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Défense

Intervention au Vanuatu

MARTOLOD (Blog d'information marine) - mer, 25/03/2015 - 13:56
Les Forces Armées en Nouvelle-Calédonie interviennent au profit de l’archipel de Vanuatu après le passage du cyclone Pam.

L’ensemble des moyens navals français disponibles à Nouméa ont été mobilisés au profit de l’archipel de Vanuatu, dans le Pacifique sud, sinistré suite au passage du cyclone tropical Pam, l’un des pires de l’histoire du Pacifique. La Marine nationale a dépêché le patrouilleur P400 La Glorieuse en assistance de la frégate de surveillance Vendémiaire déployée au large de l’île d’Erromango.

L’archipel du Vanuatu a été frappé le vendredi 13 mars 2015 au soir par un cyclone dévastateur. Les dégâts matériels sont considérables. Près de 85% des habitations de la capitale ont été endommagées par des vents de 320 km/h. Le Vanuatu est l’un des pays les plus pauvres dans le monde.
Le lundi 16 mars, les Forces Armées en Nouvelle-Calédonie (FANC) en liaison avec le haut-commissariat de République et l’Ambassade de France au Vanuatu ont conduit une mission de reconnaissance aérienne au profit des sinistrés. Un Gardian du détachement de la flottille 25F a effectué cette reconnaissance dans les iles du Sud de l’archipel au niveau des iles de Tanna et de Erromango, deux îles du sud de l’archipel du Vanuatu particulièrement touchées par le cyclone. Le dimanche 15 mars, un appareil a rallié l’archipel depuis la Nouvelle-Calédonie afin d’y apporter du matériel et une équipe d’évaluation des dégâts. Le lundi 16 mars, la France affrète un avion militaire avec de l’aide humanitaire et évacue six Français.
La frégate de surveillance Vendémiaire qui embarque deux hélicoptères, une Alouette III de l’aéronavale et un Puma de l’armée de l’Air, quitte Nouméa le mercredi 18 mars. Sept tonnes de fret humanitaire de la Croix Rouge et de l’ONG Solidarité Tanna ont été embarquées à bord afin d’être distribuées dès l’arrivée sur zone.
Dès le matin du mercredi 18 mars, les rotations entre Nouméa et l’ile de Tanna ont débuté par l’atterrissage d’un tout premier porteur, un avion Casa de l’armée de l’Air, avec à son bord le personnel et le matériel de première urgence arrivés la veille de Tahiti. Un second avion Casa, déployé en renfort depuis la Polynésie française décolle de la Nouvelle-Calédonie avec à son bord un officier de la base aérienne 186 en charge de réaliser la coordination aérienne sur l’aéroport de Port Vila sur l’île d’Efate. L’aéronef transporte également une dizaine de militaires des FANC qui seront déployés à Tanna, avec pour mission de prendre contact avec les autorités locales et les ONG présentes, pour évaluer sur le terrain la praticabilité des axes et l’état des infrastructures en vue d’y déployer une Base Opérationnelle Avancée (BOA).
Au terme d’une traversée de Vingt-quatre heures, un détachement de l’équipage du Vendémiaire, deux officiers de la police locale, une personne de la Croix Rouge et un médecin sont héliportés par hélicoptère Puma afin de visiter les six dispensaires de l’île Tanna. Le vendredi 20 mars, ce sont plus de trois tonnes de matériel d’urgence réparties en palettes qui sont transportées en deux heures à peine par hélicoptère Puma vers la terre.
Le patrouilleur La Glorieuse de la Marine nationale a appareillé de Nouméa le 20 mars pour rejoindre Erromango, une île d’une superficie de 1 000 Km2 et peuplée de 2 000 habitants située au nord de Tanna. Le patrouilleur a embarqué à son bord deux équipes multifonctions capable de réaliser des accès avec des tronçonneuses, des électriciens du RIMaP, une équipe de la BA 186 en mesure d’évaluer l’état des pistes d’atterrissage et une tonne de fret de la Croix Rouge.
Depuis le dimanche 15 mars 2015, près de trois cents militaires français, appuyés par deux navires et plusieurs aéronefs, apportent une aide humanitaire concrète aux victimes du passage du cyclone Pam.

