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Benyamin Netanyahou à Budapest pour une visite de trois jours

HU-LALA (Hongrie) - lun, 17/07/2017 - 19:21

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou est arrivé aujourd'hui en fin d'après-midi à l'aéroport de Budapest. C'est la première visite officielle d'un dirigeant de l'État hébreux en Hongrie depuis 1989.
Benyamin Netanyahou vient d'arriver à Budapest après avoir assisté à la commémoration de la rafle du Vél d'Hiv à Paris. Le Premier ministre israélien entame une visite de trois jours dans la capitale hongroise, où il devrait rencontre le Président de la République János Áder, le Premier ministre Viktor Orbán et participer à une réunion du groupe de Visegrád dont Budapest assure la présidence tournante.

C'est la première fois que la Hongrie accueille le chef d'un gouvernement israélien en visite officielle depuis le séjour de Yitzhak Shamir en 1989. Les relations bilatérales entre les deux pays ont toujours été très bonnes : la Hongrie compte comme un partenaire privilégié de Tel Aviv en Europe centrale, tandis qu'Israël soutient activement le développement de la communauté juive hongroise. En 2012, la reconnaissance, devant la Knesset, d'une responsabilité hongroise dans l'Holocauste . . .

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Zsolt Bayer plaide pour une sortie de la Hongrie de l’Union européenne

HU-LALA (Hongrie) - lun, 17/07/2017 - 10:17

Proche du pouvoir, le chroniqueur Zsolt Bayer a déclaré la semaine dernière que la Hongrie devait quitter l'Union européenne si celle-ci poursuivait sa politique migratoire. Pour le parti d'opposition DK, cette prise de position est révélatrice de la véritable ligne politique du Fidesz.
"Si l'Union européenne poursuit sur la même route, il faut en sortir, il faut quitter toute cette porcherie infernale, il faut l'envoyer se faire voir, il faut fermer nos frontières, quant à ceux qui y attendent pour entrer, qu'ils crèvent !" C'est par son habituel langage fleuri que le chroniqueur Zsolt Bayer, figure historique de l'aile droite du Fidesz, s'est exprimé le 12 juillet dernier dans l'émission "Helyzetkép" de la chaîne de télévision locale de Miskolc.

Habitué des coups de sang sur les plateaux télévisés, Zsolt Bayer s'en est également vertement pris au pape François, un "libéral viscéral, un idiot qui croit à la théorie du genre". Selon l'ami intime de Viktor Orbán, le souverain pontife serait l'un des principaux soutiens . . .

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Championnats du monde de natation : les Hongrois prêts à briller à domicile

HU-LALA (Hongrie) - ven, 14/07/2017 - 10:48
Les Championnats du monde de natation (Fina) débutent aujourd’hui à Budapest. Les athlètes hongrois espèrent briller à domicile.

J-1 avant le début des épreuves de la 17e édition des championnats du monde de natation (Fina). Au total, près de 2 500 athlètes issus de 190 pays vont s’affronter dans les bassins de Budapest et de Balatonfüred, une station balnéaire située sur la rive nord du lac Balaton. Au programme : natation en bassin bien sûr, mais aussi en eau libre, water-polo et plongeon. La majorité des épreuves se dérouleront dans la flambante neuve Duna Aréna, un complexe bâti au bord du Danube pour l’occasion pouvant accueillir jusqu’à treize mille personnes.

L’organisation de la Fina devait se dérouler à Guadalajara, au Mexique, mais la ville a renoncé face au coût de l’événement. Budapest a sauté sur l’occasion et joué – comme pour les Jeux olympiques 2024 – sur le registre d’une candidature low cost. A quelques heures du lancement de la compétition en eau douce, le bilan financier est, lui, déjà très salé : 130 milliards de forints (plus de 400 millions d’euros) contre les 24,5 milliards initialement prévus.

Les meilleures chances de médailles hongroises

Selon le magazine Nemzeti Sport, les supporters hongrois attendent 5 ou 6 médailles d’or. La star Katinka Hosszú devrait une nouvelle fois faire une moisson de médailles en nage libre, mais il faudra aussi suivre de près les performances de László Cseh et Tamás Kenderesi sur les 100m et 200m papillon, ou encore Dániel Gyurta en brasse et Dávid Verrasztó sur le 400 mètres quatre nages. Boglárka Kapás et Zsuzsanna Jakabos représentent aussi de bonnes chances de médailles.

