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Updated: 4 days 11 hours ago

Avis de recrutement d'un consultant pour l'élaboration du plan stratégique du réseau ROAO-LVBG

Fri, 12/11/2021 - 08:00

Diakonia est une ONG suédoise intervenant dans une trentaine de pays dans le monde dont 9 en Afrique.

Sa stratégie d'intervention consiste au renforcement des capacités des organisations de la société civile qui œuvrent pour un monde juste, équitable et durable, exempté de pauvreté, d'oppression, d'inégalité et de violence conformément à sa vision. Les interventions de Diakonia se font à travers des programmes de développement avec des domaines bien définis.

Dans le cadre de la mise en œuvre son programme Justice Economique et Sociale (PJES) phase 2021-2025, Diakonia Burkina et son partenaire APFG souhaite recevoir des offres pour l'élaboration du plan stratégique du ‘‘ Réseau Ouest Africain des Associations et ONG de Lutte contre les Violences Basées sur le Genre”.

1. Les Offres

Les offres technique et financière accompagnées d'une lettre de soumission seront adressées à la Directrice Pays de Diakonia et en trois (3) exemplaires.

Les termes de référence complets peuvent être sollicités à l'adresse : burkina@diakonia.se ou téléchargés sur le site www.présimètre.bf.

2. Procédures et date de dépôt des dossiers

Les dossiers sont recevables en support physique et sur support numérique (clé USB) au plus tard le vendredi 03 Décembre 2021 au secrétariat du Bureau Pays de Diakonia sis à la Patte d'Oie, secteur : 52, Arrdt : 12, Rue Bagem Nini derrière la station Shell Ouagarinter, Téléphone : 25 38 01 31/25 38 01 32.

Categories: Afrique

In memoria : BONKOUNGOU née COMPAORE Fatimata Béatrice

Fri, 12/11/2021 - 07:00

« Le temps passe mais la pensée et l'amour restent tels pour toi maman »

« Le temps passe mais la pensée et l'amour restent tels pour toi maman »
11 novembre 2017 –11 novembre 2021 cela fait déjà 4 ans que tu nous as quittés.

En ce jour qui a marqué nos esprits, nous voulons que tu saches que nous pensons toujours très fort à toi maman !

BONKOUNGOU née COMPAORE Fatimata Béatrice
Précédemment Sage-Femme à la retraite à Yako

Dans cette douloureuse commémoration, sa majesté le Naaba Guiguemgdé de Yako, les grandes familles BONKOUNGOU, SANKARA, COMPAORE, DIALLO et ZIDA à Senguindin, Yako, Guirgo, Ouahigouya, Sapouy Ouagadougou, Bobo, Abidjan

Emmanuel et Bibata Aimée BONKOUNGOU à Yako secteur N°5

Les enfants : Julie Fulberte & Jean Golbert, Marcellin & Edith, Juste Isidore & Zarata Carine, Simplice & Sonia, Claude & Djénèba Nicole, Amandine & Arsène, Narcisse & Djamila, Nadine, Nadège, Emilie & Léandre

Les petits enfants : Kevin, Maryse, Grâce, William, Willia, Nelly, Julia, Ivan, Yoann, Yann, Yanis, Gérard, Donald, Benjamine, Mathéo, Ariel, Miguel, Samir Alex, Audrey

Les familles alliées : BAYILI, CONGO, KABORE, DABRE, SEREME, KABRE, KISSU, KANAZOE, ZOUBGA, BANISSI, TEBDA, KONKONBO, OUEDRAOGO, KOURAOGO, ZAGRE, à Dassa, Kombissiri, Zorgho, Garango, Yako, Koupéla, Poa, Ralo, Boura, Petit Samba, Ouagadougou, Nouna, France, Etats Unis et Canada

Demeurant dans la prière pour le repos de son âme, vous réitèrent leur profonde gratitude pour vos multiples actions, et vous informent que des messes seront dites à son intention selon les dates ci-dessous :


« Que ton repos soit doux, comme ton cœur fut bon »
Union de prières et paix à son âme !

Categories: Afrique

Décès de Coulidiati née Ouoba Bahanla : Remerciements

Fri, 12/11/2021 - 07:00

La grande famille Coulidiati à Diapaga, Fada, et Ouagadougou ;

La grande famille OUABA à NAMOUNOU, Fada et Ouagadougou.

Les familles alliées ; Idani, Yonli, Thiombiono, Ouédraogo, Guiré, Rouamba, Bazié, Kima, Nabalma et Nikiema ;

Monsieur Idani, Palipouguini Georges et Madame Idani née Coulidiati Clémentine et enfants en Floride au Etats Unis.

L'arrière-petite-fille Amanda Tiendrebéogo à Ouagadougou.

Ils adressent leurs sincères remerciements à tous ceux qui de près ou de loin, ont exprimé leurs compassions et apporter leurs soutiens, lors du décès et de l'inhumation de Madame Coulidiati née Ouoba Bahanla, épouse de Coulidiati Ounténi Abraham feux, 1er maire de Diapaga, le 02 novembre 2021 à Ouagadougou. Ils se gardent de citer des noms de peur d'en oublier.

Que le seigneur rende à tout un chacun au centuple de ses bienfaits.

Categories: Afrique

Burkina : Des personnalités politiques et civiles lancent un mouvement pour amorcer une « rupture positive »

Thu, 11/11/2021 - 23:33

Face à la situation socio-politique que traverse le Burkina, des personnalités politiques et des acteurs de la société civile ont décidé de fédérer les énergies à travers le mouvement Rupture Positive/3R qu'ils ont porté à la connaissance de l'opinion publique, au cours d'une conférence de presse, ce jeudi 11 novembre 2021 à Ouagadougou. Cette nouvelle organisation vise à contribuer non seulement à la redynamisation de la « jeune démocratie », mais aussi au renforcement du système de contre-pouvoir « qui semble être sabordé et caporalisé ».

Dans ses propos introductifs, le président du conseil exécutif du mouvement, Léonce Koné, ancien cadre du Congrès pour la démocratie et le progrès, ancien ministre du commerce, a campé le décor par un regard général sur la situation, à travers notamment le contexte sécuritaire difficile et l'actualité de la réconciliation nationale.

« La vérité qui s'impose est que la situation s'aggrave, malgré le courage héroïque des valeureux combattants qui font face à ce fléau, qu'il s'agisse de militaires, de gendarmes, de policiers, de volontaires pour la défense de la patrie ou même de groupes d'auto-défense koglwéogo ou dozos. C'est grâce à la bravoure de ces combattants de la liberté que nous pouvons jouir encore d'une sécurité précaire dans une partie de notre territoire national, qui se réduit, hélas, au fil des jours. (...). Certaines localités sont littéralement occupées par des hordes de terroristes. Ils y font régner leur loi au vu et au su de tous, tandis que l'État, dont tous les représentants ont disparu semble avoir abandonné les populations à leur sort », décrit Léonce Koné.

Il déplore d'ailleurs que l'on se vante depuis quelques temps de la « résilience » du peuple burkinabè. A telle enseigne que, observe-t-il, ce terme est devenu galvaudé, parce que donnant le sentiment que ce qui est célébré, c'est l'aptitude des Burkinabè à subir la fatalité de leur destin. « Alors que toute notre histoire est bâtie sur le courage et le refus de l'inacceptable », oppose-t-il avant d'ajouter qu'aujourd'hui, c'est moins de « résilience » qu'un retour aux vertus guerrières des traditions ancestrales qu'il faut.

Selon Léonce Koné, le mouvement compte des insurgés et des "victimes" de l'insurrection ; preuve d'une volonté commune de défendre la partie.

« Nous sommes déçus que le parlement burkinabè ne juge pas utile de convoquer une session spéciale (permanente, au besoin) pour inviter le gouvernement à s'expliquer sur la dégradation spectaculaire de la situation sécuritaire et sur les mesures d'urgence qu'il compte prendre pour y faire face. Ce sujet est plus crucial à l'heure actuelle que la villégiature coûteuse que la représentation nationale s'est offerte récemment à Bobo-Dioulasso, dont le fait le plus marquant restera l'invitation qui a été faite aux députés de prolonger le souvenir de ce voyage en arborant des tenues en ‘'kôkô dounda'' lors de la session suivante. Il est vraiment temps d'arrêter ces frivolités, qui révoltent et démoralisent ceux qui subissent la cruauté du terrorisme dans leur chair », présente M. Koné avant de s'adosser aux autorités coutumières et religieuses pour inviter le pouvoir politique à prendre conscience de sa responsabilité et à l'assumer.

« La motivation inéluctable des membres-fondateurs de ce mouvement a été consolidée par la nécessité patriotique de voler au secours de notre pays, qui bat dangereusement de l'aile en ce moment, avec le besoin d'un traitement curatif salvateur. Le Mouvement Rupture Positive/3R est donc un regroupement de partis politiques, d'associations citoyennes et de personnes, qui ont choisi de participer ensemble à la réflexion et à l'action, en vue d'impulser un changement décisif dans les orientations et les pratiques de la gouvernance au Burkina Faso, en améliorant les processus démocratiques et les conditions de vie des populations. En décidant d'inscrire cette démarche sous l'angle de la rupture, l'idée implique une volonté, de mettre fin de façon radicale à une situation qui prévalait antérieurement. Il est clairement admis que l'évolution actuelle du Burkina Faso est très préoccupante. Il y a d'abord la question majeure et angoissante de l'insécurité liée au terrorisme qui progresse ; à ce niveau, Il y a assurément un problème de gouvernance, que la valse des ministres en charge de ce secteur ne suffira pas à résoudre », ont affiché les fondateurs du mouvement à travers la déclaration liminaire, lue par Dr Aristide Ouédraogo, troisième vice-président, par ailleurs président du Front patriotique pour le renouveau (FPR).

De g.à.d : Sandrine Nion (chargée de la jeunesse), Salia Sanou (président du conseil des sages), Léonce Koné, Dr Aristide Ouédraogo et Aimé Macaire Ouédraogo (responsable à la formation).

Solidaire de l'opposition dans l'ultimatum donné au pouvoir

Selon les responsables du mouvement Rupture Positive/3R, au-delà du drame de l'insécurité, c'est toute la politique du pays qui semble souffrir d'une « gestion dominée par le règne du dilettantisme, de l'absence de visions et de stratégies globales ». Cet engrenage du laisser-aller affecte de nombreux domaines de la vie publique ; l'économie, la lutte contre la corruption, la cherté du coût de la vie, la gestion de l'autorité de l'Etat, la justice, l'exercice des libertés publiques, la recherche de la cohésion nationale, etc., illustrent les conférenciers.

« C'est pourquoi nous pensons qu'il est urgent de rompre avec cette dérive, dans le respect de la légalité constitutionnelle à travers une rupture positive. Si nous aspirons à une rupture positive, c'est parce que nous voulons qu'elle débouche sur quelque chose de meilleur par rapport à la situation passée et existante, en tirant leçon de l'expérience qu'a traversé notre pays, en mal et en bien. Ainsi, nous avons choisi de regrouper les domaines de réflexions et d'actions de Rupture Positive sous trois axes, les 3R : Réconciliation, Refondation et Renouveau », lit-on dans la déclaration liminaire.

De l'avis des porteurs du Mouvement Rupture Positive/3R, et parlant de sujets de préoccupation nationale, Léonce Koné pense que la réconciliation est, en soi, une bonne chose, en ce que le pays a besoin de renforcer sa cohésion sociale, mais aussi pour opposer un front uni face à l'entreprise terroriste qui vise à déstabiliser la société. « Mais la réconciliation n'est pas un service public ordinaire, dont il faut attendre de l'Etat qu'il l'offre aux citoyens, comme il le ferait pour la santé, l'éducation, etc. C'est une cause nationale qui doit impliquer la participation active des citoyens dans les formes qui leur conviennent », mesurent les conférenciers, précisant que l'organisation entend participer à cette dynamique par ses réflexions et propositions, sans a priori dogmatique et sans faux-fuyants.

Les leaders du mouvement Rupture Positive/3R sont également revenus sur les élections de novembre 2020 et l'actualité de corruption qui les a entachées. Ils trouvent déplorables qu'une partie de la classe politique se soit entendue pour organiser ces élections au lieu de chercher d'abord à avoir le contrôle de tout le territoire national. Ils retiennent également que si les élections se sont tenues dans une certaine accalmie, la situation s'est considérablement dégradée, depuis lors.

