(B2) Les Pays-Bas ont retiré le 2 janvier leurs six F-16 déployés en Jordanie dans le cadre des opérations de coalition menée par les Américains en Syrie et en Irak.
Les 150 militaires participant à ce détachement rentrent au pays cette semaine. C’est la fin d’un engagement bi-national — assuré à tour de rôle par les Belges et Néerlandais –. Les Néerlandais ont assuré en 2018 3000 missions tirant 2100 munitions.
« La Défense doit avoir des unités disponibles pour diverses unités rapidement déployables de l’OTAN » justifie le communiqué de la défense néerlandaise. « Cela donne également de la place pour la transition vers le nouvel avion de chasse, le F-35. »
Les Néerlandais comme les Belges restent cependant impliqués en Irak dans le cadre de la formation des forces locales.
(Nicolas Gros-Verheyde et Romain Mielcarek)
(B2) Un A400M allemand a mené sa première évacuation médicale le jour de Noël
La ministre allemande de la Défense devant un lit « soins intensifs » d’un A400M sur la base de Wunstorf (crédit : Luftwaffe janvier2019)
Un A400M de l’escadron de transport LTG 62 de l’armée de l’air allemande a rapatrié vers Budapest un soldat hongrois d’Afghanistan, le 25 décembre a indiqué la Luftwaffe, sans donner plus de détails sur l’état du patient.
Depuis le mois d’août, l’avion de transport européen a franchi sa pleine disponibilité opérationnelle avec la certification ICAE (Intensive Care Aeromedical Evacuation). Il peut ainsi évacuer et traiter jusqu’à six patients en soins intensifs.
(NGV)
(B2) L’avocat d’Oleg Sentsov, Dmitriy Dinze, et sa cousine, Natalya Kaplan, venus recevoir au Parlement européen le prix Sakharov au nom de leur client et parent, expliquent, dans un entretien à B2, les rouages politiques qui ont conduit Oleg Sentsov en prison en Russie. Et leurs tentatives pour l’en faire sortir.
L’avocat d’Oleg Sentsov, Dmitriy Dinze, au Parlement européen, à Strasbourg, le 12 décembre 2018 (© E.S./B2)
Oleg Sentsov a été condamné en 2015 à 20 ans de prison pour « préparation d’attentats terroristes » contre le pouvoir russe en Crimée. Cette année 2019 pourrait être déterminante pour l’intéressé : on attend la décision de la Cour européenne des droits de l’Homme.
Où est Oleg Sentsov aujourd’hui ?
DD – Il est toujours hospitalisé, dans un camp en Sibérie, au-delà du cercle polaire. Dans ce camp, sont maintenus des prisonniers condamnés à vie. Là-bas, la neige tient dix mois sur douze. S’il sort de l’hôpital, ce sera pour aller au travail. Lui refuse de marcher au pas, de se présenter à tous les contrôles et de respecter la discipline du camp.
Il a fait une grève de la faim durant plusieurs mois, de mai à octobre 2018, qui l’a conduit à cet hôpital. Qui sont ces 70 prisonniers politiques dont Oleg a demandé la libération ?
NK – La plupart sont des Tatars de Crimée dont l’écrasante majorité n’a pas accepté l’annexion de la Crimée par la Russie. Les tatars ukrainiens ont été déportés sous Staline. A l’heure actuelle, ils doivent faire face à une déportation hybride. Une façon de les évincer de la péninsule. La plupart sont accusés d’être membres d’un groupement islamique. Les fonctionnaires du FSB [les services renseignement russes] placent dans leur appartement une brochure de l’organisation interdite, juste avant de faire une perquisition.
Quelque chose a t-il changé après la grève de la faim d’Oleg ?
NK – Non. Personne n’a été libéré. En revanche, cela a déclenché une vague de grèves de la faim, dont certaines pour soutenir Oleg.
Oleg a été arrêté en 2014 et condamné en 2015 parce qu’il aurait eu le projet de commettre un attentat contre le pouvoir russe en Crimée occupée. Des preuves ont été apportées au procès ?
