Par R. N.
Les partis politiques ont été unanimes, à travers leurs communiqués rendus publics hier, à considérer que c’est la mobilisation populaire qui a rendu possible la démission de Bouteflika.Pour le PT, la démission de Bouteflika est la conséquence de la mobilisation des «dizaines de millions» d’Algériens, depuis le 22 février 2019, «contre le 5ème mandat puis contre la prolongation du 4ème mandat». «Par conséquent, si la démission du président de la République satisfait en partie les aspirations de la majorité, elle ne saurait à elle seule constituer l’issue positive conforme à la volonté de la majorité qui veut exercer sa pleine souveraineté sans tuteurs, ni représentants de fait quels que soient leurs qualités ou postes de responsabilité. Et tout responsable qui a participé activement à la répression des libertés démocratiques, doit partir. C’est la condition pour une véritable refondation politique, institutionnelle nationale consacrant la souveraineté du peuple», ajoute le communiqué du PT.
Pour le Parti des Travailleurs, «attribuer, comme le font certains médias, partis politiques et autres activistes, dans un matraquage insupportable, la démission du président de la République à l’incursion brutale de l’Etat-major de l’ANP dans la décision politique (…) participe d’un mépris total et violent à l’égard de la mobilisation de dizaines de millions d’Algériennes et d’Algériens qui ne sauraient permettre que leur soit dénié une fois de plus, le droit de décider de leur sort».
Le communiqué du PT met en garde contre «toute tentative d’où qu’elle vienne, visant à entraver, stopper le mouvement révolutionnaire et rappelle que c’est le système en place qui met en péril le peuple algérien et la nation algérienne et que la confiscation de la volonté du peuple fut-elle l’émanation de l’ANP est porteuse de dangers intérieurs et extérieurs pour le pays, car contraire à la démocratie et pouvant servir d’alibi pour les ingérences extérieures».
Pour Ali Benflis, «la démission du président de la République représente l’épilogue affligeant de deux décennies d’un immense gâchis». Dans un communiqué, le président de Talaie El Hourriyet estime que ce sont «nos concitoyennes et nos concitoyens qui ont été les artisans d’une révolution populaire pacifique» qui a permis «cette victoire». «En cette même occasion, mes pensées vont aussi à l’Armée Nationale Populaire qui, au moment de la difficile épreuve que vit notre pays, s’est positionnée dans le camp du peuple», ajoute Ali Benflis qui qualifie la position de l’ANP de «choix naturel» et «un autre témoignage puissant de sa nature authentiquement populaire, nationale et républicaine».
«Si le peuple lui-même a été l’artisan de sa révolution démocratique, l’Armée Nationale Populaire a aidé à l’aboutissement apaisé, serein et pacifique de sa toute première phase», dit-il, ajoutant qu’il s’agit maintenant de «désamorcer» les «bombes à retardement que l’ancien régime et ses alliés extra-constitutionnels se sont ingéniés à multiplier». «Il y a la présidence de l’Etat qui devra revenir à une ou des personnalités irrécusables. Il y a un gouvernement discrédité et désavoué avant même sa formation qu’il importe de recomposer. Il y a un Conseil constitutionnel dont la présidence a pris fait et cause pour l’ancien régime et dont il faudra traiter le cas de manière compatible avec toutes les exigences d’une bonne tenue de la prochaine échéance présidentielle. Il y a enfin, la préparation, l’organisation et le contrôle de cette échéance qu’il faudra soumettre à des mécanismes acceptables pour tous».
Continuer la mobilisation
Pour le RCD, «l’abdication annoncée du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika est la première grande victoire de la mobilisation populaire» qui prévient «contre toute tentation totalitaire future», et «acte que le combat pacifique et déterminé est la seule voie pour recouvrer la dignité et la souveraineté pleine et entière sur notre destin».
«C’est la mobilisation populaire et pacifique qui a fait capoter les feuilles de route successives agréées pourtant par le système dans tous ses démembrements», écrit le RCD qui estime que «les citoyens mobilisés dans la rue, chaque vendredi et dans leurs différentes corporations, tous les jours de la semaine, sont les seuls à garantir une véritable transition de rupture avec le système politique, ses symboles, ses pratiques et ses figures. C’est la revendication citoyenne à travers l’ensemble du pays».
Sur sa page Facebook, Abderrezak Makri, président du MSP, estime que le plus important «c’est que l’ère Bouteflika soit terminée». Pour lui, «les images diffusées par la télévision algérienne montrant le président Bouteflika remettre sa démission au président du Conseil constitutionnel en présence du président du conseil de la nation, montrent qu’il était responsable des actes qui lui ont été attribués et qu’il est celui qui a résisté et a agi sous le sceau de la présidence et qu’il est responsable de tous les événements survenus avant sa résignation». Et d’ajouter : «Le président Bouteflika, son frère, son gang et tous ceux qui l’ont soutenu sont responsables de la situation désastreuse de l’Algérie. Réformer ce qu’ils ont corrompu n’est pas facile, mais la principale étape consiste à empêcher l’Algérie de produire un autre gang».
Par ailleurs, le Collectif de la dynamique de la société civile pour une sortie de crise pacifique, né après le 22 février, affirme, dans un communiqué paru hier, son refus «à une transition politique dans le système».
