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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
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EUFOR Althea. Quand un officier dérape et fait du chantage à l’information

Wed, 03/11/2021 - 11:52

(B2) Le décès d’un militaire dans l’opération EUFOR semble mettre tout le monde sur les charbons ardents. Nous avons demandé confirmation à l’officier de presse de la mission. Sa réponse a été des plus surprenantes

La force européenne rassemblée sur le camp Butmir (crédit : EUFOR Althea)

Ayant reçu l’information par divers canaux, notamment de la façon la plus officielle qui soit (le ministère bulgare de la Défense), nous avons bien entendu chercher à confirmer l’information et obtenir des détails.

Une mort par arme à feu dans une base européenne, ce n’est pas courant. Quand, en plus, elle survient le jour-même de la visite du président du comité militaire sur place, il y a de quoi s’interroger.

Nous avons donc rédigé un premier papier (lire : Un militaire bulgare retrouvé mort par arme à feu au camp Butmir), mis à jour ensuite avec les informations sur une équipe du parquet bulgare détachée sur place.

Sa seule réponse (samedi, au bout de quelques heures) a été de demander qui était le rédacteur en chef de B2.

« As it cannot be found on your website, can I ask who the editor of B2 is ? »

Puis, dans un mail incendiaire, deux jours plus tard, lundi (2 novembre), il se déchaîne et met un ‘blackout’ sur B2. Ce qui aboutit à un déni d’information très clair. Je vous laisse la lecture du mail.

We are responding to you with disappointment about your questions about the death of a Bulgarian soldier, your belittling comments about EUFOR in the B2 article on the same issue and for your manner in answering our simple request for information below. The information you sought and the way you asked questions about the death were insensitive and unprofessional. A death of this nature is saddening for all of us in this mission. We view it as a national matter for the country involved and we respect the privacy of them in how they choose to deal with it. That is why EUFOR did not publicly release any information. We do not appreciate the wording of the following extract of your article ‘The operation, which nevertheless loves to publish photos of all its events, even the most insignificant (medal ceremony, etc.), has not made any communication on the subject.’ Referring to the awarding of the CSDP medal to members of European military personnel who give their time, effort and dedication to help BiH as ‘insignificant’ shows a lack of respect for what EUFOR does and to military personnel who serve here. Your conduct, and that of B2, has been extremely unprofessional and an example of a news agency trying to sensationalise something to attract readers. Please do not expect us to be forthcoming or to have co-operation with B2 going forward based on this and the overly confrontational tone of the below mail to a simple request for information.

Jusqu’à nouvel ordre, il serait bon aux autorités européennes et de l’OTAN — puisque cette opération est la seule qui soit placée sous le champ des accords de Berlin Plus, commandée depuis le Shape par un officier général (français) et sur place par un général autrichien, de rappeler aux militaires chargés de l’information qu’ils ne sont pas chargés de la censure de la liberté de la presse, mais de répondre aux questions légitimes que se pose la presse.

Depuis que ce blog existe, cela fait bien longtemps que nous n’avions pas reçu une telle missive aussi comminatoire. Est-ce le fait que l’opération est dirigée sur place par le général Plazter un ancien militant du FPÖ, le parti de la liberté, classé à l’extrême-droite de l’échiquier politique (lire : Un militant du FPÖ prend la tête d’EUFOR Althea) ? Est-ce que ce décès n’est pas aussi simple ou naturel qu’il soit ? Est-ce que la nervosité gagne les rangs des militaires alors que le renouvellement du mandat de l’opération est à l’agenda du Conseil de sécurité des Nations unies (ce mercredi 3 novembre) ? On peut se poser beaucoup de questions.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Fin de la formation Transmissions à EUTM RCA

Mon, 01/11/2021 - 20:33
Remise des diplômes au camp Kassai (crédit : EUTM Rca)

(B2) 28 stagiaires des FACA, les forces armées centrafricaines, viennent de terminer vendredi (22 octobre) une formation à l’emploi des réseaux mobiles (formation dite MNE comme Mobile Network Employment) au camp Kassai de Bangui.

Cette formation, animée par des instructeurs des FACA avec l’appui et les conseils des spécialistes TRANS (transmissions) de la mission EUTM RCA, a duré 22 semaines. « Très exigeante techniquement et nécessitant un haut niveau d’engagement des stagiaires », cette formation a permis d’acquérir les compétences techniques requises pour occuper un poste d’émetteur au sein d’un bataillon FACA, sur le terrain ou en opérations, indique la mission.

Pour le colonel Barbosa, chef du pilier éducatif (EDP) de l’EUTM, cette capacité est vitale. L’efficacité d’intervention des FACA « ne sera pas possible sans un réseau de communication et un personnel bien préparés ». Et d’ajouter : « Le succès des armées dépend aujourd’hui de la coordination de leurs actions. Sans système de communication fiable et des opérateurs formés et préparés, les lignes de communication perdent leur efficacité et compromettent toute la manœuvre ».

(NGV)

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Un militaire bulgare retrouvé mort par arme à feu au camp Butmir (v2)

Sat, 30/10/2021 - 11:03

(B2) Un militaire bulgare participant à l’opération de stabilisation de l’Union européenne en Bosnie-Herzégovine (EUFOR Althea) est décédé, a-t-on appris de source bulgare, vendredi (29 octobre)

Les défilés et remises de médailles semblent être la principale activité de l’opération EUFOR Althea à Sarajevo (Photo : EUFOR Althea)

Mort par arme

Il était 8h20 (heure de Bruxelles), quand le militaire a été retrouvé mort, « avec une blessure par balle », dans le camp Butmir, la base de l’opération à Sarajevo. L’équipe médicale arrivée sur place n’a pu que constater le décès.

Une enquête en cours

La police militaire, avertie, a « pris des mesures immédiates ». Le corps va être rapatrié en Bulgarie par avion militaire, indique-t-on de source officielle à Sofia. L’origine du décès n’a pas été précisée. « Une enquête est en cours. » Trois représentants du parquet se sont rendus sur place en Bosnie-Herzégovine, « où ils ont pu prendre connaissance de la situation et des faits », a indiqué lundi (1er novembre) le ministre de la Défense, Georgi Panayotov, selon la presse bulgare.

Zéro communication du côté de l’UE

L’opération, qui adore pourtant publier les photos de tous ses événements, même les plus insignifiants (remise de médailles, etc.), n’a fait aucune communication sur le sujet.

Une visite officielle le même jour

L’incident s’est produit le jour-même de la visite du général Graziano, le président du comité militaire de l’Union européenne, au camp Butmir.

79e décès en mission

C’est le 79e décès constaté dans une mission de maintien de la paix de l’UE, depuis la création de la politique étrangère et de sécurité commune selon la base Memoriam de B2.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Corrigé sur le chiffre exact du bilan – mis à jour lundi (01.11)

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Un ancien interprète d’EUPOL Afghanistan tué à Kaboul

Fri, 29/10/2021 - 17:52

(B2) Un interprète afghan qui a travaillé pour la mission de l’Union européenne de soutien à la police (EUPOL Afghanistan) dans les années 2010 a été tué

Cet interprète aurait dû être accueilli aux Pays-Bas. Il avait même été enregistré pour y être transféré. Un appel a été envoyé à l’interprète le 21 août pour qu’il se rende à l’aéroport de Kaboul, mais il n’y est jamais arrivé. Il est « probable que l’interprète en question ait été tué », selon le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Ben Knapen, qui l’a confirmé dans une lettre à la Seconde chambre (le parlement néerlandais). Mais il refuse de donner d’autres détails. « Les Pays-Bas n’étant pas présents en Afghanistan, il est donc impossible de déterminer de manière indépendante si et par qui il a été tué. »

(NGV)

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Au cœur de la maintenance des véhicules blindés, chez Arquus

Wed, 27/10/2021 - 08:27

(B2 à Saint-Nazaire) Engagés au Sahel ou l’opération Sentinelle, le véhicule blindé léger et le VT4 sont aujourd’hui des incontournables de l’armée de terre française, en France comme sur les terrains extérieurs. À l’arrière, les hommes et les femmes s’activent pour les maintenir en état de marche

Un VT4 ( à gauche) et un VBL (à droite) trônent en évidence (© AF/B2)

À l’entrée du site, des rangées de véhicules et camions blindés stationnent au soleil. Deux modèles sont fièrement exposés à côté de l’enseigne du groupe Arquus (1). Il s’agit d’un véhicule blindé léger (VBL) et d’un véhicule terrestre 4×4 (VT4). À eux seuls, ils illustrent le changement d’activité qu’est en train d’opérer le site industriel de Saint-Nazaire.

À Saint-Nazaire, cap sur la maintenance

Dans les locaux de l’usine, on s’affaire, on bricole, on démonte, on soude, on peint. Le bruit des machines, en fond, est incessant. À l’entrée, on propose des boules Quiès. Des engins de chantier sillonnent le site. Un marquage au sol est même prévu — et maintes fois rappelé — pour permettre aux piétons de circuler sans danger. Un accident est vite arrivé…

Une redistribution des lieux de production

Ici, l’objectif est de se concentrer sur la maintenance et la réparation des engins à roues. Le groupe a mis en place une nouvelle stratégie industrielle en 2020, et redistribué les activités entre différents sites de production. La production d’engins neufs est donc désormais faite à Limoges, la logistique est assurée à Garchizy et la militarisation des moteurs ainsi que la production de sous-ensemble mécaniques, à Marolles. Le site de Saint-Nazaire se spécialise, lui, sur la maintenance opérationnelle de l’ensemble des produits de la gamme (ACMAT, Panhard, RTD).