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La loi sur le renseignement est-elle liberticide ?

Blog Secret Défense - mer, 25/03/2015 - 12:57
Un débat sur Radio Notre-Dame
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Evêque aux armées : peut-on comparer l'avortement et le terrorisme ? (Actualisé-2)

Blog Secret Défense - mer, 25/03/2015 - 12:32
Les propos de Mgr Luc Ravel sur «l'IVG, arme de destruction massive» suscite la polémique.Le mensuel du diocèse ne pourra plus utilisé le logo du ministère.
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125 kilos de drogue et 7 présumés narcotrafiquants interceptés par le Germinal

MeretMarine.com - lun, 23/03/2015 - 21:06

Le 21 mars 2015, le Germinal est intervenu sur un Go Fast au comportement suspect, détecté et pisté au préalable par un avion C26 du Regional Security System (RSS) basé à la Barbade.

Pris en chasse par la frégate de surveillance Germinal à une cinquantaine de nautiques à l’ouest de la Barbade, le Go Fast a rejeté à la mer des ballots de drogue avant d'être arrêté. Les 7 présumés narcotrafiquants ont alors été interceptés et leur embarcation saisie. 7 ballots ont été récupérés par la frégate.

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Renseignement : Alain Zabulon sur le départ

Défense ouverte (Blog de Jean Guisnel) - lun, 23/03/2015 - 14:28
Le préfet coordonnateur du renseignement à l'Élysée s'apprête à rejoindre Aéroports de Paris au bout de deux ans. Qui lui succédera, ou pas ?
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MBDA, une entreprise pionnière de l’Europe de défense

Blog Secret Défense - lun, 23/03/2015 - 12:16
Le constructeur de missiles, très intégré, plaide pour que les Etats acceptent la spécialisation de leurs activités industrielles
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Syrie : après quatre ans de guerre civile, la France 
doit-elle renouer avec Bachar  ?

Blog Secret Défense - lun, 23/03/2015 - 12:07
Deux journalistes spécialistes du Proche-Orient, deux points de vue informés et divergents.
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2014 : le soft power à dure épreuve




