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L'Afrique réelle (Blog de Bernard Lugan)

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Site officiel de l'historien africaniste Bernard Lugan, professeur à l'Université Lyon III et expert au tribunal international d'Arusha
Mis à jour : il y a 1 semaine 6 jours

Mali, retour à la case départ…

sam, 16/09/2023 - 15:54
Le point de départ de l’actuelle guerre qui embrase le Mali, le Burkina Faso et le Niger n’est pas l’islamisme, mais la question de l’irrédentisme touareg. Le conflit a éclaté au mois de janvier 2012 dans le nord du Mali quand des combattants touareg mirent en déroute les forces armées maliennes. Les insurgés se réclamaient alors du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) qui avait été fondé au mois d’octobre 2011, deux ans donc après la fin de la quatrième guerre touareg. Le MNLA engerbait plusieurs mouvements touareg et son ossature était composée de membres de la tribu des Ifora qui avaient servi dans l’armée du colonel Kadhafi.
Avec le MNLA, en plus de la résurgence d’un conflit séculaire entre Touareg et sédentaires sudistes, c’était une nouvelle forme de revendication qui était formulée. Lors des quatre précédentes guerres, les Touareg s’étaient en effet battus pour obtenir plus de justice de la part de l’Etat malien dirigé par les sudistes. Au mois de janvier 2012, ils exigeaient tout autre chose, à savoir la partition du Mali et la création d’un Etat touareg, l’Azawad.
Or, pour des raisons classiques et plus qu’habituelles de rivalité entre sous-clans touareg, Iyad Ag Ghali, lui-même Ifora et chef des précédents soulèvements, avait été tenu à l’écart de la fondation du MNLA. N’acceptant pas cette éviction, il créa alors un mouvement rival dont les buts ethno-nationaux étaient les mêmes que ceux du MNLA. Mais, pour pouvoir exister, il le déclara islamiste. Début janvier 2013, Iyad Ag Ghali doubla le MNLA en lançant une offensive vers le sud, en direction de Mopti puis de Bamako. Le 8 janvier 2013 la ville de Konna fut prise et, le 11 janvier 2013, plusieurs colonnes se dirigeant vers le sud, furent « traitées » par des hélicoptères français. Le régime sudiste de Bamako fut alors sauvé d’une défaite annoncée, ce que les membres de la junte actuelle ont bien oublié…
Dès ce moment l’analyse française fut erronée. En effet, les « décideurs » français ne virent pas -ou refusèrent de voir- que l’islamisme n’était ici que l’habillage de la revendication touareg, qu’il n’était en quelque sorte que la surinfection d’une plaie ethno-raciale millénaire. Ceci fit que pour l’Elysée, Iyad Ag Ghali fut l’ennemi alors qu’en réalité il était la solution du problème et qu’il fallait prendre langue avec lui …Or, durant les années qui suivirent, la France refusa de comprendre cette réalité, le président Macron ordonnant même l’élimination de Iyad ag Ghali, ce que ce dernier  n’a pas oublié…
Or, avec le départ du Mali des forces françaises et de celles de l’ONU, le vrai problème, son cœur, est réapparu au grand jour, à savoir que ce n’est pas l’islamisme, mais l’irrédentisme touareg.  Entendons-nous bien, et je précise cela à l’attention de ceux qui  se font un plaisir de déformer mes propos, je ne parle ici que du seul nord Mali, non de la région des Trois frontières où la situation est différente car s’y superposent, ou s’emboitent, islamisme et problème peul.
En effet, et comme je n’ai cessé de l’écrire depuis des années, les abonnés à l’Afrique Réelle le savent bien, Iyad Ag Ghali qui est le chef historique des combattants touareg a constamment cherché à refaire l’unité des clans touareg autour de son leadership. Et il a réussi ! Les groupes armés touareg se sont en effet  regroupés dans le CSP-PSD (Cadre stratégique permanent- Pour la paix, la sécurité et le développement), qui inclut la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad), afin d’offrir un front commun face à l’armée malienne qui, avec l’appui jusque-là peu déterminant du groupe Wagner, tente de reprendre pied dans un Azawad dont elle avait été chassée en 2012.
Résultat, le 12 septembre dernier, à Bourem les forces armées maliennes ont subi une attaque meurtrière, là même où, au mois de janvier 2012, débuta la guerre qui est à l’origine de l’embrasement de toute la région. Quant à la ville de Tombouctou, elle est quasiment encerclée. Or, comme cette fois, les forces françaises ne viendront pas les sauver, les sudistes pourraient bientôt regretter d’avoir demandé le départ de Barkhane…
La longue histoire connait donc des résurgences naturellement ignorées par ceux qui prétendent définir la politique africaine de la France et qui portent la terrible responsabilité de l’humiliation que notre pays subit actuellement au Sahel et plus largement dans toute l’Afrique. Une longue histoire déroulée dans mon livre Histoire du Sahel des origines à nos jours.
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L'Afrique Réelle n°165 - Septembre 2023

jeu, 31/08/2023 - 18:50
Sommaire
ActualitéGabon : un coup d’Etat « familial » ?
Dossier : La question du Niger- Les guerres touareg du Niger- Les fronts du Niger- Les tribus arabes du Niger- Le suicide démographique du Niger- L’uranium du Niger entre fantasmes et réalité

Editorial de Bernard Lugan
Singulier coup d’Etat que celui qui vient de se produire au Gabon où le cœur du système vient d’écarter sans violence, en douceur, son chef de file, marionnette devenue gênante pour sa propre survie… Rien de commun avec ce qui s’est produit au Mali, au Burkina Faso ou encore au Niger. Ici, pas de jihadisme, pas  de « main cachée » de la Russie, pas de rejet de la France, mais tout simplement une classique révolution de palais. Explications dans ce numéro. 
Au Niger  la junte est financièrement acculée car elle n’est pas en mesure de payer les salaires (voir page 17 du numéro). Pour la sauver, l’ancien président Issoufou (inspirateur du coup de force ?), joue de toutes ses relations afin de lui trouver des liquidités. Une forte délégation comprenant son propre fils s’est ainsi envolée pour la Guinée Equatoriale afin d’y demander une aide afin d’assurer soldes et salaires du mois d’août contre l’octroi de permis d’exploitation des ressources naturelles du Niger.
La situation sécuritaire du Niger est également catastrophique. S’étant privées du soutien aérien, logistique et blindé français, les FAN  (Forces armées nigériennes), abandonnent peu-à-peu le terrain aux terroristes qui leur infligent de lourdes pertes (17 morts le 15 août et 20 quelques jours plus tard).
Craignant la contagion, le Nigeria, le Bénin et la Côte d’Ivoire ont adopté une position anti-junte. Le Nigeria a ainsi coupé l’alimentation électrique du Niger. Quant à l’Algérie, inquiète, elle a un œil sur les mouvements touareg qui pourraient lui permettre d’établir un tampon avec l’Etat islamique.
Des dissensions sont apparues au sein de la junte entre le général Salifou Modi qui serait pro-russe, le général Barmou qui est l’homme des Américains - lesquels veulent absolument conserver leur base d’Agadès -, et le général Tchiani qui est « proche » de l’ancien président Issoufou dont le rôle dans le coup d’Etat est de plus en plus limpide. En plus de cela, le chef Touareg Kel Aïr, Ghissa Ag Boula, dirigeant historique des précédentes guerres touareg a appelé au soulèvement contre la junte.
Quatre scénarii pouvant se recouper sont désormais possibles :
1) Le mouvement s’essouffle et pourrit. Un règlement bancal est alors bricolé afin que personne ne perde la face.2) L’attaque de l’ambassade ou le déferlement d'une foule incontrôlée sur la BAP (base aérienne projetée) française serait un scénario du type de celui d’Abidjan en 2005 obligeant les forces françaises à intervenir.3) Un coup d’Etat dans le coup d’Etat.4) Une intervention militaire de la Cedeao.
Pour comprendre les soubassements de la question du Niger, on se reportera à mon livre Histoire du Sahel des origines à nos jours.
Catégories: Afrique

