Les membres du Conseil exécutif national et les secrétaires généraux des sections provinciales du mouvement « Agir ensemble pour le Burkina Faso » étaient en session ordinaire, ce samedi 2 avril 2022. Le nouveau siège national du parti sis à Ouidi, dans l'arrondissement n°2 de Ouagadougou, a servi de cadre à cette activité.
Cette session ordinaire a été placée sous les hospices du président du mouvement Agir Ensemble pour le Burkina Faso, président du Conseil exécutif national (CEN), Boubacar Diallo. Ce dernier a déclaré que sur la base de l'analyse de la situation politique nationale et de la vie du parti depuis la dernière session ordinaire qui s'est tenue le 27 février 2021, « nous allons dégager les forces et faiblesses et nous mettre dans une prospective pour dégager les défis et les enjeux qui sont devant nous et qu'il va falloir affronter pour un meilleur devenir de notre pays, un meilleur vivre-ensemble à l'intérieur du Burkina Faso. Et aussi pour que le parti se retrouve dans une convergence de vues et de volonté afin d'agir davantage sur l'échiquier politique national ». Evoquant la chute de l'ancien régime, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), il estime avoir été à l'avant-garde du coup d'Etat orchestré par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), le 24 janvier 2022 du MPSR.
« Nous sommes partie intégrante de tout ce qui s'est passé jusqu'à ce que cet évènement se produise, pour la simple raison que nous avons, à maintes reprises, dénoncé la faillite de la gestion du pouvoir d'Etat du MPP et de ses alliés », a fait savoir Boubacar Diallo. Il a ainsi cautionné l'acte des militaires parce qu'au regard de la dégradation de la situation nationale, il était nécessaire de trouver des voies alternatives par lesquelles les Burkinabè pourront se retrouver pour aller de l'avant.
Aux dires de son président, le mouvement Agir ensemble pour le Burkina Faso a été l'un des partis politiques ayant produit une déclaration après le coup d'Etat.
Déclaration par laquelle il a pris acte de la rupture de la Constitution. Il a par la même occasion affiché sa détermination à travailler pour consolider toute initiative allant dans le sens de la restauration et de la sauvegarde de l'intégrité territoriale du pays.
Cela fait plus de deux mois que l'ex-président Roch Kaboré a été évincé du pouvoir par le MPSR. A la question de savoir quelle appréciation fait le mouvement Agir Ensemble pour le Burkina Faso des actes déjà posés par le nouveau régime, M. Diallo pense que « dans la vie d'un Etat, deux mois pour faire une évaluation exhaustive de la situation, c'est très court du point de vue des objectifs que le président du MPSR s'est fixés. Le premier objectif étant de sécuriser le Burkina Faso, il est très difficile d'assurer la sécurité du pays d'une superficie de 274 000 km2 à 100%, avec deux tiers du territoire perdu pratiquement. Mais à mon avis, nous allons dans le bon sens avec la transition. Hier, 1er avril 2022, le chef de l'Etat, dans son discours, a pris des résolutions concernant la question sécuritaire. On voit qu'il cherche à intégrer l'ensemble des communautés locales à la base pour casser la complicité locale au niveau du terrorisme ».
Avant le début de la cérémonie, l'assistance a observé une minute de silence en mémoire des victimes des attaques terroristes.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
La Coalition des ressortissants de la commune de Markoye a tenu une conférence de presse, ce samedi 2 avril 2022, à Ouagadougou. Il était question d'exposer la situation sécuritaire qui prévaut dans la commune de Markoye, située dans la province de l'Oudalan, région du Sahel. A en croire les conférenciers, la commune dont ils sont ressortissants vit les heures les plus sombres de son existence, avec des attaques, des enlèvements et des assassinats.
La situation sécuritaire dans la commune de Markoye est délétère, depuis le début des attaques terroristes au Burkina. De 2019 à nos jours, pas moins d'une douzaine d'incidents terroristes y ont été perpétrés. Selon la Coalition des ressortissants de la commune de Markoye, la situation déjà mauvaise a empiré au cours du premier trimestre de 2022, avec des attaques à répétition dans les villages qui tentent tant bien que mal d'être résilients. « Les villages de Dambam, Markoye, Tokabangou sont assiégés. Il est impossible de se rendre à quelques centaines de mètres desdits villages sans être froidement abattu », maugrée Boureima Maïga, membre de la coalition. Il en veut pour preuve l'assassinat d'un élève de CP1 et la décapitation d'un autre en classe 4e, respectivement les 16 et 23 mars 2022, et l'enlèvement de deux personnes entre Markoye et Tokabangou dont ils sont sans nouvelles jusqu'à présent.
A en croire Boureima Maïga, la commune est devenue une prison à ciel ouvert, un « no man's land » dans lequel des hommes armés dictent leur loi en fonction de leur humeur. « Ils se pavanent dans la commune, aux alentours des villages, depuis des semaines (...). Ils se sont arrogé le droit de vie ou de mort sur ces populations déjà affligées. Oui, les groupes armés décident de comment et de qui doit vivre dans la commune de Markoye », martèle Boureima Maïga.
En plus de mettre la vie des populations en péril, les actions des hommes armés ont bien d'autres répercussions sur la commune. En effet, selon la coalition, « les services publics tels que la douane et la police sont actuellement délocalisés. Les marchés sont fermés, le bétail emporté et les quelques boutiques encore présentes ont été saccagées. Et ce n'est pas tout. Les CSPS ainsi que les écoles sur place sont soit fermés, saccagés ou brûlés. Actuellement, 28 écoles sur 37 et quatre CSPS sur cinq sont fermés ».
A tout cela vient s'ajouter une crise alimentaire sans précèdent dans la commune de Markoye. En effet, les greniers qui existaient ont été brûlés par les hommes armés et tout ravitaillement du village est actuellement impossible. La coalition craint donc le pire.
Face à cette situation sombre, les ressortissants de Markoye proposent plusieurs solutions dont l'équipement conséquent des forces de défense et de sécurité et des volontaires pour la défense de la patrie, l'implication des chefs coutumiers et religieux dans le processus de pacification et de sensibilisation contre la radicalisation. La coalition lance également un appel à l'aide à la communauté sous-régionale, régionale et internationale. Elle appelle l'ensemble des Burkinabè à faire preuve de solidarité à l'endroit des habitants de Markoye. A cet effet, une caisse de solidarité a été mise en place par la coalition, et toute contribution est la bienvenue.
Abdoul Rachid SOW (Stagiaire)
Lefaso.net
Une équipe de la Ligue des consommateurs du Burkina, avec à sa tête son vice-président Gilbert Hien Somda, a organisé une sortie inopinée de vérification des prix des produits de grande consommation dans la ville de Ouagadougou, ce 2 avril 2022. L'activité s'est déroulée en présence de journalistes afin de constater de visu ce qui se passe sur le terrain en matière de hausse des prix des produits de grande consommation.
Pour cette sortie inopinée, l'équipe s'est rendue au marché de Sankariaré, l'un des marchés de grossistes de la ville de Ouagadougou. Sur place, la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) et les journalistes ont pu constater la hausse des prix des produits de grande consommation. Du sac de riz au sac de maïs, en passant par le sucre et l'huile, tous les prix sont en hausse. A titre d'exemple, le sac de maïs de 100 kilogrammes qui coûtait 15 000 à 16 000 F CFA est passé à 27 000 F CFA au marché de Sankariaré. Quant au sac de 25 kilogrammes de riz brisure qui coûtait 11 000 francs, il est passé à 13 500 F CFA. Le bidon d'huile de trois litres qui était vendu dans les surfaces à 3 000 est passé à 4 000 F CFA. Et la liste n'est pas exhaustive.
Pour les commerçants, cette hausse se justifie par l'augmentation du prix de tous ces produits chez les fournisseurs. Ibrahim Ouédraogo, commerçant de céréales au marché de Sankariaré, explique : « Les années passées, le même sac de maïs de 100 kilos était vendu à 15 000 F CFA, parfois à 16 000 F CFA. Maintenant, nous prenons le même sac à 26 500 F CFA au Bénin et on le revend à 27 000 F CFA ».
A la fin de cette visite inopinée, le vice-président de la LCB, Gilbert Hien Somda, a fait une déclaration afin d'appeler les autorités à prendre des mesures pour protéger le consommateur. Dans ladite déclaration, la ligue appelle l'Etat à plafonner le prix de certains produits de grande consommation sur une période d'au moins cinq mois, à élargir la liste des produits dont les prix sont règlementés et à se donner tous les moyens nécessaires pour la sécurité physique, alimentaire et nutritionnelle du consommateur.
Outre ces propositions, la LCB invite l'Etat à opérationnaliser les boutiques témoins de la SONAGESS (Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire du Burkina), rééditer la boutique des consommateurs, renforcer la surveillance du marché à travers le respect de l'affichage des prix des produits règlementés, faire respecter les prix fixés, multiplier les contrôles surtout inopinés et convoquer dans les meilleurs délais le cadre tripartite de concertation (Etat, secteur privé et société civile). La LCB invite les consommateurs à une consommation responsable et à dénoncer les contrevenants, surtout dans les boutiques de quartier.