DD – Il leur fallait une organisation qui aurait pu être interdite sur le territoire russe, liée à l’Ukraine. Le principe étant de trouver ou créer une organisation, qu’on appelle organisation terroriste et on accuse des gens d’y appartenir pour pouvoir les arrêter. Un mouvement ukrainien, ‘Secteur de droite’, a été choisi pour tenir ce rôle. Il a été très actif pendant les évènements de Maïdan (en Ukraine). Les services spéciaux ont ensuite réussi à établir un lien entre eux et Sentsov. Il y avait eu un mouvement d’assistance aux citoyens ukrainiens qui ne voulaient pas vivre sous occupation russe. Oleg y était assez actif. Il organisait l’évacuation de citoyens ressortissants ukrainiens de la Crimée. Il était donc très connu. Beaucoup de gens venaient aux rassemblements organisés par Oleg. C’était facile ensuite de l’accuser de connaitre tous ceux qui étaient arrêtés pour avoir voulu acheter des explosifs, provoquer des incendies criminels d’institutions russes en Crimée.
Aucune preuve à l’appui ?
DD – Aucune, malgré la torture… Même pas des écoutes téléphoniques. Comme témoins, ils ont utilisé d’anciens prisonniers de droit commun disant avoir vu Oleg en contact avec les membres de la communauté criminelle et dans un endroit où l’on stockait des armes. Nous n’avions aucun moyen de vérifier la véracité de ces témoignages. C’étaient leurs paroles contre celle d’Oleg qui, lui, répétait n’avoir rien commis de mal et qu’il ne connaissait pas ces gens-là. L’un d’eux a d’ailleurs dit pendant son procès qu’il avait été torturé. Le deuxième a gardé le silence. Et le procès a été clos.
Il reste cette empreinte tout de même ?
DD – Ils n’ont trouvé comme stock d’armement que quelques cartouches et chargeurs et un pistolet avec une empreinte digitale d’Oleg. Oleg nous a expliqué comment elle est arrivée là : lorsqu’il a été arrêté, il a été menotté mains dans le dos. Et, au poste, on lui a fait toucher un certain nombre d’objets pour y laisser des empreintes.
Vous avez saisi la Cour européenne des droits de l’Homme (1). Où en est le dossier ?
DD – Nous recherchons la révision du procès. La procédure est entamée depuis trois ans. J’estime que nous avons prouvé, en première instance, qu’Oleg est innocent. On nous a dit que ce dossier est aujourd’hui prioritaire. D’après les avocats spécialisés en justice européenne, une décision devrait être rendue dans le courant de cette année (2019).
(Emmanuelle Stroesser)
Entretien réalisé en face à face, dans les locaux du Parlement européen, à la mi-décembre
(1) La Cour est intervenue en juillet 2018 pour demander (par une mesure provisoire) à la Russie d’apporter des soins à Oleg Sentsov, en conseillant à ce dernier de stopper sa grève de la faim, dans l’attente d’un jugement sur le fond. (communiqué).
NB. L’examen de la requête Sentsov c. Russie (requête n° 48881/14) a récemment été ajourné dans l’attente de l’arrêt de la Grande Chambre dans l’affaire interétatique Ukraine c. Russie (concernant l’est de l’Ukraine) (n° 8019/16) à laquelle est est liée. (voir le communiqué de la Cour du 17 décembre 2018).
Trente ans de prix Sakharov
Le prix Sakharov, décerné chaque année en décembre par le Parlement européen, a été créé en 1988. « Parce que la promotion et la défense des droits de l’Homme sont au coeur de l’approche multilatérale de l’Union européenne » rappelle Heidi Hautala, eurodéputée finlandaise (Verts/EFA). Il fêtait cette année son 30e anniversaire. Lors de la cérémonie de remise, au Parlement le 12 décembre, les deux autres finalistes étaient présents (lire Prix Sakharov, les trois nominés sont…)
(B2) Plus d’une quinzaine de missions et opérations de la PSDC sont aujourd’hui déployées sur trois continents : Europe, Moyen-Orient, Afrique. Quel objectif ? Combien de personnel ? Pour quel budget ? Quel est leur chef ? Le point…
(crédit : EUTM RCA)
Ce point, synthétique, a pour ambition de donner un tour d’horizon des missions de la PSDC, et assimilées, en quelques lignes. C’est un travail original réalisé par B2. Car, de manière assez paradoxale, il n’existe pas de recensement officiel réalisé par les services de l’Union européenne. Nous avons donc fait le tour des missions et opérations pour avoir une vision aussi exacte que possible, qui n’est pas évidente, car tant les chiffres du personnel, que du budget sont sur des bases fort différentes et ne peuvent donner lieu à des comparaisons que relatives.