Article publié dans la revue L'ENA hors les murs n°447 L’année 2014 fut particulièrement difficile pour les partisans du soft power, qui soutiennent encore que l’influence, la coopération, l’échange, ou l’attractivité culturelle, restent les meilleurs moyens de défendre ses intérêts, lesquels seraient désormais des intérêts de milieu, c'est-à-dire une cogestion responsable, pacifique et « gagnant-gagnant » de la société mondiale par ses principaux acteurs. On vit en effet, cette année, le grand retour de notions aux consonances autrement moins rassurantes : fait accompli militaire (à l’est de l’Ukraine), révision des frontières (en Crimée), usage paroxystique de la violence (avec Daech), montée aux extrêmes (à Gaza), revendications territoriales et nationalismes (en Mer de Chine du Sud), et au final l’invocation de l’intérêt de possession(« ceci m’appartient », au nom de la géographie, de l’histoire, de la religion, de la démographie ou encore de la culture). Des acteurs aux contours fort différents et qui ne sont liés entre eux par aucune « Internationale » occulte (comme la Russie de Vladimir Poutine, le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu, le Hamas, Daech, le régime syrien de Bachar al-Assad, Pékin, peut-être également la nouvelle Turquie d’Erdogan) ont mis en pratique ce que d’autres soutiennent dans le discours (comme beaucoup de Républicains aux Etats-Unis, des diplomates français, japonais ou issus d’Europe centrale et orientale), à savoir que l’usage de la force reste la meilleure garantie de sécurité. Il serait simpliste de réduire cette dynamique au triomphe d’un quelconque complot néoconservateur (auquel il serait par ailleurs étrange d’assimiler les décideurs russes ou chinois). On verra plutôt, dans ce qu’il faut bien qualifier de retour de l’approche réaliste, plusieurs origines.La première provient de la perception – juste ou erronée – d’une crise du leadership américain dans le système international. Les « lignes rouges » évoquées mais non suivies d’effets en Syrie, ont fait douter certains alliés de l’Amérique (comme en Europe orientale ou en Asie). l’incapacité à relancer le processus de paix au Proche-Orient ou à imposer l’arrêt de la colonisation à l'Etat hébreu ont donné le sentiment à d’autres qu’ils devraient désormais prendre seuls leurs intérêts en main. Les analyses (trop ?) subtiles du président des Etats-Unis sur les limites de l’outil militaire (« Just because we have the best hammer does not mean that every problem is a nail »), sa réponse à la situation ukrainienne par la mise en place d’une pression progressive sur Moscou, la war fatigue qui saisit la société américaine depuis l’aventurisme des années 2000, ont déclenché des paris sur la passivité de Washington (également en proie au shut down, au sequester et à quelques autres bizarreries d’outre-Atlantique). Le moment était venu de profiter d’une perte de crédibilité de la garantie de sécurité américaine. Ainsi a-t-on pu penser à Damas que le champ était libre pour se maintenir dans le jeu politique régional, à Moscou que personne n’entrerait en guerre pour soutenir l’Ukraine – pas plus que pour la Géorgie en 2008 -, ou dans le « Califat » d’Abou Baker al-Baghdadi, que les Etats-Unis ne reviendraient à aucun prix en Irak. On vit même certains alliés de l’Amérique – la France sur les dossiers iranien et syrien, le Canada ou l’Australie sur d’autres – se faire plus intransigeants que Washington, en réaction à cette situation.Les Etats-Unis ne portent pas seuls la responsabilité de ce retour (des autres) au hard power, étatique ou non étatique. En refusant d’assumer clairement le jeu de la prise de responsabilité internationale, les politiques étrangères des concurrents potentiels, en particulier celles des émergents, ont contribué au « brouillard stratégique ». Intransigeante dans son environnement géographique immédiat, la Chine se mêle peu des tensions plus lointaines, autrement qu’à travers sa préoccupation pour l’accès aux ressources. Au moins jusqu’à l’arrivée au pouvoir de Narendra Modi, le géant indien produisait peu de vision mondiale. Le Brésil désormais sans Lula semble ne pas poursuivre avec la même intensité ce qui était tout de même l’amorce d’une ambition Sud-Sud dans les années 2003-2011. Dans ce vide (auquel l'Union Européenne participe bien sûr bruyamment), la Russie tente sinon la reprise en main de son ex-« étranger proche », du moins l’envoi de messages intraitables sur le rapport de force qui régit cet espace. A Islamabad, à Ankara, au Caire, à Ryad mais aussi à Séoul, à Tokyo, à Berlin, on revoit sa politique étrangère (et parfois de défense) en fonction d’un monde devenu illisible, apolaire ici (en Afrique ?), bipolaire ailleurs (en Asie, tant le face à face Washington – Pékin hante les esprits), ou encore multipolaire dans les rapports de force économiques. Surtout, on sait dans les zones grises de la planète que nulle combinaison de puissances ne viendra imposer, comme au temps de la guerre froide, une supervision concertée au Sahel, ni aux confins du Nigéria, ni en Mésopotamie, ni dans les territoires palestiniens, ni dans les zones tribales frontalières du Pakistan et de l’Afghanistan. Les entrepreneurs non étatiques de violence, du Hamas à Boko Haram, y ont donc eux aussi le champ libre.Enfin, les instruments du soft power eux-mêmes, dont on attendait beaucoup, ont contribué davantage à l’inquiétude, à la division, à l’exacerbation, qu’à la régulation, à l'intégration ou à l’harmonisation. Les médias globaux, nouvelles technologies de communication, techniques de diplomatie publique, réseaux sociaux, en fait de « brave nouveau monde » ou de « démocratie cosmopolite » (pour reprendre l’expression de David Held et Daniele Archibugi dans les années 1995), ont produit d’abord la guerre des images (entre les chaînes globales américaines et arabes par exemple), le recrutement en ligne de jiahdistes et autres candidats à l’action violente, l’affaire snowden, les scandales des écoutes de la NSA et la multiplication de cyberattaques, qui ont perturbé à la fois les relations autrefois plus codifiées entre puissances rivales, et les relations de confiance entre alliés.Le soft power est-il mort en 2014, quelque part entre l’Ukraine, Gaza, l'Irak, la Syrie, le Nigéria, Pyongyang et les îles Diaoyu / Senkaku ? Probablement pas, et ce pour plusieurs raisons. D’abord parce que l’usage de la force démontrera un peu plus encore ses limites dès l’année prochaine. La Russie a commencé de payer économiquement le prix de sa crispation ukrainienne. Israël a vu une fois de plus  (après le Liban en 2006, Gaza en 2009 puis 2014) son entreprise militaire asymétrique aboutir à un isolement politique croissant. Les entrepreneurs de violence comme Daech, AQMI ou Boko Haram, terrorisent mais ne construisent pas. Les puissances étatiques qui s’opposent à eux à l’aide de l’outil militaire (comme la France et  les Etats-Unis) ont admis que ce seul levier ne se suffirait pas à lui-même, et qu’une action internationale concertée, empreinte de reconstruction d’un pacte national avec l’aide d’acteurs de la société civile, serait incontournable. Ce sera bien le cas – parfois sur le temps long – au Mali, en Centrafrique, en Afghanistan, en Palestine ou en Irak. Enfin, l’agenda de l’année 2015 sera riche en défis transversaux ou globaux, qui se joueront sur le terrain du multilatéral. La poursuite de nouveaux formats de concertation plus ouverts (comme le G20), la poursuite de cycles de négociations importants, depuis les enjeux commerciaux, les partenariats intercontinentaux (TTIP, TPP…), ou bien entendu la conférence sur le climat qui se tiendra à Paris en novembre-décembre, seront autant d’occasions pour le soft power de reprendre la main après une séquence plus brutale (ce qui ne signifie pas qu’il n’y aura pas de nouvelles crises). Reste que les derniers mois ont mis en lumière un fossé inquiétant entre « ceux qui croyaient au soft et ceux qui n’y croyaient pas ». Les premiers sont d’abord occidentaux, et l’on parie beaucoup, ces derniers temps, sur leurs hésitations. L’absence criante des émergents à leurs côtés est l’un des traits marquants de la scène internationale actuelle. L’Inde, la Chine, le Brésil ou bien d’autres en ont pourtant les moyens, mais explorent encore timidement cette piste, soit par manque de conviction, soit par dépendance à un sentier plus culturellement empreint de hard power. Entre les instituts confucius ou l’organisation de Jeux Olympiques (en 2016 au Brésil), il faudra plus que la K-Pop pour changer la donne. Mais seule la conversion des géants du sud à la course mondiale à l’influence, à la séduction, à la coopération, à l’implication dans la gouvernance et la gestion des défis globaux, permettront au soft power, clef de la régulation pacifique, de passer pour autre chose que de la faiblesse.

