Seit Ende des Kalten Krieges sind Europas Armeen kleiner geworden und haben Fähigkeiten eingebüßt. Verteidigungsbudgets schrumpften ebenso wie die Personalstärke der Streitkräfte und der Ausrüstungsumfang. Diese kleinen Zahlen erfordern eine eigene Logik, damit kritische Schwellen für Einsatzbereitschaft und Durchhaltefähigkeit nicht unterschritten werden. Zudem steigen die Kosten für Personal und Rüstungsgüter. Während sich die (sicherheits-)politischen Krisen in der Nachbarschaft der europäischen Staaten verschärfen, verlieren deren Streitkräfte zusehends an Interventionsfähigkeiten. Nur durch umfangreiche Kooperation der europäischen Streitkräfte und rüstungsindustriellen Kapazitäten lassen sich Defizite europäischer militärischer Handlungsfähigkeit kompensieren.
Director General of ELIAMEP Dr Thanos Dokos gave an interview on Deutsche Welle focusing on Greece and the refugee crisis. The interview was given on 16 February 2016 and is available here.
Dominique Reynié, directeur général de la Fondation pour l’innovation politique, sera l'invité de l'émission « On en parle aux Bernardins », le jeudi 25 février à 10h45 sur l’antenne de radio Notre Dame (100.7).
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L’Association internationale du transport aérien a récemment qualifié l’essor des drones de « menace réelle et croissante » pour la sécurité des avions de ligne. Que cela révèle-t-il en termes de réglementation ?
On assiste actuellement à une croissance du nombre de drones utilisés, d’une part pour le loisir, ou par les autorités publiques, qu’elles soient civiles ou militaires. Pour ce qui est de la réglementation, celle-ci évolue régulièrement pour s’adapter à la croissance du marché. La réglementation française vient juste d’être modifiée par un décret de décembre 2015. On distingue les vols à vue et hors vue. Dans tous les cas de figure, les agglomérations ne peuvent être survolées sauf autorisation préalable, de même que les approches d’aéroport. Le plafond de vol est limité à 150 mètres. Les opérateurs de drones pour le compte d’exploitant doivent avoir un brevet de télépilote.
Au-delà de 150 mètres, les drones ne peuvent voler sauf si l’espace aérien est fermé et leur est réservé (cas de la protection des grands événements internationaux où l’espace arien est fermé pour permettre le vol des drones). Tout est ainsi fait pour assurer une sécurité maximum, mais le problème est que tout ceci est nouveau, la réglementation n’est pas toujours connue et le marché est en pleine expansion.
Sur le plan international, la question de l’insertion des drones est envisagée au niveau européen dans le cadre de la mise en place du ciel unique européen. Le programme technologique SESAR envisage d’ailleurs cette question de l’insertion de ces drones dans le trafic aérien qui n’est pas possible aujourd’hui. Il faut développer les technologies Sense and Avoid, c’est-à-dire la capacité du drone à détecter lui-même un obstacle et à pouvoir l’éviter. Il faudra ensuite que les drones soient certifiés. On peut imaginer que vers 2020, une insertion des drones dans le trafic aérien sera sans doute possible. Les Américains sont de leur côté en train de développer leur propre législation et il y a une bataille de normes à ce niveau.
Quelle est la réalité de l’utilisation des drones par les armées modernes ?
On assiste aujourd’hui à un développement exponentiel des drones dans le domaine militaire. Dans les années 1990-2000, seuls les Israéliens et les Américains possédaient des drones, et il faut bien dire que les Européens ont pris du retard. Aujourd’hui, des programmes de drones se développent partout dans le monde, en Europe bien sûr mais aussi dans les pays émergents.
Les drones font l’objet d’une classification selon plusieurs types. Il y a d’abord la classification en fonction des capacités des drones en termes de zones d’emploi. Premièrement, il y a les drones tactiques, utilisés en général par l’armée de terre sur le champ de bataille. L’armée de terre française vient d’ailleurs de décider d’acquérir un nouveau drone, le Patroller, fabriqué par Sagem. Il y a des drones plus stratégiques, de moyenne altitude et longue endurance (drone MALE), qui vont pouvoir voler plus haut pendant 24 heures et surveiller une aire plus étendue : ce sont les Reaper américains que l’on utilise au Mali par exemple. C’est dans cette gamme que l’on essaie de lancer un programme européen avec les Allemands et les Italiens. Il y a aussi des drones qui vont voler à très haute altitude et avoir une grande endurance comme le Global Hawk américain.
