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Défense

La France va envoyer un attaché militaire en Arménie et ouvrir un consulat dans une région convoitée par Bakou

Zone militaire - Wed, 27/09/2023 - 17:29

Selon la Direction générale du Trésor, l’Azerbaïdjan possède les 25e réserves mondiales prouvées de gaz et une capacité de production annuelle d’environ 36 milliards de mètres cubes par an [du moins était-ce le chiffre avancé en 2019]. Ce qui lui a permis d’exporter 11,6 milliards de mètres cubes, dont 79% vers la Turquie. Et, en...

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La Suisse va revendre 25 chars Leopard 2A4 à Rheinmetall… qui ne pourra pas les envoyer en Ukraine

Zone militaire - Wed, 27/09/2023 - 15:40

Si elle s’est associée aux sanctions prises par l’Union européenne [UE] à l’égard de la Russie après l’invasion de l’Ukraine, la Suisse reste fermement attachée à sa neutralité, qui est un marqueur de son identité nationale. Aussi a-t-elle systématiquement mis son veto à toute cession d’équipements militaires comprenant des composants produits par son industrie de...

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M. Lecornu : La livraison de Mirage 2000 « n’est pas la première demande des Ukrainiens vis-à-vis de la France »

Zone militaire - Wed, 27/09/2023 - 12:20

Le mois dernier, et alors que Kiev venait d’obtenir la promesse que des chasseurs-bombardiers F-16 lui seraient livrés, des bruits de coursive sur la cession de Mirage 2000 français à la force aérienne ukrainienne ont pris de l’ampleur. Notamment après un message publié par Xavier Tytelman, le rédacteur en chef « digital » de l’hebdomadaire Air &...

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Les ESSD américaines ont bien redéployé leurs avions à Agadez

Lignes de défense - Wed, 27/09/2023 - 08:57

Selon Aerospace Intelligence, les fournisseurs privés de prestations aériennes au profit de l'AFRICOM ont bien quitté la base aérienne de Niamey (suite au coup d'Etat) pour se repositionner sur celle d'Agadez, dans le nord (voir mon post du 8 septembre). La preuve avec cette vue de la BA 201:

Mes confrères américains ont identifié trois avions: 
- deux DHC-6 300 de Berry Aviation (immatriculé N92FE et N418AV)
- un Beechcraft 300 d'Academy Resources (immatriculé N549AR). Toutefois, “Academy Resources LLC” pourrait être une société dépendant de la CIA et qui aurait opéré précédemment sous le nom de “Aviation Specialties Inc.”

Pas de trace en revanche d'un avion ISR de type Beechcraft 350 Super King Air (immatriculé N389DD) aperçu, il y a quelques temps, à Niamey (photo ci-dessous):

Berry Aviation effectue des prestations aéroportés de transport de personnels et de fret, de sauvetage, d'évacuation médicale, de largage de fret..., au profit du Transcom dans l'AoR de l'US Africa Command (AFRICOM).

La société est active dans d'autres régions du monde. Ainsi, en juin 2023, Berry Aviation, et Columbia Helicopters ont décroché un contrat de transport et d'évacuation médicale au profit des forces US et alliées opérant aux Philippines. Ce contrat a été attribué par le Transportation Command (USTRANSCOM).

Par ailleurs, Berry (qui appartient à Acorn Growth Companies) a énormément développé son offre ISR décrochant par exemple, en janvier 2023, un contrat avec le Corps des marines (MARSOC).

 

 

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Un incendie d’origine électrique s’est déclaré à bord du sous-marin australien HMAS Farncomb

Zone militaire - Tue, 26/09/2023 - 18:29

Acquis dans les années 1990 auprès de la Suède, les six sous-marins de type Collins mis en oeuvre par la Royal Australian Navy [RAN] ont souvent fait l’objet de critiques en raison d’incidents et de problèmes techniques. Ainsi, un rapport publié en 1999 – appelé « rapport McIntosh-Prescott » – avait été sévère à leur endroit en...

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L’Espagne confirme l’achat de 522 missiles anti-aériens MISTRAL 3 auprès de MBDA

Zone militaire - Tue, 26/09/2023 - 17:03

En juin, la France, la Belgique, la Hongrie, l’Estonie et la République de Chypre signèrent une lettre d’intention afin de mutualiser leurs achats de MIssile Transportable Anti-aérien Léger [MISTRAL 3] auprès de MBDA, sous l’égide de la Direction générale de l’armement [DGA] et dans le cadre du mécanisme financier européen EDIRPA. Et selon le ministère...

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La menace d'une fermeture partielle des administrations fédérales américaines va impacter le DoD

Lignes de défense - Tue, 26/09/2023 - 16:51

Le Congrès américain parviendra-t-il enfin à se mettre d'accord? Les négociations s'accélèrent pour éviter la paralysie de services de l'Etat fédéral. Aucun texte ne dispose en l'état d'assez de soutien pour être adopté par le Sénat, à majorité démocrate, et la Chambre des représentants, aux mains des républicains.

Les parlementaires ont jusqu'au 30 septembre à minuit pour trouver une issue à cette impasse, sans quoi tous les financements des services fédéraux seront soudainement coupés.