FMC Technologies et Technip créent Forsys Subsea

MeretMarine.com - dim, 22/03/2015 - 19:03

FMC Technologies Inc. et Technip ont signé aujourd’hui un accord afin de former une alliance exclusive et créer ainsi Forsys Subsea, co-entreprise détenue à 50/50, soit à parts égales, qui réunira des compétences et des ressources issues de deux leaders du subsea. Cette alliance vise notamment à redéfinir la façon dont les champs sous-marins sont conçus, réalisés et maintenus en condition.

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Hôtel de la Marine : «consternation» des défenseurs du patrimoine

Blog Secret Défense - dim, 22/03/2015 - 10:01
L'Association des Amis de l'Hôtel de la Marine dénonce ce projet de «palais de Dame Tartine»
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Marée du siècle : Les premières images de la Bretagne à découvert

MeretMarine.com - sam, 21/03/2015 - 15:31

La marée du siècle, la vraie, celle qui se vante d'un coefficient de 119, ne touchera les côtes bretonnes que ce samedi, en fin d'après-midi. Mais, déjà, les grandes marées offrent aux pêcheurs et aux badauds une vision assez rare de la Bretagne. Voici un premier tour de la région dans ce mur d'images qui sera actualisé tout au long du week-end. Si vous voulez qu'une de vos photos s'y glisse, envoyez un mail à grandemaree@scribblelive.com > Dernières infos sur les grandes marées

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HAROPA en mission au Sénégal

MeretMarine.com - ven, 20/03/2015 - 17:54

L’alliance HAROPA s’est rendue au Sénégal les 11 et 12 mars afin de présenter à la communauté portuaire dakaroise les offres de transport et solutions logistiques proposées par les ports de l’axe Seine.