16 à 18 missions et opérations, civiles et militaires
Six missions et opérations sont d’ordre militaire () : trois du type formation d’armée locale (EUTM), deux d’ordre maritime (EUNAVFOR) contre la piraterie dans le Golfe d’Aden et au large de la Somalie (Atalanta) et contre les trafics en Méditerranée (Sophia), une seule répond à une opération de stabilisation.
Dix missions sont d’ordre civil, principalement tournées vers le renforcement des forces de sécurité intérieure (EUCAP ou EUPOL ou EUBAM) ou le conseil au niveau stratégique (EUAM) ; une seule est d’observation d’un accord de cessez-le-feu (EUMM). Deux de ces missions doivent se terminer à la fin de leur mandat, d’ici 2020 : EULEX Kosovo et EUPOL Copps. Une est en sursis : EUNAVFOR Med / Sophia.
A celles-là, on doit ajouter une mission purement judiciaire, mais dérivée d’une mission PSDC et financée sur le budget PESC — les Chambres spécialisées du Kosovo —, et une mission de la Commission européenne qui répond aux mêmes objectifs et motivations, mais est opérée par des moyens différents (EUBAM Moldova).
Près de 6000 personnes mobilisées
En tout, ces missions et opérations regroupent environ 5500 personnes, selon notre comptage : un peu plus de 2200 dans les missions civiles, environ 3300 dans les missions/opérations militaires. L’effectif varie énormément selon les recrutements (missions civiles) et les périodes, surtout dans les opérations militaires : un navire de plus ou de moins, c’est immédiatement une variation de 200 à 300 personnes.
Un coût global de 900 millions d’euros
Le coût de ces missions se monte, selon l’estimation de B2, à 900 millions d’euros, supporté en partie par le budget communautaire et par les États membres. Pour arriver à ce chiffre, nous prenons en compte tout d’abord le budget affecté aux missions civiles, en tout 316 millions €, recalculé sur un rythme annuel, — financé en grande partie par le budget communautaire ordinaire —, et les 75 millions € de coûts communs des missions/opérations militaires — financés par un budget extraordinaire géré par le mécanisme Athena. Le coût total des missions civiles avoisine plutôt 350 à 400 millions d’euros, les États membres supportant 10 à 20% des coûts selon notre estimation (1), tandis que le coût total des missions/opérations militaires se monte à environ 500 millions d’euros (2).
Une répartition assez équilibrée des commandements
La répartition des nationalités de chef de mission/opération apparaît plutôt équilibrée, avec quinze nationalités représentées dans les chefs de mission et d’opération. Dans le détail, petite prime aux Italiens et aux Allemands qui dirigent trois opérations. Les Britanniques commandent deux opérations (mais plus pour longtemps, Brexit oblige). Un Français est aux commandes seulement, pour une mission (deux d’ici mars), idem pour les Espagnols.
Si on prend en compte les zones géographiques dont sont issus les chefs de mission ou d’opération, sept missions/opérations sont dirigées par des responsables venus de pays du Sud (Grèce, Italie, Espagne, Portugal), six par des pays du centre (Allemagne, France, Belgique, Autriche), quatre par des pays du Nord (Danemark, Finlande, Royaume-Uni) et quatre par des pays de l’Est (Bulgarie, Lituanie, Pologne, Roumanie).
