Il finira bien par ne rien rester à externaliser au MoD...
Dernière étape en date de ce grand mouvement d'outsourcing, l'attribution d'un marché à deux co-entreprises pour fournir des appareils pour la formation des pilotes d'une part, et des instructeurs et du soutien d'autre part. Un marché d'une valeur de 1,1 milliard de £.
La RAF, la Royal Navy Fleet Air Arm et l'Army Air Corps vont faire former leurs personnels volants par le privé.
Premier contrat avec Affinity Flying Services, une co-entreprise formée par KBR et Elbit Systems qui va fournir des appareils pour la formation: 23 Grob G120TO, 10 T-6C de chez Beechcraft et 5 Phenom 100 d'Embraer. Tous ces appareils (qui remplaceront l'actuelle flotte de Grob G115, Short Tucano et King Air) seront totalement déployée en 2019. Affinity fournira aussi la maintenance et le soutien. Valeur de ce volet: 500 millions de £.
Deuxième contrat avec Ascent Flight Training qui associe Babcock et Lockheed Martin. Ascent fournira la formation au sol (cours et simulateurs) jusqu'en 2033!
Et à venir! Un éventuel contrat pour la formation des pilotes d'hélicoptères, avec le remplacement des H350 et des Bell 412.
Le Centcom a diffusé les données relatives aux effectifs des contractors dans son AOR (zone de responsabilité) pour le premier trimestre (quarter) de l'année fiscale 2016 (nov., déc. et janvier). La baisse par rapport au quarter précédent est de 1 043 contractors.
La baisse est notable sauf en Irak où le gain est de 625 personnels. Voir ici mon post pour le dernier quartier de l'année fiscale 2015.
Selon le Pentagone, dans le cadre de l'opération Inherent Resolve, le nombre total des contractors déployés en Irak est de 7 838 (dont 2 028 pour les contrats au profit du DoD). Le reste travaille en grande partie pour le DoS.
« Ce bateau, je l’ai aimé dès que je l’ai vu ». Charles Raffin-Caboisse a navigué pendant dix ans sur le Belem. Pendant dix ans, il a donc croisé, à l’embouchure de la Loire, le vieux baliseur Charles Babin. Chargé de l’entretien de la signalisation maritime devant les côtes ligériennes, ce dernier est né en 1949 à Nantes, aux Ateliers et Chantiers de la Loire.
Dans un contexte toujours très difficile pour l’industrie pétrolière, le géant français des services à l'offshore est parvenu, grâce à un taux de change euro/dollar favorable, à terminer 2015 sur une hausse de 1.1% de son chiffre d’affaires, à 1.437 milliard d’euros (-8.6% à taux de change constant par rapport à 2014). L’année a été marquée par une réduction des tarifs journaliers et une baisse du taux d’utilisation de la flotte.
Après son concurrent nazairien de STX France en 2014, c’est au tour du chantier Meyer Turku d’investir dans un portique de très grande capacité. Au printemps, le constructeur finlandais va commander pour 30 millions d’euros un nouvel outil capable de lever des charges de 1200 tonnes. L’objectif est de le mettre en service au printemps 2018.
Fin décembre, le groupe américain Carnival Corporation a signé avec les chantiers italiens Fincantieri un nouvel accord devant aboutir, cette année, à la commande de quatre nouveaux paquebots livrables en 2019 et 2020. Parmi eux se trouvent deux navires destinés à Costa Asia, la filiale chinoise de la compagnie italienne.
Pour la première fois, un paquebot de plus de 2000 cabines sera exploité en Europe du nord à l’été 2017. Il s’agit du Norwegian Getaway, de la compagnie américaine NCL, qui proposera des croisières de 8 et 9 nuits au départ de Copenhague et à destination de la Baltique. Depuis la capitale danoise, le navire se rendra à Tallin (Estonie), Helsinki (Finlande), Stockholm (Suède) ainsi qu’à Saint-Pétersbourg, avec une longue escale de deux jours et une nuit à quai dans la célèbre ville portuaire russe.
En provenance d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, le Yacht Express, de l’armement néerlandais Spliethoff, est arrivé le 1er février à Tahiti, en Polynésie française. Transportant déjà sur son pont plusieurs bateaux dont un grand yacht manifestement en construction ou refonte, le navire semi-submersible a notamment procédé le lendemain, dans le port de Papeete, au chargement d'un voilier. Parti de Méditerranée en novembre, le Yacht Express est passé par l’Australie avant de poursuivre sa route qui le ramènera bientôt en Europe.