Des jeunes à suivre

La Hongrie peut aussi compter sur une jeune garde qui arrive. Kristóf Milák, le nageur de Érd âgé de 17 ans a réalisé un excellent temps sur le 200m papillon aux Championnats européens de natation junior à Netanya : 53,79, la seconde meilleure performance de l’année dans la discipline.

La jeunesse sera aussi représentée par Nándor Németh, 17 ans, d’Eger, qui sera aligné sur le relais 4x100m nage libre. Il a pour sa part battu le record de Hongrie en avril sur le 100 m nage libre (48,64), la 10e meilleure performance mondiale de tous les temps à ce jour. Il a aussi été médaillé d’or aux championnats européens juniors à Netanya.

Chez les femmes, Ajna Késely du club de Kőbánya SC ambitionne, à même pas 16 ans, de suivre la voie de la légende de la natation mondiale, l’immense Krisztina Egerszegi, la seule nageuse à avoir remporté cinq médailles d’or olympiques individuelles, de 1988 à 1996. Rappelons que lors des jeux de Barcelone en 1992 elle avait décroché trois titres individuels : sur le 400 mètres quatre nages, le 100m et le 200m dos.

Water polo : des clash France-Hongrie en perspective !

Les équipes masculines et féminines de France et de Hongrie se trouvent dans les mêmes groupes éliminatoires. Cela devrait être une formalité pour la Hongrie… qui aura des adversaires beaucoup plus coriaces avec l’Italie, la Serbie et la Croatie.

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La Commission européenne adresse un double ultimatum à la Hongrie

HU-LALA (Hongrie) - jeu, 13/07/2017 - 15:02

La Commission européenne tombe à bras raccourcis sur la Hongrie au moment où une campagne de diffamation contre George Soros provoque un tollé. Budapest dispose de 30 jours pour retoquer ses deux lois controversées touchant les ONG et l'Université d'Europe centrale.

Est-ce une réponse à la brutale campagne s'en prenant à George Soros ? La Commission européenne a ouvert ce jeudi une procédure d'infraction à l'encontre de la Hongrie, jugeant que loi hongroise relative aux ONG bénéficiant de capitaux étrangers n'est "pas conforme au droit de l'UE . . .

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Le temps ne serait-il pas venu d’une ouverture à l’Ouest ?

HU-LALA (Hongrie) - jeu, 13/07/2017 - 14:10
Le président égyptien al-Sissi s’est rendu à Budapest au début du mois de juillet et a assisté à une rencontre du Groupe de Visegrád. L’occasion pour le mensuel de droite Heti Válasz de constater l’échec de la doctrine d’ »ouverture vers l’Est » prônée par le Fidesz. Article publié le 4 juillet 2017 sur le site internet du journal Heti Válasz sous le titre « Nem lenne ideje egy nyugati nyitásnak? ». Traduite du hongrois par Paul Maddens.

Lors de la visite du président égyptien al-Sissi, il a été question du développement des échanges économiques. Le poids de nos relations commerciales avec le Sud et l’Est s’est à peine accru. D’autre part, il n’y a pas pour l’essentiel de rencontres bilatérales avec les dirigeants occidentaux qui commercent le plus avec nous dans l’Union européenne.

Les Premiers ministres des « 4 de Visegrád » ont rencontré le président al-Sissi qui est arrivé à Budapest hier. Lors de la conférence de presse qui s’est tenue au Vigadó, Viktor Orbán s’est focalisé en premier lieu sur la question migratoire : il a remercié l’Egypte pour les efforts faits pour fixer sur place les millions de réfugiés présents dans le pays, pour les approvisionner et pour améliorer leur sort.

« La Hongrie, qui est située dans la partie sud de l’Union européenne doit particulièrement remercier le président Égyptien pour son travail qui protège aussi les frontières hongroises » – a souligné le Premier ministre. Viktor Orbán a parlé avec insistance du fait qu’il faut développer les relations économiques entre l’Egypte, la Hongrie et les Etats de Visegrád car « cette coopération est loin d’être ce qu’elle pourrait être« .

A la lecture du reportage de MTI (ndlr : l’agence de presse hongroise), il m’a semblé qu’en ce qui concerne l’Egypte, j’avais déjà entendu ce genre de choses de la part du Premier ministre. Après une petite recherche, j’ai trouvé un compte rendu de 2011, préparé à la suite d’une rencontre avec Hosni Moubarak qui était alors au pouvoir. Le dirigeant hongrois avait alors évoqué l’importance des liens économiques à construire avec les pays arabes.