Europe Balkans
EUFOR Althea (stabilisation de la Bosnie-Herzégovine, suite aux accords de Dayton 1995) : environ 600 personnes, budget : 10,3 millions € (coûts communs, annuel). 14 États membres participants + 5 pays tiers (Albanie, Chili, Macédoine Fyrom, Suisse, Turquie). QG : Sarajevo. Commandant d’opération : général James Everard (SHAPE OTAN) (3). Commandant de force : général Martin Dorfer (Autriche).
EULEX Kosovo (État de droit) : 675 personnes, budget : 83,55 millions € pour deux ans (juin 2018 – juin 2020). 25 États membres participants et 2 pays tiers (Suisse, États-Unis). QG : Pristina. Chef de mission : Alexandra Papadopoulou (Grèce).
Chambres spécialisées du Kosovo KSC (justice) (4) : 150 personnes, budget : 86,25 millions € pour deux ans (juin 2018 – juin 2020). 23 États membres participants et 5 pays tiers (Canada, Norvège, Suisse, Turquie, États-Unis). QG : La Haye (Pays-Bas). Présidente : Ekaterina Trendafilova (Bulgarie). Procureur général : Jack Smith (États-Unis). Site
Caucase Asie Centrale
EUMM Georgia (observation des accords de 2008 dit Medvedev-Sarkozy) : 319 personnes (environ 210 experts internationaux + une centaine de personnel local), budget : 38,2 millions € pour deux ans (décembre 2018 – décembre 2020). 26 États membres participants. QG : Tbilissi (+ 3 Fields office à Gori, Mtskheta, Zugdidi). Chef de mission : Erik Høeg (Danemark).
EUAM Ukraine (conseil aux forces de sécurité intérieure – police et État de droit) : 300 personnes, budget : 33,84 millions € pour 18 mois (décembre 2017 – mai 2019). 24 États membres participants et 1 pays tiers (Canada). QG : Kiev (+ 3 Fields Office à Kharkiv, Lviv et Odessa). Chef de mission : Kęstutis Lančinskas (Lituanie).
EUBAM Moldova Ukraine (conseil et renforcement des capacités de surveillance aux frontières, autour de la Transnistrie) : 45 personnes + 73 locaux, budget : 15 millions € pour trois ans (2017-2020). 11 États membres participants. QG : Odessa + poste national à Chisinau (+ 6 Fields Office Odessa – Chornomorsk (port), Kuchurhan, Podilsk, Otaci, Chisinau et Basarabeasca). Chef de mission : Slawomir Pichor (Pologne) (5)
Moyen-Orient
EUPOL Copps – Palestine (conseil stratégique et formation police – justice) : 99 personnes, budget : 12,6 millions € pour deux ans (juillet 2018 – juin 2020). 20 États membres participants et 1 pays tiers (Canada). QG : Ramallah (Cisjordanie). Chef de mission : Kauko Aaltomaa (Finlande)
EUBAM Rafah (conseil gestion de frontières) : 18 personnes, budget : 2 millions € pour deux ans (juillet 2018 – juin 2020). 5 États membres participants. QG : Tel Aviv (Israël). Chef de mission : Günther Freisleben (Allemagne).
EUAM Irak (conseil police, justice et État de droit) : 43 personnes (en augmentation), budget : 64,8 millions € pour 18 mois (octobre 2018 – avril 2020). 12 États membres participants + 2 pays tiers (Australie, Canada). QG : Bagdad. Chef de mission : Markus Ritter (Allemagne).