Bernard Lugan sur Sud Radio

mar, 29/08/2023 - 22:13
Catégories: Afrique

Mali et Niger : le réveil des Touareg ?

ven, 18/08/2023 - 16:38
Au Mali et au Niger, deux signaux forts laissent entendre que les Touareg pourraient de nouveau faire parler d’eux.
Au Mali, les Touareg de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) ont quitté précipitamment Bamako au moment où, dans le nord du pays, appuyées par Wagner, les FAMA (Forces armées maliennes) tentent d’occuper les cantonnements abandonnés par l’ONU  (Minusma). Or, les Touareg qui les ont chassées en 2011 ne veulent pas de leur retour dans un territoire qu’ils considèrent comme libéré.  Ayant largement refait leur unité autour de leur chef historique Iyad ag Ghali, ils ressentent la volonté sudiste comme une menace existentielle à laquelle  ils s’opposeront.
Au Niger, Ghissa Ag Boula, un Touareg Kel Aïr qui appelle à la lutte contre le coup d’Etat militaire vient d’annoncer la création  d’un Conseil de Résistance pour la République afin de rétablir le président  Mohamed Bazoum. Or, comme l’est Iyad ag Ghali au Mali, Ghissa Ag Boula est un dirigeant historique des guerres touareg du Niger (1990 et 2007).
L’appel que vient de lancer Ghissa Ag Boula pourrait signifier que les Touareg du Niger, du moins ceux de l’Aïr, font cause commune avec les Arabes  de Mohamed Bazoum. Et si les Toubou du Niger se joignaient à ce mouvement, cela pourrait alors signifier que les peuples du nord feraient un front commun nordiste contre la junte militaire sudiste. Même s’ils ne totalisent qu’environ 12 % de la population du Niger, leur tradition combattante ferait que leur éventuelle entrée en guerre poserait de graves problèmes à une armée déjà bien en difficulté dans la région des trois frontières, à Tillabéry, et face à Boko Haram.
Tant au Mali qu’au Niger, la situation est donc à suivre. Mais à la lumière, non pas des fantasmes du « déficit de développement » ou de la nécessité de la « bonne gouvernance », notions largement hors-sol ici, mais de la longue histoire régionale écrite autour de ses constantes ethno-politiques. Ce que je montre dans mon livre Histoire du Sahel des origines à nos jours.
Catégories: Afrique

Emmanuel Macron et l’Afrique : aujourd’hui Trafalgar, demain Fachoda…

mar, 15/08/2023 - 11:09
Après le « Trafalgar » subi au Mali, au Burkina Faso et au Niger,  le président Macron est désormais menacé d’un nouveau « Fachoda » par nos « bons, solides et historiques alliés-amis » américains. Ces derniers viennent en effet de lui infliger un colossal camouflet en s’opposant de fait à une intervention de la CEDEAO au Niger, et en ouvrant un dialogue direct avec la junte. La raison en est triple :

1) Ne pas risquer de perdre la base stratégique d’Agadès d’où toute la région est sous surveillance américaine.
2) Eviter la venue de Wagner.
3) Ne pas être mêlé à une décision interventionniste qui ferait dévier sur les Etats-Unis le cyclone anti-français qui s’abat actuellement sur l’Afrique.
 
Voilà pourquoi, le 6 août dernier, Victoria Nuland, secrétaire d’Etat adjoint américaine a tenu à Niamey une longue réunion avec la junte militaire avec laquelle Paris refuse tout contact, adressant ainsi un soufflet supplémentaire à Emmanuel Macron toujours arc-bouté sur des postures idéologico-démocratiques et sur un interventionnisme hors-sol.
La « cerise sur le gâteau » serait maintenant que l’armée française soit contrainte de plier bagage et que les forces américaines soient au contraire autorisées à demeurer dans le pays…Un moderne « Fachoda » en quelque sorte…

La lourde et historique défaite diplomatique de la France était pourtant prévisible. Mais, pour l’éviter, encore eut-il fallu, comme je le montre dans mon livre  Histoire du Sahel des origines à nos jours, prendre en compte le réel, à savoir la longue histoire régionale, celle de ses peuples et du milieu sur lequel ont prospéré leurs sociétés.
Au lieu de cela, et tout au contraire, biberonnés à l’ « air du temps », les petits marquis qui ont la prétention de définir la politique africaine de la France, ont affiché leur morgue, leur suffisance, leur idéologie… et en définitive leur insondable nullité…  
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Bernard Lugan interviewé par Idriss Aberkane

mer, 09/08/2023 - 22:27
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Après le Mali et le Burkina Faso… aujourd’hui le Niger… et demain le Tchad…

mer, 02/08/2023 - 13:14
Les évènements du Niger étant la suite logique de la catastrophique politique africaine de la France - de Nicolas Sarkozy à Emmanuel Macron sans oublier naturellement François Hollande-, il faudra bien que ceux qui l’ont décidée rendent enfin des comptes. Comment est-il en effet possible qu’un conflit ethnique ayant éclaté en 2011 au nord-est du Mali et qui était à l’origine limité à une seule fraction touareg, ait pu, de fil en aiguille, se transformer en un embrasement régional échappant désormais à tout contrôle et dont la conséquence la plus visible est l’éviction de la France de la région sahélienne ?
 
En raison de l’avalanche d’erreurs politiques et sociétales, et comme je n’ai cessé de l’annoncer depuis 2011, l’échec de la France au Sahel était hélas une certitude (voir à ce sujet mon livre Histoire du Sahel). Un échec politique un temps masqué par les réussites de nos Armées au prix du sacrifice de plusieurs dizaines des meilleurs enfants de France tombés à la place de déserteurs africains ayant préféré venir bénéficier en France des largesses de l’ « odieuse » ancienne puissance coloniale que de défendre leurs pays respectifs.
 
