Au lendemain de sa tribune dans La Tribune Dimanche où elle mettait en garde contre toute alliance de la droite avec le Rassemblement national, Valérie Pécresse a haussé le ton ce lundi matin. Invitée de la matinale de France Inter, la présidente LR de la région Île-de-France lance un appel à l’unité de la droite républicaine en vue de la présidentielle de 2027, avec une échéance précise : dès le printemps, un candidat unique doit émerger.
« Je considère qu’il n’y a rien de commun entre les héritiers du gaullisme et ceux du lepénisme. C’est pour ça que j’ai lancé un appel à un sursaut hier », a rappelé la candidate malheureuse à l’élection présidentielle de 2022, où elle avait recueilli moins de 5 % des voix.
Pour Valérie Pécresse, le diagnostic est sans appel : « Il y a deux forces extrémistes dans le pays : LFI et RN. Et face à ces deux forces qui veulent prendre le pays en étau », la droite républicaine, les libéraux et les centristes doivent s’unir pour « porter un projet de redressement de la France avec de l’ordre et de la liberté ».
« Il est minuit moins le quart »Face à une affiche présidentielle qui s’annonce déjà fragmentée à droite, la présidente de la région martèle l’urgence : « Il est minuit moins le quart. On est à un an et trois mois. Dès le printemps, il faut un seul candidat de la droite et du centre. »
Une course contre la montre qu’elle justifie par son vécu : « J’ai une petite expérience des candidatures présidentielles ratées », ironise-t-elle. « J’ai beaucoup appris et je peux dire que si on ne s’y met pas immédiatement, avec un programme pour la France unique et un candidat unique d’une droite républicaine réunifiée qui ne s’éparpille pas façon puzzle, alors les extrêmes nous prendront en tenaille », s’inquiète Valérie Pécresse.
« Ni LFI ni RN »Sans détour, cette dernière répond aux récentes déclarations de Nicolas Sarkozy qui, dans son dernier livre, évoque un « rassemblement (de la droite) le plus large possible, sans exclusive et sans anathème ». « Je lui dis qu’il n’y a rien de commun entre nous et le RN », tranche-t-elle. « Les candidats RN, grattez le vernis. Que voit-on dans leurs réseaux sociaux ? On voit de l’antisémitisme, du racisme, une candidate avec une casquette nazie… »
La présidente de la région Île-de-France l’assure, elle ne « vise personne » chez sa famille politique dans son propos. Mais, interrogée sur Bruno Retailleau, elle estime qu’il « fait partie de ceux qui font rempart au Front national ». Quant à Laurent Wauquiez, qui a appelé au « tout sauf LFI », elle renvoie les deux partis dos à dos. « Je ne choisis pas entre les extrêmes. La politique de la droite, c’est ni LFI ni RN. C’est dans son ADN », martèle-t-elle.
Interrogée sur ses ambitions personnelles, Valérie Pécresse reste prudente : « Ce que je veux, c’est qu’on s’unisse. Mon seul souhait, c’est de servir mon pays. Je ne me résous pas à un scénario qui semble écrit d’avance. » L’intéressée balaie tout « sentiment de revanche » après son échec de 2022. Et estime que si une primaire doit avoir lieu, elle doit ratisser « au sens très large, jusqu’au centre droit ».
Avoir la défense du bien commun et du service public chevillé au corps. Dans une ambiance générale gagnée par la morosité, ils sont encore quelques maires dans les zones rurales à entretenir cette flamme. Ce feu sacré qui permet à de plus ou moins nombreux administrés de vivre ensemble, en bonne intelligence.
Benoît Hennart, premier magistrat de Quittebeuf sur le plateau du Neubourg (Eure), œuvre depuis plus de trois mandats à cette qualité de vie locale qui contribue au bien-être de ses concitoyens. À son niveau, celui de la grande proximité, il ne ménage pas sa peine pour faciliter le quotidien des habitants de ce village d’un peu moins de 700 habitants.
« J’ai coupé moi-même le sapin de Noël »Par un petit matin de décembre 2025, l’édile est présent en mairie, nous attendant pour un entretien. Le premier magistrat assure seul le ménage de son bureau et de la pièce contiguë. La veille, Benoît Hennart s’est occupé de l’installation du sapin. « Je suis allé le couper moi-même, raconte le maire de Quittebeuf. Puis je l’ai rapporté et quelqu’un m’a aidé à creuser un trou pour l’installer. On a commencé à essayer de mettre debout ce sapin de 6 mètres de haut, sans engin, et seulement à deux. Et puis deux autres personnes qui passaient dans la rue nous ont donné un coup de main. Pour la décoration c’est une habitante qui s’est engagée à la faire ». Tel est le quotidien du village, ou l’entraide est érigée en règle de vie.
