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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 1 week 2 hours ago

Formation pour les « lourds » à Orléans

Thu, 21/05/2015 - 06:00

Lecture d’itinéraire dans le cockpitt (crédit : EATC)

(B2) Une demi douzaine d’avions européens sont réunis sur la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy jusqu’au 29 mai pour participer à un exercice de formation et d’interopérabilité : 3 Transall C-160 (2 Français et 1 Allemand) et 3 C-130 (1 Belge, 1 Espagnol, 1 Italien en version C-130J). En tout, 140 personnels venus des cinq pays sont présents. C’est le second exercice cet année, après la Bulgarie (lire sur le club : Cours de formation tactique pour l’aviation de transport européenne en Bulgarie).

Ce rassemblement – dénommé EAATTC 15-2 European Advanced Airlift Tactics Training Course – est davantage qu’un exercice en effet. Il vise à fournir aux équipages de transport militaire « un cursus de formation tactique pour renforcer l’interopérabilité entre forces aériennes européennes » explique un expert aérien. Les équipages sont placés « dans des conditions proches de l’opérationnel » avec des scénarios tactiques avancés et des simulations de menaces air-air et sol-air. A l’issue de la session, les équipages se verront remettre un certificat.

La première semaine d’exercice est consacrée à des cours théoriques tactiques sur quatre demi-journées, ainsi que de premiers vols en formation. La complexité des missions augmente progressivement lors de la deuxième semaine avec vols en formation à basse altitude dans des environnements tactiques avec menaces. Au total, neuf vols sont prévus pour chaque équipage au titre d’EAATTC 15-2.

(NGV)

Categories: Défense

En Méditerranée, on détruit déjà les navires utilisés par les trafiquants

Wed, 20/05/2015 - 18:57

Réfugiés sur un bateau de bois en Méditerranée (crédit : gardes cotes islandais)

(BRUXELLES2) Depuis que Matteo Renzi a dit vouloir détruire les navires encore à quai en Libye, c’est un grand phantasme, avec les « boots on the ground » : la destruction des navires de migrants. Or, la destruction des navires utilisés par les migrants a déjà lieu en mer, de façon habituelle et pour des raisons très concrètes.

6 navires coulés par la marine allemande

La chancelière allemande Angela Merkel l’a confirmé officiellement mardi (19 mai), lors d’une conférence de presse commune avec François Hollande. Depuis le début des opérations de sauvetage en mer, où la marine allemande est impliquée, « cinq bateaux gonflables et un bateau en bois ont été coulés ». NB : on peut, sans trop de difficulté, indiquer que cette pratique n’est pas particulière à Berlin. Les marines italiennes, françaises ou britanniques ont adopté les mêmes pratiques.

Eviter des accidents

La raison est simple et, avant tout, c’est une raison de sécurité maritime. « Les bateaux abandonnés poserait un danger pour la navigation. En raison de leur taille et leur manque d’éclairage, ils ne peuvent pas être vus la nuit, même par beau temps. Heurter un bateau abandonné pourrait entraîner des dommages au système de gouvernail ou de propulsion. »

Eviter des fausses alertes aux secours

Cela répond aussi à une motivation de préserver la bonne qualité des secours en mer. Un navire perdu en mer « vu d’un avion, ou à grande distance, ce n’est pas toujours clair s’il y a des gens à bord d’un bateau ». Pour en être sûr, il faudra envoyer des moyens sur place. « Jusqu’à ce que cela soit clair, que le bateau est abandonné, s’écoule de précieuses heures qui peuvent être mieux utilisées pour sauver d’autres personnes qui en auraient besoin ».

NB : Cela évite, enfin, que ces navires puissent être réutilisés le cas échéant par les passeurs qui viendraient les récupérer. Ces bateaux, faut-il le préciser n’ont généralement pas de pavillon, ni de capitaine en soi. Ce qui ne pose donc pas trop de problème juridique. Bien entendu, la destruction de ces navires se fait une fois toutes les personnes évacuées. Une vérification visuelle se fait au dernier moment afin de vérifier qu’il n’y a plus personne, réalisée par les militaires de l’équipe de visite ou d’abordage.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi : Des « Boots on the ground » en Libye, le grand phantasme ?

Categories: Défense

Coup double pour les forces spéciales françaises au Mali

Wed, 20/05/2015 - 17:28

(B2) Les militaires français déployés au nord du Mali dans le cadre de l’opération Barkhane ont réussi à « neutraliser » deux des principaux chefs d’AQMI et d’Ansar Eddine. « Dans la nuit du 17 au 18 mai, les forces spéciales françaises ont conduit une opération dans le Nord du Mali. Quatre terroristes ont été tués au cours des combats. Parmi eux figurent Amada Ag Hama alias « Abdelkrim le Touareg » et Ibrahim Ag Inawalen alias « Bana », deux des principaux chefs d’AQMI et d’Ansar Eddine. ». Après avoir « mis hors de combat Ahmed El Tilemsi, haut responsable du MUJAO » cette opération, « porte un nouveau coup dur aux groupes armés terroristes sahéliens » indique un communiqué du ministère français de la Défense.

Categories: Défense

Le prix de thèse AED-Egmont 2015 décerné

Wed, 20/05/2015 - 17:24

Crédit : DR / EDA

<p>">(B2) Le prix de thèse EDA-Egmont a été décerné cette année à <p>">Andrea Gilli, chercheur du <p>">Center for Security Studies, de l’Université de Prague, pour sa thèse intitulée « Unipolarité, changement technologique et fabrication d’armes, alliances industrielles dans l’industrie européenne de défense ».

« La lutte contre le problème de la coopération en matière d’armement est non seulement hautement politique, mais aussi très technique » a souligné le professeur Sven Biscop d’Egmont, président du jury. « <p>">Gilli a très bien réussi, avec audace. Sa thèse est la plus instructive, et reste très lisible pour les universitaires et les praticiens. Contrairement à de nombreuses thèses sur des sujets européens, Gilli ne cherche pas à apporter un festival de bonnes nouvelles. Au contraire, il démontre pourquoi la coopération en matière d’armement est le plus difficile là où intuitivement on pouvait s’y attendre que ce soit plus évident. De cette leçon austère, on peut tirer des implications politiques et dessiner une façon d’agir pour l’avenir <p>"> ».

<p>">Le lauréat recevra une bourse de 2000 €. Mais aura surtout « l’occasion de partager ses vues avec les dirigeants de haut niveau lors de la prochaine Conférence annuelle de l’AED le 16 novembre prochain » a complété le directeur de l’AED, Jorge Domecq.

Huit thèses avaient été soumises au jury du prix, présidé par le Professeur Sven Biscop, et composé de Jorge Domecq, directeur de l’Agence européenne de défense, du Général Patrick de Rousiers, président du Comité militaire de l’UE, de Antonio Missiroli, directeur de l’Institut d’études de la Sécurité de l’UE, de Hilmar Linnenkamp, ​​conseiller au SWP et des professeurs Jolyon Howorth (Université de Bath / Université de Yale) et <p>"> Richard Whitman (Université de Kent).

Créé en 2013, le prix EDA-Egmont vise à stimuler la recherche dans le domaine de la défense européenne, de la sécurité et de la stratégie. ll récompense <p>"> les travaux de recherche entrepris dans le cadre d’une thèse de doctorat effectuée dans une institution académique reconnue. L’année dernière, il avait été décerné à Benjamin Pohl pour un travail sur les opérations de la PSDC (lire : Et le prix est décerné à …)

(NGV)

Categories: Défense

L’Irlande envoie un navire en Méditerranée

Wed, 20/05/2015 - 08:25

(crédit : marine irlandaise)

(B2) Le navire amiral de la marine irlandaise est en direction de la Méditerranée.

Le L.E. EITHNE (P-31) a, en effet, quitté sa base de Haulbowline samedi (16 mai), pour venir en renfort de la marine italienne dans les opérations de recherche et sauvetage (SAR) dans le cadre de l’opération Triton (Frontex). Des navires islandais, britannique, français et allemands sont déjà déployés dans la zone.

Ce départ, prévu, a été anticipé après une décision du gouvernement irlandais prise la semaine dernière (13 mai) et les engagements pris au plan européen, les 20 et 23 avril, d’engager davantage de moyens dans les opérations de secours en mer. Pour Simon Coveney, le ministre irlandais de la défense, cette « <p>">réponse rapide du gouvernement irlandais prouve notre engagement de contribuer aux efforts visant à prévenir une nouvelle tragédie et la perte de la vie en mer ». C’est <p>">« une contribution tangible et précieuse à aider les autorités italiennes dans l’opération de recherche et de sauvetage humanitaire ».

Placé sous le commandement de Pearse O’Donnell, le L.E. EITHNE restera <p>">déployé en Méditerranée pour une période jusqu’à six mois couvrant la période estivale (NB : qui est la plus risquée en termes de passage). « L’assistance aux personnes en détresse sera fait conformément aux dispositions applicables des conventions internationales sur les situations de recherche et de sauvetage » précise la marine irlandaise. C’est-à-dire la mise en sûreté dans le port le plus proche.

<p>">Ce navire est le dernier construit dans les chantiers navals irlandais ">et est le « summum de la taille des navires de patrouille moyennes avec un degré élevé de capacité et de confort » se vante-t-on à Dublin. Destiné à patrouiller dans la zone économique exclusive irlandaise en surveillance de pêche ou sauvetage en mer, il est entré en service en décembre 1984. D’une longueur de 80 mètres, il est servi par un équipage de 55 marins et techniciens et est armé d’un canon Bofors de 57mm et de 2 canons <p>">Rheinmetall de 20mm, ainsi que d’un hélicoptère.