Il y a six ans et demi, l’ouverture vers l’Est et le Sud était encore une nouveauté et il n’était guère possible de prédire alors à quel point cette stratégie serait fructueuse. Après sept années, il apparaît que l’objectif légitime de diversification des exportations n’a pas progressé d’un iota. La part des exportations vers l’UE qui était alors de 77%, elle aujourd’hui de 80% selon les données les plus récentes de KSH (ndlr : le Bureau des statistiques). Nous nous sommes plutôt éloignés de l’objectif affiché de 30% de part de commerce avec les pays hors-UE. Précisons à propos de l’Egypte qu’il y a du progrès, mais:

– le doublement des exportations hongroises sur la période 2012-2016 part d’une base faible ;

– en quatre ans nos exportations en direction de l’Egypte sont passées de 30 à 56 milliards de forints.

Sur d’autres fronts, la situation n’est pas meilleure : nos exportations vers l’Asie, vers l’Afrique ou les pays européens hors-Union européenne sont faibles. En dépit des rencontres bilatérales du plus haut niveau avec les pays ciblés par cette offensive économique qui se sont déroulées ces dernières années, de la Moldavie à la Géorgie jusqu’à la Mongolie et au Kazakhstan, en passant par la Turquie.

Pendant ce temps, les rencontres bilatérales avec les dirigeants des pays membres de la même union que nous, avec lesquels nous commerçons le plus et desquels proviennent le plus d’investissements, et dans lesquels vivent le plus grand nombre de nos concitoyens, sont aussi rares que le corbeau blanc.

Le Premier ministre rencontre ses collègues de l’Ouest tout au plus lors des sommets de l’Union. Parmi eux, en novembre, la Première ministre britannique Theresa May a reçu Viktor Orbán pour une rencontre bilatérale.

Parmi eux, c’est Alexander van der Bellen, chef d’Etat autrichien sans pouvoir, qui a été le plus récent invité à Budapest, il est venu chez nous au milieu du mois de Juin. Avant lui, personne, et pendant une longue période.

Le temps ne serait-il pas venu d’une ouverture à l’Ouest ?

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Quand George Orwell disparaît de la Bibliothèque Numérique Hongroise

HU-LALA (Hongrie) - jeu, 13/07/2017 - 07:21

La suppression des romans de George Orwell “1984” et “La ferme des animaux” du site de la Bibliothèque Numérique Hongroise, officiellement pour non-respect du droit d’auteur, intervient juste après que des opposants à la politique du Fidesz aient fait référence à ces deux ouvrages pour critiquer la dernière campagne d’affichage du parti gouvernemental.

Mercredi dernier, le site d’informations de l’hebdomadaire HVG et le pure-player 444.hu ont rapporté que les deux romans de George Orwell “1984” et “La ferme des animaux” ne sont plus disponibles sur le site de la Bibliothèque Numérique Hongroise qui dépend de la Bibliothèque Nationale . . .

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« Netanyahou ne doit pas se rendre en Hongrie ! »

HU-LALA (Hongrie) - mer, 12/07/2017 - 20:28

Le soutien reçu par Viktor Orbán du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a été froidement reçu par les Hongrois d'origine juive ainsi que par les Juifs magyarophones d'Israël. En cause : la récente sortie fracassante du chef du gouvernement hongrois sur Miklós Horthy ainsi que la campagne gouvernementale anti-George Soros. Benyamin Netanyahou devrait se rendre à Budapest la semaine prochaine.

Tribune publiée le 9 juillet 2017 dans Izrael Infó sous le titre "Netanjahu ne menjen Magyarországra!". Traduite du hongrois par Ludovic Lepeltier-Kutasi.
"Andor Nagy, ambassadeur de Hongrie à Tel Aviv, a été convoqué par le ministère israélien des affaires étrangères... Le sous-directeur en charge des affaires européennes du ministère a exprimé sa profonde inquiétude devant les incidents et déclarations antisémites, et évoqué de sérieux doutes au sujet de la capacité de la Hongrie à faire face courageusement à son passé... Le ministère a considéré comme des signes inquiétants les tentatives de réécriture de l'histoire de l'Holocauste ainsi que du rôle joué par le dirigeant hongrois Miklós Horthy, tout autant que des éléments montrant . . .