Pas d’opposition déclarée depuis 14 ansÀ Quittebeuf, depuis de longues années maintenant chacun semble se satisfaire de cette règle tacite. Les derniers scrutins municipaux en attestent. Pas d’opposition déclarée ni au moment du vote ni même après. Cela fait plus de quatorze que cela dure. En revanche, le bourg ne manque pas d’animation. En ce lieu situé à un carrefour routier sur le plateau du Neubourg, les commerces et autres services fleurissent.
Moins de 700 habitants et une offre à faire rougir d’envie bon nombre de villages voisins. En cette fin de mandat, le troisième de Benoît Hennart à la tête de la commune, les administrés peuvent compter sur une boulangerie, une charcuterie, une pizzeria, une vente à emporter de sushis, et un café. Après quelques déboires ce dernier a rouvert, tenu par la propre fille du maire.
Un maire bricoleur qui assure le SAV des locaux« Nous avons quatre à cinq demandes de nouvelles installations d’activités très variées, raconte Benoît Hennart. Les gens commencent à savoir que nous les accueillons dans les meilleures conditions possibles. Pour les locaux commerciaux, nous aménageons en fonction de l’activité. Et ensuite j’assure le dépannage en cas de besoin ».
Ancien artisan du bâtiment, aujourd’hui à la retraite, le premier magistrat est habile de ses mains. Une véritable mine d’or pour la commune, à plus d’un titre. « J’achète moi-même les matériaux et j’assure le transport jusqu’à Quittebeuf, rappelle l’édile. Cela ne coûte rien à la commune. C’est aussi pourquoi on dispose d’une bonne marge d’autofinancement qui nous permet d’investir et de rénover des bâtiments dont la commune a fait l’acquisition. Dernièrement nous avons acheté l’ancienne fromagerie. Et malgré cela, je n’ai pas augmenté les impôts locaux depuis que je suis maire », se targue-t-il.
Pas de désert médical iciUne vraie douceur de vivre caractérise ce bourg, où les secteurs médical et paramédical se portent bien. Un médecin généraliste, âgé de 45 ans, y est installé. Il est entouré d’une sage-femme, de trois kinésithérapeutes, d’une ostéopathe et de deux infirmières.
De quoi faire pâlir les villages voisins et ce dans un périmètre de 25 km et plus. Sans compter un centre social installé dans des locaux flambant neuf que le maire a contribué largement à rénover de ses mains. Tout comme la future maison des assistantes maternelles qui trouvera place dans l’ancienne laiterie.
Dans ces conditions les candidats à la succession de Benoît Hennart ne sont pas légion. Et comme ce dernier ne semble pas gagné par la moindre lassitude, il briguera un nouveau mandat en mars 2026. Il se projette déjà dans les six ou sept années à venir : « il me reste tous les projets en cours à réaliser ». Monsieur le maire n’a pas fini de casser les codes, toujours dans le respect du code électoral.
À quatre mois du scrutin, la campagne des municipales à Évry-Courcouronnes (Essonne) ne se joue pas encore sur le terrain des projets. La première algarade est venue, ce jeudi 11 décembre, de la députée et candidate (LFI) Farida Amrani et vise les frais de représentation du maire sortant, Stéphane Beaudet (SE), pressenti pour être candidat à sa succession en mars.
Dans une tribune cosignée avec son groupe d’opposition dans le journal municipal et relayée sur ses réseaux sociaux, l’élue épingle la 8e place de son concurrent dans le « Palmarès des maires qui usent et abusent des frais de représentation », réalisé par Mediapart. Dans leur enquête, les journalistes avancent que 129 collectivités ont dépensé au moins 6 000 euros en frais de représentation en 2024, alors que le montant médian annuel dépensé par les 1 287 maires et présidents d’EPCI (intercommunalités) recensés dans l’article n’est que de 622 euros par an.
La France insoumise veut s’attaquer aux dysfonctionnements dans le périscolaire. Selon nos informations, la députée LFI de Paris, Sophia Chikirou, s’apprête à déposer une proposition de résolution à l’Assemblée nationale dont le but est la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les violences dans ce milieu.
Depuis des semaines, les signalements pour agressions sexuelles sur mineurs se multiplient, notamment dans les écoles (en particulier dans les XIe et XIIe arrondissements) et centre de loisirs parisiens comme l’a révélé Le Parisien-Aujourd’hui en France.
