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Lutte contre le mariage d'enfants : Les acteurs satisfaits des résultats du projet "Mon Corps. Ma Décision. Mes Droits"

mar, 26/09/2023 - 17:30

L'ONG Save The Children a procédé le mardi 26 septembre 2023 à Bobo-Dioulasso, à la clôture de l'atelier portant sur le projet "Mon Corps. Ma Décision. Mes Droits : Réduire les mariages d'enfants précoces et forcés (MEPF) en Sierra Leone et au Burkina Faso".

L'atelier a pour objectif de faire un bilan de la mise en œuvre du projet débuté en 2020 et qui a pris fin en 2023. Les principaux résultats du projet ont aussi été présentés, de même que ses principaux succès et limites ; les principaux défis qui ont marqué la mise en œuvre du projet ; les effets induits par le programme dans les deux régions d'intervention…

Le projet MEPF en Sierra Léone et au Burkina Faso a été mis en œuvre par Save the Children et ses partenaires MAIA et Munyu dans les régions des Hauts-Bassins et des Cascades.

Ce programme, financé par Affaires mondiales Canada à plus de cinq milliards de francs CFA, a pour objectif de renforcer la capacité des adolescentes à déterminer leur propre avenir et à exercer leurs droits humains égaux, notamment en ce qui concerne le mariage et la grossesse en Sierra Leone et au Burkina Faso.

Vue des participants

Le projet vise par ailleurs à accroître le pouvoir de décision des adolescentes, y compris les plus marginalisées, en matière de mariage et de grossesse ; améliorer l'environnement social pour que les adolescentes, y compris les plus marginalisées, puissent prendre leurs propres décisions en matière de mariage et de grossesse ; et renforcer l'environnement institutionnel pour accélérer l'action sur l'égalité des sexes.

Au terme du programme, il s'agit, pour les acteurs de mise en œuvre et leurs partenaires, de faire un bilan des principales réalisations, d'apprécier les effets induits par l'action, d'où la tenue du présent atelier.

Serge Andriamandimby, représentant de Save The Children

Joanie Portelance-Galarneau, représentant l'ambassade du Canada, a exprimé sa satisfaction sur le projet qui a permis de nourrir une collaboration fructueuse entre Save The Children, les ministères concernés et tous les autres partenaires impliqués qui ont créé un environnement favorable au changement. Elle cite en exemple les 30 espaces sûrs qui ont été mis en place dans la région des Cascades et des Hauts-Bassins pour que les filles et les garçons puissent participer à des programmes sur les compétences de vie, les normes de genre et la santé sexuelle et reproductive avec des intervenants formés.

Les résultats du projet bâti sur trois piliers, se présentent comme suit, selon Serge Andriamandimby, représentant de Save The Children. Les activités du pilier 1 « Accroître le pouvoir de décision des adolescentes, y compris les plus marginalisées, en matière de mariage et de grossesses », ont permis d'accroître le pouvoir de décision des adolescentes en matière de mariage et de grossesse. Il a également contribué à renforcer la participation des enfants, particulièrement des filles et adolescentes, à la promotion de leurs droits à travers diverses activités de plaidoyers et de sensibilisation.

Joanie Portelance-Galarneau, représentant l'ambassade du Canada

Le pilier 2 intitulé « Améliorer l'environnement social pour que les adolescentes, y compris les plus marginalisées, puissent prendre leurs propres décisions en matière de mariage et de grossesse » a pour sa part permis le changement de mentalités et de comportements au sein des communautés.

Enfin, le pilier 3, « Renforcer l'environnement institutionnel pour accélérer l'action sur l'égalité des sexes et la prévention du mariage d'enfant précoce et forcé » qui s'est déroulé sur la base d'activités de plaidoyers conduites par les enfants bénéficiaires du projet a permis à ces derniers de s'adresser aux autorités régionales.

Kadisso Kindo, représentante des bénéficiaires

Serge Andriamandimby souligne que malgré ces résultats engrangés par le projet, la situation des enfants et adolescents du Burkina Faso demeure préoccupante aussi bien en matière de santé, d'éducation et de leur participation à l'amélioration de leurs droits. « C'est ensemble que nous parviendrons à l'amélioration du bien-être des adolescents, notamment en santé sexuelle et reproductive, et en les protégeant contre toutes les formes de violences dont ils sont victimes, y compris le mariage précoce et forcé des enfants », dit-il.

Kadisso Kindo, 16 ans, représentante des bénéficiaires, a pour sa part remercié les initiateurs du projet au regard de son impact positif. « Grâce aux enseignements reçus et aux formations dispensées à nos communautés pour renforcer la sensibilisation, nous avons pu grandir en tant qu'individus et en tant que collectivité », explique-t-elle.

Le projet a permis, selon Armande Sanou, chargée du projet, de renforcer les connaissances de plus de 12 000 adolescents, filles et garçons dans les 30 espaces sûrs, et plus de 1 500 acteurs communautaires dont 150 leaders coutumiers et religieux. Il y a eu également 60 membres de la communauté formés et identifiés comme des champions d'égalité et de genre, 600 groupes communautaires de femmes et de filles qui ont mené des activités de sensibilisation au sein de leurs communautés à l'endroit des parents, de la communauté entière.

Haoua Touré
Lefaso.net

Catégories: Afrique

Burkina/Financement du développement : « Il faut que chaque citoyen comprenne qu'il est un bailleur de fonds », déclare Mory Sanou

mar, 26/09/2023 - 16:04

Mory Sanou est enseignant d'éducation physique de formation (EPS) à la retraite. Il est bien connu dans le milieu du sport pour avoir occupé successivement les postes de directeur technique national à la Fédération burkinabè de football (FBF), directeur de cours au comité national olympique, directeur général des sports et plus de vingt ans enseignant à l'INJEPS actuel l'ISSDH. A la retraite depuis 2019, M. Sanou, s'est lancé dans l'écriture. Il a sur le marché deux œuvres qui sont : « Le sport et le développement : réseaux et institutions » et « Le sport et le développement : le rôle modèle de l'école ». Dans cet entretien qu'il a bien voulu nous accorder, il revient sur le contenu de ces livres, les motivations qui l'ont conduit à les sortir, entre autres. Lisez-plutôt !

Lefaso.net : Vous êtes à la retraite depuis 2019. Qu'est-ce qui vous occupe présentement ?

Mory Sanou : Ce qui m'occupe maintenant, c'est la vie de famille. Je m'intéresse aussi à l'économie numérique notamment au marketing de relation. Je poursuis aussi ma passion qui est le sport. Je suis également consultant en appui conseil dans des organisations de jeune et dans des ONG de la place.

Lefaso.net : Vous vous êtes également lancés dans l'écriture. Combien d'œuvres avez-vous sorties ?

M. S : J'ai deux livres déjà édités et plusieurs manuscrits. Je n'ai pas encore décidé de les publier. Le premier c'est « Sport et développement : réseaux et institutions ». Le deuxième c'est « Sport et développement : le rôle modèle de l'école ». Le premier livre est beaucoup plus technique. Il démontre comment le sport peut être organisé depuis les quartiers jusqu'au niveau de l'élite national comme international. Dans ce livre, je donne deux exemples d'organisations et de décentralisation de structures, notamment la Fédération burkinabè de football (FBF), qui s'occupe d'un sport beaucoup plus populaire et connu par tous. Comment on peut l'organiser jusque dans les quartiers, les villages pour qu'il y ait un lien pour une bonne circulation des ressources humaines, du bas vers le haut et des ressources financières du haut vers le bas de façon consciente ?

Ces exemples sont donnés pour démontrer comment les gens peuvent s'organiser, une fois qu'ils ont lu l'œuvre, mettre en place des structures sportives de proximité, opérationnelles.

Je donne par exemple un modèle de jeu qui inculque des valeurs sociales qui sont en train de se perdre aujourd'hui. Les enfants jouent plusieurs matchs tout en changeant des partenaires. Ils peuvent être adversaires au premier match, partenaire au deuxième match ainsi de suite. Donc, personne ne choisit son partenaire ou son adversaire. Cela est déterminé par une fiche. Cela correspond à ce que nous vivons dans la vie pratique. Parce que dans la vie pratique, personne ne choisit ses parents, ses enfants, ses voisins et ses collègues de service. Mais vous devez collaborer ensemble pour atteindre des résultats. Si nos enfants, dès le bas âge, pratiquent ce jeu, cela va leur inculquer des valeurs qui vont rester définitivement.

Si dans toutes les écoles du Burkina Faso cela est appliqué, on a de fortes chances de donner de vraies valeurs aux enfants pour l'avenir de la communauté. Dans le deuxième aspect de ce livre, je parle des conditions qui peuvent permettre le développement communautaire. Aujourd'hui, nous vivons une crise sociale marquée par l'insécurité et tout ce qui va avec. Si on recherche les causes de ces crises-là, il y a certains facteurs qui les favorisent, notamment les facteurs religieux, les facteurs politiques. Il est important que les gens aient une compréhension juste des concepts, alors chacun pourra se positionner et agir de façon efficace et profitable pour tous. Les gens aiment dire qu'ils sont apolitiques ou non religieux. Pourtant, la politique est une notion neutre qui s'applique à tous les secteurs de développement. En effet il y a la politique agricole, la politique sportive, etc. En fait, la politique, c'est se fixer des objectifs et réunir les moyens, les stratégies pour les atteindre ; ainsi que les mesures d'évaluation.

Le problème c'est ce qu'on nous a amené à considérer comme politique ; notamment la démocratie avec les partis et la conquête du pouvoir. C'est là le souci. Dans ce système donc, les citoyens donnent le droit de gérer leurs biens matériels, financiers et moraux à d'autres citoyens ; ceux-ci voyant l'immensité du patrimoine à gérer, les cachent aux populations qui les leurs ont confié. C'est un jeu de cache-cache qui se passe autour des biens de la population, entre les différents partisans organisés généralement en deux blocs : les tenants du pouvoir et leurs opposants en face ; avec les syndicats qui perturbent le jeu. Le peuple qui fait la politique réelle (agricole, économique etc.), est privé de la gestion effective de ses moyens et ressources.

Lefaso.net : De quoi parle le deuxième livre intitulé : « Sport et développement : le rôle modèle de l'école » ?