Corsetés par leur idéologie, les responsables français ont voulu qu’en Afrique, le droit des Peuples s’efface devant les « droits de l’Homme », les chimères de la « bonne gouvernance » ou le surréaliste  « vivre ensemble ». Sans parler des provocations LGBT et de ses variantes vues en Afrique comme autant d’abominations et qui ont achevé de faire perdre à la France l’estime et le respect des Africains.
Privilégiant les analyses économiques et sociales, aveuglés par l’impératif de l’impossible « développement », les décideurs français ont refusé le réel, oubliant les sages recommandations faites en 1953 par le Gouverneur de l’AOF : « Moins d’élections et plus d’ethnographie, et tout le monde y trouvera son compte ». 
 
Incultes historiquement, les « petits marquis » sortis de Sciences-Po ou de l’ENA qui prétendent parler de l’Afrique, n’ont pas vu qu’à la fin du XIX° siècle, la colonisation qui libérait les sudistes de la prédation nordiste, rassemblait en même temps dominés et dominants dans de communes limites administratives. Avec les indépendances, ces délimitations internes de l’ancienne AOF devenues frontières d'Etats, les lois de l’ethno-mathématique électorale y donnèrent automatiquement le pouvoir aux sudistes puisque leurs femmes avaient été plus fécondes que celles des nordistes. D’où, au Mali, au Niger et au Tchad, dès les années 1960-1965, les nordistes qui refusaient d’être soumis à leurs anciens tributaires sudistes se soulevèrent. La guerre qui a éclaté en 2011 - donc avant toute présence russe-, et qui se déroule sous nos yeux, en est la résurgence.
 
Face à ce réel qu’ils ne comprenaient pas, ou qu’ils refusaient de voir, confondant causes et conséquences, les irresponsables qui définissent la politique africaine de la France ont naturellement fait une erreur de diagnostic. Ils ont ainsi parlé de danger islamiste alors que nous étions clairement en présence d’une plaie ethno-raciale millénaire surinfectée par l’islamisme contemporain.
En conséquence de quoi, la stratégie française reposa sur « l’essentialisation » de la question religieuse, tout bandit armé, tout porteur d’arme et tout trafiquant étant péremptoirement qualifié de « jihadiste ». L’erreur était grande car, dans la plupart des cas, nous étions en présence de trafiquants se revendiquant du jihadisme afin de brouiller les pistes, et parce qu’il est plus valorisant de prétendre combattre pour la plus grande gloire du Prophète que pour des cartouches de cigarettes ou des cargaisons de cocaïne. D’où la jonction entre trafic et religion, le premier se faisant dans la bulle sécurisée par l’islamisme. 
Face à l’engerbage de revendications ethniques, sociales, mafieuses et politiques, opportunément habillées du voile religieux, avec des degrés différents d’importance de chaque point selon les moments, la politique française fut donc à la fois figée et incohérente.

Au Niger où plusieurs conflits se déroulent, tant à l’ouest qu’au sud-est, la situation fut encore compliquée par le fait que le président Mohamed Bazoum est Arabe. Il est en effet membre de la tribu libyenne des Ouled Slimane (Awlad Sulayman) qui a des diverticules au Tchad et dans le nord-est du Niger.
Là encore, un minimum de connaissance historique aurait appris aux « danseurs à claquettes » qui prétendent définir la politique africaine de la France, que cette puissante tribu éclata en deux dans les années 1830 quand le pouvoir ottoman décida de reprendre effectivement le contrôle de la Régence de Tripoli. Or, les Ouled Slimane, tribu makhzen fidèle aux Karamanli renversés par les Turcs, entra en dissidence (voir à ce sujet mon livre Histoire la Libye).
La Porte ottomane ayant eu la main lourde dans la répression du soulèvement, une partie de la tribu émigra au Tchad et au Niger où elle participa au grand mouvement de prédation nordiste à l’encontre des sédentaires sudistes, ce qui a laissé des traces dans la mémoire collective.
Au Niger où les Ouled Slimane constituent moins de 0,5% de la population, et où ils sont considérés comme des étrangers, le fait que l’un des leurs parvienne à la Présidence était mal ressenti. Et, circonstance aggravante, les Ouled Slimane sont vus comme des amis de la France depuis qu’en 1940-1941, ils ont opportunément suivi la colonne Leclerc dans son opération de conquête du Fezzan italien, action ayant démarré au Tchad et au Niger. Ce fut d’ailleurs à cette occasion que certaines fractions des Ouled Slimane retournèrent en Libye où, depuis, elles se heurtent aux Toubou qui occupent leurs anciens territoires abandonnés après l’exode du XIX° siècle. 
 
Alors qu’il eut fallu confier la politique africaine de la France à des hommes de terrain héritiers de la « méthode Lyautey » et de l’approche ethno-différentialiste des anciennes « Affaires indigènes », elle a, hélas, été gérée par les insignifiants et prétentieux butors qui portent la terrible responsabilité de l’échec français en Afrique. 
Un échec qui n’est d’ailleurs pas totalement consommé puisqu’il reste encore le Tchad dont le tour viendra tôt ou tard… inexorablement… Et toujours pour les mêmes raisons…
 
En plus de tout cela, au lieu de s’interroger sur leurs erreurs, ajoutant la naïveté à l’incompétence, les dirigeants français tentent maintenant de s’exonérer de leurs responsabilités en montrant la « main russe »…. Comme si, étant en guerre contre l’OTAN, la Russie allait laisser passer l’occasion qui lui était offerte de s’engouffrer dans l’abîme béant de la nullité française pour ouvrir un front africain sur les arrières de ceux qui la combattent sur le front européen… Le discours du président Poutine lors du dernier sommet russo-africain de Saint-Pétersbourg fut d’ailleurs très clair à ce sujet.
 
La déficience des dirigeants français s’exprime jusque dans leur absence de réaction face au mensonge du prétendu « pillage » des ressources du Niger. L’on attendrait en effet des « chapons » qui parlent au nom de la France, une claire déclaration indiquant que cette dernière n’a pas d’intérêts dans ce pays désertique -le Mali ne l’est en revanche qu’en partie-, condamné à succomber sous sa suicidaire démographie polygamique. Un Niger dont, n’en déplaise à l’ineffable Sandrine Rousseau qui a osé affirmer que la France en dépendait pour son uranium, alors que le pays ne représente aujourd’hui, et au mieux, à peine 10% des besoins français… et qu’il est, et de beaucoup, plus facile et moins onéreux de se fournir ailleurs de par le monde.
Sans parler des gisements français dont les écologistes ont fait interdire l’exploitation par la Loi…
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L'Afrique Réelle n°164 - Août 2023

sam, 29/07/2023 - 22:08
Sommaire :

Actualité
- Des errements de l’afrocentrisme aux nuées du panafricanisme
- Sahel : islam enraciné contre islam wahhabite