Yvette Zongo
Lefaso.net
Chaque 2 avril, le monde célèbre la Journée de sensibilisation à l'autisme, un trouble du neurodéveloppement méconnu et incompris des Burkinabè. Dans un entretien express, vendredi 1er avril 2022, Boukary Pamtaba nous parle de ce trouble qui touche un enfant sur cent dans le monde. Il est psychologue et président l'Association burkinabè d'accompagnement psychologique et d'aide à l'enfance (ABAPE).
Lefaso.net : Qu'est-ce que l'autisme ?
Boukary Pamtaba : L'autisme est un trouble neuro-développemental qui affecte l'enfant dans trois domaines spécifiques, à savoir au niveau communicationnel, au niveau relationnel et au niveau comportemental.
Peut-on dire que l'autisme est une maladie mentale ?
Ce n'est pas une maladie. C'est un état d'être. On est autiste, on vit avec, mais on peut avoir aussi toutes les compétences possibles. On peut aussi servir sa société, sa nation et aller aussi à l'école comme les autres enfants. C'est un état d'être et ce n'est pas fatal. Plus on éduque un enfant autiste, plus il sera comme les autres enfants dans la société.
Quelles sont les causes de l'autisme ?
Je pense que scientifiquement, pour le moment, on ne peut pas donner de causes exactes. Ce sont des hypothèses. Les hypothèses sont au niveau génétique, environnemental, etc.
Existe-t-il plusieurs formes d'autisme ?
Oui, il y a différentes formes d'autisme. En fonction des degrés, il y a l'autisme léger, moyen et sévère. Il y a aussi l'autisme de haut niveau qu'on appelle l'Asperger dont le QI est supérieur à 130.
Comment faut-il se comporter avec son enfant atteint d'autisme ?
On ne se comporte pas comme on le fait avec tout enfant neurotypique. Il faut l'accompagner à répondre à ses besoins spécifiques. Il faut l'accompagner à surmonter ses difficultés au niveau communicationnel et relationnel et à renforcer ses capacités au niveau cognitif. Il faut l'accompagner à développer ce qui n'existe pas en lui.
Existe-il un traitement pour l'autisme ?
Étant donné que ce n'est pas une maladie, c'est compliqué de parler de traitement. L'autisme est éducable. On ne soigne pas l'autiste. On l'éduque à développer des capacités tout le long de sa vie.
Quelles sont les statistiques sur l'autisme au Burkina ?
Au Burkina, on ne peut pas donner de statistiques. Ici, la maladie est méconnue et c'est donc plus compliqué d'avoir des chiffres. Mais dans le monde, un enfant sur 100 est touché par l'autisme.
Existe-t-il des écoles spécialisées pour enfants autistes au Burkina ?
Il y a le centre de prise en charge éducative des enfants autistes et déficients intellectuels d'âge précoce. Je pense que ce centre est l'un des centres pionniers. Il y a d'autres structures qui existent, mais pas avec le même public cible.
Chaque année, le monde célèbre, le 2 avril, la Journée de sensibilisation à l'autisme. Sous quel thème est célébré l'événement cette année ?
Le thème retenu cette année est « Autisme et inclusion sociale : le rôle de la communauté pour une intégration effective ». C'est dire qu'au regard des difficultés qu'on rencontre sur le terrain, on s'est rendu compte que nous, en tant que structures de prise en charge, travaillons à ce que l'enfant puisse intégrer la société. Les communautés doivent être des acteurs relais, facilitateurs pour accompagner notre action afin d'avoir plus d'impact sur le terrain. Chacun de nous doit avoir une responsabilité pour l'intégration sociale des enfants. Une responsabilité au niveau des structures spécialisées, une responsabilité au niveau des parents, au niveau communautaire et institutionnel.
Qu'en est-il de la responsabilité au niveau communautaire ?
On est toujours confronté à des rejets, du mépris, à des comportements dévalorisants qui dénaturent la dimension humaine de l'enfant autiste. L'enfant autiste est un enfant comme tous les autres. Il doit être considéré avec respect. On doit valoriser ses capacités.
Quels conseils aux parents d'enfants autistes ?
Nous leur demandons d'être des acteurs qui vont accompagner leurs enfants afin qu'ils puissent intégrer véritablement la société.
Propos recueillis par Hanifa Koussoubé
Retranscrits par Fredo Bassolé
LeFaso.net
La Société burkinabè de géopolitique (SBG) a organisé une conférence publique le samedi 2 avril 2022 à Ouagadougou, pour décrypter les enjeux et les opportunités du conflit russo-ukrainien pour l'Afrique.
Créée en avril 2021, la Société burkinabè de géopolitique (SBG) est une structure à caractère associatif qui s'est fixé pour objectif d'apporter sa contribution à la réflexion, à l'analyse, à la recherche et au plaidoyer sur les enjeux géopolitiques et géostratégiques.
Ainsi, pour leur première conférence publique dénommée « agora géopolitique », ces avertis des questions géopolitiques se sont penchés sur la guerre entre la Russie et l'Ukraine.
« Guerre Russie-Ukraine : quels enjeux et opportunités pour l'Afrique ? ». C'est sous ce thème que l'experte en communication des organisations et membre de la SGB, Angéline Sawadogo, s'est prononcée. « Il y a déjà des impacts sur l'importation, sur le prix du carburant. En Côte d'Ivoire, avant-hier, il y a eu une augmentation de 60 francs CFA sur le prix du litre, et c'est une situation qui sera généralisée un peu partout », a-t-elle expliqué.
Selon elle, les enjeux de cette crise pour l'Afrique consistent à tirer profit de la situation. « Il y a des pays producteurs de gaz en Afrique, alors qu'actuellement les pays européens font face à un déficit de gaz ; donc ils peuvent utiliser cette situation pour avoir des opportunités », a-t-elle indiqué.
Quant à Ousseni Illy, enseignant à l'université Thomas-Sankara, il est intervenu sur le deuxième thème qui s'intitule : « Guerre Russie-Ukraine : sommes-nous à la porte d'un nouvel ordre mondial ? ».
« Cette guerre vient confirmer d'une certaine manière un retour de la Russie sur la scène internationale qui avait déjà été amorcé avec la Syrie », analyse-t-il. Pour cet enseignant-chercheur, la Russie est de retour, alors qu'elle s'était éclipsée après la chute du mur du Berlin et l'éclatement de l'URSS.
« On est entré dans un monde multipolaire avec une remise en cause de la puissance américaine et de la puissance des Etats occidentaux », a-t-il affirmé.
Dans son mot de bienvenue, le vice-président de la SBG, Noé Dofini Dakio, a rappelé que la SBG se veut un creuset de compétences pour l'avenir du Burkina Faso. Il a fait noter que désormais, chaque dernier samedi du mois, la SBG va tenir une agora géopolitique. Ce numéro est celui du mois de mars. Il a donné rendez-vous à la fin d'avril 2022 pour l'acte II.
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
La 14e édition du concours Femme Ouaga FM 2022 a connu son apothéose le samedi 2 avril 2022, avec la cérémonie de remise du prix qui s'est tenue à la Maison de la femme de Ouagadougou. Placée sous le parrainage de la directrice générale d'Ecobank Burkina, Noëllie Cécile Tiendrébéogo, cette cérémonie a vu le sacre de Marceline Tou/Soala, qui empoche au total la somme de 900 000 francs CFA et d'autres lots.
« Mettre en lumière des dizaines de femmes burkinabè qui se battent pour améliorer le quotidien d'autres femmes de leurs communautés et de la nation toute entière, les présenter comme des exemples à suivre et donner confiance aux femmes de façon générale, afin qu'elles s'engagent davantage dans des actions citoyennes pour le développement socio-économique », tel est l'objectif visé à travers l'organisation du prix Femme Ouaga FM, qui se tient annuellement depuis 2008, a expliqué Alpha Ouédraogo, directeur général de la radio Ouaga FM.
Pour cette 14e édition, c'est Marceline Tou/Soala, présidente de l'association Action communautaire pour le bien-être de la femme et de l'enfant au Burkina Faso, qui s'est hissée à la première place, devant douze concurrentes. La Femme Ouaga FM 2022 empoche la somme de 900 000 francs CFA dont 500 000 francs de la part de la radio Ouaga FM, 250 000 francs de la part d'Ecobank Burkina et 150 000 francs de la Maison de l'entreprise. Elle reçoit également des lots des partenaires que sont la SN-SITEC et Startime, un an de communication sur les ondes de la « radio de toutes les générations » et des pagnes.
Selon les membres du jury présidé par Thérèse Nabaloum, directrice du pôle exploitation de la Loterie nationale du Burkina (LONAB), les critères qui ont prévalu au choix de la lauréate sont l'autonomie et l'inclusion financière, la lutte contre les violences faites aux femmes, la solidarité et le plaidoyer sur le civisme, la prévention, la sécurité et la résilience.