Le mouvement appelle l'élargissement des éléments de l'ex-RSP afin qu'ils contribuent à la lutte contre le terrorisme.

Rappelons au passage que Dr Aristide Ouédraogo s'était, avec un certain nombre de leaders d'opinion, démarqué de ces élections pour entre autres raisons qu'il fallait au préalable recouvrer l'entièreté du territoire pour ne pas consacrer l'atteinte à l'intégrité territoriale. De ce fait, Dr Aristide Ouédraogo et ses ‘'camarades'' de circonstance avaient introduit un recours devant le Conseil constitutionnel à cet effet.

C'est fort de cela que les dirigeants du mouvement Rupture Positive/3R pensent que l'attention de la classe politique aurait pu se concentrer sur la préoccupation sécuritaire que sur les élections municipales (mai 2021) qui visent, selon eux, à satisfaire des postes électifs et des « salons feutrés » d'une poignée de Burkinabè.
Interrogés sur l'ultimatum du Chef de file de l'opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF) au pouvoir Roch Kaboré, Léonce Koné et ses camarades disent être solidaires des actions qui seront engagées, si des concertations sont menées dans cette dynamique.

Lire Composition du bureau et Manifeste du mouvement au bas de l'article.

O.H.L
Lefaso.net

ORGANISATION ET COMPOSITION

I° L'organigramme succinct du Mouvement
Le président référent
Me Hermann YAMEOGO
le Conseil exécutif (ce)
Président : M. Léonce KONE

1er Vice-Président : M. René Emile KABORE
2e Vice-Président : Me Issaka ZAMPALIGRE
3e Vice-Président : Dr Aristide OUEDRAOGO
4e Vice-Président : Dr Rogatien PODA
5e Vice-Président : Mme Fatou ZIBA
Les conseillers du président exécutif
M. Souleman KONE
Dr Mamadou Djibo

Les commissions techniques rattachées au Conseil exécutif (ce) :

• La commission technique chargée de la question sécuritaire
Président : M. Eugene SEMPEBRE
• La commission technique chargée de la transition écologique
Président : Dr Francois Jérôme KABORE
• La commission technique chargée du foncier

Président : Dr Salif OUEDRAOGO
• La commission technique chargée de la réconciliation nationale
Président : M. Gnama Pako DRABO
• La commission technique chargée des questions économiques et financières
Président : M. Evariste Siry

• La commission technique chargée de la décentralisation
Président : M. Alassane ZAKANE
Le conseil des sages
Président : M. Salia SANOU
Membres :
El Hadj Amado Dabo
M. Mamadou Diarra
II° Les membres de rupture positive/3r

•L'UNDD (Union nationale pour la démocratie et le développement, parti politique)
• Le RSR (Rassemblement pour un sursaut républicain, parti politique)
•Le FPR (Front patriotique pour le renouveau, parti politique)
• La HAWRE (Haute Alliance de Warrantage pour la République, parti politique)
• Le PDF/LAAFI (Parti pour la démocratie et la fédération, parti politique)
• Des personnalités indépendantes

• L'association G33
•L'Association Vision-Montrelle-Solidarité
•L'Association TEEL TAABA
•L'Association Comité pour la Restauration de l'Intégrité (CRI)

Manifeste du mouvement Rupture Positive/3R

Le Mouvement dénommé « Rupture Positive / 3R » est un regroupement de partis politiques, d'associations citoyennes et de personnes, qui ont choisi de participer ensemble à la réflexion et à l'action en vue d'impulser un changement décisif dans les orientations et les pratiques de la gouvernance au Burkina Faso, en améliorant les processus démocratiques et les conditions de vie des populations. A ce stade de son démarrage, le mouvement n'est pas un parti politique, ce qui implique que les organisations qui en sont membres conservent leur identité et leur autonomie d'action. Ses membres se réclament de l'opposition politique.

On peut se poser la question de savoir en quoi tout cela est nouveau par rapport à la multitude des mouvements et des regroupements qui existent actuellement sur la scène politique nationale.

D'abord, pourquoi inscrire cette démarche sous l'angle de la « rupture » ?
L'idée de rupture implique la volonté de mettre fin de façon radicale à une situation qui prévalait antérieurement. Tous nos compatriotes qui veulent faire preuve d'un minimum de lucidité voient bien que l'évolution actuelle du Burkina Faso n'est pas satisfaisante. Il y a d'abord la question majeure et angoissante de l'insécurité liée au développement incontrôlé du terrorisme, avec toutes ses conséquences désastreuses, que tout le monde connaît. On peut entendre l'argument des gouvernants, suivant lequel notre pays n'est pas le seul à faire face à ce « cas de force majeure ».

Mais d'où vient le fait que, nous soyons perçus comme le « ventre mou » du G5 Sahel, comme le pays qui oppose la riposte la moins structurée et la moins efficace aux attaques terroristes ? Il y a assurément un problème de gouvernance de cette crise sécuritaire, que la valse des ministres en charge de ce secteur ne suffira pas à résoudre. D'ailleurs, notre principal partenaire dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, le Président de la république française, ne s'est pas privé de nous le rappeler récemment, en des termes assez crus et peu diplomatiques.

Mais il n'y a pas que le drame de l'insécurité. C'est toute la politique du pays qui semble souffrir d'une gestion dominée par le règne du dilettantisme, de l'absence de visions et de stratégie globales. Cet engrenage du laisser-aller affecte de nombreux domaines de la vie publique : l'économie, la lutte contre la corruption, la cherté du coût de la vie, la gestion de l'autorité de l'Etat, la justice, l'exercice des libertés publiques, le respect des principes de la laïcité, la définition de la place et du rôle des autorités coutumières dans le fonctionnement des institutions, la recherche de la cohésion nationale, la diplomatie, etc…

C'est pourquoi nous pensons qu'il est urgent de rompre avec cette dérive, dans le respect du cadre républicain et de la légalité constitutionnelle.
Pourquoi une rupture « positive » ?

D'abord, il faut que cela soit clair : nous ne préconisons pas un processus ou une gestion anticonstitutionnelle du pays. Nous partageons la conviction que l'une des valeurs cardinales qui devrait gouverner la vie politique dans notre pays est le respect de la légalité constitutionnelle et de l'Etat de droit, d'une manière générale. Il ne suffit pas de proclamer ce principe comme un dogme factice et temporaire, dont on s'accommode des remises en cause perpétuelles, lorsque cela nous arrange. Il faut œuvrer inlassablement à en faire une réalité, sachant que ce n'est pas la loi qui empêche les coups d'états. Ce qui rend difficile la survenance de coups d'états, c'est la légitimité des institutions en place, communément reconnue par le peuple et leur bon fonctionnement.

Cela dit, si nous aspirons à une rupture « positive », c'est surtout pour dire que nous voulons qu'elle débouche sur quelque chose de meilleur par rapport à la situation passée et existante, en tirant leçon de l'expérience qu'a traversé notre pays, en mal et en bien.
Pour la commodité de la présentation, nous avons choisi de regrouper les domaines de réflexions et d'actions de Rupture Positive sous trois axes, les 3 R : Réconciliation, Refondation, Renouveau.

I) LA RECONCILIATION

La réconciliation est actuellement au centre des débats et des programmes politiques. C'est en soi une bonne chose, parce que notre pays a besoin de renforcer sa cohésion, à la fois pour apaiser les tensions créées par son histoire politique tumultueuse et violente, mais aussi pour opposer un front uni face à l'entreprise terroriste qui vise à déstabiliser et à désagréger toute notre société.
Il faut donner acte au Président du Faso d'avoir montré sa volonté de faire avancer ce dossier en créant un ministère chargé de la réconciliation et de la cohésion sociale, attribué à un ministre d'Etat relevant directement de son autorité.

Mais la réconciliation n'est pas un service public ordinaire, dont il faut attendre de l'Etat qu'il l'offre aux citoyens, comme il le ferait pour la santé, l'éducation, la paix, etc. C'est une cause nationale qui implique, par essence, la participation active des citoyens, dans la définition de son champ d'action, comme dans sa mise en œuvre. Les consultations diverses engagées par le Gouvernement et la tenue prochaine d'un forum de la réconciliation s'inscrivent dans cette optique. Mais les initiatives dans cette matière peuvent et doivent émaner aussi des citoyens, dans les formes qui leur conviennent.

Notre mouvement entend participer à cette dynamique, par ses réflexions et par ses propositions, sans a priori dogmatique et sans faux-fuyants. La réconciliation postule que les Burkinabè puissent commencer par se parler comme des êtres civilisés, avec franchise, en mettant de côté leurs prétentions et leurs intérêts partisans.

II) LA REFONDATION

La nécessité d'une refondation des bases de l'action politique au Burkina part de l'idée que celles-ci sont faussées dès le départ par certaines réalités.
Comme beaucoup de pays africains, nous vivons sous une démocratie formelle, qui s'applique à respecter les rituels de ce type de régime, avec des élections périodiques, qui servent à mettre en place des institutions supposées légitimes, lesquelles donnent l'apparence d'une répartition plus ou moins équilibrée du pouvoir entre des instances exécutives, législatives et judiciaires.

Les présidents sont élus avec des majorités confortables. Après quelques protestations d'usage sur la régularité du scrutin, les représentants de l'opposition défilent chez le Président élu pour le féliciter. Cette courtoisie républicaine permet à nombre d'entre eux de lui offrir leur disponibilité à servir le pays à ses côtés, pour peu que l'on puisse entourer ce ralliement d'un écran de fumée. Parfois en pure perte, d'autres fois avec succès. Puis l'instance constitutionnelle reçoit en grande pompe la prestation de serment du Président, qui prend de plus en plus les allures d'un sacre royal.

Le Chef de l'Etat bénéficie invariablement du soutien à l'Assemblée Nationale d'une majorité docile. Ensuite, il arrive qu'un coup d'Etat survienne quelques mois plus tard, accueilli par une liesse populaire. Et la même instance constitutionnelle qui avait intronisé le président déchu, reçoit avec la même solennité le serment de son successeur, tantôt en occultant la violation de la Constitution par un épais silence, tantôt en la noyant dans un prêchi-prêcha pontifiant. Et la parade de la vie démocratique et républicaine continue, sous le regard désabusé d'une population, qui oublie volontiers qu'elle a peut-être contribué à installer cette mascarade.

Une autre réalité est que la participation au vote est tellement faible que l'on est fondé à se demander si ces scrutins ont vraiment un sens. Certes, si on se limite aux chiffres globaux, la participation à l'élection présidentielle burkinabè de 2020 peut paraître acceptable, parce qu'elle se situe à plus de 50% des inscrits. Il n'en reste pas moins que pour un pays de plus de 20 millions de citoyens, le Chef de l'Etat n'a été élu que par 1.645 000 personnes.

Enfin, il est de notoriété publique que l'argent joue désormais un rôle décisif et pervers dans tous les processus électoraux. Le régime au pouvoir bénéficie de ce point de vue d'un avantage inégalable. Il use et abuse des moyens de l'Etat sans aucun contrôle véritable et pratique la corruption électorale à grande échelle (pratique constatée et prouvée par des rapports issus d'organisations nationales comme le RENLAC).

Dans un pays miné par la pauvreté, ce système conduit une grande partie des électeurs à monnayer leurs voix sous diverses formes : distributions d'argent, dons de véhicules et de matériels variés, accompagnés de promesses d'équipements individuels ou collectifs. Ce clientélisme exacerbé a entraîné une surenchère du coût des campagnes, qui concoure à installer une véritable kleptocratie au cœur du système politique.

Autrefois, Il y a plus d'une trentaine d'années, la classe politique était composée essentiellement de fonctionnaires ou de travailleurs du secteur privé ou de professions libérales, vivant modestement des revenus de leur labeur, si bien que les choix électoraux dépendaient plus des convictions que l'argent des candidats. Aujourd'hui, on pourrait presque dire qu'on ne gagne pas une élection, on l'achète aux enchères, à des coûts exponentiels.