Des compétences étendues à d’autres

Avec à terme une possibilité de s’étendre à d’autres marques ? « Nous sommes aujourd’hui la seule industrie à avoir un site qui fait de la maintenance », assure le directeur du site Laurent Postollec. « Si nous sommes en mesure de réparer l’ensemble de notre gamme, il n’y a pas de raison pour que nous nous limitions à ceux-ci ».

Parmi les engins à roues auxquelles les compétences du site pourraient s’étendre : ceux développés en partenariat avec d’autres industriels, comme avec Nexter dans le cadre du programme Scorpion pour l’armée de terre. « Je me prépare à pouvoir peut-être réparer des véhicules qui ne sont pas forcément de la gamme », appuie ce pilier du groupe Volvo.

C’est désormais ici que l’imposant blindé est réparé et modernisé, pour accéder au standard « Ultima ». La démonstration de ses capacités est faite sur la piste d’essai, en conditions réelles. « C’est ici que tous les véhicules qui sortent de l’usine sont testés », explique l’un des chauffeurs.

À l’intérieur, ça secoue, et ça va vite

L’homme nous prend à son bord le temps d’une courte (mais intense !) démonstration. À peine la ceinture de sécurité attachée, voilà que le bolide démarre au quart de tour et file à toute berzingue, sans guère d’états d’âme pour les deux journalistes qui s’accrochent tant bien que mal aux poignées. À l’intérieur, ça secoue, et ça va vite. Le modèle n’est plus tout jeune, il date des années 1990. Mais il est résistant. Notre conducteur exploite à fond les dernières améliorations du bolide et profite du passage à 130 CV (contre 90 dans la précédente version). Frissons garantis ! Un autre aménagement attire notre attention : l’installation de la climatisation, appréciable durant cette journée ensoleillée.

(©AF/B2) (© AF/B2)

L’odeur de la peinture sur les derniers VT4

Après cette escapade mouvementée, retour sur la terre ferme. Mais pas sans surprises. Direction les locaux de l’usine. Ici, c’est l’odeur de peinture qui surprend en premier : Les derniers VT4 sont en cours de militarisation, c’est-à-dire en cours de transformation d’une voiture civile à une voiture militaire (remplacement d’équipements, par exemple).

Un modèle civil militarisé

Construit sur une base civile à partir d’un modèle de Ford Everest, le SUV est ensuite partiellement démonté pour enlever les composantes qui ne seront pas utiles dans un cadre militaire ou qui seront remplacées par des composantes militaires. Les ouvriers commencent ainsi par enlever phares, rétroviseurs, plages arrières etc. Puis les vitres et les roues sont recouvertes d’une sorte de bâche en carton, avant que la voiture ne passe dans un cube qui enlève sa peinture initiale et lui met une première couche de peinture militaire.

La fin du neuf

Ces véhicules ne seront produits que jusqu’en 2023. « La fin de la production des VT4 signe la fin de la production du neuf sur Saint-Nazaire », nous explique t-on. Auparavant, « 80 à 90% de notre activité était du véhicule neuf, mais pour du Bastion et du VLRA, donc pour la partie export », complète Laurent Postollec.

(©AF/B2) (© AF/B2)

De nouvelles solutions pour l’export

Ici, les équipes accompagnent aussi les clients sur la formation au matériel. Une prestation qui permet notamment de soulager le personnel du site de ces opérations de maintenance pour se consacrer en priorité sur les commandes de son client principal : l’armée de terre.

Des outils de réalité virtuelle

En plus de la formation « classique » avec PowerPoints à la clé, une formation « innovante » est proposée. Pour cela, l’entreprise s’aide d’outils de réalité virtuelle. « Le virtuel permet d’amener une première approche pédagogique ». Grâce à cela, il est possible de « voir au travers d’un véhicule, son fonctionnement, sur la motorisation, l’électronique etc. » et faire l’objet d’une première formation. Apprentissage qui sera par la suite « complété sur une opération de maintenance réelle de matériel », explique Thomas Brice, responsable de la stratégie de soutien, de la relation client et du maintien en conditions opérationnelles (MCO).

Des compétences entretenues à distance

Ces nouvelles solutions de formation permettent aux ouvriers du site de rester en dehors des théâtres d’opération. Mais cela donne aux soldats les moyens pour qu’ils soient capables de « faire face eux mêmes à un certain nombre de problèmes sur place », sans avoir besoin de faire « de la maintenance lourde ». Une telle formation permet de former « plus largement, plus rapidement » et de mobiliser « moins de matériels », détaille le responsable. L’offre est principalement destinée aux clients à l’export pour permettre « d’entretenir des compétences à distance ».

Dématérialiser le diagnostic : quand le technicien voit ce que le client voit

Autre moyen déployé pour soulager les équipes du site : l’assistance dématérialisée. Des lunettes connectées permettent de réaliser un diagnostic « assez poussé », même à distance. En pratique, le technicien peut « visualiser exactement ce qui est vu par le client », et ainsi « dématérialiser le diagnostic ». Un outil particulièrement utile au moment de la fermeture des frontières lors de la pandémie de Covid-19, lorsque les formateurs ne pouvaient se rendre dans les pays de leurs clients. Une pratique vouée à se développer ? Il faudra encore patienter…

(Agnès Faure, st.)

  1. Arquus est né de la fusion des marques d’armement terrestre français Panhard, ACMAT et Renault Trucks Defense (RTD). Malgré une tentative de vente en 2016, l’entreprise fait toujours partie du groupe suédois Volvo.

Reportage au cours d’un voyage de presse organisé par Arquus sur son site de Saint-Nazaire, fin septembre

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Categories: Défense

Relève française au commandement de l’ACT à Norfolk

Fri, 24/09/2021 - 20:55

(B2 à Norfolk, Virginia) La relève est assurée au commandement ‘Transformation’ de l’OTAN (ACT), l’un des principaux commandements militaires de l’Alliance

La cérémonie de remise du commandement commence (© NGV / B2)

Le général (français) Philippe Lavigne a pris le relais de son compatriote le général André Lanata, à la tête de ce qui est un des principaux commandements de l’Alliance atlantique. L’ACT est chargé de la Transformation de l’Alliance, c’est-à-dire de veiller au grain sur les évolutions futures et de préparer l’OTAN aux conflits et crises de demain… ou d’après-demain.

Les représentants militaires tous là, ou presque, à la cérémonie de passation du commandement. (© NGV / B2)

Dans la grande salle du musée naval de la ville est rassemblé tout l’aréopage de l’OTAN, la plupart des représentants militaires au sein de l’Alliance ont fait le déplacement aux USA pour assister à la cérémonie. Mais une bonne cérémonie militaire ne se conçoit pas sans un orchestre…

Une petite formation cuivre fait résonner tour à tour les hymnes de l’OTAN, de la France et des USA (© NGV / B2)

À ceux qui pourraient douter de la présence de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, il n’y a ici aucun doute. « La France est un allié de l’OTAN fort et très apprécié, avec des capacités de pointe et des forces hautement professionnelles », lance d’ailleurs le secrétaire général dans son discours.

Drapeaux français et américain côte à côte lors de la cérémonie. Le drapeau français légèrement en avant le temps de l’hymne national (© NGV / B2) Quand l’hymne américain est joué, le drapeau aux 50 étoiles franchit un pas de plus. Au premier plan, main sur le cœur, le maire de Norfolk, Kenneth Cooper Alexander (démocrate) (© NGV / B2)

« Depuis plus d’une décennie, la France a nommé ses meilleurs officiers pour prendre ce commandement », poursuit Jens Stoltenberg. Un compliment assez naturel dans ce type de cérémonie, mais qui prend un relief particulier en pleine retombée de l’affaire Aukus.

Le secrétaire général Jens Stoltenberg monte sur la tribune pour assurer la passation des drapeaux. (Crédit photo : OTAN)

Le tout s’est déroulé à Norfolk, siège de l’ACT. Mais elle abrite aussi une des plus grosses bases navales des États-Unis et le quartier général de l’US Navy’s Fleet Forces Command.

La base navale de Norfolk située sur la péninsule de Hampton Road (© NGV / B2)

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Categories: Défense

L’accord AUKUS entre Australie et USA provoque les Européens. Quelles réactions possibles ?

Tue, 21/09/2021 - 14:30

(B2) Cet accord ne vise pas uniquement l’achat de sous-marins. Il a une résonance plus large pour l’Alliance atlantique et l’Europe. Au-delà de la colère légitime française, réagir n’est pas simple pour les Européens. Car Paris a fait solo depuis le début. Pistes de réflexion

L’USS Mexico, un sous-marin de la classe Virginia, à propulsion nucléaire pourrait servir de base aux futurs engins australiens (US Navy)

Un acte plutôt inédit

Un cas d’école

Contrairement à ce que déclarent certains commentateurs, la décision australienne n’est pas juste un cas de plus de la compétition qui règne sur les marchés de défense. Un secteur où la concurrence est féroce, y compris entre alliés. La victoire américaine des F-35 en Suisse (ou en Belgique auparavant) ou celle du Rafale français en Croatie en témoignent. Tous les coups sont permis normalement. Mais, ici, on est dans un vrai cas d’école : un contrat signé, dans le cadre d’un partenariat stratégique, rompu sans aucun préalable, de façon au minimum non élégante. NB : un montant de 900 millions d’euros a déjà été engagé par les Australiens avec Naval Group dans des études préliminaires.