Quelles nouvelles problématiques l’émergence des drones soulève-t-elle par rapport à la nature de la guerre ?
La principale problématique n’est pas tellement le développement des drones de surveillance mais de savoir si les drones doivent ou non être armés. Il y a une très grande prudence sur ce sujet, notamment en France. On sait que les Américains ont fait une utilisation massive des drones Reaper, avec une politique d’assassinats ciblés qui a malheureusement engendré de nombreux dommages collatéraux. Cela a donné une très mauvaise presse aux drones car leur utilisation s’est faite en violation du droit humanitaire et ceci explique la réticence française sur le sujet. Mais en réalité, la question n’est pas liée au drone en lui-même mais à l’usage que l’on fait de cette arme. La vraie question est de savoir dans quel cas de figure il sera plus utile d’utiliser un aéronef habité ou un drone armé. C’est une question de nature opérationnelle qui peut être liée à la capacité plus grande d’un drone de franchir des défenses ennemies – c’est la problématique du drone de combat auquel réfléchit Dassault – mais également au risque que l’on fait prendre au pilote qui pourrait justifier l’emploi d’un drone.
Par ailleurs, grâce au développement des technologies de l’intelligence artificielle, on se dirige de plus en plus vers des engins qui ont une certaine forme d’automatisation. Les drones Harfang qui sont encore opérés par l’armée française étaient des drones qui avaient la capacité de décoller et d’atterrir automatiquement, sans que l’opérateur intervienne. Cela va se généraliser et pas uniquement dans le domaine militaire : nous ne sommes plus loin de l’avion sans pilote ou de la voiture sans conducteur. La vraie question est de savoir jusqu’à quel point un drone pourra ou non choisir sa cible tout seul. Il est évident que cela pose un problème juridique. Cette question est évoquée à la conférence du désarmement à Genève. Le principe tend à interdire une automatisation totale avec ce que l’on appelle les « killer robots ». Mais la question est plus complexe et dépasse la simple interrogation de la présence d’un opérateur dans l’opération. Toutes les solutions intermédiaires sont en réalité possibles entre un contrôle total par l’humain et une absence totale de contrôle. C’est à ce niveau que le débat existe, entre savoir ce qu’il faut autoriser et ce qu’il faut interdire. C’est un nouveau champ d’étude pour ceux qui travaillent sur les questions de maîtrise des armements.
Alain Bertho, anthropologue et professeur à l’université Paris-8, est spécialiste des phénomènes de mobilisations urbaines et émeutes, en France et dans le monde. Il répond à mes questions à l’occasion de son dernier ouvrage « Les enfants du chaos : essai sur le temps des martyrs », paru aux Éditions La Découverte.
Vous constatez que les mobilisations populaires, aussi bien dans les vieilles démocraties que dans les pays où l’on vote depuis peu, n’ont pas de débouché électoral. Pouvez-vous expliquer ?
Nous vivons depuis plus de dix ans une période historique particulière à l’échelle mondiale, que j’ai qualifiée dès 2009 de « Temps des émeutes »(1) . Ce que nous avons appelé au XIXème et XXème siècle la politique, c’est à dire une puissance subjective collective permettant aux mobilisations de s’inscrire dans une stratégie vis-à-vis du pouvoir, n’est plus là. Avec la mondialisation financière, les États, quels que soient les régimes, se sont séparés de leurs peuples et ne rendent plus de comptes qu’aux marchés financiers ou institutions interétatiques. Les Grecs en ont fait la tragique expérience. Nous vivons un effondrement des dispositifs politiques de représentation.
Les souffrances comme les espoirs populaires se trouvent privés de débouchés et s’expriment par une rage collective dans des émeutes et des affrontements civils dont le nombre, qui n’a cessé d’augmenter jusqu‘en 2013, s’est stabilisé autour de 2000 par an. L’entre soi du personnel dirigeant comme l’institutionnalisation du mensonge d’État, souvent couplés à des formes diverses de corruption, ont fait des ravages dans la conscience des peuples. Si le pouvoir peut faire l’objet d’une critique sans concession, il n’est plus une perspective mobilisatrice. On l’a bien vu dans la séquence insurrectionnelle commencée en 2011 par le printemps arabe, les Indignés et Occupy Wall Street, prolongée en 2012-2014 par les mobilisations au Québec (printemps érable), en Turquie (Place Taksim), au Brésil, voire en Ukraine.