On peut se résigner à cette dérive du système politique, en se disant qu'elle correspond à l'évolution inéluctable des choses. On peut aussi choisir la voie du courage, de l'espérance et de la citoyenneté active, en refusant cette résignation et en recherchant quelles actions concrètes peuvent être entreprises, à la fois pour renforcer le caractère représentatif de nos institutions et pour moraliser le système électoral.

L'une des voies possibles est de rendre le vote obligatoire pour tous les citoyens en âge de voter. Cette idée peut rebuter au premier abord, comme tout changement majeur et aussi à cause de la trop grande influence qu'exerce encore le « modèle » français sur nos pratiques politiques, ce qui nous incite à manifester une méfiance injustifiée et instinctive envers ce qui s'écarte des mœurs en usage chez notre ancien colonisateur.

Or il se trouve que le système du vote obligatoire est appliqué, avec succès dans plusieurs pays : Belgique, Luxembourg, Australie, Grèce, Brésil, Turquie, Mexique, Bolivie, Egypte, Gabon, Thaïlande, Pérou, Equateur, Liban, etc…chez nous, il permettrait, entre autres avantages, d'assurer une participation plus large de la population aux élections et de limiter le clientélisme électoral, à défaut de l'éradiquer. Dans un pays qui fait l'apprentissage de la démocratie, il nous semble que cette « obligation » civique aidera les citoyens à prendre conscience du devoir qui leur incombe dans la conduite de la Nation et de leur pouvoir collectif.

On peut débattre à l'infini, comme l'ont fait déjà les philosophes grecs de l'antiquité et d'autres penseurs à leur suite au fil des siècles, sur la meilleure manière de concevoir la démocratie, c'est-à-dire la participation du peuple aux décisions qui le concerne. Notre approche est plus modeste et plus pragmatique. A la lumière de l'expérience qui a été vécue par notre pays, nous voulons rechercher les solutions qui peuvent être mises en œuvre concrètement pour améliorer le fonctionnement de notre système politique, de telle sorte qu'il réponde mieux à la volonté des citoyens et soit le moins corrompu possible.

Le vote obligatoire est un premier pas dans ce sens. Il doit nécessairement être accompagné d'autres mesures : politique générale d'éducation, financement des partis et des campagnes, plafonnement des budgets des campagnes électorales, opportunité de la mise en place d'un référendum révocatoire, ou d'un référendum d'initiative populaire, etc.

D'autres sujets seront abordés également sous cet angle de la refondation :
La mise en œuvre de mesures favorisant la réconciliation,
Le toilettage de la Constitution,
La réforme foncière,

La suppression ou la réforme des juridictions d'exception,
La réforme de la justice et des institutions républicaines en général,
La question de la laïcité,
La clarification de la place et du rôle des autorités coutumières dans le fonctionnement de l'Etat,
La protection des droits humains,
La mise en œuvre de la parité,
La promotion de la participation des Burkinabè de l'étranger à la vie politique et sociale du pays,

La réforme de l'organisation et du contrôle des élections,
La définition et la mise en œuvre d'une véritable politique active de transition écologique,
Une approche proactive de l'intégration régionale et continentale,
La revisitation de la décentralisation intégrale,
L'incitation à l'employabilité des jeunes,
L'adaptation du système économique et financier à nos besoins,
Le renforcement de la lutte contre la corruption,

La révision du système sécuritaire,
La révision du système éducatif,
La révision du système énergétique, et d'approvisionnement en eau,
La revalorisation de la créativité et de la productivité nationale,
La révision du système sanitaire, particulièrement la prévention et la gestion des épidémies,
La revalorisation de nos potentialités culturelles,
La redynamisation de la transition numérique,
Etc.

III) LE RENOUVEAU

Le but ultime des réformes envisagées ci-dessus est de faire de notre pays une démocratie exigeante, active, apaisée et fraternelle, offrant à tous ses concitoyens des opportunités de progrès et d'épanouissement individuel et collectif.
Ainsi formulée, cette vision peut paraître vague et illusoire mais elle est une nécessité. Nous voulons qu'elle se traduise par ces grands axes stratégiques à savoir :

 le changement de mentalités en vue d'impulser une dynamique nouvelle autour de certains concepts, notions et pratiques tels que, la vision commune, la pauvreté, la solidarité, la nation, le patriotisme, la politique, l'intégrité, la ponctualité, l'engagement, la justice, la défense nationale…
 la revalorisation du capital humain afin de faire de chaque citoyen, un maillon digne et actif dans la chaîne de construction nationale,
 L'institution d'une véritable équité sociale, gage d'une stabilité et d'un développement participatif intégré.

Les Burkinabè forment un peuple courageux, capable de vaincre les adversités du destin. Cette vertu nous fonde à croire que nous vaincrons le fléau du terrorisme, quand les dirigeants de notre pays se décideront à promouvoir réellement son unité et à mener une stratégie cohérente de reconquête et de pacification du territoire national, associant la lutte armée, au rétablissement de la confiance dans l'autorité protectrice de l'Etat et au développement local.

Cette entreprise de déstabilisation, à laquelle participent de nombreux terroristes recrutés dans la jeunesse burkinabè, a sapé les fondements de notre société. Nous ne pouvons pas nous contenter d'en observer les effets avec accablement, pour chercher simplement à renouer avec le cours de nos routines antérieures, dès que cela sera possible. Elle doit éveiller nos consciences à la nécessité de réfléchir ensemble pour améliorer la société burkinabè, de telle sorte qu'elle soit moins vulnérable à l'avenir aux manœuvres déstabilisatrices et mieux armée pour affronter les défis du futur.

Au-delà du règlement des dossiers contentieux en suspens, nous devrions envisager un ensemble de mesures destinées à renforcer la cohésion nationale. Parmi celles-ci figure le récit véridique et complet de l'Histoire nationale. L'identité d'une Nation se définit également par son Histoire, écrite par des historiens (quand bien même il peut leur arriver d'avoir des divergences), débarrassée des passions de l'a priori politique. Il faut aussi que le Burkina Faso cesse d'être le pays de la haine qui, en plus d'être le langage de prédilection dans certains milieux politiques, est exacerbée par les réseaux sociaux, sous le couvert de l'anonymat.

Une forme de contrôle s'impose à ce niveau. Nous devons retrouver ce mélange subtil de droiture, de dignité simple, de tolérance et de bienveillance qui était le signe distinctif des habitants de notre pays.

En dépit des richesses de son sous-sol et des potentialités de son économie, le Burkina reste fondamentalement un pays pauvre. Du point de vue de l'indice du développement humain, il figure dans la catégorie des pays ayant un « développement humain faible » et occupe le 182e rang sur 189 pays et territoires. Face à cette situation, les membres de Rupture Positive/3R (RP/3R) s'accordent pour considérer que la meilleure voie pour conduire le développement du pays, dans l'intérêt prioritaire des populations les plus vulnérables, est celle de « l'économie sociale de marché ».

Nous sommes d'accord également pour inscrire l'éducation au premier rang des priorités de l'action publique. L'instruction libère de l'obscurantisme et du fanatisme, en plus de favoriser l'épanouissement personnel et le progrès collectif.
Le Burkina est un pays jeune, dont près de 67% de la population a moins de 25 ans et subit les affres d'un chômage endémique. C'est là un défi immense et incontournable auquel doit s'atteler toute organisation qui ambitionne de contribuer au renouveau de la société burkinabè.

C'est aussi un puissant facteur de dynamisme et d'espérance pour le futur de notre pays. Conscient du poids et des attentes de cette jeunesse, le Mouvement RP/3R entend inscrire son organisation et son fonctionnement internes dans la dynamique d'une transition des générations, programmée et harmonieuse, dans l'esprit des traditions africaines.

Nous voulons enfin mettre en place une gouvernance éthique, fondée sur le renforcement véritable de la lutte contre la corruption, la modestie du train de vie de l'Etat et une gestion de la chose publique obéissant aux règles de la probité. Dans ce sens, nous préconisons que le serment prêté par le Chef de l'Etat à son entrée en fonction inclue, non seulement la promesse de respecter la Constitution dans sa lettre, mais aussi celle de ne pas user de subterfuge pour en trahir l'esprit.
Adopté à Ouagadougou le 07 octobre 2021.

Le Président du Conseil Exécutif
M. Léonce KONE

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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : Le passage des témoins pourrait débuter le lundi 15 novembre 2021

Thu, 11/11/2021 - 23:30

Après trois jours, l'audition du général Gilbert Diendéré a pris fin, ce jeudi 11 novembre 2021 à 13h30. « Je n'ai pas de choses particulières à dire. J'attendrai volontiers le passage des témoins. Je suis satisfait d'avoir donné certains éléments qui permettent de savoir que moi, Gilbert Diendéré, je n'étais pas le chef du commando et n'étais pas membre du commando qui est allé au conseil de l'Entente. Aussi, je voudrais ajouter que le fait que le parquet ait laissé tomber le chef d'accusation d'assassinat pour celui de complicité d'assassinat est déjà une bonne chose », a déclaré le général Gilbert Diendéré, avant d'aller saluer des avocats de la partie civile, avec le poing.

Avant de suspendre l'audience, le président du tribunal, Urbain Méda, a donné la liste des premiers témoins qui seront entendus le lundi 15 ou le mardi 16 novembre. Il s'agit de :

Abdoul Salam Kaboré, pharmacien-commandant et ancien ministre de la Santé et des Sports ;

Daouda Traoré, ancien directeur de la Délégation du peuple au logement, ancien directeur général de la Douane et chroniqueur militaire de la guerre de Noël ;

Boukari Kaboré dit « Le lion », ancien commandant du Bataillon d'intervention aéroportée (BIA), alors basé à Koudougou ;

Basile Guissou, ancien ministre des Relations extérieures et de la Coopération et ancien ministre de l'Information ;

Pierre Ouédraogo, ancien secrétaire général national des comités de défense de la révolution (actuellement en voyage).

Selon le président, ces témoins passeront à la barre, après le passage de deux accusés qui étaient tous les deux en service à l'Escadron motocycliste commando (EMC). Il s'agit de Albert Pascal Sibidi Bélemlilga, Diakalia Démé, respectivement adjudant-chef et adjudant-chef major au moment des faits. Ils sont poursuivis pour complicité d'attentat à la sûreté de l'Etat. Pascal Sibidi Bélemlilga est défendu par le commis d'office Me Mamadou Coulibaly. Quant à Diakalia Démé, sa défense sera assurée par un autre avocat commis d'office, Somé Olivier.

LeFaso.net

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Indice de perception de la corruption au Burkina : La police municipale, championne "indétrônable"

Thu, 11/11/2021 - 23:25

Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a rendu public son rapport 2020 sur l'état de la corruption au Burkina, ce jeudi 11 novembre 2021 à Ouagadougou. Selon les résultats d'une enquête d'opinion sur la perception qu'ont les usagers des services publics, la police municipale garde la première place des services les plus corrompus, comme en 2019. Ainsi le top 5 se présente comme suit : la police municipale (75,21%) ; la police nationale (28,96%) ; la douane (27,63%) ; la Direction générale des transports terrestres et maritimes -DGTTM- (22,14%) et enfin la gendarmerie (20,28%).

Depuis l'an 2000, le REN-LAC produit un rapport annuel sur l'état de la corruption au Burkina Faso. Ce rapport est devenu un baromètre incontournable de la gouvernance dans notre pays. Il fait ressortir les résultats d'une enquête d'opinion des populations urbaines et semi-urbaines sur la gouvernance dans le service public. Ce rapport analyse également les actions de lutte anti-corruption des acteurs étatiques et non étatiques.

Pour l'année 2020, l'enquête d'opinion a été effectuée dans les 13 chefs-lieux de régions et la ville de Pouytenga. Elle a adopté une démarche méthodologique combinant les méthodes quantitatives et qualitatives. Dans le but d'avoir des résultats transposables à l'ensemble de la population, la méthode des quotas marginaux a été utilisée, permettant ainsi de toucher 2 000 personnes dont 48,3% de femmes, a expliqué le secrétaire chargé des études et des enquêtes, Issouf Paré.
Toujours selon M. Paré, l'étude s'est essentiellement focalisée sur des entretiens semi-directifs auprès de certains enquêtés dans le souci d'approfondir les analyses quantitatives et les descriptions des expériences de corruption.