Une certaine duplicité australienne

Le mot de « trahison » posé par les Français n’est pas juste un coup de colère. Le jour même de l’annonce de l’accord avec les Américains et Britanniques, « les Australiens ont ainsi notifié à Paris la ‘system functionnal review’ (revue fonctionnelle du programme) » souligne ainsi un responsable du ministère des Armées à quelques journalistes dont B2. Une note importante. Elle atteste que les préliminaires techniques ont été franchis et qu’on peut « passer aux étapes suivantes». Ce n’est que « quelques heures avant l’annonce de l’accord AUKUS », que le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, prend son téléphone pour appeler son homologue française Florence Parly et lui annoncer la nouvelle.

La trahison des Alliés

Cette trahison n’est pas juste australienne. Elle s’applique également aux Américains et Britanniques. Des Alliés très proches qui se concertent, quotidiennement, au sein de l’OTAN pour faire face aux menaces, diverses, et définir notamment une politique vis-à-vis de la Chine. La pilule passe difficilement à Paris. Et cela pourrait laisser des traces.

Quelques leçons sur l’accord australien

Le bloc des Fives Eyes est solide

Cet accord a certes une certaine logique. L’Australie s’arrime clairement au monde anglo-saxon, américain et britannique, notamment par les accords de renseignements. L’accord avec la France constituait en quelque sorte une incartade face à cet axe géopolitique aux racines historiques. On assiste ainsi au renforcement du bloc des Cinq (USA, Royaume-Uni, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande) auquel devra réagir l’Europe si elle entend exister réellement.

Un projet pilote d’une alliance plus importante ?

Cela ira-t-il plus loin que les sous-marins ? Sans doute. D’ores-et-déjà, d’autres pistes sont déjà évoquées par les participants, notamment en matière de recherche ou d’intelligence artificielle. Faut-il y voir la préfiguration d’une sorte d’alliance militaire du Pacifique, pendant de l’OTAN pour la zone euro-atlantique. On peut le penser… Surtout si les Alliés de l’OTAN restent réticents à s’engager les yeux fermés derrière le drapeau américain dans son ‘combat’ politique, économique et stratégique contre la Chine.

De America First à America Back, une constante

La politique de l’administration Biden ne diffère pas sensiblement de celle menée par l’administration Trump. Cela n’étonnera nullement les plus avertis (notamment ceux de B2, lire : America is back, dit l’administration Biden. Quelle politique avec l’Europe ?). Les imprécations en moins, l’efficacité en plus ! L’Amérique entend rester leader dans le monde, et les Alliés suivent. La mise en place du retrait d’Afghanistan l’avait montré, le partenariat AUKUS le confirme. NB : même quand Donald Trump a rompu l’accord signé par tous avec l’Iran, cette procédure n’est allée à son terme qu’au bout de longs mois. Et non sans avertissement.

L’attitude non amicale britannique

La volonté du Royaume-Uni de tisser un réseau d’alliances se révèle ne pas être un simple slogan de campagne du Brexit. Avec cet accord AUKUS, Boris Johnson signe un de ses premiers succès. Et ce pourrait ne pas être le seul. Londres entend bien pallier à sa sortie de l’Union européenne, en renforçant ses liens avec ses alliés traditionnels, nord-américain comme du Commonwealth.

La France en solo

Dans cette affaire, la France est apparue tout d’abord un peu seule. C’est logique. Le contrat signé par Paris avec Canberra n’est pas un acte européen ni même n’a été concerté au niveau européen. C’est la France, seule, qui a négocié un accord avec les Australiens. En se gardant bien d’y associer les autres Européens. La compétition était même de règle avant la signature de ce contrat — voire même après — avec les Allemands en particulier de TKMS.

Une condamnation verbable

Les Européens ont commencé à réagir. Les ministres des Affaires étrangères, réunis de façon informelle, lundi soir à New-York, en marge de l’assemblée générale de l’ONU, ont ainsi exprimé leur « claire solidarité » avec la France. Et les différents responsables européens (Ursula von der Leyen, Charles Michel, Josep Borrell) n’ont pas caché leur « étonnement », leur condamnation du « manque de loyauté » de leurs partenaires et alliés (lire : L’affaire AUKUS prend une tournure européenne. Toutes les options sont sur la table)

Quelle réaction pour les Européens ?

Au-delà des mots, y aura-t-il d’autres réactions ?

Un point d’interrogation sur les relations avec l’Australie

Au-delà d’un possible ralentissement des négociations engagées par les Européens avec Canberra sur un accord de libre échange (lire : L’affaire AUKUS prend une tournure européenne. Toutes les options sont sur la table), on peut se demander si certains projets UE-USA ne vont pas subir, eux aussi, un certain ralentissement.

La relations transatlantique : un peu compliquée

Les demandes américaines de s’impliquer davantage dans les outils européens de défense — comme la coopération structurée permanente et le fonds européen de défense — pourraient être examinées… très, très lentement. La demande de signer un arrangement administratif avec l’agence européenne de défense (EDA) pourrait ainsi se heurter à un ‘Non’ de la France (déjà réticente à un tel accord). La négociation de l’arrangement administratif sur l’association américaine au projet PESCO de la mobilité militaire pourrait lui aussi connaitre quelques retards. Idem pour l’arrangement sur l’accès américain au signal sécurisé public (PRS) de Galileo.

La préférence européenne : à développer

Le modèle de développement des armements en se reposant sur les exportations trouve là une limite. Si les Européens veulent conserver une industrie de la défense européenne dynamique, ils devront d’abord acheter les armements produits sur le continent. La préférence européenne doit être aussi forte et présente que la préférence américaine. La seule exonération de la TVA proposée par Ursula von der Leyen dans son discours sur l’État de l’Union ne suffira pas. (Lire : Défense. L’Europe doit pouvoir agir seule ! Les six propositions (audacieuses) de von der Leyen).

Des négociations groupées : à envisager

L’Europe pourrait aussi penser à faire davantage bloc dans la négociation des contrats extérieurs. Si le contrat australien avait associé des Allemands, la réaction Outre-Rhin serait un peu plus ‘dynamique’. C’est très compliqué. Il ne faut pas se le cacher. Mais tant que les Européens ne feront pas bloc pour faire des offres communes à certains pays, ils seront exposés à ces revers de bâtons, de la part de concurrents… ou d’alliés.

L’attitude vis-à-vis de la Chine : à définir

La discussion entre alliés sur l’attitude à avoir vis-à-vis de la Chine — menée essentiellement au sein de l’Alliance atlantique, pour la définition d’un futur concept stratégique — pourrait être impactée. Soit les Alliés se rangent au désir des Américains (ce qui est en soi le message politique de cet accord). Soit ils maintiennent une voie semi-autonome, comme définie jusqu’ici.

La défense européenne

L’idée de développer l’Europe de la défense sort renforcée, exprime-t-on. Mais saura-t-elle convaincre au-delà de ceux déjà intiment convaincus ? Sortira-t-on du ‘Nous voulons‘ pour passer à ‘Nous faisons‘ ? Le défi est réel. Et le saut géopolitique important. Il faudra plus qu’un évènement de ce type pour franchir le gué.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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La Suède va prendre le commandement de la task-force Takuba

Fri, 17/09/2021 - 18:34

(B2) À partir de novembre 2021, c’est la Suède qui va assurer le commandement de l’opération des unités spéciales mises en place au Mali à l’initiative de la France et avec les Européens.

(MOD France / EMA)

« Nous pouvons confirmer que nous avons accepté de fournir le poste de direction de la Force opérationnelle Takuba au Mali » indique un communiqué de la défense suédoise.

C’est « un exemple clair de la bonne coopération franco-suédoise dans l’opération en cours et de la confiance que notre personnel a bâtie pendant le temps que nous avons travaillé ensemble au Mali », souligne le général de brigade Anders Löfberg, chef du commandement des forces spéciales.

NB : les Suédois sont arrivés dans la task-force depuis février 2021 avec l’apport (précieux) d’une force d’intervention rapide et d’hélicoptères. Avec cette prise de fonction, les Français parachèvent ce qu’ils avaient commencé en européanisant Takuba.

(NGV – AF st.)

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Évacuation de Kaboul. Premier bilan de Apagan. Un exercice de haute voltige

Thu, 16/09/2021 - 08:51

(B2) Le couple A400M-A330, la base militaire aux Émirats, la coopération avec les alliés ont été des éléments-clés dans l’évacuation de Kaboul. Un peu précipitée, faute de prévisions…

Un avion A330 évacué vers Paris les évacués de Kaboul (Crédit : DICOD / EMA)

La ministre des Armées est venue devant la commission défense de l’Assemblée nationale mardi (14 septembre) tirer le bilan d’Apagan.

Trois éléments clés de la réussite de l’opération d’évacuation

Le couple A400M – A330MRTT à la manœuvre

« Réalisée dans des conditions complexes, cette opération est une réussite », s’exclame tout de suite la ministre des Armées, Florence Parly, commentant l’opération d’évacuation de Kaboul. Un succès qui repose « sur les performances du couple A400M – A330MRTT et de leurs équipements ». Ces deux avions ont permis « d’agir plus vite et plus loin, avec des capacités de navigation et de transport permettant de tenir leur place dans un contexte sécuritaire dégradé et des conditions de vols difficile ».

