La cérémonie de réouverture du stade du 4-Août s'est déroulée le lundi 4 août 2025, sous la présidence du capitaine Ibrahim Traoré, président du Faso, chef de l'État. Un cross populaire, des prestations artistiques, des épreuves d'athlétisme, la présentation du nouveau maillot des Étalons, des sauts en parachute, des discours officiels ont été les temps forts de cette cérémonie.
Après quatre années de suspension, le stade du 4-Août est de nouveau opérationnel pour abriter des compétitions sportives d'envergure internationale. Un stade qui répond désormais aux normes internationales. Plusieurs activités ont marqué la cérémonie de réouverture de cette enceinte mythique du Burkina Faso. Elle a également drainé des milliers de supporters, des personnalités politiques, administratives, coutumières, militaires, etc. La cérémonie a été suivie de bout en bout par le chef de l'État, le capitaine Ibrahim Traoré, en présence du Premier ministre et de nombreux membres de son gouvernement.
La cérémonie de réouverture a été présidée par le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré.Un cross populaire et des prestations artistiques
Le top de départ de ces festivités a été donné tôt dans la matinée par un cross populaire, après une pluie battante. Un cross qui a connu la présence du chef du département en charge des Sports et des Loisirs, Roland Somda. À l'issue de ce cross, des prestations artistiques ont tenu le public en haleine dans l'après-midi. Le public a pu profiter des mélodies des artistes comme Floby, Privat, Adama Dramé, Nabalüm, Young Ced, Ali Ponré 1ᵉʳ, etc.
« Victory Ditanyè », le nouveau maillot des Étalons
L'occasion a été mise à profit pour présenter le nouveau maillot des Étalons. Ce nouveau maillot en trois couleurs (blanc, vert et jaune) est baptisé « Victory Ditanyè ». Selon les explications de l'équipementier, ce maillot est inspiré des couleurs du drapeau national avec un col en V, symbole de la victoire. Il raconte également 65 ans d'histoire, pavée d'échecs et de succès, symbolisée par une figure en dents de scie, traduisant les hauts et les bas du chemin vers la victoire.
Le nouveau maillot des Étalons « Victory Ditanyè ».Deux grandes attractions pour ravir le public
Les deux grandes attractions de cette cérémonie ont été les sauts en parachute et le match de gala. Le public a d'abord assisté à la séance des sauts en parachute, avant le début du match de gala. Largués à 2 500 mètres (2,5km) d'altitude, ces dix soldats de l'armée burkinabè, dont une femme (deux groupes de cinq pour les deux passages), ont tous réussi à atterrir dans l'enceinte du stade du 4-Août sans incident majeur. C'est la première fois depuis 2012 que le public ouagalais assiste à des sauts en parachute.
Les sauts en parachute ont émerveillé le public ouagalaisAprès les prestations artistiques, le discours officiel de réouverture lu par le ministre en charge des Sports, Roland Somda, la présentation du nouveau maillot des Étalons et les sauts en parachute, le public a eu droit respectivement à un match de gala entre les Forces de défense et de sécurité du Burkina Faso et les anciennes gloires du football africain.
Parmi les anciennes gloires, on notait la présence des stars comme Samuel Eto'o, Emmanuel Adebayor, Jay-Jay Okocha, Rigobert Song (coach du jour), Karim Haggi, El Hadj Diouf, Alexandre Song, Taïwo Taye, Souleymane Diawara, Benjamin Moukandjo, Seydou Keita, Stéphane Mbia, Mamadou Niang, Alassane Ndour, Samba Sow, Moussa Maazou, Moumouni Dagano, Alain Sibiri Traoré, Aristide Bancé, Charles Kaboré, Bakary Koné, Rahim Ouédraogo, Mamadou Zongo dit Bebeto, Djakaridja Koné, Mohamed Koffi, Adama Guira, Daouda Diakité, Madi Panandtigri, Abdoul Razack Traoré, etc.
Ce match s'est joué dans un stade du 4-Août plein, rénové, avec une fière allure, dans une ambiance festive, sous les regards du président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, du Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, de nombreux membres du gouvernement et de nombreuses personnalités.
Les anciennes gloires du football africain ont émerveillé le public sportif par leur talent avec des gestes techniques qui rappellent leur passé glorieux, leur jeunesse. De Samuel Eto'o à Adebayor en passant par El Hadj Diouf et Jay-Jay Okocha, ces anciens internationaux se sont bien amusés, haranguant la foule par leur technique et leur aura.