Une vue des participants

A l'écouter, ces résultats ont montré que le niveau de la corruption, selon la perception citoyenne, est très élevé. Il a mentionné que dans le rapport, « 81,95% des enquêtés estiment que les pratiques de corruption sont fréquentes voire très fréquentes. Cette proportion était de 75,7% en 2019 et de 67,2% en 2018. Plus de 4 personnes sur 10 estiment que la corruption est en augmentation par rapport à l'année 2019, tandis qu'un quart des enquêtés estiment qu'elle a régressé. »

La corruption est en constante augmentation depuis 2016

Selon les dires du secrétaire exécutif du REN-LAC, Sagado Nacanabo, l'Indice synthétique de perception de la corruption (ISPC), calculé à partir de la perception des enquêtés sur la fréquence et l'évolution du phénomène, montre qu'elle est en constante augmentation depuis 2016. Il est passé de 10,1 en 2016 à 42,4 en 2020. Par ailleurs, 26,1% des répondants déclarent avoir vécu au moins une expérience de corruption.

Cette proportion était de 20,8% en 2019, soit une hausse de 5,3 points de pourcentage. En 2020, 20% des enquêtés ont déclaré avoir été témoins directs d'actes de corruption lors de leurs fréquentions des services publics, contre 16,7% l'année précédente.

Sagado Nacanabo, secrétaire exécutif du REN-LAC

Le Mouvement pour le peuple (MPP) en tête de la corruption électorale

Le secrétariat exécutif a noté également que 371 cas de pratique de corruption ont été rapportés par les enquêtés. Parmi ces actes, 59,8% des cas ont consisté en la distribution d'argent aux potentiels électeurs. Le MPP, à lui seul, a été impliqué dans 60,9% des actes de corruption électorale, suivi du CDP (11,6%) et de l'UPC (9,2%). Selon eux, l'analyse des actions de lutte anti-corruption des acteurs étatiques fait ressortir une inertie de l'exécutif face au développement du phénomène.

Le REN-LAC dénonce un manque d'engagement du législatif et de l'exécutif

« Alors que le pays connait un approfondissement de la crise sécuritaire, le pouvoir exécutif peine à impulser une dynamique de bonne gouvernance au sommet de l'État. En témoignent les nombreux scandales de malversations et de fautes de gestion qui ont éclaboussé certains membres du gouvernement en 2020. Quant à l'Assemblée nationale, elle a eu très peu d'actions perceptibles en matière de lutte anti-corruption, en dehors de deux commissions d'enquête parlementaire sur la téléphonie mobile et la promotion immobilière. Le manque d'engagement de ces deux institutions a été atténué par les actions de certains corps de contrôle et de la justice », a dénoncé M. Nacanabo.

Issouf Paré, chargé des études et des enquêtes du REN-LAC

« Notre gouvernement fait la promotion de la médiocrité »

Bassolma Bazié, secrétaire de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) était présent à la cérémonie de présentation. Il a estimé que le REN-LAC est à féliciter et encourager. Car, justifie-t-il, malgré le contexte sécuritaire assez précaire, il a pu parcourir les chefs-lieux des 13 régions pour pouvoir rendre effectif cette étude. Cependant, il a regretté le fait que la publication du rapport soit liée au manque de ressources financières car, dit-il, « dans notre pays, ce ne sont pas les ressources financières qui manquent. C'est la mauvaise gestion du bien commun par les dirigeants actuels à travers les organisations farfelues qui sont sans impact réel sur la vie des populations. »

Pour ce qui concerne le classement des structures perçues comme étant les plus corrompues par les enquêtés, à savoir les polices municipale et nationale, la douane, la DGTTM et la gendarmerie, il a regretté que, pendant que des gens se battent pour restaurer l'intégrité du territoire, au même moment, « on décore des assassins, on libère des pilleurs de l'Etat sans justificatif réel. Tout ça nous amène à dire que les politiques en face font la promotion de la médiocrité », a martelé Bassolma Bazié
Jean-Pierre Salembéré, représentant de l'Institut suisse au Burkina, a réaffirmé l'engagement de son institution à accompagner le REN-LAC vers l'atteinte de ses objectifs.

Bassolma Bazié, secrétaire général du CGT

Il a laissé entendre qu'il y a des défis à relever pour renforcer la confiance entre la population, les forces de défense et de sécurité et les acteurs de la justice. De son avis, il faut une volonté politique pour pouvoir assainir le milieu judiciaire.
Pour rappel, en 2017, la police était en tête du peloton. En 2018, une égalité de rang s'impose entre elle et la douane. En 2019, elle se place encore à la première place et enfin en 2020, elle détient toujours le trophée de la corruption au pays des hommes intègres.

Il faut aussi savoir que la production du rapport de la corruption 2020 au Burkina a été soutenue financièrement par le Danemark, le bureau de la coopération suisse et l'ONG Diakonia.

Cliquez ici pour lire l'intégralité du rapport 2020 du REN-LAC

D.A.K
Innocent Alloukoutoui (Stagiaire
Lefaso.net)

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Burkina : « Pourquoi ça ne marche pas dans la culture, c'est parce que c'est un secteur qui est très assisté », (Valérie Kaboré, élue consulaire)

Thu, 11/11/2021 - 23:15

Elle fait incontestablement partie des fiertés burkinabé dans le domaine de la culture et de la communication, notamment la cinématographie où elle s'est fait un label en matière de réalisation et de production. C'est sans doute ce background qui lui a valu d'être portée (élue) par les acteurs à la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso (CCI-BF) pour le compte de la sous-catégorie « Entreprises culturelles et créatives » en novembre 2016. Valérie Kaboré, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, revient sur son quinquennat (2016-2021) à la CCI-BF et décline, par la même occasion, sa vision pour le secteur pour lequel, elle sollicite à nouveau la confiance des électeurs au scrutin consulaire du dimanche, 14 novembre 2021. Interview !

Lefaso.net : Réalisatrice et productrice de films, peut-on revenir sur quelques œuvres qui vous ont fait glaner des prix au plan national et à l'international ?

Valérie Kaboré : Au niveau de l'agence Média 2000, qui est ma première structure, créé il y a trente ans, j'ai d'abord, et beaucoup, fait dans la production de commandes. Ensuite, à partir de 1996, j'ai fait beaucoup de films, qui ont glané des prix. Parmi ces œuvres, on peut citer KADO ou la bonne à tout faire » qui traitait des aide-ménagères ; « Les vrais faux jumeaux », une œuvre qui met en exergue une discrimination entre des ‘'faux'' jumeaux (fille et garçon, ou encore la série « Ina ».

J'ai également sur un autre plan, une série d'environ 50 films documentaires dans le cadre du Millenium Challenge Account, qui est un grand programme des Américains, où on a été mandaté pendant sept ans pour couvrir tout ce que le programme avait comme actions de communication. Ça m'a même valu une mission à la Maison blanche à l'époque.

Vous êtes élue consulaire dans la catégorie entreprise culturelle et créative à la Chambre de Commerce et d'Industrie du Burkina (CCI-BF). Que doit-on comprendre, quand on parle d'entreprise culturelle et créative ?

Les entreprises culturelles et créatives sont des entreprises qui font dans les œuvres de l'esprit. Ici, la matière de base, c'est la créativité. Il y a plusieurs domaines, et ce qui est du Burkina Faso, nous avons cinq grands groupes d'activités dans le cadre de l'entrepreneuriat culturel et créatif. Nous avons :

Les arts de la scène (y compris la musique enregistrée) : Le théâtre, la danse, les marionnettes, les festivals, foires, la musique, etc.

• Le cinéma et l'audiovisuel : Le cinéma, la vidéo, la radiodiffusion et la télédiffusion, les jeux vidéo,

• Le livre : Le livre, les journaux, les magazines, et les presse en ligne, les bibliothèques, etc.

• Les arts visuels et artisanat d'arts (arts plastiques et appliqués) y compris design et services créatifs : les beaux-arts (peinture, sculpture, dessin), l'artisanat (la vannerie, la poterie, le textile et le bois, joaillerie, les instruments de musique,...), la photographie ; le stylisme, le graphisme, la décoration intérieure, la publicité, l'architecture,

• Le patrimoine culturel (matériel et immatériel) : Savoirs et savoir-faire, us et coutumes, rites et traditions, musées, sites et monuments, etc.

C'est donc toute une panoplie de tous ceux qui sont dans l'évènementiel, le spectacle, la production. Les entrepreneurs, ce sont ceux qui font la production, la distribution ou l'exploitation en salle. Si vous prenez le cas du cinéma, l'entrepreneur dans toute la chaîne de valeur du métier, c'est celui qui produit (parce que c'est lui qui met son argent pour produire une œuvre). Ensuite, celui qui distribue (il prend le risque de payer une œuvre et rechercher le marché). Enfin, celui qui exploite à travers les salles de cinéma.

De façon générale, quels sont les rôles et missions d'un élu consulaire ?

Il faut d'abord souligner que la Chambre de commerce sert de trait d'union entre les intérêts publics et le privé. C'est la chambre de commerce qui centralise les doléances à soumettre à l'Etat et un des cadres qui matérialisent cela, c'est la rencontre gouvernement/secteur privé qui a lieu, en principe, chaque année à Bobo. La Chambre de commerce a pour mission, entre autres, de créer des infrastructures (économiques). Quand vous prenez le secteur des transports, vous avez Ouaga Inter, on parle de plus en plus de ports secs. C'est tout ce qui peut faciliter la vie d'un opérateur économique. Donc, c'est une institution qui œuvre au quotidien à faciliter le travail de terrain aux acteurs, du privé comme du public (car, souvent, les agents publics ne maîtrisent pas tous les contours du secteur privé).

Le rôle de l'élu consulaire, c'est de travailler donc au quotidien au sein de l'institution, la chambre de commerce, pour défendre au mieux, son secteur d'activité. Une fois que vous êtes élu, vous passez comme expert du domaine et dès lors, vous devez faire des propositions pour faire avancer les choses ; par exemple s'il y a des lois qui concernent le domaine, vous devez apporter votre expertise pour leurs élaborations. L'élu est donc dans le collège et participe aux réunions et délibérations du bureau (s'il est membre du bureau), etc. Quand vous avez, dans votre secteur d'activité, des références à la chambre de commerce, ça crée plus de confiance avec un certain nombre de structures, dont les banques. Donc, l'élu consulaire devient une sorte d'ambassadeur pour votre secteur d'activité.

Vous qui êtes en fin de mission, quel bilan global pouvez-vous dresser de votre mandat et quels ont été les acquis dans le domaine que vous avez représenté ?

La Chambre de commerce, c'est avant tout un collège, qui est accompagné par des agents internes. Ce sont eux qui font les projets et les élus valident. Les élus peuvent aussi proposer. C'est la première fois que notre secteur d'activité a été pris en compte, après 70 ans d'existence de l'institution. Il fallait donc jeter une base et je me sentais donc investi d'une mission de créer un chemin. C'est dans cette démarche permanente que j'ai eu une occasion de participer à une rencontre de l'Union européenne, aux côtés de personnes-ressources, où nous avons réussi à poser la problématique de la culture burkinabé.

Par la suite, le ministre de la Culture de l'époque, Tahirou Barry devait aller à Bruxelles, j'ai jugé bon d'y aller participer pour défendre et présenter le domaine du cinéma avec son corps de métier. L'ensemble de tous ces efforts ont conduit à l'obtention d'un fonds d'un montant de 10 millions d'euros (plus de six milliards 500 millions de FCFA) pour les acteurs culturels. Il est logé au sein du Fonds de développement culturel et touristique et est dispatché aux différents acteurs culturels. C'est un projet qui court jusqu'en 2023 et je crois que ça va beaucoup encourager les jeunes à monter des entreprises. C'est une fierté pour moi au moment du bilan.

Il y a eu aussi une association des entrepreneurs culturels et créatifs que j'ai mise en place. Elle est vraiment ouverte à tous les acteurs. Seulement, il fallait partir d'un noyau, qui est constitué des inscrits d'il y a cinq ans. La plupart des membres-fondateurs viennent donc de ce noyau. Vous avez Jah press comme vice-président, des personnes comme commandant Papus, Kenzo, PDG, Issouf Saré, Salif Sanfo, et bien d'autres personnes ressources. Donc, avec tout ce groupe, nous avons travaillé pendant trois ans. L'association a un vaste programme et nous avons tenu au mois de mars, un grand séminaire avec des consultants internationaux pour nous aider à définir les modèles économiques des différentes filières dont j'ai parlées tantôt. Quand vous observez, pourquoi ça ne marche pas dans la culture ? De mon point de vue, c'est parce qu'effectivement, c'est un secteur qui est très assisté. Ce qui fait qu'on n'arrive pas à grandir.