Dossier : Le contentieux algéro-marocain
- La « question des confins » ou comment la France amputa le Maroc au profit de l’Algérie
- L’Algérie indépendante renie la signature du GPRA au sujet des rectifications frontalières
- La « Guerre des sables »  (octobre-novembre 1963)


Editorial de Bernard Lugan : 
Afrocentrisme, la résistance de l'Egypte
Au moment où en Europe, aux Etats-Unis, au Canada, en Nouvelle-Zélande et en Australie, en réalité dans tout le monde blanc « occidental », l’univers slave étant pour le moment épargné, les élites ont capitulé devant les délires et les diktats des afrocentristes, la résistance semble venir d’Egypte.
Soumis et mentalement émasculés, les « Blancs occidentaux » ont déjà admis qu’un homme pouvait accoucher. Alors pourquoi n’accepteraient-ils pas de reconnaître que la « blonde Athéna aux yeux bleu clair » était en réalité une reine noire africaine et que ce furent des Noirs et non Colomb, qui découvrirent l’Amérique ?
En Egypte où la population a semble t-il encore une colonne vertébrale, ces provocations ne passent pas. La colère est ainsi très forte contre un film américain ayant osé montrer Cléopâtre sous les traits d’une femme noire. Plus généralement, le monde scientifique est «_vent debout » contre le courant afrocentriste qui affirme que l’ancienne Egypte était « nègre ». Pour les afrocentristes, toute l’Afrique, Afrique du Nord, comprise, était peuplée par des Noirs avant que des envahisseurs, à savoir des Berbères Blancs, n’aient génocidé ces primo-habitants noirs de la rive sud de la Méditerranée...
Toujours à la différence de leurs homologues occidentaux, les dirigeants égyptiens qui ne capitulent pas devant ces falsifications historiques, ont décidé de contre-attaquer. Ainsi, le journal Le Monde en date du 22 juin 2023 publie un article intitulé «_Une exposition aux Pays-Bas, jugée afrocentriste, fait polémique ». De fait, l’exposition qui avait pour titre « Kemet », nom que les afrocentristes donnent à l’Egypte, était clairement destinée à faire croire au public hollandais que l’ancienne Egypte était « nègre »[1].
Or, dans cet article, nous apprenons que « Les autorités égyptiennes n’ont pas apprécié et ont dénoncé cette falsification de l’histoire ». 
Tout naturellement acquis à l’idéologie woko-décoloniale, les responsables du musée dénoncent quant à eux « un regain de racisme antinoir en Egypte ». Ce faisant, les voilà ralliés aux postulats farfelus de l’afrocentrisme devenus autant de « vérités » prospérant dans la négation du réel et le refus de reconnaître la différence de nature entre fait et mythe…

[1] Pour la réfutation de cette imposture scientifique, on se reportera aux numéros de juin et de juillet 2023 de l’Afrique Réelle et à mon livre Pour répondre aux décoloniaux.
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L’ « assimilation », vieille utopie pour une France devenue « colonie de ses colonies »…

ven, 21/07/2023 - 14:00
Trois semaines après les dévastations subies par la France, tétanisés devant un réel qu’ils niaient et qui a fini par leur  exploser au visage, les responsables politiques n’ont qu’un remède à proposer : l’« ASSIMILATION ». Vieil avatar de l’utopie universaliste, cette nuée ne permettra évidemment pas de transformer ceux qui « niquent la France » en Français de cœur… Retour sur l’histoire.
 
En 1937, le Manifeste du PPA (Parti populaire algérien) qualifiait l’assimilation « d’utopie chimérique (car) nous ne serons jamais Français, ni par la race, ni par la langue, ni par la religion ».
 
En 1945, Edouard Herriot, grande conscience « humaniste » disait que l’ « assimilation » ferait de la France « la colonie de ses colonies ».
 
Le général de Gaulle dont toute la classe politique française se réclame aujourd’hui, considérait pour sa part  l’« assimilation » comme « un danger pour les Blancs, une arnaque pour les autres » dont la conséquence ferait que « Colombey-les-Deux-Eglises (deviendrait) Colombey-les-Deux-Mosquées ! »
 
Durant la période coloniale la France tenta une politique d’ « assimilation ». Son postulat était que, grâce à la diffusion de la culture et de la langue française, colonisés et colonisateurs coaguleraient au sein d’une même nation sous les plis du drapeau tricolore…et pour la plus grande gloire de la République française universelle…
 
L’échec fut à la hauteur de l’illusion. Cependant, aucune leçon n’en fut tirée puisque la classe politique française parle de nouveau d’« assimilation ».
Or :
 
- Comment « assimiler » une déferlante migratoire devenue majoritaire sur une partie du territoire français et qui impose peu-à-peu ses normes vestimentaires, alimentaires, culturelles, juridiques et religieuses sur l’ensemble du pays?
 
- Comment oser parler d’ « assimilation » quand, par leurs déclarations irresponsables au sujet de la colonisation, François Hollande et Emmanuel Macron ont humilié la France, ne donnant ainsi guère envie aux « citoyens du monde » de s’y assimiler ?
 
- Comment imaginer que la solution est l’ « assimilation » quand la France qui accueille, nourrit, habille, soigne, loge et éduque des millions d’étrangers, est présentée comme une nation « génétiquement esclavagiste et raciste » ?
 
- Comment les partisans de l’ « assimilation » vont-ils concrètement proposer leur « martingale » à des groupes animés par un sentiment à la fois revanchard et conquérant ? Notamment à Madame Houria Bouteldja qui ne craint pas de dire que :
 
« Notre simple existence, doublée d’un poids démographique relatif (1 pour 6) africanise, arabise, berbérise, créolise, islamise, noirise, la fille aînée de l’Eglise, jadis blanche et immaculée, aussi sûrement que le sac et le ressac des flots polissent et repolissent les blocs de granit aux prétentions d’éternité (…) ».
 
- Comment assimiler des francophobes assumés, dont Madame Hafsa Askar, vice-présidente du syndicat étudiant UNEF, qui a osé dire le 15 avril 2019, jour de son incendie :
 
« Je m’en fiche de Notre-Dame de Paris, car je m’en fiche de l’histoire de France…Wallah  …on s’en balek (traduction : on s’en bat les c…), objectivement, c’est votre délire de petits blancs ».
 
Une Hafsa Aksar qui a également pu déclarer sans être immédiatement traduite devant les tribunaux :
- « On devrait gazer tout (sic) les blancs (resic) cette sous race.
- « Tout ce que j’ai à dire c’est les blancs ( sic) arrêtez de vous reproduire ».
- « Non à la mixité avec les blancs (sic)»
- « Je suis une extrémiste anti-blanc »
- « Le monde serait bien mieux sans les blancs (sic) » etc.,
 
- Comment les héritiers des « Lumières » qui gouvernent la France en la conduisant avec application sur les pentes de la disparition peuvent-ils parler d’« assimilation » quand ceux qu’ils prétendent « assimiler » rejettent leurs dogmes fondateurs, qu’il s’agisse des « valeurs de la République », des « droits de l’homme », du « vivre ensemble » ou de la « laïcité » ?
 