Diplômé du Royal Naval College Dartmouth et de l’Irish Defence Forces Command & Staff College, le commandant Pearse O’Donnell commande le navire depuis août 2014. Il a été auparavant commandant des opérations de la Marine et a servi aussi dans l’opération européenne de stabilisation en Bosnie-Herzégovine (EUFOR Althea)

(NGV)

Categories: Défense

Combien rapporte le business du trafic de migrants ?

Tue, 19/05/2015 - 12:17

(BRUXELLES2) Réponse : beaucoup d’argent. Selon un rapport publié à New-York, début mai (*) le commerce migrant illicite à travers la Méditerranée pourrait rapporter jusqu’à 323 millions $ par an pour la seule Libye où certaines de ses ressources sont canalisées dans des groupes terroristes, notamment le groupe « Etat islamique ». Un certain nombre de trafiquants de contrebande de migrants et des réfugiés syriens opèrent par le Liban et l’Egypte.

(source : Global initiative)

Syriens et Erythréens… mais pas seulement

Les Syriens représentent également une part la plus importante des migrants clandestins par la Libye. Mais un nombre croissant d’Africains sub-sahariens migrent également le long de ces routes, indique le rapport. Selon Frontex, actuellement, 6 migrants clandestins sur 10 arrivant en Europe en traversant la Méditerranée passent par la Libye (la fameuse « Route Centrale Méditerranée »).

La Libye – point de regroupement de nombre de migrants (source : Global initiative)

Sur les 170.000 migrants qui ont emprunté cette route en 2014, une bonne partie provient de Syrie (39.651 migrants) et d’Erythrée (33.559), suivie par le reste de l’Afrique subsaharienne (26 340 migrants).  C’est devenu une des plus grandes sources de revenus en Libye. Et un large éventail de groupes en profitent. Le business est ancien. « Depuis l’ère Kadhafi, des groupes de miliciens en Libye ont eu pour fonction de faire marcher des centres de détention pour migrants, et continuent de le faire. »

(source : Global initiative)

Le coût d’un trajet

Les contrebandiers « facturent généralement 800-1000 $ par personne pour le passage en Libye + 1.500-1.900 $ pour le trajet en bateau à travers la Méditerranée, l’argent étant souvent extorqué par la force ». « Une fois en mer, (les contrebandiers) font peu de cas des migrants ou de leur destination finale. Car ils supposent qu’ils seront sauvés à un moment donné lors de leur traversée ». Mais, en revanche, « il y a peu de preuves que les contrebandiers opérant en Libye ont établi des réseaux pour fournir des services sur les rives européennes ».

(NGV)

(*)  Global Initiative Against Transnational Organized Crime + Rhipto analysis center

Categories: Défense

Un convoi intercepté au Niger près de la frontière avec la Libye

Tue, 19/05/2015 - 00:13

La passe de salvador entre Niger et Libye

(B2) Un violent accrochage a eu lieu au sud de la passe de Salvador, jeudi (14 mai), près de la frontière libyenne, entre les forces françaises et nigériennes d’un côté et six individus lourdement armés à bord de deux pick-up, vient d’annoncer le ministère français de la défense.

Drogue et armes de guerre

Ce convoi de deux pick-up avait été observé « progressant à vive allure en direction d’un point de contrôle tenu par les éléments de la force Barkhane ». A l’approche du check-point, les occupants des deux pick-up ont « tenté de forcer le passage, répondant aux sommations par une ouverture brutale du feu ». Trois occupants du convoi ont été tués et 3 autres faits prisonniers, « remis aux forces armées nigériennes ». La fouille des véhicules a permis la saisie de « 1,5 tonnes de drogue, d’armes de guerre (fusils mitrailleurs de type PKM et Kalachnikov), ainsi que de moyens de communication ».

L’opération Kounama 3

La force Barkhane a déclenché le 9 mai dernier, aux côtés des forces nigériennes, une opération de contrôle de zone dans la région de la passe de Salvador située à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Manama, visant à déceler les éventuelles infiltrations dans cette importante zone de transit entre la Libye et le nord du Sahel. Cette opération, dénommée « Kounama 3″, a début dans la nuit du 9 au 10 mai par le parachutage d’une centaine d’hommes du 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP). Opération qui privilégiait la surprise.

Les forces déployées au sol ont été ensuite rejointes par une colonne de véhicules français et nigériens partis de Madama. Au total, 200 militaires ont été engagés dans cette opération de contrôle de zone : 150 soldats de la forces Barkhane (parachutistes du 2e REP et du 1er régiment de hussards parachutistes) et 50 soldats des forces armées nigériennes (FAN).

(NGV)

Categories: Défense

EUNAVFOR Med : Pourquoi le renseignement est important ? Pourquoi peu de problème de moyens?

Mon, 18/05/2015 - 14:45

A l’intérieur d’un avion de surveillance Atlantique 2 (crédit : DICOD France)

(BRUXELLES2) Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense des 27 * donnent aujourd’hui leur « feu vert » à EUNAVFOR Med, la nouvelle opération maritime de l’UE destinée à « déjouer le trafic d’êtres humains en Méditerranée« , notamment en provenance de Libye. Faute de résolution des Nations-Unies dans l’immédiat, cette opération devrait démarrer par une première phase : l’échange d’informations et du renseignement (lire : Une tactique politique remarquable. Le voile se lève sur EUNAVFOR Med). Ce n’est pas du tout négligeable, contrairement aux apparences. C’est même un point essentiel pour cette opération, qui ne rencontre que peu de problèmes de génération de forces. Un point assez étonnant qu’il mérite aussi d’expliquer.

L’échange de renseignements, est-ce si important ?

Cela peut paraître un détail… mais c’est un point fondamental. C’est même LE nerf de la guerre contre les trafiquants d’êtres humains. Sans un exact traçage des différents trajectoires des trafiquants, des différents moyens employés, une identification précise (photos à l’appui) des personnes, etc. la réduction de ce trafic sera une pure illusion d’optique.

Si l’objectif est bien de neutraliser ces réseaux, donc de traduire leurs auteurs devant la justice, il faut, en effet, avoir des preuves précises à l’encontre de leurs auteurs et pas seulement de quelques passeurs qui sont, généralement, des seconds couteaux… Sinon les suspects arrêtés auront alors beau jeu de dire qu’ils ne sont que « d’innocents organisateurs de croisières en Méditerranée » Un peu comme les pirates dans l’Océan indien indiquaient régulièrement être « d’inoffensifs pêcheurs »… juste après avoir jeté les armes dans l’eau. Il faut donc des moyens d’observation aériens (avions de surveillance maritime, drones, hélicoptères…) et d’imagerie (radars, satellites, etc.).

Si l’objectif est de traduire les trafiquants en justice, alors qu’ils sont en haute mer, il faudra aussi que le droit soit adapté au besoin. Poursuivre des étrangers, pris hors territoire national, à faire du convoyage d’êtres humains, n’est pas automatiquement tout à fait simple. Et les droits des différents Etats membres devront, au besoin, être ajustés.

Une question de moyens ?

La génération de force pour cette opération apparait moins difficile que pour d’autres opérations pour différentes raisons.

1° La mer n’est pas la terre. Une opération maritime est toujours plus facile à « mettre en place » qu’une opération terrestre. Il n’y a pas de zone de contact, autrement que dans les eaux territoriales (si on décide de mettre ces eaux dans les opérations), pas d’emprise terrestre dans un pays tiers (donc pas de nécessité de négocier un accord de protection des troupes), et les effectifs sont déjà formés en unités constituées (des navires).

2° Les eaux internationales face à la Libye sont toutes proches. Et on bénéficie déjà de points d’appui déjà éprouvés et connus – pour les marines ou les avions – sur le territoire italien (en Sicile) ou à Malte. Il n’y a pas donc de difficulté d’établir un QG en zone hostile ou des bases loin des territoires nationaux. Une bonne part des marines concernées (Grèce, Italie, France, Espagne…) sont déjà quasiment sur place.

3° La Méditerranée est vraiment une « mare nostrum ». Toutes les marines européennes s’y croisent un jour ou l’autre ne serait-ce que pour participer à des manoeuvres interalliées (au sein de l’OTAN en général) ou pour se rendre dans l’Océan indien  — pour participer à l’opération de lutte anti-piraterie, à l’opération des alliés en Irak, etc. — ou pour aller plus loin. De fait, il sera tout à fait loisible durant le trajet de faire une « halte » dans l’opération EUNAVFOR Med. Le coût pour les marines est alors réduit.

4° Le Quartier général d’opérations (OHQ) choisi par les Européens, à Rome, est déjà opérationnel. Ce QG de Rome a servi de coordination pour l’opération Mare Nostrum et est actuellement utilisé pour l’opération Triton menée sous l’égide de Frontex (l’agence européenne de contrôle aux frontières).

Précisons enfin que les marines sont d’autant plus « allantes » qu’elles sont actuellement en « manque d’opérations ». Cette opération est pour elles à la fois, un très bon exercice en terme d’opération interalliée mais aussi de démonstration de leur savoir-faire, au plan national. Démonstration nécessaire quand il s’agit de discuter la répartition des budgets. C’est particulièrement le cas au Royaume-Uni, où le gouvernement a été accusé de négliger sa marine, mais c’est le cas dans tous les pays européens où le partage de ressources budgétaires rares révèle souvent des arbitrages délicats.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi sur une possible présence à terre en Libye, l’utilisation des forces spéciales : Des « Boots on the ground » en Libye, le grand phantasme ?

(*) Le Danemark ne participe pas aux opérations militaires de l’UE ni au processus de décision, en vertu de l’opt-out négocié à la ratification du traité de Maastricht.