M. S : Pour ce qui concerne le deuxième livre, il parle du sport et développement avec le rôle modèle de l'école. Ici, j'explique que l'école est l'incubateur du développement communautaire. Tout passe par l'école étant donné qu'il est le lieu par excellence d'apprentissage. En plus, il faut comprendre que la notion d'école s'étend à tous les aspects de la vie communautaire en tant que situation d'apprentissage. Il est envisagé ici, comment développer un secteur de développement qui est le sport, à partir de l'école, en liaison avec d'autres secteurs. Inculquer certaines valeurs aux élèves qui sont la base de la communauté ; et impliquer les populations environnantes dans la vie et la gestion de l'espace communautaire qu'est leur école. Il s'agit donc, de s'appuyer sur ce modèle-là pour transmettre les bonnes valeurs aux enfants. Toutes choses qui vont favoriser une vie communautaire plus pratique, harmonieuse et responsable.

Lefaso.net : Qu'est-ce qui vous a motivé à éditer ces livres ?

M. S : J'ai édité ces livres pour contribuer à la cohésion sociale. Faire connaitre le sport à sa juste valeur. Parce que, le sport, c'est une entreprise. Il faut que les gens comprennent que c'est une entreprise. C'est un endroit où on travail et quand on travail, on construit quelque-chose. Ensuite, c'est une école en tant que lieu de formation, d'apprentissage et de transmission de valeur et de biens. J'ai donné un exemple de transmission de valeur ci-dessus. Quand vous prenez l'enseignement, c'est le sport seul qui est appelé « éducation physique et sportive ».

On éduque les populations dès leur plus jeune âge dans la pratique du sport. Le troisième élément, le sport crée le marché, c'est l'économe. Quand il y a une activité sportive d'envergure, cela attire les gens, créant ainsi un espace de communication, de circulation de biens et services. Il s'agit de savoir organiser cela de façon efficace et régulière. Le constat est que le sport est relégué à un second rôle. Tandis que si on le prend au sérieux, non seulement c'est une entreprise, une école et un créateur de marché. Si nous revenons à l'être humain lui-même, c'est le premier capital, en terme économique. Parce que c'est lui qui produit. Le sport battit l'être humain. Quand vous voyez la plupart des sportifs, ils ont un bon physique, un bon mental. Quand vous allez dans les centres de formations, vous voyez les jeunes ont très peu de timidité. Le livre est très pratique. Nous comptons organiser des conférences à cet effet, pour inviter les gens à le mettre en pratique.

Lefaso.net : Dans un des chapitres, vous parlez de l'origine et la nature du développement de l'homme. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ?

M. S : Le développement, c'est porter à son niveau le plus parfait ou bien augmenter la quantité. Il peut être bon comme il peut être mauvais. Lorsqu'une maladie se développe, elle aboutit à la mort. Cela pour attirer l'attention sur le fait que tout ce qu'on appelle développement n'est pas forcément bon. Voici pourquoi malgré les avancées dans plusieurs secteurs, l'humanité s'enfonce de plus en plus dans l'insécurité et bien d'autres fléaux. L'homme est au centre du développement, il est important de savoir qui est l'homme ? D'où il vient ? Ou il va ? Dans la vie pratique, on voit plus le physique et on s'intéresse plus à cela par rapport à l'esprit qui anime le physique.

La compréhension de l'être essentiel est importante pour pouvoir agir selon cet être essentiel. Donc, il faut que l'homme comprenne qui il est et s'il se développe, qui il doit devenir. Cette méconnaissance est la cause de majorité, sinon de tous les problèmes que nous vivons aujourd'hui dans notre communauté humaine. C'est à ce niveau que tous les hommes sont égaux sans exception. Chercher à résoudre toute autre inégalité est un combat vain. La véritable lutte contre la corruption c'est résoudre ce problème d'obéissance. La bonne compréhension de cette vérité améliorerait certainement les rapports humains sur la présente terre appelée à être détruite très bientôt. Le développement actuel de l'humanité, se fait sous le contrôle de la parole de corruption initiale de Satan ; ce qui explique l'insécurité de plus en plus diversifiée. En effet, l'ignorance et le mépris de la parole de Dieu est croissante et surtout dans les milieux religieux se réclamant de Dieu ; cela n'est ignoré par personne.

Lefaso.net : Un autre aspect évoqué dans ton livre, c'est le financement du développement. Comment doit se passer le financement, de façon générale ?

M. S : Le financement du développement doit partir de chaque homme. Tous ceux qui sont concernés doivent comprendre qu'ils sont le capital de départ. Ce que les gens doivent comprendre, si vous avez 5 francs, vous avez un début de 1 million. Si la gestion de ces 5 francs est faite de façon communautaire, c'est à dire en réseaux ; elle sera rentable. Je donne un exemple : si 20 millions de Burkinabè cotisent chaque jour 5 francs cela fait combien de francs par jour qui peut être déposé dans une banque ? Les spécialistes en finance savent quels intérêts cela peut produire au bout d'un certain temps. Je parle en ce moment de bailleurs de fonds locaux. Que chaque citoyen comprenne qu'il est un bailleur de fonds. Le citoyen doit comprendre que l'Etat, c'est lui.

Il faut leur faire comprendre que le territoire national du Burkina Faso est la partie qui a été attribuée à une population que nous sommes. Ce territoire a été subdivisé en régions, en provinces, en villages et la plus petite partie de ce territoire-là, c'est la parcelle familiale. L'homme étant corps, âme et esprit, le corps physique est sa portion de terre (son état) productrice de richesse. Il est important que les populations s'organisent par quartier et voisinage pour faire face aux défis qui s'annoncent de plus en plus compliqués, avec l'appui conseil des employés de l'Etat, ceux du secteur privé et des ONG.

Lefaso.net : Vous avez également abordé la question de l'unité nationale. Le sport peut-il-aider à cela ?

M. S : Le sport naturellement rassemble les gens sans aucune distinction. Pour ce qui concerne la question de l'unité nationale, il y a trois facteurs d'unité naturels. Le premier, c'est la famille. Elle unie les gens de façon naturelle, ensuite Il y a le quartier et le troisième, c'est la profession. En consolidant ces trois facteurs on peut aller véritablement vers une unité nationale. Ceci est tributaire du système de gouvernement et du leadership communautaire. Le système mondial actuel (la démocratie) imposé à l'Afrique, l'a été pour son pillage et son maintien sous domination. Ainsi donc, quel que soit la bonne volonté des dirigeants d'origine africaine, ils ne pourront que perpétrer l'exploitation et le maintien des populations dans la précarité, s'il n'y a pas une réforme profonde, impliquant chaque citoyen. Je parle donc de leadership d'identification qui consiste à faire réfléchir et agir chaque citoyen comme leader au sommet et à la base.

Le développement communautaire pourra ainsi se faire de façon participative, en partant des petites communautés aux grandes. Organiser naturellement les populations par voisinage, pour prendre en charge leur développement par une école intégrée. Les consultations des populations, doivent suivre le même principe ; ce qui permettra d'économiser de fortes sommes déployées pour des recensements, élections et autres activités dites démocratiques. Dans le livre, je dis que les partis politiques tels que conçus ne peuvent pas faire la cohésion sociale ; les maux liés à leur existence sont éloquents à cet effet. Je propose même leurs disparitions à terme. Si on met l'accent sur les trois facteurs d'unité naturelle, une unité nationale véritable peut alors être envisagée.

Lefaso.net : Quels sont vos attentes en éditant ces livres pédagogiques ?

M. S : Mes attentes vont dans cinq directions. Les livres nous donnent des éléments et invitent les jeunes à se réunir en associations sportives de proximité, dans leurs quartiers, dans les services. Au niveau des adultes, à être des appuis conseils autour des valeurs d'unité et de cohésion. Pour ce qui concerne les autorités administratives et politiques, c'est de faciliter la formalisation des associations des jeunes et de les responsabiliser. Cela concerne également les sportifs d'élites parce qu'il y a plusieurs, après leur carrière, qui s'effacent complètement alors qu'ils sont des modèles. Leur seule présence est une source d'inspiration. La presse, parce que la communication est la clé de tout. En tant que croyant, je sais que le monde est le fruit de la communication de Dieu. Dieu n'a pas utilisé du matériel, il a parlé, il a communiqué et les choses sont venues à l'existence. La communication est donc très importante tant pour faciliter le développement et la cohésion sociale.

Lefaso.net : Combien coûte ces œuvres et où peut-on les trouver ?

M. S : Il faut dire que ces œuvres ont été éditées en Allemagne par une maison d'édition. Elles coutent chères parce qu'il faut commander pour qu'on les envoie. Donc, j'ai fait une édition locale, j'ai tenté d'imprimer ici avec mon éditeur en demandant le soutien du ministère des Sport. Cela a duré plus de deux ans avant d'aboutir plus ou moins. C'est pourquoi je n'ai pas pu produire assez pour mettre à la disposition du public. Le premier coûte 4000 FCFA et le deuxième 6000 FCFA pour ce qui est de l'édition locale. Si quelqu'un veut payer, pour le moment, il ne peut que commander en ligne.

Ce que j'ai, je préfère donner que de vendre. C'est cette décision que j'ai prise en entendant de pouvoir le produire suffisamment.

Lefaso.net : Est-ce que vous avez un dernier mot ou un appel à lancer ?

M. S : J'espère que ces livres contribueront au bon vivre-ensemble et à la cohésion sociale. L'appel, que je peux lancer, surtout dans le contexte que nous vivons, chacun doit comprendre que ce pays-là, nous l'aimons tous. Personne ne l'aime plus que l'autre. Si quelqu'un a une responsabilité, il faut dans un premier temps lui faire confiance et l'accompagner ; à moins d'avoir des preuves tangibles de sa mauvaise foi. Parce que notre problème, ce n'est pas ce que nous ne connaissons pas mais, plutôt ce que nous croyons savoir avec certitude comme étant vrai alors que c'est faux. Il faut toujours relativiser. On peut être sûr de quelque-chose alors que son fondement est faux. A cause de cela, il est bon d'avoir des cadres de dialogues, de concertations et de vérité. Ainsi ceux qui couvrent le mensonge consciemment, ceux-là seront mis à nu à terme.

Interview réalisée par Obissa Juste Mien
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Catégories: Afrique

Sénégal : Les "gris gris" désormais interdits dans les stades par la Ligue de football

mar, 26/09/2023 - 16:03

La Ligue sénégalaise de Football professionnel (LSFP) annonce des mesures radicales visant à éradiquer la « pratique de la sorcellerie » lors des matchs de championnat local, rapporte la presse locale.