Concrètement, il faudra d’abord que le président de la commission des affaires culturelles du Palais-Bourbon, le député LR Alexandre Portier s’en saisisse et que sa commission vote la résolution à la majorité pour qu’une telle commission soit créée. Mais d’autres groupes politiques peuvent embrayer tant le sujet est inflammable. Pour la commission Bétharram, les députés Paul Vannier (LFI) et Violette Spillebout (EPR) avaient d’ailleurs travaillé ensemble.
Faire la lumière sur les « responsabilités et les manquements »Candidate à la mairie de Paris, Sophia Chikirou, qui travaille particulièrement sur le sujet de l’enfance dans le cadre de sa campagne municipale, voudrait faire la lumière sur les « responsabilités politiques et les manquements » dans les cas de violences dans le milieu périscolaire.
« À Paris, il y a eu peu de réactions du pouvoir politique d’Hidalgo face aux alertes des parents d’élèves. On souhaite identifier les responsabilités sur le manque d’entente des alertes, comprendre le lien entre les villes et le national dans la gestion de ces cas de maltraitance, parce que tout le monde se renvoie la balle », détaille un proche de l’insoumise.
PODCAST. Violences sexuelles dans le périscolaire : le père d’une victime témoigne
Dans son programme de campagne, Sophia Chikirou propose par exemple de créer une vraie filière du périscolaire pour mieux recruter et former le personnel. Les manques de moyens sont aussi pointés du doigt. « Le but, c’est d’étudier qui sont les responsables, pourquoi il y a des flous sur ce sujet, et réfléchir à des solutions », poursuit cet Insoumis.
« L’idée c’est de faire un peu comme ce qui a été fait sur Bétharram », explicite le même, en référence à la commission d’enquête qui avait entendu le Premier ministre d’alors, François Bayrou. Et l’insoumise, qui veut faire tomber les socialistes à Paris, compte bien s’appuyer sur la mobilisation populaire et la colère née chez les parents parisiens au lendemain de ces révélations.
Après deux semaines de grève en novembre pour défendre leurs conditions de travail, les agents parisiens jugent ainsi insuffisantes les réponses apportées par la Ville et se réuniront le 16 décembre, mardi prochain, lors du Conseil de Paris.
La cheffe des Écologistes Marine Tondelier a affirmé dimanche que ses parlementaires n’avaient d’autre choix « aujourd’hui » que de voter contre le projet de budget, estimant que si le gouvernement « voulait livrer ce pays au RN, il ne s’y prendrait pas autrement ».
« Il n’y a aucune raison aujourd’hui de voter autre chose que contre parce que ce qui se passe est inadmissible et conduit notre pays tout droit dans les mains du Rassemblement national », a affirmé sur France 3 Marine Tondelier, qui a qualifié le projet de budget du gouvernement « d’injuste et incompréhensible ».
« Je vais vous le dire très clairement : je pense que s’ils voulaient livrer ce pays aux mains du Rassemblement national, qu’ils ne s’y prendraient pas autrement », a-t-elle insisté, citant comme exemple la suppression « de 100 000 emplois d’insertion pour des gens qui sont au RSA ».
Marine Tondelier estime, en revanche, que les députés écologistes vont à nouveau s’abstenir mardi lors de l’ultime vote du budget du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). « C’est le groupe qui en décidera, mais il m’a l’air assez ferme sur son action », a-t-elle expliqué.
En deuxième lecture, le PLFSS a été adopté mardi par 247 voix contre 234, avec une abstention cruciale des écologistes.
« Moi présidente »« Il est cocasse d’entendre Annie Genevard appeler à se préparer à une guerre agricole alors qu’en acceptant le Mercosur, elle va nous la faire perdre. Emmanuel Macron et ses ministres sont les fossoyeurs de l’agriculture française. Moi présidente, nous désobéirons à ce traité », a aussi déclaré, sur l’épineux dossier du Mercosur et de la crise agricole, la candidate à l’élection présidentielle sur le plateau du service public.
La France a demandé dimanche à l’UE le report des « échéances » prévues cette semaine pour la signature de l’accord commercial avec des pays du Mercosur, estimant que les conditions ne sont « pas réunies pour un quelconque vote » des États européens, a indiqué Matignon dans un communiqué, en pleine crise avec les agriculteurs, dont le Mercosur est une des préoccupations.