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Le Groupe de Visegrád a du plomb dans l’aile, selon le chancelier autrichien

HU-LALA (Hongrie) - lun, 10/07/2017 - 15:07

L'unité du Groupe de Visegrád (V4) est en train de se fissurer, veut croire le chancelier autrichien social-démocrate Christian Kern, dans une interview publiée jeudi dernier dans le journal allemand Handelsblatt.

Le chancelier autrichien se range aux côtés de ceux qui considèrent que la Hongrie et la Pologne ne font pas preuve de solidarité avec les autre membres de l'Union européenne sur la gestion de l'immigration. Christian Kern préconise la réduction des aides européennes à ces deux pays, le "seul moyen possible d'exercer une pression", selon lui . . .

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Benyamin Netanyahou soutient le gouvernement hongrois contre George Soros

HU-LALA (Hongrie) - lun, 10/07/2017 - 11:38

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou soutient la campagne du gouvernement de Viktor Orbán contre le milliardaire et philanthrope américano-hongrois George Soros. Ce malgré l'émoi de la communauté juive de Hongrie.

"Ne laissons pas George Soros rire à la fin". Tel est le message ad hominem qui envahit depuis quelques semaines les espaces publics de Budapest et du reste du pays. En lettres blanches sur fond bleu, ces affiches collent parfaitement à la charte graphique du gouvernement, lequel est bien le commanditaire de cette campagne particulièrement agressive contre le milliardaire américain d'origine juive hongroise . . .

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Enfin un film tchèque vainqueur au Festival de cinéma de Karlovy Vary !

HU-LALA (Hongrie) - lun, 10/07/2017 - 06:20

Le Glode de cristal de la 52 édition du festival a été décerné samedi soir à "Křižáček" ("Le Petit Croisé") du réalisateur Vaclav Kadrnka. C'est la première fois depuis quinze ans que le festival de Karlovy Vary donne la plus haute récompense à un film made in Tchéquie.

"Křižáček" ("Le Petit Croisé") est un film historique qualifié de road movie médiéval qui retrace l'histoire d'un chevalier interprété par Karel Roden. Son réalisateur, Vaclav Kadrnka, s'est inspiré d’un poème de Jaroslav Vrchlický, précise Radio Prague. Sa sortie est prévue au début du mois d'août dans les cinémas tchèques . . .

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En périphérie, Havanna a un cœur

HU-LALA (Hongrie) - dim, 09/07/2017 - 17:20
Havanna Lakótelep est un quartier debout, barres d’immeubles en béton dressées côte à côte, 16 000 âmes s’y côtoient. Loin du centre-ville, les habitants ont le sentiment d’être en marge, l’image de cette périphérie dangereuse et pauvre leur colle encore à la peau. László et Krisztina, à la tête de l’association Kösösség, Érték, Lehetőség, ont décidé de reprendre la main. À travers leurs yeux, c’est le quartier qui prend vie. Cet article a été publié sur la page Facebook du Budapest Kultur Lab, sur laquelle vous pouvez retrouver toutes les productions des étudiants du master 1 de l’Institut de journalisme de Bordeaux-Aquitaine (IJBA), en immersion à Budapest du 8 au 16 mai 2017. Krisztina, László et son père sont connus comme le loup blanc. Les poignées de main et les discussions sont nombreuses. © Raphaëlle Chabran

La poignée de main est timide mais amicale, László et Krisztina nous retrouvent devant le marché de Havanna, installé sur un parking en béton au pied des tours. Les étals sont minimalistes, les clients nombreux, jeunes et moins jeunes tendent la main pour attraper légumes et fruits de saison ou se courbent pour sentir les bacs remplis d’épices. Les grands-mères se hissent sur la pointe des pieds pour attraper la monnaie rendue par la bouchère, qui a suspendu les saucissons secs aux crochets de sa boutique ambulante.

Originaires du quartier, László et Krisztina nous guident chez leurs producteurs fétiches, « on achète toujours notre viande ici, ce sont des produits frais et on sait d’où ça vient ». Zoli, le boucher élève ses porcs dans les pâturages des montagnes Pilis, au nord de Budapest. Il vend depuis des années ses produits sur ce marché. Le père de notre guide nous rejoint, homme à tout faire, il échange ses bons services contre de la viande fraîche. Il se souvient de l’époque des prix à la sauvette, de la pauvreté aiguë des habitants, immobilisés par le régime communiste. Aujourd’hui, il nous l’assure, « on vit beaucoup mieux ici ».