À en croire Thérèse Nabaloum, la plus méritante était Marceline Tou/Soala, car « l'association Action communautaire pour le bien-être de la femme et de l'enfant au Burkina Faso a pour crédo la valorisation, l'autonomisation de la femme burkinabè, tout en mettant l'accent sur le bien-être des enfants. L'association a impacté les femmes par la mise en place de centres de tissage à travers les treize régions. En outre, l'association a intensifié ses actions de sensibilisation et prône l'implication des femmes dans la gestion des crises sanitaire et sécuritaire. Que ce soit sur le plan social, économique, environnemental et sécuritaire, des actions concrètes ont été réalisées par l'association ».
Cependant, les membres du jury ont tenu à relever l'insuffisance d'informations valorisant les actions des candidates pour faciliter leur appréciation. Cela est dû au non-respect du canevas par bon nombre de candidates. Le jury a donc recommandé une meilleure sensibilisation des candidates au respect du canevas, afin de susciter une grande participation des femmes au concours.
En recevant son prix, Mme Tou s'est dit très heureuse et fière d'être la 14e lauréate du concours Femme Ouaga FM 2022. À peine distinguée, elle pense déjà à l'avenir. « Je pense que je serai un relai communautaire auprès des autres femmes afin de pouvoir les sortir de l'ombre pour qu'on voie le travail qu'elles font sur le terrain », annonce la lauréate.
Pour le directeur général de la radio Ouaga FM, Alpha Ouédraogo, « il y a eu un réel engouement de la part des participantes. On a aussi pu lire la joie chez tous les membres de l'association qui ont loué le mérite de leur présidente. C'est donc le lieu pour nous de lancer un appel à toutes les femmes à travers tout le Burkina, pour redoubler d'efforts et d'abnégation parce que la femme est source de vie ; et Ouaga FM, dans sa dynamique citoyenne, a décidé de célébrer ces femmes battantes chaque année à l'occasion de la Journée internationale des droits de la femme ».
Cette 14e édition était placée sous le thème national de la Journée internationale des droits de la femme : « Défis sécuritaire et sanitaire : quelles stratégies pour une meilleure protection des femmes ».
Nado Ariane Paré
Lefaso.net
L'association pour la promotion féminine de Gaoua (APFG) et le réseau ouest africain des associations et ONG de lutte contre les violences basées sur le genre (ROAO-LVBG) tient du 1er au 02 avril 2022 à Gaoua ,le 10eforum sous régional des femmes .La cérémonie officielle s'est tenue ce samedi 02 avril 2022 à la salle polyvalente de Gaoua sous la présidence du gouverneur de la région du sud-ouest Boureima Sawadogo .Au nombre des pays invités on compte la Cote d'Ivoire, leMali, le Ghana et le Burkina Faso. Des associations féminines de plusieurs localités ont marqués de leur présence à ce forum.
L'épanouissement de la femme et sa contribue au développement du pays et particulièrement de la région du sud-ouest, sont entre autre les grandes actions de l'Association pour la promotion féminine de Gaoua.
Pour y parvenir elle tient régulièrement des instances pour discuter des problèmes qui freinent l'épanouissement de la femme .C'est dans cette dynamique que se tient ce 10e forum sous régional ponctué par des communications, des panels, des remises d'attestation, un cross populaire, une foire.
Le thème retenue pour la présenteédition est « Rôle des acteurs dans la lutte contre les violences basées sur le genre :cas de la santé sexuelle et reproductive dans un monde impacté par l'insécurité et la covid 19 ». De l'avis de la présidente de l'APFG Ini Inkouraba Damien/Youl « Les grands axes portaient sur le bilan de l'éditionprécédente avec les associations sœurs sur les recommandations ,les bonnes pratiques à adopter pour atteindre nos objectifs ,avec l'accompagnement des services techniques ».Des résultats satisfaisants ont été enregistrés ,certes mais l'arbre ne doit pas cacher la forêt nous confie la présidente madame Damien. « Nous devrons poursuivre les réflexions avec la jeunesse et les femmes d'où le thème interpellateur ‘'le rôle des acteurs dans un monde impacté par l'insécurité et la covid 19 : cas de la santé sexuelle et reproductive ».
La jeunesse n'a pas marchandé son adhésion à ces activités, et des actions fortes sont prévues à l'endroit des jeunes, des associations sur le renforcement de leur capacité et leur autonomisation à travers un plan d'action, nous confie la présidente de l'APFG madame Damien.
Depuis dix ans que le forum se tient, plusieurs thèmes ont été traités et abordés. Il s'agit des domaines de la santé, del'éducation, del'environnement, les petites et micro finances et même de la sécurité avec le contexte actuel, d'où un bilan jugé satisfaisant par la présidente de l'APFG Ini Inkouraba Damien/Youl.
Le gouverneur de la région du sud qui a présidé les travaux n'a pas manqué de saluer le dynamisme des femmes et des différentes associations féminines. « Le thème est interpellateur, parce que en temps normal ce n'était pas facile pour les femmes, et avec la situation d'insécurité les droits humains sont mis à rude épreuve, surtout en santé sexuel et reproductive. Le gouvernement s'engage avec les autorités déconcentrées à faire respecter d'avantage les droits des femmes. Des recommandations nous ont été faites, nous les analyserons et nous apporterons des solutions ensemble avec les femmes ».
La présente édition a bénéficié du soutient de partenaires comme ''pain pour le monde'', CIM Burkina, GFFW et JMPF.
Le forum régional des femmes du sud-ouest a vu le jour en 2014 et traite des thèmes qui militent en faveur de la protection des femmes et de la jeune fille tant en milieu urbain qu'en milieu rural. Au cours du forum passé (avril 2021) elle a vu son champ s'élargir par l'intégration des pays de la sous-région tels que la cote d'ivoire, le Mali, le Sénégal et Le Ghana pour donner naissance au Réseau Ouest Africain des Associations et ONG de lutte contre les violences basées sur le genre (ROAO-LVBG).
Boubacar TARNAGDA
La 9e promotion en théologie de l'Université Logos internationale (ULI) Burkina est apte à prêcher l'évangile dans les églises et missions évangéliques. Le samedi 2 avril 2022 à Ouagadougou, 25 pasteurs, dont 19 en licence et six en master, ont reçu leurs diplômes de fin de formation au sein de ladite université, au cours d'une cérémonie de graduation. A cette occasion, Hortense Karambiri et Marie-Claire Traoré ont été élevées au rang de docteur Honoris causa pour leur engagement pour le bien-être social.
Après une formation de trois ans pour les uns et quatre ans pour les autres, les 25 pasteurs des missions évangéliques ont reçu leurs distinctions devant les autorités académiques et leurs familles. Baptisée promotion Eben Ezer, cette 9e cuvée de l'université logos internationale Burkina entend remplir avec dévouement les missions auxquelles elle est appelée dans les églises.
Après avoir félicité les impétrants, le fondateur de l'université Logos internationale Burkina, Dr Moise Napon, a saisi l'occasion pour saluer la collaboration fraternelle entre Logos internationale Burkina et celle des Etats-Unis. Aux étudiants, il a prodigué des conseils d'exemplarité, de combativité et de détermination dans leur travail au sein de l'église. De même, la marraine de la promotion, Dr Marie Louise Compaoré, a félicité les étudiants pour le mérite, exprimant sa reconnaissance quant au choix porté sur elle. Dans leur intervention, les étudiants ont rendu grâce à Dieu pour l'aboutissement de leur formation. Aussi, ont été salués l'engagement et l'accompagnement des enseignants.
Une distinction honorifique décernée à deux personnes
Pasteur Hortense Karambiri et Marie-Claire Traoré ont été élevées au grade de docteur Honoris causa en récompense à leur engagement dans la lutte pour le bien-être social. Dr Hortense Karambiri, épouse du pasteur Mamadou Karambiri, est citée comme un exemple à suivre. De la restauration des prisonniers à leur formation en informatique en passant par la prise en charge des filles de joie, Dr Hortense Karambiri aura fait beaucoup d'actions pour la réinsertion sociale des personnes démunies. Ce qui, selon le jury, lui a valu cette distinction de l'université Logos internationale.
Prenant la parole, elle a remercié l'université d'avoir porté son choix sur elle. « Je rends grâce à Dieu pour cette distinction », a-t-elle laissé entendre, avant d'égrener quelques actions entreprises pour la réinsertion sociale des démunis. « Je vais donner très souvent de la nourriture aux détenus dans les prisons. En plus de la restauration, j'ai mis en place un centre d'informatique pour eux ; aujourd'hui, il y a certains qui ont des cybercafés. Outre cela, j'ai fait retirer des filles de joie de la rue. Rien que la semaine passée, il y a une qui s'est mariée », a-t-elle indiqué, invitant toutes les bonnes volontés à faire comme elle.
Comme Dr Hortense Karambiri, Marie-Claire Traoré a été citée en exemple comme une personne engagée pour la cause de la veuve et de l'orphelin.
A cette cérémonie de graduation, étaient aussi présents l'ancien Premier ministre du Burkina, Tertius Zongo, et l'ancien ministre de la Sécurité, Simon Compaoré. Des prières, chants de louanges et d'adoration ont ponctué cette cérémonie.