La vérité est que ceux qui croyaient aux chimères du sacro-saint laïcisme républicain ne voient pas que leur idéologie est morte. Prisonniers de l’immédiat, sans mémoire, sans culture et sans courage, ils ne voient pas qu’un cycle s’achève et qu’un nouveau émerge dans le chaos.
Aux porteurs des forces créatrices de saisir cette opportunité historique pour imposer un salutaire changement de paradigme. Autrement, les civilisations étant mortelles, la population indigène, celle qui a créé la France devra s’adapter au changement anthropologique en cours. Donc accepter de ne plus être chez elle sur la terre de ses ancêtres… Comme les Serbes au Kosovo…
Pour approfondir on se reportera à  mes livres :- Répondre aux décoloniaux, aux islamo-gauchistes et aux terroristes de la repentance. - Colonisation l’histoire à l’endroit, comment la France est devenue la colonie de ses colonies.
Offre spéciale pour les deux livres
- France métropolitaine : 55 euros au lieu de 68 euros (port colissimo inclus) - UE : 65 euros- Reste du monde : 90 euros.
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L'Afrique Réelle n°163 - Juillet 2023

sam, 01/07/2023 - 20:16
Sommaire

Actualité
- Mayotte, le Lampedusa  français de nouveau et comme toujours en situation insurrectionnelle…
- Nigeria : Le jihad pastoral du Middle-Belt

Dossier :
La civilisation grecque aurait-elle été créée par des Africains ?

- Martin Bernal, la caution blanche des afrocentristes
- Black Athena : une arme idéologique
- Les Grecs étaient-ils noirs de peau ?

Histoire
Abd el-Kader fut-il l’ « Unificateur de l’Algérie » ?


Editorial de Bernard Lugan

Les délires de l’afrocentrisme

Quand de la « blonde Athéna aux yeux bleu clair », les afrocentristes prétendent faire une « négresse », le moins averti s’aperçoit qu’on se paie sa tête. Et pourtant, c’est ce que soutient dans son livre Black Athena, l’Américain Martin Bernal, le pendant blanc de l’afrocentriste Cheick Anta Diop dont nous avons analysé les écrits dans le précédent numéro de l’Afrique Réelle.
Il est affligeant de devoir réfuter de telles stupidités, mais, la marche pour le moment inexorable de l’afrocentrisme, du décolonialisme et du wokisme, oblige à le faire afin de ne pas laisser le terrain à ceux dont le but est la déconstruction systématique de notre civilisation. Afin de mieux nous asservir.
Nous savons pourtant fort bien à quoi ressemblaient les anciens Grecs. Nous le savons par la statuaire, par une foule de documents figurés, de témoignages littéraires, et notamment les traités de physiognomonie. A supposer que les Proto-grecs du IIe millénaire aient été colonisés par des Egyptiens postulés être des « Nègres », il n’en est donc rien résulté du point de vue physique… Qu’ils aient le fin visage de Platon ou celui, plus grossier, de Socrate, les Grecs ne ressemblaient pas plus à des Egyptiens que leurs temples à des pyramides, ou leurs cités à leur monarchie théocratique.Acculés devant le vide de son néant historique par les spécialistes de toutes les disciplines concernées, Bernal a eu recours à un procédé bien peu scientifique mais constamment utilisé par les afrocentristes : il a accusé de racisme les spécialistes de la Grèce classique lesquels auraient écarté toutes les preuves africaines qui, lors de leurs découvertes seraient venues en contradiction du schéma des origines indo-européennes de la Grèce.
En dépit de ses immenses richesses en hydrocarbures, le Nigeria, quadrilatère artificiellement découpé par la colonisation britannique, n’en finit pas de mourir. En plus du nord-est du pays où sévissent Boko Haram et l’Etat islamique (EIAO), une autre guerre sanglante se déroule au Nigeria, dans la région du Middle-Belt, avec pour épicentre la ville de Jos.
Historiquement, la région constitue un front historique entre sultanats nordistes esclavagistes et populations sédentaires qui, aux XVIIIe et XIXe siècles, subirent les raids des premiers. Et qui voient dans les actuelles migrations des Peul-Fulani un retour aux temps anciens, d’avant la colonisation libératrice. La région forme également une ligne de faille religieuse entre un islam septentrional en pleine expansion et des christianismes sur la défensive.Les affrontements sanglants qui s’y déroulent sont clairement le prolongement de ceux de l’époque précoloniale. Ils sont inscrits dans la longue durée ethnique régionale. En réalité, ici comme partout ailleurs au Sahel, nous assistons à la reprise d’un mouvement historique en direction du monde soudanien, mouvement qui fut provisoirement bloqué par la colonisation. On, lira à ce sujet mon livre « Histoire du Sahel ».
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Promotion été 2023 : 7 livres de Bernard Lugan

mer, 28/06/2023 - 16:30
Cet été, nous vous proposons une offre spéciale sur plusieurs livres de Bernard Lugan.
ATTENTION : Cette offre est valable jusqu'au 6 juillet et uniquement pour la France métropolitaine














Colonisation, histoire à l'endroit - 30 euros au lieu de 34 euros


















Esclavage, histoire à l'endroit - 28 euros au lieu de 32 euros


















Algérie, histoire à l'endroit - 30 euros au lieu de 34 euros




Pour répondre aux décoloniaux - 30 euros au lieu de 34 euros




Heia Safari - 30 euros au lieu de 36 euros





Mythes et manipulations de l'histoire africaine - 24 euros au lieu de 28 euros




Histoire des Berbères - 25 euros au lieu de 29 euros
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Qui doit « rendre des comptes » ? La France à l’Algérie, ou les dirigeants algériens à leur peuple pour avoir pillé et ruiné l’Algérie ?