Le fameux "shutdown" (ce serait le 4e en 10 ans) aura un effet direct sur les forces armées. La Maison Blanche a publié un communiqué avec les chiffres par Etat et à l'étranger des personnels du DoD (Défense) qui seraient affectés. Soit 1,3 millions de militaires d'active. Cliquer sur le tableau pour l'agrandir. 

C'est la deuxième fois en quelques mois que la première puissance mondiale se retrouve face à un danger d'impasse politico-financière. Les Etats-Unis ont déjà évité en juin un défaut de paiement suite à de longues négociations entre l'administration Biden et les conservateurs. Un défaut de paiement aurait été inédit, alors que les Etats-Unis ont déjà connu plusieurs périodes plus ou moins prolongées de "shutdown", de paralysie budgétaire.

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300 FAMAS livrés aux forces du Suriname

Lignes de défense - Tue, 26/09/2023 - 10:38

Le général de brigade aérienne Marc Le Bouil, nouveau commandant supérieur des Forces armées en Guyane (FAG), s’est rendu à Paramaribo pour une première visite les 14 et 15 septembre, à l’invitation des forces armées surinamaises. Lire le communiqué de l'ambassade ici

Cette visite s’est inscrite dans le cadre du partenariat militaire franco-surinamais. 

A l’occasion de cette visite, la France a livré divers matériels militaires pour une valeur d’un million d’euros aux forces armées surinamaises. La France apporte ainsi son aide à la modernisation des forces armées locales.

Plus de 55 m3 de matériel (essentiellement 300 fusils FAMAS et un million de cartouches) ont été acheminés à Paramaribo par les Forces armées en Guyane.

Outre les fusils d'assaut FAMAS et les munitions, ont aussi été cédés au Suriname des lots de maintenance, des caisses de pièces de rechange.

Cette cession de matériels militaires à titre gratuit est la plus importante jamais réalisée avec un partenaire du plateau des Guyanes. Elle sera accompagnée de diverses formations opérationnelles, techniques et de sécurité, en particulier sur le champ de tir de Savannah au centre du Suriname qui vient d’être réhabilité par le 9e Régiment d’infanterie de marine.

Il est prévu une livraison complémentaire avec du matériel type ceinturons, brélages militaires légers etc., mais pas d’autres livraisons d’armement. 

 

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RAIDS (re)met les forces spéciales à l'honneur dans ses dernières livraisons

Lignes de défense - Tue, 26/09/2023 - 08:54

Voici le RAIDS hors-série N°88, de septembre-octobre 2023 (84 pages, 11,80€). Il est consacré aux "forces spéciales françaises 2024". Les textes et photos (sauf mention) sont d'Alexandre Alati (il a déjà consacré deux tomes aux forces spéciales de l'armée de Terre qui sont parus chez H&C), sous la direction d'Éric Micheletti. 

Au sommaire :
Les forces spéciales françaises.
À la croisée des chemins.
L'équipement individuel.
L'armement individuel et collectif.
Les vecteurs terrestres.
Les vecteurs aériens.
Les moyens d'incursion sous-marins et les vecteurs nautiques.

Ce HS s'ajoutent à ceux déjà publiés et consacrés aux FS (je pense au HS n°65 sur les forces spéciales Terre, au HS 42 sur les FS en Afghanistan ou encore au HS n°22 sur les hélicoptères et les Forces Spéciales).

Un HS synthétique et proposant une mise à jour sur les équipements des quelque 4300 hommes et femmes des forces spéciales s'imposait. Très classiquement, ce HS décrit les composantes Terre, Air, Mer mais il n'oublie pas la 4e composante des FS: la chefferie du service de santé  et les antennes médicales spécialisées. 

Voici donc, pour résumer, un hors série à lire puis à garder comme ouvrage de référence.

Puisque je parle de RAIDS et des FS, je signale dans le RAIDS 447 d'octobre (98 pages, 7,80 €) un sujet sur les forces spéciales norvégiennes et en particulier sur le Marinejegerkommandoen (Commandement des opérations spéciales navales), l’une des grandes unités de forces spéciales de l’armée norvégienne.

Ce Marinejegerkommandoen (MJK) dépend du commandement des opérations spéciales norvégiennes (Forsvarets Spesialstyrker ou NORSOCOM en anglais), tout comme le Forsvarets Spesialkommando (FSK) et le 339 Special Operations Aviation Squadron (339 SOAS).

Le MJK est la plus ancienne des unités spéciales des forces armées royales, sa création remonte à 1953. Actuellement, il est organisé en un état-major et six escadrons.

 

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[Editorial] Le retrait français du Niger. Inéluctable, tardif

Bruxelles2 - Mon, 25/09/2023 - 18:05

(B2) Le retrait de l'ambassadeur français du Niger était inéluctable. De même que le retrait des soldats français. Il aurait été sans doute plus sage et plus avisé de le faire plus tôt. Sans ce bras de fer inutile et finalement perdu.

La décision prise par le président Emmanuel Macron était la seule possible. Annoncée dimanche (24 septembre) au détour d'une interview télévisée bien préparée (1) sur TF1 et France 2, elle interpelle.