À Havanna le marché a une véritable fonction sociale. © Claire Thoizet La bouchère teste une nouvelle recette auprès des clients. Elle attend leur avis avant de la vendre. © Claire Thoizet

Les prix de l’immobilier ont même explosé. László et Krisztina sont jeunes, ils ont 25 et 28 ans et sont déjà propriétaires depuis deux ans. Ils ont acheté leur appartement 8 millions de forints (env. 25 000 euros), depuis sa valeur a doublé. La situation a bien changé depuis 2008, depuis la grave crise immobilière qu’a traversé la Hongrie. De nombreux habitants avaient contracté des prêts en francs suisses et les différents chocs boursiers avaient fait grimpé les taux des emprunts. En novembre 2015, Viktor Orbán fait voter une loi qui protège les Hongrois souhaitant emprunter en devises étrangères.

Mais tout le monde n’est pas logé à la même enseigne, en levant la tête, certaines barres d’immeubles ont été rénovées, d’autres sont dans un état lamentable. Les balcons sont rouillés, le crépis abîmé et certains logements ne possèdent même pas de chauffage individuel. Après l’explosion du bloc communiste en 1991, les logements ont été privatisés. László précise que les immeubles des plus pauvres et de ceux qui ont des retards de paiement ne sont pas rénovés. La vétusté comme « punition », selon lui.

Krisztina voulait être graphiste, elle bosse finalement dans un call center pour une compagnie d’assurances. © Raphaëlle Chabran

Situé dans le 18ème arrondissement, au sud-est de la capitale, le centre-ville est à une heure de transports. Les grandes avenues qui délimitent la zone sont bordées par des commerces en tout genre, Kritsztina en profite pour aller acheter une bouteille de pálinka dans le supermarché le plus proche. Le bus 136E fait les allers-retours entre la ligne de métro 3 et la rue principale. L’aménagement urbain est minimal, les nids de poules émaillent le goudron mais les rues sont propres et les espaces verts adoucissent cette forêt urbaine. László pointe du doigt les caméras de surveillance juchées en hauts de poteaux. « Depuis qu’elles ont été installées, le quartier est beaucoup plus sûr. Tout n’est pas résolu, il y a encore des dealers et de la violence mais ça va beaucoup mieux. »

“Havanna n’est pas invivable.”

Dans les années 1980, les drogués se mêlaient aux mafieux ukrainiens. Havanna se traîne encore cette sale réputation. Pourtant, en arpentant l’avenue qui part du marché, László nous parle d’un lieu agréable à vivre, où les activités sont nombreuses. Les trottoirs sont bordés de jardins ouvriers, entretenus avec soin. Une bourse aux vêtements se termine dans la rue qui mène à l’immeuble de la famille.

Au onzième étage, une cigarette à la main Krisztina profite de la vue. « Le soir, c’est beaucoup plus agréable », explique-t-elle. « On voit l’aéroport au loin et les lumières de la ville. » Mais à 11 heures du matin, sous une pluie fine, c’est plutôt sur une vaste ligne de béton que l’on pose son regard. Entre son immeuble et cet horizon qui lui fait face, il y a l’école maternelle d’Ákos, son fils de quatre ans. Le bâtiment de plain pied dénote avec la grisaille des immeubles, les murs jaunes sont tachetés de triangles de couleurs vives.

« À Havanna, c’est la débrouille. »

Ce sont ces petits riens qui ont donné naissance à l’association Kösösség, Érték, Lehetőség il y a quelques années : armés de bonne volonté, le couple et des amis entament quelques rénovations, plantent des arbres, repeignent des murs. Ils décident ensuite de fédérer leurs actions et créent l’association. Pour la jeune femme, aider les gens qui sont dans le besoin est ce qui compte le plus dans sa vie, juste après son fils. « J’ai envie d’aider les autres, ça me fait du bien de me sentir utile. Un jour une femme est venue nous demander de la nourriture. Elle avait quatre enfants, et un cancer. Avec László et un ami, on s’est cotisés pour aller faire des courses. »