«La démission de Bouteflika est une première victoire arrachée par la mobilisation historique et sans faille du peuple Algérien. Nous prenons acte, mais celle-ci ne suffit pas car elle n’offre aucune garantie. D’autres victoires sont nécessaires», affirme le collectif. Le communiqué craint que «les développements de ces derniers jours et les signaux envoyés par le système avec notamment la nomination du gouvernement Bedoui et la guerre des communiqués entre la présidence et l’état-major de l’armée», ne soient «la poursuite de l’option de la transition clanique au sein même du pouvoir à travers l’application de l’article 102 de la constitution qui ne garantit nullement une transition indépendante du système comme l’exigent les marches du peuple depuis le 22 février».
Quant au RND de Ahmed Ouyahia, il a publié un bref communiqué sur son site web dans lequel il «enregistre avec satisfaction la démission du président Abdelaziz Bouteflika» et «note la position de l’Armée Populaire Nationale qui a contribué à cette solution constitutionnelle».
Le RND «soutient également l’application des articles 7, 8 et 102 de la Constitution afin de résoudre la crise politique du pays en répondant aux demandes de la population de maintenir la stabilité et la sécurité du pays».
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Par Ghania Oukazi
Abdelaziz Bouteflika est désormais cet ex-président de la République qui a été obligé de remettre sa démission sous la pression du chef d’état-major de l’armée.Le 11 octobre 1992, l’Algérie a vécu en direct la destitution d’un chef d’Etat par l’état-major de l’armée. Chadli Bendjedid remettait certes sa démission au président du Conseil constitutionnel mais après un conclave des hauts gradés de l’armée qui avait duré toute une nuit. C’était le coup d’Etat et l’enlisement de l’Algérie dans le gouffre de l’horreur. Le 02 avril 2019, l’histoire se répète, à des séquences près. «Ainsi, nous estimons qu’il n’y a plus lieu de perdre davantage de temps et qu’il faut appliquer immédiatement la solution constitutionnelle proposée, à savoir la mise en application des articles 7, 8 et 102 et entamer le processus garantissant la gestion des affaires de l’Etat dans le cadre de la légitimité constitutionnelle », avait ordonné mardi en fin d’après-midi le vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah qui avait pris le soin de s’entourer de tous les commandants de forces, des chefs des 6 régions militaires, les chefs des deux départements de l’état-major de l’ANP et du secrétaire général du MDN. Ainsi reconstituée après celle incomplète de la semaine d’avant, Gaïd Salah voulait cette image des chefs militaires pour démontrer «( ) une armée aux rangs serrés, prête à s’acquitter de ses missions en toutes circonstances( ), ceci, pour contrecarrer certaines parties qui s’échinent à cibler l’Armée en portant atteinte à sa réputation et la cohésion de ses composantes, afin de réaliser leurs desseins malveillants.»
La décision de faire partir Bouteflika était sans appel. Le président de la République avait été lâché par tous ses appuis civils et militaires. Il l’avait compris en se pliant à l’ordre à peine quelques heures après. Dans la soirée du même jour, il a remis sa lettre de démission au Conseil constitutionnel. Le chef de l’Etat était sûr que son sort a été scellé. « S’il n’avait démissionné, il l’aurait été d’une manière moins humaine voire humiliante », soutiennent des observateurs. Le ton ferme et menaçant de Gaïd ne permettait plus de douter du fait qu’il n’allait lui accorder aucun délai et qu’il allait même agir très vite pour le destituer.
Le retour de Toufik ?
A la même minute, Zeroual rendait publique une lettre par laquelle il faisait part de sa réunion avec le puissant Toufik. Démis de ses fonctions depuis 2015, l’ex-patron du DRS activait ainsi au grand jour «pour régler la crise». Son retour ne fait plus de doute. S’il a décidé de le faire savoir, il a certainement eu recours à des tractations, négociations et autres compromis. C’est la règle du pouvoir. D’autant que dans le même ordre d’idées, le patron de l’ANP voyait ses pouvoirs menacés par des milieux qu’il a qualifiés dans sa lettre d’«entités non constitutionnelles et non habilitées» qui ont fait paraître selon lui «en date du 1er avril un communiqué (qu’ils ont) attribué au président de la République, ayant trait à la prise de décisions importantes concernant la phase de transition.» Il dénoncera à cet effet, l’entêtement, la tergiversation et la sournoiserie de certains individus qui œuvrent à faire perdurer la crise et la rendre plus complexe, avec comme seul souci la préservation de leurs intérêts personnels étroits, en se souciant que peu des intérêts du peuple et de l’avenir du pays.
Bien qu’il a insinué que le communiqué du 1er avril n’avait pas été signé par le président, Gaïd a vite fait de se préserver contre toute éventuelle décision de dernière minute. Le vrai-faux communiqué était pour lui de trop parce qu’il faisait justement état de son limogeage par Bouteflika. Ce dernier avait jusqu’au 28 avril pour remanier l’ordre établi. Ce qui faisait paniquer Gaïd. Il l’avoue clairement, ou presque. « A l’heure qu’il est, elle (l’entité ndlr) s’affaire à contourner ses revendications légitimes (du peuple ndlr) en fomentant des plans douteux, tendant à déstabiliser le pays et l’entraîner dans le piège du vide constitutionnel». Ainsi, avait-il écrit, «nous estimons qu’il n’y plus lieu de perdre davantage de temps et qu’il faut appliquer immédiatement la solution constitutionnelle proposée, à savoir la mise en application des articles 7, 8 et 102 et entamer le processus garantissant la gestion des affaires de l’Etat dans le cadre de la légitimité constitutionnelle».