« La France demande que les échéances de décembre soient repoussées pour continuer le travail et obtenir les mesures de protection légitimes de notre agriculture européenne », a expliqué Matignon. « Ce projet d’accord est menaçant pour nos filières. Si l’accord restait en état, ce ne serait pas acceptable », a martelé ce lundi matin la ministre de l’Agriculture Annie Genevard sur France 2.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, veut parapher ce traité de libre-échange avec l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay samedi lors du sommet du Mercosur dans la ville brésilienne de Foz do Iguaçu. La Commission doit au préalable obtenir le feu vert des États membres de l’UE dans la semaine, entre mardi et vendredi.
« Alors qu’un sommet du Mercosur est annoncé le 20 décembre, il est clair dans ce contexte que les conditions ne sont pas réunies pour un quelconque vote (des États) sur une autorisation de signature de l’accord », a prévenu Matignon.
Vote le 16 décembreAvant de se prononcer, les Vingt-Sept attendent un vote du Parlement européen le 16 décembre sur des mesures de sauvegarde destinées à rassurer les agriculteurs, notamment Français, vent debout contre ce traité.
La France exige que l’accord soit accompagné des clauses de sauvegarde afin de protéger « les filières de production agricole de toute perturbation de marché », mais aussi des « mesures miroir notamment sur les pesticides et l’alimentation animale, afin que les produits importés entrant sur le marché intérieur respectent impérativement les normes environnementales », a rappelé Matignon.
La Commission européenne avait annoncé en septembre un dispositif de « suivi renforcé » de produits agricoles exposés à cet accord commercial tels que la viande bovine, la volaille, le riz, le miel, les œufs, l’ail, l’éthanol et le sucre, promettant d’intervenir en cas de déstabilisation du marché.
S’il est approuvé, l’accord UE-Mercosur créerait un marché commun de 722 millions d’habitants.
Vapoteuse à la main, Élisabeth Borne revient sur cette semaine où l’ex-cheffe du gouvernement, désormais députée, a dû voter contre ses principes. Pour la première fois, une figure du bloc central prône l’utilisation du 49.3 pour que la France se dote rapidement d’un budget.
Vous avez voté le budget de la Sécurité sociale (PLFSS) qui comprend la suspension de votre réforme des retraites et des hausses de fiscalité. Il vous a coûté cher ce vote, non ?
C’est au cœur de la colère des agriculteurs. La France continue donc de rejeter l’accord de libre-échange prévu entre l’Union européenne et les États du Mercosur, a affirmé dimanche le ministre français de l’Économie et des Finances dans la presse allemande.
« Dans sa forme actuelle, le traité n’est pas acceptable », a déclaré Roland Lescure au quotidien économique Handelsblatt, selon une traduction de l’allemand de ses propos.
De quoi compromettre un voyage prévu samedi prochain au Brésil par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour signer l’accord de libre-échange avec la zone du Mercosur, bloc économique regroupant Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay.
Les États européens devraient se prononcer sur l’ensemble de l’accord commercial entre le 16 et le 19 décembre, selon des sources européennes. Les Vingt-Sept attendent toutefois un vote du Parlement européen mardi sur des mesures de sauvegarde destinées à rassurer les agriculteurs, notamment Français, vent debout contre ce traité.
Obtenir des « assurances »C’est pourquoi l’obtention d’une « clause de protection forte et efficace » fait partie des « trois conditions » posées par la France avant de donner son accord, selon Roland Lescure.
Autre condition, les normes appliquées dans l’UE pour la production « doivent également s’appliquer à la production dans les pays partenaires », ajoute le locataire de Bercy. Enfin, des « contrôles à l’importation » sont nécessaires.
La France discute en ce moment avec les Chinois, qui souhaitent inspecter ses élevages et abattoirs, faisant qu’il n’y a « aucune raison » de ne pas faire de même « dans d’autres pays », selon Roland Lescure. « Tant que nous n’aurons pas obtenu d’assurances sur ces trois points, la France n’acceptera pas » l’accord, assène le ministre.
S’il est approuvé, l’accord entre l’UE et les pays du Mercosur créerait un marché commun de 722 millions d’habitants. Il doit permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, machines ou vins, mais facilitera l’entrée de bœuf, volaille, sucre ou miel. Les agriculteurs dénoncent une concurrence déloyale du fait de normes moins exigeantes et à même de déstabiliser des filières européennes déjà fragiles.
Elle sera bien candidate à sa propre succession. La maire de Plaisir, Joséphine Kollmannsberger (LR), a officialisé sa volonté d’effectuer un troisième mandat plein, elle qui avait ceint l’écharpe en 2012 avant d’être désignée par les urnes en 2014 puis réélue en 2020.