S.I.K
Lefaso.net
(Ouagadougou le 3 avril 2022) - Le Premier ministre, Albert Ouédraogo, va présenter ce lundi 4 avril 2022 à partir de 10 heures, la Feuille de route de la Transition devant les membres de l'Assemblée législative de Transition.
Cet exercice est conforme à l'article 18 de la Charte de la Transition qui dispose que « dans un délai de trente jours après la formation du Gouvernement de Transition, le Premier ministre présente la Feuille de route de la Transition devant l'Assemblée législative de Transition ». Cette présentation est suivie de questions mais ne donne pas lieu à un vote.
En rappel, le Premier ministre Albert Ouédraogo a été nommé le 3 mars dernier, par le président du Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Il a constitué dès le 5 mars, un Gouvernement composé de 25 membres.
Ce passage obligatoire devant l'Assemblée législative de la Transition, va permettre au chef du Gouvernement, de dérouler la feuille de route que le Chef de l'Etat lui a confiée et qui constitue la trame des actions prioritaires à mettre en œuvre durant la transition pour répondre aux attentes des Burkinabè.
DCRP/Primature
Nous remercions ALLAH, le Tout Clément, le Tout Miséricordieux, de nous avoir permis d'atteindre ce mois béni de RAMADAN. Nous lui rendons grâce.
Nos parents, hommes et femmes dans les zones d'insécurité de notre pays, sont déjà dans un jeûne forcé depuis des années. Oui ! Eux qui ont été contraints à leur corps défendant de quitter chez eux sans le minimum pour couvrir leur dignité humaine et de parcourir plusieurs dizaines de kilomètres à pied pour leur survie.
À nous qui avons encore la chance d'être épargnés par ce qu'ils ont vécu et ce qu'ils vivent, il nous incombe plus le devoir d'accomplir ce troisième pillier de l'Islam.
Soumettons-nous sans reserve à Allah, intensifions nos prières, nos invocations, nos supplications à son endroit afin qu'Il ait pitié de nos âmes, apaise nos souffrances, ramène la paix et la sécurité au Faso et installe la tolérance, la cohésion sociale et la propérité.
C'est dans cet espoir que je souhaite à tous les fidèles musulmans, la Oumah du Burkina et d'ailleurs, un bon mois de pénitence.
Qu'Allah nous facilite l'accomplissement de ce troisième pilier, agrée toutes nos prières à l'occasion, exauce nos vœux et répande ses bonnes grâces divines sur nos personnesdéplacées internes (PDI), nos forces de défense et de sécurité (FDS), nos volontaires pour la défensede la patrie (VDP), toute la communauté nationale.☪
Paix et Amour au Faso.
El hadj Moussa KOANDA
Président de la Communauté musulmane du Burkina Faso
Cette déclaration de l'Association pour la tolérance religieuse et le dialogue interreligieux (ATR/DI) porte sur la contribution des femmes à la tolérance religieuse et au dialogue interreligieux. L'association plaide pour leur meilleure implication.
« Poser la nécessité d'une plus grande implication de la femme dans la tolérance religieuse et le dialogue interreligieux conduit à esquisser des réponses aux questions suivantes : qu'est-ce que la religion ? Quels sont les différents types de religion ? Quelle est la réalité des rapports de force au sein des institutions religieuses ? Enfin, quelle est la place de la femme au sein des religions et quelle contribution peut-elle apporter à la promotion de la tolérance religieuse et au dialogue interreligieux pour qu'ils soient davantage féconds.
Le mot religion serait issu du verbe latin religere (cueillir, rassembler) qui aurait été forgé par Cicéron, homme d'Etat romain et auteur latin. Une autre version relève qu'il est dérivé de religare (relier) et mettrait en relief la notion de lien, de lien social, de croyance. Cette version serait celle des chrétiens. Pour ce faire, le contenu du mot renvoie donc à un ensemble déterminé de croyances et de dogmes définissant le rapport de l'être humain avec le sacré. Le rapport est matérialisé par des pratiques et des rites spécifiques propres à chacune de ces croyances. La dernière dimension de la religion réside dans la relation diachronique ou verticale avec la divinité ou les divinités et la relation synchronique ou horizontale que les adeptes d'une même religion doivent entretenir les uns avec les autres.
Les institutions religieuses, des foires d'empoigne à l'image de la société
Pour atlasocio.com, « Les religions ou croyances regroupant le plus d'adhérents au monde sont le christianisme avec 2,4 milliards de fidèles, l'islam (2 milliards), l'hindouisme (1,16 milliard), l'irréligion (1,1 milliard), le bouddhisme (507 millions), l'animisme (430 millions), le sikhisme (27,7 millions) et le judaïsme (14,7 millions) ». Il y a deux remarques à faire : tandis que les religions traditionnelles pratiquées par certaines populations d'Afrique noire, d'Amérique, d'Asie et d'Océanie sont considérées comme de l'« animisme » (concept hautement péjoratif s'il en est !), le bouddhisme, l'hindouisme et le sikhisme sont reconnus comme des religions. Or, celles-ci, à bien des égards, sont similaires aux religions traditionnelles africaines (RTA) par exemple car elles n'ont ni livres saints, ni envoyés de Dieu mais des ancêtres élevés au rang de saints et spiritualisés. Il est juste alors de se demander en quoi elles sont différentes des RTA. Mais là n'est pas la question pour le moment.
Cela étant, la religion, à l'instar de toutes les institutions sociales à organisation hiérarchique ou fonctionnelle, est soumise aux lois de l'arène sociale qui est le lieu des empoignades motivées par des intérêts en termes de pouvoir religieux, social, économique, doctrinal ou idéologique. Dès lors, les conflits de générations, les choix doctrinaux, les alliances, l'interprétation des dogmes (écrits ou non), les enseignements des messies, des messagers, des personnages spiritualisés et de leurs compagnons sont, bien des fois, fortement mus par des intérêts aux antipodes de la foi. C'est donc une chose presque normale que les rapports de genre à l'intérieur des confessions soient marqués par cette constante.
Les livres saints et les traditions bien plus « féministes » qu'on ne le pense
Toutefois, il serait erroné d'affirmer que les religions font table rase de la femme. Il n'y a qu'à consulter les sources sacrées écrites ou orales des différentes religions pour s'en convaincre. Les grandes figures spirituelles, historiques et légendaires féminines sont légion. De plus, à part quelques hérésies doctrinales, les religions enseignent généralement que sur le plan spirituel la femme est la stricte égale de l'homme, qu'elle est également destinataire des messages divins livrés aux humains directement ou par l'intermédiaire des ancêtres.
L'âme de la femme et celle de l'homme sont d'égale valeur et d'égal intérêt pour Dieu ou ce qui est représenté comme tel. Mieux, certaines religions traditionnelles africaines placent le genre féminin immédiatement après Dieu lors des offrandes au pied de l'autel (et non le fétiche, mot très péjorativement connoté !) familial, lignager ou villageois. Ainsi, celui qui officie la cérémonie dit ceci : « Que Dieu tonnant et sa femme la Terre prennent l'eau… »
Nulle part, il ne semble annoncer que l'homme est supérieur à la femme du point de vue strictement religieux. Alors, pourquoi y a-t-il visiblement un hiatus entre le contenu des textes et leur mise en œuvre ? Des attitudes et opinions favorisant des rapports de dominant à dominée entre l'homme et la femme se sont construites et consolidées au fil des siècles et au gré des intérêts de ceux qui pouvaient en tirer le plus profit. Les causes sont essentiellement sociologiques et non religieuses.
Les capacités des femmes à renforcer la tolérance religieuse et à construire des passerelles entre les adeptes des différentes religions
Dans le judaïsme, le christianisme et l'islam, la notion d'âme d'égale valeur et d'intérêt pour Dieu est censée aller de pair avec une complémentarité sur le plan social où chacun a son rôle. Mais ce n'est pas tout : s'il y a égalité, cela est différent des similitudes en tous points. Des différences naturelles existent qui font que la femme n'est pas l'homme et vice-versa. Toutefois elles relèvent de la complémentarité : chacun.e remplit la moitié vide du verre de l'autre ; ce qui rend l'existence harmonieuse.
Dans cette logique, la femme peut apporter une contribution supplémentaire à la promotion de la tolérance religieuse et au renforcement du dialogue interreligieux aux plans familial, social et institutionnel en complément du travail déjà effectué par l'homme.
Ainsi, à l'échelle de la famille, le fait d'être la première personne à transmettre et à promouvoir, auprès de l'enfant, les valeurs cardinales de la société et, au besoin de le punir en cas d'inobservance, lui confère un pouvoir qui peut être mis à profit pour enseigner et faire accepter la tolérance et le dialogue en général et dans le domaine religieux en particulier. Si une mère dit à son enfant que tous les types de croyance méritent respect et considération et que le verset « Aimez votre prochain comme vous-même » ne sous-entend pas que son prochain est uniquement celui qui est de la même confession religieuse que lui, cela produira nécessairement un effet positif.
Au niveau social, les femmes gèrent une bonne partie des relations du foyer avec les autres familles avant, pendant et après les événements heureux (mariages, baptêmes, fêtes religieuses…) ou malheureux (obsèques, sinistres, doua, messes de requiem ou anniversaires…). Elles animent également des associations, participent à des tontines, fréquentent les marchés… Ce sont des occasions pendant lesquelles les valeurs sociales de tolérance religieuse et de dialogue interreligieux peuvent être promues.