Devant l’ordre militaire, le président s’exécute de suite et annonce sa démission en précisant que «cette décision procède de mon souci d’éviter que les excès verbaux qui marquent malencontreusement l’actualité ne dégénère en dérapages potentiellement dangereux pour la protection des personnes et des biens qui relèvent des prérogatives essentielles de l’Etat». Décision aussi qu’il a dit avoir pris «en mon âme et conscience» et qu’elle est «destinée à l’apaisement des cœurs et des esprits de mes compatriotes pour leur permettre de projeter ensemble l’Algérie vers l’avenir auxquels ils aspirent légitimement».
Bouteflika présente ses excuses aux Algériens
Prise sous la pression, la démission du président de la République semble même avoir été rédigée dans une précipitation qui n’avait pas permis de corriger des fautes d’orthographe -bien que minimes- contenues dans la version en français.
Il fera savoir par sa lettre que « dans cette perspective, j’ai pris les mesures appropriées, dans l’exercice de mes prérogatives constitutionnelles pour les besoins de la continuité de l’Etat et du fonctionnement normal de ses institutions durant la période de transition devant mener à l’élection du nouveau président de la République ». Mises au pluriel, il ne s’agit pas en évidence de sa seule nomination d’un nouveau gouvernement. A moins que le coup de force militaire aurait tout annulé.
Le chef d’état-major a rapidement tourné le dos à un président qu’il évoquait portant aimablement dans ses innombrables visites dans les casernes du pays. Il n’avait jamais tari d’éloges envers lui. Gaïd a toujours agrémenté ses discours devant les troupes de répétitifs «fakhamatouh» à qui, disait-il toujours (entre autres), «revenait l’exploit du retour de la paix dans le pays par les effets de sa politique de réconciliation nationale».
Dans son intervention du mardi, il l’avait déjà effacé de son paysage immédiat. En notant «les efforts de l’armée au service de sa patrie ( )», il a affirmé que« tout ceci a été possible grâce à la stratégie judicieuse et pertinente adoptée par le Haut Commandement de l’Armée nationale populaire, constamment adaptée en fonction de l’évolution de la situation. Cette stratégie a porté ses fruits par l’instauration des facteurs de sécurité et de stabilité à travers tout le territoire national( ).»
Beaucoup se rappellent encore que Bouteflika a été ramené par les militaires pour, en premier, effacer les effets du fameux «qui tue qui» brandi à l’étranger au temps des massacres de milliers d’innocents dans diverses régions du pays. Le Tribunal pénal international (TPI) allait agir de fait contre ceux qui étaient aux commandes du pays. Des plaintes ont été déposées contre certains d’entre eux à l’étranger. Bouteflika était même venu à leur secours en les faisant rapatrier d’une manière rocambolesque. Il survivra à de nombreuses crises fomentées contre lui. Les événements de Kabylie, Ghardaïa, In Salah se succèdent et se ressemblent dans le « tous contre lui ». Il commandera pendant 20 longues années sans avoir réussi à neutraliser les mauvais esprits de ce pays. Il faut reconnaître qu’il choisira les plus mauvaises méthodes pour le faire.
Bouteflika a décidé hier de ne pas partir sans s’adresser une dernière fois au peuple. Dans une lettre qu’il a rendue publique hier, il fera ce qu’aucun responsable n’a fait avant lui. Il présente ses excuses aux Algériens et affirme avoir été «sincère» dans tout ce qu’il avait entrepris.
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Dans un communiqué diffusé sur FACEBOOK, le syndicat des professionnels de l’audio-visuel, plus précieusement les employés de l’entreprise nationale de télévision « ENTV« , ont dénoncé le manque d’objectivité dans le traitement des informations et ce suite à la lettre lue hier par Amina Nadir, et le reportage sur Boutelika qui a suivi le journal de 20:00h » Nous nous attendions à ce que la parole soit resituée au peuple algérien. Nous espérions que c’était là une occasion de réconcilier notre peuple avec son principal média public. Au lieu de cela, l’honorable média public a été détourné, comme à l’accoutumée. Une lettre intégrale du désormais ex-président de la république fut lue avec une émotion dégagée et qui déroge aux règles élémentaires de notre profession et au minimum de décence face aux événements en cours (…) les Algériens ont du supporter une forme de documentaire, aux allures de propagande électorale. «
M.A.Y
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Dans un communiqué diffusé hier sur FACEBOOK, le ministère de la culture tenait à démentir les rumeurs concernant la démission de la ministre qui a fraîchement rejoint le gouvernement de Bedoui, Meriem Merdaci.
M.A.Y
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La contestation se poursuit, les familles des victimes de terrorisme se rassemblent en ce moment même à la Grande Poste d’Alger pour manifester contre l’oubli des victimes tombées pendant la décennie sanglante.
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par Kharroubi Habib
La démission du président Bouteflika a provoqué des scènes de liesse populaire. Les Algériens ne pouvaient en effet qu’applaudir à son départ qui a été la revendication première ayant cristallisé leur mouvement citoyen. Ils ont légitimité à voir en elle une victoire qui doit plus à leur persévérance à l’exiger qu’au lâchage de Bouteflika par la camarilla politico-militaire sur laquelle il s’est appuyé pour régner pendant 20 ans.Celle-ci n’a basculé en faveur du mouvement populaire qu’au constat que ce dernier étant devenu irrépressible, il lui fallait l’accompagner pour être à même de le canaliser et d’en dévoyer l’objectif. C’est pourquoi si liesse populaire il y a eu à l’annonce de la démission de Bouteflika et de la neutralisation du dernier carré de ses proches et fidèles, elle a été tempérée par la conviction partagée qu’ont les Algériens que leur mouvement citoyen a certes gagné une bataille mais pas la guerre.