Cette candidature, l’élue de 75 ans venue en politique après une carrière dans le théâtre, a décidé de l’annoncer au terme d’un feuilleton. Une interview au long cours, donnée depuis son canapé dans une ambiance intimiste et découpée par séquences pour des publications espacées sur ses réseaux sociaux. Avec, dans les derniers instants du 5e « épisode » un « oui, j’ai envie d’y retourner » lâché dans un large sourire.
Même au RN, la question reste parfois sans véritable réponse assurée parmi les troupes : qui sont les proches de Jordan Bardella, ces hommes et femmes qui ont sa pleine confiance et dont la fidélité lui irait peut-être plus directement encore qu’à Marine Le Pen ? Au sein du groupe des députés RN, ils ne sont qu’une poignée, alors que l’eurodéputé n’a jamais siégé au Palais-Bourbon.
Le nom le plus évident est celui du député de la Moselle Alexandre Loubet, un an d’écart à peine avec lui, que Jordan Bardella a choisi pour être son directeur de campagne des européennes et des législatives anticipées de 2024. Ancien étudiant de Sciences-po Paris et ex-responsable des jeunes du parti de Nicolas Dupont-Aignan, il a été associé au lancement du syndicat étudiant souverainiste et identitaire Cocarde étudiante en 2015.
Un peu raide dans son costume bleu nuit, Jordan Bardella pose fièrement aux côtés de Marine Le Pen et de l’ambassadeur américain à Paris, Charles Kushner. La rencontre a eu lieu ce vendredi, le représentant de Donald Trump s’est dit ravi d’échanger sur le programme économique et social du Rassemblement national, et de connaître leur « analyse sur ce qui attend la France ». Une aubaine pour le RN, toujours avide de reconnaissance, et particulièrement pour le président du parti à la flamme, lui en quête de « présidentialisation ». Le jeune homme de 30 ans, que les sondages placent en pole position d’une course élyséenne dans laquelle il est probable qu’il porte les couleurs du RN, sait qu’il doit tenter de contrer tous les procès en jeunisme ou en amateurisme.
À mesure que les perspectives de sa candidature augmentent, les attaques sur son manque d’expérience se font plus virulentes. « Il ne connaît rien aux sujets et rien à la vie », l’a par exemple frontalement attaqué Xavier Bertrand le 9 novembre. Il est vrai que le président du RN n’a jamais exercé de fonction exécutive ni de mandat local de sa vie.
La bataille fait rage pour les élections municipales 2026 à Compiègne (Oise). Si certains candidats font cavalier seul, comme Claire Reboisson (DVG) ou Christian Jasko (RN), d’autres se présentent en binôme aux électeurs. Des couples politiques qui, pourtant, étaient adversaires lors dernières élections. Mais en politique, c’est connu, les ennemis d’hier peuvent devenir les amis de demain, et vice versa.
D’un côté, Daniel Leca (UDI) et Philippe Marini, emblématique maire (LR) depuis 1987, adversaires en 2020, ont été les premiers à médiatiser leur alliance en avril dernier. Puis, en novembre, c’est Sophie Schwarz (DVD) et Étienne Diot (LREM), deux anciens élus déçus du « système Marini » qui ont décidé de faire front commun alors qu’ils ne cachaient pas leur animosité respective ces dernières années. Des batailles entre anciens opposants qui ont laissé des traces, pas toujours faciles à faire oublier à l’heure de l’appel à l’union.
« Il faut sortir de l’hypocrisie ». Aude Luquet (MoDem) ne mâche pas ses mots. Élue d’opposition à Meulun (Seine-et-Marne) de 2008 à 2014, puis dans la majorité municipale de 2020 à 2023 avant de passer dans le camp adverse, l’ex-députée (de 2017 à 2024) dans la première circonscription dément les rumeurs selon lesquelles elle rejoindrait la liste du maire sortant, Kadir Mebarek (Horizons) en vue des prochaines élections municipales.
Son parti constituait le fameux « socle commun » avec Horizons, Renaissance, à une époque tous réunis dans le camp présidentiel. Des discussions ont eu lieu entre les deux élus. Mais elle ne rejoindra pas la liste menée par le maire. Dans un communiqué, elle cite des « lignes rouges » qu’elle ne peut franchir. Des « incohérences » impossibles à accepter.
« Le maire sortant prétend incarner fermeté, sécurité et clarté politique. Mais il choisit de maintenir dans son équipe plusieurs élus qui ont fait campagne pour le candidat LFI lors des législatives de 2024 », tacle-t-elle.