ven, 16/06/2023 - 20:36
L’Algérie vient donc de décider de rétablir le couplet de son hymne national demandant à la France de « rendre des comptes ». Pourquoi ? La réponse est pourtant claire : comme à chaque fois que les dirigeants algériens vitupèrent contre la France, c’est parce que leur pays traverse une grave crise.C’est très exactement le cas aujourd’hui avec la marche de l’Algérie vers la faillite, et voilà donc pourquoi le « Système » prédateur sort son joker habituel qui est l’insulte à la France.  Retour sur le naufrage algérien : 1) Faute de diversification, l’économie rentière algérienne est quasi totalement dépendante des hydrocarbures qui représentent environ 90% des exportations nationales. Or, tant que la tendance des cours sera baissière, les revenus le seront donc également et automatiquement.
2) Les réserves de change se sont effondrées, passant de 193 milliards de dollars début 2014, à 66,1 mds fin mars 2023 (FMI).
3) Dans le même temps, la dette publique du pays a considérablement augmenté, passant de 7,7 % du PIB fin 2014, à 52,4 % fin 2022 (FMI).
4) Le déficit budgétaire représentait 12,3 % du PIB en 2022 (Banque mondiale).
Dans ces conditions, quel avenir attend l’Algérie ?
Une chose est certaine : comme le pays n’a toujours pas lancé une véritable politique de diversification, s’il ne bénéficie pas d’une « divine surprise » qui serait une envolée des cours des hydrocarbures, ses réserves de change vont donc continuer à baisser au rythme de plusieurs milliards de dollars par an. 
Pour deux principales raisons :
1) Les prix des hydrocarbures reviennent au niveau qui était le leur avant la guerre en Ukraine, et même globalement en dessous, du fait de la montée en puissance des énergies renouvelables
2) Les réserves algériennes en hydrocarbures stagnent, cependant que le volume des exportations baisse en raison de la hausse de la consommation intérieure.  Le calcul est donc vite fait, et il l’a été par le FMI. Avec des réserves de change qui atteignaient 66,1 milliards de dollars fin mars 2023, et en supposant une baisse annuelle des réserves ramenée à seulement 10 milliards de dollars par année, contre presque 14 milliards sur la période 2018-2021, en 2028, l’Algérie ne devrait plus pouvoir couvrir que quatre mois d’importations. Une situation de faillite, et un scénario semblable à celui qu’a connu le Venezuela, avec toutes les conséquences politiques et géopolitiques d’un tel cataclysme. L'Algérie est donc dans la nasse car, quoique ne produisant rien, elle est cependant condamnée à continuer d'importer afin de nourrir, soigner et habiller une population à la suicidaire croissance, et cela, afin de tenter d’éviter l’inéluctable explosion sociale annoncée. D'autant plus que, même les productions traditionnelles (dattes, oranges, semoule pour le couscous) étant insuffisantes, leur volume d'importation est toujours en augmentation.L’Algérie va donc, tôt ou tard, devoir rétablir les licences d’importation pour freiner les achats à l’étranger. Avec plusieurs conséquences qui vont être de pénaliser encore davantage des pans entiers de l’économie, tout en amplifiant  les trafics et le marché noir. Le plus grave pour la stabilité politique est que l’Algérie va également devoir couper dans les transferts sociaux qui atteignent en moyenne plus de 70 milliards de dollars par an, soit environ 30% du PIB. Le risque d’explosion sociale est donc immense car l'Etat-providence algérien va être condamné à prendre des mesures impopulaires comme la suspension des recrutements de fonctionnaires, l’abandon de projets sociaux indispensables, de projets transport comme de nouvelles lignes de tramway ou la réfection de voies ferrées. Sans parler de l’obligation de réduire un colossal budget de l’armée uniquement destiné à l’absurde guerre que l’Algérie mène contre le Maroc à travers le Polisario. L’Etat algérien ira-t‘il cependant jusqu’à oser toucher aux 6% du budget de l’Etat alloués à l’« Organisation nationale des moudjahidines » (ONM), soit davantage que le budget des ministères de l'Agriculture et de la Justice…. ? L’on peut en douter car cette organisation sangsue constitue l’ultime socle du « Système » alors que, selon l’ancien ministre Abdeslam Ali Rachidi « tout le monde sait que 90% des anciens combattants, les moudjahidine, sont des faux » (El Watan, 12 décembre 2015)… Plutôt que de demander des comptes à la France, c’est le peuple algérien qui, tôt ou tard, va en demander à des dirigeants qui, depuis 1962, ont pillé les richesses du pays après avoir dilapidé le colossal héritage laissé par la France.  Une chose est cependant positive dans les insupportables attaques portées contre la France dans la mesure où, pour l’opinion française, la coupe est désormais pleine. Résultat, la parole se libère comme les déclarations d’Edouard Philippe en sont une éloquente illustration... Pour l’exposé et les réfutations de la fausse histoire sur laquelle l’Algérie fonde ses accusations contre la France, on se reportera à mon livre : « Algérie l’histoire à l’endroit »
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Sénégal : l’affligeante lecture journalistique de la crise

mer, 07/06/2023 - 17:17
Rarement avares de schématisations et d’analyses médiocres, les médias français viennent de se surpasser à propos de la crise que traverse actuellement le Sénégal et des émeutes sanglantes qui en ont découlé ces dernières semaines. Pour eux, l’explication est simple : il s’agit du rejet par la jeunesse d’un président tentant de se maintenir au pouvoir à travers un 3° mandat, et qui, pour y parvenir, aurait fait disqualifier son jeune  opposant épris de démocratie par une justice aux ordres. Le tout sur fond de crise économique et sociale.

Affligeante de superficialité, une telle présentation fait l’impasse sur le mal profond qui mine le Sénégal. Longtemps exception en Afrique, ce pays voit en effet aujourd’hui son système politique arriver à la fin d’un cycle à travers l’essoufflement du mythe de l’Etat supra ethnique. Et cela, les butors médiatiques français ne l’ont naturellement pas vu…

Explications :

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L'Afrique Réelle n°162 - Juin 2023

mer, 31/05/2023 - 21:49
Sommaire

Numéro spécial :
L’afrocentrisme entre mythes et mensonges

- A l'origine de l'afrocentrisme se trouve cheikh Anta Diop
- Les Européens sont-ils les descendants de migrants africains ?
- Les anciens Egyptiens étaient-ils des « Nègres » ?
- La génétique contre l’afrocentrisme
- L’Egypte est-elle la matrice des cultures africaines ?
- L’Amérique aurait-elle été découverte par des Noirs ?