La population rajeunit car la tradition veut que les anciens s’en aillent vivre à la campagne et lèguent leur appartement à leurs enfants. Et ainsi de suite. La priorité de l’association c’est donc la jeunesse. La trentaine de bénévoles proposent de l’aide pour préparer le bac car Havanna est en dessous de la moyenne nationale de réussite à l’examen. Plusieurs projets ont reçu d’importantes subventions de l’Union européenne. Krisztina est ravie mais surprise que l’on « porte tant d’intérêt à un quartier comme le sien ». Malgré la vitalité de leur structure, l’avenir est incertain, en ce moment, leurs locaux sont hors service les contraignant à se retrouver les uns chez les autres. « Les gens comptent sur nous, ils seraient déçus si on devait arrêter. »

Krisztina n’a pas eu une enfance facile. Aujourd’hui, se rendre utile lui fait du bien. © Raphaëlle Chabran

« Je me sens privilégiée par rapport aux autres ». Le couple vit avec 1 300 euros par mois. Leur appartement de 52 mètres carrés a tout le confort nécessaire : une cuisine équipée, un écran plat et deux chambres. Pendant que nous discutons, Ákos joue devant l’ordinateur. Mais l’immeuble n’est plus tout neuf. « En juillet, sur le balcon il fait 40 degrés, à l’intérieur ça peut monter à 50 degrés. Mais cet été il vont rénover, et on aura la clim. » Son mari sert les verres de pálinka, « celle là est aux macarons à la pistache, elle est plus sucrée et moins forte, seulement 30° ». Certains de leurs voisins produisent eux-mêmes leur pálinka, avec des alambics domestiques. « À Havanna, si tu cherches un peu, tu trouves tout. »

Après avoir servi des gâteaux et du fromage de tête, le couple trinque et continue à raconter son quartier. « La ville nous a un peu abandonné, alors ce sont les habitants qui s’occupent de tout. On a un bon contact avec la mairie, mais elle ne fait pas les choses comme on le souhaiterait. On préfère monter nous mêmes nos projets », explique László. A Havanna, on n’est jamais mieux servi que par soi-même.

À 11 heures du matin, l’apéro est déjà servi autour d’un verre de palinka. © Raphaëlle Chabran Pour Krisztina il n’y a que sa famille qui passe avant l’association. © Raphaëlle Chabran La poignée de main timide est oubliée, László se détend. © Raphaëlle Chabran

Selon Krisztina, il y a une vraie force de la communauté à Havanna. « Rien à voir avec le centre-ville, beaucoup plus froid. Là-bas, c’est que du business, personne ne se parle. J’aime mieux vivre ici » renchérit László. Ákos chantonne en anglais devant des vidéos Youtube. Son père est très fier de lui. « J’espère qu’il aura un bon travail plus tard, s’il parle anglais, c’est sûr qu’il s’en sortira. J’aimerais qu’il apprenne le chinois aussi. » L’espoir n’est pas vain, un des lycées du quartier est classé dans les dix meilleurs de Budapest.

Sur le frigidaire, les dessins de leur fils sont fixés par des magnets du Fidesz, le parti au pouvoir. La complicité du jeune couple ne fait pas de doute, mais quand il s’agit de parler de politique leurs opinions divergent. László attaque sans détours la politique sociale et migratoire du Premier ministre Orbán. Krisztina, à l’autre bout de l’appartement l’interpelle : « Tu ne peux pas défendre tous les migrants. L’autre fois j’ai vu un reportage, une jeune femme profitait des aides de l’Etat et les envoyait à l’étranger à son mari. » Le débat est clos.

Certains arbres ont été plantés il y a 80 ans. © Claire Thoizet Le quartier se rénove peu à peu. Certains immeubles des années 1970 restent insalubres. © Raphaëlle Chabran Dans le schéma urbain, les commerces étaient installés directement au pied des immeubles qui comptent le plus d’habitants. © Raphaëlle Chabran

Au bas des immeubles, beaucoup de commerces ont fermé, la propreté des parcs à jeux ne suffit pas à faire oublier le délabrement général. Au bout de la rue Havanna, de l’autre côté de la voie, on aperçoit des maisons avec jardins. Il y a une dizaine d’années une barrière séparait encore la cité dortoir du quartier résidentiel. La barrière n’est plus mais le fossé est creusé.

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Ça fait dix ans que la Budapest Pride n’avait pas défilé sans cordon policier

HU-LALA (Hongrie) - dim, 09/07/2017 - 10:32

Dix ans après la violente confrontation entre le cortège de la Budapest Pride et des militants d'extrême-droite, des milliers de participants ont défilé pour la première fois sans cordon policier dans les rues de la capitale hongroise pour l'égalité des orientations sexuelles.

