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Diplomacy & Crisis News

For Iraqi Christians, a Bittersweet Homecoming

Foreign Policy - Fri, 28/10/2016 - 20:12
They’re taking their homes and churches back from the Islamic State. But it may be too late to start over.

Prosecutor: Putin’s Former Press Secretary Died in D.C. Hotel Because He Was Drunk

Foreign Policy - Fri, 28/10/2016 - 19:36
Conspiracy theories surrounded the death of Mikhail Lesin. DC prosecutors determined he died after days of drinking.

President of Philippines: God Told Me to Stop Calling People Sons of Whores

Foreign Policy - Fri, 28/10/2016 - 19:16
The president of the Philippines says God told him not to use swear words again.

Meet the Tank Girls Taking on al-Shabab

Foreign Policy - Fri, 28/10/2016 - 18:24
Somalia’s fight against jihad will be decisive for women’s rights — and may be decided by female soldiers.

These 1-Star Yelp Reviews of Embassies Make Us Question the Future of Diplomacy

Foreign Policy - Fri, 28/10/2016 - 16:42
When travelers don't get their visas on time, they get angry. And then they write Yelp reviews.

Do we worship information these days? Are server farms our new Delphi temples?

Foreign Policy - Fri, 28/10/2016 - 16:33
Server farms, I suspect, are our modern Delphis. Hidden away, accessible only to initiates. Essential to the way we live yet unavailable to most mere mortals.

Another Former Enlisted responds: The 152 pound load is just one more outdated way of approaching today’s conflicts

Foreign Policy - Fri, 28/10/2016 - 16:33
The infantry's emphasis on physicality over intelligence is a joke.

War dog: Soldiers and pets, World War I

Foreign Policy - Fri, 28/10/2016 - 16:31
These guys would be charged nowadays, I suspect.

Quand les djihadistes étaient nos amis

Le Monde Diplomatique - Fri, 28/10/2016 - 11:19

Pendant une période comprise entre la défaite cinglante des Etats-Unis en Indochine (avril-mai 1975) et les craquements en chaîne dans les pays européens satellites de l'Union soviétique (notamment en Pologne, où l'état d'urgence est proclamé en décembre 1981), les Etats-Unis et l'Europe occidentale imaginent — ou font croire — que Moscou a lancé une grande offensive mondiale. En Afrique, l'Angola et le Mozambique, nouvellement indépendants, semblent lui tendre les bras ; en Amérique centrale, des guérilleros marxistes font tomber une dictature proaméricaine au Nicaragua ; en Europe occidentale, un parti communiste prosoviétique oriente pendant quelques mois la politique du Portugal, membre fondateur de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord. L'invasion de l'Afghanistan par l'Armée rouge, en décembre 1979, semble marquer une fuite en avant de Moscou. Elle ouvre une nouvelle étape de la guerre froide entre les deux blocs. Le combat des moudjahidins (« combattants de la foi engagés dans le djihad ») afghans va apparaître comme providentiel pour contrer les ambitions hégémoniques prêtées à l'Union soviétique. Et, souvent, être célébré à la façon d'une épopée.

« Afghanistan : à cheval contre les tanks russes ! », par Cyril le Tourneur d'Ison, Le Figaro Magazine, 16 janvier 1988.

Peu importe que la quasi-totalité de ces combattants héroïsés soient des musulmans traditionalistes, intégristes, même. A cette époque, la religion n'est pas nécessairement perçue comme un facteur de régression, à moins qu'elle s'oppose, comme en Iran au même moment, aux intérêts stratégiques occidentaux. Mais ce n'est le cas ni dans la Pologne catholique couvée par le pape Jean Paul II, ancien évêque de Cracovie, ni, bien sûr, en Afghanistan. Par conséquent, puisque la priorité géopolitique est que ce pays devienne pour l'Union soviétique ce que le Vietnam a été pour les Etats-Unis, un récit médiatique quasi unique va, pendant des années, exalter les moudjahidins, présentant leur révolte comme une chouannerie sympathique, attachée à sa foi. Il dépeindra en particulier la place et la vie des femmes afghanes à travers le prisme essentialiste, naïf (et parfois enchanté) des traditions populaires.

Revenir trente-cinq ans plus tard sur ce discours général et sur ses images d'Epinal, pléthoriques dans la presse française — du Figaro Magazine au Nouvel Observateur —, permet de mesurer à quel point presque tout ce qui suscitait hier l'admiration quand il s'agissait de populariser le combat contre l'« empire du Mal » (l'Union soviétique selon Ronald Reagan) est devenu depuis source d'exécration et d'effroi. Entre 1980 et 1988, on applaudissait les exploits des « combattants de la foi » contre l'Armée rouge. A partir de la décennie suivante, leurs cousins idéologiques en Algérie (Groupe islamique armé, GIA), puis en Afghanistan (talibans), et plus récemment au Proche-Orient avec Al-Qaida et l'Organisation de l'Etat islamique (OEI), ont été dépeints sous les traits de « fanatiques », de « fous de Dieu », de « barbares ».

« Le monde est fantastique. Leur âme se lit sur leur visage », photoreportage de Julio Donoso, texte de Guy Sorman avec la collaboration de Pascal Bruckner, Le Figaro Magazine, 20 septembre 1986.