Le fond et la forme

Si sur le fond, la position française est logique — refuser de composer avec une junte militaire et considérer le président élu Mohamed Bazoum comme la seule autorité légitime — la forme est beaucoup plus discutable. Camper comme un matamore sur une position ferme — nous ne bougerons pas —, pour ensuite, plier bagage, sans tambours ni trompettes est plutôt incompréhensible. Aucune justification concrète n'est donnée à ce revirement. La seule explication valable étant que la situation était politiquement, militairement et moralement intenable.

Mali, Niger, bis repetita

La même situation s'était produite au Mali où, dans un premier temps, les Français avaient dit, nous ne partirons pas, puis avaient finalement plié bagage, clôturant l'opération Barkhane (lire : Le retrait du Mali : une sacrée défaite française). Au final, l'image et la réputation de la France en sort écornée. Elle laisse l'impression que si une junte militaire est ferme et droite dans ses bottes dans le refus de la coopération, la France après avoir dit haut et fort ce qu'elle pense, rompt le camp. C'est un très mauvais signal envoyé à tous nos alliés en Afrique et un bel encouragement pour de futurs coups d'État.

Un repli sur le territoire européen ?

En même temps, ce départ signe, avec celui qui l'a précédé au Mali, la fin des grosses opérations extérieures conduites par l'armée française (2) en Afrique, voire même dans le monde. Le repli est ainsi sonné vers la défense du territoire national et de l'espace européen. La visite du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, en Moldavie, est un signe notable de cette évolution. Un changement tactique, plutôt que stratégique pour l'instant (3).

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. À la 27e minute sur une question de relance, apparemment bien concertée avec l'Élysée, de la présentatrice du 20h de TF1, Anne-Laure Coudray
  2. L'opération Chammal en Iraq pourrait faire exception. Mais elle se déroule de façon très discrète et, surtout, dans une coalition (conduite par les Américains et non les Français).
  3. Cela ne signifie pas la fin des engagements extérieurs. La France conserve un nombre non négligeable  de points d'appui en Afrique ou ailleurs dans le monde, qu'il s'agisse de bases militaires accueillies par les pays africains (Djibouti, Tchad, Côte d'Ivoire, Sénégal, etc.) ou du Moyen-Orient (Émirats arabes unis), ou des départements et territoires d'outre-mer (Guyane, La Réunion, Nouvelle Calédonie, etc.).

Lire aussi :

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Les cinq Prix Marine Bravo Zulu 2023, prix littéraires de l'ACORAM, ont été attribués

Lignes de défense - Mon, 25/09/2023 - 11:09

Le comité du “Prix Marine Bravo Zulu”, prix littéraire de l'ACORAM (Association des Officiers de Réserve de la Marine Nationale), vient de rendre public son palmarès 2023.

Signe des temps, sans doute, tous les ouvrages lauréats traitent, d’une façon ou d’une autre, de la confrontation. La mer et ses fortunes, naufrages, mutineries et révoltes; la mer et ses combats, anciens, modernes voire futurs, dont parfois dépend l’issue d’une guerre. Le contrepoint qui, heureusement, s’en dégage c’est la résilience des équipages, étayée par l’histoire, illustrée par la légende ou espérée, dans l’anticipation d’un avenir que l’on pressent pour le moins hasardeux.

Voici le palmarès:
- Prix "Livre" : Pour mourir, le monde - Yan Lespoux - Agullo
- Prix "Beau Livre": La bataille de l’Atlantique- Frédéric Guelton- Glénat
- Prix "Bande Dessiné" : 1629 ou l’effrayante histoire des naufragés du Jakarta – Xavier Dorison – Thimothée Montaigne - Glénat
- Mention Spéciale "Livre" : Vaincre en mer au XXIème siècle - Thibault Lavernhe - François-Olivier Corman - Equateurs
- Mention spéciale "Bande Dessinée" : Les passagers du vent - François Bourgeon- Delcourt

Ces prix seront remis le jeudi 16 novembre prochain à 18h, dans les locaux de L'Union Nationale des Industries de la Manutention dans les ports français (UNIM).

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[Analyse] Un coup de grisou sur le couple franco-allemand aux racines plus profondes

Bruxelles2 - Thu, 21/09/2023 - 17:30

(B2) Les mois passent. Et le couple franco-allemand patine toujours. Sur une question-clé : la défense. La rencontre des ministres Lecornu et Pistorius, aujourd'hui à Évreux, pourra sans doute aplanir quelques difficultés passagères. Mais elle ne suffira pas à redynamiser une relation difficile. De partenaires, Paris et Berlin, sont devenus rivaux. L'enjeu : le leadership européen dans ce domaine.

Les Allemands bien présents lors de l'évacuation au Soudan, mais en deuxième temps (Photo : Bundeswehr)

Des ratés en cascade

Entre la rénovation en commun des hélicoptères Tigre, stoppée, le projet d'avion de patrouille maritime, avorté, la liste des projets interrompus ces dernières années est désormais plus longue que celles des projets enclenchés. La réalité est cruelle : sur les quatre projets définis il y a cinq ans, au sommet de Meseberg, un seul a été enclenché : le SCAF. Non sans difficultés. Et toujours sans certitude sur son aboutissement (1).

