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Comment General Motors veut empêcher Peugeot et Renault de revenir en Iran.

C'est pas secret... Blog - Fri, 17/07/2015 - 18:39
La levée de l’embargo ravive l’appétit des constructeurs français. Ce qui déplaît fort aux Américains qui font tout pour leur mettre des bâtons dans les roues."Wait and see". Egale prudence chez Peugeot Citroën et Renault, qui brûlent de retrouver leurs positions perdues en Iran, où ils fournissaient, jusqu’en 2011, 40% du marché automobile. Les consommateurs veulent des voitures modernes. "Treizième producteur automobile en 2011, l’Iran a un potentiel considérable qui est sous-exploité, rappelle Patrick Blain, président de l’Organisation internationale des constructeurs automobiles. Les partenariats sont en place, il n’y a pas de raison de ne pas revenir, dès 2014, au chiffre de production 2011 d’1,6 million de véhicules et atteindre à terme les 2 millions."
Normalement, tout devrait rouler pour les Français, après la levée partielle de l’embargo, en contrepartie de l’accord conclu le 24 novembre à Genève avec le groupe des six (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Allemagne) qui limite les activités nucléaires de Téhéran. Mohammad Reza Nematzadeh, ministre de l’Industrie, a même souhaité "plus de coopération avec les compagnies étrangères", citant Peugeot et Renault, qui ont "une longue expérience de coopération avec l’Iran".
Mais tout n’est pas si simple: les Français font face à une forte offensive diplomatique américaine pour les sortir du jeu. S’il y a bien un pays où leur présence irrite au plus haut point les Etats-Unis, c’est l’Iran, longtemps leur chasse gardée : ils n’ont jamais accepté de se faire supplanter, après la révolution islamique, par des Français alors qualifiés "d’opportunistes". Ils n’ont pas oublié, non plus, que le partenariat entre Peugeot et Iran Khodro, qui a permis à la marque française de couvrir près de 30 % du marché, est un legs américain, trouvé dans la corbeille du rachat de Chrysler Europe, en 1978.

Dans le collimateur des AméricainsC’est donc contraints et forcés par les Américains que les deux Français se sont retirés. Peugeot, dès mars 2012, au moment où le groupe passait un accord avec General Motors (GM), qui prenait 7 % de son capital. Une condition posée par GM, acceptée par le patron de Peugeot Citroën, Philippe Varin. D’un coup, le français a perdu 458 000 voitures, des milliers d’emplois et des centaines de millions d’euros de résultat. Avec des 206 et des 405 livrées en pièces détachées à partir du centre de Vesoul, l’Iran était le deuxième marché de Peugeot, après la France.

Le gâchis est considérable, au moment où l’on apprend que GM, sans doute peu confiant dans le redressement de PSA et en tous cas peu désireux de cohabiter au capital avec le chinois Dongfeng, annonce la revente de sa participation de 7%, ave une moins-value. Au point que certains se demandent s’il n’y aurait pas eu manipulation.

La détermination des Américains a été totale. Renault, lui, est parti un an plus tard, après que Carlos Ghosn eut été menacé de sanctions sur Nissan aux Etats-Unis. Alors qu’il vendait, en 2012, 100.000 voitures (Mégane, Logan), le groupe a provisionné 512 millions d’euros pour cette perte.

Fabius manipulé par Kerry ?

Aujourd’hui, les Américains négocient leur retour. General Motors a même pris langue avec Iran Khodro et tente de débaucher des correspondants de Peugeot et de Renault. Ils s’appuient sur la position dure de la France lors des dernières négociations. "Vous allez la payer cher, a confié un haut dignitaire du régime à un grand patron français. Nous allons écarter vos entreprises au profit des américaines et des asiatiques." Le propos est relayé en France: "Poussé à l’intransigeance, Laurent Fabius s’est fait manipuler par John Kerry", affirme-t-on dans l’entourage de Nicolas Sarkozy.