En démissionnant Bouteflika a ouvert la voie à un processus transitoire dont les Algériens ont toutes raisons de ne pas en vouloir parce que constitutionnellement sa mise en œuvre et son pilotage vont rester aux mains d’institutions et de personnages dont ils exigent qu’ils en soient écartés parce que symbolisant le système et le régime qu’ils ne veulent plus voir se pérenniser. Ils ont d’autant conscience que cette transition est piégeuse que ceux qui vont la piloter sont loin de s’être convertis au concept de la souveraineté populaire en tant que source de laquelle émane toute forme d’organisation et de gouvernance à donner à la République.
Malgré leur conversion affichée qui leur a fait promettre qu’ils respecteront scrupuleusement les articles constitutionnels 7 et 8 établissant la primauté formelle de cette souveraineté populaire, ils s’ingénieront à la contourner en faisant une application « stricto sensu » de ce dernier article qui dispose qu’il revient aux institutions élues d’exprimer la volonté populaire. Lesquelles institutions existantes sont peuplées de pseudo-élus qui trouveront en l’occurrence le moyen de contrer les revendications citoyennes visant la fin de leur monde. Pour déjouer la contre-révolution que tenteront d’amorcer les pilotes de la transition dans le cadre constitutionnel biaisé, les Algériens doivent rester le peuple debout qu’ils sont devenus faisant l’admiration du monde entier et ne pas redevenir une foule manipulable se contentant des miettes de souveraineté que l’on voudra lui concéder pour en faire l’usage qui lui sera dicté.
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par Yazid Alilat
Les manifestations de joie que des milliers d’Algériens avaient exprimées, mardi soir, dans plusieurs villes du pays, après l’annonce de la démission du Président Bouteflika, devraient se confirmer ce vendredi. L’annonce du départ du président ne sera pas une fin en soi, puisque déjà on annonce et les services de sécurité le prévoient également, des manifestations gigantesques ce vendredi, le septième depuis le début, le 22 février dernier, de la contestation contre le 5ème mandat.Par la suite la révolte citoyenne a changé de fusil d’épaule pour rejeter l’intention du président de prolonger le 4ème mandat et d’aller vers une transition qui mettrait, sous le boisseau, les revendications populaires pour le changement du système. Vendredi 5 avril, sera donc le 7ème que le hirak’ algérien va vivre avec au menu des manifestations et des marches populaires pacifiques, d’abord pour fêter le départ du président, et donc une victoire du peuple contre le pouvoir, ensuite pour maintenir la pression pour la poursuite du changement de régime. Les départs du gouvernement Bedoui, ainsi que celui du président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah seront très, certainement, revendiqués par les manifestants. En effet, la nomination et la composition du nouveau gouvernement ont été rejetées par les Algériens, qui estiment que ce gouvernement est illégitime et n’a aucune crédibilité. Même scénario pour Bensalah.
D’autant que ces deux institutions ont été l’œuvre de Bouteflika, qui a d’abord appelé son Premier ministre qu’il a nommé le 11 mars dernier à constituer un gouvernement « de larges compétences », ensuite à faire émerger Bensalah à la tête, provisoirement du pays, pendant les trois prochains mois en décidant de démissionner. Or, les Algériens, qui ont toujours revendiqué le départ du système et tous ses hommes, y compris les présidents des deux chambres du Parlement, ainsi que le gouvernement, ne vont pas rater l’occasion de sortir en masse ce vendredi 5 avril, pour rappeler une de leurs revendications, qui est « dégagez tous ». Comme il est, également, à prévoir que de nouveaux slogans vont être confectionnés par ces marcheurs algériens, et cette fois-ci, il est prévisible de voir des pancartes ou des banderoles vantant les mérites de l’Armée, tandis que d’autres seront moins magnanimes avec le président démissionnaire. En fait, les Algériens, depuis ce 22 février, ont appris non seulement à donner des couleurs et des sentiments à leurs revendications, mais ont pris surtout goût à ces rassemblements populaires jamais enregistrés depuis l’indépendance du pays. C’est comme si tous les Algériens, hommes et femmes, jeunes et vieux, veulent réinvestir la politique, qu’ils ont trop longtemps délaissée, pour se la rapproprier de nouveau, en exigeant, à travers des marches impressionnantes de par le nombre des participants, que les responsables de la banqueroute économique et politique du pays partent. Et, si possible, en « passant à la caisse ».
La mise sous mandat de dépôt de l’ex-patron des patrons Ali Haddad, et le déclenchement de procédures judiciaires à l’encontre d’autres prétendument « hommes d’affaires », sera très certainement au-devant des slogans qui sont actuellement préparés par ces, désormais, centaines de milliers, sinon ces millions de manifestants pour le départ du pouvoir. Beaucoup d’hommes politiques sont à prévoir pour marcher côte à côte avec les manifestants.
Il serait intéressant de suivre cette fois-ci le « tempo » et l’esprit de ces slogans, ils donnent, généralement, de bonnes indications sur l’état d’esprit et l’humeur de l’Algérie profonde et celle des villes.