Assurément, les moudjahidins des années 1980, qui ne commettaient pas d'attentats à l'étranger, se distinguent par plusieurs aspects importants des militants du GIA algérien ou des membres de l'OEI. Il n'en est pas moins vrai que l'Afghanistan a souvent servi de creuset et d'incubateur à leurs successeurs. Le Jordanien Abou Moussab Al-Zarkaoui, considéré comme le « père » de l'OEI, y a débarqué au moment où l'Armée rouge s'en retirait et y est demeuré jusqu'en 1993. Oussama Ben Laden, fondateur d'Al-Qaida, a été dépêché par les services secrets saoudiens à Peshawar, au Pakistan, afin d'appuyer la lutte des moudjahidins. L'Algérien Mokhtar Belmokhtar, dont le groupe, Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), vient de revendiquer l'attaque contre l'hôtel Le Splendid à Ouagadougou, au Burkina Faso, est parti lui aussi pourchasser les alliés afghans de l'Union soviétique à la fin des années 1980 ; il est ensuite revenu en Algérie pendant la guerre civile et a combattu avec le GIA (les Algériens ayant le même parcours étaient appelés les « Afghans ») avant de rejoindre Al-Qaida. Ceux-là, et beaucoup d'autres, ont été accueillis favorablement par l'Occident tant qu'ils servaient ses desseins stratégiques. Puis ils se sont retournés contre lui. L'image que la presse européenne ou américaine donna de leurs motivations, de leur extrémisme religieux, de leur férocité changea alors du tout au tout…

1. Alliés stratégiques de l'Occident

Le 3 février 1980, quelques semaines après l'intervention militaire de l'Union soviétique en Afghanistan (1), M. Zbigniew Brzezinski, conseiller pour les affaires de sécurité du président américain James Carter, se rend au Pakistan. S'adressant aux moudjahidins réfugiés de l'autre côté de la frontière, il leur promet : « Cette terre, là-bas, est la vôtre. Vous y retournerez un jour parce que votre combat va triompher. Vous retrouverez alors vos maisons et vos mosquées. Votre cause est juste. Dieu est à vos côtés. »

Le discours médiatique français relatif à l'Afghanistan va alors favoriser l'objectif géopolitique américain.

Devoir d'ingérence « Il faut penser, il faut accepter de penser que, comme tous les résistants du monde entier, les Afghans ne peuvent vaincre que s'ils ont des armes, ils ne pourront vaincre des chars qu'avec des fusils-mitrailleurs, ils ne pourront vaincre les hélicoptères qu'avec des Sam-7, ils ne pourront vaincre l'armée soviétique que s'ils ont d'autres armes (...) que celles qu'ils parviennent à ravir à l'Armée rouge, bref, si l'Occident, là encore, accepte de les aider. (...) Je vois que nous sommes aujourd'hui dans une situation qui n'est pas très différente de celle de l'époque de la guerre d'Espagne. (...) En Espagne, il y avait un devoir d'intervention, un devoir d'ingérence. (...) Je crois qu'aujourd'hui les Afghans n'ont de chances de triompher que si nous acceptons de nous ingérer dans les affaires intérieures afghanes. »

Bernard-Henri Lévy, journal télévisé de la nuit de TF1, 29 décembre 1981

Bernard-Henri Lévy appuiera avec la même ferveur l'intervention occidentale en Afghanistan consécutive aux attentats du 11 septembre 2001.

Comme au temps de la Résistance en France « Pour permettre aux Afghans de parler aux Afghans, comme, pendant l'occupation en France, les Français parlaient aux Français, le Comité droits de l'homme a décidé d'aider la résistance afghane à construire une radio sur son territoire : Radio-Kaboul libre. Il y a un an et demi, le 27 décembre 1979 (...), l'une des premières puissances du globe venait d'envahir un pays voisin, faible et sans défense. (...) Les vieux fusils sortent des coffres, les pistolets de dessous les bottes de paille. Mal armée, la résistance se lève. »

Marek Halter, Le Monde, 30 juin 1981

Ici, Marek Halter renvoie à un vers connu du Chant des partisans, hymne de la Résistance française : « Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades. »

Le combat de toutes les victimes du totalitarisme « Le combat des Afghans est celui de toutes les victimes des totalitarismes communistes et fascistes. »

Jean Daniel, Le Nouvel Observateur, 16 juin 1980

« Comme à Berlin, comme à Budapest, l'Armée rouge a tiré » « “Allah o Akbar” (“Dieu est le plus grand”), “Shuravi [les Russes] dehors” : musulmans et non communistes, les Kaboulis n'ont pas oublié. Le vendredi 22 février, ils entendaient manifester, drapeau vert de l'islam en tête, contre la présence de l'armée soviétique, jugée insupportable. Ce matin-là, comme jadis à Berlin-Est et à Budapest, l'Armée rouge a tiré. (...) Entre Marx et Allah, le dialogue apparaît impossible. »

Jean-François Le Mounier, Le Point, 3 mars 1980

Se débarrasser de l'occupant soviétique, préserver une société d'hommes libres « Un regard d'une fierté inouïe qu'on aurait du mal à rencontrer ailleurs dans le monde et qui donne une exacte mesure de la farouche volonté des Afghans de se débarrasser de l'occupant soviétique, même si leurs moyens peuvent paraître dérisoires. »

Patrick Poivre d'Arvor, journal d'Antenne 2, 8 juillet 1980

« Ce qui meurt à Kaboul, sous la botte soviétique, c'est une société d'hommes nobles et libres. »

Patrice de Plunkett, Le Figaro Magazine, 13 septembre 1980

Comme les Brigades internationales, les « Afghans » de l'Hexagone

Dans Le Monde du 19 décembre 1984, Danielle Tramard évoque quelques-uns des Français qui « travaillent avec les résistants afghans ». Nulle crainte à l'époque que ces combattants étrangers reviennent dans leur pays « radicalisés » par l'expérience de la guerre.