Méditerranée Libye
EUBAM Libya (conseil gestion des frontières et réforme de sécurité) : 38 personnes, budget : 61,68 millions € pour 18 mois (janvier 2019 – juin 2020). 15 États membres participants. QG : Tunis + Tripoli (Libye). Chef de mission : Vincenzo Tagliaferri (Italie)
EUNAVFOR Med / Sophia (lutte anti-trafics Méditerranée et formation des garde-côtes libyens) : environ 1200 personnes, 3 à 4 bateaux, 2 à 4 avions. Budget : 1,1 million € pour trois mois (coûts communs, janvier – mars 2018). 27 États membres participants, mais seulement 6 avec des moyens (Italie, Allemagne, Espagne, France, Luxembourg, Pologne). QG : Rome (Italie) (+ base logistique à Augusta, base aviation à Sigonella). Commandant d’opération : contre-amiral Enrico Credendino (Italie). Commandant de force : contre-amiral Stefano Turchetto (Italie)
Afrique centrale
EUTM Centrafrique RCA (conseil stratégique, formation et entrainement militaire) : 187 personnes, budget : 25,4 millions € pour deux ans (coûts communs, sept. 2018 – sept. 2020). 8 États membres participants (Espagne, France, Italie, Lituanie, Pologne, Portugal, Roumanie et Suède) + 3 pays tiers (Bosnie-Herzégovine, Géorgie, Serbie). QG : Bangui (+ centre de formation à Bouar en projet). Commandant d’opération : général Esa Pulkkinen (MPCC). Chef de mission : général Hermínio Teodoro Maio (Portugal).
Sahel
EUTM Mali (conseil stratégique, formation et entrainement militaire) : 580 personnes, budget : 59,74 millions € pour deux ans (coûts communs, mai 2018 – mai 2020). 21 États membres participants et 5 pays tiers (Albanie, Géorgie, Moldavie, Monténégro, Serbie) + 1 sous-traitant aérien (Afrique du Sud). QG : Bamako (+ centre de formation à Koulikoro). Commandant d’opération : général Esa Pulkkinen (MPCC). Chef de mission : général Peter Mirow (Allemagne).
EUCAP Sahel Mali (conseil stratégique et renforcement des capacités de sécurité intérieure) : 188 personnes (134 personnes + 54 locaux), budget : 28,45 millions € pour un an (janvier 2018 – février 2019). 15 États membres participants et 1 pays tiers (Serbie). QG : Bamako. Chef de mission : Philippe Rio (France).
EUCAP Sahel Niger (conseil stratégique et renforcement des capacités de sécurité intérieure) : 173 personnes (115 internationaux et 58 locaux), budget : 63,4 millions € pour deux ans (octobre 2018 – septembre 2020). 15 États membres participants. QG : Niamey (+ poste à Agadez). Chef de mission : Frank Van der Mueren (Belgique).
Corne de l’Afrique
EUNAVFOR Atalanta (lutte anti-piraterie au large de la Somalie) : environ 600 personnes (1 à 3 navires et 1 ou 2 avions patrouilleurs), budget : 11,7 millions € (coûts communs, janvier 2019 – décembre 2020). 19 États membres participants + 2 pays tiers (Monténégro, Serbie), mais 3 ou 4 seulement fournissent des moyens (navires et avions) de façon régulière (Italie, Espagne, Allemagne et France de façon partielle), sans oublier les équipes de protection placées à bord des navires du Programme alimentaire mondial assurées à tour de rôle par un pays (Croatie, Lituanie, Monténégro ou Serbie). QG : Northwood (Royaume-Uni) (+ base logistique et aviation à Djibouti) (6). Commandant d’opération : général major Charlie Stickland Obe (Royaume-Uni). Commandant de force : contre-amiral Alfonso Pérez de Nanclares y Pérez de Acevedo (Espagne).
EUTM Somalia (conseil stratégique, formation et entrainement militaire) : 183 personnes + 15 locaux, budget : 22,98 millions € pour deux ans (coûts communs, janvier 2019 – décembre 2020). 8 États membres participants et 1 pays tiers (Serbie). QG : Mogadiscio. Commandant d’opération : général Esa Pulkkinen (MPCC). Chef de mission : général de brigade Matteo Spreafico (Italie).
EUCAP Somalia (conseil stratégique et renforcement des capacités de sécurité maritime) : 110 personnes, budget : 66,1 millions € pour deux ans (janvier 2019 – décembre 2020). 17 États membres participants. QG : Mogadiscio. Chef de mission : Maria-Cristina Stepanescu (Roumanie).
(Nicolas Gros-Verheyde)
NB : la description de l’objectif de chaque mission est faite par B2, en se détachant parfois du langage officiel qui est par moment éloigné de la réalité.