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La femme portait les armes, soignait les blessés, faisait à manger, posait des bombes, portait des valises, ramenait des informations et accomplissait tout ce qui était possible pour l’indépendance et la libération de l’Algérie. Les plus célèbres sont évidemment les membres du réseau des bombes de Yacef Saadi, chef de la Zone Autonome d’Alger. Djamila Bouhired, Djamila Boupacha, Djamila Bouazza et Djamila Amrane connues par la suite sous le nom « les Djamilates ». Auxquelles il faut ajouter Hassiba Benbouali et Zohra Drif. Mais toutes les femmes algériennes étaient des « Djamilates », chacune dans son domaine, chacune dans sa région, chacune dans son rôle.
Que serait la bataille d’Alger sans les « Djamilates » poseuses de bombes ?
Que seraient les moudjahidines blessés sans les « Djamilates » infirmières ?
Que seraient les maquis sans le soutien des « Djamilates » femmes aux foyers dans les villages. Sans ces « Djamilates » héroïnes anonymes ?
Que serait la fédération de France sans les « Djamilates » porteuses de valises ?
Si on prend aujourd’hui un exemple de ce sacrifice, un symbole de cette résistance, une icône de cette lutte, une Djamila de ces « Djamilates » ce serait, celle qui m’a marqué le plus, Djamila Boupacha. Parce qu’à elle seule représente tout le sacrifice de toutes. Une femme comme on en fait plus qui, malheureusement, est peu connue des jeunes générations. Née le 09 février 1938 à Bologhine, cette fille de militant est arrêtée en 1960 avec tous les membres de sa famille et emprisonnée clandestinement. Elle a été violée, torturée et a subi les sévices les plus atroces, les plus ignobles et les plus abominables ! Mais elle n’a pas renoncé, ne s’est pas découragée. Elle est restée digne dans sa souffrance et dans son martyre. Mieux, elle l’a utilisé contre ses tortionnaires, en médiatisant son procès et apportant une autre voix à la cause algérienne sur le plan international en dénonçant les méthodes de l’armée coloniale. Ceci grâce à ses avocats Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir auxquels s’est joint nombre d’intellectuels Français en constituant un comité de défense avec Jean Paul Sartre, Louis Aragon et d’autres dont le courage et l’abnégation de Djamila n’ont pas laissé indifférents. Ce qui a obligé les autorités coloniales à la transférer à Caen pour la juger dans un procès au cours duquel elle identifia ses tortionnaires mais au terme duquel elle fut condamnée à mort en juin 1961, à l’âge de 23 ans ! Après, elle a dû affronter la mort tous les jours, toutes les minutes qui passaient sans mourir jusqu’à son amnistie après les accords d’Evian.
Après l’indépendance elle a été progressivement mise de côté à l’image de nombreuses militantes nationalistes qui ont joué un rôle déterminant dans la libération du pays. Préférant se retirer sur la pointe des pieds et renonçant à toute vie publique, elle a refusé toute sorte de corruption devant la guerre que se sont livré les hommes dans leur course pour le pouvoir, et a préféré gagner sa vie avec un vrai travail. Elle a travaillé comme simple secrétaire. Éclipsée et oubliée, Djamila reste vivante, à travers les œuvres d’artistes que sa vie a inspirés tel que son portrait créé par Pablo Picasso ou le supplice de Djamila réalisé par le peintre Roberto Matta en 1962. La même année, le musicien Luigi Nono rend hommage à Djamila en lui consacrant une pièce vocale dans son Canti di Vita e d’Amore d’une durée de dix minutes, intitulée Djamila Boupacha. En 2000 Francesca Soleville interprète Djamila composée par Bernard Joyet sur le disque Grand frère petit frère. En 2012 Bernard Joyet reprend la chanson dans son disque Autodidacte.
Les Djamilates ont fait, milité, se sont sacrifiées, celles d’aujourd’hui en ont hérité !
Les Djamilates étaient belles certes. Mais elles étaient aussi militantes, dévouées, courageuses et dignes.
Samir Houassine
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Quelque 2.000 personnes ont été condamnées parmi les plus de 8.700 placés en garde à vue depuis le début du mouvement de contestation sociale des « gilets jaunes » le 17 novembre, a déclaré dimanche la ministre de la Justice.
« Sur les 2.000 jugements qui sont déjà intervenus, le chiffre qu’il convient de retenir, c’est que 40% sont des peines d’emprisonnement ferme et 60% sont d’autres types de sanction, par exemple des travaux d’intérêt général, des sursis, etc. », a dit Nicole Belloubet sur BFMTV.
« Près de 1.800 » personnes interpellées lors des manifestations qui se tiennent tous les samedis depuis plus de quatre mois en France, doivent encore être jugées, a-t-elle indiqué.
Et sur ce dernier total, « il y a eu à peu près 390 mandats de dépôts qui ont été prononcés, des gens qui sont allés en prison, qui y sont », a-t-elle encore ajouté.
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Dans un post publier sur sa page Facebook le président du RAJ, Abdelouahab Fersaoui, a réagi à la démission de Bouteflika.
« La démission de Bouteflika est sans aucun doute une première victoire du peuple, arrachée par la mobilisation des Algériennes et des Algériens qui, depuis le 22 février, sont sortis par millions pour revendiquer le changement du système autoritaire et machiavélique”a-t-il écrit.
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Bouteflika a démissionné comme l’a voulu l’armée, sois dans le cadre constitutionnel (application de l’article 102) donc l’intérim du chef de l’Etat sera assuré par le président du Conseil de la nation et le gouvernement en place reste jusqu’à l’élection d’un nouveau président sous la supervision du Conseil constitutionnel.