Cette rencontre de gala s'est soldée par un match nul (1-1) entre les anciennes gloires du football africain et les Forces de défense et de sécurité du Burkina Faso. L'ancien international camerounais, Samuel Eto'o, a été le premier buteur du match, donc du stade du 4-Août rouvert, ouvrant le score pour les anciennes gloires. Les FDS du Burkina Faso se sont offert le luxe de rater un penalty dans les ultimes instants du match, avant d'égaliser quelques instants après. 1-1, c'est donc le score final de cette rencontre de prestige, jouée en deux fois 20 minutes.
Pour l'ancien attaquant togolais, Emmanuel Adebayor, qui fait partie des privilégiés à fouler pour la première fois la pelouse rénovée du stade du 4-Août, cette réouverture ne peut qu'apporter du bonheur à la sélection du Burkina Faso. Même son de cloche chez l'ancien capitaine des Étalons, Charles Kaboré, qui s'est réjoui de cette réouverture, qui permettra aux Étalons de jouer désormais devant leur public.
Résilience collective et souveraineté retrouvée
Dans son discours officiel de réouverture, le ministre en charge des Sports, Roland Somda, a indiqué que cette réouverture, qui intervient après quatre longues années de fermeture, traduit la ferme volonté du gouvernement de redonner au Burkina Faso ses lettres de noblesse dans le domaine du sport, comme dans tous les autres secteurs stratégiques du développement. « Ce moment que nous partageons aujourd'hui va bien au-delà de l'inauguration d'un stade rénové : il symbolise une victoire, celle de la résilience, de la volonté politique affirmée et de l'unité nationale retrouvée », a-t-il précisé.
Pour le chef du département des sports, le Stade du 4-Août est avant tout un haut lieu de mémoire, témoin de notre histoire politique, sociale et sportive. « Inauguré le 18 juillet 1984 dans la dynamique révolutionnaire impulsée par le camarade-président, le capitaine Thomas Isidore Noël Sankara, il porte en lui-même une date fondatrice : celle de notre souveraineté assumée, de notre combat pour la dignité et de notre aspiration à bâtir une nation libre, juste et prospère. Ce joyau sportif est un symbole fort dans notre histoire collective. Depuis sa création, il demeure un temple de valeurs : courage, dépassement de soi, fraternité et patriotisme », a-t-il déclaré.
Au milieu (en survêtement rouge), Roland Somda, ministre des Sports, lors du cross populaire.« Des générations entières de Burkinabè ont vibré dans ces gradins, célébré les exploits de nos vaillants Étalons et vécu ici les temps forts de notre vie nationale. Ce stade est aussi le théâtre de nos ambitions africaines, le miroir de notre jeunesse et de ses rêves. Il transcende les clivages politiques, sociaux, ethniques ou confessionnels. À bien des égards, il est le cœur battant de notre sport, mais aussi le reflet vivant de notre ambition nationale. Il arbore désormais un nouveau visage, un souffle nouveau. Il redevient le cadre des grandes célébrations sportives, le creuset de nos rassemblements populaires, le symbole vivant de notre unité, de notre résilience et de notre aspiration collective à l'excellence », a ajouté le ministre.
Roland Somda a rappelé que les travaux ont porté sur la réfection complète de la pelouse, des tribunes, des vestiaires, des installations sanitaires, des voies d'accès, de l'éclairage, de la sonorisation et du système de sécurité. À l'entendre, le stade a été modernisé selon les normes internationales, avec des équipements durables, prêts à accueillir des compétitions de niveau continental et mondial. « Tout a été repensé pour faire du Stade du 4-Août une infrastructure à la hauteur de nos ambitions », a-t-il insisté.
À en croire le ministère des Sports, Roland Somda, la réhabilitation du stade du 4-Août s'inscrit dans une vision plus large : celle d'un Burkina Faso moderne, résilient et tourné vers l'avenir, où la jeunesse, qui représente plus de 70 % de notre population, dispose d'espaces sûrs, bien équipés et accessibles pour s'épanouir, se former et s'affirmer. « À travers ce stade, c'est une nouvelle dynamique que nous voulons impulser : une dynamique de performance, d'organisation, de planification et de résultats », a-t-il soutenu.
Et pour ce faire, il appelle toutes les fédérations sportives, associations, clubs, entraîneurs, encadreurs, jeunes athlètes et supporteurs à se mobiliser afin de faire du stade du 4-Août une arène d'excellence, une école de discipline, une vitrine du génie burkinabè. La gestion du stade du 4-Août est confiée à Burkina Yin-wisgr Meta (BYM), qui assurera un entretien régulier, une sécurité renforcée et une planification rigoureuse de son exploitation.