La contribution attendue des hiérarchies religieuses et de l'Etat
Les deux (02) précédents aspects de la contribution des femmes dépendent d'elles-mêmes (avec l'accord, bien entendu, de leur mari) ; ce qui n'est pas le cas au plan institutionnel, religieux et étatique. Là, il urge que les hiérarchies religieuses, sans être en porte-à-faux avec les principes qui régissent le fonctionnement de leurs confessions, repensent la place et le rôle de la femme dans la promotion de la tolérance religieuse et du dialogue religieux.
C'est d'autant plus pertinent que l'égalité de valeur et de nature entre les deux sexes, mentionnée par les textes et traditions sacrés, constitue un stimulant pour la construction de l'Etat pluriconfessionnel et multi-ethnique burkinabè. En accordant de plus grandes possibilités à la femme, ces religions participeront plus efficacement à l'édification d'un Faso plus paisible dans lequel chacun peut dignement et librement exprimer et pratiquer sa foi.
A leur tour, les institutions de la République se doivent d'encourager plus énergiquement les hiérarchies religieuses et les organisations de la société civile actives dans le domaine spécifique de la contribution de la femme à travers l'accompagnement (au moins technique) des activités ou l'aval auprès de certains partenaires bilatéraux ou multilatéraux. La désignation de championnes dans la conduite des activités promouvant la tolérance religieuse et du dialogue interreligieux pourrait être également envisagée.
L'apport de la femme en la matière n'est donc plus une question à poser mais une exigence qui s'impose à tou.te.s pour l'émergence d'une société plus apaisée. »
Ouagadougou le 05 mars 2022
Pour le bureau national
La secrétaire aux Relations extérieures
Yéfalo BORO née BORO
Dr Albert Ouédraogo a été nommé Premier ministre de la transition burkinabè le jeudi 3 mars 2022. Lefaso.net a recueilli l'appréciation de quelques acteurs de la société civile de Ouagadougou ce vendredi 5 mars 2022. Les citoyens préfèrent le voir à l'œuvre avant de le juger.
Adam Régis Zougmoré, président des Compétences électorales africaines
« Pour nous, c'est déjà une très bonne chose qu'aussitôt après la phase de signature de la charte, l'on ait effectivement celui-là qui va commander l'action du gouvernement. C'est une chose dont nous sommes satisfaits et nous pensons que le président Damiba, en faisant appel à Albert Ouédraogo, le fait certainement en connaissance de cause. Je pense que l'on peut pour le moment lui donner du crédit, parce que c'est une personnalité inconnue du grand public. Je crois qu'il donne quelques garanties au regard de sa biographie. D'aucuns diront que c'est très tôt, mais je pense que c'est une très bonne chose parce qu'en sa qualité d'ancien enfant de troupe (on sait qu'il a déjà une formation militaire), il est prometteur.
Il est un ancien enfant de troupe bien formé et qui a en plus acquis de nouvelles compétences, nous pensons qu'il peut également être cette personne qui peut poser des actions pour garantir la réussite de cette transition. Pour le deuxième élément, c'est au niveau de son profil. C'est un économiste, un spécialiste du développement des entreprises, qui pourrait peut-être satisfaire aux fortes attentes. Il faut effectivement avoir quelqu'un qui puisse faire preuve de polyvalence. Quelqu'un qui a une posture polyvalente qui puisse permettre d'anticiper et d'avoir des actions correctives.
Pour nous, ce profil peut être un atout pour permettre d'anticiper et d'avoir des reformes rigoureuses à même de servir cette phase des trois années de transition. Il y a aussi ce que l'on peut noter toujours, à savoir sa solide expérience dans le domaine du management de l'administration publique. Quand vous avez quelqu'un qui a fait des études, qui est un spécialiste dans l'élaboration des manuels, ça veut logiquement dire qu'il est aussi la personne à même de poser vraiment les jalons d'une fonction publique nouvelle.
Et qu'est-ce qu'une fonction publique nouvelle ? C'est une fonction publique où le client, l'usager doit trouver satisfaction. Donc c'est un élément important et nous pensons que la maîtrise de ces éléments peut nous permettre d'espérer. Quand on a un spécialiste du management de l'administration publique, on peut s'attendre à un renouveau, à une nouvelle fonction publique qui répond à l'attente des citoyens du Burkina Faso. La mise en œuvre de politiques diversifiées et de bonnes politiques demande d'abord un bon bagage.
Quelqu'un qui a fait ses preuves au niveau des facultés et qui a aussi conduit des missions d'études, nous pensons quand même que c'est un paquet d'expériences qui pourront permettre d'allier un peu les aspects opérationnels aux aspects pratiques. Nous avons tantôt dit pendant nos précédentes sorties médiatiques que nous souhaitons avoir une personne neuve. Une personne qui ne soit pas mêlée dans les actions anciennes. C'est vrai que le Premier ministre peut avoir eu des opinions de par le passé. Mais pour nous, on peut partir sur cette base, pour percevoir une personnalité qui sort de l'ordinaire et une personnalité engagée pour faire de la transition son cheval de bataille et apporter des actions dans la réussite du processus.
C'est pour cela que je profiterai de l'occasion pour dire qu'il faut ouvrir de nouvelles pages pour qu'il puisse inscrire des actions fortes. Et ces actions fortes, ce sont des actions de refondation et de remise sur rails de la république. Donc pour nous aujourd'hui, le fait que Dr Albert Ouédraogo ne soit pas connu du public peut être gage d'un bon début de prise en compte de toutes les aspirations du peuple. Il revient aux Burkinabè de l'accompagner dans sa mission et de lui donner toutes les garanties afin que son action puisse vraiment aller jusqu'au bout ».
Issaka Sourwèma, président de l'Association pour la tolérance religieuse et le dialogue interreligieux
« Pour juger quelqu'un, il faut bien le connaître. Mais en ce qui me concerne, je ne le connais pas très bien mais je sais de qui il s'agit. Quand j'étais le président du conseil d'administration de l'Agence pour la promotion des exportations (APEX), il a mené une étude pour nous qui a été appréciée. Ceci étant, on ne peut pas juger quelqu'un sur cette base. En revanche, si on l'a élevé à ce rang-là, probablement qu'il a des potentialités qu'il doit travailler à les traduire en réalité.
Donc, c'est l'un des aspects. Le deuxième aspect est que, parfois, la fonction révèle les individus. On peut penser qu'il n'est pas là où il doit être et finalement la fonction et les contraintes liées à la fonction l'amène souvent à se surpasser et c'est ce que nous souhaitons pour lui. Du reste, je crois que dans l'histoire du pays, rarement un Premier ministre n'a eu autant de challenges à relever. Comme il ne travaillera pas seul, il va s'entourer des personnes qui vont l'accompagner à accomplir sa tâche.
Il faut souhaiter que ces personnes qui vont être choisies, se mettent à la tâche dès leur nomination parce qu'il n'y a pas de temps d'échauffement, pas de temps de mise en jambe. Il faut attaquer déjà le plat de résistance parce que ce qui nous attend est titanesque mais pas surhumain. Je me dis qu'avec la foi en Dieu, de la persévérance, de la loyauté et de la détermination, il pourra apporter sa contribution de manière positive. Maintenant c'est au pied du mur qu'on reconnaît le vrai maçon. Espérons qu'il va y arriver ».
Siaka Coulibaly, analyste politique
« Il faut attendre la composition de son gouvernement avant de se prononcer puisqu'il va former une équipe avec laquelle il va travailler. Il serait judicieux d'apprécier cette équipe qui sera mise à la tâche. Vous dites qu'il est sorti du néant, je vous dis que cela peut être un avantage pour lui comme cela peut être aussi une difficulté pour lui. Cela peut ne pas lui permettre de réussir à fédérer les composantes du pays tout comme cela peut permettre aussi de réussir. C'est une question difficile pour moi en fait de me prononcer sur lui comme individu. Attendons d'abord ».
Issa Sawadogo, candidat malheureux aux élections 2022
« C'est un monsieur que je connais assez, parce que ce fut mon enseignant. Il m'a tenu en première année en comptabilité générale. Sur le plan des cours, on n'avait pas de problème avec lui. Il faut reconnaître que ce fut réellement un très bon professeur et on ne peut rien lui reprocher.
Dans le travail, il était vraiment rigoureux et surtout axé sur les résultats. Quand il donne un travail, c'est surtout le résultat qu'il attend et cela peut être un grand avantage. Sur le plan humain, il était accessible. Il faut dire qu'il était attentif et son cours était tout à fait compréhensible. Il a un très bon CV (ndlr : curriculum vitae) certes, mais peu importe son CV, on ne juge le bon maçon qu'au pied du mur. Donc il peut avoir un bon CV et être un très bon monsieur sans avoir de bons résultats.