Noureddine Bedoui, Tayeb Belaïz et Abdelkader Bensalah même si leurs prérogatives seront limitées, logiquement ils devraient hériter de la transition .
Le Premier ministre Noureddine Bedoui n’a pas plus de chances d’être accepté car il fait figure de novice dans le système. Cet énarque a occupé son premier poste « politique » en 2013 seulement, quand il a été nommé ministre de la formation professionnelle dans le gouvernement Sellal. Un ministère où un certain Nacer Bouteflika exerçait comme secrétaire général.
Malgré son rejet par la rue, il a été maintenu lorsque la composante du nouveau gouvernement a été annoncée deux jours avant la démission de Bouteflika.
Tayeb Belaïz fait partie des nombreux responsables originaires de Tlemcen promus par Bouteflika à son arrivée au pouvoir. Avant 1999, Belaïz était magistrat. Sa carrière connaitra une ascension fulgurante à partir de cette année-là.
Belaïz a prouvé à Bouteflika qu’il ne s’était pas trompé en lui faisant confiance car Tayeb Belaïz n’a pas bronché aux appels incessants à déclarer l’empêchement du président pour raison médicale, Il est resté fidèle jusqu’à ce que ce dernier lui remette en mains propres sa lettre de démission.
Abdelkader Bensalah est originaire de Tlemcen, journaliste de profession qui devrait présider le pays pendant 90 jours. Il lui sera difficile de résister aux pressions dans la période à venir car il est âgé (77 ans) et malade.
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Dans une vidéo publié sur sa page facebook, le militant pour les droits de l’homme, Me Mustapha Bouchachi, a estimé que la démission de Bouteflika ne découle pas de sa volonté personnelle et de son entourage qui voulait le maintenir à la tête de l’Etat jusqu’à la dernière minute pour diriger le pays vers l’inconnu.
« En même temps, je vous dis que, c’est grâce à votre volonté et engagement qu’il a démissionné », a-t-il estimé, en ajoutant, « mais, je voudrai souligner que, lors que nous sommes sortis le 22 février, et nous avons continué à sortir jusqu’à aujourd’hui, nous revendications étaient claires: le départ du système. »
« Bouteflika était absent et ce n’était pas lui qui gérait les affaires, et le pays était géré par un groupe « .a-t-il expliqué.
« Aujourd’hui, je dis, notre victoire est partielle. Parce que, les algériennes et les algériens, n’accepteront pas que les symboles du système que sont, le président du Conseil de la Nation (Abdelkader Bensalah) et l’actuel chef du Gouvernement (Noureddine Bedoui), que c’est eux qui organiseront les prochaines élections, et de gérer la période de transition », a-t-il indiqué.
Selon Bouchachi, « si nous acceptons cette logique, et acceptons l’application du seul article 102 de la Constitution, cela veut dire que, ce sont les symboles du système qui décideront de notre avenir ».
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La nouvelle ministre de la Culture, Meriem Merdaci est victime de plusieurs rumeurs. La dernière c‘était ce matin, un compte Facebook ouvert en son nom annonce sa démission.
La jeune ministre apporte un démenti catégorique dans un communiqué diffusé la page Facebook du ministère. « Le Ministère de la culture informe que Madame Meriem Merdaci occupe toujours le poste de ministre de la culture . Aucune démission n’a été annoncée de sa part comme rapporté par les réseaux sociaux »
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Bouteflika, a adressé mercredi un message au peuple algérien, lui rappelant ce qui a été réalisé durant ses mandats à la tête de l’Etat et lui demandant « pardon pour tout manquement à son égard ». En voici la traduction APS:
« Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux,
Prière et paix sur Son messager, les siens et ses compagnons jusqu’au jour du jugement dernier,
Mes chères sœurs, Mes chers frères,
En quittant mes fonctions, je ne puis achever mon parcours présidentiel sans vous adresser un ultime message afin de ne pas quitter la scène politique nationale sur une séparation qui me priverait de demander pardon à ceux, parmi les enfants de ma patrie, envers lesquels j’aurais, sans le vouloir, manqué à mon devoir en dépit de mon profond attachement à être au service de tous les Algériens et Algériennes, sans distinction ni exclusive.
Maintenant que j’ai mis fin à mon quatrième mandat, je quitte mes fonctions avec à l’esprit la collaboration que nous avons eue ensemble, avec dévouement et abnégation, et par laquelle nous avons ajouté des jalons à notre édifice national et réalisé quelques uns des objectifs auxquels nous aspirions en terme de dignité et de grandeur, grâce à tous ceux qui m’ont aidé parmi les enfants de notre pays.
L’Algérie aura bientôt un nouveau président, et je prie Allah de guider ses pas pour poursuivre la réalisation des aspirations et attentes de ses valeureux enfants, en s’appuyant sur leur sincère dévouement et ferme détermination dans la contribution, désormais, sérieuse et tangible au parachèvement de la construction de leur pays en retroussant les manches et par la pertinence de leurs idées et leur vigilance citoyenne.
En effet, malgré la conjoncture tendue depuis le 22 février, je n’ai de cesse été confiant, et je rend grâce à Allah, que le processus national ne s’arrêtera pas et que viendront ceux qui continueront sa conduite vers des horizons de progrès et de prospérité en accordant, et c’est mon vœu, une attention particulière aux jeunes et aux femmes pour leur permettre d’accéder aux fonctions politiques, parlementaires et administratives.