Editorial de Bernard Lugan
Le premier homme était noir. L’ancienne Egypte était « nègre »,  Cléopâtre avait la peau noire. Toutes les inventions primordiales ont été faites par les Egyptiens, donc par des Noirs. La civilisation égyptienne-noire est donc à l’origine de toutes les évolutions intellectuelles et technologiques, notamment l’électricité produite par les pyramides qui étaient en réalité des centrales électriques. Les Noirs Africains ont découvert l’Amérique avant Colomb, ils sont à l’origine de la civilisation maya et ils ont appris la momification aux Inca… etc… etc…
Voilà quelques-unes des calembredaines constituant le « corpus doctrinal» de l’afrocentrisme. Hérité des postulats aussi « pittoresques » que fantasmagoriques de Cheick Anta Diop, son origine est l’Amérique, notamment les campus des Etats-Unis. Hantés par l’enfer de leur histoire, des intellectuels afro-américains y ont inventé l’afrocentrisme, mirage leur permettant d’enfouir leurs frustrations dans le refuge de l’imaginaire. 
Avec l’afrocentrisme et ses dérivés, nous ne sommes cependant pas face à de simples élucubrations produites par des illuminés. C’est en effet une idéologie cohérente dans son enfermement doctrinal présentée comme l’alternative à l’histoire officielle postulée être l’instrument de domination de l'homme blanc. Une idéologie raciale abreuvée au mythe d’une « nation africaine » dont l’histoire grandiose aurait été occultée à la suite d’un « complot raciste » de la science historique blanche-coloniale. 
Aujourd’hui, à l’ère du wokisme et des décoloniaux (voir à ce sujet mon livre Pour répondre aux décoloniaux), pour une partie des intellectuels afro-américains et africains, les postulats farfelus de l’afrocentrisme sont devenus autant de vérités prospérant dans la négation du réel. Ceux qui y adhèrent refusent de reconnaître qu’il existe une  différence de nature entre fait et mythe.
Pour les afrocentristes et les décoloniaux, l’histoire n’est en effet pas une science avec ses règles, ses lois, sa méthodologie, mais un outil de l’impérialisme blanc colonial, un complot destiné à abaisser les Noirs afin de faire oublier qu’ils furent les moteurs de l’histoire humaine.
Afin de répondre à l’histoire blanche-coloniale, l’ « histoire » écrite par les afrocentristes et les décoloniaux prétend rétablir la vérité. Or, elle n’est en réalité qu’une tentative d’affirmation  de visions valorisantes permettant de dépasser les frustrations de groupes déchirés par leurs complexes existentiels. 
Voulant justifier leurs postulats, les afrocentristes et les décoloniaux ont donc définitivement renoncé à l’histoire science. Toute critique de leurs élucubrations est interdite car considérée comme « raciste » par les afrocentristes. Cela leur permet donc de mettre un terme au débat, tant  leurs  contradicteurs sont aussitôt désarmés et paralysés par une telle accusation…
Catégories: Afrique

François Mitterrand et Vladimir Poutine : deux visions contradictoires de l’avenir de l’Afrique

lun, 22/05/2023 - 17:38

Le 20 juin 1990, dans son fameux discours prononcé à La Baule lors du 16° sommet franco-africain, François Mitterrand  déclara que c’était par déficit de démocratie que le continent ne parvenait pas à se « développer ». En conséquence de quoi, il conditionna désormais l’aide de la France à l’introduction du multipartisme.
Le résultat fut que, dans toute l’Afrique francophone, la chute du système de parti unique provoqua une cascade de crises et de guerres, le multipartisme y exacerbant l’ethnisme et le tribalisme jusque-là contenus et canalisés dans le parti unique. Avec pour conséquence le triomphe électoral des ethnies les plus nombreuses, ce que j’ai baptisé il y a plus de trois décennies d’ « ethno-mathématique électorale ».
L’échec fut donc total car le postulat français qui était que les élections allaient permettre de dégager un consensus « national » entre les factions ethno-politiques ne fut pas vérifié. En effet, non seulement la démocratie a échoué à régler les conflits africains, mais plus encore elle les a nourris. Trois exemples :
1) Au Sahel, comme ils sont minoritaires, les nordistes qui sont assurés de perdre les élections sont donc exclus du pouvoir par les urnes. Pour eux, la « solution » électorale n’est donc qu’une farce puisqu’elle ne fait que confirmer à chaque scrutin les pourcentages ethniques, donc leur subordination démocratique aux sudistes (voir mon livre Histoire du Sahel des origines à nos jours).
2) Au Rwanda où les Tutsi forment 10% de la population et les Hutu 90%, sous la pression de la France, le président hutu Habyarimana fut contraint d’accepter le multipartisme.  Or, ce système fit remonter au grand jour les profondes fractures de la société rwandaises jusque-là engerbées au sein du parti unique. Le résultat fut une atroce guerre civile suivie du génocide de 1994 à l’issue duquel les Tutsi du général Kagamé qui n’étaient pourtant toujours que 10% de la population, reprirent par les armes un pouvoir perdu par les urnes trois décennies auparavant. Ici, la démocratie a donc débouché sur le chaos, puis sur un génocide ( voir mon livre Rwanda, un génocide en questionset finalement sur la déstabilisation de toute la région des Grands Lacs et du Kivu .
3) En Libye, après y avoir provoqué l’anarchie, la France, ses alliés de l’Otan et ses partenaires de l’UE ont prétendu reconstruire le pays à partir d’un préalable électoral. Or, ce dernier est  inapplicable car il se heurte de front au système politico-tribal, les tribus libyennes ayant en effet leurs propres règles internes de fonctionnement qui ne coïncident pas avec la démocratie occidentale individualiste fondée sur le « One man, one vote »(Voir mon livre Histoire de la Libye des origines à nos jours).
La Russie de Vladimir Poutine a très exactement pris le contre-pied du « diktat » démocratique de François Mitterrand. A la différence du président français, elle considère en effet, et tout au contraire, que la cause des blocages de l’Afrique n’est pas le manque de démocratie, mais son instabilité politique…Une instabilité largement provoquée par cette même démocratie...
Aujourd’hui, de plus en plus nombreux sont les pays africains qui font la même analyse. Voilà les raisons de l’éviction de la France, un phénomène qui s’inscrit dans le cadre du grand basculement en cours et que les dirigeant français, englués dans leurs concepts universalistes n’ont pas vu venir. En Afrique, comme d’ailleurs un peu partout dans le monde, nous assistons en effet à la fois à la fin d’un cycle, et à un changement de paradigme.

Catégories: Afrique

Les pharaons, ces sacrés électriciens…

dim, 07/05/2023 - 19:09
Madame Rama Yade, ancien ministre sous la présidence de Nicolas Sarkozy, a pris la défense du rappeur « maître Gims » qui, lors d’un entretien de nature surréaliste publié le 22 mars dernier sur Youtube, expliquait doctement que les anciens Egyptiens qui, selon lui étaient naturellement noirs de peau, connaissaient entre autres l’électricité : « Les pyramides (…) au sommet il y a de l’or. L’or, c’est le meilleur conducteur pour l’électricité. C’était des foutues antennes, les gens avaient l’électricité […]. Les Égyptiens, la science, qu’ils avaient, dépasse l’entendement et les historiens le savent. ».

Dans sa défense du « rappeur-historien », Madame Rama Yade développe un argumentaire « encyclopédique » embrassant les millénaires allant du néolithique à l’Antiquité pour asséner sa vérité qui est que l’Afrique -lire les Noirs-, a détenu au début de l’humanité « le leadership » sur le reste des continents, en particulier sur l’Europe- lire les Blancs ».

Or, en dépit de ses immenses talents, Madame Rama Yade n’a pas inventé l’affirmation de la supériorité ontologique de la « négritude » actuellement mise en avant par l’afrocentrisme et le « décolonialisme »,. Cette idéologie racialo-revancharde repose en effet sur les postulats énoncés par Cheikh Anta Diop dans les années « 1950-1960 ». Autodidacte-compilateur ce dernier soutenait ainsi que l’histoire est une falsification des Blancs destinée à occulter le legs « nègre » au capital de l’humanité. Pour Cheikh Anta Diop, les Noirs ont en effet tout inventé, le premier homme était un Noir et l’ancienne Egypte était « nègre ». Or, par racisme, parce qu’ils ne pouvaient admettre de tout devoir aux Noirs, les Blancs ont caché que la culture grecque est « nègre » et que, par conséquent, la civilisation européenne dont elle découle est un héritage, un legs « nègre ».