Les rencontres de football en Afrique, qu'elles soient locales ou internationales, ont parfois ce côté ambiant de pratiques atypiques diversement appréciées par l'opinion. Ainsi, si pour certains, ces pratiques, qu'on appelle publiquement "gris gris", "sorcellerie", "maraboutage", "wack" ou encore... sont normales pour la compétition, pour d'autres citoyens, elles sont nuisibles aux acteurs. Au Sénégal, le sujet est passé à un autre niveau.

« Désormais, il n'est pas permis aux clubs d'introduire dans les stades tout objet associé à des pratiques mystiques, notamment les gris-gris et les objets mystico-religieux. Pour mieux veiller à ces interdictions, la Ligue sénégalaise a ainsi désigné des commissaires. Ces derniers sont chargés de contrôler les supporters mais également les joueurs. Les équipes reconnues coupables de ces pratiques seront soumises à des sanctions sévères », révèle SeneNews.

Selon la publication, les clubs mis en cause peuvent faire l'objet de lourdes sanctions, contrairement aux anciennes sanctions financières symboliques qui variaient de 50 000 FCFA à 500 000 FCFA.

« La LSFP envisage désormais des sanctions plus sévères. Des retraits de points au classement et des défaites sur tapis vert sont prévus, à cet effet », précise le media, qui informe que le championnat sénégalais, saison 2023-2024, initialement prévu pour débuter le 14 octobre 2023, se tiendra plutôt le 21 octobre 2023.

O.L
Lefaso.net

Catégories: Afrique

Burkina/Agriculture : Les acteurs en conclave pour la candidature du pays au projet SIPAM

mar, 26/09/2023 - 16:03

Dans le but de proposer un dossier de candidature pour le projet des Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM), le ministère de l'Agriculture et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) tiennent un atelier de préparation ce mardi 26 septembre 2023. Cette rencontre, qui regroupe l'ensemble des directeurs régionaux, doit permettre au pays de disposer d'un programme plus ambitieux dans le secteur agricole.

Les Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM) sont des paysages d'une beauté remarquable associant biodiversité agricole, écosystèmes résilients et précieux patrimoines culturels. Ils sont aujourd'hui menacés par de nombreux facteurs dont le changement climatique et la compétition grandissante pour les ressources naturelles. Ces menaces mondiales pèsent sur l'agriculture familiale et les systèmes agricoles traditionnels. « C'est pour y remédier que le gouvernement a sollicité l'assistance de la FAO pour la préparation de la candidature du pays au programme SIPAM à travers le projet TCP/PKF-3903 qui sera mis en œuvre sur une période de deux ans », a justifié le ministre de l'agriculture, représenté par son directeur de cabinet à l'atelier.

Moussa Maïga, assistant programme à la FAO

Selon lui, cette candidature permettra au Burkina Faso de valoriser la reconnaissance internationale de certains sites agricoles. Cet atelier d'envergure nationale doit donc permettre d'identifier des sites où la production agricole permet d'assurer la sécurité alimentaire, tout en respectant l'écosystème, la biodiversité et de promouvoir les pratiques agricoles et culturelles.

Alassane Guiré, directeur de cabinet du ministère de l'agriculture, représentant le ministre à l'atelier

Pour les directeurs régionaux, il s'agit d'identifier trois sites potentiels qui feront l'objet d'analyse et de diagnostic avec des experts. « C'est à la suite de cela qu'un site pilote sera retenu pour le Burkina afin de démontrer que l'on peut promouvoir les systèmes agricoles déjà existants et assurer la sécurité alimentaire », a indiqué Irène Traoré, chargée de mission au ministère de l'Agriculture et coordinatrice du projet SIPAM.

Irène Traoré, coordonnatrice du projet SIPAM

La FAO affirme que le dispositif qui sera mis en place va permettre de remonter les sites qui répondent aux critères du SIPAM. Et ce sera un grand avantage d'être retenu par le projet. « Le Burkina gagne beaucoup de choses à l'admission du projet dont la valorisation des sites agricoles. A partir de ce projet, on peut avoir des projets de développement mais aussi des politiques qui intègrent le patrimoine agricole mondial dans sa conception et dans sa mise en œuvre », a souligné Moussa Maïga, assistant programme à la FAO.

Le projet des Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial bénéficie de l'appui technique et financier de la FAO. On dénombre le programme dans 22 pays du monde dont six pays africains.

Farida Thiombiano
Lefaso.net

Catégories: Afrique

Faso foot : « L'entraineur du mois », un prix pour mettre en lumière les entraineurs de la ligue 1

mar, 26/09/2023 - 16:00

Le Salon du sportif, en partenariat technique avec l'Amicale des entraineurs du Burkina Faso (AEBF), l'Amicale des entraineurs et éducateurs des Hauts Bassins (AEEHB) et l'Amicale des entraineurs du Kadiogo (AEK), initie le prix du « meilleur entraineur du mois » de la ligue 1. Le lauréat aura 100 000 FCFA, un trophée, un bon de commande et des gadgets des partenaires.

Le mérite des entraineurs, principaux artisans et chefs d'orchestres des spectacles footballistiques dans les stades, n'est pas reconnu à sa juste valeur ou pas du tout. Le Salon du sportif, une entreprise de commercialisation et de confection d'articles sportifs, veut combler ce vide en initiant le prix de « l'entraineur du mois ».

Le lauréat gagnera 100 000 francs CFA, un trophée, un bon de commande d'une valeur de 25 000 francs CFA et des gadgets. Au-delà du prix, il s'agit pour les initiateurs de magnifier ces « hommes de l'ombre », qui sont peu médiatisés et peu mis en lumière malgré leurs talents, leur dévouement et leur abnégation au travail pour un football plus créatif. Ainsi, à travers ce prix, les promoteurs entendent jouer leur contribution au développement du sport en général et du football en particulier.

Pour Nouhoun Ouédraogo, c'est un vide qui a été comblé

« Il faut reconnaitre que c'est un vide qu'il fallait tôt ou tard combler au regard de l'apport inestimable de ces hommes et femmes qui se battent jour et nuit pour le développement et la pratique du football au Burkina Faso », a situé Nouhoun Ouédraogo, promoteur du Salon du sportif, initiateur du prix.

Le meilleur entraineur du mois du Faso foot sera choisi selon des critères définis par un comité de désignation. Ce comité, a-t-il précisé, sera composé de cinq membres représentant les structures suivantes : UNSE, AJSB, AEBF, AEEHB, AEK. Selon les dires des organisateurs, la cérémonie de remise se déroulera au plus tard deux semaines après la désignation, lors de la mi-temps d'un match. Le premier entraineur sera connu entre le 7 et le 14 octobre 2023. Si ce prix est une reconnaissance du travail des entraineurs, il est aussi une invite à la persévérance parce que le football est en pleine mutation.

Moussa Sanogo dit "Falcao" apprécie l'initiative à sa juste valeur

Cette initiative est bien accueillie par Moussa Sanogo, dit "Falcao", un des doyens dans l'encadrement des joueurs au Burkina Faso. Son collègue Oscar Barro et lui ont apprécié à sa juste valeur cette façon de les mettre en lumière. « Nous ne pouvons que les encourager à le pérenniser pour les générations à venir. Il va pousser les entraineurs que nous sommes à travailler davantage. Evidemment, lorsque qu'il y a des récompenses, la concurrence nait et c'est de bonne guerre », a analysé "Falcao".

Obissa Juste Mien
Lefaso.net

Catégories: Afrique

Burkina/Changement climatique : Un forum pour trouver des solutions novatrices

mar, 26/09/2023 - 16:00

Afin de trouver des solutions novatrices face aux changements climatiques, l'ONG Jhpiego, en partenariat avec les ministères en charge de la Santé, de l'Environnement et des organisations de jeunes et de femmes, a initié un forum d'échanges. Ce forum a débuté ce mardi 26 septembre à Ouagadougou. Il prendra fin le 28 septembre.

« Forum d'échanges sur une approche multisectorielle fondée sur les droits : maintenir les femmes et les jeunes au centre dans les réponses aux problèmes de population, du changement climatique et des crises humanitaires », tel est le thème de la rencontre organisée par Jhpiego.

« Dans un contexte où le changement climatique perturbe nos modes de vie et nos écosystèmes, où les crises humanitaires engendrent des déplacements massifs de population, où l'accès aux services de santé sexuelle et reproductive est compromis, il est de notre devoir de trouver des solutions novatrices. Et de tracer un chemin vers un avenir plus résilient », a souligné le directeur pays de Jhpiego, Dr Mathurin Bonzi.

Dr Mathurin Bonzi directeur pays de Jhpiego

Selon le directeur pays de Jhpiego, les défis à relever sont nombreux. Il s'agit, entre autres, de l'augmentation des grossesses non désirées et précoces, de la rupture des chaînes d'approvisionnement en contraceptifs, des violences basées sur le genre et des pénuries alimentaires.

En tant qu'organisation œuvrant pour l'amélioration continue de la santé sexuelle et reproductive, Jhpiego est profondément engagée dans cette lutte, a-t-il notifié.

Pour lui, une rencontre comme celle-ci est d'une importance capitale pour Jhpiego. Car elle permettra notamment de créer une plateforme de collaboration et de coordination essentielle pour aborder des problématiques complexes nécessitant une action collective, le partage de connaissances et d'expertise, la recherche de solutions innovantes et le renforcement des partenariats.

Aminata Boni, agent de la direction de la santé et de la famille

Les avantages de la planification sont indéniables. Car c'est un moyen par lequel l'on peut maintenir et améliorer la santé, le bien-être des femmes tout en permettant également aux jeunes d'envisager sereinement leur avenir, a indiqué Aminata Boni, agent à la direction de la santé et de la famille.

Selon madame Boni, la promotion de la planification familiale reste confrontée à de nombreuses difficultés, surtout pour les femmes et les jeunes. « Les données le démontrent bien et nous appellent à l'action. En effet, selon le round 9 de Performance monitoring for action (PMA) Burkina Faso publié en juillet 2022, le taux de prévalence contraceptive moderne parmi les femmes en union est estimé à 32 %. Même si le taux de prévalence contraceptive moderne connait une augmentation annuelle moyenne de 1,2% chez toutes les femmes, ces indicateurs sont aujourd'hui impactés par la crise sécuritaire qui affecte notre pays en jouant négativement sur l'accessibilité et l'utilisation des services de santé. Cela est encore plus perceptible pour l'accès des femmes et des jeunes aux services de SR/PF à un moment où, à travers le Plan national de planification familiale (PNPE) 2021-2025, notre gouvernement œuvre à atteindre une prévalence contraceptive moderne de 41,3% chez les femmes en union », a-t-elle fait savoir.