Mais on peut tout de même lui accorder une chance de prouver ses capacités. C'est à lui de choisir les hommes qu'il faut à la place qu'il faut et qui pourront l'accompagner dans la mission. Une chose est sûre, nous avons deux préoccupations majeures. La première, c'est logiquement de concevoir un gouvernement qui puisse lutter contre l'insécurité et faire de telle sorte que tous les déplacés puissent rejoindre leur localité.
Deuxièmement, le problème de la corruption. La corruption est en voie d'être légalisée au Burkina Faso. Alors qu'il puisse mettre fin à tout cela avant de parler des autres domaines. Parce qu'il faut le dire, c'est un domaine qui me tient vraiment à cœur. S'il arrive à résoudre le problème de l'insécurité et résoudre le problème de la corruption, le reste pourra venir tout simplement. Ce sont les deux problèmes majeurs au Burkina Faso ».
Serge Ika Ki et Rachid Sow (stagiaires)
Lefaso.net
En matière de réalisation de barrages, le Burkina Faso a une grande expérience, car le tout premier ouvrage a été réalisé vers 1920. De nos jours, le pays compte plus de 1000 barrages mais plus de la moitié sont en état de dégradation moyenne ou avancée. Qu'est-ce qui peut expliquer cette situation ? Un manque de politique nationale ? Madame Seïmata Oubian, directrice générale des infrastructures hydrauliques (DGIH) répond à nos questions.
Lefaso.net : Combien de barrages compte le Burkina Faso et combien sont fonctionnels actuellement ?
Seïmata Oubian/Derra : Le Burkina Faso est un pays sahélien. Nous avons pris conscience très tôt, avant les années 1960 parce que le premier barrage est réalisé entre 1915 et 1920, en fonction de la littérature. C'est le barrage du petit séminaire de Pabré. A cause de la sècheresse de 1970, nous avons élaboré une politique de réalisation d'ouvrages de mobilisation de ressources. A ce jour, le Burkina compte 1 035 barrages.
En 2011 (le dernier inventaire), sur les 1001 barrages, nous avons 95% qui sont des petits barrages. 80% ont eu une capacité de moins d'un million de m3 et 87% ont une moyenne d'âge de 30 ans. Environ 41% sont dans un état de dégradation avancée, 48% dans un état de dégradation moyenne et 11% sont en bon état.
Actuellement, combien de barrage sont en état d'assèchement ?
En termes de pérennité, il faut dire que sur les 1 035 barrages que compte le Burkina actuellement, nous avons environ moins de 10% de ces barrages qui sont pérennes donc ce sont les grands barrages. Sinon pour la grande majorité, leur pérennité varie en fonction de la saison.
Le barrage de Guitti, tel que annoncé, devrait soulager les populations de Ouahigouya en eau potable. Qu'est-ce qui explique ce retard ?
Les travaux ont été réceptionnés depuis juillet 2017, ce qui veut dire que le barrage est déjà fonctionnel. Pour la question de l'Approvisionnement en eau potable (AEP) de la ville de Ouahigouya, ce projet concerne le transfert de l'eau depuis Guitti jusqu'à Ouahigouya. Les prestataires ont été déjà sélectionnés. Le projet concerne trois volets. Il y a un marché qui concerne uniquement les stations de pompage. Le deuxième lot est la réalisation du château d'eau et le troisième est le réseau de distribution d'eau. Le financement que l'AFD (Agence française de développement) veut donner pour la réalisation ne couvre pas l'ensemble des trois lots. Il va falloir que les nouvelles autorités puissent voir, dans les jours à venir, comment le budget de l'Etat peut supporter le gap de financement.
Quels sont les principaux défis de la direction des infrastructures hydrauliques ?
Les défis qui se présentent à nous sont nombreux. Notre premier défi consiste à mobiliser conséquemment (quantité et qualité) les ressources en eau pour l'ensemble des usages. Il faut réaliser le maximum des ouvrages notamment les barrages pour mobiliser assez de ressources en eau de surface en quantité et en qualité. Quand on dit tous les usages, ce sont les producteurs, les éleveurs, l'hydroélectricité, etc.
Vous avez tantôt parlé d'assèchement des barrages. Parmi les facteurs, nous avons les facteurs naturels comme l'évaporation et le niveau du cours d'eau. Pour construire un ouvrage, il faut tenir compte des conditions hydrologiques du cours d'eau. Il y a également le bassin versant n'est pas totalement encaissé parce que nous sommes dans un pays où le relief est plat donc pour réaliser des barrages qui doivent mobiliser assez d'eau, il faut réaliser des grands barrages dont les digues peuvent s'étaler sur un à trois kilomètres. En matière de réalisation de barrages, la topographie ne facilite pas la tâche. Ce sont des contraintes naturelles qui s'imposent à nous pendant la réalisation.
De l'autre côté, nous avons les changements climatiques donc l'évaporation qui nous tire 2 000 millimètres d'eau par an. Il y a également l'aspect anthropique. Les mauvaises pratiques autour de nos ouvrages font que nous perdons beaucoup d'eau. Il n'y a pas une utilisation efficiente et rationnelle. Ce qui fait que le peu d'eau que nous avons et qui dépend de la pluviométrie, est perdu. Il va falloir que les usagers autour des barrages prennent conscience que nous sommes dans un pays sahélien. Il faudra aussi qu'on puisse les accompagner pour une agriculture qui économise de l'eau notamment par les types d'irrigation goutte-à-goutte.
Actuellement, nous sommes en train de programmer l'inventaire de 2022, c'est-à-dire que plus de dix ans après, nous n'avons plus la même situation actuellement. Le nombre de dégradation a encore augmenté. Peut-être que dans l'inventaire de 2022, on trouvera plus de 55% de barrages totalement dégradés. A l'heure actuelle, nous ne pouvons pas vous donnez une situation exhaustive de l'état sur le terrain.
A l'heure actuelle, nous lançons un cri de cœur pour que les partenaires puissent nous venir en aide. Lors d'une rencontre, je disais que même si on prend tout le budget du Burkina Faso pour nous donner, on ne pourrait pas remettre en état tous les 1035 barrages du pays. Pour réaliser un barrage, le budget varie de 1,5 à 20 milliards FCFA, selon la capacité de la retenue d'eau et la situation géologique du site. Nous avons mis malheureusement la charrue avant les bœufs parce que nous avons réalisé des ouvrages sans mettre en place une politique de maintenance et d'entretien. Au niveau des routes, il y a un fonds routier pourtant il n'y en a pas pour les barrages. C'est aussi un défi pour nous pour que chaque année, avant et après la saison de pluie, on fasse des suivis à l'image du ministère des Infrastructures. C'est un cri de cœur pour que les nouvelles autorités puissent avoir un regard sur la maintenance et l'entretien des ouvrages qui coûtent chers.
Sans eau, il n'y a pas de vie. Sans eau, on ne peut pas parler de développement. Avec le contexte actuel, il y a l'insécurité alimentaire. Plus de 80% de notre population est à vocation agricole donc il va falloir les accompagner. On ne peut pas compter sur la saison de pluie. L'Etat a péché, nous en sommes conscients, mais il va falloir que nous puissions nous rattraper rapidement sur ces aspects.
Parlant des pratiques des hommes, on constate que la bande de servitude n'est pas respectée par les usages autour des barrages. Est-ce qu'il ne faut pas aller au-delà de la sensibilisation ?
Nous faisons déjà cela avec les polices de l'eau qui sont logées dans les directions régionales en charge de l'eau. Les agences de l'eau font la sensibilisation mais la police de l'eau a deux missions essentielles : sensibilisation et répression. Lorsqu'on sensibilise et on voit que les gens s'entêtent, il y a la mission de répression.
Y'a-t-il eu des cas qui ont servi d'exemple pour les autres ?
Oui, il y a eu des cas d'école. Au niveau de Tenkodogo, nous avons amené un usager qui n'avait pas de bonnes pratiques agricoles, au tribunal, et il a eu des sanctions. Dans les autres localités, même si on n'arrive pas à emmener des gens dans les tribunaux, au moins il y a les sanctions pécuniaires que nous infligions aux mauvais usagers.
Au regard de ces difficultés dont vous venez de faire mention, quelles sont vos perspectives à la direction des infrastructures hydrauliques ?
Pour le moment, en termes de défis, c'est la réalisation des ouvrages. Une autre perspective qui nous tient à cœur, c'est d'adopter le document cadre d'entretien et de sécurité des barrages. Depuis plusieurs années, nous n'avons pas pu mettre en place ce document qui va permettre à tous les usagers de savoir comment utiliser l'eau et comment entretenir le barrage, avec l'accompagnement de nos structures déconcentrées et centrales.
C'est un défi qui nous tient à cœur. Il va falloir que nous puissions adopter ce document dans les jours à venir parce qu'il a déjà été élaboré et validé en atelier. Dans ce document, s'il est adopté, il va falloir que nous donnions des formations et des sensibilisations pour tous les usagers parce qu'on se rend compte que les gens ne connaissent pas les bonnes pratiques autour des usages.