Pour Cheikh Anta Diop :
« Le Nègre ignore que ses ancêtres (…) sont les plus anciens guides de l’humanité dans la voie de la civilisation ; que ce sont eux qui ont créé les Arts, la religion, (en particulier le monothéisme), la littérature, les premiers systèmes philosophiques, l’écriture, les sciences exactes (physique, mathématiques, mécanique, astronomie, calendrier…), la médecine, l’architecture, l’agriculture, etc., à une époque où le reste de la Terre (Asie, Europe : Grèce, Rome…) était plongé dans la barbarie » .

Sans entrer dans une polémique stérile au sujet des fantasmes et des contre-vérités frisant le surréalisme contenus dans les lignes qui précèdent, disons simplement, pour nous en tenir à la seule agriculture, que vers – 5000 av.J.C., des Flandres au Danube se constitua une civilisation paysanne européenne utilisant la traction animale, tandis-que l’Afrique sud-saharienne, l’Afrique noire, n’a, quant à elle, découvert cette dernière, ainsi d’ailleurs que la roue, la poulie et la culture attelée… qu’avec la conquête arabe puis la colonisation, soit presque 6000 ans plus tard… Quant aux trois-quarts des plantes alimentaires consommées aujourd’hui au sud du Sahara (maïs, haricots, manioc, patates douces, bananes, etc…), elles sont d’origine américaine ou asiatique et elles y ont été introduites à partir du XVI° siècle par les colonisateurs portugais…

Or, nous devons bien avoir à l’esprit qu’avec l’afrocentrisme et ses dérivés, nous ne sommes pas face à de simples élucubrations, mais en présence d’une idéologie abreuvée au mythe d’une « nation africaine » dont l’histoire grandiose aurait été occultée à la suite d’un complot raciste de la science historique occidentale. Ses postulats farfelus sont devenus vérités à l’ère du wokisme et ils prospèrent dans la négation du réel. Pour oublier l’enfer de leur histoire, les afrocentristes s’inventent ainsi un passé paradisiaque, enfouissant leurs frustrations dans le refuge de l’imaginaire tout en proposant une compensation-revanche par l’invention d’une suprématie passée.

L’afrocentrisme, ce transfert psychanalytique valorisant ne doit pas être seulement dénoncé, il doit en effet être solidement et scientifiquement  réfuté car il s’attaque à la racine même de notre civilisation. C’est pourquoi les numéros de juin et de juillet de l’Afrique Réelle contiendront deux importants dossiers qui lui seront consacrés (Pour vous abonner, cliquer ici).Dans l’immédiat, on se reportera à mon livre « Pour répondre aux décoloniaux, aux islamo-gauchistes et aux terroristes de la repentance » qui remet totalement en question le corpus sur lequel prospère cette idéologie.

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L'Afrique Réelle N°161 - Mai 2023

lun, 01/05/2023 - 14:53
Sommaire

Actualité
La situation au Mali après le départ des forces françaises
Dossier : Afrique : politique d’abord
- Le quadruple problème politique de l’Afrique
- Les raisons de l’échec de sept décennies de « développement »
Dossier : La dénonciation de l’homosexualité, nouvelle arme de mise en accusation du « monde blanc »
- En Afrique, l’homosexualité n’a pas été importée par les Blancs
- La criminalisation de l’homosexualité en Afrique


Editorial de Bernard Lugan

A travers les mesures juridiques « anti-gay » prises par la grande majorité des pays, africains, c’est en réalité à un rejet des « valeurs » occidentales jugées contraires à « l’ordre naturel » que nous assistons.Ceci étant, l’homosexualité, tant masculine que féminine, était une réalité attestée et parfois même institutionnalisée dans nombre de sociétés traditionnelles africaines. Comme il est démontré dans ce numéro de l’Afrique Réelle, l’Afrique n’a en effet pas attendu l’arrivée des « Blancs » pour en explorer les multiples « facettes ».Le second dossier de ce numéro est consacré à la question politique qui se pose en Afrique où la transposition de la démocratie individualiste a provoqué le chaos. A cet égard, méditons la superbe adresse à l’Occident faite le 18 septembre 1977 devant les Nations Unies par Hassan Gouled, président de la République de Djibouti :« Notre vérité, à nous peuples du lait et du mouton, vous l’avez trop longtemps ignorée, peuples du blé et de la vigne ; vos concepts ne sont pas les nôtres. Le champ carré de vos idées forme pour nous un même paysage qui s’accorde mal à l’errance de nos troupeaux… » Dans les pays de l'hémisphère nord où les sociétés sont individualistes; la vie politique repose sur des convictions communes et sur des programmes politiques transcendant les différences culturelles ou sociales. L'addition des suffrages individuels y fonde la légitimité politique. Dans les Afriques, les sociétés étant communautaires, hiérarchisées et solidaires, l'idée de Nation y est donc différente et le principe démocratique du « one man, one vote » y est une impasse.Le problème politique africain peut être résumé en une grande question : comment éviter que les peuples les plus prolifiques soient, en raison de l’ethno-mathématique électorale, automatiquement détenteurs d’un pouvoir issu de l’addition des suffrages ? Tant qu’une réponse n’aura pas été donnée à cette interrogation, les Etats africains seront perçus comme des corps étrangers prédateurs par une large partie de leurs propres « citoyens ». En Afrique, trois décennies après le « discours de La Baule » prononcé par François Mitterrand le 20 juin 1990, nous assistons aujourd’hui à un changement de paradigme car la démocratie postulée être le remède aux maux du continent n’y a apporté ni développement économique, ni stabilité politique et encore moins sécurité. Voilà donc pourquoi l’Afrique se tourne peu-à-peu vers des pouvoirs autoritaires, tout en cherchant des modèles et des soutiens ailleurs que parmi les démocraties occidentales.D’où l’entrée en scène de pays comme la Chine, la Turquie et la Russie.
Catégories: Afrique

Bernard Lugan présente On savait vivre aux colonies

dim, 30/04/2023 - 00:54
Catégories: Afrique

Comprendre l’actuelle guerre du Soudan

lun, 24/04/2023 - 14:24
A en croire les médias, la guerre civile qui a éclaté au Soudan le 15 avril 2023 se résumerait à une rivalité entre le numéro deux du régime, Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", chef des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), et l'armée régulière fidèle au général Abdel Fattah al-Burhane, au pouvoir depuis le coup d’État d'octobre 2021, le tout, sur fond de luttes pour l'accaparement des ressources.A cette explication journalistique d’une affligeante superficialité s’oppose une fois encore, et comme toujours, l’analyse scientifique reposant sur l’histoire et les réalités ethno-géographiques.
La suite de cette analyse (86%) est réservée aux abonnés à l'Afrique Réelle.
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