Le directeur régional du projet DMPA-SC, Célestin Compaoré

Les crises climatiques et humanitaires ne vont pas disparaître d'un coup de baguette magique, a dit Aminata Boni. Pour elle, Il est donc impératif que « nous nous adaptions et que nous protégions la santé et les droits sexuels et reproductifs de nos citoyens, en particulier des jeunes et des femmes ». Par conséquent, ce forum donne l'opportunité de mener la réflexion afin d'y arriver.

Le directeur régional du projet DMPA-SC, Célestin Compaoré, a indiqué que leur projet est intégré dans l'approche de Jhpiego au niveau global pour l'élargissement de la gamme de choix des produits contraceptifs et pour la réduction du taux de mortalité maternelle et infantile. Pour lui, ce forum permettra d'avoir des solutions pour répondre efficacement aux besoins des femmes en matière de contraception.

Rama Diallo
Lefaso.net

Catégories: Afrique

Tribune : « La recette qu'il te faut pour établir une meilleure relation avec ton enfant dès aujourd'hui » (H. Aïcha Palé, spécialiste droits de l'enfant et de la femme)

mar, 26/09/2023 - 16:00

L'éducation des enfants semble se présenter comme un sujet inépuisable, tant les besoins et les astuces en la matière font l'objet de débats continus, parfois de remise en cause. Dans cette tribune parvenue à notre rédaction, Hierbine Aïcha Palé, juriste, spécialisée en droits humains, notamment en droits de l'enfant et de la femme, aborde un pan du sujet, en relevant la nécessité pour l'éducateur de faire d'abord la paix avec son passé et d'avoir ensuite une démarche participative avec les enfants. Lecture !

Si tu veux réellement parvenir à accompagner ton enfant en répondant véritablement à ses besoins, sans reproduire l'éducation que tu as reçue consciemment ou inconsciemment ; l'éducation qui t'a sans doute formaté, amené à être la personne que tu es aujourd'hui et que sans doute tu n'apprécies pas, tu dois accepter faire la paix avec ton passé et avec toi-même.

Tant que tu ne parviendras pas à faire la paix avec toi-même, avec cette enfance douloureuse, qui a encore des séquelles dans ta vie, il te sera difficile, voire impossible, d'accompagner sereinement ton enfant de manière paisible dans son évolution quotidienne en faisant attention justement à ses besoins et en ne reproduisant pas ce que tu as eu comme éducation et qu'aujourd'hui tu donnerais tout pour changer.

C'est à toi de décider, c'est à toi de prendre cette décision de faire la paix avec ton enfance, de faire la paix avec ces douleurs et ces blessures qui sont encore enfuies en toi. Lorsque tu parviendras à faire la paix avec ce passé et cette enfance qui a été difficile pour toi, tu parviendras à mieux accompagner ton enfant.

Tu te poses sans doute la question de savoir comment y arriver ?

Il te faudra tout simplement prendre un rendez-vous avec toi-même afin de reconnaître toutes ces émotions que tu n'as pas pu ou su faire ressortir pendant ton enfance. Par la suite, il te faudra nommer ces émotions et les vivre (en différé).
Nous sommes d'accord, nous avons tous et toutes eu à notre enfance des moments qui ont laissé des blessures cicatrisées ou non.

C'est avec des « pansements » au quotidien que nous parviendrons à devenir cette personne que nous voulons devenir et à repenser à cette enfance sans revivre les mêmes douleurs. C'est une fois de plus à toi de prendre la décision de changer cela et de travailler pour l'atteinte de l'objectif, si tu veux vraiment accompagner ton enfant dans la sérénité et la joie.

Si tu veux cette complicité avec ton enfant, tu dois l'accompagner plutôt que de l'éduquer. Tu dois l'accompagner en prenant en compte ses besoins. Cela ne signifie pas qu'il faut être laxiste avec son enfant, cela ne signifie pas non plus qu'il ne faut pas donner des limites à son enfant. Cela signifie tout simplement que tout doit se faire avec le concours de l'enfant.

Comme le dit un adage populaire : « ce qui est fait pour moi et sans moi est fait contre moi ». Ainsi, si tu penses que telle attitude ira avec l'enfant ou va dans le sens du bien-être de l'enfant, tu dois impliquer l'enfant, tu dois l'amener à participer à cela. Tu verras que l'enfant s'épanouira, votre relation se portera très bien, l'enfant évoluera également en toute sérénité et tu pourras également vivre ton statut de parent dans la sérénité, la joie, la paix parce qu'il n'y aura de pression ni sur toi, ni sur l'enfant.

En somme, pour mieux jouer ton rôle de parent sans reproduire l'éducation que tu as reçue à ton enfance, tu dois faire la paix avec ton enfance, avec ta personne et tu dois apprendre à reconnaître tes émotions, à les nommer et à les vivre.

Hierbine Aïcha Palé
Juriste spécialisée en droits humains/droits de l'enfant et de la femme
Photo : MoussoNews

Catégories: Afrique

Burkina/Sud-ouest : Le Secrétariat général de la défense nationale explique ses nouveaux référentiels aux populations

mar, 26/09/2023 - 14:11

Le Secrétariat général de la défense nationale a tenu, le lundi 25 septembre 2023 à Gaoua, une conférence publique au profit des autorités administratives et des leaders d'opinion de la région du Sud-ouest. Un cadre d'échanges qui a permis d'expliquer la politique de sécurité nationale et la loi y relative.

Après l'adoption en mai 2023 par l'Assemblée législative de transition (ALT) du projet de loi relatif à la sécurité nationale, le Secrétariat général de la défense nationale (SGDN) a entrepris une campagne de communication sur la Politique de sécurité nationale (PSN). Et à cet effet, des conférences publiques ont été mises à profit.

La série de communications à laquelle les participants ont eu droit était relative, entre autres, à la présentation du SGDN et des référentiels de sécurité en vue d'une réforme de la gouvernance de la sécurité. Une réforme qui prévoit quelques changements, selon le secrétaire général de la défense nationale, le colonel-major Ousmane Traoré. « Le Secrétariat général de la défense nationale est placé sous l'autorité du Premier ministre. La nouvelle structure sera placée sous l'autorité du chef de l'Etat, chef suprême des armées. Et le secrétaire général va, en plus de sa fonction de coordonnateur des actions de la mise en œuvre des référentiels de sécurité nationale, du suivi et de l'évaluation de ces référentiels, assurer la fonction de conseiller à la sécurité nationale », a-t-il expliqué.

Le secrétaire général de la défense nationale (micro), le colonel-major Ousmane Traoré, et le représentant du gouverneur, le haut commissaire du Ioba (gauche)

Par le canal de cette conférence publique, le Secrétariat général de la défense nationale veut permettre aux acteurs locaux de s'approprier les référentiels de sécurité dans l'objectif de faciliter la mise en œuvre de la nouvelle politique. Pour le représentant du gouverneur de la région du Sud-ouest, le haut-commissaire de la province du Ioba, Bernadette Adeyo / Sérémé l'initiative est louable. « Nous nous réjouissons de la présence de tous ces corps constitués qui vont voir comment se présente cette architecture au niveau national et aussi quelles sont leurs obligations, leurs devoirs dans la réussite de cette politique d'intérêt national ».

La mise en œuvre de la nouvelle politique de sécurité nationale incombe à chaque citoyen burkinabè, rappelle le secrétaire général de la défense nationale. La structure tiendra des conférences similaires dans les régions des Hauts Bassins et des Cascades.

A noter que l'activité a été réalisée avec l'appui technique et financier du Programme des nations unies pour le développement (PNUD) à travers le projet Réforme du secteur de la sécurité phase 2 (RSS2).

Boubacar TARNAGDA

Catégories: Afrique

CHU-Yalgado Ouédraogo : Les huit recommandations du personnel

mar, 26/09/2023 - 14:10

Les travailleurs du CHU-Yalgado Ouédraogo ont tenu leur première Assemblée générale statutaire de l'année 2023. Présidée par le directeur général, Ousmane Néré, la rencontre était axée sur le bilan de la gestion 2022 de l'établissement, le bilan du premier semestre du plan d'action 2023 et les perspectives en matière d'actions à mener au cours des quatre mois restants de cette année.

A l'entame de la rencontre, le directeur général, dans une déclaration liminaire, a rendu hommage à l'ensemble des travailleurs pour le sacrifice régulièrement consenti pour assurer une offre de soins de qualité aux patients. En dépit des conditions de travail parfois difficiles, la volonté du personnel ne fait pas défaut. Il a rappelé que notre pays fait face à un défi majeur en matière de sécurité. D'où la nécessité pour le CHU-YO de développer des initiatives pour accroître ses recettes propres d'autant que l'on ne « peut tout attendre de l'Etat central »

Entre autres données statistiques de 2022, l'on retient que le CHU-YO a réalisé 128.941 consultations ; 149.714 examens de laboratoire, 29.443 séances de dialyse, et 15.596 examens d'imagerie médicale.

Pour le compte du premier semestre (S1) du plan d'action, un taux d'exécution de 70, 73% des activités planifiées a été réalisé.

Pour le reste de l'année, une série de grosses activités est prévue. Il a été évoqué l'élaboration du projet d'établissement 2024-2028, élaboration du plan de carrière du personnel (qui sera soumis aux différentes instances pour validation), la mise en place de la pharmacie hospitalière, la réalisation d'une centrale de production d'oxygène sur site, la réfection de la Traumatologie orthoptie et Neurochirurgie, l'acquisition de containers pour quatre services, la refonte du système informatique, la réalisation d'un parking motos (déjà fait) et autos vers le CTA, la réhabilitation de toutes les toilettes, l'acquisition de 150 nouveaux climatiseurs, l'exécution travaux d'étanchéité de certains bâtiments, l'installation de la bio-climatisation dans certains services, l'acquisition des brancards de qualité, les travaux de réhabilitation de la morgue, l'installation en cours de l'appareil de l'IRM et l'installation prochaine d'un nouveau scanner.

Dans le volet questions-réponses, beaucoup de préoccupations mais aussi des suggestions et propositions ont été formulées.

La direction générale compte mettre fin au foisonnement des ambulances privées dans l'enceinte du CHU-YO par l'équipement conséquent du service d'imagerie et des laboratoires. On note le démarrage des travaux pour la réalisation des rampes d'accès à l'étage au niveau du bâtiment central et de la Gynécologie-obstétrique ;
Améliorer la qualité du repas de la cuisine, et diminuer le taux des ruptures de réactifs ont été fortement suggérés à la direction générale.