Nous pensons donc qu'avoir la subvention est une bonne chose (elle va demeurer), mais au-delà, il faut qu'on trouve les moyens de donner à ceux qui veulent aller loin que d'utiliser 500 mille ou un million, juste pour deux mois et s'asseoir. Il faut créer la possibilité d'avoir des crédits pour produire et écouler. C'est une préoccupation au niveau de l'association et pendant le séminaire, nous avons sorti un certain nombre de doléances qui ont été présentées au ministère de la Culture et à la Chambre du commerce qui les ont validées. C'est devenu une feuille de route qui va se dérouler. Que je sois réélue ou pas (je souhaite être réélue), c'est un programme qui va se poursuivre au bénéfice de la jeunesse burkinabè, c'est-à-dire tous ceux qui interviennent dans le domaine de la culture.

A l'heure du bilan du mandat, je crois avoir un peu péché pendant mon mandat, pour n'avoir pas assez communiqué. Mais je crois que c'est lié aussi à la nature de l'institution. A la Chambre de commerce, c'est comme la grande muette, ils font des choses, mais n'en parlent que lorsque c'est du concret. On a beaucoup de rencontres stratégiques, donc si chaque jour on devrait en parler sur les réseaux sociaux, cela ne rendrait pas service au domaine.

Parlant d'élection, vous êtes candidate au Kadiogo pour le compte de votre secteur. Comment se passe la campagne ?

Je peux dire que ça se passe bien, dans la mesure où c'est l'esprit du fair-play, de la démocratie et la fraternité qui anime tout le monde et je crois que c'est très important à souligner. Au-delà de la compétition qui existe entre certains candidats, l'objectif visé est le même, à savoir défendre l'intérêt de nos secteurs d'activité, du secteur privé burkinabé en général. L'essentiel, c'est que ce soit l'intérêt général qui prime. Nous avons pu, au cours de notre mandat, et sous le leadership du président de la Chambre de commerce, Kadhafi (Mahamadi Savadogo), jeter les bases de grands projets, et même amorcer de nombreux chantiers que je pourrai aisément poursuivre, si toutefois je revenais à être réélue. Nous avons mis la barre haute. Je souhaite donc que les 156 électeurs inscrits puissent m'accorder leur confiance pour le bonheur de notre domaine d'activité et de tous ses acteurs, sans distinction.

Quelle appréciation générale faites-vous de l'entrepreneuriat culturel au Burkina ?

Je crois que l'entrepreneuriat culturel existe, mais n'est pas valorisé. Les acteurs même n'ont pas suffisamment conscience de leurs capacités, simplement parce qu'on ne leur donne pas les moyens. A la Chambre de commerce, j'ai pu négocier avec une banque qui s'est ouverte au cours de notre mandat en faveur de la culture. Vous pouvez faire le tour de toutes les banques du Burkina, vous verrez qu'elles ne maîtrisent pas ce que c'est que l'entrepreneuriat culturel. Mais avec cette nouvelle banque, nous avons mené un plaidoyer et fait des propositions. Je crois que dans les mois à venir, vous verrez les acteurs culturels bénéficier de crédits avec des garanties que nous souhaitons négocier avec le Fonds de développement culturel et touristique. Nous avons même proposé que les droits d'auteurs du BBDA (Bureau burkinabé du droit d'auteur) y soient logés, pour pouvoir davantage faciliter les choses aux acteurs. L'entrepreneuriat culturel gagnerait donc à être structuré et c'est un chantier qui me tient à cœur.

Si vous êtes élue au soir du 14 novembre 2021, quels seront vos grands chantiers ?

Chaque entité travaille sur la base d'un référentiel et le nôtre sera arrimé à celui du président de la Chambre de commerce. Mais en dehors du plan de mandature, il y a effectivement notre vision que nous voulons défendre à l'intérieur, de sorte à nous faire intégrer. Nous allons travailler avec un programme qui existe déjà au niveau du ministère de la Culture, qui s'intitule la stratégie nationale de développement de la culture, pilotée par la direction de la promotion des industries culturelles et créatives. Vous savez également qu'il y a le PNDES II (Plan national de développement économique et social, phase II : ndlr) qui est en train de se mettre en place. Globalement, le bénéficiaire de l'ensemble de ces activités, c'est la jeunesse ; parce qu'aujourd'hui, ce sont les jeunes qui sont dans ces différents secteurs. Donc, un plan de formation va être proposé à cet effet. On peut se réjouir déjà que notre secteur d'activité se soit fait une place à la Chambre de commerce.

Ma vision s'articule donc autour de la Stratégie nationale de développement des industries culturelles et créatives (SND-ICC), qui est qu'à l'horizon 2025, le secteur culturel du Burkina Faso devienne économiquement émergent, présent sur tous les marchés, avec des acteurs dynamiques et professionnels. Pour cela, nous allons renforcer le cadre réglementaire et institutionnel des industries culturelles et créatives ; renforcer les capacités, le capital humain et la formation ; faciliter l'accès au financement ; développer les infrastructures et les investissements ; promouvoir la compétitivité et l'innovation ; développer les marchés interne et externe et, enfin, dynamiser la coopération en matière de culture. Mon rêve, c'est d'avoir des infrastructures où la jeunesse pourrait aller faire des spectacles, faire des productions de qualité.

Votre message à l'ensemble des électeurs ?

C'est de demander leur confiance et leurs voix pour pouvoir poursuivre la dynamique que j'ai entamée au sein de l'institution. C'est une instance de décisions. De ce fait, il va falloir faire le choix de quelqu'un qui est à mesure de défendre les intérêts, qui a la maîtrise des contours des défis. Le moment est décisif et il faut qu'on en tienne donc compte pour parler d'une seule voix pour le bonheur de tous les acteurs du secteur. Je saisi l'occasion pour inviter l'ensemble des acteurs à rester soudés, quelle que soit l'issue du vote.

Valérie Kaboré : Défis permanents pour une battante de première heure

« Ciné Park Academy » : Un centre polyvalent et intégré pour promouvoir la culture et le tourisme au Burkina

Propos recueillis par O.H.L

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Burkina/MPP : Le devoir de reconnaissance des militants à Simon Compaoré, désormais président d'honneur du parti

Sun, 26/09/2021 - 17:59

C'est dans une ambiance empreinte de reconnaissance au président sortant de leur parti, Simon Compaoré, que les participants au deuxième Congrès extraordinaire du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) assistent, ce dimanche 26 septembre 2021 à Ouagadougou, à la clôture des travaux de cette deuxième instance suprême du parti.

L'un des grands enjeux de ce congrès était sans doute le renouvellement de l'organe dirigeant, le Bureau exécutif national (BEN), notamment la présidence du parti.

Après "plusieurs castings" des congressistes, le président Simon Compaoré cède la tête du parti à Bala Alassane Sakandé.

Ce dernier, par ailleurs Président de l'Assemblée nationale, était jusque-là deuxième secrétaire au secrétaire exécutif du parti.

Qualifié de "monument", de "baobab" politique, Simon Compaoré a été accueilli dans un tonnerre d'ovations dans la cuvette du Palais des sports de Ouaga 2000 qui accueille cet événement politique.

Président intérimaire du MPP à partir d'août 2017, Simon Compaoré sera confirmé à la présidence du parti à l'occasion d'un congrès ordinaire en mars 2020.

Homme politique aux propos aussi chocs que parfois contreversés, il aura sans doute marqué, activement, la vie politique burkinabé.

Simon Compaoré est, désormais, le président d'honneur du MPP. Ainsi devient-il pour le MPP, ce que Blaise Compaoré est au CDP.

C'est donc une nouvelle ère qui s'ouvre, à partir de cet après-midi dominical, pour le parti au pouvoir.

O.L
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Burkina Faso : Alassane Bala Sakandé désormais président du Bureau exécutif national du MPP

Sun, 26/09/2021 - 14:02

Le parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès, a annoncé ce dimanche 26 septembre 2021, une nouvelle composition de son Bureau exécutif national.

Fort de 95 membres, la présidence est confiée à Alassane Bala Sakandé. Il succède à Simon Compaore qui sera élevé au rang de président d'honneur du parti à la demande spéciale du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.

Alassane Bala Sakandé est secondé par cinq vice-présidents :

1. Clément Sawadogo,
2. Salifo Tiemtoré,
3. Laurence Ilboudo Marchal,
4. Stanislas Ouaro
5. Moussa Boly

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Médias : Mathias Tankoano démissionne du Conseil Supérieur de la Communication

Sun, 26/09/2021 - 13:59

Mathias Tankoano, avocat de profession, a démissionné de sa fonction de conseiller, et partant, de la présidence de l'organe de régulation des médias au Burkina Faso. C'est l'intéressé lui-même qui l'annonce sur sa page Facebook.

Il explique sa décision par le fait de sa nomination comme responsable aux questions électorales du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), le parti au pouvoir, qui clôture ce 26 septembre 2021 son deuxième congrès extraordinaire.

Ancien conseiller spécial du président Roch Kaboré, Mathias Tankoano avait été nommé à la présidence du CSC le 20 juillet 2018 pour un mandat de cinq ans.

Nous vous proposons l'intégralité de la déclaration de M. Tankoano.


Bonjour à toutes et à tous.
A l'issue du 2ème congrès extraordinaire du MPP, mes camarades ont porté leur choix sur moi pour conduire désormais les questions électorales du parti.
Je les remercie tous pour cette marque de confiance et de camaraderie.

En acceptant cette charge, je renonce désormais à ma fonction de conseiller du CSC et de président.
Je continue à solliciter les conseils et les bénédictions de tous.

Lefaso.net

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Loroum : Une femme et son enfant victimes de l'explosion d'une mine artisanale

Sun, 26/09/2021 - 13:55

Ce dimanche 26 septembre 2021, une mine artisanale a explosé à quelques encablures de Titao.

L'incident a provoqué la mort d'une femme et blessé un enfant.

Selon l'Agence d'information du Burkina (AIB), la victime et son enfant se rendaient en charette dans leur champs situé entre Titao et Hargo.

Lefaso.net

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Burkina Faso : Siaka Niamba succède à Paulin Salembéré à la tête de l'ordre des avocats

Sun, 26/09/2021 - 13:05

Maître Paulin Marcelin Salembéré, Bâtonnier de l'ordre en exercice, a passé le flambeau à son dauphin, maître Siaka Niamba, le vendredi 24 septembre 2021, à Ouagadougou. La cérémonie officielle de passation de charges s'est tenue sous le patronage du président du Faso, représenté par le ministre en charge de la Fonction publique, Seni Mahamadou Ouédraogo.

Conformément aux articles 11 et 12 du règlement n°05/CM/UEMOA du 25 septembre 2014 relatifs à l'harmonisation des règles régissant la profession d'avocat dans l'espace UEMOA, la loi et le règlement intérieur du Barreau, via son article 6, il a été procédé à l'élection d'un dauphin devant succéder au Bâtonnier en exercice, maître Paulin Salambéré.

Ainsi, maître Siaka Niamba a été élu par ses pairs avec 142 voix sur 149 votants, faisant de lui le nouveau Bâtonnier de l'ordre des avocats. Le vendredi 24 septembre 2021, il y a eu la cérémonie de passation de charges entre le Bâtonnier sortant, maître Salambéré, et son dauphin, maître Niamba. Cérémonie qui sera ponctuée de conseils de maître Titinga Frédéric Pacéré, ancien Bâtonnier, les allocutions du Bâtonnier Prosper Ahounou, vice-président de la conférence des barreaux de l'UEMOA, et des Bâtonniers entrant et sortant.

Quelques personnalités présentes à la cérémonie avec le conseil de l'ordre 2021-2024

« Le 12 octobre 2018, j'ai pris des engagements devant vous qui consistaient à œuvrer pour la protection de la profession, parce que nous avons constaté qu'un certain nombre de professions voisines grignotaient le périmètre du droit réservé à l'avocat. Les actions des confrères ont pu faire en sorte que les dispositions légales prévues dans les textes en cours d'adoption et portant préjudice à notre profession soient supprimées », a confié maître Paulin Salambéré, en demandant à son successeur de poursuive la lutte dans ce sens.