Categories: Défense

L’eurodrone, c’est parti

Mon, 18/05/2015 - 13:45

Le Drian, Von der Leyen, Pinotti : « on signe au-dessous ou au-dessus ? », grande interrogation des 3 signataires (© NGV / B2)

(BRUXELLES2) Les ministres de la Défense — français, allemand et italien — ont signé ce lundi (18 mai) à midi à Bruxelles la lettre d’intention pour le développement d’un drone européen MALE (moyenne altitude longue endurance).

Une capacité critique

« Le fait de s’engager ensemble sur ce projet d’Eurodrone (*) est considérable » a souligné le Français Jean-Yves Le Drian. « C’est une capacité critique dont nous devons disposer, dont nous devons avoir la maitrise » a-t-il souligné, reconnaissant avoir emprunté le terme d’Eurodrone à sa collègue allemande von der Leyen. « C’est Ursula qui en a les droits d’auteur » a-t-il plaisanté. Ce topo a été repris et agrémenté dans les autres langues par ses collègues européens. C’est « une technologie pointue », une réelle « capacité manquante » a souligné la ministre allemande Ursula von der Leyen (Allemagne). « Une capacité critique aujourd’hui mais aussi une capacité pour le futur » a renchéri Roberta Pinotti (Italie).

Un trio ouvert à d’autres Pologne ou Espagne ?

Cette démarche est « ouverte » a tenu à souligner le ministre français. « Ce trio, après la période de définition, est sans doute destiné à s’élargir (…) D’autres pourront nous rejoindre demain. » Deux pays sont particulièrement « dans la boucle ». « L’Espagne et la Pologne ont déjà manifesté leur intérêt » a-t-il ajouté

(NGV)

Autres détails à suivre sur le Club

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Sauvetage de nouveaux migrants en mer Méditerranée

Sun, 17/05/2015 - 18:16

(B2) La frégate allemande Hessen est venue au secours de trois canots pneumatiques en détresse, jeudi (14 mai), en Méditerranée, annonce la Bundeswehr. L’équipage a réussi à prendre un total de 294 personnes à bord.

De son côté, le navire amiral de la marine britannique, le HMS Bulwark était venu au secours de quatre navire en détresse à environ 40 miles au large des côtes de la Libye, mercredi (13 mai). Chaque bateau gonflable « transportait environ 100 migrants, dont un certain nombre de femmes enceintes et les enfants » précise un communiqué de la Royal Navy. Environ 225 personnes ont été récupérés dans un premier temps et 220 un peu plus tard dans la matinée du 13. Le même jour, le HMS Bulwark a recueilli 150 autres migrants récupérés par le MV Phoenix, navire affrété par les ONG (Médecins Sans Frontières et MOAS Migrant Offshore Aid Station). 

(NGV)

Categories: Défense

Attentat à Kaboul. Un membre de la mission EUPOL Afghanistan tué (maj2)

Sun, 17/05/2015 - 11:56

Deux des véhicules atteints dans l’attaque (Crédit : BBC)

(BRUXELLES2) Un attentat suicide, à la voiture piégée près de l’aéroport international de Kaboul, a tué, ce dimanche (17 mai) matin, un membre de la mission européenne de soutien à la police afghane (EUPOL Afghanistan). Bilan confirmé par EUPOL Afghanistan. « Trois autres membres de la mission qui se trouvaient à bord du véhicule visé ont été conduits en lieu sûr. Mais leurs blessures ne sont pas mortelles. » indique un communiqué de la mission. La personne tuée serait, selon nos informations, un membre de l’équipe de sécurité rapprochée. Un Britannique a confirmé le ministère britannique des Affaires étrangères (Foreign Office).

Attentat à la voiture bélier

Les premiers éléments de l’enquête montrent que les assaillants ont utilisé une voiture bélier bourré d’explosifs pour commettre leur forfait. Selon un porte-parole de la police, Ebadullah Karimi, cité par les agences, un « kamikaze » dans une Toyota Corolla a percuté le véhicule d’EUPOL sur la route de l’aéroport principal de Kaboul, à environ 200 mètres de l’entrée de l’aéroport principal, le long de la route menant à la base militaire toute proche de l’OTAN. Deux civils, deux jeunes filles afghanes, selon l’AFP, ont également été tuées dans cette attaque revendiquée par les talibans. Et 18 autres personnes blessées, dont plusieurs enfants. Plusieurs autres véhicules (civils) présents sur place ont été détruits.

Un engagement nécessaire des autorités afghanes

La Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères a rapidement réagi ce matin, apportant sa « plus profonde sympathie aux familles, amis et proches de notre collègue et de toutes les autres victimes innocentes ». Mais Federica Mogherini a tenu aussi à tenir un langage plus politique en guise d’avertissement aux autorités afghanes. « Le gouvernement afghan doit veiller à ce que les responsables de cette attaque soient traduits en justice » a-t-elle déclaré. « Le chemin de la paix et de la stabilité en Afghanistan est long. Il nécessite un engagement fort du gouvernement afghan, l’unité du peuple afghan et tout le soutien international dont les Afghans ont besoin. En tant qu’Union européenne (…), (nous allons) continuer notre engagement pour la sécurité, le développement et le respect et l’amélioration des droits de tous, à commencer par celui des enfants et des femmes ».

Une mission déjà touchée dans le passé

Il semble bien cette fois que ce soit la mission EUPOL qui ait été visée en tant que telle. Un véhicule de la mission EUPOL Afghanistan avait été « impliqué » dans un attentat suicide, début janvier 2015 à Kaboul, a confirmé la mission européenne de soutien à la police afghane (Lire : Un véhicule européen (EUPOL Afghanistan) visé par un attentat suicide à Kaboul). Deux autres membres de la mission étaient décédés en janvier 2014 dans un attentat qui visait un restaurant fréquenté par les étrangers de la capitale afghane (Lire : 2 morts à EUPOL Afghanistan dans un attentat d’un restaurant à Kaboul).

NB : C’est la 54e personne à décéder dans le cadre d’une mission ou délégation européenne, depuis la mise en place de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) de l’Union euroépenne. Lire mémoriam

(NGV)

(Maj) dim. 12h45. Mis à jour avec précisions sur le mode opératoire, nationalité et fonction de la victime, le bilan plus complet de l’attentat + déclaration de Federica Mogherini

Categories: Défense

Une certaine remise en ordre des missions et opérations de la PSDC … comme de l’OTAN ?

Sat, 16/05/2015 - 14:37

(BRUXELLES2) Les missions et opérations de maintien de la paix soutenues par l’Union européenne sont le coeur et la raison d’être de la politique de sécurité et de défense commune. Les ministres de la Défense des « 28 » devraient le rappeler lundi (18 mai) lors de leur réunion semestrielle à Bruxelles. Mais l’heure n’est-il pas venu de faire des choix, de trancher des noeuds gordiens jamais tranchés ? D’aboutir aussi à une certaine répartition des tâches avec l’OTAN, plus nettes qu’aujourd’hui ?

Retrouver la raison d’être

On peut, en effet, se poser la question : l’objectif réel des missions de la PSDC est-il atteint aujourd’hui ? Pour Arnaud Danjean, c’est clair : « beaucoup trop de missions sont devenues aujourd’hui des missions alibis. Cela permet de planter un drapeau européen sur un point de la carte. Et on dit c’est couvert ». Le propos est dur et pourrait être discuté. Mais il est un fait, peu de missions/opérations remplissent aujourd’hui l’objectif fixé à la PSDC : être une garantie d’interposition, de maintien de la paix, manifester la présence européenne de « force », être présent au début de la crise (et non après)… L’assistance ou l’expertise fournie à des Etats pour retrouver la maitrise de certaines de leurs politiques ressort d’une autre logique.

Des missions aux ambitions faibles

Les deux dernières missions qui viennent d’être lancées illustrent ce propos, avec un mandat assez limité et un nombre de personnels faible. La mission civile de conseil dépêchée en Ukraine (EUAM Ukraine) pour conseiller le gouvernement ukrainien sur la réforme de ses forces de sécurité intérieure (police, gardes-frontières, renseignement…) compte une centaine de personnes et n’a qu’un mandat de conseil (non de formation). Idem pour la mission militaire lancée en République centrafricaine pour conseiller la restructuration de l’armée (EUMAM Rca) qui ne compte qu’une soixantaine de personnes. Mission limitée car plusieurs Etats membres ne souhaitaient pas mettre en place (immédiatement) une mission de formation de l’armée (type EUTM). Il est sans doute trop tôt pour évaluer leurs résultats. Mais on ne peut que constater que ces missions ont, à la fois, une ambition et des moyens réduits par rapport au champ des menaces et des ambitions exprimées par les uns et les autres. On est très loin ainsi de l’objectif exprimé notamment au sommet de Petersberg, en 1992, lors de la création de la PSDC, d’intervention de faire cesser des combats ou de maintien de la paix.

Ne pas hésiter à fermer ou remodeler

Certaines missions ne doivent-elles pas être fermées ? Il faut avoir le courage de poser ces questions. C’est le cas pour EUFOR Althea Bosnie-Herzégovine dont l’utilité militaire est très limitée et n’a plus vraiment de raison d’être avec la nouvelle stratégie introduire pour la Bosnie-Herzégovine. Ce peux être le cas également pour EUBAM Libya qui devrait être fermée sans tarder, quitte à rouvrir ensuite dans un autre format, voire conservée juste fictivement (juridiquement). La mission d’assistance aux frontières EUBAM Moldova/Ukraine (*) pourrait aussi décroitre de voilure ou changer de focus. Cependant, à l’inverse de certains observateurs, je ne pense pas qu’une telle attitude peut se justifier pour EUBAM Rafah – qui constitue la pièce d’un puzzle très difficile à reconstituer car inclus dans le processus, très délicat, de paix au Moyen-Orient. Les missions de formation ou de conseil qu’elles soient civiles (EUPOL Copps en Palestine) ou militaires (EUTM Mali, EUTM Somalie) ont prouvé leur efficacité. Elles doivent évoluer dans le temps. Mais, sur ce modèle, peuvent être bâties aussi d’autres vecteurs de performance pour l’Union européenne.