Mêmes les soulèvements vainqueurs, en Tunisie et en Égypte, n’ont pas été des révolutions au sens traditionnel. Les insurgés sont restés volontairement à la porte du pouvoir et ont laissé aux spécialistes la gestion, voire le sabordage de leur victoire. Podemos est la seule tentative de faire le lien entre mobilisation contemporaine et espace parlementaire. C’est passionnant, mais c’est maigre… et fragile. La puissance de mobilisation, dont ont fait preuve les peuples, est minée par les désillusions. Quand la politique reflue, c’est la religion qui afflue. Si, comme le dit Slavoj Žižek, aujourd’hui la fin du monde semble plus crédible que la fin du capitalisme, les révoltes sans espoir peuvent conduire sur le chemin du Djihad. On le voit en Tunisie qui est l’un des plus grands pourvoyeurs de combattants de Daech.
Vous évoquez la cohabitation de pléthore d’informations disponibles et de la sophistication de la mise en spectacle du monde. Qui va l’emporter ?
La politique n’est pas la seule victime de la mondialisation. Paradoxalement, l’ère de la communication planétaire et d’Internet a mis fin à l’espace public tel que l’avait décrit Habermas, c’est-à-dire l’usage public et sous contrôle public de la Raison. Les pouvoirs et les médias dominants ont des moyens sans précédents pour déconstruire le réel et produire un grand récit du monde qui impose sa logique et son vocabulaire, sa hiérarchie des informations, ses silences jalousement gardés. Les peuples subissent cette mise en spectacle tout en faisant l’expérience quotidienne de son décalage avec le réel.
Cette expérience est dévastatrice pour la crédibilité de toute parole « autorisée », que ce soit celle des gouvernants, des savants, des médecins, des enseignants… Nous vivons la crise du régime moderne de vérité qu’assurait l’espace public depuis les Lumières. Cette méfiance généralisée investit sa quête de vérité « alternative » dans cet outil formidable et terrible qu’est Internet. Formidable car il peut fonctionner comme le General Intellect qu’annonçait Marx. Terrible car il peut être – et il est déjà – le vecteur d’un nouvel obscurantisme.
Les Sciences sociales, qui sont les filles de la politique et de l’espace public, subissent de plein fouet au XXIème siècle cette crise de la vérité combinée au congédiement des peuples (et de la question sociale) par des pouvoirs engagés dans des logiques sécuritaires et guerrières. Elles sont une nouvelle responsabilité historique soulignée par Appadurai (2) : celle de la construction avec les peuples d’un savoir partagé et d’un nouveau récit collectif(3) .
En quoi l’organisation reste l’un des points sensibles de la radicalité contemporaine ?
La radicalité comme critique créatrice de l’état du monde et des dominations et comme espérance est indispensable à la bonne santé de l’humanité. Les grandes périodes historiques ont été de grands moments d’inventions contestatrices, de remise en cause des autorités installées et des certitudes. Cette radicalité là est le contraire du Djihad et de sa logique mortifère et désespérée.
La crise de la représentation et de la politique que nous subissons est aussi le signe d’une immense potentialité démocratique, réprimée non seulement par la militarisation du débat public mais aussi par l’autoritarisme procédurier de l’organisation de la vie sociale et du travail qui caractérise le libéralisme (4). Le rejet populaire des pouvoirs politiques ou économiques et de la bureaucratie est une conséquence de cette répression quotidienne de la puissance d’invention, d’expertise et de création des peuples.
C’est l’enjeu démocratique du siècle. Il ne s’agit plus de « prendre le pouvoir » mais de constituer les compétences des peuples comme une puissance organisatrice du commun et souveraine sur l’État. Les grandes mobilisations depuis quinze ans ont toutes été marquées par l’organisation de moments et de lieux d’échanges collectifs d’idées et de savoirs, du forum social mondial à la place Tahrir, de la Puerta del Sol à Occupy Wall Street, de l’échelle du monde à l’échelle des ZAD.