Les partenaires sociaux ont exprimé leur satisfaction d'être associés aux activités phares de l'hôpital. Nombre d'intervenants ont salué la volonté du directeur général de faire bouger les lignes à Yalgado en dépit de l'ampleur des défis. Le directeur a demandé l'accompagnement de tous les travailleurs à quelques postes de travail où ils se trouvent afin de relever les défis communs.

Note: ">Les recommandations phares pour 2023

1- Veiller au respect des échéances arrêtées pour l'exécution des projets d'investissement de 2023

2- Apurer le passif de la mise en œuvre de la FPH

3- Recenser toutes les requêtes de paiement de passif de la garde et y donner suite

4- Instaurer la permanence des exonérations au profit du personnel du CHUYO

5- Faire le plaidoyer auprès de la tutelle technique pour la formation continue du personnel dans le domaine de la réduction de la mortalité maternelle et infantile

6- Rendre compte à la hiérarchie de la préoccupation des travailleurs sur les 40h de travail par semaine hormis la garde

7- Rendre compte à la hiérarchie de la revendication des travailleurs pour le paiement des indemnités de contagion par poste de travail plutôt que par fonction/emploi.

8- Mettre en place le Comité de certification des prestations externalisées

Service Communication

Catégories: Afrique

Des formations pour une Afrique émergente à Institut de Formation Colbert (IFC)

mar, 26/09/2023 - 11:26

Situé à Ouaga 2000, l'Institut de Formation Colbert (IFC) est un établissement d'enseignement supérieur de renom au Burkina Faso et dans la sous-région, qui se démarque par son engagement envers l'excellence et la qualité des formations.

IFC, c'est 17 ans de formation de talents et de professionnels au service du développement socioéconomique du Burkina Faso et de l'Afrique.
Nous offrons des formations de qualité dans des filières prometteuses, en BTS/DTS, Licence et Master, répondants à la demande du marché de l'emploi avec des formations initiales et continues dans les cycles supérieurs et professionnels.

Ces programmes sont conçus pour vous fournir une formation avancée et spécialisée, tout en encourageant la recherche et l'innovation.
L'équipe pédagogique de IFC est composée de professeurs de classe mondiale, hautement qualités et expérimentés qui s'engagent à aider les étudiants à atteindre leurs pleins potentiels.

Les salles de classe modernes et bien équipées ainsi que les ressources pédagogiques à la pointe de la technologie
contribuent à créer un environnement propice à l'apprentissage.
Que vous recherchez une éducation de qualité ou souhaitez acquérir de nouvelles compétences pour progresser dans votre carrière ou simplement enrichir vos connaissances, IFC est un choix évident avec des options adaptés pour vous.

Catégories: Afrique

Décès de ZOUNGRANA MARIE JOSE ARNAUD WENDENMI : Faire part

mar, 26/09/2023 - 08:30

"Je suis la résurrection et la vie, celui qui croit en moi, même s'il meure vivra et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais" Jean 11 : 25-26.

La grande famille ZOUNGRANA, DIMZOURE à Dissomey, Guiba, Koubri et Ouagadougou,
La famille de feu ZOUNGRANA Tiraogo Charles ,

La veuve ZOUNGRANA née SANOU Armelle et enfants à Bobo Dioulasso ,

toutes les familles alliées, ont le profond regret de vous faire part du décès brutal de leurs fils, frère, beau-fils et frère,
ZOUNGRANA MARIE JOSE ARNAUD WENDENMI,
Précédemment contrôleur opérationnel à ACEP-BURKINA.

Le programme des obsèques se présente comme suit :

Mardi 26 Septembre : Veillée de prière au domicile familial à Balkuy(non loin de la résidence du Chef de Balkuy)

Mercredi 27 septembre
Levée du corps à 8h à la morgue de l'hôpital Blaise Compaoré.

Messe d'absoute à 9h à la chapelle St Thomas Apôtre de Balkuy suivie de l'enterrement à 10h à Balkuy (non loin de la résidence du Chef de Balkuy)

Union de prière

Catégories: Afrique

Décès de ZOURE Antonin Joseph : Faire-part

mar, 26/09/2023 - 08:30

La grande famille ZOURE à Boura/Guirgari (Garango), ZOURE Issa, ZOURE Yahaya, ZOURE Emmanuel à Garango ;

Les Grandes familles ZIGANI à Djerma /Garango ;

La grande famille BANDAOGO à Zigla Koulpélé ;

La grande famille ZOURE à Koulouba/Ouagadougou, ZOURE Abel, ZOURE Stéphane ZOURE Herman, ZOURE Boureima, ZOURE Sidiki, ZOURE Sayouba, ZOURE Awa Adja et ZOURE Kadidia ;

La famille de feu ZOURE Jean-Pierre, les frères et sœurs Philippe, Achille Marie, Claire Romaine Gérard, Andrea Marie Eléonore, Albert Didier, Pascaline, Honorat Gustave Marie, Yvonne, Joséphine Mélanie, Léonce Edmond Attiwon et Gildas Douguila Banky à Ouagadougou, Koudougou, La Roche sur Yon, Brazzaville ;

La veuve Madame ZOURE née BANDAOGO Brigitte Marie, retraitée précédemment en service à la CNSS à Ouagadougou ;

Les enfants Claude Konyambyandé, Hounsouyado Natou Fabrice Ghislain et Cédric Yada Wossom ;

Les neveux et nièces à Ouagadougou, France, Suisse, Canada, Etats-Unis et Côte d'Ivoire ;

Les petits enfants et arrières petits-enfants ;

Les familles alliées BANDAOGO, SOME, COMPAORE, GUENGUERE, CASSALOM, SAWADOGO, BAMBARA, SARI, ZAGRE, GASTER, BASSOLET, Koudougou, YABRE de Zourmakita, KABORE, YABRE de Zidré et ATTO ;

Ont la profonde douleur de vous faire part du décès de leur fils, beau fils, cousin, frère, époux, père, oncle et grand père, ZOURE Antonin Joseph, précédemment militaire à la retraite ; décès survenu dans sa soixante seizième année le 23 septembre 2023 des suites de maladie au CHU de Tingandogo.

Le programme des obsèques se présente comme suit :

Mardi 26 septembre 2023,

· 14 heures : levée du corps à la morgue du CHU Tingandogo pour le domicile mortuaire situé à la cité AZIMMO de Tampouy (villa 521) ;

· 20 heures : veillée de prière à son domicile ;

Mercredi 27 septembre 2023 ;

· 13 heures 30 minutes : Levée du corps au domicile mortuaire pour l'église Saint Jean-Marie Vianney de Tampouy ;

· 14 heures : absoute à l'église Saint Jean-Marie Vianney de Tampouy, suivi de l'enterrement au cimetière de Kambouinsin.

« Donne lui Seigneur le repos éternel et que brille sur lui la lumière de ta face ».

Union de prières.

Catégories: Afrique

Décès de Damata Rosalie ILBOUDO/BILA : Remerciements et Faire-part

mar, 26/09/2023 - 08:30

La grande famille ILBOUDO à Manga et Ouagadougou,

Le Chef de Watinoma à Manga, les grandes familles GUIGMA, ZOUNGRANA, BOUDA à Manga et Ouagadougou, les familles alliées BILA, BAMBARA, TRAORE, ZOMBRA et OUATTARA à Garango et Ouagadougou.

Les enfants ILBOUDO Gwladys Irène, Yvette, Edwige, Jonas et Bertrand et petits enfants vous remercient de tous cœur pour vos soutiens multiples et multiformes lors de la maladie, du rappel à Dieu et de l'inhumation de leur fille, belle-fille, épouse, mère, belle-mère et grand-mère Damata Rosalie ILBOUDO/BILA. Décès survenu le 27 août 2023 a l'hôpital de Bogodogo.

Nos remerciements vont en particulier à l'endroit du Corps médical, de l'équipe Pastorale de la Paroisse Saint-Camille, des voisins, de la CCB des 1200 logements, de la Chorale Francophone de Saint-Camille, aux Collègues et amies de la défunte.

Nos remerciements vont également à l'endroit du personnel de la Commission de l'UEMOA, des Agents de la SONABEL de Ouagadougou et tous ceux qui, de près ou de loin nous ont soutenu lors de cette douloureuse épreuve.

Que par la miséricorde de Dieu, l'âme de notre très chère regrettée repose en paix.

Union de Prière.

Catégories: Afrique

In memoria El Hadji Ali TRAORE

mar, 26/09/2023 - 08:30

" Inna lillahi wa inna ilahi raji'un"
« Tu n'es plus là où tu étais, mais tu es partout là où nous sommes »
En ce jour anniversaire du décès de leur fils, frère, beau-fils, époux, père, grand-père, beau-père, oncle, ami,

El Hadji Ali TRAORE, Général de division aérienne
Décédé le 27 septembre 2020 à Tunis,
 Les grandes familles TRAORE et KY à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Banfora, Koudougou, To ;

 Sa Majesté HAMPANLI KANBIA, Roi du Gulmu ;
 La grande famille THIOMBIANO à Ouagadougou et Fada N'Gourma ;
 Mme Veuve Aïsha TRAORE née THIOMBIANO,
 Ses enfants Yasmina, Ulrich Moussa et Khaled,
 Ses petits-enfants Malya, Maureen et Mallaury,
 Son gendre Yves Ismaël ZIO,
 Les familles alliées et amies,

Tout en vous renouvelant leurs remerciements pour vos soutiens multiples et multiformes, vous prient d'avoir une pensée pieuse pour le repos de son âme.