La base 104 : un point d’appui essentiel

Autre condition de cette réussite : « le point d’appui aux Émirats arabes unis » qui a « confirmé toute sa pertinence ». Ce « positionnement stratégique » constitue « un gage de notre crédibilité opérationnelle ». La base aérienne 104 d’Al Dhafra (aux Émirats arabes unis) a permis d’établir un double pont aérien : « Le premier entre Kaboul et Abu Dhabi grâce aux A400M et C130 qui ont fait 26 ponts tactiques, le deuxième entre Abu Dhabi et Paris grâce à 16 vols stratégiques de A330MRTT ». (Lire : Première opération d’évacuation d’envergure pour les A400M de toutes nationalités)

Le choix de la boucle sécuritaire américaine

« La coordination aérienne et la coopération avec les US ont permis de mener à bien l’évacuation », souligne la ministre. L’accès à l’aéroport a été assuré grâce au soutien « crucial » des « alliés » britanniques, chargés « de la sécurisation de l’un des accès ». Dès les premiers jours, le choix a été fait de se placer dans la « boucle sécuritaire » des États-Unis, encore présents. La « solidarité européenne » a joué, permettant l’exfiltration des membres de la délégation de l’UE ainsi que l’évacuation de citoyens européens.

Un manque de prévision patent, entre Alliés

La vitesse de la conquête de Kaboul mal anticipée !

Quant à pouvoir prévoir la chute de Kaboul, la ministre le reconnait, humblement : « On ne peut pas dire qu’on savait ce qui allait se passer. » Ce qui était connu, « ce sont les échéances fixées par la négociation qui avait eu lieu entre les US et les Taliban à Doha. Nous connaissions cette date du 31 août comme la date du désengagement US. » La chose « que personne n’avait anticipée, c’est la vitesse avec laquelle les Taliban allaient reprendre le contrôle de la totalité du pays ». Au contraire !

Le temps a manqué aux Alliés

« Lorsque les Américains et tous ceux qui étaient présents en Afghanistan ont pris connaissance de ce calendrier, ils ont imaginé qu’il y aurait du temps pour conduire ces opérations d’évacuation. »

(Agnès Faure, st.)

Un exercice de haute voltige : le Retex des armées sur Apagnan 1. Les Raid Air Evac ont été « des exercices de haute voltige » mais le défi « a été bien relevé » souligne le colonel Pascal Ianni, le porte-parole d'état-major des armées. La vitesse de mise en place et de coordination a été « un élément clé ». 2. « La réactivité des armées ». « On s'est rendu compte que notre dispositif d'alerte fonctionne ». 3. L'opération a permis de tester la « robustesse des capacités notamment des A400M et C130 », de vérifier qu'il existe une « allonge suffisante pour chercher du monde ». 4. L'interopérabilité avec les Alliés. « On s'entraîne avec eux, on est déployés avec eux. Toute cette interopérabilité qu’on a créé et nourri au cours des années a montré toute sa pertinence dans les situations d'urgence ». 5. La « plus value opérationnelle du dispositif de forces prépositionnés » (les FFEAU) donne « un avantage en cas d'imprévu et d'urgence ». Éprouvé à de nombreuses reprises en Afrique, il est un élément « très particulier et significatif pour la France par rapport autres pays européens ». 6. « La connaissance intime de la région des FFEAU a permis que cette manœuvre complexe et inédite se fasse dans les meilleures conditions possibles ». NB : le porte-parole des armées s'exprimait lors d'un point de presse le 31 août auquel a participé B2.

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Le chef d’EIGS tué par les forces françaises

Thu, 16/09/2021 - 08:22

(B2) Adnan Abou Walid al Sahraoui, chef du groupe terroriste État islamique au Grand Sahara [EIGS] a été neutralisé par les forces françaises, a annoncé le président français Emmanuel Macron, jeudi (16 septembre). « Il s’agit d’un nouveau succès majeur dans le combat que nous menons contre les groupes terroristes au Sahel » a-t-il ajouté.

Adnan Abou Walid al Sahraoui, chef du groupe terroriste État islamique au Grand Sahara a été neutralisé par les forces françaises. Il s’agit d’un nouveau succès majeur dans le combat que nous menons contre les groupes terroristes au Sahel.

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) September 15, 2021

(NGV)

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Défense. L’Europe a des capacités. Encore faut-il vouloir et être capable de les utiliser

Wed, 15/09/2021 - 15:15

(B2) Le sempiternel débat sur la défense européenne est à nouveau relancé. Mais il faut se poser les bonnes questions… et les résoudre

Pour intervenir efficacement, encore faut-il le savoir, le vouloir, et le décider (MOD Ukraine)

L’Europe a des capacités, mais ne les utilise pas

Aujourd’hui, l’Europe ne manque pas de capacités au niveau militaire. Elle en regorge, même. Sur le papier, les 27 États membres alignent pas moins de 1,4 million de soldats, disposent de centaines d’avions de chasse et de navires, de milliers de chars et véhicules blindés, et ont des bases prépositionnées ou un équivalent dans plusieurs points du monde (Asie, Pacifique, Moyen-Orient, Amérique latine). Pourtant l’Europe n’arrive que péniblement à réagir aux crises, à aligner quelques milliers d’hommes pour aller assurer la sécurité dans son voisinage, ou tout simplement venir en aide à des citoyens européens en danger.

Tirer les leçons du terrain

L’exemple de l’Afghanistan est patent. Malgré une présence aérienne en nombre et l’envoi de forces spéciales, les Européens ont été incapables de se coordonner et planifier un déploiement commun. C’est l’impulsion américaine qui a été décisive, pas l’européenne (lire : Premières leçons de la ‘crise de Kaboul’). L’impression finale était celle d’un joyeux bazar, qui a été au final un succès… mais aurait pu virer au désastre.

Ne pas s’enferrer dans une voie condamnée

L’échec des battlegroups — cette force de réaction rapide européenne — est patent. On n’est pas sur un problème conjoncturel, mais bien structurel. Ce dispositif où quelques pays sont ‘de garde’, pour intervenir dans le monde entier, sur toute sorte de crise, ne peut pas fonctionner. On a tenté à plusieurs reprises de les faire partir. À chaque fois, la réponse a été ‘Non’.

Des dispositifs science fiction

La raison est structurelle : Ce sont les 27 qui décident, à l’unanimité de l’engagement. Mais seuls quelques pays, ceux d’astreinte, supportent tout le coût humain, politique et financier de l’engagement. Il faut un formidable alignement des planètes pour avoir à la fois une volonté politique commune d’agir, dans un délai d’action rapide, sur un terrain où les pays d’astreinte sont prêts et formés à intervenir, et sans aucun obstacle (politique, financier ou technique) qui vienne s’interposer (lire : Revoir le concept des battlegroups : une nécessité).

Trois outils à mettre en place pour réagir

Trois éléments font aujourd’hui défaut à l’Europe de la défense :

1. une capacité d’anticipation, donc un partage du renseignement, efficace, qui parte du terrain et remonte au niveau politique, avec une analyse commune, permanente, qui provoque une décision politique. Cela suppose une révolution des mécanismes et des esprits.

2. une capacité de commandement politico-stratégique. Elle suppose non pas une révolution, mais une utilisation intelligente des dispositifs existants. Ce n’est pas vraiment un grand quartier général militaire qui manque à l’Europe, c’est un dispositif politique de décision dans l’urgence. Le dispositif européen est aujourd’hui conçu sur une mécanique de consensus politique, d’engagement financier et d’actions, qui se décompte en quelques semaines ou quelques mois (voire années). Trop long, là où il faut réagir en 24 ou 48 heures.

3. une capacité d’intervention, taillée sur mesure, à la hauteur des objectifs que peuvent atteindre les Européens. Inutile de prévoir une force d’entrée en premier, de 5000 hommes, si l’on n’est pas capable de réagir rapidement dans un théâtre extérieur et dangereux (où des vies seront sans doute perdues). Autant prévoir une capacité réaliste, modulaire, capable d’intervenir.

  • Par exemple pour aller à la rescousse de milliers d’Européens coincés dans le monde du fait d’une crise sanitaire, naturelle, technologique ou d’un conflit. C’est tout à fait possible : 200 à 500 forces spéciales, quelques dizaines d’avions, un centre de coordination aérien… Tout cela existe. Il suffit de les mettre ensemble dans un dispositif.
  • Idem pour les terrains d’intervention : un groupe ‘désert’, un groupe ‘urbain’, un groupe ‘hiver’, un groupe ‘médical’ peuvent être constitués assez facilement et seraient davantage déployables qu’un groupe multirisques.
  • Et il y a des conflits, où les Européens ne pourront pas / ne voudront pas intervenir (type Syrie 2011, Ukraine 2014…). Il vaut mieux le prévoir d’emblée.

Une opportunité politique

L’Europe de la défense a aujourd’hui une porte ouverte formidable. L’Alliance atlantique terrassée par la défaite de l’Afghanistan va devoir remettre en question sa doctrine expéditionnaire de stabilisation. Il y a fort à parier qu’elle se recentrera, au moins dans l’immédiat, sur sa vocation première : la défense du territoire européen face aux menaces venues de l’Est (Russie mais aussi Chine), tant traditionnelles que d’un genre nouveau (cyber, etc.). Les USA de Joe Biden mettent en vigueur un tournant déjà amorcé par Obama et Trump : en finir avec les interventions militaires extérieures non justifiées par la stricte sécurité nationale, et faire face à la compétition politique, militaire et économique venue d’Asie (Chine et autres).

Les Européens voudront-ils la saisir ?