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«La loi sur le renseignement est une révolution juridique»

Blog Secret Défense - ven, 20/03/2015 - 11:44
Le ministère de la Défense parle d'un «changement d'échelle» en matière de surveillance comme de contrôle des services.
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Les salons de l'Hotel de la Marine seront ouverts au public à partir de 2017

Blog Secret Défense - ven, 20/03/2015 - 10:51
L'état-major de la marine quittera les lieux avant la fin de l'année.
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Le BPC Sevastopol achève ses premiers essais en mer

MeretMarine.com - ven, 20/03/2015 - 10:42

Parti lundi pour sa première campagne d’essais en mer, le second bâtiment de projection et de commandement réalisé pour le compte de la Russie doit rentrer ce vendredi à Saint-Nazaire. Le Sevastopol (Sébastopol)  réalisera d’autres sorties dans les prochaines semaines. 

 

Le Sevastopol à son appareillage lundi (© MER ET MARINE)

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Le Laplace part en mission hydrographique en Afrique

MeretMarine.com - ven, 20/03/2015 - 02:33

Le bâtiment hydrographique Laplace a quitté Brest le 17 mars 2015 pour une mission qui va le conduire à Cotonou (Bénin) et à Lomé (Togo). Son retour à Brest est programmé le 22 juin, soit après 98 jours de mission (57 jours sur zone hors transit). Il s'agira de la mission ZMAtO 2015.

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"Alliances et mésalliances", fiche de lecture

EGEABLOG - jeu, 19/03/2015 - 22:01

Th. Lamidel, auteur du blog "Le fauteuil de Colbert", blog de stratégie navale (et membre d'EchoRadar), vient de publier une fiche de lecture d’Alliances et mésalliances dans le cyberespace. Utile car décrivant bien l'articulation du livre, elle ouvre sur une question finale intéressante, posée par un stratégiste naval qui s'intéresse aux "Global commons" ou "espaces d'intérêt commun". L'analogie du cyberespace comme "océan" tient-elle vraiment ? Je la reproduis ci-dessous.

C'est avec un grand plaisir que j'ai pu lire le dernier ouvrage d'Olivier Kempf - Alliances et mésalliances dans le Cyberespace (2014, Economica) pour plusieurs raisons.

La première est que ce nouvel opus s'inscrit dans une continuité. L'auteur est directeur de la collection cyberstratégie aux éditions Economica. Qui plus est, entre la deuxième édition de son Introduction à la Cyberstratégie (2015, Economica - avec, notamment, un ajout sur la question de la géographie politique, la géopolitique et la géostratégie dans le cyberespace) et sa participation comme co-auteur au livre de Quentin Michaud (Edward Snowden - Une rupture stratégique, 2014, Economica). Ou encore, avec sa participation aux ouvrages collectifs dont il assurait la direction (Le Cyberespace - Nouveau domaine de la pensée stratégique (2013, Economica) et Penser les réseaux - Une approche stratégique (2014, L'Harmattan). Alors, nous ne pouvons qu'espérer à l'avenir un travail de systématisation de toutes ces approches exploratoires qui se complètent par de nombreux articles dans plusieurs revues (la Revue Défense nationale, Hérodote, etc.).

Deuxièmement, si l'objet central du livre se construit autour de la question des alliances dans le cyberespace, il s'accompagne d'une capacité à englober la question. Bien des annexes au propos central offrent autant de réflexions pour autant de milieux différents du cinquième.

Plongeons dans le cœur du sujet. Une des parties qui pourra grandement intéresser le lecteur est la théorie des alliances (II-Théorie des alliances). Source d'inspiration pour tous les milieux, ce qui en fait son grand intérêt. Nous pouvons en retenir, entre autres exemples, que les alliances se fondent pour partie sur un rapport de forces entre partenaires. Aussi, les alliances observées depuis les premières années du XXe siècle (début de la mondialisation selon une approche stratégique pour l'auteur) peuvent devenir permanente (à l'instar de l'OTAN, du défunt Pacte de Varsovie ou la question du réseau Echelon et ses évolutions). Mais elles peuvent encore et toujours être des alliances de circonstances.