« C'est cela, l'amitié franco-afghane : un ami qui aide son ami. (...) François a appris le persan, comme Isabelle. Cet été, la frontière franchie, il a marché à pied pendant six jours, de jour et de nuit, parfois dans la boue, à un rythme assez soutenu. »

Claude Corse consacre à son tour un reportage du Figaro Magazine, le 19 décembre 1987, aux médecins, agronomes et ingénieurs français qui aident les Afghans. Avec une référence à la Résistance française.

« Barbes, turbans et même l'œil farouche : ces Afghans typiques sont des Français. Parmi eux, un marin breton spécialiste des vents de Polynésie, qui s'est fait agronome montagnard par goût pour un peuple qui vit vent debout ! (...) Précieuse ressource vivrière, cet arbre de vie [un châtaigner] symbolise l'espérance d'un peuple d'irrédentistes uni contre l'envahisseur communiste, comme les bergers corses de la Castagniccia le furent jadis contre les armées d'occupation. » 2. Exotisme et jolis paysages

Vaincre le communisme soviétique ne constituait pas un objectif universellement populaire en France. Pour que la cause des Afghans, patriotique mais aussi traditionaliste, dispose d'appuis plus nombreux, les grands médias l'associent à un désir d'aventure, à un paradis perdu. C'est d'autant plus facile que le combat afghan se déroule dans un cadre géographique enchanteur, avec des lacs purs qui accrochent le regard. Le pittoresque des paysages (et des traditions) de l'Afghanistan renvoie toute une génération occidentale devenue adulte dans les années 1960 au pays dont ont rêvé les routards et qu'ils ont parfois traversé pour se rendre à Katmandou. Retour à la nature, aux vraies valeurs, aux « montagnes cruelles et belles ». L'Afghanistan comme antithèse de la civilisation moderne, matérialiste et marchande.

« Ici Radio- Kaboul libre… », par Bernard-Henri Lévy, Le Nouvel Observateur, 12 septembre 1981. « On oublie que c'est la guerre tellement c'est beau » « Cela commence comme une histoire d'amour. Ils sont presque tous allés en Afghanistan. Dès le premier voyage, c'est l'attirance définitive. Ils décrivent “l'endroit par excellence où l'on est loin : pas de chemin de fer, pas d'industrie”. L'espace et la liberté : “Un Afghan ne vous regarde pas, ne vous importune pas.” Isabelle dit aussi : “Par moments, on oublie que c'est la guerre tellement c'est beau.” »

Danielle Tramard, Le Monde, 19 décembre 1984

« Les plus fertiles, les plus colorés, les plus éclatants » « L'Hindou Kouch s'étire du nord-est au sud-ouest, surplombant de ses 5 000 mètres les vallées les plus fertiles, les fruits les plus beaux, les vêtements les plus colorés, les bazars les plus éclatants, et barre au nord et au sud des déserts de sable doré. »

Robert Lecontre, Le Figaro Magazine, 12 janvier 1980

« Leur barbe noire, leur nez busqué et leur regard « Impressionnants avec leur barbe noire, avec leur nez busqué et leur regard aigu, ils font penser à des rapaces. Ce sont des guerriers-nés, indifférents à l'effort, au froid, à la fatigue. Ce sont des êtres à part, insensibles à la solitude, à la faim, à la mort. Armés de vieux fusils Enfield, modèle 1918, ils font mouche à 800 mètres. L'histoire a démontré qu'aucune armée venue d'ailleurs, ni même de l'intérieur, n'a pu les mater. (...) C'est cette accumulation de triomphes, c'est cette hécatombe des ennemis, c'est leur orgueil, c'est leur fierté qui, aujourd'hui, permettent encore à 17 millions d'Afghans de croire que, bientôt, tapis dans leurs repaires du Toit du monde, là où Kipling a fait vivre son Homme qui voulut être roi, leurs défenseurs seront encore triomphants. »

Jérôme Marchand [avec Jean Noli], Le Point, 21 janvier 1980

« Qu'est devenu ce cavalier enturbanné cheminant dans la neige ? » « Que sont devenus ces caravaniers pachtounes, sirotant leur thé vert dans une maison de thé, leur fusil près d'eux ; ce berger de l'Hindou Kouch près d'un point d'eau ; ce cavalier enturbanné cheminant dans la neige ? (...) Les dunes géantes que le vent sculpte en vagues, les rues de Herat où l'odeur des roses que respire un vieillard vous entête, où les portes cloutées, d'un bleu paradis, des maisons des riches vous intriguent, où vous surprend inopinément le mollet gainé de blanc d'une femme complètement cachée sous le tchador plissé et dont le regard filtre à travers le grillage d'une broderie... »

Nicole Zand, Le Monde, 9 décembre 1980

« La ténacité qu'engendrent le froid sidéral, les vents de sable brûlants » Habitués à vivre durement, les Afghans ont la ténacité qu'engendrent les paysages austères, le froid sidéral, les vents de sable brûlants. (...) Il règne au sein de notre petite communauté une harmonie étonnante. Pendant des jours et des jours, les moudjahidins ne se quittent pas d'une semelle, et pourtant il n'y a presque jamais de frictions entre eux. (...) Le compagnonnage de la révolte bouscule les hiérarchies traditionnelles. (...) Celui qui a le cafard est vite ressaisi par la bonne humeur, l'humour et la chaleur du groupe. »

Catherine Chattard, Le Monde, 20 mai 1985

3. Des combattants qui ont la foi

Entre des Français de moins en moins religieux, souvent pétris de libéralisme culturel, et des Afghans traditionalistes, soutenus à la fois par l'Arabie saoudite et l'Iran, l'affinité ne va pas de soi. D'où l'importance de présenter les moudjahidins comme des gens simples qui ont la foi et qui tiennent à leurs coutumes ancestrales, à leurs solidarités villageoises. L'affrontement, souvent meurtrier, entre clans et tribus antisoviétiques est présenté à la manière du combat, sympathique et désordonné, des villages gaulois contre les légions romaines.