Chaque année, la Pride permet de rompre un peu avec la réalité ambiante. Ça fait pas mal de temps que j'ai remarqué, à quel point ça faisait bizarre de retrouver après chaque marche dans la Hongrie de Viktor Orbán. Nous défilons par milliers, personne n'attaque personne, aucun de nous ne ressent le poids de cette pression, de cette mise à l'écart, de cette idée selon laquelle l'on n'est pas respecté dans son propre pays ; et il y a même quelque chose dans l'air qui fait que pour quelques heures au moins, l'on peut se sentir soi-même . . .

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Tchéquie : le « baron jaune » Andrej Babiš contre-attaque

HU-LALA (Hongrie) - jeu, 06/07/2017 - 17:37

L'oligarque et meneur du mouvement populiste ANO (Action des Citoyens Mécontents), Andrej Babiš, suscite bien évidemment l'intérêt des médias depuis son entrée fracassante au parlement en 2013. Si celui-ci aime les courtiser, et parfois même manipuler ceux qu'il possède, il sait aussi contre-attaquer quand la critique se fait trop douloureuse.

Ainsi, les auteurs du documentaire Selský Rozum ("L'intelligence du paysan", c'est-à-dire "le gros bon sens") et du livre Žlutý baron ("Le baron jaune"), qui se sont penchés sur les agissements de M. Babiš et de son empire agro-alimentaire, Agrofert, ont été la cible du courroux de l'homme le plus puissant du pays. Déjà, en mai, la diffusion publique du documentaire doublée d'une présentation du livre fut perturbée dans les villes de Přerov et Sokolov, là où gouverne ANO au niveau local, et les salles municipales refusèrent de diffuser le film, invoquant divers prétextes. Des salles alternatives furent cependant trouvées et la controverse attira les foules . . .

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Pologne-États-Unis : les Polonais plus réalistes que leurs dirigeants

HU-LALA (Hongrie) - mer, 05/07/2017 - 07:17

Donald Trump sera en visite en Pologne en amont du sommet du G20 les 7 et 8 juillet à Hambourg en Allemagne. Si la classe politique se satisfait de ce coup diplomatique (qui inquiète à Bruxelles), les Polonais se montrent, eux, beaucoup plus réservés dans leur soutien au président américain.

En novembre dernier, à la veille de l'élection présidentielle aux États-Unis, le magazine catholique de gauche « Więź » constatait que « Donald Trump et la version actuelle du parti Droit et justice (PiS) en Pologne ont beaucoup en commun sur le plan idéologique. Ils sont absolument opposés au droit à l'avortement, font preuve de mépris à l'égard des femmes et tiennent un discours raciste et islamophobe . . .

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Les « Trois mers » : retour sur un concept historique connoté

HU-LALA (Hongrie) - mer, 05/07/2017 - 07:01

Les réticences de certains pays d’Europe Centrale vis-à-vis de l’Initiative des Trois Mers portée par le gouvernement polonais peuvent s’expliquer en partie par l’histoire de la notion de Międzymorze.

Cette expansion territoriale survient durant le règne du prince lituanien Jogaila, plus connu sous le nom de Wladislas Jagellon, qui fut roi de Pologne de 1386 à 1434. Un an auparavant, l’Union de Krewo scellait l’alliance du royaume de Pologne et du grand-duché de Lituanie. Ce nouvel état polono-lituanien s’étend « od morza do morza », c'est-à-dire « de la mer [Baltique] à la mer [Noire . . .

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Les « Trois Mers », le grand dessein géopolitique de la Pologne

HU-LALA (Hongrie) - mer, 05/07/2017 - 06:57

La Pologne organise le sommet des "Trois Mers" cette semaine à Varsovie, une nouvelle alliance régionale rassemblant douze pays d'Europe centrale et orientale, en présence du président américain Donald Trump. Un joli coup diplomatique pour le Président Andrzej Duda, qui dit œuvrer ainsi "à l'unité et à la cohésion de l'Europe".

« L'initiative des Trois Mers est un nouveau concept pour promouvoir l'unité et la cohésion de l'Europe, c'est une idée de coopération entre douze pays situés entre l'Adriatique, la mer Baltique et la mer Noire, les trois mers d'Europe centrale », présente le site internet de la présidence polonaise . . .