Me Salambéré dit avoir également permis d'ouvrir les portes du Barreau en procédant durant ces trois années écoulées, au recrutement de plus de 80 étudiants pour le Centre de formation professionnelle des avocats. Le Bâtonnier sortant a aussi fait cas de la récente inauguration du Tribunal de grande instance Ouaga 2, qui, pour lui, a été construit sans tenir compte des avocats. Car rien n'a été prévu, selon lui, pour leur installation lors des audiences. Ce qui a contraint le Barreau à injecter environ deux millions de francs CFA pour l'équipement des salles d'audience au profit des avocats.

« Lorsque le Bâtonnier Mamadou Savadogo me passait le témoin, il m'a donné un seul conseil. Celui de me méfier du politique », a souligné le Bâtonnier sortant Paulin Salambéré

Il terminera son discours en laissant ce conseil qu'il a reçu de son devancier : « Lorsque le Bâtonnier Mamadou Savadogo me passait le témoin, il m'a donné un seul conseil. Celui de me méfier du politique, ce qui venait confirmer mes convictions », a-t-il indiqué.
Avant de dresser ce bilan non exhaustif ces résultats du programme de campagne qu'il avait présenté à ses confrères le 12 octobre 2018 à Ouagadougou, maître Salambéré a souligné que la présente passation de charges a été anticipée. Elle devait normalement se tenir le 30 septembre prochain, date de la fin de son mandat. Cette exception a été faite afin de bénéficier de l'accompagnement des confrères venus d'autres pays pour participer au deuxième congrès des avocats de l'espace UEMOA qui a eu lieu les 22 et 23 septembre 2021.

« Nous irons à la rencontre du gouvernement pour lui manifester notre intérêt d'être impliqués à nouveau dans l'examen des avant-projets de lois afin d'apporter notre modeste pierre à la construction de notre équilibre juridique », a annoncé le nouveau Bâtonnier, Siaka Niamba

Maître Siaka Niamba, le Bâtonnier entrant, a salué le sacrifice de ses devanciers qui se sont battus pour la profession d'avocat au Burkina Faso. Il y a eu des acquis qu'il entend renforcer. « En prenant le bâton à la suite du Bâtonnier Marcelin Paulin Salambéré, j'ai pour ambition, avec le conseil de l'ordre, de renforcer la dynamique du développement du Barreau en vue de le placer dans l'univers institutionnel et de l'emmener à jouer pleinement sa partition partout où son intervention s'impose », promet-il.

« Cher fils, vous héritez d'un trône très lourd. Sachez que vous n'aurez ni sommeil ni repos », a interpellé maître Titinga Frédérick Pacéré

Il ambitionne aussi de mettre en place une administration du Barreau fondée sur la rationalité et l'efficacité, qui facilite l'accès à ses services aux avocats, aux justiciables et aux institutions publiques. « C'est l'atteinte de ce défi organisationnel qui va nous dégager la voie et nous outiller pour aller à la conquête de la place qui doit être la nôtre dans le concert des institutions de ce pays », a-t-il expliqué.

Pour ce faire, maître Niamba compte travailler avec l'ensemble des acteurs pertinents avec pour objectif de parvenir à une collaboration avec les institutions, dans le strict respect des attributions de chaque partie.

Le nouveau Bâtonnier a également interpellé les autorités. « Je pense au gouvernement d'où part et où tout est destiné. Le Barreau était membre de la commission de codification de l'époque et avait l'honneur de contribuer à l'examen des avant-projets de lois avant leur adoption en conseil des ministres. Tel ne semble plus être le cas », fera-t-il remarquer.

Il a annoncé que le Barreau ira à la rencontre du gouvernement pour lui manifester son désir d'être de nouveau impliqué dans l'examen des avant-projets de lois afin d'apporter sa modeste pierre à la construction de l'équilibre juridique. Face aux défis que devra relever maître Niamba dans l'exercice de ses fonctions, le doyen des Bâtonniers lui a prodigué des conseils de sage.

« Cher fils, vous héritez d'un trône très lourd. Sachez que vous n'aurez ni sommeil ni repos. Si je vous le dit, c'est par expérience. N'aurez pratiquement aucun droit de famille. Parce que votre devoir ne sera consacré qu'au Barreau. La charge est lourde, j'en sais quelque chose. Je ne veux pas vous faire pas peur. C'est un sacerdoce ! Je vous demande de tout faire pour répondre à l'appel », a lancé maître Titinga Pacéré au nouveau Bâtonnier.

« Monsieur le Bâtonnier Siaka Niamba, votre pierre au renforcement de l'intégration des barreaux de l'espace UEMOA est beaucoup attendue », a fait savoir le Bâtonnier Prosper Ahounou, vice-président de la conférence des barreaux de l'UEMOA

Au nom des avocats de l'espace UEMOA, le Bâtonnier Prosper Ahounou a rendu hommage à maître Salambéré pour la volonté manifeste qu'il a eu d'apporter « de la terre à la terre » durant son mandat au profit de la corporation.

Me Ahounou a aussi exprimé toute sa confiance au nouveau Batonnier. Il dit qu'il a foi aux capacités de l'homme à relever les défis qui se présenteront à lui tout au long de l'exercice de sa fonction.

Il a saisi l'occasion pour féliciter et remercier le législateur UEMOA qui a rendu possible une telle alternance apaisée au sein des Barreaux de la sous-région et a formulé cette attente : « monsieur le Bâtonnier Siaka Niamba, nous voudrions vous dire que votre pierre au renforcement de l'intégration des Barreaux de l'espace UEMOA est beaucoup attendue ».

Maître Prospère Ahounou souhaitera, pour terminer, la bienvenue à Siaka Niamba au sein de la conférence des Barreaux en sa qualité de Bâtonnier en exercice a émis le vœu que son mandat soit réussi à la tête de l'ordre des avocats du Burkina Faso.
Le nouveau Bâtonnier aura la lourde charge de représenter l'ordre des avocats, de présider son conseil, de gérer les affaires courantes tout en prévenant et réglant les différends d'ordre professionnel entre avocats, d'instruire les réclamations formulées par des tiers…

Maître Siaka Niamba prendra précisément fonction en tant que Bâtonnier de l'ordre, le 1er octobre 2021.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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Rencontres musicales africaines (REMA) : La 4e édition se tiendra du 14 au 16 octobre 2021

Sun, 26/09/2021 - 13:00

La 4e édition des Rencontres musicales africaines (REMA) se tiendra les 14, 15 et 16 octobre 2021 à Ouagadougou. Pour cette occasion, la cour du Naaba, avec à sa tête le chanteur burkinabè Alif Naaba, a organisé une conférence de presse. Elle a eu lieu ce vendredi 24 septembre 2021 à Ouagadougou. Les grands axes de l'événement ont été révélés.

Le secteur de la musique en Afrique connaît une montée remarquable au niveau international ces dernières années. Toutefois, de nombreux défis sont à relever, surtout ceux liés à l'économie musicale. C'est à partir de ce constat que le chanteur Mohamed Kaboré, Alif Naaba de son nom d'artiste, a décidé d'agir. Depuis trois ans, il a mis en place un événement qui rassemble, au Burkina Faso, les professionnels de la musique venant d'Afrique et d'ailleurs.

Pour annoncer le déroulé de la 4e édition, il a organisé une conférence de presse. Les Rencontres musicales africaines auront lieu les 14, 15 et 16 octobre 2021 à Ouagadougou. Au cours de ces 72 heures, il est prévu des réflexions, des échanges et des partages d'expériences entre acteurs du secteur de l'industrie musicale, sur le business de la musique en Afrique. Les REMA seront animées par des showcases, pour lesquels 90% des artistes sélectionnés sont des Burkinabè.

Alif Naaba, promoteur des REMA.

La copie privée

Cette édition est placée sous le thème « La rémunération pour copie privée, moteur pour la création musicale en Afrique ». Le promoteur de l'évènement, Alif Naaba, a justifié ce choix. « La copie privée, c'est ce que vous copiez par rapport à la musique : les clés USB, les téléphones. Il y a une taxe qui est prélevée, elle compense les artistes pour leurs créations. Il y a un travail qui est fait en collaboration avec la douane de chaque pays. Au Burkina Faso, nous sommes le premier pays africain francophone à l'avoir mis en place. Et aujourd'hui, la copie privée aide de nombreux artistes burkinabè.
Au Bureau burkinabè du droit d'auteur (BBDA), il y a un fonds qui aide les artistes à prendre des prêts pour la production de leurs œuvres. Ces fonds viennent des collectes de la copie privée. C'est pour cela que nous pensons que la copie privée peut booster la création », a-t-il justifié.

Séance de questions-réponses entre les journalistes et Alif Naaba.

Les REMA visent trois objectifs. D'abord, la vulgarisation des outils du digital pour faciliter les activités des professionnels de la musique en tenant compte de l'économie locale. Ensuite, consolider et élargir le réseau africain de professionnels des métiers de la musique, mise en place depuis la création des REMA. Enfin, contribuer à la professionnalisation des métiers de la musique en Afrique pour en faire un levier de développement.

Pour avoir plus d'informations sur ces rencontres, un site web a été mis à la disposition du public. (https://www.remameeting.com/)

Samirah Bationo
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Biennale de la sculpture de Ouagadougou : La 2e édition aura lieu du 8 octobre au 8 novembre 2021

Sun, 26/09/2021 - 13:00

La 2e édition de la Biennale de la sculpture de Ouagadougou (BISO) aura lieu du 8 octobre au 8 novembre 2021. C'est l'annonce faite par le comité d'organisation le vendredi 24 septembre 2021. C'était au cours d'une conférence de presse initiée à cet effet. Déjà, 18 artistes de plusieurs nationalités sont en résidence de création à Ouagadougou.

« L'aventure ambiguë ». C'est le thème de la 2e édition de la BISO. C'est aussi le titre de l'une des œuvres de l'écrivain sénégalais Cheick Hamidou Kane. En choisissant ce thème, Myaba Ouédraogo, président de la BISO, a expliqué que c'est pour rendre hommage à l'écrivain. Il rappelle que dans ce livre, l'auteur retrace la trajectoire tourmentée du jeune Samba Diallo. Il naviguait entre la spiritualité de son pays des Diallobé et le monde occidental libéral. Selon le président, ce thème est proposé aux artistes pour qu'ils sondent la complexité des identités d'Afrique d'aujourd'hui, dans une ère dite de post-mondialisation.

Myaba Ouédraogo, président de la BISO.

Pour cette édition, 18 artistes venus d'Afrique et d'Europe sont déjà en résidence de création à Ouagadougou. Ils ont été sélectionnés sur 300 candidatures. Ces artistes ont été choisis en fonction de la pertinence de leurs projets.

Initier la BISO, explique le comité d'organisation, est aussi une façon de donner l'accès à l'art et à la culture à la population ouagalaise. Pour cette 2e édition, la biennale met en place différents ateliers éducatifs accessibles aux enfants. Au cours de cette activité, il y aura des tables-rondes et des formations, en plus des expositions.

Les artistes sculpteurs étaient présents à la conférence de presse.

La BISO 2021 a pour président d'honneur le sculpteur Siriki Ky. Présent à la conférence de presse, il a salué l'initiative. Pour lui, cette activité est une aubaine que l'on doit œuvrer à agrandir. Rendez-vous donc est pris du 8 octobre au 8 novembre 2021 pour la BISO.

Dimitri OUEDRAOGO
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Journée internationale des personnes âgées 2021 : Le réseau des personnes âgées des Hauts-Bassins se mobilise

Sun, 26/09/2021 - 13:00

Le Réseau de protection et de promotion des personnes âgées (R3PA) de la région des Hauts-Bassins a animé, le vendredi 24 septembre 2021 à Bobo-Dioulasso, une conférence de presse sur la Journée internationale des personnes âgées qui a lieu chaque 1er octobre. Cette année, la journée est placée sous le thème « Tout le monde doit affronter la vieillesse ».

Dans la région des Hauts-Bassins, le R3PA célèbre chaque 1er octobre, depuis 2016, cette Journée internationale des personnes âgées (JIPA).