Introduire une troisième voie pour les opérations/missions de la PSDC !

La mise en place du Traité de Lisbonne devrait amener des initiatives nouvelles. En mettant sous la même autorité hiérarchique, celle de la Haute représentante / Vice présidente de la Commission, les instruments financiers et les délégations de l’UE comme les missions / opérations PSDC , elle autorise à réfléchir à d’autres voies d’intervention. La simple contractualisation à des partenaires (publics ou privés), méthode privilégiée de la Commission européenne, et la mise en place d’une mission / opération PSDC, ne permettent pas de faire face à toutes les situations. La première méthode (la contractualisation) est souple d’emploi mais a un gros défaut : l’éparpillement des contrats, l’absence de marque, de présence européenne, le manque de suivi d’un contrat à l’autre et des résultats parfois hasardeux. L’opération PSDC est souvent lourde à mettre en place. Entre le début de la crise, son paroxysme, la volonté vacillante des Etats membres, il peut s’écouler un long laps de temps qui fait que cette mission/opération n’est plus adaptée au moment. C’est dans ces sables mouvants que s’est fait prendre EUBAM Libya mais aussi d’autres missions qui ont mis un certain temps avant de s’adapter à une nouvelle donne. Cette méthode devrait être réservée soit aux opérations à mandat exécutif (EULEX Kosovo, EUNAVFOR Atalanta, EUFOR Rca), soit aux missions d’observation ou d’interposition (EUMM Georgia), voire de formation structurelle qui s’étalent sur une durée assez longue (EUTM Somalia et EUTM Mali).

Des équipes d’experts PSDC dans les délégations

Il y a sans doute place pour une troisième voie d’intervention. Des synergies pourraient être exploitées davantage avec les réseaux des délégations pour mettre en place des « pools d’experts », sur une durée variable, plus ou moins longue, pour conseiller et suivre un certain nombre de projets en matière de coopération sécuritaire. Cela pourrait très bien remplacer certaines missions « en fin de vie » (ou en survie palliative : Libye, Congo) ou, à l’inverse, permettre le démarrage rapide de projets dans des pays où la nécessité d’une mission / opération « en plein régime » n’est pas automatiquement nécessaire  (Nigeria, Côte d’Ivoire, Mauritanie, Tunisie) ou la situation susceptible d’évoluer rapidement. Ce dispositif aurait l’avantage de la souplesse de mise en place – en se greffant sur une délégation existante – pour évoluer rapidement (crescendo ou descresndo) en s’adaptant à de nouveaux besoins ou menaces.

… pour servir de précurseur aux missions PeSDC

Ils permettraient de doter les délégations les plus exposées non pas d’un simple attaché mais d’un « pool » d’experts, provenant du personnel diplomatique ou communautaire (SEAE ou CE) comme des Etats membres. La mise en place d’une mission / opération PSDC pourrait venir dans un second temps, le « pool » d’experts assurant ainsi les premiers pas, comme un groupe d’avant-garde. Cette méthode aurait l’avantage d’éviter le long délai qui marque souvent le temps entre la décision politique et la réelle efficacité d’une mission (civile) sur place, pour un coût moindre, en permettant d’aiguiller plus sûrement les objectifs d’une telle mission. A l’inverse, rien n’empêcherait ce « pool » d’experts d’être renforcé par des contrats externes, qu’il pourrait gérer directement.

Un peu de remise en ordre entre UE et OTAN

Une certaine remise en ordre entre l’OTAN et l’UE pourrait aussi se justifier. Les menaces ne manquent pas aujourd’hui, les champs d’action non plus. Et certains doublo,nages paraissent aujourd’hui un peu superflus. Au niveau des opérations, les deux opérations anti-pirates menées dans l’Océan indien — l’une par l’OTAN (Ocean Shield), l’autre par l’Union européenne (EUNAVFOR Atalanta) — n’ont aucune justification sinon des contingences politiques : la Turquie et le Danemark ne participent pas à la PSDC de l’Union européenne. Ce d’autant que Ocean Shield est, pour l’instant, réduite au minimum (Américains et Britanniques notamment ayant d’autres priorités) et n’assure plus de permanence dans la zone. A l’inverse, en Afghanistan, l’Union européenne, qui a un rôle très limité et parcellaire, ne devrait-elle pas mettre fin à sa mission EUPOL, au champ d’action assez limité, pour laisser la place comme au Congo à une équipe plus réduite par exemple, et se recentrer sur son voisinage ?

Une opération « promenade du dimanche »

Cette remise en question doit concerner aussi certaines opérations de l’OTAN. Est-il justifié de maintenir des milliers de militaires de l’OTAN sur le sol kosovar. L’heure de la décrue de la KFOR devrait être engagée très rapidement. Cette force monopolise aujourd’hui plusieurs milliers de normes et sert bien souvent d’excuse à certains pays pour ne pas s’engager ailleurs. Cette opération « tout confort », « 3 ou 4 étoiles », à quelques centaines de km de son domicile, est effectivement tentante pour de nombreuses armées d’Etats membres. Mais elle a très peu à voir avec la stabilisation. On se situe davantage dans l’exercice de santé ou la promenade du dimanche à côté d’autres opérations beaucoup plus risquées et engageantes (comme au Mali ou en Centrafrique).

Certains « experts » pourraient observer que les évènements récents en Macédoine (avec l’introduction de « groupes armés venant du Kosovo ») justifient plus que jamais de conserver ces forces. C’est renverser le problème : la présence de ces forces en nombre au Kosovo a-t-elle réussi à empêcher ces incidents et dérapages graves ? Une présence, plus limitée mais plus pointue, n’est-elle pas plus adaptée ? Répondre à ces questions, c’est répondre de fait à la nécessité de revoir rapidement le format KFOR.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(*) Cette mission n’est officiellement pas une mission PSDC mais un « contrat » Commission européenne délégué à des prestataires extérieurs bien qu’elle en présente toutes les caractéristiques : présence de policiers / douaniers en uniforme, fonction de mentoring, contribution des Etats membres, système hiérarchisé, rapport au COPS, etc. Ce qui représente aujourd’hui une anomalie qui devrait être résorbée.

Categories: Défense

Ces très chers battlegroups, vraiment inutilisables ?

Fri, 15/05/2015 - 21:48

(crédit : MOD Suède : Nordic Battlegroup)

(BRUXELLES2) La force de réaction rapide de l’Union – les fameux Battlegroups ou Groupements tactiques – sont toujours au garage. Et ils risquent d’y rester – sauf volonté politique très clairement affirmée. Car plusieurs opportunités ont été perdues dans le passé. J’en ai compté 4. Et le planning actuel des battlegroups, s’il est à peu rempli en apparence, compte dans les faits de nombreux trous quand on prend en compte les contingences économiques, politiques et opérationnelles.

Un dernier loupé…

La dernière opportunité loupée, c’était en Rép. Centrafrique (RCA). Tout était taillé pour une action d’un des groupements tactiques de l’Union européenne : la situation de crise prégénocidaire, une possibilité d’intervention bien cadrée au plan géographique (Bangui ou Ouest de la RCA), un engagement limité dans le temps, l’engagement de l’Union africaine d’un côté, de l’ONU de l’autre, un consensus international favorable. Et chacun (Haut représentant comme Etats membres) a contribué à ce que cette occasion soit perdue… (lire :  Envoyer ces « foutus » battlegroups en Centrafrique, vous n’y pensez pas ! et Battlegroup pour la Centrafrique ? Comment Cathy a dit stop !)

Trois autres opportunités perdues en six ans

Ce n’est pas la première fois qu’une telle opportunité est loupée. Dans le passé, par trois fois, un besoin s’est fait sentir d’une intervention rapide, le pays ou l’ONU était demandeur, et l’idée d’envoyer un battlegroup a été mise sur la table, ou moins envisagée un moment, avant d’être finalement abandonnée.

1° En 2008, au Congo, raconte Alain Le Roy, ancien responsable des casques bleus à l’ONU et actuel secrétaire général du Service diplomatique européen. « Quand j’étais au département du maintien de la Paix de l’ONU, j’avais demandé une aide européenne pour le Congo, un battlegroup avait été sérieusement envisagé. Mais on ne l’avait pas obtenu » (lire aussi : Le Battle group franco-allemand partira-t-il au Congo? et L’UE étudie quatre options pour le Congo).

2° Sur la Libye, aussi en 2011, on avait aussi sérieusement envisagé la possibilité de faire intervenir un battlegroup pour assurer l’évacuation des ressortissants européens et étrangers, le « Nordic battlegroup » était prêt. « Mais la question des coûts avait fortement freiné fortement le déploiement » (lire : Eufor Libya : le nordic Battlegroup « ready to go ».

3° Au Mali, en 2013, également, « il avait un moment question d’envoyer un battlegroup ». Mais là apparemment c’étaient les Français qui n’étaient pas très chauds d’avoir du multinational. Et les nations d’astreintes n’étaient pas « chauds bouillants » pour reprendre une expression adéquate… (lire : Mali. Un certain échec du concept des battlegroups).

Revue d’effectif : Un planning à très gros trous

Si vous regardez un des plannings diffusés, ne vous y trompez pas, la moitié des slots remplis ne seront pas utilisés. Personne n’osera le dire vraiment au sein de l’Union européenne. Je l’ai testé à plusieurs reprises. On vous fera des gros yeux avec un « Oh » comme une vierge effarouchée, avant de vous dire, avec un soupir : bon, vous « exagérez un peu.. » ou « je ne dirai pas tout à fait çà », le plus souvent appuyé par un long silence accompagné d’un sourire en coin qui en dit plus que tous les discours.