Une nouvelle figure de la politique comme puissance subjective et comme stratégie se cherche dans cette radicalité démocratique. Il lui manque aujourd’hui une forme organisationnelle qui identifie la mémoire, la pérennité et la puissance du commun au-delà des moments forts de mobilisation. On voit bien que les modèles partisans, tous issus du léninisme, ne correspondent plus à ses exigences. Ce sont les figures nouvelles en train d’émerger, sur plusieurs continents, qu’il nous faut travailler et faire grandir. Il y a urgence car seule l’émergence d’une telle radicalité démocratique peut faire face à la généralisation de la guerre et à la tentation d’une radicalité désespérée, meurtrière et suicidaire.
(1) BERTHO (Alain), Le temps des émeutes, Bayard, 2009.
(2) APPADURAI (Arjun), La condition de l’homme global, Payot 2013.
(3) BERTHO (Alain), « Les mots et les pouvoirs », Communications 2014/1 (94).
(4) GRAEBER (David), Bureaucratie, 2016.
Interview de Anthony Escurat, parue dans Atlantico le 17 février 2016. L'encadrement français du lobbying reste extrêmement lacunaire. Les propositions du projet de loi de Michel Sapin sur l'encadrement des activités économiques comblent le retard français. Toutefois, en se focalisant sur les "cadeaux" au lieu de se concentrer sur l'exigence de transparence des activités de lobbying, le projet de loi passe à côté du cœur du sujet.
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Après l’échec douloureux de Paris face à Londres en 2012, la voilà de nouveau candidate aux JO. Avec de meilleures chances ?
La défaite face à Londres a effectivement été un véritable traumatisme: la France a perdu à très peu de voix près, alors qu’elle était sûre de sa victoire. Mais avons appris de cet échec cuisant, les leçons de 2012 ont été retenues. Déjà, nous en avons fini avec cette arrogance, ou du moins cette naïveté de croire que parce que la France est le pays de Pierre de Coubertin, ou qu’elle n’a pas reçu les Jeux d’été depuis 1924, ou encore parce qu’elle s’est faite retoquer trois fois, cela lui donnerait une sorte de priorité pour organiser les Jeux de 2024.
Surtout, contrairement à 2012, c’est désormais le mouvement sportif qui est à la tête de cette nouvelle candidature et non pas les responsables politiques, avec le tandem Bernard Lapasset – Tony Estanguet. Les responsables politiques, la maire de Paris, le président de la République, le premier ministres et les ministres concernés, la présidente de région, etc. – soutiennent cette candidature, mais ils ont bien compris qu’il fallait laisser la préséance au monde sportif.
Gagner les Jeux, ce serait donc une affaire de lobbying ?
Evidemment, il faut partir avec un dossier très solide en matière de budget, d’équipements sportifs, d’infrastructures de transport et hôtelières, d’expérience dans l’accueil de grands événements sportifs internationaux. Mais les villes finalistes ont toujours des dossiers solides. Les trois fois précédentes, Paris a déjà produit un dossier stratégique et technique de qualité. C’est une capitale au rayonnement mondial, très bien desservie, qui possède déjà nombre des sites et équipements sportifs nécessaires, dont la candidature est soutenue par la garantie de l’Etat…
Mais lorsqu’il s’agit d’accueillir la commission d’évaluation du CIO, avoir un bon dossier ne suffit plus. Il faut aussi faire du lobbying –ce n’est pas un gros mot !- intelligent, insistant, constant jusqu’à la dernière minute pour faire valoir les atouts de Paris auprès de la centaine de membres du Comité olympique, qui sont aussi bien d’ex-athlètes que des représentants de fédérations sportives internationales et des politiques. Là, je suis très confiant dans les capacités du duo Lapasset-Estanguet, de grands pros. Le premier a ainsi réussi à faire inscrire le rugby à sept comme discipline olympique pour Rio 2016. Et le second s’est fait élire membre alors qu’il vient d’un sport assez confidentiel. Les deux ont donc su remporter des batailles d’influence olympiques, et ce n’était pas gagné d’avance! C’est de bon augure.
Que penser des concurrents de Paris ?