C’est sa première grande mission après une longue indisponibilité consécutive à l’incendie qui l’avait gravement endommagée en septembre 2014. La frégate de surveillance Nivôse a appareillé le 19 janvier de sa base de Port des Galets, à La Réunion, pour une longue patrouille vers les Terres australes et antarctique françaises (TAAF). Le bâtiment est chargé de surveiller les zones économiques exclusives de Kerguelen, Crozet, Saint-Paul et Amsterdam.
Le groupe espagnol Navantia espère convaincre l’Arabie Saoudite de lui acheter des bâtiments de combat, ce qui serait une première, le royaume s’étant jusqu’ici exclusivement fourni en France pour ses frégates, aux Etats-Unis pour ses patrouilleurs et au Royaume-Uni pour ses chasseurs de mines. Récemment, el journal La Voz de Galicia écrivait que Navantia était en négociations avancées pour la vente de cinq corvettes dérivées de quatre Guaiqueri (98.9 mètres, 2400 tonnes en charge) livrées en 2011 et 2012 au Venezuela.
© NGV / B2 – dans le jardin attenant au musée maritime d’Amsterdam où se déroule le Gymnich
(BRUXELLES2) Le Landerneau bruxellois et alentours bruisse beaucoup de la future stratégie européenne sur la politique extérieure et de sécurité, renommée « global strategy » (1), que Federica Mogherini entend voir adopter en juin par les Chefs d’Etat et de gouvernement. Les 28 ministres des Affaires étrangères et de la défense auront un déjeuner en commun sur ce sujet vendredi à Amsterdam. A presque 60 autour de la table, je ne suis pas sûr que cela puisse mener très loin…. Et honnêtement, j’ai vraiment du mal à me passionner pour cet exercice qui me parait légèrement éloigné de la réalité…
Une stratégie pour le bien-être ?
Depuis que je couvre les questions européennes, je n’ai jamais vu un responsable politique se référer à une Stratégie pour décider d’une action extérieure européenne, ou la refuser. En revanche, j’ai vu souvent de belles stratégies écrites sur le papier, prévoir tout ce qui était possible ou impossible. Le résultat a été souvent proche du zéro (cf. au Mali en 2013).
4 facteurs de passage à l’action
La réalité, c’est qu’une action politique, surtout en matière de politique étrangère ou défense se décide en fonction de quatre facteurs essentiels, très politiques, qu’on peut résumer ainsi : 1° une menace, 2° un état d’esprit propice parmi les 28, 3° la volonté décidée, et décisive, d’un ou deux responsables politiques, 4° et l’absence de contrariété farouche d’un autre. S’il y a une base juridique, c’est bien. Si elle n’est pas là, on se débrouille. Regardez ce qui s’est passé à l’été 2008 pour la Géorgie. L’Europe bouge (avec Nicolas Sarkozy aux manettes à l’époque) et s’interpose. A l’inverse, avec les mêmes protagonistes, le résultat est négatif pour l’assistance au Congo. C’est assez simple en quelque sorte. La stratégie reste donc un document de papier complémentaire mais non décisionnel.
La politique extérieure évolue au gré des courants
Quant à fixer la ligne directrice d’une politique européenne pour des années, c’est un vrai ‘challenge’ (comme on aime à le dire). Qui pourrait avoir une vision stratégique, aujourd’hui, c’est-à-dire pour les 5 ou 10 ans à venir ? Cette politique évolue (et c’est plutôt un bon signe) en fonction des circonstances. C’est, en cela, que toute la réflexion entamée, à grand effort, par l’Union européenne pour bâtir une nouvelle stratégie de politique étrangère est certes intéressante et estimable. Mais assez peu stimulante au plan opérationnel et même stratégique. Le positionnement géographique, historique, géopolitique des Etats fait qu’une appréhension commune des menaces et des risques parait différente. Au mieux, une stratégie européenne consiste donc à empiler les priorités des Etats membres. Mais pas vraiment à définir une priorité. Ce qui serait l’ambition d’une stratégie normalement.
Une approche plus tactique que stratégique
La réalité de l’approche se fait davantage, au jour le jour, dans les rencontres bilatérales, les réunions ordinaires de ministres, et entre les capitales. Au gré des changements de gouvernements, des rapprochements peuvent intervenir (ou vice-versa). Le donnant-donnant géopolitique est souvent la règle, même s’il est rarement avoué. Sur le mode : tu me soutiens sur l’Est, je te soutiens sur le Sud ; tu me soutiens en Somalie, je te soutiens au Mali, etc. On arrive ainsi à des positionnements sinon communs du moins partagés. Cela n’a rien à voir avec la stratégie. C’est assez tactique en fait. Une position assez prosaïque également constatée sur le terrain : quand un Etat a besoin d’un autre, pour libérer des otages, évacuer ces concitoyens, pour boucler une opération, il lui en sait gré. Ceci ne peut s’écrire dans une stratégie. Mais c’est un versant tout aussi louable de l’esprit de solidarité entre pays européens.