Mais on entend aussi, en Iran comme en France, une autre musique: "Les Iraniens n’ont pas oublié qu’on les a aidés quand les Américains voulaient les étrangler, ni que Total, par exemple, a été la seule compagnie pétrolière qui a osé braver la loi d’Amato, qui sanctionne les entreprises commerçant avec l’Iran, note un spécialiste pétrolier. Je sais que les Iraniens ont placé Total, Shell, Eni et BP en tête de liste pour la reprise des contrats, devant les compagnies américaines." Face à ces signaux contradictoires, Peugeot et Renault ne peuvent qu’attendre et voir venir. Source.
Categories: Défense

Le 90e séminaire « IHEDN-Jeunes »

IHEDN - Fri, 17/07/2015 - 18:27

Du 6 au 11 juillet s’est déroulé le 90e séminaire IHEDN-Jeunes au CREPS de Châtenay-Malabry ...

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Donbass and Chechnya: Incomparable comparison

Pravda.ru / Russia - Fri, 17/07/2015 - 17:50
This comparison is incorrect. Firstly, one needs to understand that in the Donbass, it was common people, who took weapons in their hands. They organized themselves and started fighting to exclude their own mass extermination - genocide - that the Ukrainian government was going to conduct in the east of the country
Categories: Russia & CIS

Megállapodtak a 7 milliárdos görög hitel folyósításáról

Bruxinfo - Fri, 17/07/2015 - 17:48
Megszületett a döntés péntek délután a Görögországnak az európai pénzügyi stabilitási mechanizmus felhasználásával három hónapos időtartamra szóló 7,16 milliárd euró rövid lejáratú kölcsön nyújtásáról. Közben a Bundestag és más nemzeti parlamentek is áldásukat adták a tárgyalások megkezdésére Athénnel egy harmadik görög pénzügyi mentőcsomagról, és az intézmények már meg is kapták a mandátumot a program kitárgyalására.

L’essor de la marine vietnamienne

MARTOLOD (Blog d'information marine) - Fri, 17/07/2015 - 17:27
Le Vietnam suit le cheminement classique d’un pays émergent qui souhaite se munir de moyens militaires en adéquation avec ses ressources financières croissantes.

Avec une croissance économique stabilisée autour de 5 %, le Vietnam, comme tout pays émergent, cherche à consolider sa position stratégique en se dotant de moyens militaires en adéquation avec ses ressources financières. La situation géopolitique régionale – notamment les rivalités dans les îles Spratleys – tend à favoriser le développement des forces navales. La marine vietnamienne se développe et cherche à prendre une nouvelle place sur l’échiquier du Sud-Est asiatique.

Brèves marine…

Categories: Défense

Armée : les «blessures psychiques» sont de mieux en mieux prises en charge

Blog Secret Défense - Fri, 17/07/2015 - 17:11
Près de 1500 militaires français en activité sont suivis pour des «troubles psychiques post-traumatiques» liés à leur participation aux récents conflits. Un phénomène, longtemps négligé, qui mobilise le Service de santé des armées
Categories: Défense

Armée : les «blessures psychiques» sont de mieux en mieux prises en charge

Blog Secret Défense - Fri, 17/07/2015 - 17:11
Près de 1500 militaires français en activité sont suivis pour des «troubles psychiques post-traumatiques» liés à leur participation aux récents conflits. Un phénomène, longtemps négligé, qui mobilise le Service de santé des armées
Categories: Défense

Le 27e BCA vole au secours d’un blessé

Une patrouille du 27e bataillon de chasseurs alpins a secouru un blessé victime d’un accident de la route, à Lyon, le 28 juin 2015.
Categories: Défense

L’artillerie dans les guerres de contre-insurrection

Dans cet ouvrage, le général Benoit Royal démontre l’importance et l’efficacité de l’artillerie dans les guerres de contre-insurrection.
Categories: Défense

Le CDT Christophe brille à l’Ironman de Francfort

Le chef de bataillon Christophe, major de garnison de la place de Metz, a brillamment représenté la Défense au championnat d’Europe Ironman qui s’est déroulé le dimanche 5 juillet 2015 à Francfort.
Categories: Défense

Parution de Trahison sanglante en Afghanistan d’Audrey Ferraro

Pour son troisième ouvrage, la réserviste du CRR-Fr et ancienne d'active Audrey Ferraro a choisi de rendre hommage aux victimes du massacre des militaires français survenu le 20 janvier 2012 sur la base opérationnelle de Gwan en Kapisa, Afghanistan.
Categories: Défense