La mauvaise nouvelle, pour Paris, c’est l’abandon de Boston, choisie d’abord par le Comité olympique américain mais qui a renoncé vu l’hostilité de ses habitants, au profit de Los Angeles. La capitale californienne est plus redoutable car son dossier de faisabilité est béton, les Jeux qu’elle a déjà organisés en 1984 ont été un succès, et, aux Etats-Unis, les droits télé sont faramineux et les sponsors se bousculent. Mais cela reste une candidature par défaut, on ne sent pas d’enthousiasme. Par ailleurs, l’interventionnisme extraterritorial de la justice américaine dans les affaires sportives, notamment le «FIFA Gate», a certainement dû agacer plus d’un membre du CIO.
En Europe, Hambourg, qui était une sérieuse rivale, s’est finalement retirée à cause de la désapprobation des habitants. Budapest paraît un choix peu réaliste et Rome, en difficulté financière, n’offre pas toutes les garanties de fiabilité. Au bilan, il y a une fenêtre d’opportunité, Paris a de très bonnes chances de l’emporter.
La mobilisation des Français paraît cependant faible: le Comité olympique français espérait récupérer auprès du public 10 millions pour soutenir la candidature mais n’a récolté que moins de 700.000 euros pour le moment…
C’était un pari original que d’imaginer une campagne de financement participatif. Si ça n’a pas très bien fonctionné c’est sûrement à la fois parce que la somme recherchée paraissait aux gens trop énorme et aussi parce que l’événement est encore très loin pour le grand public. Pour autant, ce n’est pas parce que l’opération de crowdfunding a fait un flop que la population française ne veut pas des Jeux. Les Français et plus précisément les Franciliens soutiennent clairement l’ambition olympique de Paris, à plus de 65% selon les sondages. Et il y a un consensus d’adhésion de toutes les instances sportives et des politiques de droite comme de gauche. Nul doute qu’avec le temps, cette candidature va créer un effet fédérateur, fournira un souffle d’enthousiasme collectif dont le pays a bien besoin.
Les attentats à Paris, handicap ou paradoxal atout pour la candidature française?
Ni l’un ni l’autre. Je ne crois pas que le CIO s’affole sur les questions de sécurité. Des attentats peuvent se produire partout et la France sait sécuriser les grands événements. A cet égard, l’Euro 2016 de foot, qui se tiendra dans l’Hexagone cet été sera un bon test, évidemment scruté de près. A l’inverse, il ne faudrait pas s’attendre à une sorte de « prime compassionnelle » en faveur de Paris. La ville devra démontrer, comme ses rivales, sa compétitivité. La victoire s’arrachera avec les dents!
Propos recueillis par Gaëlle Macke pour Challenges
In an interview he gave on the Greek newspaper Athens Voice, Director General of ELIAMEP Dr Thanos Dokos discusses whether Greece could be expelled from Schengen Zone. The interview was given on 10 February 2016 and is available here (in Greek).
François-Bernard Huyghe est directeur de recherche à l’IRIS. Il répond à nos questions à l’occasion de la parution de son ouvrage “La désinformation – Les armes du faux” (Armand Colin):
– La désinformation est-elle un phénomène nouveau ou bien s’est-elle démocratisée à travers internet et les réseaux sociaux ?
– Vous dites que la désinformation constitue un enjeu politique majeur. Pouvez-vous nous en dire plus ?
– L’établissement d’une vérité des faits acceptée par tous est-elle possible ?
Jean-Marc Ayrault vient de succéder à Laurent Fabius à la tête de la diplomatie française. Ancien Premier ministre, c’est un poids lourd de la vie politique qui sera en contact direct avec le président de la République. Ses conceptions de la politique internationale sont un mélange de gaullo-mitterandisme et de sensibilité de la gauche chrétienne, très forte dans l’ouest de la France, attachée aux droits de l’Homme et à la coopération Nord/Sud.
La question est de savoir quelle pourra être sa marge de manœuvre, à quatorze mois de l’échéance présidentielle? Quelles sont les actions d’envergure qu’il aura le temps de mettre en œuvre et de réussir ?
Il faudra donc que Jean-Marc Ayrault dégage des priorités sur ce qu’il est raisonnablement possible de réaliser dans un temps court.
Sa connaissance de la langue allemande – si rare en France – et de l’Allemagne fait naturellement de la restauration d’une forte relation franco-allemande une priorité. Les liens se sont relativement distendus du fait de l’existence objective des différences d’intérêts et d’une certaine usure ou dilution de la relation. Jean-Marc Ayrault est bien placé pour redynamiser la relation à un moment où les deux pays constatent que leur éloignement relatif les dessert tous les deux. Même dans une Union européenne élargie à 28, le couple franco-allemand reste le meilleur pour parvenir à un résultat, comme le montrent les accords de Minsk de février 2015 parrainant un cessez-le-feu entre l’Ukraine et la Russie.