Le stade du 4-Août est désormais opérationnel et accueillera le match des Étalons le 9 septembre 2025 face aux Pharaons d'Égypte.
Mamadou Zongo
Lefaso.net
Crédit photos : Présidence du Faso, ministère des Sports, Pouiré Service Photographie.
Le championnat d'Afrique de Karaté-Do s'est déroulé du 22 au 27 juillet 2025. L'équipe burkinabè qui a pris part à cette compétition s'en est sortie finalement avec sept médailles dont trois de bronze, une en argent, et une autre en or. Pour sa première participation à ce championnat, Aurore Aliya Bancé et ses coéquipières ont fini médaillée de bronze en combat par équipe. A travers cette interview, l'athlète revient sur ses débuts dans le karaté, sa préparation avant d'entrer en compétition, sa joie de porter haut les couleurs de son pays, mais aussi, ses projets dans le domaine du sport et en tant qu'humanitaire, œuvrant dans plusieurs associations.
Lefaso.net : Beaucoup débutent les arts martiaux touts petits. Ils sont inscrits par leurs parents dans les clubs pour qu'on leur apprenne, pour certains, à canaliser leur fougue. A quel âge avez-vous fait vos premiers pas dans le Karaté, et quel était votre caractère au départ ?
Aurore Bancé : J'ai commencé le karaté à l'âge de 11 ans. A la base, c'est mon frère que je partais déposer tout le temps aux entraînements. C'est là que le maître m'a demandé pourquoi je ne m'inscrivais pas. Au départ, je n'étais pas très enthousiaste. Mais avec le temps, il a réussi à me convaincre et je m'y suis lancée. Avant de débuter, pour dire vrai, j'étais un peu bagarreuse. Et en m'inscrivant, je me suis dit qu'avec le temps, j'arriverais à canaliser mon grain de caractère.
Comment avez-vous passé les étapes pour atteindre le niveau auquel vous êtes actuellement ?
Pour les grades, ça a été facile parce qu'à la base, j'étais à Manga, dans le Centre-sud. Je fréquentais un club et avec mon maître, j'arrivais à faire les passages de grade normalement. Mais après le baccalauréat, les choses se sont compliquées parce que j'ai aménagé à Ouagadougou. Conséquence : je n'avais plus de club et ne pouvait plus faire les examens de grade. Donc actuellement, j'ai une ceinture marron. Je n'ai pas encore pu passer l'examen pour la noire.
Les arts martiaux permettent de cultiver certaines valeurs. A votre niveau, quelles sont celles que vous pensez avoir acquises grâce à la pratique du karaté ?
Les arts martiaux m'ont permis de cultiver plusieurs valeurs. Je peux noter tout de suite, la patience et le calme. Et comme je l'ai dit plus haut, j'étais un peu bagarreuse sur les bords, assez impulsive. Le karaté m'a permis de cultiver la patience. J'ai pratiquement changé face à certaines situations où ma réaction aurait pu être toute autre, si je n'avais pas fait le karaté. Je ne réagis plus comme avant. J'ai cultivé la patience et le calme.
Comme dans tout domaine, le karaté est connu pour être un milieu de compétitions. A combien de championnats avez-vous pris part, et quels ont été les résultats auxquels vous êtes parvenue à l'issue des confrontations ?
J'ai commencé à compétir à 12, 13 ans, en tant que minime. A 15 ans, j'étais cadette et j'ai été appelée à l'équipe nationale. En gros, j'ai débuté par les championnats régionaux avant de monter en équipe nationale, et compétir au nom du Burkina. Je crois que ma première compétition était un championnat sous-régional. C'était en 2020. Ça s'est déroulé ici, à Ouagadougou. A mes débuts, c'était très difficile parce que je suis quelqu'un qui stresse beaucoup. Je n'arrivais pas à gérer le stress.
Du coup, les résultats n'étaient pas à la hauteur des attentes. J'ai eu une médaille de bronze, pareil à mon deuxième championnat régional.
Mais quand je suis montée en catégorie sénior, j'ai commencé à prendre mes responsabilités. J'ai commencé à mieux gérer mon stress à chaque compétition. J'ai eu ma première médaille d'or au championnat national en 2022, et depuis lors, ça n'a plus changé ; au niveau national en tout cas.
J'ai également pu prendre part aux jeux africains. J'ai terminé dixième au classement. Ensuite, il y a eu le championnat de la sous-région à Abidjan, en décembre 2024. J'ai été médaillée d'or dans ma catégorie, senior moins de 55 kilos. Récemment, on a pris part aux jeux de l'AES à Bamako. Je suis sortie troisième en individuel, et médaillée d'or en combat équipe. Ma dernière compétition est le championnat d'Afrique qui a eu lieu à Abuja, où j'ai été médaillée de bronze. Voilà mon parcours résumé.