Ma confiance est grande en leur capacité à contribuer à relever les défis qui se posent à notre nation et à construire son avenir.
Mes chères sœurs, Mes chers frères,
Aujourd’hui simple citoyen, il n’en demeure pas moins que je reste fier de ma contribution à ce que l’Algérie ait amorcé le 21e siècle en étant dans une situation meilleure et que je me félicite des progrès notables, réalisés dans tous les domaines, en faveur du peuple algérien qui m’a fait l’honneur d’être son président, vingt années durant.
Et comme toute chose a une fin, je vous fait mes adieux même s’il n’est pas facile pour moi de vous exprimer toute la sincérité de mes sentiments.
Les mots ne sauraient suffire pour dire toute ma gratitude à la majorité d’entre vous pour les mains qui m’ont été tendues et pour les signes d’affection et d’égard qui m’ont été témoignés.
J’ai accepté volontairement la magistrature suprême de notre pays afin de parachever les missions qu’Allah m’a aidé à assumer depuis mon adhésion, en tant que Djoundi, à la glorieuse Armée de Libération nationale et jusqu’à la première phase Post-indépendance, mais également par fidélité au serment fait à nos vaillants Chouhada. J’ai consacré ces vingt dernières années à votre service, et Dieu est témoin de ma sincérité et de ma loyauté.
Les jours et les années se sont succédé, tantôt maigres et tantôt prospères, donnant lieu aux actions qui ont été les miennes, certaines satisfaisantes et d’autres moins, le propre de l’action humaine étant qu’elle est toujours à parfaire.
Rien n’étant jamais éternel dans la vie, je quitte la scène politique sans tristesse ni peur pour l’avenir de notre pays. Je demeure confiant, que vous poursuivrez, avec la nouvelle direction du pays, le processus de réforme et d’action pour garantir à notre pays davantage de prospérité et de sécurité, grâce à la vaillance, à l’ambition et à l’optimisme de notre jeunesse, le cœur battant de notre Nation.
Mes chères sœurs, Mes chers frères,
Vous avez été les meilleurs frères et sœurs, les meilleurs assistants et compagnons et j’ai passé, avec vous et parmi vous, les plus riches années de mon parcours au service de notre pays. Le fait de me retirer désormais chez moi n’est nullement une rupture des liens d’affection entre nous, encore moins l’oubli de mes souvenirs avec vous. Vous serez toujours au plus profond de mon cœur.
Je vous remercie tous pour le plus précieux acquis de ma magistrature à la tête de notre pays, la fierté et l’honneur dont vous m’avez comblés et qui ont été mon leitmotiv pour vous servir quand j’étais en bon état et même en étant malade.
L’erreur étant humaine, je vous demande pardon pour tout manquement, par une parole ou un geste, à votre égard.
Je vous invite à demeurer fidèles au devoir de respect et de révérence à l’égard de ceux qui ont signé le miracle de notre libération nationale, qu’ils soient Chouhada ou Moudjahidine toujours en vie. De même que je vous exhorte à demeurer unis, à ne jamais vous diviser et à être à la hauteur de la responsabilité de préserver le message de nos vaillants Chouhada.
« Il est, parmi les croyants, des hommes qui ont été sincères dans leur engagement envers Allah. certains d’entre eux ont atteint leur fin, et d’autres attendent encore, et ils n’ont varié aucunement » (verset 23, El-Ahzab).
Gloire et éternité à nos Chouhada ».
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Le parti des travailleurs a relevé, mercredi, que la démission du Président Abdelaziz Bouteflika a été «précédée par un communiqué de l’état-major de l’ANP exigeant l’application immédiate de l’article 102 de la constitution», souligne un communiqué du PT.
Or, souligne le parti de Louisa Hanoune, «si la démission du président de la république satisfait en partie les aspirations de la majorité, elle ne saurait à elle seule constituer l’issue positive conforme à la volonté de la majorité qui veut exercer sa pleine souveraineté sans tuteurs, ni représentants de fait quels que soient leurs qualités ou postes de responsabilité».
Aussi, que «tout responsable qui a participé activement à la répression des libertés démocratiques, doit partir», et que c’était, là, «la condition pour une véritable refondation politique, institutionnelle nationale consacrant la souveraineté du peuple».
Parce que, rappelle le PT, «la majorité du peuple algérien mobilisé par dizaines de millions depuis le 22 février 2019 contre le 5eme mandat puis contre la prolongation du 4éme mandat, a mis au centre de son sursaut révolutionnaire, le départ du système de parti unique décomposé au service d’une minorité de nouveaux très riches». De même qu’il rappelle aussi que la majorité du peuple «a mis au centre le départ de tous les symboles du système sans exception qui se trouvent à la tête des institutions de l’Etat et qui sont co-responsables de la crise politique, économique et sociale qui a ouvert la voie à la crise révolutionnaire actuelle. Elle a dit ‘’partez tous sans exception’’».
Ainsi donc, alerte le parti, «attribuer, comme le font certains médias, partis politiques et autres activistes, dans un matraquage insupportable, la démission du président de la république à l’incursion brutale de l’Etat-major de l’ANP dans la décision politique, ce que d’ailleurs renvoyaient les images diffusées par les chaines de TV, participe d’un mépris total et violent à l’égard de la mobilisation de dizaines de millions d’algériennes et d’algériens qui ne sauraient permettre que leurs soit dénié une fois de plus, le droit de décider de leur sort».