Les première (I. Complexité stratégique et cyberconflictualité) et troisième parties (III. Conditions stratégiques du cyberespace) se complètent à merveille. Elles permettent d'entrer dans la seconde moitié du sujet : la conflictualité dans le cyberespace. Cette troisième partie est une trop brève synthèse d'Introduction à la Cyberstratégie. Nous ne pouvons qu'inviter le lecteur à s'y reporter. Tout comme la lecture d'Attention : Cyber - Vers le combat cyberélectronique de A. Bonnemaison et St. Dossé permettra d'appréhender les angles tactiques et opératifs dans le cyberespace.

La quatrième partie (IV. Le difficile calcul stratégique dans le cyberespace) aborde les conditions de l'action stratégique dans sphère cyber. L'opacité permise par ce milieu, notamment par l'existence du tiers, permet le retour à l'offensive stratégique. "Il n'y a plus de régime suffisamment totalisant pour forcer à la schématisation de l'ami et de l'ennemi." (p. 60). Nous pourrions oser la comparaison avec les XVIIe et XVIIIe siècle quand la chambre noire espionnait toute l'Europe depuis la France. Plus en phase avec notre temps, nous retrouvons là une description des causes et conséquences faisant, selon l'auteur, que les faiblesses se partagent, non les forces.

Ces prérequis stimulants passés, le lecteur s'avance, bien armé, pour la lecture des parties consacrées aux alliances et mésalliances dans le cyberespace. Les parties V à XI tentent d'embrasser la question. Nous passons alors en revue les objectifs de l'alliance dans le cinquième milieu (V), les cas de l'Alliance Atlantique (VI) et de l'Union européenne (VII). Surtout, l'auteur explique les raisons du peu de succès des alliances multilatérales (VIII). Ce qui montre bien toute la pertinence des réflexions sur le pourquoi du comment l'action stratégique dans le cyberespace demeure l'apanage d'une poignée d’États et ne se partage pas, ou très difficilement.

Aussi, nous apprécions le traitement de l'évolution du réseau Echelon au programme PRISM. Un passage qui mériterait un développement tout entier (voir à ce sujet les réflexions de Bonnemaison et Dossé qualifiant cette alliance de traité de Tordessillas dans le cyberespace).

Les parties IX et X invitent à une nouvelle marche en avant grâce à une description systématique des alliances étatiques bilatérales (IX) et des alliances composites (X). L'auteur le souligne : si nous avons peu d'exemples d'alliances multilatérales, nous avons par contre de nombreuses alliances étatiques bilatérales supposées. En effet, les deux acteurs s'entendent pour tenir secrète leur coopération affirme l'auteur. Ce qui renvoie à la question de la diplomatie secrète rejetée avec force lors de la négociation du traité de Versailles (1919) par la diplomatie américaine. Et offre une nouvelle prise à la comparaison avec les autres actions clandestines ou spéciales, dont les opérations sous-marines.

La partie X appréhende les alliances composites dont surtout les actions réciproques entre États et entreprises. Quelque part, nous touchons là aux rouages les plus sensibles de l’État. L'auteur rappelait avec pertinence en première partie que la défense est la première mission de l’État. L'avant dernière partie du livre se propose d'aborder le refus d'alliance. Surtout, ce qui retient mon attention est la question de l'alliance universelle. Le lecteur est invité à partager les réflexions de l'auteur sur la question d'une alliance universelle. Nous n'avons pas, encore, de volonté interétatiques fortes de réguler le cyberespace comme ont pu l'être les mers et océans avec la convention de 1982.

La toute dernière partie de l'ouvrage - "De la souveraineté dans le cyberespace" - semble être la conséquence logique de toute la thèse avancée. Les réflexions portent loin, grâce à toutes les fondations précédentes, sur la capacité, ou non, d'un État à être finalement indépendant des États-Unis dans le cyberespace. Là, nous touchons à un point sensible entre ce qu'est le cyberespace et ce qui le distingue d'autres espaces. En particulier, nous aurions peut-être une rupture avec l'analogie maritime, souvent usitée pour aborder le cyberespace.

Th. Lamidel

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