« Ces “Afghans” ? Des médecins et ingénieurs français », par Claude Corse, Le Figaro Magazine, 19 décembre 1987. Un islam sans « politisation extrême comme en Iran, ni surchauffe » « Ne mélangeons pas les genres. A Téhéran, l'intégrisme correspond à une folle libération du petit peuple des villes après vingt années de mégalomanie, de gâchis et d'occidentalisation criarde. En Afghanistan, il ne s'agit que de tradition, et rien que de tradition. Pas de politisation extrême comme en Iran, ni de surchauffe. La ferveur est de toujours. (...) Les montagnards et maquisards de Dieu ont la foi. »

Pierre Blanchet, Le Nouvel Observateur, 7 janvier 1980

« Je crois que la révolution islamique de Khomeiny rend un mauvais service à la cause afghane. Mais la résistance afghane n'a pas la radicalité des mouvements révolutionnaires iraniens, et les courants qui présentent un caractère sectaire y sont très minoritaires. »

Jean-Christophe Victor, Les Nouvelles d'Afghanistan, décembre 1983

Les « combattants de la guerre sainte » « Les Afghans ont la pudeur et le fatalisme qu'implique une confiance absolue en la volonté d'Allah. On dirait qu'il n'existe pas de mode de vie plus attrayant ni d'occupation plus élevée que celle de combattant de la guerre sainte. Elle rapproche chacun de la vie du Prophète. »

Catherine Chattard, Le Monde, 20 mai 1985

Indisciplinés, vaniteux, bavards, mais courageux « Comme hier, le moudjahid reste avant tout un paysan attaché à sa terre. Il saura la défendre avec ténacité, mais souvent perdra toute agressivité si elle n'est pas menacée. (...) Les défauts propres au caractère afghan — indiscipline, tendance à l'inflation verbale, difficulté à garder le secret — ne doivent pas faire oublier les qualités principales de ces hommes. Leur courage et leur capacité de souffrance sont réels et ils savent faire preuve, quand il le faut, d'une audace remarquable. »

Patrice Franceschi, Le Point,  27 décembre 1982

« Leur islam vaut bien le communisme à la soviétique » « Il y a l'opposition, indirecte et perfide, de ceux qui se demandent si les résistants valent mieux que les occupants : si leur islam n'est pas “primitif et barbare” ; si, en définitive, il faut bien risquer de “mourir pour Kaboul”. C'est à cette démission qu'on nous convie de toute part tandis que les Afghans se font tuer et appellent à l'aide. Devant leur SOS, il faut alors proclamer bien haut que la résistance des Afghans contre les occupants soviétiques est juste comme toutes les guerres de libération. (...) Outre que leur islam vaut bien le communisme à la soviétique et que le premier est aussi “globalement positif” que le second, il est scandaleux de s'interroger sur leur civilisation au moment où ils la défendent avec le plus d'héroïsme. »

Jean Daniel, Le Nouvel Observateur, 16 juin 1980

Un journaliste du « Figaro Magazine » embrasse « de bon cœur » le Coran « Avant toute attaque, la prière : une prière rapide par laquelle chacun recommande son âme à Allah. Les résistants passent ensuite sous un drapeau tendu dans lequel est déposé un petit Coran. Certains l'embrassent, d'autres s'inclinent en signe de ferveur. Anayatollah a insisté pour que j'accomplisse moi aussi le rituel. Je l'ai fait de bon cœur. C'est effectivement dans l'islam que ce peuple afghan maintient sa cohésion et puise la force morale qui lui permet de résister. Le djihad (guerre sainte) et le caractère islamique de cette résistance peuvent effrayer mais, à de rares exceptions près, on ne leur connaît pas de forme fanatique. »

Stan Boiffin-Vivier, Le Figaro Magazine, 5 décembre 1987

4. L'épineuse question des femmes

Résistance et courage, solidarités communautaires, exotisme et beauté ne permettent pas d'éluder indéfiniment la question, forcément épineuse — surtout pour des Français dont la conscience politique a été transformée par les combats féministes —, du statut des femmes afghanes. Cette difficulté peut d'autant moins être niée que les communistes afghans ont interdit le mariage des enfants et réduit l'importance de la dot. Mais l'obstacle est contourné grâce à une mise en garde contre une perception trop occidentale de la situation afghane. On explique alors que certains comportements et symboles changent de sens en changeant de pays. En soi, la chose n'est pas fausse. Mais un tel relativisme culturel n'aura plus cours sitôt que le combattant « qui ne nous ressemble pas » passera du statut d'allié à celui d'adversaire.

Image extraite du livre de Roland et Sabrina Michaud Mémoire de l'Afghanistan, éditions du Chêne, Paris, 1985. L'« européocentrisme total » n'aide pas à comprendre la condition des femmes afghanes « L'“oppression” de la femme n'est qu'une pièce dans ce système. Un européocentrisme total n'aide nullement à comprendre le fonctionnement de cette société, dans la mesure même où l'“oppression” pèse souvent autant sur les hommes que sur les femmes, dans le cas du mariage arrangé par les parents, par exemple. »

Emmanuel Todd, Le Monde, 20 juin 1980

Les femmes sont nécessairement soignées par d'autres femmes « Jamais une femme afghane ne se laissera examiner par un médecin homme. (...) Sous les tentes munies du matériel nécessaire, les Afghanes, enroulées dans leurs voiles, continuent d'affluer, parce qu'elles sont accueillies, écoutées, soignées par des femmes, et elles amènent leurs enfants, souvent atteints aux yeux ou par des maladies de peau, ou de tuberculose. »

