullité ».
Par ailleurs Simone Gbagbo dont l’époux Laurent Gbagbo – actuellement jugé à la Haye par la Cour pénale internationale (CPI) – comparaîtra également à partir du 31 mai à Abidjan devant les assises pour crimes contre l’humanité lors de la crise postélectorale.
« Le procès de Mme Gbagbo va bel et bien s’ouvrir le 31 mai », a rassuré son avocat.
Le nouveau président comorien, le colonel Azali Assoumani, élu au terme d’une élection très serrée, s’est présenté en « rassembleur » lors de sa prestation de serment jeudi au stade de Moroni.
« Il n’y a ni vainqueur, ni vaincu. C’est le peuple comorien qui a gagné. Je vous demande de m’accompagner dans mon projet de société après m’avoir accordé vos suffrages », a déclaré le colonel Assoumani devant quelque 5.000 personnes, dans un stade de Moroni rempli et très sécurisé, a constaté un journaliste de l’AFP.
Le colonel Assoumani a cité parmi ses priorités l’accès à l’eau, l’électricité et des prix abordables pour les produits de première nécessité dans le petit archipel pauvre de l’océan Indien.
Azali Assoumani a été déclaré vainqueur au terme d’une élection présidentielle mouvementée et dont les résultats ont été, jusqu’au dernier moment, incertains. Après un deuxième tour émaillé d’incidents et au terme duquel seulement 2.000 voix séparaient les deux candidats en tête, une élection partielle avait été organisée le 11 mai dans 13 bureaux de vote.
Selon les résultats définitifs, le colonel Assoumani a obtenu 41,43% des voix, contre 39,66% pour le candidat du pouvoir sortant, le vice-président Mohamed Ali Soihili dit « Mamadou ».
Jeudi, le colonel Azali, costume sombre et barbe de quelques jours, a adressé un « salut fraternel » à tous ses adversaires à la présidentielle et s’est dit vouloir « promouvoir l’apaisement ».
L’officier, âgé aujourd’hui de 57 ans, retrouve le palais présidentiel de Beït-Salam après l’avoir occupé de 1999 à 2006.
Il était arrivé pour la première fois au pouvoir lors d’un putsch qu’il a présenté a posteriori comme une interposition de l’armée pour prévenir une guerre civile, alors que son pays traversait une crise sécessionniste. Il avait cédé démocratiquement le pouvoir en 2006 à Ahmed Abdallah Sambi, alors nouvellement élu.
Lors de son discours d’investiture, le colonel Assoumani a qualifié de « crimes horribles » les récentes tensions sur l’île française voisine de Mayotte: des centaines d’étrangers, essentiellement des Comoriens, ont été chassés en mai de leur domicile par des habitants qui les accusent de « vols, d’agressions et de meurtres ».
« J’ai reçu des autorités françaises la garantie que ce qui s’est passé ne se répètera plus. La France est la terre des droits de l’Homme », a déclaré le nouveau président, qui s’était entretenu la veille à Moroni avec le secrétaire d’État français chargé du Développement, André Vallini.
Les Comores sont une ancienne colonie française. Mayotte, île de l’archipel, a voté en 1974 pour son maintien dans l’ensemble français. Elle attire aujourd’hui de nombreux Comoriens en quête d’une vie meilleure.