Les liens avec LFI ne passent pasAllusion aux engagements de deux élus de la majorité en faveur de l’Insoumis Arnaud Saint-Martin portant les couleurs du Nouveau Front populaire contre le candidat Théo Michel (LR-RN) dans l’entre-deux-tours. Députée sortante et candidate, elle s’était maintenue dans cette triangulaire du second tour.
« On ne peut pas vouloir faire l’union contre les extrêmes et garder des colistiers qui ont soutenu le candidat LFI », souligne-t-elle. Elle cible les valeurs d’extrême gauche qu’elle ne partage pas : « LFI remet en cause le rôle des forces de l’ordre et revendique de vouloir les désarmer… »
Allusion cette fois à la présidente des députés Insoumis, Mathilde Panot, qui a dit vouloir désarmer la police municipale. Le maire sortant « ne peut pas vouloir protéger les Melunais tout en s’entourant de personnes qui ont soutenu ce mouvement politique », estime Aude Luquet.
Déjà six listes sont annoncéesAu-delà de cela, des divergences de convictions avec Kadir Mebarek pèsent aussi. Le projet de Tzen 2 qui va relier Lieusaint à Melun en 2030 par exemple. Elle conteste son coût, son tracé et s’interroge sur son efficacité. L’endettement de la ville qui atteint 100 millions d’euros fin 2025 pose aussi un problème qu’elle dénonce depuis des lustres.
Native de Melun où elle réside, elle « croit possible de bâtir un collectif déterminé à proposer une alternative crédible et sincère au service de notre avenir commun », écrit celle qui constitue sa liste. Contacté, Kadir Mebarek n’a pas souhaité réagir.
Jusqu’à présent, six listes sont annoncées à Melun. À leur tête, Rémy Béhagle (LFI), Céline Gillier (PS), le ticket Bénédicte Monville (écologiste hors parti) et Djamila Smaali-Paillé, le maire sortant Kadir Mebarek (Horizons), Philippe Martin (liste citoyenne hors parti) et Dominique Lioret (ex RN).
L’idée d’un de ses parlementaires a provoqué la colère de certains, mais pour lui elle est essentielle. La réouverture de maisons closes, tenues par les prostituées, « est un sujet de sécurité » pour le président du Rassemblement national Jordan Bardella, qui soutient donc cette proposition avancée en début de semaine par un député de son parti.
« Je pense que des lieux clos c’est toujours mieux que des taudis dans le Bois de Boulogne », a déclaré Jordan Bardella dans l’émission « Quelle Époque ! » diffusée sur France 2 dans la nuit de samedi à ce dimanche.
Le numéro un du RN a ainsi défendu la proposition du député Jean-Philippe Tanguy, qui plaide pour le retour des maisons closes (fermées en France après la Seconde Guerre mondiale) sous la forme de « coopératives » gérées par les prostituées elles-mêmes.
« Une hypocrisie », pour BardellaUne démarche à rebours de la dernière loi sur le sujet, qui a notamment instauré en 2016 la pénalisation des clients, passibles depuis d’amendes voire de prison. « On ne peut pas dire que le bilan ait été extrêmement positif », a souligné Jordan Bardella, dénonçant « une hypocrisie sur le sujet ».
« On peut mettre en place des lieux clos qui soient sécurisés, pour éviter que cette activité, qui de toute manière existe quoi qu’on fasse, se déroule dans des conditions insalubres et d’insécurité qui sont extrêmes. C’est un sujet de sécurité pour moi », a-t-il insisté.
Interrogé sur la fin de vieLe chef de file de l’extrême droite a également été interrogé sur un autre thème sociétal sensible : la fin de vie, sur laquelle il a redit son opposition à la création d’une aide à mourir et son soutien au développement des soins palliatifs. « J’assume d’avoir sur ce sujet un positionnement qui, d’après les sondages, diverge un peu de l’opinion majoritaire », mais « je pense que le soin palliatif est ce qui permet précisément d’accompagner la fin sans chercher à l’accélérer », a-t-il expliqué.
« Une société se grandit à la façon dont elle accompagne les gens qui sont dans la difficulté et non pas à la façon dont elle accélère la fin pour des raisons qui sont bien souvent économiques », a-t-il ajouté, affirmant que « pour des raisons financières on n’a pas voulu développer le soin palliatif dans notre pays ».
Les députés ont examiné au printemps en première lecture un texte sur les soins palliatifs et un autre sur « l’aide à mourir », occasion pour le gouvernement de rappeler son engagement en faveur des soins palliatifs, alors que la moitié des malades concernés n’y ont toujours pas accès, constatait la Cour des comptes en 2023. Les deux textes doivent être examinés par le Sénat en janvier.