Françoise Giroud, première secrétaire d'Etat à la condition féminine en France, Le Monde, 25 janvier 1983

L'« armée des ombres de la résistance afghane » « Lorsque j'évoque l'existence de combattantes armées dans d'autres pays musulmans, elles demeurent rêveuses. Il n'y a bien sûr aucune femme dans les rangs des moudjahidins. Mais il en est qui transportent des explosifs sous leur tchador ou qui servent d'agent de liaison, portant des messages en ville. (...) Les femmes sont l'armée des ombres de la résistance afghane. »

Catherine Chattard, Le Monde, 20 mai 1985

Ne pas les empêcher de vivre comme ils l'entendent « Une Française, photographe, est parmi nous. Il n'y a pas d'autre femme. Pourtant, elle a été acceptée, sans problème, sans aucun voile, ce qui n'aurait jamais été admis dans les mêmes circonstances en Iran. Comme si, ici, l'islam n'était pas le moyen exacerbé d'une politique, comme en Iran, mais quelque chose de plus fondamental et de plus simple. (...) Au nom de quel progressisme empêcherait-on les Afghans de vivre comme ils l'entendent ? »

Pierre Blanchet, Le Nouvel Observateur, 5 juillet 1980

« Que valent nos critères dans une société que nous ne comprenons plus ? » « Selon nos critères, on pourrait parler de l'aliénation des femmes en Afghanistan. Mais que valent nos critères dans une société que nous ne comprenons plus ? L'archaïsme des relations hommes-femmes en Afghanistan nous choque, mais il ne peut être remis en question que par une évolution qui doit se faire, là aussi, à son propre rythme et au moment que choisiront les femmes afghanes elles-mêmes. Et ce ne peut s'imposer de l'extérieur avec des soldats et des tanks. »

Annie Zorz, Les Temps modernes, juillet-août 1980

« Le système de la “compensation matrimoniale” à verser, dans beaucoup de sociétés du monde, en Asie comme en Afrique, avant de pouvoir épouser une jeune fille présente bien sûr de nombreux inconvénients, surtout pour les jeunes gens à marier. Pourtant, dans les sociétés rurales pauvres, il constitue indubitablement une certaine protection pour l'épouse. L'institution de la compensation matrimoniale était perçue en Afghanistan comme la reconnaissance de l'importance des femmes. Dans la société telle qu'elle était, la supprimer brutalement revenait à déprécier les femmes. C'était, pour les paysans, montrer du respect et de la considération envers sa fille et envers soi-même que de ne pas vouloir la donner pour rien à n'importe qui, sans que son avenir soit assuré. »

Bernard Dupaigne, Les Nouvelles d'Afghanistan, octobre 1986

« La polygamie est dans certains cas un moyen pour l'homme de gérer ses conquêtes et de répondre à un moment donné à des nécessités économiques. Mais c'est également une protection pour la femme stérile qui peut ainsi exister et être intégrée dans une famille et donc dans un tissu social. (...) La dot est dans certains pays, comme l'Afghanistan, une garantie pour la femme, car, le jour du divorce, elle peut la récupérer ainsi que tous les biens qu'elle avait engagés lors du mariage. (...) D'autres vous diront que le port du voile n'est pas en soi un comportement rétrograde, mais un moyen pratique d'être respectée et aussi une question d'honneur. (...) Là où les Occidentaux voient des signes d'oppression existe souvent en fait une réalité plus complexe. (...) Le rôle des femmes est donc très valorisant et très valorisé. »

Chantal Lobato, Autrement, décembre 1987

Epilogue (provisoire)

Le régime communiste afghan de Mohammed Najibullah survivra trois ans au départ, en février 1989, des troupes soviétiques. Puis, en 1996, après plusieurs années d'affrontements meurtriers entre clans anticommunistes rivaux, Kaboul tombe aux mains des talibans. Ils s'emparent de Najibullah, réfugié dans un bâtiment des Nations unies, le torturent, le castrent, le fusillent et pendent son corps à un réverbère.

Le 15 janvier 1998, Le Nouvel Observateur demande à M. Brzezinski s'il « ne regrette pas d'avoir favorisé l'intégrisme islamiste, d'avoir donné des armes, des conseils à de futurs terroristes ». Sa réponse : « Qu'est-ce qui est le plus important au regard de l'histoire du monde ? Les talibans ou la chute de l'empire soviétique ? Quelques excités islamistes ou la libération de l'Europe centrale et la fin de la guerre froide ? »

Lire aussi le courrier des lecteurs, dans notre édition d'avril 2016.

Un bref instant de lucidité

Le Monde Diplomatique - Fri, 28/10/2016 - 10:09

Cette conférence a été prononcée le 21 mai 2002 à Sydney par M. Klinnithrung Sprat, du département pour le développement et la recherche économique de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), lors d'un déjeuner de l'Association des comptables certifiés d'Australie. Elle était annoncée dans le programme sous le titre « Mondialisation de l'agroalimentaire : perspectives et implications ». Nous en présentons ici quelques extraits.

Chers amis, je voudrais d'abord vous remercier pour votre présence aujourd'hui et vous présenter mes excuses pour le changement impromptu de notre programme, dû à une évolution tout à fait inattendue qui s'est produite hier à notre siège de Genève.

Initialement, je pensais pouvoir vous faire part d'une vision plutôt optimiste sur les perspectives du commerce mondial. Mais je me vois désormais dans l'obligation de vous transmettre un message tout à fait différent, un message plutôt inattendu qui nous affecte tous profondément et augure de changements radicaux dans nos relations avec nos partenaires commerciaux, avec nos ressources humaines et au sein même de notre organisation. Pour certains d'entre nous, ces changements ne se feront pas sans douleur.