Mis à jour : correction sur le chef d’EUTM Somalia
(B2) Deux avions de chasse Eurofighter espagnols ont participé à des essais en France, à Istres, face au prototype de drone volant nEURON (porté par Dassault avec plusieurs industriels européens) a annoncé fin décembre le ministère espagnol de la Défense.
(crédit photo : ministère espagnol de la Défense)
Le détachement appartient au Centre logistique d’armement et d’expérimentation (CLAEX), avec deux avions et le soutien du personnel de maintenance de l’escadrille aérienne Ala 11, basée à Moron. L’objectif des essais était d’évaluer la détectabilité d’un UCAV furtif avec la panoplie de capteurs disponibles dans l’avion Eurofighter : radar air-air, IRST (Infrared Search and Track) et missile IRIS-T.
(RM)
© Marine nationale
Il a suffi de quelques guirlandes et décorations, d’une cale pleine à craquer et du rouge étincelant de la coque du P800 qui contraste joliment sur la glace pour plonger l’équipage B de L’Astrolabe dans l’ambiance des fêtes de fin d’année.
Dehors, il fait – 4° C et le vent ne faiblit pas. Demain, L’Astrolabe ralliera la station Dumont d’Urville en se frayant un passage au milieu des glaces.
Cette ambiance festive et propice à la cohésion que l’équipage partage avec les passagers ne ralentit pour autant en rien l’activité à bord. Les opérations de chargement et déchargement se déroulent successivement entre Hobart et la station polaire de Dumont d’Urville. En mer ou à quai, tout doit aller vite avant le retour de l’hiver austral, avant que la nature ne reprenne ses droits et ne rende à la terre Adélie son isolement. Voilà bientôt trois mois que les marins ont quitté leurs familles pour la mission de soutien à la logistique Antarctique qu’ils ont à cœur d’accomplir.
Noël a marqué pour eux, le temps d’une courte pause, la fin d’une deuxième rotation et le début d’une nouvelle.
Vos réactions: Select ratingGive it 1/5Give it 2/5Give it 3/5Give it 4/5Give it 5/5 Moyenne: 5 (1 vote)(B2) L’année 2018 se termine, sur les chapeaux de roues, pour B2. Et toute l’équipe vous souhaite une excellente fête de fin d’année et une très bonne année 2019.
Cette année, nous avons publié plus de 1200 articles (900 sur le Pro, 300 sur le blog), soit près de quatre articles par jour 6 jours sur 7, sans compter les mises à jour. Nous avons également réalisé 11 dossiers d’actualité et ajouté 10 fiches de synthèse dans notre édition Quezako.
En tout désormais, B2 compte plus de 12.000 articles (dont les 2/3 en libre accès), pas moins de 67 dossiers d’actualité, et 220 fiches de synthèse et s’est imposé comme un des principaux médias en ligne francophones dédié à la diplomatie et la défense européennes.
Que de chemin parcouru alors que ce blog fête ses dix années d’existence. Nous continuerons à vous donner le meilleur possible dans les mois à venir qui vont être chargés en actualité.
(Nicolas Gros-Verheyde)
© Marine nationale
Depuis Niamey, où un Atlantique 2 est déployé dans le cadre de l’opération Barkhane, les seize marins de l’équipage de la Flottille 23F se préparent à passer un réveillon loin de chez eux.
Les équipages des Flottilles 21F et 23F de patrouille maritime se succèdent sur les théâtres, y compris en fin d’année. Le détachement de la 23F à Niamey profitera, en ce dernier soir de l’année 2018, d’un repas amélioré, l’occasion de partager un moment privilégié et festif entre membres de la grande famille des marins du ciel, mais aussi avec les autres armées et services présents.
Régulièrement engagé dans la Bande Sahélo Saharienne (BSS), l’Atlantique 2 permet de compléter les capacités « intelligence, surveillance and reconnaissance » (ISR) françaises engagées au sein de cette opération de lutte contre les groupes armés terroristes. Les marins du ciel participent ainsi à l’action conjuguée des moyens aériens destinée à fournir une capacité d’appréciation autonome de la situation sur un territoire désertique aussi vaste que l’Europe. Missions de reconnaissance, de surveillance, voire d’appui et de désignation d’objectifs sont autant d’actions menées de concert par les marins du ciel et les aviateurs de l’armée de l’Air en appui des troupes au sol.
