Treize militants anti-esclavagistes en procès en Mauritanie, qui avaient refusé mardi d’entrer dans la salle d’audience en dénonçant des tracasseries à l’encontre de leurs proches, ont accepté de se présenter devant la cour après des négociations, a appris l’AFP auprès de la défense.
Le procès des 13 membres de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) s’était ouvert le 3 août sous haute surveillance policière puis avait été renvoyé à lundi. Ces journées ont été consacrées à l’examen de questions de procédures soulevées par la défense devant la Cour criminelle de Nouakchott, qui les juge.
A la reprise des audiences mardi, les 13 prévenus s’étaient retranchés dans une salle du Palais de Justice en dénonçant une « répression contre leurs parents », a affirmé à l’AFP un de leurs avocats, Brahim Ould Ebetty.
Selon lui, ils soutenaient « que leurs parents sont malmenés devant la prison où ils sont internés et ne parviennent pas, ainsi que les militants de l’IRA, à pénétrer en salle d’audience en raison des mesures de sécurité prise par les autorités » autour du Palais de Justice.
Ils ont mis fin à leur mouvement après « des négociations et des conciliabules menées avec le truchement de la défense », a indiqué un autre de leurs avocats sous couvert d’anonymat, sans plus de détails sur ces discussions.
Ces 13 militants de l’IRA ont été arrêtés entre fin juin et début juillet pour leur implication présumée dans une manifestation violente lors du déplacement forcé par les autorités d’habitants d’un bidonville de Nouakchott, Ksar, le 29 juin.
Une dizaine de policiers avaient alors été blessés par des manifestants en colère, d’après les autorités locales. Officiellement, les habitants du bidonville évacué occupaient un domaine privé. Ils ont été déplacés vers des parcelles de terrain offertes par l’Etat.
Les militants anti-esclavagistes – qui ne reconnaissent pas les faits qui leur sont reprochés, d’après leurs avocats – sont poursuivis pour « rébellion, usage de la violence, attaque contre les pouvoirs publics, attroupement armé et appartenance à une organisation non reconnue », selon plusieurs ONG qui réclament leur libération.
Pendant leur boycott de la salle d’audience, la cour a entendu dix autres personnes arrêtées et inculpées pour les mêmes motifs qu’eux, d’après une source judiciaire. Selon elle, ces dix accusés, qui comprennent au moins cinq membres des familles déplacées de Ksar, ont tous ont plaidé non coupable.
L’ONU a invité les responsables politiques congolais au consensus sur le processus électoral en République démocratique du Congo, mardi à Kinshasa, à quatre mois de l’échéance du mandat du président Kabila.
« Au delà des questions techniques et logistiques, il faudrait que les acteurs politiques congolais de la majorité et de l’opposition puissent s’entendre pour s’écouter, discuter et trouver un consensus sur la façon dont ils veulent conduire le processus électoral au Congo et communiquer cette information à leurs partenaires », a déclaré à la presse le représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations unies en RDC, Mamadou Diallo.
M. Diallo réagissait à une demande formulée la veille par une coalition d’ONG congolaises appelant la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) à « retirer son soutien » à la commission chargée d’organiser l’élection présidentielle, dont la tenue avant la fin de l’année est devenue improbable.
Un consensus politique permettra à l’ONU de déterminer « le niveau, le rythme et la séquence » de son accompagnement au processus électoral, a dit M. Diallo, ajoutant que son organisation avait « un rôle d’accompagnement et de soutien mais pas de substitution aux institutions congolaises ».
En RDC, le climat politique se crispe chaque jour davantage, à mesure qu’approche la fin du mandat de Joseph Kabila, fixée au 20 décembre, à qui la Constitution interdit de se représenter.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, et l’opposition le soupçonne de manœuvrer pour demeurer en fonction quitte à reporter la présidentielle.
Une récente décision de la Cour constitutionnelle autorise le chef de l’État à rester en fonction si ce scrutin n’était pas organisé dans les temps, une éventualité fort probable.
Fin novembre, M. Kabila à convoqué un « dialogue national » en vue d' »élections apaisées » mais ces pourparlers censés réunir majorité, opposition et société civile n’ont pas démarré.
Pour M. Diallo, ce dialogue a pour ambition « de créer des conditions pour que les acteurs politiques congolais puissent entre eux prendre acte que le processus actuel peut conduire » à un report de la présidentielle « et décider comment est-ce qu’ils vont le gérer », et dicter une ligne de conduite à la Commission électorale.
Le fils de l’ex-président centrafricain François Bozizé, Jean-Francis Bozizé, arrêté vendredi à Bangui, a été entendu mardi par un juge d’instruction avant d’être remis en liberté provisoire, a-t-on appris auprès de son avocat.
M. Bozizé s’est vu notifier les charges pesant contre lui, son audition durant environ une heure, a affirmé à l’AFP Me Jean-Louis Opalagna.
« Nous avons plaidé pour une liberté (provisoire) afin de nous entretenir avec notre client, ce qui nous été accordé. Toutefois, il a nettement été signifié à Jean-Francis Bozizé l’interdiction formelle de quitter le territoire », a ajouté l’avocat.
Jean-Francis Bozizé, qui fut ministre de la Défense de son père jusqu’à fin 2012, s’est présenté de lui-même vendredi à la Mission des Nations unies pour la Centrafrique (Minusca) et s’est « rendu volontairement », avait indiqué vendredi le ministre de la Justice Flavien Mbata.
La Minusca, « nantie d’une copie du mandat d’arrêt international délivré à son encontre » en mai 2014, « l’a arrêté et remis aux autorités centrafricaines », le ministre.
Il lui est reproché des détournements de deniers publics lorsqu’il était aux affaires, mais aussi son rôle dans les exactions – tortures, complicité d’assassinat, etc. – commises par les milices chrétiennes anti-balaka réputées proches de son père durant la crise qu’a traversé le pays ces trois dernières années.
En exil, l’ex-président Bozizé fait de son côté l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par la cour d’appel de Bangui en juillet 2013 pour « assassinats », « tortures » et « incitation à la haine et au génocide » entre autres.
Jean-Francis Bozizé, âgé d’une quarantaine d’années, était arrivé le 3 août à Bangui en provenance de Nairobi.
Selon des proches, « confronté au gel de ses avoirs tout comme d’autres membres de la famille ou personnalités de l’ancien régime, il cherchait à regagner le pays où il détient certains biens ». Son passeport diplomatique lui avait été récemment confisqué à Dakar.
Le fils de l’ancien président avait quitté la Centrafrique le 24 mars 2013 au moment de la prise de Bangui par la coalition à dominante musulmane Séléka qui a renversé son père.
Cette rébellion avait alors installé à la place de son père le président autoproclamé Michel Djotodia. Ce coup de force avait provoqué la réplique des milices anti-Balaka.
Le pays avait alors sombré dans une spirale des violences communautaires avec des milliers de morts et des centaines de milliers de personnes déplacées, provoquant l’opération militaire française Sangaris, puis le déploiement de la Minusca.