Les informations que je viens de recevoir de Genève et que je vais bientôt vous communiquer ne sont pas complètement une surprise pour tous ceux qui ont travaillé dans le cadre de l'OMC ces derniers mois.

En septembre dernier, peu de temps après les événements de New York, lors d'une réunion rue de Lausanne, a émergé une proposition plutôt alarmante : effectuer un bilan intégral de toute l'activité de l'OMC depuis sa création et jeter les fondations du nouveau leadership auquel est appelée notre organisation dans le monde post-11-Septembre.

Nous étions alors à peu près tous d'accord pour penser qu'une telle révision ne pouvait qu'être salutaire pour la vitalité de l'OMC, mais l'évolution des événements n'a pas été sans nous surprendre tous tant que nous sommes.

L'organisation s'est rapidement divisée en deux camps : d'un côté, ceux qui pensaient que la structure originelle de l'OMC était fondamentalement saine et n'avait guère besoin que de « retouches » mineures ; de l'autre, ceux qui estimaient que c'était les principes mêmes sur lesquels elle était fondée qui étaient en cause, et qu'en l'état l'organisation était irrécupérable.

Pour ma part, je partageais l'opinion des premiers et j'estimais qu'une simple réforme était à la fois désirable et suffisante. (…)

Aujourd'hui je reste convaincu que ceux qui ont créé l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) l'ont fait avec l'idée que les plus pauvres en bénéficieraient, sur la base du principe que le libre marché profite à tout le monde et apporte la prospérité, y compris aux plus pauvres. Mais, tout comme mes collègues, j'en suis venu à admettre que je me suis laissé duper par le culte de la méthodologie du libre-échange.

Voilà pourquoi c'est avec la plus parfaite sérénité que je vais maintenant vous faire part de ce que j'ai appris hier. L'OMC émettra un communiqué public d'ici à la fin de la semaine, mais, désormais, les dés sont jetés. A partir de septembre 2002, au vu des effets réels de politiques dont la motivation d'origine était de promouvoir la paix et la prospérité, l'OMC cessera d'exister sous sa forme présente.

Au cours des deux années qui viennent, nous nous emploierons à refonder notre organisation sur des bases entièrement rénovées, conformément à une nouvelle compréhension des objectifs du commerce mondial. La nouvelle OMC aura pour fondement la Charte des droits de l'homme de l'Organisation des Nations Unies (ONU), laquelle nous semble fournir une garantie que notre activité aura pour horizon essentiel les intérêts de l'humanité, et non pas ceux des entreprises.

Tous les accords souscrits sous l'égide de l'OMC seront suspendus en attendant leur ratification éventuelle par la nouvelle incarnation de cette institution, que nous avons pensé baptiser l'Organisation de réglementation du commerce (ORC).

Nous sommes convaincus que, dans ce nouveau cadre institutionnel, nombre de ces accords seront à nouveau ratifiés, bien que sous une forme différente. C'est pourquoi je suggère à tous ceux d'entre vous qui ont un intérêt à la mise en œuvre de ces accords de profiter des trois prochains mois pour les réviser attentivement en ayant à l'esprit la priorité des droits de l'homme et de la prospérité publique.

Une rumeur parcourt l'assistance

Je sais que nombre d'entre vous auront du mal à le croire. Moi-même, j'ai du mal à le croire, malgré plusieurs mois d'anticipation d'un tel changement. Pendant ces longs mois, j'ai appris beaucoup de choses qui ont profondément modifié ma vision du travail accompli par l'OMC et qui m'ont amené à devoir reconnaître que, dans l'ensemble, notre politique a eu les effets contraires de ceux qu'elle souhaitait obtenir.

C'est parce que j'ai compris à quel point nous nous sommes fourvoyés que j'ai pu accepter avec sérénité cette difficile décision.

Une des meilleures façons de saisir l'ampleur de notre méprise est de comparer les deux décennies pendant lesquelles notre philosophie a dominé le monde avec les vingt années précédentes, pendant lesquelles les Etats exerçaient un contrôle beaucoup plus étendu sur la façon dont l'économie pouvait affecter la vie humaine.

Entre 1960 et 1980, les pays de l'Afrique subsaharienne ont connu une croissance de 36 %. Entre 1980 et 2000, leur revenu a décliné de 15 %. C'est plus que les pertes de nombreux pays après la crise de 1929 !

Quant à l'Amérique latine, son économie a crû de 74 % entre 1960 et 1980, mais seulement de 6 % depuis lors. (…)

Les grandes entreprises se servent de l'OMC comme d'un instrument commode pour mettre en échec les rares initiatives de réglementation auxquelles se risquent les gouvernements. Presque toutes les législations en faveur de la protection de l'environnement ou de la santé publique contestées par l'OMC ont fini par être déclarées illégales. De quel droit nous permettons-nous de condamner en bloc des politiques formulées sur la base d'un choix démocratique ?

La vérité, c'est que nous n'en avons pas le droit. Et pourtant, cette situation se perpétue. Pourquoi ? Tout simplement parce que c'est ce que souhaitent les grandes entreprises et que ce sont elles qui mènent le jeu.

Je suis désolé de ne pas pouvoir vous donner plus de détails sur la nouvelle Organisation de réglementation du commerce (ORC). C'est maintenant que commence pour nous le travail le plus ardu. Au fond, nous autres, à l'OMC, nous n'avons été jusqu'ici que des experts du problème ; il nous faut désormais nous transformer en experts de la solution, et la transition ne sera pas facile.

Ce que nous savons, c'est qu'un des documents fondateurs de l'ORC sera la Déclaration universelle des droits de l'homme de l'ONU, et que son objectif fondamental sera de mettre le commerce mondial au service de tous les êtres humains.