Ceux qui sont là pour la figuration

De fait, si vous voyez un battlegroup, siglé « britannique » (d’astreinte au 1er semestre 2016), vous êtes quasiment sûr qu’il ne partira pas, par principe idéologique : un Britannique participe rarement à une opération européenne, sauf si elle est maritime et, de préférence, commandée par un amiral britannique (Londres parlera alors d’opération multinationale sous commandement britannique !). Idem pour un battlegroup « Helbroc » (d’astreinte au 2e semestre 2016), commandé par la Grèce avec la Roumanie ou la Bulgarie (*), mais pour d’autres raisons (budgétaire).

Ceux qui partiront difficilement

Les battlegroups sous commandement italien (respectivement 1er et 2e semestre 2017) ou espagnol, ne sont pas mieux lotis au niveau budgétaire, et ne devraient pas pouvoir « décaler » pour des motifs économiques, sauf pour raison d’intérêt national. Ce blocage pourrait même atteindre la France. Dans la configuration actuelle de surmobilisation des troupes (intérieure, Irak, Mali…), inutile de demander à l’Etat-Major de déployer un GTIA de 1500 hommes en opération extérieure. « Je ne sais pas où on les prendrait » m’a expliqué un officier. Sauf, là encore, pour une raison ou un théâtre d’intérêt national, jugé ultra prioritaire par Paris.

Ceux qui seraient bien partis… mais

De fait, ils restent trois battlegroups théoriquement opérationnels : le Nordic battlegroup (d’astreinte ce 1er semestre 2015). Mais on sent bien qu’à Stockholm surtout, le coeur n’y est plus vraiment. « L’ambiance n’est pas identique à ce qu’il y avait il y a quelques années », m’a confié un expert nordique. Plusieurs raisons : le changement d’ambiance politique, les Suédois ont été très déçus du peu de réponse donnée par les Européens à leur volonté d’engagement lors de leur dernière permanence (en 2011). Enfin, cela coûte cher. « On a investi beaucoup d’argent dans ces battlegroups, c’est très couteux. Et cela suscite la controverse. On se pose la question en Suède pour savoir si c’est vraiment, nécessaire et sur leur utilité réelle » résumait récemment une eurodéputée verte, Bodil Ceballos.

Ceux qui pourraient peut-être éventuellement partir, si…

La surprise pourrait, en fait, venir du battlegroup Germano-Austro-Néerlandais (de permanence au 2e semestre 2016), théoriquement opérationnel, avec une volonté allemande de s’illustrer au plan de la politique étrangère (nationale comme européenne), mais on a du mal à voir dans quelle configuration géopolitique il pourrait le faire. Reste le battlegroup des Visegrad (emmené par les Polonais). Mais, là aussi, on a du mal à les voir s’engager dans un terrain africain « pur » sans soutien solide d’un autre pays. Encore qu’une surprise est toujours possible. Lors des dernières opérations au Tchad (EUFOR Tchad RCA) en 2008 et en Centrafrique dernièrement (EUFOR RCA), les forces venues des pays de l’Est ont assuré la soudure nécessaire pour le lancement de la mission !

En bref, j’avais écrit dans le passé que la force de réaction rapide de l’UE était à réaction lente, je dirai aujourd’hui plutôt qu’elle fonctionne au GPL, le gaz étant gelé, il faut trouver le moteur pour le reliquéfier avant qu’il reparte…

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi :

(*) Celui-ci comprend théoriquement des Ukrainiens. Mais ceux-ci « ont, je pense, d’autres préoccupations que la PSDC aujourd’hui » confiait, récemment, avec une ironie toute en finesse, un haut gradé européen.

Categories: Défense

La ligne continue ! Premier essai en vol d’un A400M depuis le crash

Thu, 14/05/2015 - 08:19

L’A400M en vol d’essai le 12 mai (crédit : Airbus)

(B2) « La ligne continue envers et contre tous, avec ses exploits mais aussi ses drames« . C’était la devise de l’Aéropostale comme Jean Mermoz le racontait dans ses mémoires, après l’accident qui avait frappé un avion de sa compagnie, un Laté 28 parti de Buenos Aires, dans lequel avait pris place le chef d’escale de Porto Allegre, Victor Hamm. Cela semble être celle d’Airbus aujourd’hui (qui a ses quartiers généraux à Toulouse comme son illustre prédécesseur Latécoère).

Ne pas rester sur un échec

Quelques jours à peine après le crash du MSN23, un de ses appareils destinés à la Turquie, la compagnie européenne a voulu montrer que la vie continuait. Un vol d’essai a ainsi eu lieu mardi (12 mai). « Le MSN4 a décollé de Toulouse à 14h45 et atterrit à Séville 1h 50min plus tard » indique le communiqué de l’avionneur européen. « Un vol d’essai régulier prévu avant l’accident ». Avec à bord, un invité de marque. <p>">Fernando Alonso, le directeur d’Airbus Defense & Space Military Aircraft, en personne et agissant « comme ingénieur d’essai en vol ».

Un hommage à l’équipage

« L‘équipage aurait voulu que ces vols continuent. Ce vol a eu lieu. C’est notre hommage » a déclaré Fernando Alonso <p>">. Le programme d’essais en vol de l’A400M « se poursuit à moins que ou jusqu’à ce que tout élément de preuve suggère qu’il ne soit pas sûr de voler ». « <p>">Jusqu’à présent, aucune preuve n’a émergé » souligne Airbus. <p>">A noter que Airbus possède cinq avions d’essai A400M : trois sont actuellement en service et deux autres ont été retirés. Ces cinq avions ont accumulé plus de 2700 vols et plus de 7500 heures de vol. 

L’enquête démarre

<p>">Les autorités espagnoles ont confirmé que les deux boîtes noires ont été trouvées. Les autorités militaires espagnoles ont également informé Airbus Defence and Space le 12 mai, que, par mesure de précaution et en attendant l’enquête sur l’accident, ils suspendaient « temporairement » le permis de vol des avions en attente de livraison. Si deux clients de l’A400M (Allemagne et Royaume-Uni) ont décidé de clouer leurs avions au sol, l’Espagne et la France dans une certaine mesure ont confirmé conserver les appareils en fonction.

(NGV)

Categories: Défense

Des « Boots on the ground » en Libye, le grand phantasme ?

Wed, 13/05/2015 - 18:10

Une des peniches de débarquement du HMS Bulwark à la rescousse de migrants en mer, ce mercredi (crédit : MOD Uk)

(BRUXELLES2) La question d’avoir une présence au sol en Libye renait à la faveur de l’opération maritime déclenchée par l’Union européenne (EUNAVFOR Med).

Le quotidien The Guardian vient de publier son analyse dans lequel il accrédite l’idée d’utilisation de forces terrestres par les Européens en le tirant de sa lecture du Concept de gestion de crises (CMC). Un point de vue que je ne partage pas. C’est vraiment tirer le bouchon un peu loin !

Tout d’abord, c’est oublier le contexte d’un tel document. Un CMC est là pour poser toute la problématique d’une opération, donner les concepts et les options possibles face à un objectif politique. Ceci est bien défini clairement. Il ne s’agit pas en tant que tel de préciser l’action militaire qui va être menée mais de définir quelles options de la PDSC répondent le mieux à l’objectif stratégique défini.

The CMC is the conceptual framework describing CSDP activity to address a particular crisis within the EU comprehensive approach. (…) The CMC defines the political strategic objectives for CSDP engagement, and provides CSDP option(s) to meet EU objectives.

Ensuite, l’objectif stratégique défini est clairement de perturber l’action des trafiquants. Face à cette nécessité, on envisage différentes actions possibles y compris au bout frapper un bateau ancré au rivage. Cela ne signifie pas automatiquement que cette action sera utilisée. Elle dépendra du mandat donné par les responsables européens (mandat qui sera inscrit dans une décision). Et l’action (militaire) stricto sensu sera enfin précisée dans le concept d’opération (Conops) ou le plan d’opération (OpPlan), avec éventuellement des conditions posées d’utilisation.

Si on se place dans un autre domaine, il ne faut pas confondre le plan d’architecte soumis au permis de construire, du permis lui-même et du plan de l’entreprise ensuite pour assurer la construction (le permis de construire ne détaille pas automatiquement toutes les couches de vernis qu’on passera sur le parquet du salon ;-).

Une action sur le rivage ne signifie pas forces terrestres

Selon notre éminent confrère britannique, le document parle de possibles opérations pour détruire les biens des trafiquants sur le rivage (to destroy smugglers’ assets “ashore). Et cela pourrait « inclure une action le long des côtes, dans les ports ou à l’ancre (contre) les moyens des trafiquants et des navires avant leur utilisation » (This could include “action along the coast, in harbour or at anchor of smugglers assets and vessels before their use”). Pour cela, nul besoin de forces terrestres. Un bon hélicoptère doté de l’armement adéquat peut faire le travail (*). C’est comme cela qu’on avait procédé en Libye en 2011. Et c’est comme cela que l’Union européenne a procédé, lors de l’opération anti-piraterie Atalanta (lire : Lutte contre les trafics d’immigration clandestine : l’inspiration « Atalanta »).

Une autorisation nécessaire

Une telle action serait d’ailleurs soumise à l’autorisation à la fois des Nations-Unies ou des autorités de Libye (voire des deux). Cette autorisation est une condition obligatoire au niveau européen. L’opération conduite par les Européens n’est pas un acte de guerre, elle s’inscrit davantage dans la légalité internationale, comme une opération de police internationale. Autrement dit, sans cette autorisation pas d’intervention. Il s’agit d’une « option possible ».