Parlant d'ailleurs de la dernière compétition, celle du championnat d'Afrique où vous avez fini médaillée de bronze, comment se sent-on lorsque l'on doit entrer en compétition. Comment gère-t-on la pression des enjeux étant donné que l'on représente son pays ? Arrivée sur place, comment était votre moral à la vue de toutes ces athlètes, chacune présente pour son pays ?
De nature le Burkinabè a le mental solide. Sinon, quand tu arrives sur les lieux, que tu vois 33 pays, que tous les grands athlètes sont là, qu'il y a 20 à 25 qui compétissent dans ta catégorie pour trois médailles, tu te dis waouh ! Quand tu vois le Cameroun, la Tunisie, le Maroc, et l'Egypte par exemple qui a des champions du monde, ça fait un peu peur ! Dans ma catégorie, l'Égyptienne est troisième mondiale. Ça fait un peu peur ! Mais de notre côté, nous aussi sommes préparées à ça avec nos coachs et encadreurs. Quand bien même ça fait peur, on part avec notre mental de gagnant.
Comment s'est faite la préparation avant cette compétition ?
Les préparations pour les compétitions n'étaient pas vraiment simples parce qu'à Ouaga, je n'ai pas de club où je m'entraîne fixement. C'est vraiment compliqué quand tu n'as pas de club parce que les entraînements en équipe nationale seules ne suffisent pas. J'étais obligée de m'entraîner à la maison avec le matériel de bord, avec ce que j'avais. Je m'entraînais cinq fois par semaine : trois séances à la maison et deux en équipe nationale. Pour le championnat d'Afrique, c'était un peu plus corsé. J'allais en salle les matins, et je m'entraînais l'après-midi en équipe nationale. A l'approche de la compétition, la Fédération a mis à notre disposition un coach français. On s'entraînait avec lui tous les soirs. Outre cela, il y a un régime à suivre. J'ai un poids normal de 57 kilos. Donc pour chaque compétition, je dois gérer le poids pour les pesées et la compétition.
En équipe, en combien d'étapes êtes-vous parvenue, votre équipe et vous, à la médaille de bronze ?
On a d'abord croisé le Cameroun qui nous a éliminées. C'est une équipe très, très, forte. Elle est même arrivée en finale. De notre côté, on a fait un match de repêchage contre l'Angola. C'était très difficile parce que les Angolais en général, on les connaît bien. Mais on est finalement passé et plus loin, on a affronté la Tunisie. Après la finale de bronze on a été classée troisième.
Personnellement, qu'est ce qui n'a pas marché face à votre adversaire ?
Personnellement pour mon combat, c'était un peu compliqué. J'ai croisé le Cameroun au premier tour et mon adversaire était plus petite que moi. Donc tactiquement, c'était un peu plus compliqué de la toucher. Quand je déclenchais les attaques, elle arrivait à se baisser avant moi et à me marquer en première position. Avoir une adversaire petite de taille quand tu es grande, n'est pas, d'un point de vue personnel, un avantage. C'est un peu cela qui a fait que je n'ai pas pu accéder aux phases finales.
Pour son mémoire de licence, Aurore Aliya Bancé a soutenu sur le thème : « Identification et analyse des stratégies d'adaptation de la population déplacée interne de Goupana face à l'insécurité alimentaire »Vous finissez néanmoins médaillée de bronze. Comment vous êtes-vous sentie personnellement à la fin, en ramenant cette médaille à la maison ?
Cette médaille était tellement inespérée. Je ne m'attendais tellement pas à avoir cette médaille à la fin de la compétition. On ne voyait pas le bout du tunnel. C'était compliqué ! Très compliqué ! Mais par la grâce de Dieu, on a obtenu la médaille de bronze. Quand j'ai entendu que c'était le Burkina, le sentiment qui m'animait était inexplicable ! Je me suis mise à sauter de partout. J'étais tellement contente qu'on est venu me calmer. C'était officiellement mon premier championnat d'Afrique. Revenir avec une médaille de bronze n'est pas mal pour un début.
Hormis le karaté, que fait Aurore Bancé dans la vie ?
A part le karaté, je suis étudiante en master, option sécurité alimentaire et nutrition en situation d'urgence. J'ai fait de l'action humanitaire en licence. En master, j'ai décidé de me spécialiser en sécurité alimentaire et nutrition infantile. Je suis beaucoup dans le social et ce, dans plusieurs organisations et associations qui œuvrent pour le développement communautaire et la prise en charge des personnes déplacées internes.