Dans le même ordre d’idées, poursuit le PT, «vouloir enfermer la révolution en cours, dans le carcan d’une constitution dépassée équivaut à imposer le maintien du système en place et du régime présidentialiste qui concentre tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme et donc des institutions à commencer par les deux chambres du parlement et le gouvernement rejetées par l’écrasante majorité du peuple».
Cela équivaut, ajoute le parti, «à confisquer la volonté et la souveraineté de la majorité seule source de légitimité, en imposant un calendrier débouchant exclusivement et d’autorité sur des élections présidentielles qui pérennisent la nature du régime en changeant juste de président».
Pour ces raisons, «le PT rejette toute tentative d’où qu’elle vienne, visant à entraver, stopper le mouvement révolutionnaire et rappelle que c’est le système en place qui met en péril le peuple algérien et la nation algérienne et que la confiscation de la volonté du peuple fut-elle l’émanation de l’ANP est porteuse de dangers intérieurs et extérieurs pour le pays, car contraire à la démocratie et pouvant servir d’alibi pour les ingérences extérieures».
«Corruption : les responsabilités sont d’abord politiques»
S’agissant de la lutte contre «l’oligarchie prédatrice» et «les réseaux mafieux», le PT considère qu’«elle ne saurait être dissociée de la nécessité vitale que soit démantelé le système qui les a produits et généralisés».
Une telle lutte, soutient-il, «ne saurait être utilisée comme moyen de règlement de comptes entre différents pôles du même système».
Car, précise le parti, «la lutte contre la corruption doit être, pour être impartiale, menée par une justice réellement indépendante réclamée y compris par des magistrats, n’obéissant à aucun centre de décision civil ou militaire».
Aussi que «la généralisation de la corruption, la mafiotisalion de l’économie nationale, la montée en puissance de l’oligarchie, sont le produit de l’extrême décomposition du système, du mélange entre les affaires et les institutions de l’Etat».
C’est d’ailleurs à cette effet que le PT estime que «les responsabilités sont d’abord politiques, elles se situent au niveau des hauts responsables au niveau central dans les gouvernements successifs et les deux chambres du parlement qui ont imposé ou cautionné des lois permettant le siphonage, légalement, des fonds publics via les marchés publics, les crédits colossaux, la surfacturation, l’évasion fiscale, etc… et du foncier par des prédateurs».
Aucun d’entre ceux-là, poursuit le parti de Louisa Hanoune, «ne peut se prévaloir de la lutte contre la guerre économique et sociale menée contre le pays. Et la lutte contre la prédation et l’enrichissement illicite concernent les enfants et proches des tous les hauts responsables civils et militaires qui ont abusé de leurs fonctions centralement et au niveau des wilayas».
Etant donné que «la lutte contre la corruption et la prédation, c’est aussi demander des comptes à tous les responsables qui sont ou ont été en situation de conflit d’intérêts pendant l’exercice de leurs fonctions», ainsi que «demander des comptes à tous les députés et ex députés, qui étaient ou sont en situation d’incompatibilité».
Pour le PT, «seules des institutions crédibles et transparentes, produit de l’exercice par le peuple de sa pleine souveraineté à travers une Assemblée constituante nationale et souveraine (ACNS) définissant la nature du régime à mettre en place, dans un débat national sans exclusive sont capables de se saisir d’un tel dossier, de juger tous les responsables du pillage des fonds publics, d’ordonner la confiscation des fortunes mal acquises quels qu’en soient les détenteurs permettant à notre pays de faire face à la crise économique et sociale, de jeter les bases de la reconstruction nationale économique et sociale, à même de satisfaire les besoins de la majorité du peuple».
Enfin, le parti des travailleurs soutient que «seule la poursuite de la mobilisation révolutionnaire, est à même d’imposer le départ du système et du régime en place, comme condition pour l’avènement de la démocratie véritable».
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Le rassemblement pour la culture et la démocratie a estimé, mercredi, que «l’abdication annoncée du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, est la première grande victoire de la mobilisation populaire», soutenant que «le combat pacifique et déterminé est la seule voie pour recouvrer la dignité et la souveraineté pleine et entière sur notre destin».
Le RCD, qui réagissait à travers un communiqué publié sur son site Internet, a cependant prévenu contre «toute tentation totalitaire future».
«Les citoyens mobilisés dans la rue, chaque vendredi et dans leurs différentes corporations tous les jours de la semaine sont les seuls à garantir une véritable transition de rupture avec le système politique, ses symboles, ses pratiques et ses figures», insiste le parti de Mohcine Belabbas, affirmant que «les militants du Rassemblement continueront à se mobiliser aux cotés de notre peuple contre toute transition pilotée par des démembrements du système».
Le RCD considère dans le même sens qu’«aucune Algérienne, aucun Algérien ne peut croire que l’impotence du chef de l’Etat, avérée depuis longtemps par ailleurs, peut être la cause de sa décision de mettre fin à son mandat, à 25 jours de son expiration», et que «c’est la mobilisation populaire et pacifique qui a fait capoter les feuilles de route successives agréées pourtant par le système dans tous ses démembrements ».
Enfin, le parti maintient que l’«Algérie nouvelle se construira par la mise en place d’organes de transition issus de la société civile mobilisée à travers les différentes corporations qui portent les revendications essentielles d’un Etat de droit, une justice indépendante et une armée républicaine qui se consacre à ses seules missions constitutionnelles sous une autorité civile ».
Sihem Benmalek
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