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« Orbán est un fasciste », déclare une figure de la politique en Hongrie

HU-LALA (Hongrie) - mar, 04/07/2017 - 16:53

"Il faut finir par le dire, alors je le dis : le Premier ministre de la Hongrie est un fasciste". Telle est la scabreuse déclaration de Lajos Bokros, ancien ministre des Finances aujourd'hui à la tête du petit parti de droite libérale MoMa (Hongrie moderne).

Dans une lettre ouverte publiée sur sa page facebook, M. Bokros affirme que "le gouvernement a fait de l'incitation à la haine la politique officielle de l'Etat". « Le temps est venu pour tous les honnêtes citoyens de dire ce qu'il se passe ici, afin que personne à l'avenir ne puisse dire qu'il ne savait pas . . .

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Haro contre les droits des migrants en Tchéquie

HU-LALA (Hongrie) - lun, 03/07/2017 - 18:00

Mardi 27 juin dernier, le Parlement tchèque a fait passer en force des amendements controversés à la Loi sur le séjour des étrangers, passant outre le veto du Sénat. Si la signature du président Miloš Zeman ne devrait être qu’une formalité, les sénateurs opposés annoncent déjà que la Cour constitutionnelle devra se pencher sur les amendements.

En fin de session, le Parlement tchèque tente de faire aboutir certains projets de loi, dont certains amendements à la Loi sur le séjour des étrangers. Alors que les élections approchent, il semble que l’occasion serve aux partis au pouvoir à courtiser les électeurs. Ainsi, les sociaux-démocrates, au pouvoir dans une coalition de centre-gauche, tentent de mettre de l’avant leur position ferme envers l’immigration . . .

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La Biélorussie, nouvelle « liaison dangereuse » de la Hongrie ?

HU-LALA (Hongrie) - lun, 03/07/2017 - 07:18

La visite et l’intervention télévisée de Péter Szijjártó en Biélorussie dimanche dernier témoigne de la volonté de la Hongrie de continuer sa politique de coopération avec les régimes autoritaires issus de l’ancien bloc soviétique.

Profitant de sa participation au congrès de l’Initiative Centre Européenne (CEI) qui se tenait à Minsk le 22 juin, le ministre hongrois des Affaires Etrangères Péter Szijjártó a donné le dimanche 25 à la télévision d’état biélorusse une interview qui a été remarquée par plusieurs médias hongrois, du très conservateur Héti Válasz au site d’information 444.hu, nettement ancré à gauche, mais aussi par le média gouvernemental russe Sputnik . . .

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Clarification du MAE : « Horthy n’a pas protégé les Juifs hongrois »

HU-LALA (Hongrie) - dim, 02/07/2017 - 09:41
Le Premier ministre Viktor Orbán avait récemment qualifié le dirigeant de l’entre-deux guerres Miklós Horthy « d’homme d’Etat exceptionnel ». Son Ministre des Affaires étrangères et du Commerce, Péter Szijjártó, a essayé d’étouffer les critiques, en provenance d’Israël notamment.

« L’histoire doit être respectée et les faits historiques indiquent que le rôle de Miklós Horthy en tant que dirigeant a inclus des périodes positives et d’autres extrêmement négatives », a déclaré M. Szijjártó, selon un communiqué de l’agence de presse hongroise MTI.

Si Péter Szijjártó n’a pas remis en cause les propos de son Premier ministre, en estimant à son tour que Horthy a eu le grand mérite de remettre la Hongrie sur pieds après la Première Guerre mondiale, il a toutefois tenu à rappeler son rôle dans la déportation des Juifs de Hongrie.

« Il appartient à la catégorie du péché historique que, malgré son serment, Horthy n’a pas protégé les Juifs hongrois, qui faisaient partie de la nation hongroise. Il appartient également à la catégorie du péché historique que les lois discriminant les Juifs ont été introduites pendant son mandat et que des centaines de milliers de Juifs ont été victimes de l’Holocauste », a déclaré M. Szijjártó.

Le Premier ministre avait estimé le 21 juin lors de la cérémonie d’ouverture de la résidence récemment rénovée de Klebelsberg que c’était grâce à quelques hommes d’état exceptionnels, dont Miklós Horthy, que «l’histoire ne nous a pas enterrés sous le poids énorme de la La guerre mondiale perdue, les 133 jours de la Terreur rouge et le Diktat de Trianon ».

Horthy a été « un homme d’État exceptionnel », selon Viktor Orbán

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