Dans son voisinage proche, et même légèrement au-delà, l’Europe est donc seule à bord et maîtresse de son destin. Voudra-t-elle assumer cette charge, et comment ? C’est tout l’enjeu de la réflexion entamée aujourd’hui par la présidente de la Commission européenne dans son discours sur l’Etat de l’union (lire : Défense. L’Europe doit pouvoir agir seule ! Les six propositions (audacieuses) de von der Leyen, et par les États membres dans la ‘boussole stratégique’ (sorte de futur livre blanc sur la défense européenne). Travail qui pourrait déboucher (si tout va bien) sous présidence française dans un sommet spécial Défense, à Toulouse. Pour réussir cet exercice devra cependant en terminer avec le bla-bla, les bonnes intentions sans lendemain, les outils mort-nés, regarder la réalité en face et se retrousser les manches.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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L’armée slovène passe à l’électrique pour entraîner ses pilotes

Wed, 15/09/2021 - 10:01

(B2) Septembre sonne l’heure de la rentrée. À l’école des aviateurs de l’armée slovène, les élèves ne sont pas les seuls à être attendus avec impatience… quelques nouveaux équipements un peu particulier sont également sur le chemin

Un Virus 121SW prend son envol (Forces armées slovène)

Nous sommes reçus par des aviateurs. Habillés de combinaisons vert kaki, la ressemblance avec des acteurs de Top Gun est frappante. Ce n’est pas sans raison : nous sommes à la 15th Wing — base de l’aviation militaire slovène et son école — basée à Cerklje ob Krki, à quelques kilomètres à peine de la frontière avec la Croatie. 

La base aérienne militaire slovène

C’est ici que sont formés des pilotes, depuis les années 1990. Mais depuis le 1er septembre, de nouveaux arrivants ont fait leur apparition dans la 15th Wing. Et ils sont particulièrement surprenants. Il y aura des avions électriques — ils seront testés avant d’être inclus dans les formations — et un simulateur de vol — utilisé pour les formations des cadets. L’excitation des formateurs, comme des élèves est particulièrement palpable. L’accord signé avec l’entreprise slovène Pipistrel il y a plusieurs mois est entré en vigueur juste à temps pour la rentrée des classes.

L’avion électrique

La star du show, c’est Velis Electro, un avion qui fonctionne uniquement à l’électrique. Il est proche du « zéro émission » et est peu bruyant, se félicitent les Slovènes. Une aubaine, alors que l’école d’aviation se situe tout près d’un village. Surtout, il est « certifié » par l’Agence de la sécurité aérienne de l’Union européenne — c’est-à-dire autorisé à voler : une première.

Velis Electro arrivera le 22 septembre prochain sur le terrain de Cerklje ob Krki. Dès ce moment là, dans toutes les formations, Velis Electro jouera un rôle modeste mais significatif, notamment pour montrer le niveau de technologie et le respect de l’environnement. Il sera utilisé dans différentes étapes de la formation des pilotes. Pas fait pour faire de la voltige, il servira plutôt pour les courts trajets dans les airs et apprendre à décoller/atterrir.

Rechargement express

En effet, le souci de l’avion électrique, c’est bien son autonomie. Elle n’est pas aussi longue qu’un avion ordinaire. Les Velis Electro (à l’électrique), disposent d’à peine une heure. Pour comparaison, les Virus 121SW (au carburant) de Pipistrel ont une autonomie de vol de 5 heures 30. La recharge des Velis Electro peut aller « vite » — deux à trois heures grâce à des chargeurs spéciaux — ou moins vite — toute une nuit lorsque l’appareil est rechargé sur une prise de courant classique. Il faut donc un minimum d’organisation, et disposer de plusieurs batteries rechargées en stock.

Un avion Velis Electro en vol (Pipistrel)

Impressions positives

Les différents utilisateurs rencontrés par B2 ont fait état de leur impression très positive. Pour un pilote expérimenté, piloter un avion électrique est d’ailleurs plus aisé qu’un avion à propulsion classique, car il est notamment plus facile de contrôler sa puissance. Seul soucis qu’il partage avec nous : la petite réserve d’énergie présente dans un avion électrique, et sa moindre puissance comparée à un avion à carburant.

Autres petits nouveaux

Une semaine avant l’arrivée d’un Velis Electro, c’est un Virus 121SW qui prendra ses aises dans les quartiers de la 15th Wing, dès mercredi 15 septembre pour la période de test. Lui fonctionne au carburant. Son empreinte carbone est basse et son ratio performance/coûts semble avoir déjà gagné le cœur de ses clients. 

Deux pilotes ont commencé leur formation sur le type Virus 121 et sont désormais certifiés. L’un est instructeur pour la formation d’instructeurs et l’autre est candidat pour devenir instructeur. La formation a eu lieu à la mi-août avec un Virus 121 présent pour l’occasion.

Ensuite, il sera temps de tester la version UAV (drone) du Virus 121 avec des équipements de surveillance. Puis, arrivera le Panthera hybride à l’empreinte carbonne basse, destiné lui aux formations avancées (advanced trainer). Il s’agit d’une mise à niveau logique, après les Virus. Cela devrait être possible au milieu de l’année prochaine.

Un élève s’exerce sur le simulateur de vol (AP/B2)

L’électrique aussi dans le simulateur de vol

Les avions ne sont pas la seule innovation à faire leur apparition dans l’école. Dans une petite salle à l’air de rien, trône la nouveauté : une boîte, à l’apparence d’un cockpit d’avion. A côté, un écran, sur lequel on voit l’avion décoller, faire un looping, se balader, et atterrir. Le tout, du point de vue du pilote.

Comme dans un jeu

En fait, l’image à l’écran est la même que celle que le pilote voit dans son casque de réalité virtuelle (VR). C’est comme dans un jeu : l’élève s’installe dans le faux-vrai cockpit, met le casque sur les yeux… et sans quitter la terre ferme, apprend à maîtriser un avion. B2 a essayé pour vous… le résultat et les sensations sont plus que réels, au point d’oublier que l’on est bien sur la terre ferme. Le simulateur de vol est en appui des avions : il permet de tester avant de se lancer dans les airs.

L’outil simulateur enthousiasme

L’école a utilisé pour la première fois ce simulateur dans son processus de sélection des élèves, après la théorie et avant la phase de vol. Et le résultat est sans appel : « la phase de vol a débuté à un niveau visiblement plus élevé qu’avant l’utilisation du simulateur — le simulateur est donc très utile. Nous allons tester très soigneusement dans quelles phases nous pourrions inclure le simulateur dans la formation au vol. Nous prévoyons de commencer toute la formation au vol avec la phase du simulateur à l’avenir et nous espérons que les premiers candidats commenceront avant la fin de cette année », se félicite le lieutenant-colonel Tomaž Oblak, officier supérieur d’état-major.

Pendant que B2 s’exerce sur le simulateur, les aviateurs expérimentés nous guident : les images du casque de virtualité virtuelle sont retransmises sur une télé.

Un effet verdissement 

Pour la défense slovène, l’achat de ces technologies a une raison en particulier : le « vert ». Utiliser des batteries électriques plutôt que du pétrole, ou s’entraîner dans des simulateurs plutôt que d’utiliser des avions, est ce qui leur permet, selon eux, de réduire leur empreinte carbone et contribuer à la défense de l’environnement. C’est une des priorités du ministère de la Défense, notamment dans le cadre de la présidence slovène de l’Union européenne (lire : Notre interview avec Matej Tonin, ministre slovène de la Défense).

(Aurélie Pugnet)

La Slovénie arrive la première sur l'électrique. Avec l'arrivée des avions dès la semaine prochaine, la Slovénie « a bien l'ambition d'être la première armée de l'air à effectuer une partie de la formation au vol avec un groupe motopropulseur entièrement électrique », se réjouit le lieutenant-colonel Tomaž Oblak, officier supérieur d'état-major. Le Danemark s'est aussi équipé auprès de Pipistrel, et les appareils « doivent arriver à l'automne 2021 », « pour un test de concept, qui aidera à déterminer si la technologie peut être utilisée de manière opérationnelle dans l'armée de l'air », annonçait le ministère de la Défense danois en juin dernier. Côté français, le général Philippe Lavigne, chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace en mai 2021, a volé à bord d’un avion biplace à moteur électrique, l’Alpha Electro.

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Accident de la route au Mali. Trois soldats espagnols d’EUTM blessés

Tue, 14/09/2021 - 19:35

(B2) Ce mardi (14 septembre), au matin, à 08:45, un véhicule de la mission de l’UE (EUTM Mali), a eu un accident de la circulation. Il est entré en collision avec un camion de 10 tonnes dans le cercle de Kati. Trois soldats espagnols ont été blessés.

« Tous les soldats blessés ont été transférés, par hélicoptère au Role 2 [l’hôpital de campagne] à Koulikoro », le centre de formation des Maliens et de l’UE. Ils sont actuellement « sous traitement » indique-t-on à la mission européenne.

EUTM Mali est la mission militaire de formation et de conseil auprès des FAMA, les forces armées maliennes.

(NGV)

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Dans l’antre de la Red Team avec François Schuiten, dessinateur

Tue, 14/09/2021 - 08:05

(B2 – exclusif) Quelles seront les menaces du futur, à l’horizon 2060 ? C’est la feuille de route donnée par l’armée française à une dizaine d’artistes. La Red Team. De la science fiction à l’état pur, avec un objectif très réaliste. Le dessinateur belge François Schuiten raconte

Le dessinateur François Schuiten dans son atelier à Bruxelles (crédit : AF/B2)
  • Mise en place à l’initiative d’Emmanuel Chiva, directeur de l’agence de l’innovation de défense (AID), la Red Team réunit une dizaine d’auteurs, scénaristes et dessinateurs de science-fiction.
  • Deux équipes s’affrontent : la Red Team simule une force ennemie et évalue ainsi les capacités défensives de l’équipe testée, la Blue Team.
  • Après une saison test, la Red Team a dévoilé en juillet 2021 deux de ses scénarios qui clôturent sa saison 1. Au total, quatre saisons sont prévues.