Cet aéronef, initialement conçu pour les missions de patrouille maritime et de lutte anti sous-marine, possède également des capacités éprouvées dans le domaine aéroterrestre, en particulier au-dessus d’étendues désertiques. Doté d’un très grand rayon d’action et d’une longue endurance (jusqu’à 14 heures de vol), il représente un avantage indéniable pour « durer » sur zone. Il dispose en outre d’importants moyens de détection permettant de collecter du renseignement de jour comme de nuit grâce à ses multiples capteurs. La polyvalence de cet avion de patrouille maritime lui permet également de conduire des missions de reconnaissance armées en coordination avec des avions de chasse. Il dispose enfin d’une capacité offensive de bombardement par tir autonome d’armement guidé laser.
Vos réactions: Select ratingGive it 1/5Give it 2/5Give it 3/5Give it 4/5Give it 5/5 Moyenne: 5 (1 vote)(B2) Les spécialistes de la force des Nations unies (MINUSCA) et de la force européenne (EUTM RCA) établies en République centrafricaine (RCA) ont terminé une étude du site de Bouar qui constituera pour les Européens, un second point d’appui après Bangui.
Visite mixte EUTM-Minusca du site de Bouar (Crédit : EUTM Rca)
Un audit des infrastructures du site a été mené du 17 au 21 décembre avec la MINUSCA et les forces centrafricaines (FACA).
Le premier poste fixe en dehors de Bangui
Ce sera le premier ‘poste permanent’ établi en dehors de la capitale centrafricaine de la mission européenne. Une demande de Bangui mais aussi une nécessité stratégique. Une quarantaine de Français pourraient y être déployés, pour l’équipe de formation. Ce, en liaison avec les éléments français au Gabon, qui s’est fait une spécialité de former les troupes africaines (du Cameroun, du Gabon, du Tchad, du G5 Sahel, de Centrafrique…). Il reste notamment encore à trouver l’élément médical, pour compléter l’effectif. Un nouveau tour de piste des États membres a été entamé pour pourvoir ces éléments.
Ne pas laisser un vide se créer au profit des Russes
« Il ne faut pas traîner et laisser se créer un vide dont d’autres pourraient profiter », a confié à B2 un responsable européen. Les ‘autres’, ce sont les Russes, déjà installés près de Bouar, où ils consolident leur emprise, en profitant de la piste d’aviation rénovée. « Il faut donc pouvoir répondre à la demande des Centrafricains, dès que le feu vert officiel sera donné ».
Le retour à une tradition militaire
Le choix de cette localité n’est pas fait au hasard. Cette ville placée sur un axe vital, reliant le Cameroun à la capitale centrafricaine Bangui, a toujours joué un rôle stratégique, est a une tradition militaire. Le centre de formation, anciennement dénommé Camp Leclerc, a joué un rôle historique durant des années, avant et après l’indépendance. A partir de 1981, après l’opération Barracuda destinée à renverser le président(dictateur) Bokassa, il a abrité les éléments français d’assistance opérationnelle et technique (EFAO) chargé de reconstruire l’armée centrafricaine. Ce jusqu’en 1998 (1). Une décision prise par la France en 1997 pour recentrer ses bases en Afrique et dans le cadre d’un accord avec le gouvernement centrafricain dirigé par Ange-Félix Patassé (2).
Un centre réhabilité partiellement en 2017
Le Centre d’instruction militaire (CIM) avait fait l’objet d’une réhabilitation partielle, achevée en mai 2017. Menée avec le soutien de la Minusca, elle avait permis notamment la remise en état de trois salles de classe, cinq dortoirs, un pavillon d’hospitalisation, un bâtiment pour soins intensifs et maternité (lire ici). C’est la seconde réhabilitation d’un site militaire entreprise par la mission des Nations unies après celui du camp Kassai à Bangui.
(Nicolas Gros-Verheyde)