Quels sont vos projets dans le domaine du karaté, mais aussi, professionnels ?
Je vise l'or au championnat d'Afrique de karaté parce que c'est important. Je veux aussi me qualifier pour les championnats mondiaux. Tout cela fait partie de mes projets, de mes objectifs principaux. Professionnellement parlant, mon objectif c'est de pouvoir travailler un jour aux Nations unies. Je crois que c'est le rêve de tout humanitaire.
Un mot de fin
J'aimerais dire merci à Lefaso.net pour la considération parce que c'est important de miser sur la visibilité des athlètes. La plupart du temps, ce sont d'autres sports qui sont mis en avant. Le fait de vous intéresser au karaté, et surtout du côté féminin, est vraiment quelque chose à encourager. Merci à vous pour la considération.
Interview réalisée par Erwan Compaoré
Lefaso.net
Sur initiative de l'Organisation des Nations-Unies, les pays en développement sans littoral (PDSL), dont le Burkina Faso, tiennent, du 5 au 8 août 2025 à Awaza, en Turkménistan (pays d'Asie centrale), une Conférence pour explorer des solutions et forger des partenariats face aux défis liés à leur position.
Cette Conférence, troisième du genre, placée sur le thème « Progresser grâce aux partenariats », offre donc l'occasion aux pays du monde qui n'ont pas un accès direct à la mer, d'explorer des solutions et de forger des partenariats pour faire face efficacement aux défis liés à leur situation.
« Partant du constat que les économies de ces pays restent souvent marginalisées, faute d'accès à la mer, la conférence d'Awaza est le lieu pour repenser le système économique mondial, en vue de soutenir les PDSL, qui malgré les défis, comptent des communautés dynamiques au potentiel inexploité », situe le ministère des Affaires étrangères de la Coopération régionale et des Burkinabè de l'Extérieur, à travers sa page Facebook.
Selon la publication, le Secrétaire général de l'ONU a, à l'ouverture de la rencontre, rappelé que la géographie ne devrait pas définir la destinée d'un pays, avant de relever que les PDSL représentent 7% de la population mondiale, mais seulement un peu plus de 1% de l'économie mondiale.
« Le Secrétaire général de l'ONU et les autres intervenants à la tribune ont, toutefois, estimé que les inégalités que subissent les PDSL ne sont pas une fatalité, mais plutôt le résultat d'une architecture économique et financière mondiale injuste, qui est inadaptée aux réalités du monde actuel. En vue de relever les défis qui se présentent aux pays qui n'ont pas un accès direct à la mer, cette conférence marquera le lancement d'une nouvelle décennie d'ambitions, par le biais du Programme d'actions d'Awaza, qui devrait permettre de libérer pleinement le potentiel de développement des PDSL. Pour y arriver, quatre priorités ont été identifiées pour ces pays, à savoir le renforcement du commerce, du transit et de la connectivité régionale ; l'accélération de la transformation structurelle et de la diversification économique ; l'appui à l'action climatique ; la mobilisation des fonds et des partenariats », lit-on.
Le Burkina prend part à cette rencontre internationale, à travers une délégation conduite par le ministre d'Etat, ministre de l'Administration territoriale et de la mobilité, Emile Zerbo, accompagné du patron de la diplomatie burkinabè, Karamoko Jean-Marie Traoré, et d'experts.
« Le Burkina Faso et les autres pays de la Confédération des Etats du Sahel prononceront des déclarations lors du débat général, et prendront part aux tables-rondes et à d'autres événements parallèles, en vue de partager leurs positions et leurs visions pour un meilleur devenir des PDSL », apprend-on de la publication, qui précise que le groupe des pays en développement sans littoral (PDSL) comprend 32 nations (dont 15 sont en Afrique).
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Source : Ministère des Affaires étrangères de la Coopération régionale et des Burkinabè de l'Extérieur
Le premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a poursuivi ce mardi 5 août 2025, les évaluations individuelles des membres de son gouvernement. Il a reçu en séance de travail la ministre en charge de la Transition digitale, Aminata Zerbo, pour faire le point sur l'état d'exécution de son contrat d'objectifs au 30 juin 2025. À cette date, son département affiche un taux de réalisation de 53 %.
Ce résultat est le fruit du travail acharné de l'ensemble du personnel de son ministère. Elle n'a pas manqué de le féliciter et de l'encourager à poursuivre le travail avec abnégation.