Un encalminage révélateur d'un blocage

Quant au dernier, le  système de chars du futur, alias MGCS, il est encalminé. On peut se demander si le projet allemand de préparer le successeur du char Leopard actuel enterre le projet commun ou, au contraire, lui donne un coup de pression ? L'un se situant à cout terme, à l'horizon 2030, l'autre à plus long terme, à l'horizon 2040 (lire : [Actualité] MBT versus MGCS. Quelles répercussions sur la coopération franco-allemande ?). Peu importe. Ce qui est intéressant c'est de bien voir que dans l'un ou l'autre des projets, ce n'est pas la France, mais l'Allemagne qui est au cœur des projets.

Une Allemagne plus fédératrice que la France

Idem pour le bouclier anti-missile lancé par l'Allemagne. Présentée à l'automne 2022, l'initiative European Sky Shield (ESSI) fédère. Aux quinze pays de départ, sont venus s'ajouter quatre autres : Danemark, Suède en février, puis Autriche et Suisse en juillet (cf.Carnet 04.07.2023). Et pas à pas, le projet prend forme. Un contrat vient ainsi d'être signé, il y a quelques jours, entre Allemands et Baltes(cf. Carnet 14.09.2023) . Les Français peuvent bien tempêter (lire : [Actualité] Défense aérienne : Emmanuel Macron dézingue l’approche allemande sans proposer d’alternative concrète), le projet avance inéluctablement. Là encore l'Allemagne est au centre du jeu. La France, sur la touche.

Un réarmement en cours

Nous assistons à un changement majeur d'orientation politique en Allemagne. Pour autant qu'il soit assumé dans la durée - ce qui n'est pas encore assuré à ce stade - ce changement pourrait reconfigurer la carte de l'Europe stratégique. Pour l'heure, l'Allemagne est décidée à se réarmer, à s'équiper et le fait savoir haut et fort. Le temps des atermoiements sur la défense, de grandes déclarations à Berlin suivies de peu d'effet (lire : Défense. L’Allemagne cause beaucoup et agit peu. Pourquoi ?) semble terminé. Certes c'est lent, et parfois balbutiant.

Une lenteur allemande qui ne doit pas faire illusion

Toutes les promesses d'un réinvestissement massif — le fameux fonds de 100 milliards — ne sont ainsi pas encore tenues. Et nul ne sait ce qu'il adviendra à l'échéance. Le budget de défense reste encore grevé par les dépenses en personnels, sociales et de santé. Mais, avec la part annuelle de l'enveloppe exceptionnelle, il devrait atteindre dès 2024 la bagatelle de 71 milliards d'euros, avec pas moins de 19 milliards consacrés aux équipements. A comparer aux 47 milliards d'euros du budget français, on a un écart budgétaire de près de 25 milliards d'euros (près de 30 milliards si on rajoute le nucléaire auquel n'est pas assujetti l'Allemagne).

Une double menace sur l'Allemagne

Les Allemands n'ont pas soudainement redécouvert la géopolitique et l'outil militaire. Ils n'ont pas vraiment envie d'avoir une défense propre. Mais le contexte a changé. Et l'Allemagne, inquiète, s'adapte. Pays du centre-européen, elle doit se garder des deux côtés. Sur son flanc Ouest, l'Allemagne est inquiète (sans le dire ouvertement) d'un retour trumpiste ou de son avatar qui veuille s'en prendre à l'OTAN. Une Alliance atlantique qui reste à Berlin l'alpha et l'oméga de la défense collective. Sur son flanc Est, la stabilité acquise depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, avec le Mur de Berlin, puis sans le Mur de Berlin, est aujourd'hui menacée, durablement, par une Russie agressive.

Une agressivité russe qui fait peur

L'espionnage du Bundestag, l'assassinat en plein cœur de Berlin d'un opposant (lire : [Décryptage] Le GU (ex GRU). Un service russe hyperactif… dans l’ingérence), l'affaire Navalny, etc. ont peu à peu nourri cette inquiétude. L'offensive brutale de la Russie sur l'Ukraine a été le point de bascule. De partenaire, la Russie est devenue une menace, voire un adversaire. Ensuite, les sanctions contre la Russie se mettent en branle. Le gazoduc Nordstream est suspendu. Le soutien militaire l'Ukraine prend de l'ampleur, jusqu'à faire d'une Allemagne, auparavant hostile à exporter des armes dans un pays en guerre, le deuxième soutien de l'Ukraine, derrière les États-Unis.

Un tournant dont on doit prendre conscience

Ces changements sont souvent minorés en France. De même qu'on a peu conscience de la révolution en cours dans le rapport allemand à la défense. Alors que dans le passé, l'Allemagne était prête à s'effacer derrière le leadership français, ce n'est plus le cas aujourd'hui. L'Allemagne d'Olaf Scholz ne semble plus (du tout) disposée à se laisser dicter une conduite et joue sa carte personnelle et celle de leader européen. Si en matière opérationnelle, Berlin reste prudente dans ses engagements militaires, répugnant à s'avancer en premier ou de façon aventureuse comme sait le faire la France (2), elle n'a pas ses pruderies dans le domaine de la défense territoriale, de l'industrie de défense et de la politique de défense à l'échelle de l'Europe. La France d'Emmanuel Macron n'a ni vu venir cette évolution, ni réussi à s'y adapter. En mesure-t-elle seulement les enjeux ?