Europe et crise des migrants

L`Express / Politique - Fri, 17/07/2015 - 15:47
La crise de l'Aquarius ravive la question liées à l'accueil des migrants en Europe alors que plusieurs pays ont porté au pouvoir des personnalités politiques d'extrême droite : Viktor Orban en Hongrie, Matteo Salvini en Italie. A l'opposé, Angela Merkel est mise en difficulté en Allemagne par ses alliés qui durcissent leur position sur les flux migratoires. Les chefs d'Etat des principaux pays de l'Union européenne tentent d'établir une base commune dans leurs positions.
Categories: France

La population de l'Union européenne

Toute l'Europe - Fri, 17/07/2015 - 15:29
Au 1er janvier 2015, la population de l'Union européenne à 28 comptait 508 millions d'habitants selon Eurostat. Avec un taux de croissance annuel de +2,6 pour 1 000 habitants, soit 0,2 million de personnes supplémentaires par rapport au 1er janvier 2014, l'UE a doublé son accroissement naturel par rapport à 2013.
Categories: Union européenne

Szakartvelo. Földrészhatár. Első poszt.

GasparusMagnus Blog - Fri, 17/07/2015 - 15:20

Damardzsoba, azaz jónapot! Grúziáról írok, csak döcögős, kavarognak a mondatok a fejben.

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Categories: Oroszország és FÁK

Raktár logisztikai irányítását fejlesztette a Waberer’s-Szemerey

EU pályázat blog - Fri, 17/07/2015 - 15:13

A Gazdaságfejlesztési Operatív Program „Piacorientált kutatás-fejlesztési tevékenység támogatása” című konstrukciója keretében több mint 182,25 millió forint uniós támogatást nyert el a Waberer's-Szemerey Logisztika Kft. A vállalat a 251 millió forint összköltségű projektje során adaptív raktár logisztikai operatív szintű folyamatirányítási és döntéstámogatási rendszert fejlesztett.

A projekt során a Társaság egy, a logisztikai piacon általánosan alkalmazható szoftver szimulációs alapú erőforrás tervező szoftver eszköz prototípusát fejlesztette ki. A szimulációba integrált optimalizáló eljárások segítségével, a szimuláció célja a felhasználó szervezet rendelkezésére álló emberi erőforrások és gépek kihasználásának maximalizálása, mindeközben az egyes erőforrások által végrehajtott munkafolyamatok (workflow) futási idejének a minimalizálása.

Automatikusan elvégezhető egy műszak tervezése a logisztikai egységben, mely időről időre egyrészt az automatikusan begyűjtött státusz állapotok, illetve a manuálisan megadott adatok (havária, gépleállás, stb.) alapján újratervezheti az adott műszakot és módosíthatja a következő műszak konkrét feladatait, illetve a feladathoz rendelt erőforrásokat is.

A fejlesztés keretében a Waberer’s-Szemerey Logisztika Kft. innovatív megoldások segítségével képessé vált az információ technológiai eszközökkel történő döntéstámogatást operatív szintre levinni, és ezzel együtt az algoritmizálható folyamatok esetében az operatív szintű döntéseket támogatni.

A GOP-1.1.1-11 „Piacorientált kutatás-fejlesztési tevékenység támogatása” elnevezésű pályázati kiírásán 182 252 000 forintos támogatást elnyert, 251 millió forint összköltségvetésű fejlesztés 2014. február 1-én indult és 2015. június 30-án zárult.


Categories: Pályázatok

Un champion du monde de lutte à Cazaux

Lors des championnats du monde de lutte pour les militaires, pompiers et policiers, qui ont eu lieu à Washington à la fin du mois de juin, le caporal Illiès a été sacré vainqueur en lutte gréco-romaine. Retour sur une belle victoire. 
Categories: Défense

Saintes : dissolution du centre de formation élémentaire (CFME)

Vendredi 10 juillet 2015, une cérémonie de dissolution du centre de formation militaire élémentaire (CFME) s’est déroulée à l’occasion de la dernière présentation au drapeau de la promotion 2015-03 à l’école d’enseignement technique de l’armée de l’air (EETAA) de Saintes.
Categories: Défense

Nikolas Bloudanis: «l'Etranger tient davantage à la Grèce que ses dirigeants»

Coulisses de Bruxelles - Fri, 17/07/2015 - 14:35

Nikolas Bloudanis, Grec né à Patmos, historien et romancier, m’a fait parvenir ce texte pour que je le publie sur mon blog, ce que je fais volontiers. Une critique virulente de Syriza, mais aussi des gouvernements qui l’ont précédé.