On dit également que la France est moins présente qu’auparavant à Bruxelles dans une Europe qui fait face à la perspective d’un Brexit (sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne), de la crise que suscitent les réfugiés, d’une nouvelle coupure Est-Ouest et d’une crise potentielle de l’euro. La sensibilité européenne d’Ayrault l’incitera à faire du bon règlement de ces dossiers une priorité.
Sur deux sujets majeurs, la Syrie et le conflit israélo-palestinien, les marges de manœuvre sont faibles. Sur la Syrie, le nombre de paramètres, les divergences fondamentales de perception et d’intérêts des multiples protagonistes éloignent malheureusement pour le moment toute perspective de règlement politique. Jean-Marc Ayrault a pour seul avantage de pouvoir reprendre le dossier de zéro.
Sur le conflit israélo-palestinien, la France est moins volontaire, et ce depuis 2005. La situation paraît inextricable face un gouvernement israélien fermé à toute solution politique, un futur occupant de la Maison-Blanche qui sera forcément plus favorable encore à Israël qu’Obama et une impuissance généralisée des autres États. Quand bien même Jean-Marc Ayrault voudrait agir, il n’est pas sûr que l’Élysée n’y fasse pas obstacle.
Lorsqu’il était Premier ministre, Jean-Marc Ayrault avait effectué un nombre de déplacements conséquents en Asie. Il aura certainement à cœur de poursuivre ce rééquilibrage de la diplomatie française dans cette région et d’y développer la présence de la France. En Afrique, les opérations militaires en cours donnent un plus grand poids au ministère de la Défense vis-à-vis du quai d’Orsay. Il n’est pas certain que cette tendance puisse être inversée d’ici 2017.
Mais en liaison avec l’Allemagne, il est un sujet sur lequel Jean-Marc Ayrault pourrait obtenir un progrès significatif : la restauration d’un certain niveau de relations avec la Russie qui pourrait mener à la levée des sanctions établies en conséquence de l’affaire ukrainienne. Il y a deux ans, les Occidentaux considéraient Moscou comme entièrement coupable du conflit avec l’Ukraine et les dirigeants ukrainiens comme uniquement victimes. Aujourd’hui, il est de plus en plus évident qu’il y a des faucons à Kiev et que le problème principal de ce pays est la corruption de ses dirigeants plus encore que les interférences, certes réelles, de la Russie. Les sanctions décrétées par les Occidentaux à l’égard de ce pays pèsent sur les économies française et allemande. C’est un piège dont elles ont besoin de sortir. Et c’est un bon levier pour que Berlin et Paris agissent en commun avec une chance de succès.
ELIAMEP participates in a new research project on EU-Turkey relations (FEUTURE) as part of a consortium of 14 universities and think tanks from the EU, Turkey and the neighbourhood. FEUTURE is a three year project funded by Horizon 2020, scientifically coordinated by the IAI and administratively coordinated by the University of Cologne. FEUTURE aims to 1) map dynamics of EU-Turkey relations in terms of underlying narratives and thematic drivers, 2) substantiate a most likely future scenario(s) and assess its implications, 3) draw policy recommendations for EU and Turkey.
ELIAMEP will be leading Work Package 6 on Migration Drivers and it will be engaged in research in WPs on Economic Drivers, Security, Energy and Climate Change.
FEUTURE provides excellence by pursuing an ambitious, inspiring and innovative programme in a three-phased structure of elaboration, exploration and extrapolation. It applies an inter-temporal, inter-disciplinary and international approach by analyzing drivers within six thematic dimensions (politics, security, economics, energy, migration, identity) and across four levels of analysis (EU, Turkey, neighbourhood, global). The elaboration and exploration phases of the project culminate in an extrapolation phase in which FEUTURE integrates new knowledge by substantiating and testing the implications of three ideal-type future scenarios for EU-Turkey relations: conflict, cooperation and convergence.
Funding: European Union – Horizon 2020
Period of Implementation: 2016-2018
Researchers: Angeliki Dimitriadi, Thanos Dokos, Panagiota Manoli, Theodoros Tsakiris