Union de prières

Catégories: Afrique

Décès de El Hadj COMPAORÉ Kibsa Moussa : Faire-part et remerciements

mar, 26/09/2023 - 08:00

Sa majesté le Mogho Naaba Baongo,
Naaba Koanga, Chef du canton de Gaongho,
Naaba Baongo, Chef coutumier de Boena,
Naaba Sigri, Chef du canton de Tuili,
Naaba Sonré, Chef coutumier de Kond-Koankin ;
Les grandes familles CONGO, COMPAORÉ, TIENDREBEOGO, DIBGOLONGO, KONOMBO, OUEDRAOGO :

La famille de feu CONGO Mahamadi dit Noomdé, son épouse, leurs enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants ;
La famille de feu COMPAORÉ Adama, ancien gendarme, son épouse et leurs enfants et petits-enfants ;

La famille de feu CONGO Noufou, ses épouses, leurs enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants ;
La famille de feu El Hadj COMPAORÉ Mahamadi, son épouse, leurs enfants et petits-enfants ;

DIBGOLONGO née COMPAORÉ P. Lucienne, ses enfants et petits-enfants ;
CONGO K. Jean Baptiste, son épouse, leurs enfants et petits-enfants ;
COMPAORÉ T. Apollinaire, Président du Conseil National du Patronat Burkinabè, Administrateur Général du Groupe Planor Afrique, PCA Telecel Faso, Wendkuni Bank International, UAB, son épouse, leurs enfants et petits enfants ;
CONGO Aly, Révérend Pasteur, son épouse, leurs enfants et petits enfants ;
COMPAORÉ G Rasmané, son épouse et leurs enfants ;

Madame COMPAORÉ née SAWADOGO Antoinette, leurs enfants et petits-enfants ;
Madame COMPAORÉ née TONDÉ Julienne, ses enfants et petits-enfants ;
KONOMBO P. Marc, son épouse et leurs enfants ;
El Hadj TRAORÉ Mohammadi, ses épouses, leurs enfants et petits-enfants ;
Les veuves :

NIKIEMA Zarata et SIMPORÉ Bibata
Les enfants : Awa, Salamata, Ousmane, Madi, Ablassé, Aïssata, Oumarou, Issouf, Ali Madina et Assana

Les familles alliées : NIKIEMA, SIMPORÉ, COMPAORÉ, GRÜNER, OUEDRAOGO, SAWADOGO, TONDÉ, ZONGO, TIENDREBEOGO, ZOUNGRANA , SANOU, BANDÉ, MININGOU, BELEMLILGA, ATTIKOU et COULIBALY à Gaongho, Tuili, Boena, Raab-douré, Kongoussi, Dédougou Bobo-Dioulasso, Ouagadougou, Niger, Côte d'Ivoire, Togo, France, Canada, États-Unis ;

Ont la profonde douleur de vous annoncer le rappel à Dieu de leur frère, beau-frère, beau-père, oncle , époux, père, grand-père et ami :

El Hadj COMPAORÉ Kibsa Moussa, commerçant, domicilié à Ouagadougou.
Décès survenu le dimanche 10 septembre à Ouagadougou de courte maladie. L'enterrement a eu lieu le même jour suivi du doua.

Ils remercient tous ceux qui de près ou de loin leur ont apporté un soutien moral, matériel ou spirituel lors de cette douloureuse épreuve. Que le Seigneur vous le rende au centuple.

UNION DE PRIERES

Catégories: Afrique

Affaire "guérisseuse de Komsilga" : Le dossier renvoyé au 6 septembre 2023

jeu, 24/08/2023 - 00:19

L'audience de l'Affaire "guérisseuse de Komsilga" a repris ce mercredi 23 août 2023 au Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga II.

Dès l'ouverture du dossier, une question de procédure a été soulevée. Me Nikiéma a fait observer au tribunal qu'une autre femme a porté plainte contre Larissa Nikiéma dite "guérisseuse de Komsilga" ou Adja Amsétou Nikiéma.

Me Nikiéma s'est présenté comme l'avocat de cette dame, la nouvelle plaignante. Ainsi, il a été question de savoir le lien entre la nouvelle plainte et le dossier en cours.

Le débat s'est ouvert. Selon les autres avocats, l'action de Me Nikiema n'a pas respecté les procédures en la matière.

Dans la foulée, la défense a introduit une demande de mise en liberté provisoire des neuf prévenus. La défense a mis l'accent sur le fait que la famille de la victime a accepté le pardon des accusés. "Le rôle social de cette dame est incontestable", a brandi la défense, qui a également insisté sur la cohésion entre la famille de la victime et les personnes poursuivies.

Le parquet dit être perplexe parce qu'il s'agit d'un dossier de flagrant délit. Il a soulevé une incompréhension du fait que la même défense qui demande le renvoi du dossier souhaite également une liberté provisoire. Pour ce faire, le ministère public a demandé au tribunal de rejeter cette demande de mise en liberté provisoire.

Le tribunal a rejeté la demande de la liberté provisoire et renvoyé le dossier au 6 septembre 2023. Le juge a déclaré qu'il s'agit d'un renvoi ferme. « Ce dossier ne comporte aucune particularité pour qu'à chaque fois on le renvoie », a-t-il ajouté.

Dans la salle d'audience, on pouvait apercevoir l'accusée Adja, habillée en t-shirt orange, pagne tissé et munie d'un cache-nez blanc. Contrairement à ses huit co-accusés qui étaient installés au premier banc, dame Adja était assise derrière.

Il faut rappeler que Larissa Nikiéma dite "guérisseuse de Komsilga" ou Adja Amsétou Nikiéma est poursuivie avec huit autres personnes (essentiellement des hommes) pour des faits de séquestration, coups et blessures, et complicité. Le mercredi 9 août 2023, l'audience est ouverte mais le dossier a été renvoyé. A ce jour, la demande de liberté provisoire a été rejetée.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

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Coopération : « Les dirigeants de l'Afrique de l'Ouest ont travaillé à se mettre les bâtons dans les roues, au détriment des intérêts de leurs propres populations », regrette Ismaël Cissé de ICEF-Burkina Faso/BRICS

jeu, 24/08/2023 - 00:15

Du 22 au 24 août 2023, se tient en Afrique du Sud, le XVè sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), une tribune pour ‘'les pays dits du Sud global d'affirmer une ambition géopolitique proportionnelle à leur poids économique''. A la faveur de cette actualité, nous sommes allés à la rencontre de ICEF-Burkina Faso/BRICS, une organisation créé il y a quelques mois pour, selon ses promoteurs, porter la dynamique de souveraineté, notamment à travers les secteurs-clés de la vie nationale. Outre le volet coopération Burkina-BRICS, qu'elle appelle de tous ses vœux, l'organisation a, à travers son chargé de la formation et des questions économiques, Ismaël Cissé, donné son analyse sur bien d'autres sujets d'intérêt national et africain. Interview !

Lefaso.net : Pouvez-vous rappeler à ceux qui vous lisent, ce qui a motivé la création de cette organisation : ICEF-Burkina/BRICS ?

Ismaël Cissé : ICEF-Burkina/BRICS a été officiellement créée en avril (2023), mais dans la réalité, l'idée est née bien avant cette date. Tout est parti d'un constat général de ce que nous vivons au Burkina, et malheureusement, c'est la même situation qu'on vit un peu partout en Afrique. Cela nous a poussé à la réflexion sur un certain nombre de préoccupations que nous connaissons et à se demander comment changer la donne.

La situation, c'est cette question de pauvreté. Elle est à la base de plusieurs maux aujourd'hui dans notre pays et dans les Etats africains de façon générale. C'est difficile de comprendre qu'après plus de 60 ans d'indépendance, nous soyons toujours là à quémander, on n'arrive pas à se nourrir ; moins d'un Burkinabè sur cinq (1/5) mange trois repas par jour.

On n'arrive pas à se loger convenablement (ce qui explique la prolifération des habitats non lotis), on n'arrive pas à s'éduquer et il suffit de regarder le taux d'abandon scolaire après le CM, c'est-à-dire le CEP, on n'arrive pas à se soigner convenablement, l'eau potable est un luxe et une denrée rare, le taux d'électrification est plus que bas. Toutes ces situations sus citées sont les vrais indicateurs de notre niveau de pauvreté. La question qu'il convient de se poser maintenant c'est : pourquoi c'est ainsi ?

Ce sont les principales questions qui retiennent le plus souvent l'attention lors de nos longues discussions et débats et qui nous ont conduit à dire qu'il faut peut-être changer notre conception du développement dans un premier temps, ensuite revoir nos façons de coopérer ; parce que c'est celui qui habite la maison qui sait par où l'eau coule quand il pleut.

On s'est donc dit, pour ne pas que nos réflexions restent justes des échanges entre amis, il faut les mener maintenant dans un cadre structuré et faire en sorte qu'elles servent de contribution aux efforts de développement entrepris par nos dirigeants. C'est ainsi qu'est née ICEF : Initiative pour la coopération économique et financière Burkina-BRICS (ICEF-Burkina/BRICS).

Initiatives économique et financière, pourquoi ? Nous avons remarqué que la plupart des modèles de financements qu'on nous a proposés depuis 1963 (date de la collaboration avec la Banque mondiale) n'ont fait que nous appauvrir soient parce que ces modèles étaient inadaptés soit le résultat attendu était largement en-deçà de nos réelles préoccupations. Sinon, comment expliquer qu'en 2023, nous sommes plus pauvres qu'il y a quarante ans (prenant en compte certains indices) ; le développement n'étant pas les immeubles. Il y a 40 ans, on avait par exemple réussi l'auto-suffisance alimentaire.

Il y a même une année où le Burkina a été capable d'aider avec des vivres, un pays voisin qui était dans des difficultés. Voyez-vous ! Aujourd'hui, c'est nous qui avons besoin d'aides. De l'alimentation aux soins de santé, tout vient de l'extérieur. Les besoins sont exprimés à l'extérieur et les solutions pour satisfaire ces besoins sont aussi pensées à l'extérieur. C'est d'ailleurs ce qui explique qu'en 60 ans de collaboration financière avec les institutions de Breton Woods, on ne constate pas de progrès, au contraire, on constate des dettes d'un côté (passif) et une accélération de la pauvreté de l'autre côté (actif) ce qui n'est pas normal.

Mais que voulez-vous ? Il est important de rappeler qu'au départ, une institution comme la Banque mondiale n'a pas été créée pour financer le développement de l'Afrique ; elle a été créée pour reconstruire l'Europe. Ils (ses initiateurs, ndlr) ont réussi à reconstruire l'Europe, parce que moins de 20 ans après la deuxième guerre mondiale, la France était déjà une puissance, au point d'aller attaquer et d'envahir un pays comme l'Algérie.

Tandis que nous, autant de temps après, on n'arrive pas à se nourrir, on n'a pas des armées solides, etc. Il y a un blocage quelque part, et c'est sur ces différents points que notre organisation veut accentuer son action pour voir comment apporter sa contribution pour une souveraineté et un développement réels du Burkina Faso, en osant une nouvelle forme de développement qui tienne compte de nos réalités et de nos spécificités. C'est cela qui a poussé à la création de l'organisation : ICEF-Burkina/BRICS.

D'où viennent les initiateurs de l'organisation ?