(Nicolas Gros-Verheyde, avec OJ)

  1. Ce n'est un secret pour personne que chez Dassault, un des principaux acteurs du projet (avec Airbus), on se verrait bien mener le projet en solo (autour du Rafale F5).
  2. Une attitude aventuriste dont Berlin se méfie de plus en plus. L'intervention de la Libye est restée dans les mémoires. L'attitude guerrière au Sahel, tout récemment encore au Niger, augure d'un schisme plus profond. L'Allemagne, positionnée dans une stratégie d'influence économique et politique, notamment en Afrique de l'Ouest, préfère le soft power.

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[Analyse] Une nouvelle opération maritime au large de la Libye pour contrer les flux de migrants. Est-ce réaliste ?

Bruxelles2 - Sun, 17/09/2023 - 14:30

(B2) C'est la volonté du gouvernement italien affichée par sa première ministre Giorgia Meloni comme son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani. Voir une opération maritime type Sophia reprendre du galon au large des côtes africaines, de la Libye et Tunisie en particulier.

Briefing interne à Eunavfor Med en août 2015 (photo : EUNAVFOR / Archives B2)

La Commission européenne vient de proposer une série de propositions pratiques (lire : [Actualité] L'Italie appelle l'Europe à l'aide. Le plan en dix points de la Commission. Une nouvelle opération maritime à l'étude). Un sujet que Ursula von der Leyen connait bien, pour avoir été ministre de la Défense au moment de la crise migratoire de 2015-2016 (1).

Sur le papier, l'opération maritime pour contrer les réseaux de trafic de migrants parait être une belle idée. Dans les faits, cette opération a déjà été tentée dans le passé. Il faut donc se rappeler les raisons de l'échec de l'opération Sophia, du moins sous l'angle de la lutte contre la migration illégale, avant de remonter une autre opération qui pourrait connaitre les mêmes difficultés. Et elles sont multiples.

La première d'entre elle est que l'opération Sophia n'a jamais reçu l'autorisation d'aller dans les eaux territoriales libyennes ou tunisiennes, et encore moins dans les ports de ces pays pour bloquer les départs de bateaux. Il n'est pas sûr qu'elle obtienne cette autorisation aujourd'hui de Tripoli comme de Tunis. L'autre solution, d'obtenir une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sous le chapitre VII (avec usage de la force), parait hors de portée (elle se heurterait à un veto russe ou chinois ou les deux à la fois).

Son alternative, une mission menée par Frontex avec des moyens des garde-côtes européens n'a pas la même envergure que les navires militaires, pour des raisons juridiques et pratiques en particulier en haute mer. La taille des navires des garde-côtes n'est pas la même que celle des navires militaires, comme d'intervention de force auprès de navires de trafiquants.

Deuxièmement, elle repose sur une obligation internationale issue du droit de la mer, de recueillir les naufragés en mer et de les amener au plus proche port sûr. En l'espèce, les ports libyens ne sont pas reconnus automatiquement comme sûrs, du moins pour des réfugiés (lire : La Libye n’est pas un pays sûr. Fed. Mogherini joue la franchise). Cela nécessiterait alors de les rapatrier vers un port européen et que leurs demandes d'asile soient traitées comme telle (soit par le pays du port d'arrivée, soit par le pays du pavillon du navire). Une opération maritime ne règlerait pas ainsi l'arrivée de réfugiés ou migrants. En revanche, elle permet de la réguler... et de sauver des vies en mer.

Troisièmement, l'exit strategy de l'opération reposait sur la formation des garde-côtes libyens, en nombre, respectant les normes internationales de droits de l'Homme. Cette stratégie a avorté du fait de l'interruption puis du refus persistant par Tripoli de poursuivre cette formation. La Libye préférant alors l'offre turque jugée moins conditionnée au respect de certaines règles (lire : La formation des garde-côtes libyens : aux mains des Turcs ? Mauvais signal pour les Européens).

Quatrièmement, elle nécessite des moyens. Or, un à un, les États membres ont à l'époque abandonné l'opération Sophia, pour des raisons essentiellement politiques. Débordée, l'Italie (de Giuseppe Conte et Matteo Salvini) refuse le débarquement des personnes recueillies en mer dans ses ports des navires de l'opération. La France et l'Allemagne, notamment (lire : L’Allemagne se retire de l’opération Sophia), suivie par d'autres (Irlande, etc.) décident de ne plus fournir de moyens à l'opération.

Celle-ci finira par tourner à vide... sans navires. L'Autriche et la Hongrie (notamment) lui donnent le coup de grâce refusant que l'opération serve les valeurs qui l'avaient fondées (sauver des vies en mer). Seule l'Espagne se dit prête à mettre un navire dans l’opération Sophia. Un vrai plouf comme nous l'appelions alors (lire : Points de suture pour l’opération Sophia qui repart pour six mois … sans bateaux).

Réussir une nouvelle opération maritime supposerait que ces problèmes soient réglés aujourd'hui. Ce qui est loin d'être le cas...

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire pour mémoire : ‘Ite missa est’ pour l’opération Sophia ?