Chacun d'entre nous doit trouver au fond de son cœur le courage de contribuer de manière substantielle au bien-être des plus démunis et, si cela s'avère nécessaire, de changer complètement d'orientation. Je sais que l'énorme inertie des habitudes acquises ne facilite pas une telle réorientation pour ceux d'entre nous qui ont un intérêt quelconque au maintien de la situation actuelle. Je vous en conjure, joignez-vous à nous dans ce long combat, dans cet effort pour transformer le commerce mondial au bénéfice de tous les êtres humains, au lieu qu'il reste un handicap pour la majorité d'entre eux.

Nous qui allons maintenant déguster un excellent repas, n'oublions pas tous ceux qui souffrent de la faim, et n'ignorons pas les effets dévastateurs qu'ont eus nombre de nos politiques sur la survie alimentaire des pauvres de ce monde.

Mais n'en perdons pas l'appétit pour autant, ce ne sont pas des couleuvres que je veux vous faire avaler. Alimentons-nous aussi de la certitude que nous avons la volonté, la capacité et les moyens, grâce au soutien de l'opinion, d'améliorer le niveau de vie des pauvres et du reste de l'humanité à travers nos décisions d'aujourd'hui, de demain et d'après-demain.

Merci.

Le public était enthousiaste et applaudit longuement. Vu que tout le monde était d'accord pour démanteler l'ordre économique établi, il n'y avait plus qu'à aller déjeuner.

Cette conférence est l'un des nombreux canulars réalisés par le collectif des Yes Men. Au début des années 2000, grâce à un faux site de l'OMC, il se font inviter à plusieurs réunions économiques où ils présentent leur « expertise » devant un public enchanté. Leurs performances sont visionnables sur : http://theyesmen.org/

La nouvelle de l'autodissolution de l'OMC fait rapidement le tour de la terre. Le jour même de cette conférence, M. John Duncan, un parlementaire canadien conservateur, interpelle son gouvernement au Parlement d'Ottawa sur les conséquences pour son pays de cette disparition.

Avant que la supercherie ne soit découverte, les réactions à l'annonce du sabordage de l'OMC furent à la fois nombreuses et chaleureuses. A l'issue de la conférence, un permanent de l'association des comptables australiens, dans un élan de créativité, dessina sur un coin de table un logo pour la nouvelle organisation. Un participant expliqua à M. Sprat qu'« il est plus que temps qu'on fasse quelque chose pour ces pays dont nous avons bien su profiter ». Un autre commenta : « C'est très courageux de la part d'une organisation comme l'OMC d'admettre qu'ils se sont trompés, de se dissoudre et de chercher une autre voie. Je pense que c'est formidable. »

Minding the Global Gender Gap

Foreign Policy Blogs - Fri, 28/10/2016 - 09:35

The Global Gender Gap Index examines differences between men and women in four fundamental categories: Economic Participation and Opportunity; Educational Attainment; Health and Survival; and Political Empowerment. (World Economic Forum)

The Global Gender Gap Index of the World Economic Forum ranks countries according to how well they are leveraging their female talent pool, based on economic, educational, health-based, and political indicators.

The latest Report provides a comprehensive overview of the current performance and progress over the last decade. The direction of change within countries from 2006 to the present day has been largely positive, but not universally so. Of the 109 countries that have been continuously covered in the Report, 103 have narrowed their gender gaps, but another 6 have seen prospects for women deteriorate: Sri Lanka, Mali, Croatia, Slovakia, Jordan, and Iran.

It goes without saying that gender equality is fundamental to whether and how societies thrive. Figures 31-33 (pages 38-39) in the Report confirm a correlation between gender equality and GDP per capita, the level of competitiveness, and human development. But when economists speak of the ‘gender gap,’ they usually refer to systematic differences in the outcomes that men and women achieve in the labor market. These are all economic gender gaps: differences in the percentages of men and women in the labor force, the types of occupations they choose, and their relative incomes or hourly wages.

Since the release of the first Report in 2006, an extra quarter of a billion women have entered the global workforce. But wage inequality persists with women only now earning what men did a decade ago! With the economic gap closing by just 3%, this suggests, according to the Report, that it will take another 118 years to close this gap completely.

So here is the dilemma: women are catching up with men on the educational front (if not becoming better educated than men in many fields), yet, they still on average earn less than men and are much less represented in the top deciles of the overall distribution of earnings.

The next research topics should focus on the policy means of narrowing the economic gender gap. If, as is likely, women will continue to take time off from work to care of children, that would continue to reduce both their average earnings relative to men and their representation in the top of the earnings distribution. Still, even if the average hourly earnings of women reached parity or surpassed that of men, it is unlikely (even without discrimination against women) that they will be as represented as men at the top of the earnings distribution, for while combining household with market activities hurts average earnings, it is a really strong hindrance to having enough time to make the utmost commitment to work and the needed investment in their human capital.

I totally understand the vital role of the other 3 sub-indexes of the World Economic Forum’s index (political empowerment, health, and education), but the gender gap that should get most of our attention is the economic one. The narrowing of the gender gap in recent years has taken place in an environment of sharply rising wage inequality. This will not solve our paradox: It is true that women have entered the labor market in unprecedented numbers, yet half of our global population still earns less than men and have fewer opportunities for advancement.