ICEF-Burkina/BRICS est une organisation indépendante. Elle regroupe des personnes qui ont pour souci majeur, la situation de notre pays le Burkina Faso, et qui s'interrogent sur comment apporter leurs contributions pour un changement positif et qualitatif. Ceux qui portent l'organisation viennent de secteurs d'activités divers ; il y a des agents du public, des travailleurs du privé, des commerçants, des acteurs de professions libérales, des économistes, etc. La seule chose qui nous converge, c'est la préoccupation de voir sortir notre pays, le Burkina Faso, de la situation de sous-développement dans laquelle il se trouve, et depuis quelques années maintenant, s'est ajoutée l'insécurité.

Comment comptez-vous atteindre les objectifs que vous vous êtes assignés ?

La vraie richesse, ce ne sont pas les comptes en banque, les gratte-ciels, … ce sont plutôt les hommes, la volonté, les idées. Or, nous les en avons.
Le but principal de notre organisation, c'est d'œuvrer à la souveraineté économique et financière du Burkina Faso et de l'Afrique. Il s'agit aussi de faire de la promotion des BRICS à travers des actions et des plaidoyers auprès des autorités burkinabè, des institutions, des organisations nationales et internationales en faveur du développement social, économique et financière de nos populations. Pour cela, nous avons décidé de focaliser nos actions autour de quatre grands axes : l'auto-suffisance alimentaire, la santé, l'éducation et l'industrialisation.

De façon concrète, il s'agit de plaider pour le financement de grands projets agricoles, l'aménagement d'espaces cultivables, la construction de grandes unités de transformation locales de nos produits. En ce qui concerne le mode de financement nous avons très agréablement accueilli l'ingénieuse idée de nos autorités notamment le financement de notre développement par l'actionnariat populaire. En effet, cette idée devrait nous permettre de résorber le niveau de chômage de produire en quantité et en qualité en résumé ça s'appelle gagner à tous les coups. Cela devrait nous permettre de combler nos besoins alimentaires aussi bien quantitativement que qualitativement avec de réelles possibilités d'exporter.

Au niveau de l'éducation, il y a une nécessité de tenir compte des différentes recommandations faites lors des différents ateliers colloques et autres rencontres de professionnels de l'éducation ; il s'agit donc de revoir le système, de façon à ce qu'il tienne en compte nos valeurs et permette un réel épanouissement des enseignés, car nous sommes convaincus que le meilleur investissement, c'est dans l'éducation. Dans cette volonté, les secteurs prioritaires tels que l'agriculture, la médecine, la géologie, la technique industrielle seront fortement encouragés.

La santé est également un secteur prioritaire, car une population en bonne santé est un moteur de développement, il convient donc de miser sur ce secteur et à ce niveau nous saluons la collaboration entre la médecine moderne et la médecine dite traditionnelle (couramment appelée pharmacopée). Nous souhaitons donc que cette collaboration soit plus étroite de façon à permettre de nous approprier notre système de santé pour le bonheur de nos populations et ceux de la sous-région ou même de l'Afrique entière. Rappelons que pendant la pandémie de COVID-19, nous avons tous salué l'apport de certains pays comme le Cuba et la Chine, qui ont apporté beaucoup dans le traitement.

L'ambition, c'est de voir le Burkina Faso et les pays africains établir un partenariat économique et financier, solide, avec les BRICS pour la réalisation de grands projets de développement durable pour nos pays qui peinent à décoller depuis des décennies. Voilà pourquoi, lors de la conférence de presse qui a consacré le lancement des activités, nous avons encouragé le gouvernement à aller dans la coopération avec les BRICS.

Vous avez un caractère d'organisation de la société civile (OSC), une entité qui, depuis un moment, ne jouit pas totalement d'une bonne presse. Comment comptez-vous sortir la tête du lot pour avoir la confiance des Burkinabè ?

Certainement que des organisations de la société civile y sont pour quelque chose dans cette image pas crédible qu'on leur colle. Vous savez, quand vous êtes une OSC, vous êtes appelés, en fonction de votre vocation, à vous prononcer et à défendre des questions d'intérêts publics. Sauf qu'ici, les interventions peuvent être partisanes alors que le seul parti pour lequel nous nous battons, c'est le Burkina Faso.

On ne vise pas de poste politique, électif. On ne défend pas une position en faveur ou au détriment d'organisations ou d'acteurs politiques, ou même des intérêts de tout autre groupe. Comment une OSC peut-elle défendre l'intérêt général, si elle a été créée pour un intérêt politique et/ou un intérêt de groupe de personnes ? C'est là où peut résider la confusion qui dessert la cause des OSC qui, pourtant, sont très importantes dans une société comme la nôtre à travers les préoccupations des populations qu'elles portent.

Je ne sais donc pas ce qui a motivé la création des autres OSC, mais je sais ce qui a motivé la création d'ICEF-Burkina Faso/BRICS et le combat qu'elle s'est donné. Son seul repère, c'est l'intérêt général. ICEF-Burkina Faso/BRICS est une initiative qui est née de ses porteurs, qui n'a pas eu besoin d'un appui quelconque. Nous sommes guidés ici par des idées, c'est tout. Les activités que nous menons sont soutenues par la cotisation des membres de l'organisation. Et pour nous donner les moyens d'atteindre les objectifs que l'association s'est fixé, nous travaillons à avoir à notre sein, toutes les compétences, des spécialistes de tous les domaines.

Nous ne sommes en concurrence avec personne, aucune autre organisation ; nous faisons ce que nous pouvons, avec nos moyens. Le terrain et le temps nous distingueront de ces organisations dont vous faites cas. Nous sommes de ceux-là qui croient que nous pouvons, ensemble, financer nos activités. Si on se met ensemble, beaucoup de projets peuvent être réalisés pour apporter davantage de mieux-être à nos populations (on peut cotiser pour faire un forage pour des populations par exemple). Donc, ici à ICEF-Burkina Faso/BRICS, nous avons plus besoin d'idées que de parrains.

De gauche vers la droite : Dapran Yoda (chargé presse et communication), Ismaël Cissé, Joachim Kéré (coordonnateur), Issaka Ouédraogo (secrétaire général) et MBaye Barry (vice-coordonnateur), lors de la conférence de presse du lancement, le 8 juillet 2023, observant une minute de silence en la mémoire des victimes du terrorisme.

Un mois après le lancement de l'organisation, des actions déjà posées ?

Nous avons mené des plaidoyers auprès de structures et travaillé à l'assise de l'organisation. Pour réussir, l'ICEF-Burkina Faso/BRICS a besoin d'être appropriée, et pour être appropriée, il faut qu'elle soit connue du public. C'est un travail préalable à faire à cet effet. Et dans cette démarche, nous avons rencontré le vice-président de l'Assemblée législative de transition pour présenter l'organisation et décliner nos ambitions. Nous avons rencontré bien d'autres organisations et personnalités dans ce sens.

Vous parlez d'aides qui ne favorisent pas le développement. N'est-ce pas aussi le manque d'hommes d'Etat à la tête des pays qu'il faut pointer ?

Je ne défends pas nos dirigeants, mais il faut concéder le fait qu'il y a des choses imposées. Prenons le cas du PAS, n'a-t-il pas été imposé ? On a imposé aux Etats africains de financer des secteurs-clés, privatiser des sociétés, etc. Est-ce nous, Etats africains, qui avons demandé le PAS ? Mais depuis lors, regardez l'état de délabrement dans lequel se trouvent les pays africains.

On a confié les secteurs-clés au privé et l'Etat s'est désengagé : la santé, l'éducation, etc. Je ne dirai pas que ce sont nos dirigeants qui sont incapables, quand bien même il y a des actions qu'ils posent qu'il faut dénoncer, mais la réalité est autre. Mais là où on peut également en vouloir aux dirigeants africains, c'est de se faire complice ; quand on ne peut pas appliquer ce pour quoi on est venu au pouvoir, on démissionne. On vous finance, et on vous dit ce qu'il faut faire avec l'argent. En somme, les dirigeants africains ont certes leur part de responsabilité, mais l'agression extérieure est plus forte que leur responsabilité.

Vous avez souhaité un partenariat du Burkina orienté vers les BRICS. Qu'est-ce qui vous convainc que c'est la meilleure destination par rapport aux partenaires classiques ?

Ce n'est pas nous qui avons choisi d'utiliser le FCFA, non plus de déposer 100% de nos réserves en France. Si on nous avait laissé le choix, nos dirigeants n'auraient certainement pas fait cette proposition. Votre inquiétude est compréhensible, parce qu'en réalité, tout ce qui est nouveau suscite de la méfiance, c'est comme faire un saut dans l'inconnu. Mais sur ce point, nous avons mille raisons de croire que le partenariat Burkina Faso-BRICS est un partenariat gagnant-gagnant.

D'abord, ce qui a poussé les pays à créer les BRICS, c'est pour promouvoir une multipolarité (parce qu'il n'y a pas de raison qu'il y ait le même son de cloche partout et à tout moment). Et nous sommes d'accord qu'il y ait cette multipolarité. Quoi qu'on dise, le changement ne pouvait pas tarder ; tous les indicateurs le montrent. Notre force, c'est la jeunesse de la population. Les BRICS sont donc une grande opportunité, et il était temps qu'on utilise une autre forme de collaboration.

Aussi, chaque génération a sa lutte. Si la collaboration avec les BRICS venait à ne pas être sincère, chaque génération ayant ses défis, c'est sûr que les gens de demain, et de la manière dont ceux d'aujourd'hui contestent les décisions antérieures, vont combattre ce partenariat. L'enjeu ne se trouve donc pas dans la nouveauté des BRICS, la vérité est qu'il y a une réelle volonté de changement de paradigme.

Comment allez-vous faire pour que ce partenariat puisse vraiment être approprié par les gouvernants et profiter aux populations ?

L'idée est née, il y a longtemps ; elle a été concrétisée en avril par la création de l'association et nous avons tout de suite appelé nos Etats à coopérer avec les BRICS. Plus de trois mois après, l'organisation BRICS s'est officiellement présentée à nos autorités au Burkina.

Cela nous encourage et montre que ceux qui sont à la tête de notre Etat pensent même chose que nous. C'est dire que cette volonté de nous affranchir n'est pas seulement en nous, elle est en nos dirigeants également. Cette situation de convergence de vues ne fera donc que faciliter les choses et du coup, notre démarche se voit facilitée.

Il y a quelques heures que s'est ouvert le sommet BRICS en Afrique du Sud. Quel est, à votre avis, l'enjeu et quelles sont vos attentes ?