Une présence à terre ?

Enfin, de façon assez évidente, pour mener ces engagements, il faut avoir une « présence » à terre, une présence qui ne signifie pas automatiquement un engagement de forces terrestres. Cela peut être des officiers de liaison chargés de faire, des agents des forces spéciales (sans nécessairement être des plongeurs chargés de dynamiter un bateau…) ou du renseignement afin d’éviter tout simplement des dommages collatéraux. Mais là encore il faut avoir l’autorisation libyenne, tacite ou expresse. Durant l’opération de l’OTAN en Libye en 2011, il y avait une présence à terre, ne serait-ce que pour guider les avions. Mais tout le monde indiquait bien qu’il n’y avait pas de « boots on the ground », au sens d’intervention terrestre. Il ne faut pas aussi se leurrer sur le terme de « forces spéciales ». Ces forces sont aussi nécessaires à bord de navires pour constituer des équipes d’abordage spécialisées. Ce peut être des fusiliers marins, les fameux « maros » en Italie

Essai de distraction

En tirant quelques phrases, d’un tel document comme un CMC, on peut tout inventer. Si on reprend ainsi le CMC sur l’Ukraine, on pourrait indiquer que la mission civile EUAM Ukraine pourrait comprendre des militaires, qu’elle aurait aussi pour rôle de conseiller la Garde nationale, voire de s’impliquer la réforme de la défense. Bien entendu, il n’en est rien, ou du moins, pas dans ces dispositions. En interprétant les règles d’engagement d’Atalanta, on pourrait même dire que l’opération a pour objectif de tuer les pirates puisqu’elle peut prévoir dans certaines circonstances très clairement encadrés (légitime défense, risque d’atteinte à la vie, etc.) un tir sur des suspects. Allez, un peu de sérieux !

Conclusion : Il faut faire attention à ne pas surinterpréter ce document et les possibles pistes qu’il dresse comme des certitudes, confondre le rivage et la terre, des forces terrestres et une action à terre, ou ne lire qu’un paragraphe en oubliant les autres. Il est certain qu’une action à terre permettrait d’avoir une action plus complète. Mais une action en mer permet déjà largement de perturber le trafic des contrebandiers. C’est pour cela que Federica Mogherini a pu être très claire et très ferme lors de sa conférence face à la presse : « Non, non, et non, il n’y aura pas de « boots on the ground ».

(NGV)

(*) Rappelons que selon les armées, et même les types d’engagements, ces hélicoptères peuvent appartenir à la marine ou à l’armée de terre (« land forces »). Tout comme les forces spéciales peuvent appartenir à différentes unités.

Categories: Défense

Accident d’un hélicoptère de EULEX Kosovo à Pristina. 1 blessé (maj)

Tue, 12/05/2015 - 17:46

L’hélicoptère d’Eulex (un Puma) de la compagnie Starlite aviation en 2014 (Archives B2 / Crédit : EULEX)

(BRUXELLES2) Un hélicoptère de la mission européenne « Etat de droit au Kosovo (EULEX Kosovo) a eu un accident, lors d’un « atterrissage d’urgence », sur l’aéroport de Pristina, ce mardi (12 mai) dans l’après-midi (15h). Accident confirmé officiellement par la mission.

Un blessé

Un seul blessé est à déplorer, selon EULEX Kosovo (et non deux comme précédemment annoncé). Celui-ci a été « immédiatement transporté à l’hôpital universitaire de Pristina ». Les autres personnes sont sorties toutes seules de l’appareil. Il y avait 4 personnes à bord : pilote, copilote et deux membres de l’équipe médicale d’urgence héliportée (HEMS) – un médecin et un infirmer. C’est un des membres de cette équipe qui a été blessé. « Aucun (autre) membre du personnel d’EULEX n’a été blessé » précise le communiqué de la mission (*) Si on se fie aux premiers éléments connus, on ne peut pas parler de crash au sens propre mais plutôt d’un atterrissage (bien) brutal).

Cet hélicoptère (privé) est normalement dédié aux opérations de secours (Medevac). Il est fourni par une société privée (actuellement Starlite aviation) qui a passé contrat avec l’Union européenne.

(NGV)

(*) Fidèle à la politique B2, nous considérons comme « membres » d’une mission européenne de la PSDC, tous les personnels, quel que soit leur statut (contracté, détaché, membre d’une société extérieure) du moment qu’il participe à l’opération et est sous l’autorité hiérarchique du chef de mission/opération ou du Haut représentant de l’UE. Lire memoriam

Categories: Défense

Une tactique politique remarquable. Le voile se lève sur EUNAVFOR Med (Maj)

Sun, 10/05/2015 - 19:55

(crédit : Conseil de l’UE)

(BRUXELLES2 – Exclusif) L’opération européenne de sécurisation en Méditerranée — que nous nommerons par son nom de code « EUNAVFOR Med » (EUNAVFOR Mediterranea)— est un petit chef d’oeuvre de préparation, politique et opérationnelle en fait. Récit. Et premiers éléments d’une opération qui n’est pas encore lancé.

Une tactique politique remarquable

La charge du Pont d’Arcole

D’une part, les responsables politiques se sont très vite mis d’accord sur sa nécessité. D’autre part, entre l’idée politique et sa conceptualisation, il aura fallu aussi peu de temps, 4 semaines, selon nos éléments, en comptant 2 jours fériés (1er mai et 8 ou 9 mai selon les pays). Une belle manoeuvre tournante qui est à peu près digne des offensives éclairs de Napoléon, avec écran de fumée, préparation intense et coup de butoir décisif et rapide. Si je me permettrais, une analogie, c’est un peu la charge du Pont d’Arcole… Ainsi, entre la mise à l’ordre du jour de ce question à l’ordre du jour d’un conseil des ministres des Affaires étrangères, le 20 avril, et la réunion du 18 mai qui pourrait donner le feu vert à l’opération (concept de gestion de crises), il ne se sera écoulé que quelques semaines.

Mogherini à la manoeuvre

Quand arrive le naufrage, dans la nuit de samedi à dimanche (18/19 avril), avec les 700 à 1000 morts, l’émotion s’empare de toute l’Europe. Au temps de l’inaction (lire : Sortir la tête du sable !) semble venu le temps de l’action. L’équipe Renzi-Mogherini sait qu’il est temps de repasser à l’offensive. Mais, cette fois-ci, en version éclair. L’avantage est que les deux postes clés à Bruxelles — les Affaires étrangères et l’Intérieur sont aux mains des « Méditerranéens », parfaits connaisseurs de la situation. L’agenda facilite la donne. Une réunion des ministres des Affaires étrangères, est déjà prévue le 20 avril, avec à son ordre du jour, la Libye.

Agenda bousculé

La concertation va vite. Les téléphones crépitent. Federica Mogherini est en Italie chez elle et rencontre le Premier ministre italien (son ancien boss). Et son homologue chargé de la migration, Dimitris Avramopoulos, qui devait visiter Ceuta et Mella, avec le ministre de l’intérieur Jorge Fernández Díaz, annule sa visite mais décide d’aller à Luxembourg. Ils ont le soutien du président de la Commission, JC Juncker et de plusieurs capitales. Ils décident d’un commun accord de réunir ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères à Luxembourg (en avril – les réunions ont lieu dans la capitale luxembourgeois et non à Bruxelles). On bouscule quelque peu l’agenda. Et on y ajoute l’après-midi une session commune. Tous les ministres des Affaires étrangères sont là (en personne ou le vice-ministre) et plus de la moitié des ministres de l’Intérieur ont fait le déplacement. Ce qui est une gageure en aussi peu de temps (à peine 24 heures).

Un plan en dix points concoctés aux petits oignons

Les deux commissaires ont préparé un plan en dix points, rapidement mis au point, qui reprend pour une bonne partie les demandes italiennes (sauf la répartition solidaire des réfugiés, la relocalisation qui restera partielle et volontaire (lire sur le Club : La Commission propose un plan en 10 points face au choc migratoire en Méditerranée). Ce plan n’est savamment révélé que le plus tard possible. Peu de choses fuitent dans la presse, à part la volonté de renforcer Frontex, et une idée allemande d’avoir une clé de répartition pour répartir les réfugiés venant de Syrie. Le collège des commissaires n’a pas vraiment eu le temps de discuter de façon approfondie de ces points, qui figuraient en partie dans une communication sur les migrations prévue le 13 mai. Et cette approbation par les Ministres grille un peu le processus. Un porte-parole l’avouera sur le bout des lèvres, le lendemain. « Le Commissaire Avramopoulos est en droit d’annoncer des pistes nouvelles. Mais la décision appartient au collège. » Trop tard…

Renzi et Mogherini à la manoeuvre, entre égaux (crédit : CUE)

Enjeu : enfoncer le clou

La seconde phase déjà enclenchée

Le Conseil n’est pas encore terminé que la seconde phase est déjà enclenchée : la convocation d’un sommet européen, consacré aux migrations et sauvetage en Méditerranée. Dès 17h, le président du Conseil européen Donald Tusk annonce sa convocation.  Il s’agit, là aussi, de prendre de la vitesse, éviter un revirement de dernière minute, aux sceptiques de s’exprimer et au processus de s’enliser. Durant le week-end, les téléphones ont sonné entre les capitales, entre Renzi, Hollande, Merkel, Cameron et Tusk notamment (ces 4 se retrouveront d’ailleurs pour une réunion entre « grands pays » lors du sommet européen). Le terrain a été bien balisé.