Par ailleurs, plusieurs actions clés ont été menées durant ce semestre. Il s'agit de la transformation numérique de l'administration et du renforcement du cadre réglementaire. Parmi les principales réalisations, on peut noter la poursuite des travaux de couverture des « zones blanches », le lancement des marchés de couverture des 750 nouvelles localités identifiées pour être couvertes cette année, ainsi que l'interconnexion de 38 nouveaux bâtiments au réseau administratif national (RESINA). Il y a également la poursuite des travaux de construction de deux mini Data Centers.
Sur le volet du renforcement des capacités humaines, 214 nouvelles recrues ont été formées et seront prochainement affectées aux ministères pour contribuer à la digitalisation des services publics. À ce propos, 75 procédures ont été identifiées dans la feuille de route 2025 pour la dématérialisation dont la mise en œuvre est déjà engagée.
En matière d'infrastructures numériques, des avancées notables ont été enregistrées. La plateforme d'enrôlement interne est désormais finalisée, avec le lancement prochain d'un projet pilote,
« Nous pouvons dire aujourd'hui que la plateforme est prête et cette signature électronique a déjà été intégrée à trois plateformes notamment le circuit intégré des missions en interne, le circuit intégré à l'extérieur et le système intégré de gestion des courriers. Nous attendons d'ici la fin de l'année, la mise en place de l'infrastructure complète, pour que cette signature électronique soit enfin, on va dire finalisée et être intégrée à toutes les autres plateformes. Au niveau de l'identifiant, Il y a également eu des avancées avec la finalisation de la plate-forme d'enroulement en interne donc nous pensons pouvoir commencer le pilote très bientôt », a indiqué la ministre Zerbo.
Sur le plan juridique, plusieurs textes ont été adoptés. Notamment le décret sur la délivrance de l'identifiant unique, celui portant sur la sécurité des systèmes d'information, ainsi que l'avant-projet de loi sur les activités postales et quatre autres avant-projets qui seront prochainement soumis en conseil des ministres.
Malgré ces progrès, le ministère fait face à plusieurs contraintes. Il s'agit entre autres de l'insuffisance de la ressource humaine et financière, de la difficulté d'accès à certaines zones à cause de la situation sécuritaire et les délais liés à l'approvisionnement des équipements importés.
Pour le reste de l'année, la ministre Aminata Zerbo entend poursuivre les chantiers entamés. Il y a la réception des deux mini Data Centers, l'extension effective à 750 localités, et le lancement du pilote de l'enrôlement à l'identifiant unique.
« Aujourd'hui, nous avons des Data Center mais la capacité est insuffisante pour pouvoir héberger toutes les plateformes et toutes les données de l'administration. Les deux mini data center qui sont en construction, c'est pour pouvoir augmenter la capacité d'hébergement et permettre que les données des plateformes de l'administration publique soient hébergées chez nous. C'est le premier objectif. Il y a un autre projet qui est inscrit au niveau du projet d'accélération de la transformation digitale au Burkina Faso qui projette la construction d'un data center national tiers 3. Celui-là va nous permettre de mettre en œuvre de façon effective la politique sur la localisation des données au plus près des usagers. Donc, ce data center ne sera pas seulement pour l'administration. Il sera ouvert au privé et justement les entreprises privées seront obligées d'héberger les données des Burkinabè ici au Burkina Faso », a fait savoir la ministre.
Elle a rassuré que son département travaille d'arrache-pied pour que la sécurité des systèmes d'information soit à la hauteur de l'ambition du pays qui est la digitalisation de l'administration.
Rama Diallo
Lefaso.net
L'Association pour la solidarité et l'amitié des anciens étudiants formés à Cuba (ASAC), en collaboration avec l'Association pôle intègre basée à Barcelone, a présenté un film documentaire le 5 août 2025 au Mémorial Thomas Sankara. Intitulé « ESBEC 37, pionniers formés entre deux révolutions », ce film retrace le parcours de jeunes Burkinabè envoyés à Cuba en 1986 pour être formés dans le cadre d'un programme initié par le président Thomas Sankara.
Pour Inoussa Dankambary, secrétaire général de l'ASAC, ce film est avant tout « un devoir de mémoire ». Il précise que C'est la modeste contribution du contingent à la reconnaissance du rêve que Thomas Sankara a porté pour eux. « Ce film, c'est celui des 600, pas de quelques-uns », a-t-il ajouté. Le titre du film, « ESBEC 37, pionniers formés entre deux révolutions », renvoie directement à l'école cubaine où les jeunes Burkinabè ont été accueillis alors qu'ils avaient entre 12 et 16 ans. Durant la conférence de presse, l'association est revenue sur l'initiative de leur départ qui est née dans le contexte de la coopération entre le Burkina Faso et Cuba, deux pays alors dirigés par des leaders partageant une même vision anti-impérialiste et panafricaniste.
