Courrier des Balkans / Croatie

Un peu plus de 3,7 millions d'électeurs croates sont appelés aux urnes pour élire leurs 151 députés. Pas moins de 165 listes et 2302 candidats se présentent, mais la campagne s'est résumée à un duel entre le Premier ministre conservateur et le président social-démocrate en pleine dérive trumpiste.

Ils haïssent la minorité serbe, les gays, les trans et les féministes. Ils défendent Poutine et les « valeurs chrétiennes traditionnelles ». Most et le Mouvement patriotique (DP) comptent faire une percée aux législatives de mercredi en Croatie et sont bien intégrés dans les réseaux de l'extrême droite européenne.

C'est le plus connu des réalisateurs croates. Dalibor Matanić a reconnu avoir été l'auteur de harcèlement sexuel dans des aveux d'une douteuse sincérité. Le scandale fait éclater une longue tradition de silence et de complicités dans le milieu du cinéma.

C'est la figure montante de la gauche croate. La députée Sandra Benčić mène les listes rouge et verte de Možemo, espérant bien capitaliser tant sur le rejet des conservateurs du HDZ au pouvoir que sur les sorties du président Milanović, devenu un repoussoir pour beaucoup d'électeurs de gauche. Portrait.

Ils forment traditionnellement un réservoir de voix pour l'Union démocratique croate (HDZ), mais cette année, les électeurs croates de Bosnie-Herzégovine sont également courtisés par la coalition menée par le Parti social-démocrate (SDP) et le président Milanović, en pleine surenchère nationaliste.

Deux ouvrages parus récemment explorent la mise en place d'un réseau d'instituts visant à diffuser la culture et la langue française dans une Europe post-impériale, en voie de recomposition sur des bases nationales, où la France entendait jouer un rôle de premier plan. Par une voie d'entrée notamment biographique, voire prosopographique, les auteurs ont cherché à renouveler une approche centrée sur l'influence française. À partir de deux terrains différents (Bucarest et Zagreb), émergent (...)

Concurrence déloyale, difficile accès aux marchés européens, achats massifs de terres par des investisseurs étrangers, faible soutien des politiques publiques : dans les Balkans, beaucoup d'agriculteurs peinent à survivre, que leurs pays soient déjà membres de l'Union européenne ou seulement encore candidats. Et l'exode rural achève de vider les campagnes.

Les médias croates sont soumis de longue date aux pressions politiques. Mais en cette « super année électorale » qui commence, l'Association des journalistes est sur le qui-vive : une société proche de la majorité conservatrice s'apprête à racheter les quatre plus grands titres de la presse régionale.

En dépit des efforts fournis ces dernières années, les pays des Balkans restent pointés du doigt pour le manque d'efficacité de leur lutte contre la criminalité organisée, les trafics et la délinquance financière. Un tour d'horizon régional révélateur de la faiblesse de l'État de droit.

C'est une extrême droite décomplexée qui veut faire le plein aux prochaines élections européennes, législatives et présidentielle. Surfant sur la vague brune mondiale, Most, les Souverainistes et le Mouvement pour la patrie multiplient les sorties racistes et homophobes, en se posant en défenseurs d'une identité croate prétendument menacée. Analyse.

C'est un nouveau pas qui vient d'être franchi en Croatie : le gouvernement conservateur du Premier ministre Andrej Plenković a présenté au Parlement des amendements pour que le féminicide soit reconnu comme un crime spécifique. Le pays pourrait donc bientôt devenir le 3e membre de l'UE à légiférer ainsi après Chypre et Malte.

La rumeur s'est répandue sur les réseaux sociaux : des travailleurs étrangers auraient agressé des jeunes filles lors du concert du Nouvel An à Zagreb. La police n'a pourtant enregistré aucun incident... Autrefois, les « patriotes » vilipendaient le turbofolk, ils s'indignent désormais quand des Népalais viennent danser sur du rock croate.

Un enquêteur qui a osé révéler le scandale des écoutes, une avocate qui veille à la sécurité des journalistes, une militante pour les droits des personnes handicapées, une vigie anti-fasciste, des lycéens solidaires des réfugiés... Ce sont nos héros et héroïnes de l'année 2023 dans les Balkans.

Abandonnés, négligés ou maltraités : les conditions de vie des animaux sont peu enviables dans les Balkans. Dans les rues, chiens et chats errants sont légion. Et malgré des lois pour tenter de limiter le commerce illicite, les combats ou le braconnage des animaux sauvages, les autorités se soucient bien peu du bien-être animal. La lutte est souvent menée par une poignée d'associations et de citoyens.

Les partisans de Tito furent le plus important mouvement de résistance dans l'Europe occupée de la Seconde Guerre mondiale. Mais la littérature à leur sujet est rare en français. Dans son dernier ouvrage, l'historien Xavier Bougarel reconstitue minutieusement la vie dans les territoires libérés, où ont été posées les bases de la future Yougoslavie socialiste. Entretien.

Et le 15 novembre, à la Librairie du Parc/ Actes Sud (211 avenue Jean Jaurès, 75019 Paris) :

Dans tous les pays des Balkans, la liberté d'informer est menacée. Le nombre de médias indépendants n'a jamais été aussi faible et les pressions des différents pouvoirs aussi fortes. Procédures bâillon, lois liberticides, agressions physiques, insultes et harcèlement, espionnage,etc. Dans certains pays, des journalistes sont même emprisonnés, surveillés et tués. Autant de symptômes de la crise démocratique que connaît la région.

Les ressortissants du Népal forment désormais la troisième communauté étrangère en Croatie, après les Bosniens et les Serbes. Cette immigration de travail parvient même à redresser la courbe démographique : en 2022, pour la première fois depuis des années, la ville de Zagreb a gagné des habitants. Reportage.

Le gouvernement croate s'aligne sur Israël, mais la société civile se déchire. La Ligue antifasciste de Croatie dénonce tant les crimes du Hamas que ceux de l'armée israélienne dans la Bande de Gaza. Une position qui a provoqué le départ des organisations juives de la Ligue.

Les contrôles aux frontières sont de retour. Onze États européens suspendent le régime de libre circulation, en invoquant une augmentation du nombre de migrants et la « menace terroriste ». Avant les élections européennes du printemps, démagogie et surenchère sécuritaire sont comme toujours au rendez-vous.