Le soutien britannique

Le leader Britannique, en pleine finale de campagne électorale, sait qu’il a une double carte à jouer : montrer la puissance navale britannique (ce qui permet au passage de ravaler toutes les critiques qui lui ont été fait sur la diminution des moyens des armées et çà plait toujours aux Anglais attachés à la Royal Navy comme à la famille royale) et prendre un de ses chevaux de bataille favoris : la lutte contre l’immigration. Au passage, les chefs d’Etat lui donnent, involontairement, un petit coup de pouce dans sa campagne.

L’imprimatur des « Chefs » obtenue sans grande difficulté

Réunis, le 23 avril, les Chefs d’Etat et de gouvernement donnent leur « imprimatur », à leur tour. La discussion a été longue, surtout parce que chacun a voulu parler. « Multiplier 28 prises de parole par 5 mn minimum, cela fait déjà 2 heures au minimum » explique un témoin régulier de ces réunions. « Et comme il y en quelques uns qui étaient particulièrement prolixes … », notamment l’Italien ou le Maltais, « vous arrivez presque à 3 heures ». Ajouter le temps de revoir les conclusions. Car, pour aller plus vite, les conclusions ont été revues et corrigées, dans la salle même. La « plume du Conseil » qui a pris note de la plupart des demandes de corrections des Chefs. Le tout est lu ensuite devant les Chefs pour obtenir leur approbation.

Un plan en dix points

Le plan en dix points est globalement approuvé, mis à part une ou deux exceptions, les plus délicates au plan politique – le caractère obligatoire ou non d’un programme de réinstallation des réfugiés. Mais l’essentiel du caractère opérationnel est conservé : renforcement de l’opération Frontex (trois fois au lieu de deux fois proposé), mise en place d’une opération PSDC, mise en place d’éléments dans plusieurs pays clés (Niger, Tunisie, etc.) pour « bloquer » ou « surveiller » les migrants/réfugiés qui partent vers la Libye. On rajoute par ci par là un élément : la concertation avec l’Union africaine, avec la Turquie. Mais B2 a soigneusement fait la track-list entre le projet de conclusions et le projet final. Et l’analyse est claire. (lire : Eviter de nouvelles tragédies en Méditerranée. Les mesures du Conseil européen)

Un savant dosage pour satisfaire chacun

Ce plan est savamment équilibré : un peu de sauvetage, un peu de répartition des réfugiés/migrants, un peu de retour à l’envoyeur et surtout la lutte contre les trafiquants. « Il y de quoi satisfaire tout le monde. Chaque chef d’Etat et de gouvernement peut rentrer chez lui en disant : j’ai gagné. » me raconte un expert de ces joutes européennes. Finement joué ! La Commission européenne a, prudemment, choisi de ne pas jouer les provocateurs. Le président Jean-Claude-Juncker, une larme à l’oeil, se dit bien « déçu » du résultat. C’est un peu une larme de crocodile… L’exécutif européen a bien pris soin de ne pas fâcher les 28 ; il a notamment renoncé à une quelconque velléité de proposer l’ouverture de la directive sur la protection temporaire (pourtant destinée à assurer la solidarité entre Européens en cas d’arrivée massive de réfugiés). Et sa proposition de « quotas » européens pour la migration légale fait davantage partie du paquet « migrations » présenté le 13 mai que de la discussion du 23 avril.

La planification de l’opération

Des bâtisseurs de concept

Les Chefs d’Etat et de gouvernement ont à peine fini de débattre que les planificateurs dans les structures européennes et dans différents ministères de la défense (particulièrement en Italie) se sont déjà mis au travail, dès la fin du Conseil des ministres des Affaires étrangères en fait. Au pas de course. Un premier brouillon du concept est bâti dans la foulée. Les premiers commentaires fusent. Et un projet de concept de gestion de crises peut alors être présenté officiellement et discuté par les ambassadeurs du COPS qui se penchent sur la question le 5 mai (lire détails sur le Club : Perturber le « business model » des trafiquants. L’opération PSDC Méditerranée se précise). Comme le raconte un des diplomates européens, on a « rarement été aussi vite pour mettre sur pied, conceptualiser une opération et obtenir un consensus ». Les premiers retours des Etats membres sont, en effet, positifs, si positifs, que pour une fois, on ne se pose que très peu la question des moyens disponibles ou nécessaires. C’est le casse-tête habituel des opérations militaires de l’UE.

On s’interroge, on se tâte, mais on est d’accord

Il y a bien quelques voix sceptiques. On sent bien que quelques pays, notamment à l’Est ne sont pas vraiment super enthousiastes (la crainte sans doute de voir l’attention politique se détourner du front oriental). Il y a les interrogations habituelles : l’opération doit-elle avoir un but humanitaire (le sauvetage des réfugiés) ou principalement de lutter contre les trafiquants (le sauvetage étant le domaine des Italiens et de Frontex, et le droit de la mer couvrant de toute façon une obligation de sauvetage général). Mais le consensus se fait de continuer à travailler et vite.

Qui participera ?

Plusieurs Etats se montrent disposés à contribuer à l’opération (avec des moyens). Même les Britanniques ! Ce qui est une première pour une opération militaire depuis le Congo et Artémis (2003) ou la Bosnie et Althea (2004). Selon nos informations : l’Italie bien sûr et Malte mais aussi l’Espagne, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni devraient fournir des moyens, voire la Belgique et/ou les Pays-Bas. En bref, la plupart des puissances maritimes européennes sont partantes. Et les autres participeront avec des moyens aériens, des hommes et officiers, etc. Un ou deux pays tiers pourraient même éventuellement participer (Norvège par exemple). C’est l’Italie avec Rome qui devrait proposer son quartier-général. Et un ou deux amiraux sont déjà « fléchés » pour commander l’opération. Mais chut… rien n’est officiel (lire sur le Club : Une opération maritime de lutte contre les trafiquants. Premiers éléments).

La difficulté politique et juridique

Chacun sait en fait que la vraie difficulté est d’ordre… à la fois juridique et politique. Il faut arriver à avoir un consensus international, pour décrocher une résolution de l’ONU, a minima, pour pouvoir continuer à préserver le consensus européen. L’Italie – qui n’est pas membre du Conseil de sécurité – l’Espagne, la France, le Royaume-Uni qui en sont membres (avec la Lituanie qui préside le Conseil ce mois-ci) sont sur le pont pour préparer et affiner un projet de résolution. Chacun active ses contacts pour convaincre d’un côté les Africains, de l’autre les 2 pays avec droit de veto Chine et Russie. Cela tombe bien, là encore. François Hollande voit Poutine en Arménie, le dimanche. Tandis que Federica Mogherini est en Chine avec le ministère des Affaires étrangères. Et, selon mes informations, ce seraient les Britanniques qui tiendraient le « stylo » pour écrire le draft de la résolution. Des ouvertures se font sentir…

Une opération EUNAVFOR en 3-4 phases

A Bruxelles, les planificateurs européens, fins connaisseurs de ces difficultés, ont bâti un concept d’opération en 3 – 4 phases, qui sont autant de plans B ou C, selon les résultats obtenus à New-York, mais permettent de pallier, à peu près, toutes les hypothèses.

Voici les phases de l’opération telles qu’on peut les présenter sommairement

1ère phase – qui peut être commencée immédiatement – sans attendre la résolution de l’ONU – dès l’aval des ministres européens avec du renseignement et de la coopération policière. Objectif : amasser un maximum d’informations sur les navires, les pavillons, les réseaux en cause, les ficher pour pouvoir les frapper au plus juste, geler leurs financements, etc.  puis graduellement de pouvoir monter en puissance, selon l’intensité de la résolution.

2e phase : pouvoir approcher (et saisir si nécessaire) les navires suspects qui battent soit un pavillon européen, soit n’ont pas de pavillon, en haute mer, voire les neutraliser (une fois vidés de leurs migrants). Sur ce plan, il est possible d’agir, si on le fait avec tact,  selon le droit de la mer, sans résolution de l’ONU. Une option est prévue pour permettre des accords avec certains pays (Tunisie, Egypte) qui autoriseraient alors sous certaines conditions le contrôle sous l’etat de leur pavillon.

3e phase (et 4e phase) : ce sont des opérations identiques mais cette fois à l’égard d’autres navires battant pavillon « libyen », ou « étranger ». Et une option est prévue pour entrer dans les eaux territoriales libyennes. Cela nécessite alors une résolution de l’ONU, voire une demande du gouvernement libyen (mais lequel), voire les deux.

Et maintenant ? Deux rendez-vous décisionnels

Deux rendez-vous sont maintenant sur la table qui permettront de fixer le niveau des ambitions : à New-York, le 11 mai. La Haute représentante a décidé de monter à la « Grosse Pomme » pour défendre, elle-même le point de vue européen. et à Bruxelles, le 18 mai, où les ministres des Affaires étrangères devraient approuver, si tout va bien, le concept de gestion de crises. Le lancement de l’opération étant prévu en juin normalement.

Premières leçons ?

1ère leçon. Toujours insister : un Oui pourra survivre à une série de « non »

Une telle rapidité n’est cependant pas née de nulle part. On peut remonter il y a 18 mois, pour en retracer les origines, après le premier drame de Lampedusa. Les Italiens, par la voie d’Emma Bonino (affaires étrangères) et Mario Mauro (défense) demandent en novembre à la Haute représentante Catherine Ashton différentes mesures — dont la mise sur pied d’une opération navale de sauvetage et de lutte contre les trafiquants, le renforcement de Frontex, la discussion avec les pays tiers sur l’immigration —, discutés au conseil des ministres des affaires étrangères et de défense en novembre 2013. Des options sont élaborées par les diplomates européens : militaire ou civile, et diplomatique (Lire sur le Club : Opération PSDC en Méditerranée : trois options à l’étude). Italiens et Grecs conviennent d’agir ensemble, lors d’une rencontre entre Mario Mauro et Dimitris Avramopoulos (alors ministre de la défense). Mais la discussion entre ministres n’aboutira pas vraiment. Et le sommet des chefs d’Etat en décembre 2013 se terminera sans résultat. Les « 28 » rejettent la demande italienne… Rome et Athènes n’abandonnent cependant pas. Et ils ne ratent pas une occasion – avec les Grecs, Maltais, Espagnols et Bulgares – de revenir à la charge pour réclamer plus de solidarité européenne. Dans les services diplomatiques, l’option maritime reviendra sur la table quand on parlera d’une assistance à la Libye.