Un bilan de Sophia non négligeable

Pour mémoire, début 2017, plus de 18 mois après son lancement au printemps 2015, l'opération affiche un bilan qui n'est pas négligeable : 32.000 migrants secourus, 372 navires de trafiquants détruits, 100 suspects remis à la police et justice italiennes pour être jugés. Mais les trafiquants s'adaptent à la nouvelle donne (lire : Méditerranée. Les flux de migrants se renversent, les trafiquants s’adaptent). Et les problèmes demeurent (lire : L’opération Sophia rame. Pourquoi ?).

  1. En 2018 - 2019, Ursula von der Leyen avait fortement critiqué l'attitude de Rome, dirigée par Giuseppe Conte et Matteo Salvini. Le dirigeant de la Lega était alors ministre de l'Intérieur. Lire : Von der Leyen (ministre allemande de la Défense) tâcle l’Italie pour avoir saboté l’opération Sophia (V2)

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Comment entretenir votre veste militaire en cuir : le guide complet

Aumilitaire.com - Fri, 08/09/2023 - 17:56
Les vestes militaires en cuir sont prisées pour leur robustesse et leur style intemporel. Que ce soit pour une utilisation quotidienne ou pour des occasions spéciales, elles […]
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[Actualité] Drame d’Ustica. Le DC9 a bien été abattu par un avion de chasse français dénonce l’Italien Amato

Bruxelles2 - Sat, 02/09/2023 - 19:12

(B2) L'ancien premier ministre italien  s'est confié en détail ce samedi (2 septembre) dans le quotidien La Repubblica. Il confirme ce qui est un des plus grands mystères de l'aéronautique moderne. L'affaire du DC9 d'Ustica. Un drame côté italien. Un secret bien gardé du côté de l'OTAN, américain comme... français. Giulano Amato demande à la France et au président Macron de faire toute la vérité.

Giuliano Amato en 2007 (Photo : Commission européenne / Archives B2)
  • Il y a 43 ans, le 27 juin 1980, un peu avant 21h, le vol 870 du DC-9 d'Itavia, parti de Bologne vers Palerme, s'abime en mer dans le nord de la Sicile, près de l'île d'Ustica. Bilan : 81 morts. L'hypothèse d'un tir de missile de forces de l'OTAN a souvent été évoquée, côté italien. Jamais vraiment confirmée... ni vraiment démentie non plus côté américain comme français ou d'autres alliés de l'OTAN.
  • Si l'Italie a mené plusieurs enquêtes (une commission d'enquête parlementaire, une enquête judiciaire longue menée par le juge Rosario Priore, plusieurs procès en responsabilité civile amenant à des jugements de cassation), aucune n'a été menée en France. Et toute trace soigneusement dissimulée.
  • Amato était aux premières loges en coulisse après les évènements. Bettino Craxi, dont il était un des proches conseillers « m'a demandé de m'en occuper en août 1986. La demande était venue du président de la République, Francesco Cossiga, sous la pression des parlementaires et des intellectuels ».

Objectif : tuer Kadhafi

L'ancien premier ministre Giuliano Amato (parti démocrate) pointe selon « la version la plus crédible [...] la responsabilité de l'armée de l'air française, avec la complicité des Américains » et d'autres. Leur objectif : « tuer Kadhafi ». Une accusation déjà portée en 2008 par le premier ministre d'alors, le démocrate-chrétien Franciso Cossiga, devenu président ensuite (1). 

Un exercice de l'OTAN en écran de fumée

Pour brouiller les pistes, les alliés ont une idée : « simuler un exercice de l’OTAN, avec de nombreux avions en action, au cours duquel un missile devait être lancé contre le leader libyen. » Un exercice qui est en fait une véritable « mise en scène qui aurait permis de faire passer l’attaque pour un accident involontaire ».

Un missile lancé par un chasseur français

L'objectif des attaquants : viser le Mig où est présumé avoir pris bord Kadhafi de retour de Yougoslavie. Ayant senti le danger de tout ce mouvement dans le ciel, « le pilote du Mig se cache près du Dc9 pour ne pas être touché ». Les chasseurs alliés tirent. « Le missile lancé a fini par toucher le DC9 de l'Itavia ». Les 81 passagers et membres d'équipage décèdent. Ce missile a été « lancé par un chasseur français partant d'un porte-avions au large des côtes sud de la Corse [le Foch] ou de la base militaire de Solenzara, très fréquentée ce soir-là » relate Amato. « La France n'a jamais fait la lumière là-dessus. »

Kadhafi prévenu par Craxi

Un coup pour rien. Les Mig 23 qui ont décollé de Yougoslavie pour retourner en Libye, via le sol italien, étaient à vide. « Kadhafi a été prévenu du danger et n'est pas monté dans son avion. » Selon Amato, c'est Bettino Craxi, responsable du parti socialiste italien, alors député européen, lui-même qui a « prévenu Kadhafi du danger qui régnait dans le ciel italien ». Une affirmation qu'il « a apprise » par la suite, « sans preuve » reconnait-il.

Le Mig visé s'écrase aussi

Quant au Mig, il finit aussi par s'écraser. Toutes les évolutions aériennes inattendues ont « provoqué un épuisement du carburant ». Une autre version existe selon laquelle le Mig aurait été touché par le missile français et l'explosion aurait submergé le DC9 « mais cette thèse me convainc moins ».