Participer au projet : une ambition intellectuelle

Qu’est-ce qui vous a attiré dans le projet ?

— C’est le défi intellectuel, d’interroger ce que sera le monde de demain, avec lucidité. Parce que nous avons eu accès à beaucoup d’informations, nous avons ainsi pu comprendre des sujets qui étaient jusque-là pour nous assez opaques. C’était donc une formidable chance. Je n’ai jamais été très intéressé par tout ce qui concerne la guerre et les armes. Mais je trouvais étonnant que l’armée ouvre ses portes et dialogue avec des auteurs de science-fiction, je n’avais pas envie de dire non à une proposition aussi audacieuse.

Certains membres de la Red Team ont préféré rester anonymes, par peur de représailles. Pourquoi pas vous ?

— J’assume pleinement mon choix. Je suis un pacifiste, mais le rôle que nous avons dans ce projet n’est pas en contradiction avec mes convictions. Notre mission n’est pas d’imaginer comment faire la guerre. Elle est d’imaginer comment se prémunir des dangers du futur, c’est tout à fait différent. Ce qui m’a intéressé, c’est que nous devons imaginer des mondes et des situations difficiles pour un pays comme la France. Nous sommes dans une hypothèse de réaction à une agression, à une situation difficile, pas en train d’imaginer des hypothèses offensives.

La mission de la Red Team

Anticiper les menaces du futur, l’armée n’est-elle pas capable de le faire elle-même ?

— Traditionnellement, l’armée est un peu en retard d’une guerre. Elle a des stratèges certes, mais nous sommes là pour amener autre chose, hors de la réalité. Nous restons en rapport avec le réel mais travaillons sur des hypothèses beaucoup plus futuristes. Donc, nous ne sommes pas en concurrence avec eux. La ministre des Armées nous avait dit ‘Faites-nous peur’… c’est pas mal comme suggestion, non ?

Comment l’armée vous a-t-elle accueilli ?

— Nous avons été très bien accueillis. Il a fallu faire un peu nos preuves, bien sûr. Il y a certainement eu des résistances au sein de l’armée, parce que ce n’était pas dans leur nature d’ouvrir un espace de réflexion comme celui-là. Au départ, il y avait honnêtement un petit peu de scepticisme, sur l’utilité de la démarche. Je crois que ce genre de critique est en train de disparaître, les militaires découvrent au fur et à mesure que cette réflexion peut être très stimulante, pour eux comme pour nous.

La fabrication d’un scénario

Comment le travail se passe-t-il au jour le jour ?

— Nous avons des réunions à des rythmes qui permettent de construire le scénario, sans planning fixe.

Et vous travaillez aussi sur le terrain ?

— Oui, les militaires nous emmènent aussi là où ils s’entraînent. Il nous est arrivé de nous retrouver à quatre heures du matin, dans la nuit, enfoncés dans la boue avec des chars qui passent à côté… C’est comme cela que nous réalisons les difficultés et les problématiques actuelles. Ils nous ont aussi emmené sur un terrain d’aviation où décollent les Rafale, pour voir comment ils réfléchissent et toutes les nouvelles technologies qu’ils développent (NB : sortie organisée en février 2021). Nous irons bientôt dans un sous-marin et sur un porte-avion. Ces expériences nous permettent de développer des scénarios nourris par l’expérience du terrain. Quand vous voyez des chars en pleine nuit avec des tirs, vous êtes enfoncés dans la terre avec des bouchons dans les oreilles tellement il y a du bruit, cela vous fait quelque chose ! La façon dont vous le retranscrivez sur le papier est très différente. Moi, je suis un dessinateur en chambre. Si je ne me confronte pas au réel, le dessin ne le reflète pas.

Après cela, comment élaborez-vous un scénario ?

— Nous rencontrons d’abord la Purple Team (les experts de la société civile). Nous avons des rendez-vous virtuels sur des ordinateurs sécurisés et écoutons des experts et leurs analyses, c’est passionnant ! Ils sont issus soit de l’armée, soit de Paris Sciences Lettres. Nous voyons très vite si nos hypothèses fonctionnent ou pas. Nous avons besoin d’être critiqués par des experts, avant de nous confronter à la Blue Team (l’armée). Ensuite, nous soumettons différents projets de scénarios et l’armée nous dit lesquels les intéressent le plus. Les militaires peuvent nous demander de développer un aspect particulier dans chacun des scénarios. En fait, ils jouent le rôle de la Blue Team qui a pour vocation de nous corriger, de nous dire si ça ne marchera jamais, ou si ce n’est pas pour eux une hypothèse solide…

Où allez-vous chercher l’inspiration ? D’événements réels ?

— Il y a une inspiration du réel, d’un réel qui s’affole. J’ai souvent le sentiment que le réel dépasse la fiction. La pandémie par certains côtés nous montre bien ça. Nous avons déjà connu des épidémies… mais que cela déstabilise le monde entier à ce point, personne n’y aurait cru. La réalité dépasse toujours la fiction, donc il faut déjà être suffisamment solide pour arriver à surprendre le réel. Nous devons aussi être — et c’est ça qui m’intéresse beaucoup — très utopistes pour faire un autre monde. Pour imaginer 2040 ou 2060, il faut être solidement armé pour avoir une hypothèse qui tient la route. Mais nous sommes là pour développer des scénarios qui interrogent et qui surtout déstabilisent l’armée. Quand ils nous disent ‘ah ça on n’y avait pas vraiment pensé’, alors là nous sommes vraiment ravis.

Sur combien de scénarios travaillez-vous en même temps ?

— Il y a deux gros scénarios par an qui sont rendus publics (cf encadré), mais le nombre évolue. Nous aimerions aller un peu plus loin, plus dans le détail dans le rendu et dans la restitution des scénarios pour être plus surprenants.

Et après…

Qu’advient-il des scénarios une fois livrés à l’armée ?

— Ils ont plus ou moins sous-entendu que certaines de nos hypothèses vont leur permettre de développer un certain type de champs d’investigation. (NB : invité sur France Culture en juillet 2021, le directeur du projet Emmanuel Chiva a expliqué que le projet Myriade 22 « est un premier résultat concret » de cette collaboration.)

Vos scénarios vous inspirent t-ils dans vos autres travaux ?

— Je crois, ils nourrissent ma réflexion. Parfois même cela m’effraie ! J’espère qu’ils ne se réaliseront pas, mais il y aura certainement des aspects qui deviendront réels.

Que retenez-vous de cette expérience ?

— L’expérience que j’en tire c’est un enrichissement personnel. Beaucoup de sujets sont extrêmement compliqués à mettre en images. Par exemple la façon de dessiner des bulles virtuelles (NB : référence à l’un des deux scénarios dévoilés en juillet 2021), ou ce qui protégerait un porte-avion et qui serait brusquement brisé ? (NB : référence au deuxième scénario). Nous savons que ces porte-avions sont extrêmement fragiles donc ils ont besoin d’avoir tout un système extrêmement sophistiqué de protection. Comment donner une forme graphique à ça ? J’adore ce challenge de donner une image à ce qui n’en a pas.

(Propos recueillis par Agnès Faure, st.)

Les scénarios sont rendus sous la forme d'un livre avec une série de recommandations, de descriptions des armes du futur notamment. Il ne s'agit pas de scénarios de films au sens traditionnel. « L'intérêt est de creuser visuellement, narrativement, toutes les conséquences de ce monde virtuel. Pour nous, il s'agit de montrer un certain nombre d'éléments qui nous permettent de construire ce que peut être une situation extrêmement difficile et qui intéresse l'armée française ». Les vidéos mises en ligne sont « des fragments » destinés au grand public « qui permettent d'appréhender les climats ». Voir notamment les scénarios rendus publics à l'occasion de la saison 0 sur le site de la Red Team.

Entretien réalisé en face-à-face, à Bruxelles, le 1er septembre.

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Un avion d’État français soupçonné d’avoir violé l’espace aérien finlandais

Sun, 12/09/2021 - 09:36

(B2) Les gardes côtes finlandais se sont saisis du dossier

« Un avion d’État français est soupçonné d’avoir violé l’espace aérien finlandais dans le golfe de Finlande », indique le ministère finlandais de la Défense dans un communiqué publié mardi (7 septembre) dans l’après-midi. Les faits se sont produits le mardi matin.

Une enquête en cours

Tous les cas sont caractérisés et classés comme des violations ‘possibles’ jusqu’à ce que les gardes-frontières finlandais aient mené leur enquête et conclu qu’il s’agit d’une violation réelle. Cette enquête prend généralement un à deux jours, précise t-on à B2.

Des précédents

Le ministère de la Défense signale publiquement toutes les violations territoriales possibles. En général, cela se produit une à cinq fois par an. Cette année, trois violations territoriales ont eu lieu en Finlande : deux par la Suède et une par la France. En 2020, deux provenaient de la Suède et une de l’Allemagne.

(AF, st.)

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EUAM Iraq étend sa présence au Kurdistan

Thu, 09/09/2021 - 11:29

(B2) Le Haut représentant de l’Union européenne a officialisé les choses en annonçant mercredi (8 septembre) que la mission de conseil des forces de sécurité en Iraq (EUAM Iraq) allait avoir une nouvelle présence au Kurdistan iraquien.

La mission stationnée jusqu’ici uniquement à Bagdad ouvrira donc un second bureau permanent à Erbil. C’est ainsi que l’Union européenne a « élargi cet été » la mission, a expliqué Josep Borrell, lors de son voyage en Iraq cette semaine. « Notre équipe est prête à fournir des conseils et une expertise sur la réforme du secteur de la sécurité civile au gouvernement régional du Kurdistan. Les pourparlers ont déjà commencé sur les domaines dans lesquels notre soutien peut être utile », a précisé Josep Borrell en Iraq.