Mais difficile à affirmer franchement
A cela, il faut ajouter le contexte très diplomatique de l’exercice. Pourrait-on dire exprimer certaines vérités stratégiques. Par exemple, affirmer que la Russie est notre allié nécessaire… ou bien notre ennemi ultime (les 2 versants de la réalité européenne), que faute de solution à deux Etats au Moyen-Orient, on reconnaitra (ou non) l’Etat de Palestine, que la Turquie a vocation (ou non) à adhérer à l’Union européenne, que l’objectif est d’avoir une armée européenne dans 20 ans, etc. Ce ne serait sans doute pas le cadre adapté pour un tel travail officiel. Il faudra donc se contenter d’un texte conformiste, tiède, et d’une longue liste de défis auxquels l’Europe doit répondre. L’utilité de ce texte risque d’être limitée, ne constituant pas réellement le syncrétisme stratégique recherché.
Où est le débat ?
L’objectif affiché est — affirme-t-on — également de provoquer un débat parmi la société européenne. Force est de reconnaitre est que le débat public, s’il a lieu, ne rencontre pas vraiment l’enthousiasme des foules, même les plus érudites. Cet exercice est d’ailleurs si peu concret et si discret qu’il est difficile d’inciter quiconque à y participer. Quel est l’enjeu ? Quels sont les lignes de force ? Qu’entend-t-on défendre ? Interrogé par des étudiants, j’ai eu bien de la peine à y répondre autrement que par un charabia difficile à comprendre, terminé par un lapidaire : « en fait, çà ne sert à rien » Sinon permettre à toute une série de personnes qui entendent réfléchir sur l’avenir européen de s’exprimer. Et c’est déjà bien. Ca occupe l’esprit.
La stratégie du feu de cheminée
Quant à moi, je suis resté assez ‘old school’. Un bon trio de rédacteurs, chevronnés, avec au besoin une plume de la communication, un délai de 24 ou 48 heures, dans une local exigu d’une quelconque institution européenne, voire (le luxe !) une bonne masure de campagne, un feu de cheminée, une petite dose de whisky, devrait suffire largement pour mettre à niveau et remettre à jour la doctrine ‘Solana’ fixée en 2003. Cette doctrine parait un peu datée. Mais, dépoussiérée de quelques incongruités anciennes, et remise à neuf, elle peut encore vraiment tenir dix ans.
Passer aux choses sérieuses
Et nous pourrons ainsi passer à la suite qui est autrement plus sérieuse… Car en matière stratégique il y a de quoi faire : un livre blanc sur la défense (pour mettre un peu d’ordre dans nos priorités et nos dépenses), la définition d’une politique pour l’UE en matière de maintien de la paix (qui parait un peu hétéroclite), un nouveau mécanisme de financement (le manque de finances empêchant souvent la solidarité), des décisions concrètes pour équiper les Etats africains (tout le monde le proclame mais la Commission renâcle encore à lâcher ses sesterces), la traduction en actes concrets des outils fixés dans le Traité de Lisbonne (toujours pas appliquée), la mise sur pied d’une vraie force de réaction rapide (car le dispositif du battlegroup a vécu). Le chantier est immense. Il y a beaucoup à réfléchir, à débattre, à concevoir, à mettre en place…
Le risque : se retrouver à ‘nu’ demain !
Face aux défis et menaces actuelles, le vide sidéral qui règne sur ces sujets est, en effet, (très) inquiétant. Il devrait être comblé rapidement. Afin de ne pas se retrouver « à nu » comme le jour où un président français a invoqué l’article 42.7. Aucun texte, de ligne directrice, de note de service n’avait fixé sur le papier, la conduite à tenir pour l’Union européenne en cas d’invocation de ce qui est normalement « La » clause d’assistance et de défense mutuelle. Une clause de solidarité qui figure dans les traités depuis presque 10 ans tout de même… (2).
Avant de se livrer à un grand exercice de réflexion stratégique, il serait souhaitable qu’au jour le jour, les lacunes doctrinales et opérationnelles soient déjà comblées. Ce serait déjà bien, pour ne pas se retrouver derrière le sempiternel : c’est une absence de volonté politique.
A suivre…
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Normalement on devrait traduire par stratégie mondiale. Tout le monde le traduit par « stratégie globale ».
(2) Le texte du traité de Lisbonne reprend une disposition qui figurait dans le projet de constitution européenne mort-né (une disposition figurant dans le traité de l’UEO datant de… 1948).