Selon nos informations, Tony Estanguet a renoncé à intégrer le conseil d’administration du Comité d’organisation des Jeux d’hiver 2030 en France. Dans un courrier que nous avons pu consulter, le patron des Jeux de Paris informe le président du Cojo, Edgar Grospiron, de sa volonté de ne pas siéger afin d’éviter tout conflit d’intérêts potentiel dans le cadre de ses futures activités professionnelles. Toujours selon nos informations, le sextuple champion olympique de biathlon Martin Fourcade a lui aussi décliné. Estanguet et Fourcade étaient membres de droit du CA du Cojo en leur qualité de membres français du CIO, au même titre que Guy Drut, David Lappartient et Jean-Christophe Rolland.
C’est un chiffre qui n’attire pas l’œil au premier regard. Mais qui interpelle les élus, de gauche comme de droite, à la seconde lecture. Dans un sondage exclusif Ipsos pour Le Parisien-Aujourd’hui en France, publié ce samedi 13 décembre, les deux candidats de l’extrême droite à Paris, Thierry Mariani (RN-UDR) et Sarah Knafo (Reconquête), obtiendraient 7 % des votes chacun.
14 points à eux deux, c’est plus que les voix accordées à Sophia Chikirou (LFI) à 12 % ou Pierre-Yves Bournazel (Horizons Renaissance) à 13 %. Et même autant que le candidat écologiste, David Belliard.
Paris a ceci qu’il attire ou agace, mais la capitale reste convoitée et ils sont nombreux à vouloir succéder à Anne Hidalgo lors d’un scrutin dont les nouvelles règles pourraient faire toute la différence. Quand jusqu’ici le scrutin était compliqué et se déroulait par arrondissement, le maire sera désormais élu plus directement, comme dans toutes les villes.
Les jeux d’appareils et l’arithmétique passeront après l’ancrage local et le terrain, la bataille se jouera sur du concret, au plus près des préoccupations des habitants : protection de l’enfance, logement, sécurité et propreté. Les profils technos ne partent pas favoris, chaque voix comptera.
La colère des agriculteurs contre l’abattage de troupeaux affectés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a débordé sur les routes dans le Sud-Ouest, mais le gouvernement défend sa politique, tout en annonçant la vaccination prochaine d’un million de bovins supplémentaires.
Selon Vinci Autoroutes, près de 180 km de l’autoroute A64 entre Bayonne et Saint-Gaudens sont fermés à la circulation samedi soir en raison de blocages, débutés la veille, côté basque et plus à l’est à Carbonne (Haute-Garonne), point de départ d’un précédent mouvement de grogne agricole de janvier 2024.
« Le mouvement est bien lancé », s’est réjoui Georges Darmani, un ancien éleveur de 60 ans mobilisé à Carbonne, et qui répondra « présent » pour tenir le barrage à Noël « s’il le faut », car « tout le monde agricole va crever si on ne défend pas notre métier ».
Même son de cloche à Mont-de-Marsan, dans les Landes, où une délégation a été reçue en préfecture. « S’il y a un éleveur touché, on viendra en soutien, s’il le souhaite, s’opposer à l’abattage », a prévenu Joël Descat, président de la Coordination rurale locale.
L’abattage systématique pointé du doigtPlus au sud à Haut-Mauco, des éleveurs ont aussi bloqué l’accès à un point de dépôt des vaches abattues dans les élevages affectés, avant d’être incinérées. « On amène ces pauvres vaches, saines en plus, d’un foyer à risque dans une zone où on n’a aucun risque. C’est aberrant », a déploré Julien, un autre éleveur de bovins.
Depuis l’apparition de la DNC en juin en France, la stratégie mise en place par l’État implique l’abattage de toutes les bêtes des foyers affectés, des restrictions de mouvements des troupeaux et jusqu’ici une « vaccination d’urgence » de tous les bovins dans un rayon de 50 km autour de la zone concernée.
Cette stratégie, défendue par l’alliance syndicale majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs, est au contraire dénoncée par la Coordination rurale et la Confédération paysanne, souvent opposées, mais unies contre l’euthanasie généralisée des bêtes des foyers affectés et pour réclamer une large vaccination du cheptel.