par Nikolas Bloudanis

Être Grec pouvait être aussi source de fierté. Elle ne l’est plus par les temps qui courent pour les personnes sensées de ce pays. Rien de nouveau dans les mœurs politiques depuis le XIXe siècle: face aux difficultés, on fait appel au nationalisme et au conservatisme des clientèles électorales qui tiennent envers et contre tout à garder leurs petits privilèges. Lors du référendum du dimanche 5 juillet, le gouvernement «SYRIZA - ANEL», épaulé par les néonazis d’Aube Dorée, n’a pas failli à la tradition et a récolté 61% de votes en sa faveur. Une semaine plus tard, il entérine un accord exactement contraire aux positions qu’il défendait lors du référendum.

Le pari absurde de Tsipras.

Alexis Tsipras, le Premier ministre grec, pensait avoir gagné un pari en remportant un plébiscite qu’on peut qualifier de «bonapartiste» (une semaine pour un référendum de cette importance est hors-norme, les questions posées étaient dépassées, incompréhensibles et multiples). À la «Grèce profonde» dans ce qu’elle a de plus négatif, au nationalisme, au gauchisme d’une partie de SYRIZA, aux néonazis, se sont ajoutés ceux et celles qui considéraient n’avoir «rien à perdre»: les victimes en détresse des mesures d’austérité, mais aussi de leur application parfois maladroite par le précédent gouvernement. Ces dernières sont les seules dont on peut respecter le «non». Votes surréalistes en fait, car portant sur une question inexistante dans la mesure où les textes soumis au vote (soit les propositions des créanciers du 25 juin), avaient été remplacés par celles du 26 juin sensiblement plus favorables.

Une semaine plus tard, confronté à de dures négociations, Alexis Tsipras mesure qu’on ne peut mentir simultanément à tout le monde. Au peuple grec, tout d’abord, à qui il avait promis «la fin de l’austérité et le retour à la dignité nationale». Depuis janvier, son gouvernement a entraîné le pays dans une succession de marchandages ratés avec les créanciers. Aux partenaires européens, ensuite, qu’il a menés en bateau pendant 5 mois au prix d’une perte de crédibilité totale de la Grèce. En fait de pari gagné, le référendum n’a été qu’une farce, une dernière gaudriole de politiciens adolescents : un accord ne pouvait être que plus difficile pour la Grèce, ses partenaires ne pouvant qu’exiger des mesures plus dures que celles contenues dans le projet du 26 juin.

Ce gouvernement a joué les apprentis sorciers : on ne peut que le soupçonner d’avoir eu l’intention inavouée de larguer les amarres européennes. L’opinion grecque y étant très largement opposée, il a fallu la convaincre à petits pas que c’est la «méchante Europe» qui chasse la Grèce et non la Grèce qui veut quitter l’Union. On peut deviner en filigrane cette intention dans la rhétorique que Tsipras et ses ministres ont développée tout au long de la crise. Le «Grexit» est surtout le but avoué de la frange extrémiste de SYRIZA, menée par Zoé Konstantopoulos, présidente de la Vouli, qui semble rêver de l’instauration d’un régime autoritaire. Les relations et rapports de force entre les deux personnages restent toutefois une inconnue.

Quelques rappels historiques.

Après la faillite de 1893, le gouvernement a d’abord refusé les conditions des créanciers et s’est lancé dans une politique nationaliste sourde et aveugle qui a abouti à une guerre perdue contre l’Empire ottoman, à l’issue de laquelle la Grèce n’a même pas été admise aux pourparlers de paix et a dû «remettre son sort à la magnanimité des grandes puissances». Par la suite, le pays a été placé sous une tutelle économique totale de ses créanciers.

En 1920, la Grèce qui faisait partie des vainqueurs de la 1re Guerre mondiale a reçu l’administration de territoires situés sur les rivages d’Asie Mineure et en partie peuplés de communautés helléniques, notamment Smyrne et sa région. Elefthérios Vénizelos, rénovateur de l’État fut accusé d’être l’«agent des puissances» et a perdu les élections qui ont suivi. Les conservateurs, revenus au pouvoir, ont poursuivi contre l’avis des puissances alliées, une guerre désastreuse contre la Turquie,à l’issue de laquelle, en 1922, plus d’un million de Grecs (soit entre 20 et 25% de la population totale de la Grèce) ont été déracinés et dû vivre dans un dénuement extrême en Grèce.