Le silence opaque

L'homme politique italien dénonce aussi le silence des militaires comme de l'OTAN. « Dès le début, les militaires sont restés dans un silence blindé, entravant les investigations », s'en tenant à des versions peu crédibles démenties par les faits, celle de la bombe posée dans l'avion. « Des mensonges ! ». L'OTAN bloque toute information. L'enquête de « Rosario Priore, un très bon juge d'instruction [...] a dû s'arrêter à la porte de l'OTAN ». Quant à la France, elle « n'a jamais fait la lumière » sur son implication.

Le temps de la vérité est venu

Pour Amato, « quarante ans après », le temps est venu de faire la vérité. « Un silence prolongé ne me semble pas être une solution. » Et de demander à Emmanuel Macron « d'enlever la honte qui pèse sur la France ». De deux manières : « soit en démontrant que cette thèse est infondée, soit, une fois sa validité vérifiée, en présentant les plus sincères excuses à l'Italie et aux familles des victimes au nom de son gouvernement ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. La guerre civile fait rage au Tchad voisin, la Libye attisant le conflit entre les différentes factions libyennes (entre Goukouni Weddeye et Hissène Habré notamment) et occupant aussi la bande d'Aouzou au nord du pays. Kadhafi soutient aussi les mouvements terroristes divers. 

Sur le sujet voir aussi le documentaire de Emmanuel Ostian, Capa 2015, diffusé sur Canal Plus

Mis à jour - Précisions sur les fonctions de Amato dans l'enquête

Categories: Défense

[Analyse] Après le coup d’état au Niger, plusieurs questions se posent

Bruxelles2 - Wed, 30/08/2023 - 11:45

(B2) Faut-il intervenir militairement au Niger ? Faut-il continuer à former des armées africaines qui font des coups d'État ensuite ? Quid des missions de formation européenne sur place ? Les questions sont nombreuses, dérangeantes au besoin. Mais il faut se les poser.

Il n'est pas sûr que les ministres de la Défense et leurs collègues des Affaires étrangères réunis ces 30 et 31 août en réunion informelle à Tolède en Espagne osent aborder toutes ces questions en public. Mais il en sera certainement question dans les couloirs.

1° L'intervention militaire de la CEDEAO est-elle souhaitable ?

Une intervention militaire de la CEDEAO serait extrêmement hasardeuse. Sauf retournement extrême de situation, elle pourrait souder les Nigériens plutôt que les diviser. Miser sur une implosion de la junte est aussi risqué et pourrait laisser le pays dans une situation à la Soudanaise, plus dangereuse en soi que cette prise de pouvoir par les militaires. La victoire est donc loin d'être assurée.

Même une victoire militaire acquise, resterait ensuite à tenir et gérer le pays avec des forces de sécurité et de défense traversées par des mouvements d'opposition et qui pourront trainer des pieds.

Au surplus, une intervention militaire serait une opportunité formidable pour les mouvements terroristes type Daech, Al Qaida et autres qui pourraient mener des offensives risquant d'aboutir, de façon meurtrière, sur plusieurs villes du pays. Le danger n'est pas théorique.

Bref, la voie militaire pour résoudre la crise du Niger apparait comme une voie de tous les dangers.

2° L'intervention de la CEDEAO peut-elle être soutenue par les Européens ?

Si officiellement la CEDEAO bénéficie de l'appui politique des Européens, dans la pratique la situation est bien différente. Et les Européens sont loin d'être aussi décidés et unis. Sont-ils prêts à fournir une aide logistique (transport aérien par exemple) ou en termes de renseignement ? Mise à part la France, aucun pays ne semble disposé à le faire et surtout pas ceux qui ont des troupes sur place (Belgique, Italie, Allemagne). Sont-ils prêts à dire oui à une possible demande de soutien financier de la CEDEAO ? Notamment, via la Facilité européenne pour la paix. Pas sûr du tout.

3° Cette intervention peut-elle être dissuasive ?

Cela semble peu évident. Le coup de force des militaires obéit à des impératifs et mobiles souvent internes (1), comme le prouve le coup de force au Gabon. En revanche, se mettre pieds et poings liés dans les mains des militaires pour solutionner un problème politique est plutôt un risque d'assurer la contagion de coups d'État. Dans les pays prêts à fournir des troupes (Bénin, Guinée-Bissau Côte d'Ivoire, Nigeria, Sénégal ...), qui sera celui où les forces passeront à l'acte demain ?

4° Que faire des missions militaires européennes sur place ?

Sur les cinq missions de formation (EUTM) ou de partenariat militaire (EUMPM) que l'Union européenne a en Afrique, trois d'entre elles (Centrafrique, Mali, Niger) sont en état de suspension sidérale. Elles fonctionnent au ralenti, voire sont officiellement suspendues, du fait soit de coup d'État militaire (Mali, Niger), soit d'une concurrence forte d'autres acteurs (Russie notamment), contrecarrant les plans européens (Centrafrique). Idem pour les missions civiles d'assistance des forces de sécurité intérieure : EUCAP Sahel Mali est au point mort et EUAM RCA fonctionne à moitié.

Rester sur place est nécessaire disent les uns (l'Espagne par exemple) pour ne pas laisser la place à d'autres et se garantir d'évolutions possibles. S'en aller est la seule solution pour ne pas cautionner un régime militaire disent les autres (France pour le Mali, mais pas pour le Niger). Chacun des arguments est recevable. Mais il faudra bien trancher un moment donné.