Pour marquer la commémoration de cette 31e JIPA qui aura lieu le 1er octobre 2021, il est prévu diverses activités. Le réseau a débuté ses activités depuis le 1er septembre dernier et elles se poursuivront jusqu'au 11 octobre prochain.

Les participants

Les activités restantes pour le mois de septembre sont l'organisation de jeux de société le 26, des consultations médicales et paramédicales gratuites pour les personnes âgées dans tous les CSPS et CMA de la région des Hauts-Bassins le 27 septembre, une conférence sur l'hypertension artérielle et le diabète les 28 (mairie de l'arrondissement 5) et 30 septembre (mairie de l'arrondissement 7).

Le 1er octobre, il est prévu une conférence sur le Covid-19 et la santé des personnes âgées, suivie d'un repas communautaire le lendemain au Centre Muraz.
Une visite sera également rendue aux deux personnes les plus âgées de Bobo-Dioulasso et à celles des provinces du Tuy et du Kénédougou.

Dramane Koné, président du Conseil régional des personnes âgées des Hauts-Bassins.

Comme le rappelle Ali B. Koné, président du R3PA, directeur régional en charge de la femme de la région des Hauts-Bassins, la JIPA est une résolution prise au niveau des Nations-Unies pour favoriser la promotion et la protection des droits des personnes âgées. La communauté s'est rendue compte que c'est un maillon important de la société qui peut beaucoup œuvrer pour le vivre-ensemble, la cohésion sociale et renforcer les valeurs qui nous sont propres. L'objectif est de permettre non seulement à ces personnes âgées d'avoir une vie assez aisée dans de bonnes conditions, mais aussi leur donner la place qui est la leur, comme le concevaient les sociétés africaines d'antan.

Depuis la création du réseau en 2016, assure M. Koné, il y a eu beaucoup d'amélioration. Plusieurs adhésions ont été enregistrées et cela a permis de créer d'autres structures faîtières qui travaillent aussi dans la protection et la promotion des personnes âgées. Grâce aux activités menées, beaucoup de personnes âgées sont sorties de leurs maisons, beaucoup ont également été identifiées et reçoivent des visites. Certaines de ces personnes âgées ont pu ainsi être informées qu'elles peuvent aller vers les formations sanitaires pour des consultations gratuites pendant ces journées qui leur sont consacrées.

Ali B. Koné, président du R3PA, directeur régional en charge de la femme de la région des Hauts-Bassins.

L'objectif de la conférence de presse est donc, selon Ali Koné, « de montrer aux populations quelles sont les activités que nous voulons mener et demander leur adhésion car, seul, le réseau ne pourra pas travailler à bien promouvoir les droits des personnes âgées. Nous leur demandons de se joindre à nous, de sortir nombreuses pour montrer que ces personnes âgées sont importantes pour nous, que nous sommes là pour elles. Nous aspirons à être des personnes âgées ; si nous leur faisons du bien, nos fils et petits-enfants feront aussi du bien pour nous ».

Créé en 2016, le Réseau de protection et de promotion des personnes âgées de la région des Hauts-Bassins a pour objectif de regrouper toutes les structures publiques, privées, communautaires, confessionnelles qui œuvrent ou veulent œuvrer pour la protection et la promotion des personnes âgées dans la région des Hauts-Bassins. Il est ouvert à toute structure partageant sa vision.

Photo de famille.

Le R3PA ambitionne d'instituer une pratique sociale qui deviendra une tradition au Burkina Faso qui consiste à réunir toutes ces structures pour co-réaliser des activités de protection et de promotion des personnes aux frais des parties prenantes qui recevront en contrepartie les bénédictions des personnes âgées soutenues.
Depuis 2019, le R3PA célèbre, chaque 15 juin, la Journée mondiale de sensibilisation contre la maltraitance des personnes âgées.

Haoua Touré
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Promotion des droits de l'enfant : Le journaliste Abdel-Aziz Nabaloum remporte le prix international Ulrich-Wickert

Sun, 26/09/2021 - 13:00

Abdel-Aziz Nabaloum, du journal Sidwaya, a remporté le prix international Ulrich-Wickert pour les droits de l'enfant 2021. Le journaliste du quotidien d'Etat a remporté ce prix grâce à son article « Elèves déplacées internes : Cette corvée qui brise les espoirs d'éducation » (https://fr.allafrica.com/stories/202012280478.html) paru le 28 décembre 2020 dans Sidwaya. La remise du prix a lieu le vendredi 24 septembre 2021 à Ouagadougou, au siège de l'ONG Plan international.

Pour cette distinction, le lauréat reçoit un trophée accompagné d'une somme de 6 000 euros, soit environ quatre millions de francs CFA. « C'est un sentiment de satisfaction qui m'anime. Mais au-delà, cette récompense est un hommage que je rends à ces enfants qui sont les premières victimes du terrorisme au Burkina Faso », a laissé entendre Abdel-Aziz Nabaloum, qui ajoute qu'il était de son devoir, en tant que journaliste, d'attirer l'attention des autorités sur la situation de ces enfants déplacées internes.

Le représentant-résident de l'ONG Plan international, Yaouba Kaigama, a félicité le lauréat pour son prix

Pour le représentant résident de l'ONG Plan international au Burkina, Yaouba Kaigama, le journaliste a mené un combat utile. Tout en félicitant le lauréat pour la qualité de son œuvre, il a invité les autres journalistes à tremper leurs plumes et à balader leurs micros et caméras dans les méandres des droits des enfants afin de promouvoir cet acquis car, dit-il, il y a de bons sujets de reportage sur les problèmes des jeunes, des droits des enfants. « Abdel-Aziz Nabaloum a produit un excellent article », a insisté le représentant de l'ONG Plan International, indiquant que le lauréat devrait recevoir son prix en Allemagne. « A cause de la crise sécuritaire, Plan Allemagne nous a demandé d'organiser une cérémonie pour remettre ce prix au Burkina Faso », a-t-il expliqué.

Tout en précisant que le reportage a porté uniquement sur les filles, Abdel-Aziz Nabaloum a indiqué que sa réalisation n'a pas été une mince affaire. « Ces enfants voyaient le reportage comme une manière d'exposer leur précarité. Il a fallu les rassurer d'abord, sinon ce n'était pas facile », a confié le lauréat du « journal de tous les Burkinabè ».

Les articles de l'édition de 2022 recevables jusqu'au 31 mars prochain

Pour l'édition 2022, les productions sont recevables au plus tard 31 mars 2022. Selon le représentant de l'ONG Plan International, le concours est mondial et ouvert à tous les journalistes de la presse écrite, en ligne, de la télévision et de la radio. En substance, il est ouvert aux rédacteurs en chef de tous les départements et aux journalistes indépendants en Allemagne, en Autriche et dans les 53 pays partenaires de Plan International. Le nombre de soumissions est limité à une seule contribution par personne.

En rappel, le prix de journalisme de la Fondation Ulrich-Wickert récompense les meilleures productions journalistiques sur le thème des droits de l'enfant.

Serge Ika Ki (stagiaire)
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Le Pr Bertrand MBATCHI, Secrétaire général du CAMES, est décédé ce 25 septembre 2021

Sat, 25/09/2021 - 18:03

Le Professeur Bertrand MBATCHI, Secrétaire général du Conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur (CAMES) est brutalement décédé ce 25 septembre 2021 à Ouagadougou (siège de l'institution) des suites de maladie. De nationalité gabonaise, le Pr MBATCHI, d'origines gabonaise, était en poste au CAMES depuis le 1ᵉʳ août 2011.

Categories: Afrique

Lutte contre le Covid-19 : L'ambassade des Etats-Unis d'Amérique organise une journée de vaccination

Sat, 25/09/2021 - 17:28

L'ambassade des Etats-Unis d'Amérique au Burkina Faso organise, ce samedi 25 septembre 2021, une journée de vaccination contre le covid-19 au profit des personnes de plus de 18 ans. 2 000 doses de vaccins Johnson& Johnson Janssen sont disponibles pour cette journée et ceux qui ont plus de 18 ans peuvent s'y rendre pour se faire vacciner. Le financement de cette campagne est assurée par l'USAID à travers HP+ /Burkina Faso.

Le parking de l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique a été transformé, ce 25 septembre 2021, en un grand centre de vaccination contre le covid-19. Plusieurs dizaines de personnes de plus de 18 ans y ont fait le déplacement pour se faire vacciner à l'occasion de la Journée de vaccination contre le covid-19 initiée par l'ambassade. Zénabou Zongo, ménagère fait partie de ceux-là.

Zénabou Zongo affirme se sentir bien après avoir reçu le vaccin

Après avoir rempli toutes les formalités, elle reçoit sa dose unique du vaccin Johnson& Johnson. Et quelques minutes plus tard, Mme Zongo affirme se sentir bien. Pourquoi s'est-elle fait vacciner ? A cette question, elle répond que c'est pour sa santé et celle de ses proches, mais aussi par conviction religieuse qu'elle a décidé de sauter le pas de la vaccination.

Elle remercie d'ailleurs l'ambassade des Etats-Unis pour l'initiative. « Je suis citoyenne burkinabè et ma conviction religieuse est que j'obéisse à la loi de mon pays et de me faire vacciner. C'est aussi pour ma santé et celle de mes proches. C'est vraiment noble que l'ambassade se soucie de la santé de la population burkinabè. C'est une initiative à saluer et nous leur disons merci pour ce qu'ils ont fait pour la population burkinabè », a-t-elle laissé entendre.

Des dizaines de personnes ont fait le déplacement à l'ambassade des Etats-Unis pour se faire vacciner contre le covid-19

Expression de la solidarité

A en croire Sandra Clark, ambassadrice des Etats-Unis au Burkina Faso, « C'est ensemble que nous pouvons vaincre la pandémie du covid-19 et que nous pouvons surmonter ce défi qui a fait tant de mal dans le monde ». C'est fort de cette conviction que cette journée de vaccination a été initiée. Elle vise à soutenir les efforts du ministère de la Santé dans la lutte contre le covid-19. Et c'est d'ailleurs dans le cadre de ce soutien que son pays a offert plus de 300 000 doses du vaccin Johnson& Johnson Janssen au Burkina Faso.

« Cette journée vise à soutenir les efforts du ministère de la Santé » a affirmé Sandra Clark, ambassadrice des Etats-Unis d'Amérique

La campagne se déroule grâce à l'appui financier de l'USAID, à travers HP+/ Burkina Faso. Elle a lieu au niveau de l'ambassade des Etats Unis d'Amérique au profit des travailleurs de l'ambassade et leur famille ainsi que les populations environnantes.
Le secrétaire général du ministère de la Santé, Dr Wilfrid Ouédraogo, représentant le ministre de la Santé, a pour sa part salué l'initiative de l'ambassade qui témoigne selon lui, de la solidarité du peuple américain à l'endroit du peuple burkinabè. « Le gouvernement américain appuie la vaccination contre le covid-19 au Burkina Faso, non seulement à travers l'initiative COVAX, mais aussi à travers un partenariat bilatéral, en témoigne les 302 000 doses du vaccin du groupe Johnson and Johnson reçues par notre pays, dont 85% ont déjà été consommés », a-t-il indiqué.

Dr Wilfrid Ouédraogo, SG du ministère de la Santé a souligné que cette journée de vaccination est l'expression de la solidarité du peuple américain à l'endroit du peuple burkinabè

Il a rappelé qu'avec 234 490 personnes vaccinées à la date du 21 septembre 2021, le Burkina Faso est loin d'avoir atteint la cible d'au moins 10% des populations les plus vulnérables vaccinées. Le nombre de personnes vaccinées pour le moment représente en effet 2,34% de la cible nationale. Il se dit donc convaincu que cette journée de vaccination à l'ambassade contribuera à l'atteinte des objectifs.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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Burkina/vie politique : « Celui qui veut partir au MPP peut y aller, le CDP n'est pas à vendre » (secrétariat des jeunes du CDP)

Sat, 25/09/2021 - 15:15

C'est dans une atmosphère tendue que s'est tenue, jeudi 23 septembre 2021 au siège national du parti, une conférence de presse des jeunes du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) sur la situation nationale.