Inoussa Dankambary a rappelé qu'en 1986, le capitaine Thomas Sankara a envoyé un groupe d'étudiants pour une formation idéologique, politique et technique avec pour ambition qu'ils reviennent participer à la construction de leur nation. Mais à leur retour, le contexte avait radicalement changé. « Nous sommes revenus après la mort du président Sankara, dans un environnement difficile, parfois hostile. L'histoire s'est poursuivie, entre espoirs et désillusions. »
Inoussa Dankambary, secrétaire général de l'ASAC, entouré de quelques camaradesUn projet documentaire né à Barcelone
L'idée du film documentaire est née en Espagne. Alex Verdejo, membre de l'association Pôle intègre et réalisateur du documentaire, raconte la genèse du projet. « Notre association a été créée en 2016 à Barcelone par un groupe de jeunes révolutionnaires qui voulaient mieux connaître l'histoire des luttes africaines. Quand nous avons découvert la figure de Thomas Sankara, ce fut une révélation. À nos yeux, c'est probablement le révolutionnaire le plus complet de l'histoire contemporaine », a-t-il affirmé lors du point de presse.
C'est pendant des commémorations du 15 octobre à Barcelone qu'ils rencontrent Nabon Babou Bassono, alors président de l'Association des Burkinabè de Barcelone. Ce dernier leur parle de l'histoire peu connue de ces 600 jeunes partis à Cuba. Immédiatement, l'idée d'un documentaire prend forme pour un récit personnel mais qui se veut collectif. Le tournage du film a été réalisé entre Barcelone, Cuba et le Burkina Faso. L'équipe s'est rendue à Cuba pour retrouver les lieux de mémoire, recueillir des témoignages, documenter les traces encore vivantes de cette histoire partagée. La diffusion du film a commencé à Ouagadougou, avec une première mondiale organisée le 2 août 2025 au Ciné Burkina.
Pour Nabon Babou Bassono, personnage du film, au-delà de l'image et du récit, il s'agit aussi de « rendre hommage au père spirituel » qu'a été Sankara pour cette jeunesse. « Je prends ce film comme ma petite contribution, ma partition personnelle, mais c'est au nom de tout le contingent. Le documentaire ne jette pas des fleurs, il raconte une mémoire collective », spécifie-t-il.
L'ASAC et Pôle Intègre entendent désormais porter le documentaire dans d'autres régions du paysC'est en 1993 que ces Burkinabè créent l'ASAC pour maintenir les liens, se soutenir dans leur réinsertion, mais aussi revendiquer une place dans la mémoire nationale. Aujourd'hui, l'association revendique environ 500 membres encore en vie, sur les 600 initialement envoyés à Cuba. « Notre histoire a été difficile mais ce film est l'occasion de la faire connaître, d'interpeller les consciences, au Burkina et au-delà », reconnaît Inoussa Dankambary.
Mais L'ASAC et Pôle Intègre entendent désormais porter le documentaire dans d'autres régions du pays, mais aussi à l'international, afin de sensibiliser les opinions publiques à cette page méconnue de l'histoire africaine et caribéenne. Au-delà du devoir de mémoire, le documentaire ESBEC 37 se propose d'être une réflexion politique sur les rêves inachevés de la révolution « sankariste ». Il interroge le rôle de l'éducation dans l'émancipation des peuples, le poids de l'engagement chez les jeunes, et les passerelles possibles entre les luttes du Sud et du Nord. Pour Alex Verdejo, ce projet est aussi un outil pédagogique, destiné aux jeunes générations, pour leur dire que d'autres chemins sont possibles. Les deux associations espèrent d'ailleurs le faire projeter dans des écoles, des universités, des espaces culturels.
Farida Thiombiano
Lefaso.net
Les pèlerins catholiques du premier tour sont de retour au Burkina. Du 25 juillet au 4 août 2025, ils ont effectué un pèlerinage en Terre sainte (Jérusalem). Ils sont arrivés dans l'après-midi de ce lundi 4 août 2025 à Ouagadougou, avec les cinq prêtres accompagnants.
À leur descente de l'avion, les pèlerins ont tous pris part à la messe d'action de grâce tenue à la cathédrale Notre-Dame de l'Immaculée Conception, ce 4 août 2025, avant qu'ils regagnent leurs domiciles.