La mission compte actuellement 68 agents internationaux issus de 19 États membres de l’UE, et deux experts supplémentaires à Erbil, décompte le porte-parole du Haut représentant pour B2.

L’annonce ne sera pas une grande surprise pour les lecteurs assidus de B2. Dans la perspective de l’ouverture d’une présence à Erbil, le chef de la mission, Christoph Buik, s’était déplacé en juillet dernier pour une série de rencontres avec les autorités régionales. L’enjeu était de renforcer la coopération dans le domaine de la réforme du secteur de la sécurité (lire : Dernières nouvelles des missions et opérations de l’UE (juillet 2021)). En 2019 déjà, du changement était attendu dans ce domaine (EUAM Iraq, prochainement engagée dans le Kurdistan iraquien ?).

(Aurélie Pugnet)

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Les Portugais en Roumanie

Wed, 08/09/2021 - 17:58

(B2) 93 soldats de l’armée de terre portugaise (14e régiment d’infanterie de la compagnie de tireurs d’élite mécanisés) sont partis ce mardi (7 septembre) en Roumanie pour participer à la mission ‘présence avancée’ de l’OTAN dans la zone Sud-Est de l’Europe face à la Russie en Mer noire. Durée de l’engagement : trois mois. Objectif : « renforcer la posture de dissuasion et de défense sur le flanc sud-est du territoire de l’Alliance ».

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Dans la peau d’un battlegroup. Les Slovènes en astreinte ce semestre

Wed, 08/09/2021 - 14:18

(B2 à Ljubljana) Alors que l’existence même des battlegroups est sous pression, ils n’attendent plus qu’un signe politique pour être déployés

Les forces slovènes sont actuellement en astreinte dans un des battlegroups de l’Union européenne (© AP / B2)

Le futur des battlegroups, ces forces de réaction rapide de l’Union européenne, est au centre du débat européen depuis quelques mois. La raison : ils n’ont jamais été déployés pour répondre à quelque crise que ce soit. Ce qui signifie aux yeux de certains, qu’ils sont tout bonnement inutiles. Dernière idée en date (de mai dernier) : mettre en place une « force d’entrée en premier », qui serait plus permanente entre certains pays (lire : Créons une force européenne d’entrée en premier ! 14 États sont pour). En attendant, les battlegroups de l’Union européenne continuent d’être de rigueur. Ils s’entraînent, se qualifient pour être à partir au cas. B2 est parti rencontrer les troupes slovènes, en astreinte depuis juillet dernier dans le battlegroup commandé par les Italiens.

Une force multinationale entre voisins

En principe, il y a toujours une force prête à être déployée pour les besoins militaires de l’Union européenne (cf. encadré). Elles ne sont simplement pas toujours constituées des mêmes nations, forces et capacités. Sur la base de Vojašnica Edvarda Peperka, à Ljubljana, c’est la 10ème brigade motorisée de la 1ère brigade qui constitue l’élément central de la participation slovène. Avec l’Autriche, la Croatie, la Hongrie et l’Italie, ils forment un battlegroup de l’Union européenne, qui se fonde sur un accord conclu entre les participants (un memorandum of understandings). Les pays ont aussi signé un accord technique entre les participants au sujet de l’entrainement et l’utilisation des battlegroups.

Un des militaires de la 10e brigade motorisée (© AP / B2)

Une mobilisation sur un an

Les battlegroups alternent tous les six mois. Chaque mois de janvier et juillet, une nouvelle coalition prend le relais dans la rotation. Mais dans les faits, le battlegroup mobilise les efforts bien au-delà des six mois de rotation.

La Multinational Land Force — qui a pris le relais en juillet 2021 — en est une bonne illustration. La première réunion a eu lieu en juillet 2020 (inital conference) avec les hauts représentants des militaires de chaque pays, soit un an avant le début de la rotation. D’autres réunions ont suivi. En décembre 2020, une feuille de route pour l’entraînement des forces a été élaborée.

Six mois de préparation

De janvier à mai 2021, soit six mois avant la mobilisation, tout le personnel du battlegroup suit un même entrainement, chacun chez soi. Ces cinq mois intenses sont rythmés par pas moins de trois exercices. En juin, le battlegroup passe une « validation ». Elle prend la forme d’un exercice de 14 jours, réalisé en Italie, le pays leader du battlegroup.

Chaque pays fournit à la fois troupes, mais aussi équipements et différentes capacités (© AP / B2).

…Puis six mois de ‘stand-by

Le 1er juillet 2021, c’est la rentrée. Le semestre en stand-by débute. Au programme : entraînements sur entraînements ! Il ne faut surtout pas perdre la forme. En octobre, un exercice supplémentaire aura lieu, avec trois aspects : la mobilité militaire, l’aide aux sinistrés (disaster relief), en coopération avec les institutions civiles, et l’opération militaire.

L’intérêt pour les armées

Pour certains, les battlegroups représentent un gaspillage de ressources et de temps. Mais pour un observateur averti, participer aux battlegroups est « une très belle opportunité pour les troupes ». Et ce pour différentes raisons, détaille un gradé : « l’entrainement est plus intense que d’habitude, les personnels ont un but concret vers lequel travailler, les troupes se préparent à défendre une cause plus grande que leur seule nation ». En plus, du point de vue de la défense européenne, « ils travaillent à l’interopérabilité des armées avec leurs partenaires. Le travail en battlegroup contribue à la dissuasion », ajoute un autre. Ne manque qu’une décision politique pour les voir à l’oeuvre, sur le terrain cette fois.

(Aurélie Pugnet)

Qu'est ce qu'un battlegroup ? Les battlegroups représentent une force de la taille d'un bataillon d'infanterie, renforcé avec un élément soutien au combat 'Combat support' (CS) et un soutien logistique Combat support service (CSS). Le tout doit faire au minimum 1500 personnels (parfois plus). Chaque battlegroup dispose d'un quartier général de la force (FHQ), qui peut également être déployable. Le concept des battlegroups a atteint sa capacité opérationnelle depuis 2007. La décision de déployer les battlegroups revient aux ministres des États membres (Conseil de l'Union européenne). Ils sont déployables en cinq jours, dans une zone qui va les 6000 kilomètres autour de Bruxelles. Ils ont dix jours pour être opérationnel sur le théâtre, pour un engagement initial de 30 jours, pouvant être étendu à 120 jours.

Lire notre fiche : Les GT 1500 ou battlegroups. Une belle idée jamais mise en pratique

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Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (août 2021)

Tue, 07/09/2021 - 20:30

(B2) Connaître, se faire connaître, reconnaître. Ce sont les gages pour assurer de bonnes coopérations, essentielles aux opérations et missions de l’UE sur le terrain. L’été a été propice à cela. Comme aux visites extérieures, notamment de députés européens en Ukraine

Libye. « L’approche intégrée » européenne se met en place

L’opération maritime de l’UE EUNAVFOR MED IRINI et la mission d’assistance frontalière de l’UE en Libye (EUBAM Libya) organisent un peu plus leur coopération. Cet été, le contre-amiral Fabio Agostini, commandant d’Irini, et Natalina Cea, chef de mission d’EUBAM Libya, se sont retrouvés à Rome, au QG d’EUNAVFOR Med IRINI, pour signer une convention qui pose noir sur blanc les axes de coopération. Avec une attention particulière notamment sur la formation des garde-côtes libyens et la sécurité portuaire. Détails ici

(crédit : EUNAVFOR Med Irini)

Djibouti. Coopération de voisinage

Autres formes de coopération, celles de la force maritime européenne chargée de combattre la piraterie maritime au large de la Somalie (EUNAVFOR Atalanta) avec les forces présentes à Djibouti. Le commandant de l’opération, le vice-amiral José María Núñez Torrente, a profité de la rotation du quartier général de la force, début août, pour faire le tour des commandements et des unités militaires les plus importants présents à Djibouti. Détails ici

(crédit : EUNAVFOR Atalanta)

Bagdad (Irak). Rencontre avec le FBI irakien

L’Agence fédérale de renseignement et d’investigation irakienne (FIIA) et la mission de l’Union européenne de conseil aux forces de sécurité intérieure (EUAM Irak) coopèrent déjà, par exemple dans la récupération d’objets d’art volés et les relations avec INTERPOL. Et il s’agit de poursuivre cette coopération, notamment dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. C’était l’enjeu d’une rencontre mi-août dans la capitale. Détails ici

Ségou (Mali). Visite guidée de l’école de sous-officiers

La mission de formation de l’armée malienne (EUTM Mali) nous fait revivre le déplacement du commandant de la force, le général de brigade Jochen Deuer, à Ségou, siège de la troisième région militaire du pays et de l’école des sous-officiers des forces maliennes. Le général y a notamment testé le tir numérique à la Kalachnikov ! Détails ici

(crédit : EUTM Mali)

Donetsk (Ukraine). Visite guidée pour six eurodéputés

Les députés européens (1) se sont rendus en Ukraine à l’occasion du 30e anniversaire de l’indépendance du pays (le 24 août). Une opportunité saisie pour découvrir le travail de la mission de conseil aux forces de sécurité intérieure ukrainiennes (EUAM Ukraine). Entre autres visites, celle du port maritime de Mariupol, à l’Est du pays. Car la mission précise qu’elle « renforcera bientôt ses conseils en matière de gestion intégrée des frontières aux services répressifs opérant dans le port ». Les députés ont également discuté avec le commandant de la police régionale des défis liés à la proximité de la ligne de contact (contrebande et crime organisé). Détails ici