5° Faut-il continuer à former des armées qui font des coups d'État ensuite ?

C'est une question de fond, qui ne sera peut-être pas abordée de façon frontale à Tolède. Car elle est très complexe et À multiples facettes. Mais il faudra bien se la poser un jour. Le développement à marches forcées des armées et forces de sécurité, voulu par les Occidentaux pour lutter contre le terrorisme, n'arrive-t-il pas à mettre en position de force les militaires face aux civils, aboutissant ensuite à une prise de pouvoir ?

La doctrine européenne de formation des armées africaines, inspirée en grande partie par la France, ne date-elle pas d'une autre époque ? Faut-il la conserver, le transformer ou l'abandonner. Une grosse revue stratégique s'impose.

De la même façon, le maintien de l'opération française Barkhane au Niger apparait comme (très) compliqué. Comment la France entend coopérer avec un régime militaire qu'elle estime illégitime et conspue copieusement ? Une décision devrait s'imposer, sinon aujourd'hui, du moins à court terme.

6° Finalement, ne faut-il pas changer d'attitude envers l'Afrique ?

Le fait que ces évènements se produisent essentiellement dans les anciennes colonies françaises interpelle. Les discours officiels mettant en avant le nécessaire partenariat et l'égalité entre Européens et Africains sont-ils la réalité ? Les dernières prises de parole, par leur ton condescendant, leur arrogance, n'en sont pas le meilleur témoignage. Trois ans après le sommet France-Sahel de Pau en janvier 2020 (Lire : Sommet de Pau : Africains et Français conviennent de travailler ensemble) le résultat semble un beau désastre.

Une méthode semble avoir fait son temps : celle de convoquer les dirigeants africains et leur asséner la leçon, celle de faire des dénonciations publiques outrageantes. Soutenir certains gouvernants de façon trop ouverte équivaut aujourd'hui à un véritable "baiser de la mort" pour ceux-ci.

Enfin, le double standard est difficile à nier. Le coup de force au Tchad, les entailles certaines à la démocratie de pouvoirs en place "d'amis de la France" au Gabon ou au Sénégal tout autant que le quasi-silence de Paris sur ces pays interpellent. Ils ne passent pas inaperçus, surtout en Afrique.

7° Se préparer à faire face à des possibles rétorsions ?

Pays très pauvre, le Niger est certes très dépendant de l'extérieur. Mais il ne manque pas de moyens de pression non plus, contrairement à ce qu'indiquent certains commentaires. À commencer par l'immigration. Le Niger est un des « verrous » mis en place par les Européens (à Agadez) notamment pour sinon empêcher, au moins limiter, la remontée des populations du Sud vers l'Europe, via la Libye (ou la Tunisie ensuite). Un chantage à l'ouverture de ce verrou est toujours possible. Il faut s'y préparer.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Ne voir ce coup que par le prisme de l'ingérence russe est biaisé. On semble plus dans l'opportunisme politique — la Russie (comme d'autres acteurs) se profile sur place, ravie de prendre la place des Français (et Européens) — que dans une situation à la centrafricaine, où la Russie a poussé les Français dehors.

Mis à jour avec la mention de Barkhane

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Evguéni Prigojine, le chef du groupe Wagner, figure sur la liste de passagers d’un avion qui s’est écrasé en Russie

Zone militaire - Wed, 23/08/2023 - 21:04

Après sa mutinerie, en juin dernier, contre le ministre russe de la Défense, auquel il reprochait sa façon de conduire les opérations en Ukraine, des responsables américains lui avaient conseillé d’éviter de se tenir près des fenêtres ouvertes ou de boire du thé au polonium… Évguéni Prigojine, le « cuisinier » de Vladimir Poutine et chef du...

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Malgré une hausse modérée, le budget militaire de Taïwan atteindra un niveau record en 2024

Zone militaire - Wed, 23/08/2023 - 19:01

Cela fait maintenant plusieurs années que la Chine exerce une pression militaire constante sur Taïwan, via l’envoi d’importantes formations aériennes dans les environs de l’île. Et celle-ci a même tendance à s’accentuer, surtout quand Taipei reçoit la visite de responsables américains [comme celle de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants, en 2022]...

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Les forces ukrainiennes affirment avoir détruit un lanceur du système russe de défense aérienne S-400

Zone militaire - Wed, 23/08/2023 - 17:37

Alors que Kiev célébre la journée du « drapeau national », ce 23 août, le renseignement militaire ukrainien [GUR] a revendiqué une frappe contre un système russe de défense aérienne S-400 « Triumph », installé dans les environs du village d’Olenivka, sur la péninsule de Tarkhankout, dans l’ouest de la Crimée. Et il en a diffusé les images, prises...

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Pour la première fois, un hélicoptère de l’US Marine Corps a ravitaillé un drone MQ-8C Fire Scout

Zone militaire - Wed, 23/08/2023 - 16:09

Avec un hélicoptère de transport lourd [HTL] comme le CH-47 Chinook, il est possible de ravitailler en carburant d’autres voilures tournantes sans qu’il y ait besoin de déployer un plot logistique dans une zone d’opération donnée par voie terrestre. Au Sahel, une telle capacité a été bien utile au groupe aéromobile de la force française...

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