2e leçon. La rapidité est une question de volonté plus que de procédure

On n’a pas connu un tel engouement et une telle rapidité depuis la mise sur pied de la mission d’observateurs en Géorgie en 2008, après le coup de force de la Russie. Mais il s’agissait, là, d’une mission civile, d’une taille assez limitée (400 personnes) sur un territoire aussi bien délimité, face à un « adversaire » somme toute connu, qui avait donné son accord préalable à la mission. « Même avec Artémis en 2003, on n’avait pas été aussi vite. Du moins pour l’instant » me raconte un vieil habitué de la PSDC.

3e leçon : Quand Européen veut, Européen peut

L’opération n’est pas encore lancée, ni opérationnelle. Mais si elle se concrétise, cela montrera que, quand l’Europe veut, elle peut. Et surtout elle peut faire assez vite, en accélérant la cadence et violant un peu les procédures. Bien sûr, on peut rétorquer qu’un Etat national peut aller plus vite. Mais quel Etat peut et veut mettre aujourd’hui, à l’heure de la multiplication des crises, des difficultés budgétaires et des autres engagements, une petite dizaine de navires en mer rapidement, avec une assistance aéronavale, au large de la Libye ?

(Nicolas Gros-Verheyde)

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La Commission prête à négocier sur tout et sur beaucoup

Sun, 10/05/2015 - 08:41

Juncker et Cameron au sommet du 19 mars (crédit : Conseil de l’UE)

(BRUXELLES2) Le président Juncker a adressé un signe amical vendredi (8 mai) à David Cameron après l’avoir félicité pour sa victoire aux législatives. « I stand ready to work with you to strike a fair deal for the United Kingdom in the EU and look forward to your ideas and proposals in this regard » autrement dit : « Je suis prêt à travailler avec vous pour trouver un accord équitable pour le Royaume-Uni dans l’UE et nous nous réjouissons de vos idées et des propositions sur ce sujet ». Ce qui ouvre la porte à une négociation accommodante. Peu avant cette déclaration, lors de l’échange quotidien de la presse avec le porte-parole, nous en avions eu les pistes de négociation possibles.

Intransigeant sur le principe…

A la question de savoir si la libre circulation des personnes comme les autres libertés fondamentales (marchandises, services, capitaux) était négociable, la réponse a fusé, martiale, intransigeante. « Les quatre libertés restent non négociables. » Mais quand on cherche à en savoir plus, à creuser, vouloir préciser les lignes rouges ou les points de négociation (ce qui était le sens de ma question de suivi, le ton change.

Accommodant sur l’application

On s’aperçoit que, même à l’intérieur des 4 libertés, en particulier pour la libre circulation des personnes, il y a des marges de négociation qui pourraient rencontrer l’intérêt du Royaume-Uni. « Oui — a-t-il répondu —, il y a des zones grises, des points qui méritent éclaircissement (notamment pour le cas de l’aide sociale ou de la libre circulation des chômeurs). Ce n’est pas une nouveauté. Car l’abus de liberté est autre chose. » Or, on sait que c’est là où cela coince : le droit de séjour des personnes qui se retrouvent privées d’emploi ou au chômage.

Essai de ruse

En fait, la Commission louvoie, essaie de ruser. Mais le message délivré reste un peu confus. Londres qui bénéfice déjà d’un rabais de cotisation, a négocié une exonération à la Charte des droits fondamentaux, ne participe ni à certaines politiques (Euro, Schengen, Coopération policière), ni à certaines charges (sa participation à la politique de défense est minime) mais par contre veut participer à toutes les décisions bénéficierait encore d’autres exonérations.

Deux poids, deux mesures

Plus que jamais, avec le Royaume-Uni, on semble en face d’un « deux poids, deux mesures ». Pour les Etats qui veulent rester dans l’Union, c’est l’application des règles, de toutes les règles. Pour ceux qui disent : retenez-moi sinon je pars. Alors, là on dit : « négocions, c’est une bonne idée, pourquoi pas, hein, que voulez-vous ? Un petit rabais de plus ? une exception de plus ? Un calin et une jolie histoire pour vous border le soir, le petit déjeuner servi au lit le matin, tous les jours, le beurre, l’argent du beurre, la crémière et le potage, allez, soyons généreux, c’est normal, vous êtes le Royaume-Uni… » Non soyons sérieux. Plus l’Europe se couchera, fera la danse du ventre devant David Cameron et Londres, plus les Britanniques exigeront de l’Europe, sans renoncer à aucun de leurs privilèges. Et il n’est pas dit au final qu’ils ne rejetteront pas la proposition, juste pour pouvoir exiger davantage encore que ce que nous aurons octroyer au départ.

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La Macédoine (Fyrom) au bord de l’explosion ? (Maj)

Sun, 10/05/2015 - 01:35

(BRUXELLES2) Est-ce un véritable conflit qui est en passe de renaître en Macédoine (ex république Yougoslave / Fyrom) ? Ou un nouveau soubresaut politique d’un pays qui n’arrive pas à la maturation de la démocratie (*) ? Quoi qu’il en soit, l’Europe qui avait son attention concentrée sur une série d’autres régions du monde va devoir se réintéresser (un peu) aux Balkans. Car la situation reste confuse. Et il n’est pas exclu qu’on soit face à une tentative de manipulation du pouvoir.

Plusieurs tués et blessés dans les forces de l’ordre et parmi les assaillants

5 policiers des unités spéciales et unités de déploiement rapide ont été tués ce samedi (9 mai), et 30 autres blessés dans une action menée contre un « groupe armé venu d’un pays voisin » à Kumanovo, ville albanophone du nord du pays, proche de la frontière de Serbie, a indiqué un communiqué du ministère qui donnait les noms des policiers tués. « Informé, le matin, le ministère de l’intérieur a entrepris de neutraliser (ce) groupe terroriste. Le groupe a fini par être vaincu après 18h, un premier élément de 20 personnes a quitté les maisons pour se rendre. » La situation devient ensuite confuse. « Un groupe a refusé de se rendre sans condition et continué les tirs. C’est durant cette période que les policiers ont été tués. » (NB : il n’est pas du tout exclu qu’on soit en présence également de tirs « amis »).

(Maj) Un bilan revu dans les jours suivants, le nombre total de victimes s’éléverait à 22 : 8 policiers et 14 « terroristes » selon la dénomination du ministère macédonien de l’intérieur.

La préoccupation de l’Union européenne

Le commissaire européen Johannes Hahn, en charge du Voisinage, a réagi rapidement se montrant « préoccupé par la situation qui se déroule dans la région de Kumanovo. Je demande instamment aux autorités et à tous les dirigeants politiques et communautaires à coopérer, pour rétablir le calme et enquêter pleinement sur les événements de manière objective et transparente dans le respect du droit. » Il a appelé « tous les acteurs à la plus grande retenue. Toute nouvelle escalade doit être évitée, au moins dans l’intérêt de la stabilité générale dans le pays. »

(Maj) Lundi, répondant à des questions de journalistes, Johannes Hahn a été plus loin. « Cette attaque ne peut pas et ne doit se distraire de la situation interne en FYROM » a-t-il indiqué lançant un appel au gouvernement comme à l’opposition à rester engager dans la négociation. Cet évènement « ne doit pas être une opportunité de quitter la table des négociations. (…) Ce ne doit pas être l’occasion de compliquer encore la situation en attisant les tensions ethniques. »

(NGV)

(*) Une série d’écoutes sur des responsables politiques, journalistes et autres personnes a été révélée par l’opposition, il y a quelques semaines.

(Maj) lun 11 mai, révision du bilan et déclaration supplémentaire du commissaire Hahn

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Crash d’un A400M à Séville

Sat, 09/05/2015 - 16:20

Photo El Pais

(BRUXELLES2) Un A400M vient s’est écrasé, ce samedi (9 mai), à Séville (Espagne) lors d’un vol de test. Il s’agit du modèle « MSN23″, « un appareil destiné aux autorités turques » a indiqué la société Airbus, qui a confirmé l’accident, indiquant qu’une équipe du constructeur se déplaçait sur le lieu de l’accident.

6 personnes à bord

Quatre personnes ont été tuées sur le coup et 2 autres blessées grièvement (avec des brûlures au second et troisième degré), selon un bilan provisoire détaillé par la presse espagnole. Les rescapés ont réussi à sauter « de l’avion par une des fenêtres du cockpitt avant que l’appareil ne prenne complètement feu et n’explose », ont raconté des témoins (lire ici). Le bilan aurait cependant pu être pire. Et en Espagne on salue le sang-froid du pilote de l’A400M qui a ainsi crashé l’avion dans un champ de pommes de terre, épargnant ainsi l’usine Coca Cola, des habitations et un centre commercial Factory, tout proches (lire ABC).

Premier accident pour l’avion de transport militaire

Selon les premières indications, l’avion avait décollé quand il a averti la tour de contrôle de problèmes. Il aurait tenté un atterrissage d’urgence mais a heurté lors de sa descente, une ligne de haute tension. C’est le premier accident pour l’avion de transport européen qui avait jusqu’ici réussi un parcours sans faute en matière de sécurité (même si les retards se sont accumulés). Mais un coup dur pour l’avionneur européen dont l’A400M est en cours de livraison.

(NGV)

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