(1) Michael Gahler, Viola von Cramon, Petras Auštrevičius, Andrius Kubilius, Juozas Olekas, Anna Fotyga et Ramona Strugariu

Ramallah (Territoire palestinien). Une campagne contre le cyber-chantage

L’experte en cybercriminalité de la mission de soutien à la police et de l’état de droit pour le territoire palestinienne (EUPOL COPPS), Alessandro Buono, a conseillé la police civile palestinienne (PCP) ces deux dernières années sur les moyens de combattre le phénomène du chantage sur internet. Le résultat est une campagne de sensibilisation au cyber-chantage, dévoilée cet été. Détails ici

Garowe (Somalie). Prévenir la radicalisation

Dix enquêteurs de la police d’État du Puntland et cinq procureurs du bureau du procureur général ont participé à un atelier de deux jours de sensibilisation à la lutte contre la radicalisation, organisé dans le bureau local d’EUCAP Somalia à Garowe. L’enjeu est de les épauler pour prévenir et détecter la radicalisation le plus tôt possible dans leur travail quotidien. Détails ici

(crédit : EUCAP Somalia)

Niger. Une Berlinoise à la tête de la mission

À la tête de la mission civile de l’Union européenne de soutien aux forces de sécurité intérieure et de la stabilisation du Niger (EUCAP Sahel Niger) depuis janvier, l’Allemande Antje Pittelkau a eu droit à son portrait, à lire sur le site de la Deutsche Welle (DW).

(informations recueillies par Emmanuelle Stroesser)

NB : Pour tout connaître des dernières évolutions de la politique de défense européenne, l’indispensable à se procurer : la nouvelle ‘boîte à outils’ de la défense européenne, qui vient de paraître, ainsi que notre ouvrage de référence sur la PSDC

Lire aussi sur le B2 Pro (parus en août) :

Et sur le blog : 

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Dans les coulisses d’une informelle. Reportage photo

Sun, 05/09/2021 - 11:43

(B2 à Brdo) Une informelle est un vrai moment privilégié de discussion pour les ministres, à la fois pour échanger et tenter de rapprocher leurs points de vue. B2 vous emmène hors de la salle de réunion… que s’y passe-t-il ?

Il est loin le temps où l’informelle se déroulait sans agenda préconçu, loin des caméras et des téléphones. L’agenda est aujourd’hui assez cadré, les journalistes sont bien présents. Et les réseaux sociaux également. Mais le mythe de l’informelle perdure. Se déroulant une fois tous les six mois, dans le pays qui assure la présidence tournante, la rencontre reste incontournable pour un ministre.

La réussite d’une telle réunion tient à quelques petites choses, essentielles : le fond du débat bien entendu, mais également le cadre et le temps. À l’aune de ces critères, les deux réunions qui se sont succédé à Brdo en Slovénie — jeudi avec les ministres de la Défense, vendredi avec ceux des Affaires étrangères — ont été une réussite. La thématique de l’Afghanistan a dominé tout le débat. Le cadre, le parc et château de Brdo, mis à disposition par la présidence slovène de l’Union européenne, étaient idylliques, calmes, verts, avec de multiples recoins pour converser tranquillement. Et le temps a viré à l’azur magnifique.

Autour de la table, c’était autre chose, la débâcle de l’Afghanistan ne laissait personne indifférent (Lire : Ce qu’il faut retenir… des informelles défense et affaires étrangères (Brdo 2 et 3 septembre). L’Afghanistan domine toutes les conversations). Et l’heure n’était pas vraiment à l’autosatisfaction. Tous les ministres avaient d’ailleurs fait le déplacement. Les rares qui n’étaient pas là étaient représentés par un adjoint. Les apartés ont donc été nombreuses.


Le centre de conférences où se déroulent les principales discussions, au milieu d’un parc verdoyant. Calme et tranquilité assurés. La seule proximité sont les sportifs de l’équipe de football qui s’entraînent de l’autre côté. (© NGV / B2) Le rituel de la photo de famille est incontournable. Pas toujours très follchon. Mais personne ne le rate. Cela permet de figer pour l’éternité la présence des uns et des autres. Pour AKK, la ministre allemande, c’était par exemple la dernière fois avec ses collègues européens de la défense… Sauf surprise électorale en Allemagne. Contrairement aux autres photos de famille, il n’y a pas de marque réservée pour chacun. Seul un petit scotch blanc pour se repérer. Seuls le Haut représentant et l’hôte slovène de la réunion ont leur place dédiée au centre. Le reste se place au petit bonheur… ou dans l’ordre d’arrivée. Tant pis pour les retardataires. (photo : Conseil de l’UE) Les apartés entre ministres constituent un autre des points essentiels d’une informelle. Et la discussion continue quel que soit le lieu. Même sur le podium où a lieu la photo de famille. Ici le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell (au gauche), avec l’hôte de la réunion informelle Défense, le Slovène Matej Tonin (à droite), et la ministre néerlandaise Ank Bijleveld (au centre). (© NGV / B2) Les conversations sérieuses continuent y compris sur le podium. A gauche, le général Graziano et le ministre letton de la Défense Artis Pabriks. (© NGV / B2) Idem le lendemain entre les deux ministres des Affaires étrangères, le Français Jean-Yves Le Drian (à droite), avec son homologue – et ami – luxembourgeois, Jean Asselborn (au centre, de dos). Ils sont deux des ‘vétérans’ des réunions européennes. A l’écart, mais l’oeil et l’oreille vigilant, le Portugais Augostos Santos Silva. Les trois ont défendu vaillamment une position plus ouverte vis-à-vis des Afghans ‘les plus vulnérables’. Faisant face à un front déterminé des partisans déterminés d’une fermeture des frontières (pays d’Europe centrale essentiellement). (© NGV / B2) Le point avec la presse est devenu un aspect primordial d’une informelle. Ce n’était pas l’objectif du départ. Le Gymnich visait en effet surtout à donner la possibilité aux ministres de pouvoir discuter entre eux sans risque d’être dérangé. Aujourd’hui, la presse est là et bien là. Et le passage par les micros tendus est sinon obligé du moins recommandé, au moins pour celui/celle qui veut faire passer un message, surtout au niveau national. Le ministre hongrois Szijjarto ne manque que rarement cet exercice, aussi important que la présence à l’intérieur. L’occasion de repréciser les principaux points de sa position nationale. Elle figure sur deux pages, dans son petit dossier, qu’il a relu juste avant, histoire de ne rien oublier. Le ‘sans cravate’ est voulu. C’est le code vestimentaire pour un Gymnich. Pour l’informelle défense, la consigne était plus stricte. Et les tenues plus corsetées de rigueur. (© NGV / B2) Arrive l’heure du repas. Pour ceux qui ont le temps — journalistes ou membres des délégations —, la présidence slovène leur a réservé un petit havre de paix. Un restaurant sur une ile à 10 mn à pied de la salle de conférence. Un moment idéal pour faire connaissance, converser avec les uns et les autres… ou tout simplement souffler un peu. La photo est faite de loin à dessein pour conserver l’anonymat des militaires, conseillers, membres de l’administration, présents. Un personnel indispensable pour tenir la route sur une informelle, passer des notes au besoin, préparer des argumentaires. (© NGV / B2) Des petits conciliabules se forment. C’est le boulot d’un porte-parole qui emmène ‘ses’ journalistes pour leur confier les dernières informations ou la version défendue par son ministre. Entre ‘parler vrai’ et ‘spin’, tout est possible. D’ordinaire c’est dans une salle, avec des chaises. L’informelle permet une attitude plus détendue. Le groupe ici est particulièrement nombreux : il comprend les journalistes germanophones. (© NGV / B2) Autre ambiance pour le briefing français. Mis à part l’AFP (branche anglophone et germanophone) et B2, aucun journaliste français n’a jugé bon de faire le déplacement, alors que les télévisions polonaise, hongroise, par exemple étaient là… Alors la diplomate française au COPS, C. Raulin, fait un briefing par téléphone, sur un système type Zoom, pour les journalistes restés dans leurs pénates. Un procédé devenu tellement courant durant la crise du Covid-19 qu’il s’est installé dans les mœurs. Avantage : on peut le faire d’un peu n’importe où. Notre diplomate a choisi un coin tranquille à l’écart des autres conversations. Quoi de mieux que le podium destiné à la photo de groupe désormais plus usité. (© NGV / B2) Les officiers de liaison au repos. Pièce indispensable du dispositif. De jeunes étudiant/es en sciences politiques ou relations internationales qui suivent pas à pas le ministre s’il doit se déplacer d’un point ou un autre de la réunion, et assurent la liaison (© NGV / B2) C’est le temps du départ. Et d’un ultime bain de soleil sous forme de repos bien mérité, débout, pour Ann Linde, la Suédoise (© NGV / B2) C’est le temps des au-revoir. Entre le (jeune) Slovène Anze Logar et le (senior) Haut représentant Josep Borrel, le dernier à partir. La complicité n’est pas feinte. Le courant semble bien passer. Et pourtant ils sont situés à des bords politiques bien opposés. La magie des informelles européennes… (© NGV / B2) Le ballet des voitures emportant les ministres est un art précieux. Le nombre de voitures dépend de la taille de la délégation. La sécurité dépend de la personnalité à bord. L’Allemand Heiko Maas a droit à un traitement de faveur, avec un véhicule de sécurité roulant à sa hauteur, prêt à écarter tout importun. (© NGV / B2)

(Nicolas Gros-Verheyde)

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