Il faut que chaque mois ou trimestre, nous puissions, à travers nos directions déconcentrées, avoir une fiche de suivi de chaque ouvrage. Cela nous permettra d'éviter les ruptures qui nous surprennent chaque année. Nous sommes premiers dans la sous-région à avoir plus d'un millier de barrages donc nous devons donner un exemple en matière d'entretien et de sécurité des ouvrages.
L'autre défi auquel nous faisons face quotidiennement, c'est de continuer à réaliser des barrages là où on a des sites potentiels parce que les gens pensent qu'on peut réaliser des barrages partout, alors qu'il y a plusieurs conditions.
Interview réalisée par Cryspin Laoundiki
La représentante spéciale de l'Union européenne (UE) pour le Sahel, Emmanuela Del Ré, a animé une conférence de presse ce vendredi 4 mars 2022 pour faire le point de sa mission au Burkina Faso.
« Il y a encore beaucoup de défis », résume Emmanuela Del Ré, au bout de ses cinq jours de mission au Burkina Faso. Elle qui a été la première personne à être reçue en audience quelques heures après l'investiture du président Paul Damiba, se dit honorée par ce geste. Elle a eu l'assurance du retour à l'ordre constitutionnel, un principe auquel l'Union européenne (UE) tient fermement.
Avec le lieutenant-colonel Paul Damiba, il a été aussi question de la détention de l'ancien président Roch Kaboré depuis le coup d'Etat (24 janvier 2022). « J'ai demandé au président Damiba de libérer le président Kaboré », a-t-elle indiqué.
Sauf qu'Emmanuela Del Ré n'a pas obtenu de délai. Selon la représentante spéciale de l'UE pour le Sahel, le président Paul Damiba maintient l'ex président Roch Kaboré parce qu'« il veut protéger l'ancien président », a expliqué Emmanuela Del Ré, qui ajoute par ailleurs que c'est parce qu'il « risque des attaques, en considérant la situation récente de coup d'Etat et de changement de régime ».
Dynamisme de la société civile burkinabè
Au cours de son compte rendu de mission, la représentante spéciale de l'UE pour le Sahel dit prendre acte de la durée de la transition (trois ans) puisqu'elle a été décidée au cours des assises nationales. Toutefois, l'institution reste focalisée sur les résultats et la décision finale de la CEDEAO par rapport à cette durée. « Je sais qu'il y aura la mission de la CEDEAO, il y aura des négociations. L'Union européenne est toujours favorable à encourager le dialogue », a-t-elle affirmé.
L'organisation européenne a décidé de « réviser » son appui budgétaire envers le pays des hommes intègres mais elle ne lui tournera pas le dos. « L'Union européenne n'abandonnera jamais le Burkina Faso », a réitéré Emmanuela Del Ré, qui pense qu'il faut « avoir une situation très claire ».
En plus de la politique, l'envoyée s'est également entretenue avec les organisations de la société civile. Elle a constaté qu'il y a beaucoup d'attentes de la part de la société civile mais surtout un peu d'optimisme. « J'ai beaucoup de confiance en la société civile burkinabè parce qu'elle est dynamique », s'est félicité Emmanuela Del Ré.
Pour la lutte contre le terrorisme, l'UE réaffirme son soutien au Burkina Faso. En ce qui concerne la justice, Emmanuela Del Ré a insisté, durant son audience avec le président de la Transition, sur la nécessité de faire des réformes.
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
Une coalition d'Organisations de la société civile (OSC) de Bobo-Dioulasso interpelle les nouvelles autorités du pays, sur la prise en compte de toutes les sensibilités dans la mise en place des organes de la transition. C'était au cours d'une conférence de presse tenue le jeudi 3 mars 2022 dans la ville de Sya.
Cette rencontre avec les professionnels des médias fait suite à l'actualité nationale dominée par la mise en place très prochaine des organes de la transition ce, après la présidence du Faso. Face à la presse, les membres de la coordination nationale pour la réconciliation et le progrès ne sont pas allés du dos de la cuillère pour dénoncer le fait que la ville de Bobo-Dioulasso soit toujours, selon eux, « la localité la plus oubliée alors qu'elle s'est toujours illustrée quand il s'agit de lutter ». Ce qui semble être anormal, aux dires des conférenciers.
« Dans toutes les luttes qui ont occasionné des changements profonds au Burkina, la ville de Bobo-Dioulasso, en tant que deuxième capitale, a toujours joué un rôle fondamental. Mais à chaque fois qu'il s'agit de choisir des gens pour occuper des postes de responsabilités, les Bobolais sont oubliés. Nous trouvons cela anormal et il faut que ça change avec l'avènement de la restauration », a lancé le porte-parole des conférenciers, Moussa Konaté.
Pour les membres de la coalition, une transition réussie suppose des membres d'organes dont la composition ne laisse pas de doute dans ses représentativités. C'est pourquoi, ils pensent que cette restauration voulue par le président du Faso doit rompre avec les « vieilles et mauvaises pratiques ». Ils proposent donc que les différents organes à savoir le comité de suivi et d'orientation, l'Assemblée législative ainsi que le gouvernement de la transition soient composés de façon représentative.
Toute chose qui éviterait, disent-ils, de commettre les mêmes erreurs que le peuple a décriées sous la transition de 2014, « où tous les membres de ces différents organes, surtout le CNT étaient concentrés à Ouagadougou ». Au cours de cette rencontre, les membres de la coalition ont saisi l'occasion pour féliciter l'ensemble des forces de défense et de sécurité qui selon eux en prenant la décision de restaurer le Burkina offre un espoir à tous les Burkinabè de retrouver la quiétude perdue depuis un certain temps.
Par ailleurs, dans le domaine de la bonne gouvernance, ils saluent l'engagement du président du Faso « d'être intraitable avec tous ceux qui de l'intérieur et de l'extérieur volent le peuple burkinabè ». Toutefois, ils réitèrent leur soutien au président Damiba et à toute son équipe. Ils invitent l'ensemble du peuple à accompagner cette transition afin que le pays puisse faire face aux grands défis à savoir le retour de la sécurité et la restauration de sa dignité.
Romuald Dofini
Lefaso.net
Les grandes familles ZONGO, KIENTEGA, SAWADOGO, OUÉDRAOGO, KONOMBO, TRAORÉ, DIALLO, ZOUNDI… et alliées à Nanoro, Soala, Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Abidjan, Côte d'Ivoire et Canada,
Les grandes familles SAMB à Dakar, Sénégal, COULIBALY, SAMA, KONATE à Passakongo, et alliées,
Dr Rasmane ZONGO, Pharmacien au CHU de Tengandogo et les enfants Rahimah Imane Gloria et Amir Mounir Darell, très touchés par les nombreuses marques de sympathie, de compassion, de solidarité, d'amitié, d'unions fraternelles et de soutiens multiformes dont elles ont fait l'objet lors du rappel à Dieu le 20 Février 2022 et de l'inhumation le 25 Février 2022 à Ouagadougou de leur épouse, mère, fille, nièce, bru, belle-sœur et tante, madame ZONGO/ SAMB Maïmouna Marie Assompta, précédemment, Responsable Adjointe des finances en charge de la comptabilité à Hellen Keller International.
Les remerciements vont particulièrement à l'endroit :
Des parents, amis et connaissances de la famille ;
Des amis proches de Rasmane et Assompta ;
Des voisins de la famille ZONGO à Ouaga 2000 et à Karpala
Des CCB Saint Abraham, Saint Félix et Sainte Bernadette ;
Du Catéchiste de la Chapelle Jean Paul 2 de Ouaga 2000 ;
De la communauté Musulmane ;
Des collaborateurs et collègues du CHU de Tengandogo ;
Des collaborateurs et collègues de Hellen Keller International ;
De la Direction Générale de BRAKINA-SODIBO et de son personnel ;
De la Direction Générale de la Polyclinique notre Dame De la Paix et son personnel soignant ;
De l'ordre des Pharmaciens du Burkina et des pharmaciens d'ici et d'ailleurs ;
Des chorales Saint Camille des 1200 logements et notre Dame de Toutes Grâces de la Chapelle Don Bosco.
Ils se réservent de citer des noms de peur d'en oublier.
Ils expriment toute leur reconnaissance et leurs remerciements aux nombreux parents, amis, collègues et connaissances qui leurs ont apporté leurs soutiens spirituel, moral, matériel, financier lors de cette douloureuse épreuve.
Que le Seigneur tout puissant et miséricordieux comble chacun au centuple de ses bienfaits.
Par ailleurs, en attendant que le programme des Messes et des Douah soit établi et communiqué, vous êtes informés que deux premières messes seront célébrées ce dimanche 6 mars à 9h à la paroisse Saint François d'Assise de Karpala et à 18H à St Camille, pour le repos de son âme !
Sa joie de vivre continuera de s'animer en nous tous.
Paix à son âme. Union de prières
Avec toute notre affection.
Vingt-quatre heures après son investiture en tant que président du Faso, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba a porté son choix sur le Dr Albert Ouédraogo pour diriger le futur gouvernement de Transition.
Ancien enfant de troupe (promotion 1981 du Prytanée militaire de Kadiogo), Albert Ouédraogo est un économiste, spécialiste en développement des entreprises et en management. Le nouveau Premier ministre dispose d'une solide expérience dans le domaine du management des administrations publiques, des projets de développement ainsi que des entreprises privées.