Alors que la conférence venait de démarrer, la déclaration liminaire est interrompue par de jeunes militants qui, visiblement, ne partagent pas le contenu de cette déclaration qui était en train d'être livrée aux journalistes.

Selon les explications du responsable des jeunes de l'arrondissement N°4 de Ouagadougou, Boukary Compaoré, les conférenciers se sont retrouvés avec deux déclarations. Une déclaration rédigée par les jeunes du parti CDP et une autre reçue de la part du président du parti. C'est ainsi qu'un des groupes, qui aurait plutôt souhaité qu'on livre la déclaration du président du parti, s'est opposé à la lecture de la déclaration qu'il ne partageait pas. S'en est suivie une bagarre entre les deux groupes à maintes reprises (au moins trois fois de suite).

Boukary Compaoré, responsable des jeunes (CDP) de l'arrondissement N°4 de Ouagadougou

Dans un premier temps, il y a eu une atmosphère électrique, les deux groupes s'invectivant et se traitant de tous les noms d'oiseaux. Ensuite, les membres d'un des groupes bandent les muscles, tentant de vider l'autre groupe des lieux. Il a fallu l'intervention des éléments de la police, qui étaient positionnés à l'entrée et dans la cour du siège national, pour limiter les dégâts.

Par la suite, l'un des groupes a pu reprendre la conférence de presse. Elle a principalement porté sur la situation nationale, notamment l'actualité sécuritaire, la réconciliation nationale, etc. Selon le porte-parole de ces jeunes, Adama Tiendrébéogo, par ailleurs secrétaire national chargé des jeunes du CDP, le Burkina Faso aujourd'hui est à l'image de l'Afghanistan.

Pour lui, le pays est pris en tenaille d'est en ouest, du nord au sud, par des hommes armés non identifiés (HANI). « Cette incapacité du MPP (parti au pouvoir, NDLR) à faire face au terrorisme, endeuille de nombreuses familles chaque jour », a-t-il dénoncé.

Sur le plan de l'employabilité des jeunes, il est ressorti que le taux de chômage est alarmant ; d'où l'urgence de se demander « où sont passés les milliers d'emplois promis pendant la campagne électorale ? »

« Il n'y a pas d'accompagnement conséquent à l'égard de la jeunesse entreprenante, pas de suivi, ni de formation, et pendant ce temps, chaque année, le constat est fait sur la réduction des postes à pourvoir dans la fonction publique, alors que le nombre des diplômés augmente. Le Burkinabè se sent volé, pillé, arnaqué avec des mauvaises qualités d'exécutions des marchés publics », dénonce Adama Tiendrébéogo.

Adama Tiendrébéogo, porte-parole des jeunes (CDP)

La jeunesse du CDP exprime aussi son désaccord face à la fermeture du lycée Philippe Zinda Kaboré. Car estime-t-elle, c'en est de trop. C'est pourquoi, elle réaffirme son soutien aux élèves, aux éducateurs, aux parents d'élèves ainsi qu'aux syndicats pour la réouverture immédiate dudit lycée pour l'année académique 2021-2022.

Le président du parti CDP est-il à la solde du président Kaboré ? Avez-vous cette impression surtout qu'en tant que CFOP (Chef de file de l'opposition politique), Eddie Komboïgo ne semble pas batailler pour les exilés ? En réponse à ces questions, Abdoul Karim Bagagnan dit "Lota", quatrième secrétaire national chargé des jeunes du CDP, s'est dit frustré quand il entend partout des hommes et femmes dire qu'il n'y a plus d'opposition au Burkina Faso.

A l'en croire, Blaise Compaoré est le seul et unique président du parti CDP. « Il y a des militants qui sont CDP dans la journée et MPP la nuit. Aucun responsable du CDP ne lutte pour son retour. Aujourd'hui, Bénéwendé Stanislas Sankara lutte pour le retour de Yacouba Isaac Zida et non pas pour celui de Blaise Compaoré. Mais, nous, jeunes, nous allons nous battre pour le retour du père du CDP », a-t-il déclaré.

« Nous avons reçu l'ordre de mettre fin à la conférence et d'évacuer les lieux », a finalement interrompu un des policiers, au moment où le groupe resté pour poursuivre sa déclaration répondait aux questions des journalistes.

Pour le groupe animateur de la conférence, cet ordre émane du président Eddie Komboïgo et montre qu'il veut liquider le CDP au profit du pouvoir. Ce à quoi ces jeunes disent s'opposer. « Celui qui veut partir au MPP peut y aller, le CDP n'est pas à vendre. Jamais ! », ont conclu les mécontents.

Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net

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Prolongement du congé de maternité à six mois : « Les plus grandes oppositions viennent de la gent féminine », selon Salif Ouédraogo

Sat, 25/09/2021 - 14:38

Au Burkina, le congé de maternité est de trois mois, dont au plus tôt huit semaines (deux mois) et au plus tard quatre semaines (un mois) avant la date présumée de l'accouchement. Passé ce temps de repos, la femme qui vient de donner la vie repart travailler. Et ce, peu importe si l'accouchement a été traumatisant ou si l'enfant n'est pas en bonne santé. Profitant de la révision en cours du Code du travail, un groupe de jeunes militants en faveur d'une maternité paisible a lancé une pétition pour le prolongement du congé à six mois pour les femmes qui le désirent et un mois pour les hommes. Salif Ouédraogo, connu sous le pseudonyme de Ackermann Ouédraogo, est un membre actif de ce groupe. Il a invité les femmes, surtout celles qui sont réticentes, à y adhérer massivement lors d'un entretien accordé à notre média, le mercredi 23 septembre 2021 à Ouagadougou.

Lefaso.net : D'où est venue l'idée de lancer une pétition pour le prolongement du congé de maternité à six pour les femmes qui le désirent ?

Salif Ouédraogo : Cette initiative prend racine dans un constat qui est celui que la femme est toujours stressée à l'idée de repartir travailler après son congé de maternité qui dure théoriquement trois mois. Pas un stress du fait qu'elle ne veut pas retourner au travail, mais un stress du fait que le temps n'a pas suffi soit pour s'accommoder de cette nouvelle situation, soit pour s'habituer à ses nouvelles responsabilités, soit parce que la quiétude que l'enfant devrait avoir quand on n'est pas là n'est pas bien établi. Le résultat de tout cela, ce sont des femmes qui repartent au boulot mais qui ne sont pas à 100% au boulot. On a pensé qu'il serait bien que ces conditions, qui sont déjà bonnes, soient revues afin qu'elles (les femmes) puissent avoir une meilleure quiétude après une naissance qui est un évènement assez particulier dans la vie d'une femme.

Concrètement, quelles sont les causes que vous défendez ?

Notre combat se décline en trois points. Le premier point rejoint le déclenchement du congé de maternité. La loi voudrait que la femme parte obligatoirement en congé de maternité huit semaines au plus tôt et au plus tard quatre semaines avant la date probable de la délivrance. Ce qu'on aurait souhaité, c'est que ça ne soit pas systématique, parce que toutes les femmes ne sont pas logées à la même enseigne.

Elles ne portent pas leur grossesse de la même manière. Leurs organismes ne réagissent pas de la même manière. L'idéal serait que ce congé soit déclenché par un avis médical. Le second point, c'est qu'on permette à la femme d'avoir le choix entre le congé tel qu'il est appliqué présentement, qui est de trois mois, et un congé de six mois. La communication qui est passée, les gens ont cru comprendre que l'idée c'était que le congé de maternité soit prolongé à six mois. Oui, il y a cet aspect mais il y a deux volets. Il y a le volet prolongement de trois à six mois, et le volet choix. La femme, en fonction de sa condition (physique, sanitaire, professionnelle) pourra choisir entre trois ou six mois de congé. Le troisième point concerne les hommes.

L'arrivée d'un nouveau-né est une situation qui concerne les deux parents. Le premier mois de l'arrivée d'un bébé est une galère pour les parents. On a souhaité que ce qui est déjà fait, qui est une autorisation de trois jours qu'on accorde au papa pour rester auprès de sa famille afin de gérer certaines formalités administratives, soit prolongé à un mois. Cela lui permettra également de construire un lien avec l'enfant, parce que l'enfant a déjà un lien avec la maman.

Vous avez lancé une pétition pour l'allongement du congé de maternité à six mois afin de présenter le projet à l'Assemblée nationale. Est-ce que vous pouvez nous dresser le bilan à ce jour ?

Cette pétition se porte bien. Au moment où je vous parle, nous sommes à 12 865 signatures pour un objectif de 15 000.

Est-ce que vous êtes optimiste quant à l'adoption de cette initiative par l'Assemblée nationale ?

Comme dans toute chose dans laquelle on s'engage, on part du principe qu'on va réussir. Nous sommes dans cette dynamique. Le fait qu'on en parle, c'est déjà une victoire ; que des gens prennent le temps d'échanger là-dessus, cela signifie que c'est un sujet qui a de la valeur. Le défi, c'est de travailler à convaincre les gens qu'on peut le faire. Six mois, ça peut paraître beaucoup, mais si ça se fait ailleurs, nous aussi on peut le faire. C'est juste une question de volonté et de recherche du bien-être de la femme et de l'enfant. Soit on résout le problème maintenant, soit on le résout plus tard. Qu'est-ce qu'on essaie de résoudre ? Les absences répétées quand la femme reprend le travail, les maladies infantiles qui surviennent parce que l'enfant n'a pas été suffisamment allaité au sein.

Si cette initiative venait à être adoptée, ne pensez-vous pas qu'elle pourra avoir des conséquences fâcheuses surtout qu'il n'est pas simple pour un employeur de s'organiser afin de permettre une absence d'une longue durée ?

Je comprends cette préoccupation. D'ailleurs, on a réfléchi à cela. Forcément, c'est une mesure, si elle doit passer, qui va entraîner un certain nombre de choses. La pétition est une action de communication pour attirer l'attention des gens sur le sujet. La prochaine étape c'est de constituer ce groupe en un bloc associatif qui aura une existence formelle et reconnue. Après cela, il y aura une phase de sensibilisation qui va concerner et les acteurs du monde du travail et le patronat.

C'est à l'issue de tout cela qu'on aura affaire à l'Assemblée nationale pour voir comment cela pourrait être passé en loi. Ça veut dire que sur le chemin, on aura le temps de discuter et convaincre les gens, et dégager des pistes de solutions pour que les uns et les autres sortent gagnants. Lorsqu'un employé reste six mois à la maison, la responsabilité sociale voudrait que l'employeur se préoccupe de sa santé, de sa famille. Malheureusement, les gens regardent beaucoup plus les chiffres. Au-delà des chiffres, il y a des hommes qui travaillent. Ce sont les contributions de ces derniers qui permettent d'avoir des résultats satisfaisants.

Est-ce que le prolongement du congé de maternité ne va pas entraîner un coût supplémentaire pour les finances ?

Pas forcément. Il y a déjà trois mois que l'Etat prend en charge. Les trois autres mois qui restent, on peut travailler à ce qu'elles reçoivent des prestations minorées. L'employée pourra ainsi voir ses prestations diminuer de 25% par exemple. Cette charge peut être répartie entre l'Etat et l'employeur. Ce sont des questions qui pourraient être discutées si on est d'accord que c'est utile et qu'on devrait aller dans ce sens. J'ai foi qu'on trouvera un terrain d'entente.

Du constat général, il ressort que cette initiative ne fait pas l'unanimité au sein de la population. Certaines femmes estiment qu'elles seront stigmatisées avec un tel projet. Quel est votre commentaire sur la question ?

Si notre initiative passe en loi, ça sera officiel donc obligatoire. On ne pourra pas chasser une femme parce qu'elle a accouché et qu'elle doit bénéficier de six mois de congé.

Est-ce que vous avez un appel particulier à l'endroit de celles qui sont réticentes ?

Ce sont les femmes qui devraient être nos premiers soutiens. Malheureusement, les plus grandes oppositions viennent de la gent féminine. Alors que c'est une mesure qui est censée les protéger. Je comprends, parce qu'elles se disent que ça sera risqué pour elles de faire six mois à la maison. Mais, je les invite à regarder les retombées et à s'engager. Aujourd'hui, on parle de six mois, les gens sont choqués. Mais avant peut-être, au moment où on parlait des trois mois, les gens étaient choqués de la même manière.

Interview réalisée par Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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