Après dix jours (du 25 juillet au 4 août 2025) passés en Terre sainte sur les pas du Christ, « il faut qu'on rende grâce à Dieu, parce que tout s'est bien passé », ont-ils dit.
En effet, pour ce premier tour du pèlerinage à Jérusalem, ils étaient au nombre de 38, dont cinq prêtres qui ont accompagné les fidèles dans cette démarche de foi. C'est ainsi qu'à la fin de la messe, l'abbé Urbain Kiendrébéogo a remercié le Seigneur, parce qu'il leur a permis de vivre ce pèlerinage dans la joie et dans la paix.
L'abbé Urbain Kiendrébéogo, l'un des accompagnants des pèlerins du premier tour à Jérusalem.« Nous avons naturellement prié pour la paix pour notre monde et particulièrement pour le Burkina. Ces lieux saints que nous avons visités nous ont rapprochés davantage du Seigneur. Mais soyez sûrs que les pèlerins ne sont pas partis seulement avec leurs intentions personnelles ; ils sont partis avec les intentions de leurs familles, de leurs communautés, de tout notre pays », a confié le père Kiendrébéogo.
Céline Ouédraogo fait partie de la cohorte de pèlerins fraîchement de retour au bercail. Elle confie avoir prié pour le Burkina Faso. « Nous avons porté la situation de notre pays au Seigneur, et avons prié pour tous les autres pays qui sont attaqués, qui sont en guerre comme nous », a-t-elle affirmé.
Céline Ouédraogo, pèlerin de la délégation, s'exprimant sur ce qu'elle a vécu à Jérusalem.Jérusalem, berceau de la foi
« Jérusalem, ça représente tout pour moi ; parce que ça m'a permis de grandir dans la foi. Nous avons l'habitude d'écouter la Bonne Nouvelle dans les Écritures saintes. Mais cette fois-ci, nous l'avons vécue, de la nativité du Christ jusqu'à sa résurrection. Nous avons marché sur ses pas », a ajouté Mme Ouédraogo.
Les pèlerins recevant leurs banderoles et leurs attestations des mains des prêtres accompagnants.Pour Iréné Tiendrébéogo, le pèlerinage à Jérusalem, c'est l'Évangile, c'est-à-dire le Nouveau Testament proprement dit. « En commençant par l'annonce à Nazareth, dans la région de Galilée, où l'ange a annoncé à Marie qu'elle sera la mère du Sauveur. Après cela, nous avons visité le mont Tabor, à Jéricho. Et nous sommes allés directement à Jérusalem où nous avons visité l'endroit où il est né, où il a été crucifié, le tombeau vide de Jésus. Nous avons visité Béthanie, là où il a ressuscité Lazare, et beaucoup d'autres lieux symboliques de la vie de Jésus », a relaté le pèlerin.
Photo de famille.Ce pèlerinage, il faut le souligner, est organisé par la Commission épiscopale dans le cadre de l'année jubilaire, afin de permettre aux fidèles de se ressourcer sur les pas du Christ. Selon Urbain Kiendrébéogo, cette démarche de foi « peut être à la fois personnelle tout comme elle peut être communautaire. Toujours est-il que le pèlerinage est un moment de rencontre personnelle avec le Seigneur Jésus-Christ, porte de notre salut. »
Yvette Zongo
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Le président du Faso a procédé, sur proposition du ministre d'État chargé de la Défense, via un décret, à la nomination du colonel-major Céleste Joseph Moussa Coulibaly au poste de commandant de l'Institut de l'enseignement militaire supérieur Tiéfo Amoro. Cette décision intervient alors que l'officier supérieur représente actuellement le Burkina Faso à la Coalition islamique militaire pour combattre le terrorisme, basée à Djeddah, en Arabie Saoudite.
Lefaso.net
La situation sécuritaire à Komanda, localité située à 75 kilomètres au sud-ouest de Bunia dans la province de l’Ituri, s’améliore progressivement une semaine après l’attaque meurtrière menée par les rebelles ADF. Grâce aux opérations militaires en cours, le commerce reprend ses droits et un retour prudent de la population est observé sur place.
Afin de consolider ces avancées, l’administrateur du territoire a instauré de nouvelles mesures restrictives.
Le ministère de l’Économie nationale a diligenté des missions de surveillance des marchés auprès des supermarchés, conformément aux prérogatives qui lui sont reconnues en matière de régulation des prix.
La ville de Bunia (Ituri) a été secouée par une nouvelle fusillade, ce mardi 5 août dans la soirée, dans un débit de boisson en plein centre-ville. Un groupe de malfrats sur une moto a tiré sur la population à l'espace Benita non loin de l'école primaire Epo Ville.