According to the literature, observable factors that affect pay (such as education, job experience, hours of work, and so on) explain no more than 50% of the wage gap. The most recent studies, as reported in a review by economists Francine Blau and Lawrence Kahn, found that the fraction explained is now even lower, about 33%. The reason is that the decrease in the gender gap in earnings was largely due to an increase in the productive attributes of women relative to men. The remainder of the gap (termed in the economic jargon as the “residual”) is the part that cannot be explained by observable factors. This residual could result from workers’ choices or, alternatively, from economic discrimination. Surprisingly, the differing occupations of men and women explain only 10–33% of the difference in male and female earnings. The rest is due to differences within occupations, and part of that is due to the observable factors.

It is true that discrimination has declined, but occupational disparities between men and women persist, suggesting that we should be looking for causes that are unrelated to discrimination (such as occupational choice and family responsibilities) as well as those that are related.

Seldom are the data sufficiently detailed to permit comparisons of women and men who are the same on all the variables that matter, but the more detailed the data (on the wage structure and occupational segregation), the better our aspirations for reducing the overall global gender gap. This should be the future research topic of the World Economic Forum and other international organizations, think tanks, governments, NGOs, and the private sector.

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Europe, les identités troubles

Politique étrangère (IFRI) - Fri, 28/10/2016 - 09:10

Après l’opposition du Parlement wallon que préside Paul‎ Magnette à la signature de l’accord de libre échange UE/Canada,  et à la veille du 60e anniversaire du traité de Rome, nous vous proposons de relire l’article de Sophie Heine et Paul Magnette, Sophie Heine et Paul Magnette, « Europe, les identités troubles »,  publié dans le numéro d’automne 2007 de Politique étrangère (n°3/2007).

« La fête fut triste. Rongée par les doutes, frappée de morosité, l’Europe des Vingt-Sept n’a pas su faire du 50e anniversaire du traité de Rome un motif de réjouissance. Vue d’Amérique, d’Afrique ou d’Asie, l’entreprise européenne est un exemple unique de pacification, de stabilisation démocratique et de reconstruction économique. De l’intérieur, en revanche, elle apparaît au mieux comme une entreprise fonctionnelle aride, au pire comme un ferment de dissolution des nations, des traditions et des acquis sociaux.

Comment s’explique ce retournement ? L’Europe est peut-être victime de son succès : parce qu’elle a atteint ses objectifs essentiels, elle perd, comme l’écrivait déjà le Premier ministre belge Léo Tindemans en 1975, « son parfum d’aventure ». Peut-être le mal est-il plus profond. Dans l’opinion française, et dans de larges pans des opinions des pays d’Europe occidentale, le sentiment se répand que l’Europe a progressivement perdu le sens d’elle-même. L’extension continue des compétences européennes depuis le milieu des années 1980, et le vaste élargissement de l’Union vers le Nord et l’Est, auraient, selon ce point de vue, lentement dissous le projet européen. […] »

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Global treaties provide blueprint to ‘seal cracks’ in legal regime on human trafficking – UN anti-crime chief

UN News Centre - Fri, 28/10/2016 - 01:09
Tackling human trafficking is not a simple or trivial pursuit, the head of the United Nations Office on Drugs and Crime (UNODC) said today, urging States to implement all provisions of the so-called ‘Palermo protocol,’ the nearly universal UN treaty that contains a ‘blueprint’ for successfully preventing and supressing the scourge while punishing perpetrators.

‘We are not giving up,’ despite evacuation failure – UN envoys on Syria

UN News Centre - Fri, 28/10/2016 - 00:20
Expressing their disappointment that the sick and wounded were not evacuated from Syria’s war-torn eastern Aleppo, the United Nations Special Envoy for Syria and his Senior Advisor today vowed to press on with their efforts to extract those with medical emergencies and get assistance to those with desperate needs inside the city.

Persons with disabilities must benefit from – and contribute to – development, says UN expert

UN News Centre - Fri, 28/10/2016 - 00:03
Persons with disabilities should have a leading say on the policies that impact them, a United Nations human rights expert told the General Assembly, while stressing the important role that member states play to ensure those disabled benefit from and contribute to development.

Economic Hinterland

German Foreign Policy (DE/FR/EN) - Fri, 28/10/2016 - 00:00
(Own report) - A recent survey has confirmed German companies’ massive dominance over the East European economy. According to the report just published by Deloitte Consulting, the German automobile industry has a particularly strong influence in that region. German car manufactures integrated Poland, Hungary and other East European countries into their global value added chain, hardly leaving those countries room for their own independent economic development. This is one of the reasons why these countries remain in stagnancy, economists call "Middle-Income-Trap." For some time, these countries barely succeed in reaching the average EU gross domestic product. This is why some countries are changing course and focusing more on promoting the domestic economy. However, this approach must confront, not only internal contradictions, but significant external pressure, not least of all from the EU.

As fires burn through Calais ‘Jungle,’ UNICEF urges protection of children remaining in the camp

UN News Centre - Thu, 27/10/2016 - 23:57
“Deeply troubled” that last night, while fires burned in parts of the Calais refugee and migrant camp that has become known as “the Jungle” burned, many children were forced to sleep out in the cold, the United Nations Children’s Fund (UNICEF) today underscored that authorities on the ground must guarantee their protection.

UN health strategy making access to new, revolutionary hepatitis C treatment possible

UN News Centre - Thu, 27/10/2016 - 22:15
According to the United Nations heath agency, since the approval of new medicines for hepatitis C – offering a cure rate of over 95 per cent, fewer side effects and complete cure within three months – about two years back, more than one million patients in low- and middle-income countries have been treated.

Destruction of cultural heritage is an attack on people and their fundamental rights – UN expert

UN News Centre - Thu, 27/10/2016 - 21:33
When cultural heritage is under attack, it is also the people and their fundamental human rights that are under attack, a United Nations expert warned the UN General Assembly, issuing an urgent call to step up international action against the destruction of heritage such as monuments, historic sites and sacred places.

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