La semaine dernière dans le Doubs et cette semaine, en Ariège, les gendarmes ont dû intervenir pour permettre aux vétérinaires d’accéder aux fermes touchées. « Ce qu’on a vu en Ariège, gazer les agriculteurs, les bêtes, c’est pas possible. J’en ai pleuré de voir les bêtes mourir », confie Nathalie, 53 ans, mobilisée comme une centaine d’agriculteurs à Sainte-Catherine, près d’Arras (Pas-de-Calais).
Au total, 109 foyers ont été détectés depuis juin dans huit départements, dont 107 sont désormais éteints et deux actifs, selon le ministère. En Occitanie, la maladie touche désormais quatre départements : Pyrénées-Orientales, Ariège, Hautes-Pyrénées et Haute-Garonne, où un nouveau foyer a été détecté vendredi.
Des blocages dans le Sud-OuestOutre l’A64, d’autres axes du Sud-Ouest sont bloqués : une partie de la rocade nord de Pau, celle autour d’Auch (Gers), une portion de la N20 en Ariège, ou encore des bouts de la D 911 et de l’autoroute A75 en Aveyron.
Au niveau national, les autorités ont recensé ce samedi 43 actions partout sur le territoire, réunissant 2 000 manifestants, ponctuées par endroits de « tensions », selon le ministère de l’Intérieur.
Face aux actions des éleveurs en colère, le ministre Laurent Nuñez a demandé samedi aux préfets et forces de l’ordre de faire preuve de « souplesse » et de « tact » et d’intervenir en cas de « violences ».
Alors que des agriculteurs ont manifesté devant son ancienne permanence parlementaire à Pontarlier (Doubs), la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a annoncé au micro d’Ici Occitanie vouloir vacciner « près d’un million » d’animaux supplémentaires contre la DNC.
Ce million de vaccinations supplémentaires surviendra dans les huit départements du Sud-Ouest placés en zone réglementée, a confirmé le ministère de l’Agriculture, selon qui un million de bêtes ont déjà été vaccinées pour un coût de 20 millions d’euros.
Ces derniers jours, l’opposition de la profession à la politique sanitaire du gouvernement s’est durcie, alimentée par d’autres dossiers brûlants comme les accords commerciaux du Mercosur et la baisse annoncée du budget de la Politique agricole commune (PAC) européenne.
Le président de la République, Emmanuel Macron, promet auprès de La Tribune Dimanche que l’État « gagnera » la bataille contre le narcotrafic à Marseille (Bouches-du-Rhône), et vante l’action qu’y mène l’État depuis quatre ans, à quelques jours d’un déplacement dans la cité phocéenne.
« Nul ne peut nier que les choses bougent et que l’État est au rendez-vous avec constance et sans tergiverser », affirme le chef de l’État, qui avait lancé en septembre 2021 un grand plan d’investissement pour la deuxième ville de France, « Marseille en grand », doté de cinq milliards d’euros, et se rend sur place mardi.
La Cour des comptes a dressé en octobre 2024 un bilan sévère du plan « Marseille en grand », pointant un « défaut de cohérence » et un suivi « indigent ».
« Réduction de l’habitat insalubre », « renforts de policiers ou de magistrats », démantèlement de points de deal, amélioration des transports, de la situation des écoles, accompagnement des entreprises sont « une réalité », assure Emmanuel Macron, soucieux que l’État ne soit pas un « bouc émissaire » à l’approche des élections municipales.
« Point de bascule »« Sur l’ensemble de ces sujets comme sur celui du narcotrafic, il ne nous faut rien lâcher. L’État gagnera cette nouvelle bataille », ajoute-t-il, alors que Marseille, théâtre de nombreux homicides liés au trafic de drogue, a encore été ensanglantée il y a un mois par l’assassinat du frère du militant antidrogue et écologiste Amine Kessaci.
Le drame, qualifié par les autorités de « crime d’intimidation » constituant un « point de bascule », a relancé le débat en France sur la dangereuse lutte contre le narcobanditisme à Marseille, régulièrement secouée par des narcomicides et la guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de stupéfiants.
Le 18 novembre, quelques jours après l’assassinat de Mehdi Kessaci, le chef de l’État avait réuni en urgence les responsables de la lutte contre les narcotrafics. Il leur avait demandé « d’amplifier » leur action en adoptant la même approche que pour « le terrorisme », et leur avait donné rendez-vous « mi décembre » pour faire un point.
« Je voulais ici à Marseille affirmer l’engagement de l’État pour que quatre ans après le lancement du plan Marseille en grand, à la mi-temps du match, si je puis dire, nous ne perdions rien de notre énergie, rien de notre vision, rien de notre passion pour faire avancer Marseille", a ajouté Emmanuel Macron.