À l’issue de la faillite de 1932, les dissensions politiques entraînent une cascade de coups d’État, un début de guerre civile, puis une dictature qui durera jusqu’à la guerre. Durant la Seconde Guerre mondiale et l’occupation, la Grèce, dont les structures sociales étaient extrêmement fragilisées, a connu une famine qui va coûter la vie à près de 300.000 civils, phénomène unique en Europe. En 1946-1947, la gauche grecque, comptant sur «la solidarité des peuples», déclenche, contre l’avis du Kominform et de Staline lui-même, une guerre civile qui fera plus de 60.000 morts et aboutira, vingt ans plus tard, à la dictature des colonels.

Inutile de rappeler les événements entre 2010 et ce dimanche 5 juillet 2015, on peut en trouver la relation sur ce blog et ailleurs. Contentons-nous de dire que, durant les époques évoquées ci-dessus la Grèce a aussi été l’instrument de puissances impérialistes peu scrupuleuses, ce qui a servi de paravent partiel à l’insignifiance de ses dirigeants de tous bords. Aujourd’hui elle est (encore) membre d’une Confédération d’États à laquelle elle a librement adhéré. Au surplus, l’Union s’est montrée extrêmement (peut-être même trop) généreuse et solidaire de l’État grec depuis son adhésion. Les immenses transferts financiers (jusqu’à 4 % de son PIB chaque année) dont a bénéficié le pays depuis 1980 auraient pu lui permettre de forger une économie moderne, solide et, au bout du compte réellement sociale. Au lieu de cela, on peut dire sans exagérer que la Grèce n’a pratiquement fait, durant 35 ans, que gaspiller l’argent reçu, considérant l’Europe (et les marchés qui lui inconsidérément prêté) comme une vache à traire ou un organisme de charité.

«L’étranger» tient davantage à la Grèce que ses dirigeants

Y a-t-il une tendance suicidaire récurrente chez les Grecs, en particulier dans leur façon de se saisir des problèmes surtout lorsqu’ils sont graves ? La réponse est certes complexe, mais relève principalement de la psychologie collective déterminée, pour le cas de la Grèce, par l’éducation. Cette dernière, ainsi que les représentations sur la «place» du pays, relève en bonne partie de la pure mythologie nationaliste. Il en a été ainsi ailleurs, notamment en Europe occidentale. Mais cette dernière, en particulier depuis les années 1970, a évolué. L’Allemagne, la France, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande ou le Portugal se sont posé des questions. Pas la Grèce. Il suffit d’ouvrir ses manuels scolaires ou de parler avec une majorité des enseignants pour trouver les sources de ce nationalisme et de ce chauvinisme systématiquement inculqués depuis l’enfance. Il est urgent que le pays commence à songer à évoluer.

Indécisions, ambiguïtés puis raidissement absurde côté grec, manque de confiance des partenaires européens. L’accord auquel la Grèce et ses créanciers sont parvenus aujourd’hui sera douloureux pour le pays. Défendant samedi cette perspective devant son Parlement, Tsipras a enfin reconnu qu’il n’y avait pas d’alternative et qu’il faut choisir «le moindre mal». Mieux vaut tard que jamais, la Grèce semble vouloir rester européenne, mais son gouvernement le lui fait payer cher. Encore faudra-t-il respecter les engagements pris, surtout du côté grec, mais aussi européen.

L’absence d’un «pôle opposé», sur lequel les extrêmes auraient pu s’appuyer, semble heureusement avoir exclu l’éventualité d’un abandon de l’Europe dont les conséquences auraient été catastrophiques. Poutine, pour autant qu’il constitue un pôle (en aucun cas comparable avec l’URSS de la Guerre froide), n’a pas du tout envie de se charger du «canard boiteux» grec, fût-il un atout stratégique. Et à propos de stratégie, relevons la déclaration du mercredi 8 juillet de Jack Lew, secrétaire au Trésor américain : «Un éventuel effondrement de la Grèce serait une faute géopolitique».

Finalement, ce sont les partenaires de la Grèce, grâce au sérieux coup de main de la France et de la Commission, qui ont décidé de donner une ultime chance à la Grèce de se transformer en un Etat moderne et de se doter d’une économie fonctionnelle. «L’étranger» semble tenir davantage à ce pays que ses dirigeants de tous bords.

