Courrier des Balkans / Serbie

En Voïvodine, où il affiche ouvertement ses aspirations irrédentistes, le gouvernement hongrois investit tellement qu'il semble presque se substituer à l'État serbe. Belgrade y trouverait-elle son intérêt ?

Une septième journée de manifestations est organisée ce samedi dans plusieurs villes de Serbie. Malgré les multiples tentatives du gouvernement d'Aleksandar Vučić pour l'étouffer, le mouvement prend de l'ampleur et révèle le vrai visage du président serbe, haineux et menaçant, qui s'en prend ouvertement aux « ennemis du peuple ».

Nouveau pas de côté, la Serbie accueille un important exercice militaire avec des troupes de l'Otan, pour la première fois depuis le début de l'invasion de l'Ukraine. « La Serbie a fait le choix de l'Occident », veulent croire les États-Unis. L'initiative fait grincer les dents des nationalistes serbes pro-Kremlin, et passe mal au Kosovo, tenu à l'écart.

Toutes les villes de Serbie se mobilisent contre les défaillances du pouvoir après les tueries des 3 et 4 mai. Toutes ? Non. Novi Pazar, dans le Sandžak, se tient à l'écart du mouvement. Comme (presque) toujours.

Au Kosovo, personne n'a goûté la proposition d'aide formulée par Edi Rama pour parvenir à former la controversée Association des communes à majorité serbe. Si Abin Kurti propose un modèle alternatif, inspirée de la Croatie, les Américains ne relâchent pas la pression.

Cela dure depuis au moins le printemps 2021. Les portraits de Ratko Mladić ou de Vladimir Poutine sont peints, effacés puis repeints, des tags pour l'Ukraine sont recouverts d'inscriptions anti-Otan... Les murs de Belgrade symbolisent-ils la polarisation extrême de la société serbe ? Entretien.

Personne ne sait vraiment combien elles sont, mais l'Allemagne vieillissante a plus que jamais besoin des femmes des Balkans pour prendre en charge sa population. Et tant pis si leur travail au noir s'apparente à de l'esclavage moderne : tout le monde sait, mais tout le monde ferme les yeux.

Après les violences qui ont éclaté la semaine dernière dans le nord du Kosovo, les diplomates occidentaux ont repris leur bâton de pèlerin pour demander la pleine application de l'accord conclu à Ohrid le 18 mars. Albin Kurti est sommé de mettre en place l'Association des communes à majorité serbe.

Qui se souvient que l'Ukraine a condamné les bombardements de l'Otan sur la Serbie en 1999 ? Belgrade et Kiev ont longtemps entretenu de proches relations, mais l'annexion de la Crimée puis l'invasion russe ont progressivement éloigné ces deux partenaires. Décryptage.

Des centaines d'hectares de vignes sont plantés chaque année dans les Balkans. Mais si les vins du sud-est de l'Europe s'exportent bien à l'international, ils peinent toujours à circuler librement entre les pays de la région. En attendant, les viticulteurs affichent une belle confiance en l'avenir.

Les manifestations se poursuivent, pacifiquement, dans le nord du Kosovo. L'Union européenne (UE) et les États-Unis mettent la pression sur Pristina pour organiser de nouvelles élections municipales et concrétiser l'Association des communes à majorité serbe.

Les tragiques tueries des 3 et 5 mai en Serbie ont suscité une immense mobilisation contre la violence. Ce puissant mouvement post-traumatique rappelle celui qui a eu lieu au printemps 2003 après l'assassinat du Premier ministre Zoran Đinđić et nombreux sont ceux qui comparent l'énergie potentielle qui s'en dégage à celle de la révolution du 5 octobre 2000.

Directement mis en cause, le régime du Vučić entend néanmoins minimiser cette vague de colère. Le régime semble aussi vouloir dramatiser la crise au Kosovo pour mieux faire oublier cette colère.

Mercredi les juges internationaux de La Haye ont définitivement condamné à 15 ans de prison les anciens chef de la sécurité d'État serbe, Jovica Stanišić et Franko Simatović. C'est un verdict crucial, qui lie le régime Milošević aux crimes de guerre commis en Bosnie-Herzégovine et en Croatie.

Alors que les tensions sont de nouveau très fortes dans le nord du Kosovo, le joueur vedette serbe s'est fendu d'un message très politique après sa victoire au premier tour du tournoi de Roland Garros. Ce n'est pas la première fois que « Nole » suscite la polémique.

Face au raz-de-marée de la colère citoyenne, c'était un quitte ou double pour Aleksandar Vučić. Mais son meeting de vendredi soir à Belgrade n'a pas attiré les foules autant qu'il l'espérait. L'homme fort de la Serbie est-il dans l'impasse ? Quatre questions à Dušan Spasojević, professeur à la faculté de Sciences politiques de Belgrade.

Des heurts ont éclaté vendredi entre la police et des habitants serbes tentant de bloquer l'accès des bâtiments aux maires albanais récemment élus dans le nord du Kosovo, notamment dans la commune de Zvečan. En réponse, la Serbie a ordonné à son armée de se tenir prête à intervenir. Les Occidentaux dénoncent la stratégie de Pristina.

Cela doit être « la plus grande manifestation de l'histoire de la Serbie ». Déstabilisé par la vague de colère citoyenne qui a suivi les tueries de début mai, Aleksandar Vučić convoque ses partisans ce vendredi soir à Belgrade. Des centaines de bus sont réquisitionnés, des sandwichs sont prévus et la participation des fonctionnaires est « hautement recommandée ».

Théâtre de combats acharnés entre Ukrainiens et Russes, Bakhmout, dans le Donbass, fut, au XVIIIe siècle, la capitale éphémère de la Nouvelle-Serbie et de la Slavo-Serbie. Cette expérience est souvent évoquée par les volontaires serbes partant se battre côté russe... Retour sur une histoire peu connue.

La Cour d'appel de Belgrade a confirmé le 19 mai la décision du tribunal de Valjevo, approuvant la réhabilitation de Nikola Kalabić, l'ancien commandant tchetnik, responsable de terribles crimes de guerre et de collaboration active avec les nazis.

Vendredi, une manifestation monstre envahissait à nouveau les rues de Belgrade. Pour les médias à la botte du régime d'Aleksandar Vučić, les rues de la capitale étaient quasiment vides ce soir-là. Décryptage d'un système de propagande.