Il y a plus de 60 ans, nous suivons un modèle de développement, où on nous impose des politiques. Et dans cette démarche, on a toujours été de bons élèves. Mais, cela nous a amené quoi, finalement ? Au contraire, tous les indicateurs montrent qu'on est plus pauvre en 2023 qu'il y a 40 ans. De la collaboration avec les BRICS, nous attendons qu'elle soit franche et que ce sommet constitue un point de départ dans la prise en compte des pays comme le Burkina, en tant que pays souverain.
Nous ne voulons plus de ce partenariat d'assistance, mais d'une coopération par laquelle, nous allons identifier, nous-mêmes, nos problèmes et dire où nous voulons aller.

Qu'on nous donne simplement les moyens techniques pour y arriver. Pour s'auto-suffire, qu'on nous donne les machines, les intrants et nous allons faire le reste. Donc, nous attendons que dans nos relations avec les BRICS, on nous laisse notre liberté, notre souveraineté ; qu'on ne nous impose pas un modèle de développement. La vie est une question de complémentarité, il faut que nos coopérations se fassent donc dans un respect mutuel. Nous attendons donc que ce sommet prenne des décisions fortes dans ce sens.

ICEF-Burkina Faso/BRICS a-t-elle prévu des actions dans l'actualité de ce sommet, ne serait-ce qu'à titre symbolique, pour accompagner la dynamique ?

Nous sommes en train d'élaborer des actions à cet effet, parce qu'il y a jusque-là de nombreux citoyens burkinabè qui ne savent pas ce que c'est que les BRICS. Un de nos objectifs de départ, c'était d'encourager nos dirigeants à tourner le regard également vers les BRICS. Aujourd'hui, Dieu merci, c'est chose faite. Mieux, les BRICS ont décoré notre président ; c'est le premier à être décoré et cela signifie beaucoup de choses.

Cela veut dire que notre pays, le Burkina Faso, est grand. Nous comptons, durant ce sommet, organiser donc des actions d'informations et de sensibilisations sur les BRICS. Cela va s'appuyer sur la situation que nous vivons et la nécessité d'aller vers une nouvelle forme de collaboration. Nous avons besoin d'une population convaincue ; quand une population est convaincue de la nécessité de changer et comment changer, elle fait de grandes réalisations.

La France vient de suspendre ses aides au développement envers le Burkina. Votre commentaire ?

Lorsqu'on parle d'aides, on oublie de dire à la masse que « l'aide » ne veut pas dire cadeau. C'est sciemment utilisé. Et le président Ibrahim Traoré a bien répondu ; j'ai confiance à lui, il sait pourquoi il dit qu'il ne voit pas ce que l'aide a apporté. Il y a des pays qui ont fait plusieurs décennies sans aides, mais ils n'en sont pas morts, au contraire, ça les a aidés.

Donc, ce qu'on nous donne aujourd'hui comme aides, ce sont nos enfants et petits-enfants qui vont payer. Dans la même lancée, le Burkina vient de dénoncer la convention fiscale de non double imposition signée en août 1965 avec la France. Une très bonne chose également. Ne pensez-vous pas qu'on se serait passé des aides que la France dit nous donner, si les sociétés françaises nous payaient normalement les impôts ? A combien s'échiffre le montant que les entreprises françaises nous doivent comme impôts ? Je suis convaincu que ça dépasse largement le montant de ce que la France nous donne comme aides.

Votre combat, c'est aussi le panafricanisme ; comment expliquez-vous le regain des coups d'Etat en Afrique de l'Ouest, dont dernièrement au Niger ?

Précisons, « coups d'Etat militaires », parce que les coups d'Etat ont toujours existé. Il y a les militaires qui prennent les armes et renversent les pouvoirs, mais il y a aussi les chefs d'Etat qui refusent de descendre du pouvoir ; c'est aussi un coup d'Etat. Mais en réalité, dans cette situation, ce qui inquiète les partenaires occidentaux, ce n'est pas l'arrivée au pouvoir des hommes en tenue, c'est plutôt les idées qu'ils portent. Ceux qui viennent disent clairement qu'ils veulent changer de politiques. Donc, il ne faut pas se tromper de jugement.

Mais les Occidentaux doivent comprendre que c'est un vent qui souffle, le changement est-là, il va se poursuivre. Les gens nous reprochent de ne pas être démocrates, alors qu'ils ne font pas mieux que nous (parce que la démocratie, c'est aussi le respect des textes).

Et parlant de cette situation au Niger, où la CEDEAO bande les muscles, je dirais que c'est un faux problème. Je suis même pressé de voir la signature de l'acte de décès de la CEDEAO ; parce que je ne vois pas ce qu'elle nous a apporté, 48 ans après sa création. On nous parle, dans ses missions principales, d'intégration économique. Entre nous, que valent les échanges entre les pays de la CEDEAO ? Pas plus de 15%. On parle de monnaie unique, où en est-on ? Pourtant, tous les Africains sont unanimes que l'Afrique ne peut se développer qu'unie. On évolue dans des micro-Etats. Et aujourd'hui, la seule entité qui encourage les Etats africains à aller vers une union, ce sont les pays des BRICS.

Quand vous prenez des pays voisins, vous avez les mêmes peuples, de part et d'autre, et même au-delà. Mais les dirigeants se comportent de sorte que les populations se regardent avec dédain, mépris, elles se haïssent même parfois. Or, ce sont des populations qui se marient entre elles, sans considération de nationalités, elles font des affaires ensemble, etc.

En réalité, les pays de l'Afrique de l'Ouest (dirigeants, ndlr) ont travaillé à se mettre les bâtons dans les roues, au détriment des intérêts de leurs propres populations et des citoyens africains. Aujourd'hui, les citoyens d'un pays se moquent de la souffrance de ceux du pays voisin. Comment pouvez-vous comprendre cela ? Quand on se comporte ainsi, c'est au bénéfice de qui ? En tout cas, pas pour les citoyens et populations africains.

Pour le cas du Niger, notre souhait est que les nouvelles autorités travaillent réellement pour la souveraineté de leur pays, parce que nous sommes d'accord avec tous les pays qui veulent être souverains.

Interview réalisée par Oumar L. Ouédraogo

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Burkina/Football : Hubert Velud fait appel à 25 Étalons pour les deux prochaines sorties

jeu, 24/08/2023 - 00:10

Les Etalons du Burkina Faso effectueront deux sorties au cours du mois de septembre 2023. En effet, les Poulains du coach Hubert Velud seront face au Bouclier du Roi d'Eswatini le 8 septembre 2023 à Marrakech au Maroc. Un match comptant pour la 6e et dernière journée des éliminatoires de la CAN Côte d'Ivoire 2023. Le 12 septembre 2023 à Lens en France, ils joueront un match amical contre les Lions de l'Atlas du Maroc.

Pour ce faire, le sélectionneur national, Hubert Velud a dévoilé ce mercredi 23 août 2023 à Koudougou, une liste de 25 joueurs retenus pour ces deux rencontres.

On note notamment le retour des joueurs comme Mohamed Konaté, Cheick Djibril Ouattara, Ismahila Ouédraogo.

Des habitués comme Hervé Koffi Kouakou, Edmond Tapsoba, Issoufou Dayo, Steeve Yago, Issa Kaboré, Dango Ouattara, Cyrille Bayala, Blati Touré, Adama Guira, Cédric Badolo, Gustavo Sangaré ont été appelés.

En revanche, Franck Lassina Traoré blessé et Bertrand Traoré de retour de blessure ne seront pas de la partie. Il faut noter également l'absence des joueurs du championnat national qui devrait reprendre dans quelques semaines.

Ci-dessous, la liste des joueurs sélectionnés pour ces deux matchs contre l'Eswatini et le Maroc.

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Incivisme au Burkina : Merde ! Allez pisser ailleurs !

jeu, 24/08/2023 - 00:05

Que sommes-nous devenus ? Nous ne cesserons jamais de poser la question. L'incivisme en matière de salubrité est un cancer à Ouagadougou. Il ne faut pas chercher des noises aux Burkinabè, brouillons et grandes gueules. Ces Burkinabè-là, ce sont les individus qui se soulagent n'importe où. Comme diraient certains sur les réseaux sociaux : ils détiennent le titre foncier du pays.

La semaine dernière, les photos d'un mini champ de maïs en plein milieu de la chaussée, sur le terre-plein, faisaient marrer certains internautes et offusquaient d'autres. Qui est-ce qui a bien pu se croire plus Burkinabè que les autres pour créer ce désordre ? Bref, ce n'est pas le sujet.

En dépit de l'instabilité sécuritaire et des difficultés économiques auxquelles sont confrontés les ménages burkinabè, les bars et les boîtes de nuit font le plein de monde du lundi au lundi. C'est du Non-stop et du No limit dans ces lieux de réjouissances. Les week-ends, dès 14h, difficile de trouver de la place pour stationner son véhicule. Ah, Ouaga et ses parkings, c'est une autre paire de manches pour les automobilistes.

Après avoir passé des heures à boire comme des puits perdus de Garango et de Falagountou, certains clients, en raison de l'état exécrable ou de l'insuffisance des toilettes des maquis, préfèrent s'aventurer sur les trottoirs, les ruelles et même devant quelques commerces qu'ils transforment en urinoirs à ciel ouvert. Malgré les interdictions. Cette attitude est à la fois sale et irresponsable. Chaque matin, les propriétaires de ces commerces se retrouvent impuissants et désolés en ouvrant leurs boutiques, confrontés à des odeurs nauséabondes.

Imaginez un instant trois, quatre, cinq personnes qui se succèdent pour vider leurs vessies devant ou à côté d'un kiosque, un restaurant après avoir ingurgité des bouteilles d'alcool ? De tels comportements sont de nature à faire fuir les clients et à faire chuter les recettes de nos pauvres mères, frères et sœurs. Ces images sont le reflet de notre société où l'on est prêt à marcher sur les plates-bandes d'autrui juste pour satisfaire son ego. La propriétaire d'une poissonnerie à Kilwin, la détentrice d'un kiosque à café et le surveillant d'une école technique à Tampouy ont à maintes reprises déploré les actes des “pisseurs” avec qui ils ont souvent maille à partir.

Les détenteurs des débits de boissons doivent sérieusement prendre en compte la question des installations sanitaires. Les municipalités pourraient également envisager l'installation de toilettes publiques mobiles dans les zones à forte fréquentation nocturne. Pisser utile pour l'agriculture, c'est possible.

Quant aux clients indélicats qui ont une envie pressante mais préfèrent arroser les murs d'écoles, bâtiments publics et privés malgré la présence des toilettes, ils doivent tout simplement être punis. C'est aussi et surtout valable pour ceux qui chient partout. Sinon, ce serait comme pisser dans un violon.

HFB
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