Categories: Union européenne

Le Grexit temporaire, cet attrape gogo

Coulisses de Bruxelles - Fri, 17/07/2015 - 14:11

Wolfgang Schäuble, le ministre des finances allemand, veut la peau de la Grèce. Mais pour faire passer la pilule tant auprès des Grecs que des marchés, l’homme de fer de Berlin propose à la fois une restructuration de la dette (qu’il refusait jusque-là) et que la sortie soit seulement temporaire : au bout de cinq ans, la Grèce serait réadmise dans l’euro. Une illusion ou un mensonge, c’est selon : la sortie du pays serait définitive.

Que la sortie soit « temporaire » ou non, elle implique de toute façon un retour à la drachme. Comme les liens avec la Banque centrale européenne seraient immédiatement coupés, le manque de liquidités conduira les banques grecques à l’effondrement : le gouvernement sera donc contraint de les nationaliser (cela ne lui coûtera qu’une drachme symbolique...) afin d’éviter leur disparition. Pour les recapitaliser, faute d’argent européen, il devra saisir en partie les comptes bancaires encore détenus sur place par les Grecs.

Dans le même mouvement, Athènes mettra fin à l’indépendance de la Banque centrale grecque afin de piloter l’émission de la nouvelle drachme, ce qui sera l’affaire d’un mois, deux maximum, sans doute au taux de une drachme=un euro. L’euro sera alors une monnaie sans cours légal dans le pays.

Mais la valeur de la drachme s’effondrerait rapidement sur le marché. Pour rappel, le peso argentin a perdu 80 % de sa valeur face au dollar en un an lors de la rupture du lien qui l’unissait au billet vert en 2001. En clair, le pouvoir d’achat des Grecs suivrait le même chemin, la balance commerciale grecque étant gravement déséquilibrée (Athènes importe son énergie, mais aussi des produits agricoles et bien sûr les produits manufacturés). L’inflation atteindra rapidement des sommets. Ce sera l’euthanasie des épargnants, mais aussi celle des petites gens qui n’ont pas planqué des euros sous leur matelas ou à l’étranger. Afin de défendre la valeur de sa monnaie et de juguler l’inflation, le gouvernement sera tenté d’augmenter les taux d’intérêt, ce qui étranglera davantage une économie déjà exsangue.

La bonne nouvelle est que la Grèce sera soulagée d’une partie du fardeau de la dette, Berlin offrant de la restructurer. Ce qui permettra ainsi au pays de se financer à nouveau sur les marchés. Mais à quels taux ? Quel investisseur sera prêt à prendre des risques dans un tel chaos ? En clair, soit la Grèce se contente de ce qu’elle gagne, soit elle enrichit les marchés... jusqu’à la prochaine faillite.

Le pire est que la drachme ne permettra que d’acheter des produits locaux et encore. A la différence de l’Argentine, la Grèce change de monnaie alors que son économie est totalement « euroïsée ». Et elle le restera : les entreprises, qui devront payer les importations non pas en drachmes dévaluées, mais en euros ou en dollars, exigeront d’être payées en euros. Or, les Grecs en ont énormément en leur possession. En clair, la vraie monnaie du pays restera l’euro. C’est le vieux principe de « la bonne monnaie chasse la mauvaise »...

L’économie informelle, qui représente déjà sans doute plus de la moitié du PIB grec, explosera (l’euro n’ayant pas cours légal, les transactions se feront sous la table), ce qui privera l’Etat grec de recettes fiscales. Le gouvernement devra prendre des mesures brutales de contrôle et de surveillance de l’économie et de la société, sinon la Grèce deviendra vite un « fail State », ce qui est autre chose qu’un Etat dysfonctionnel. Bref, il faudra plus de cinq ans au pays pour espérer se redresser après un tel choc. Les critères de Maastricht lui resteront pour longtemps inaccessibles (taux d’intérêt, inflation, déficit, dette, indépendance de la Banque centrale) et il faudra encore plus longtemps pour que ses partenaires la réadmette (à l’unanimité) dans une zone euro qui, si elle survit, aura frôlé la catastrophe à cause d’elle. Athènes, si elle sort, ne pourra pas lancer : « I’ll be back ».

N.B.: article (version longue) paru dans Libération du 13 juillet

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