Selon sa biographie expresse publiée par la Télévision nationale, il a conduit plusieurs missions d'études sur le développement du secteur privé, sur la faisabilité économique et financière de création d'entreprises et d'organisation, sur l'élaboration de plans stratégiques de même que des missions d'audits organisationnels et d'élaboration de manuels de procédures.
Syndicaliste convaincu, Albert Ouédraogo a milité à l'association nationale des étudiants burkinabè (ANEB) dont il a été le trésorier du bureau qui a été dissous en 1990 et ses membres exclus de l'université de Ouagadougou. Pourtant, il reviendra plus tard sur le campus, muni de son titre de docteur en sciences de gestion, pour partager son savoir.
D'octobre 1996 à décembre 2002, il enseigne plusieurs matières à l'université Joseph Ki-Zerbo (ex-université de Ouagadougou) :
• Gestion budgétaire et Contrôle de gestion,
• Comptabilité Générale,
• Comptabilité Analytique,
• Politique générale et Stratégie d'Entreprise,
• Création et gestion des PME,
• Gestion financière
Avec toujours le virus du syndicalisme chevillé au corps, il s'engage dans le SYNTER. C'est l'une des grèves de ce syndicat qui lui coûtera sa carrière universitaire, car on lui refusera sa titularisation comme enseignant. Il quitte alors le campus et crée en 2007 son cabinet d'études IPSO. Il s'agit d'un cabinet spécialisé entre autres dans la réalisation d'études économiques, d'audits organisationnels et d'audits de ressources humaines. Avant de diriger ce cabinet, il a occupé, de janvier 2003 à mars 2007, le poste de directeur du Département Consulting de l'entreprise Deloitte au Burkina.
Le Dr Albert Ouédraogo est né le 6 avril 1969 à Dori, dans la province du Séno. Il est marié et père de deux enfants.
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Le procès Thomas Sankara, à peine démarré le jeudi 3 mars 2022, qu'il est encore suspendu. Cette fois-ci, la prestation du serment et l'investiture du président du Mouvement patriotique pour la restauration et la sauvegarde (MPSR), le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, par le Conseil constitutionnel seraient le point d'achoppement. Selon les avocats de la défense, par cet acte des « sages » du Conseil constitutionnel, l'accusation d'attentat à la sureté de l'Etat n'a plus lieu d'être.
« Nous avons posé cette requête au Conseil constitutionnel parce que la prestation de serment suivie de l'investiture du lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, qui a pris le pouvoir par un coup d'Etat, est une forme de légalisation de l'attentat à la sureté de l'Etat », déclare d'entrée Me Olivier Somé, avocat de la défense. En effet, pour lui, l'histoire du pays montre qu'il y a une forme de légalisation, de légalité de ces actes d'attentats à la sureté de l'Etat. Il poursuit en disant qu'aujourd'hui, il y a un cas d'espèce qui est posé et qui est patent et qu'il faudra que le Conseil constitutionnel se prononce. Selon son analyse, la loi étant générale et impersonnelle et l'attentat à la sureté de l'Etat étant devenu légal, il ne voit pas pourquoi ses clients doivent toujours être poursuivis.
Tous les regards sont désormais tournés vers le Conseil constitutionnel. « On verra bien si l'attentat à la sureté de l'Etat, du point de vue du droit, est toujours admis ou interdit par la loi », s'impatiente-t-il. A la question de savoir si c'est une manœuvre dilatoire comme le pensent des avocats de la partie civile, Me Somé répond sans ambages : « C'est leur avis. Nous sommes quand même des conseils, on ne va pas engager des procédures pour faire du dilatoire. Qui va se hasarder à faire du dilatoire dans une procédure comme celle-là ? Nous sommes des professionnels. En réalité, ils veulent dire ce qu'on a déjà dit ». Il ajoute que cet acte est « très » lourd de conséquences car la liberté individuelle et collective des gens en dépendra.
De l'irrecevabilité de la requête dans la forme
Même si les avocats de la partie civile estiment que la requête des avocats de la défense est irrecevable dans la forme, ils reconnaissent tout de même que dans le fond, la requête est légitime. Selon Me Prosper Farama et ses confrères de la partie civile, celle-ci devrait être faites avant les débats de fond, notamment les plaidoiries. Cependant, la décision du Conseil constitutionnel d'investir le président du MPSR comme président du Faso alors qu'il a accédé au pouvoir par un coup d'Etat, donc un attentat à la sureté de l'Etat, voudrait peut-être dire que, désormais au Burkina Faso, le coup d'Etat constitue un mode constitutionnel d'accession au pouvoir. « C'est à cette interrogation que le Conseil constitutionnel aura à répondre dans un délai maximum d'un mois », rappelle Me Farama. Quelles peuvent être les conséquences si le Conseil constitutionnel venait à entériner cette requête ?
« Les conséquences seraient désastreuses pour l'Etat de droit. Pour ce procès, cela voudrait dire que tous ceux qui sont poursuivis pour attentat à la sureté de l'Etat dans le cas de l'assassinat de Thomas Sankara, ne pourraient pas être condamnés. Parce qu'ils auraient agi de façon légale. Ils auraient organisés un putsch pour accéder au pouvoir. Ce qui est, selon le Conseil constitutionnel, un mode constitutionnel d'accès au pouvoir. Ce n'est donc plus une infraction », déduit-il.
Obissa Juste MIEN
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Comment effacer un objet sur une photo sans passer par Photoshop ou tout autre logiciel de retouche ? Parmi les solutions gratuites qui existent, celle-ci va vous plaire à coup sûr. Il vous suffit juste d'avoir un smartphone ou un ordinateur connecté à internet.
Pas besoin d'être un expert en retouche d'images pour apprendre à supprimer des éléments indésirables ou corriger d'autres imperfections sur les images que l'on immortalise au quotidien. Outre les applications mobiles et logiciels, il existe des outils web faciles d'utilisation et rapide qui vous tireront d'affaire en cas de besoin.
Dans la barre de recherche de votre navigateur, saisissez https://cleanup.pictures/. Le site est en anglais. Une fois le site ouvert, cliquez sur le rectangle en pointillé où c'est écrit « Click here or drag an image file ». Choisissez une image dans votre galerie ou un dossier de votre ordinateur. Ajustez la taille du pinceau en cliquant sur “Brush Size”. Sélectionnez l'objet ou la personne à faire disparaître sur votre photo et dès que vous levez le doigt ou lâchez la souris, l'intelligence artificielle va opérer la magie.
Avant de cliquer sur le bouton « Download » pour télécharger l'image modifiée, le site vous offre la possibilité de comparer l'avant image et l'après image en cliquant sur l'icône en forme d'œil à proximité de “HD”. À ce propos, le terme « HD » vous permet de souscrire à un abonnement mensuel ou annuel. Mais pas la peine de vous affoler. La version gratuite est largement suffisante pour votre usage quotidien.
Si vous connaissez aussi d'autres solutions mobiles ou web capables de retirer un objet sur une photo, n'hésitez pas à les partager en commentaires.
HFB
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Le projet d'appui aux filières agricoles (PAFA 4R), dans les régions du Sud-ouest, des Hauts Bassins, des Cascades, et la Boucle du Mouhoun, organise des ateliers régionaux, dans le cadre de la mise en œuvre de son contrat d'objectifs 2022. L'atelier régional de Gaoua s'est tenu ce 4 mars 2022. L'ambition est de présenter les missions assignées à l'Association les mains unies du Sahel (AMUS), dont la principale, est la mise en œuvre du volet engagement citoyen.
Pour la mise en œuvre de son contrat d'objectifs 2022, l'AMUS a prévu la tenue de quatre ateliers régionaux d'information et de présentation des missions qui lui sont assignées.
Le mandat assigné à l'Association mains unies du Sahel s'étale sur quatre ans et consiste en la mise en œuvre de l'engagement citoyen ; la mise en place de la maison de la société civile, de la réalisation d'un certain nombre d'activités afin d'amener les populations bénéficiaires du programmes PAFA-4R et du PAPFA et des projets liés, à s'approprier les réalisations mise en œuvre sur le terrain.
Pour atteindre les objectifs recherchés, l'engagement, l'abnégation et le travail doivent être les fils conducteurs de ce projet. Les bénéficiaires sont les associations et les coopératives intervenant dans les domaines de la maraîcherculture, du niébé, du riz. « Nous attendons des participants qu'ils s'approprient les réalisations du projet, qu'ils s'engagent avec l'Association mains unis du Sahel à travers les activités qui seront réalisées », affirme Wendlassida Josias Yaméogo, coordonnateur du projet de mise en œuvre de l'engagement citoyen PAFA-4R.
Sur le plan régional, cet appel semble être bien entendu par la point focal AMUS Sud-ouest, Abigaël Da. « Nous comptons aider les organisations de la société civile et les différentes associations qui existent dans la localité à améliorer la production et la productivité dans la zone de Gaoua et en même temps les organiser pour la construction de la société civile qui aura son siège à Bobo-Dioulasso ». [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]
Boubacar TARNAGDA
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