Zahra Kefane.
Le ministre du Commerce, Saïd Djellab a déclaré, hier à Alger, que son département est en train de mettre en place un processus de contrôle de la marchandise destinée à l’exportation.Quelques jours après l’affaire des produits exportés refoulés dans les pays auxquels ils étaient destinés, dont la Russie, la France, le Qatar et le Canada, en raison de leur non-conformité avec les normes sur lesquelles se sont mises d’accord les deux parties, le ministre du Commerce a déclaré, hier lors d’une rencontre sur la stratégie nationale de l’exportation, que sa tutelle est en train de mettre en œuvre un système de contrôle de cette marchandise pour éviter ce genre de situation à l’avenir.
Lors de cette rencontre tenue à l’Agence nationale de la promotion du commerce extérieur (ALGEX), le premier responsable du secteur du commerce a expliqué que «8 secteurs ont été identifiés et 4 secteurs pilotes ont été sélectionnés en raison de leur potentiel avéré pour l’exportation et la diversité de leurs caractéristiques technico-économiques et commerciales». En outre, il a noté que «ces quatre secteurs ont été sélectionnés en raison de leur portée déterminante sur la compétitivité internationale».
Agriculture : «Une réunion pour mieux encadrer l’exportation»
Dans un communiqué du ministère de l’Agriculture, rendu public hier, il est annoncé qu’une réunion regroupant les cadres du ministère, les inspecteurs phytosanitaires de toutes les wilayas et ceux exerçant au niveau des postes frontaliers, terrestres, maritimes et aéroportuaires s’est tenue hier, où il était question du «traitement du renforcement des mesures de facilitation initiées par le secteur afin d’encadrer au mieux les opérateurs d’exportations». Le même document détaille que «les services phytosanitaires, qui contribuent d’une manière substantielle dans le développement durable de l’agriculture, jouent un rôle important dans le contrôle des produits végétaux à l’exportation en veillant à ce que les exigences phytosanitaires des pays d’importation soient respectées, facilitant ainsi leur entrée et contribuant par la même à leur promotion».
Pour rappel, suite à cette affaire de marchandise refoulée de l’étranger, à l’instar de la pomme de terre, le département de l’Agriculture, suite à une enquête avait tranché que “les causes sont liées au non-respect de la chaîne de froid par l’exportateur”. Selon les investigations, «il s’agit d’un exportateur privé qui n’a pas respecté la chaîne de froid en n’ayant pas utilisé le conteneur frigorifique. Ce qui a provoqué la multiplication du nombre d’insectes dans les dattes exportées», d’après un responsable du ministère de l’Agriculture. Quant à la quantité de la marchandise refoulée, il s’agissait de 18 tonnes de dattes exportées vers le Canada entre septembre et octobre 2017.
Selon le même responsable, des procédures de contrôle ont été effectuées au préalable par des laboratoires nationaux qui ont démontré que les normes phytosanitaires avaient été respectées. Par ailleurs, il est à rappeler que depuis novembre dernier à ce jour, 36 opérations d’exportations ont été bloquées par les services algériens du contrôle phytosanitaire en raison du non-respect des normes phytosanitaires. Ces opérations ont porté sur des produits maraîchers (pomme de terre, tomate, poivron…). Pour la même source, ces quantités exportées démontrent la bonne qualité des produits agricoles algériens exportés et le respect des normes internationales.
A noter que le département de l’Agriculture avait réagi, précédemment, dans un communiqué rendu public, sur l’histoire de la marchandise destinée à l’exportation, refoulée du Canada, de Russie, du Qatar et de France, expliquant que les causes ne sont pas «d’ordre phytosanitaires “.
Le même département avait affirmé qu’il était chargé d’encadrer les opérations d’exportation des produits agricoles en «veillant à ce qu’ils répondent aux normes phytosanitaires exigées par le pays d’importation». Dans ce sens, le ministère avait assuré que ses services phytosanitaires ont simplifié «les procédures de contrôle en réalisant des prélèvements des échantillons sur sites au niveau des plates formes d’exportation des wilayas exportatrices afin que la marchandise soit admise directement au niveau du point de sortie (port ou aéroport) où le certificat phytosanitaire d’exportation est établi», avait-on affirmé dans le même document.
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La démarche est appuyée par une nouvelle orientation qui sélectionnera des fonctions prioritaires.
Le ministère du Commerce en collaboration avec le centre de commerce international (CCI)-Genève, a organisé hier la 4e Consultation nationale autour du projet d’élaboration d’une stratégie nationale à l’export (SNI), au siège de l’Agence Algex.
Les travaux de cette Consultation nationale vont se donner comme tâche prioritaire, l’élaboration finale et le peaufinage d’une stratégie qui englobera tous les secteurs et les acteurs qui ont un rapport direct ou indirect avec la filière de l’exportation et la promotion du commerce extérieur. Donc, elle corrobore tout le processus entamé depuis les premières consultations nationales enclenchées en octobre 2017. La 4e Consultation sera sanctionnée par «l’établissement d’un diagnostic approfondi des problématiques sous-tendues par le défi de l’émergence d’exportation hors hydrocarbures massives, diversifiées, compétitives et à haute valeur ajoutée», a précisé le coordinateur national du projet de la stratégie nationale à l’export (SNE), Aissa Zeghmati.
La rencontre portera aussi sur l’urgence de prendre en considération «les analyses auxquelles ont procédé les panelistes et les acteurs de la filière de l’exportation lors des premières consultations qui ont conduit à trancher la vision et les grands choix stratégiques de la future SNE», nous a déclaré le secrétaire général d’Algex, Hocine Boubtina, en marge de la cérémonie d’ouverture de cette 4e consultation.
Selon la directrice de l’analyse des produits au niveau d’Algex, Ghania Ouchait, la consultation «se chargera de déterminer les priorités à entreprendre pour asseoir une vraie stratégie qui boostera le commerce extérieur et qui donnera un sens concret à l’exportation. Ça sera une occasion pour réaffirmer les choix adoptés lors des échanges et des réflexions qui ont caractérisé les consultations précédentes», et d’ajouter que «la SNE va être portée sur des secteurs pilotes de par leur présence sur le marché et aussi leur potentiel et leur intérêt. Ce sont; l’agroalimentaire, les produits pharmaceutiques, les composants automobiles et électroniques ainsi que les nouvelles technologies de l’information et de la communication (Ntic)», nous a déclaré, la directrice de l’analyse des produits, Ghania Ouchait.
Ce souci de booster le commerce extérieur et promouvoir la filière de l’exportation s’est fait sentir avec acuité après la chute drastique des prix du pétrole. L’agriculture à travers la filière de l’agroalimentaire est considérée comme un instrument idoine et efficace pour faire face à cette situation et de trouver d’autres ressources susceptibles de parer aux dysfonctionnements engendrés par les fluctuations que connaît le marché mondial des hydrocarbures et la dépendance de l’économie nationale à la rente pétrolière.
Dans le même sillage, le ministre du Commerce, Saïd Djellab a installé dernièrement un groupe de travail dans la même lancée qui tient compte de l’urgence de mettre en place un mécanisme qui se chargera de la promotion des produits agricoles en développant toute une chaîne en mesure d’être compétitive en matière d’exportation. Dans ce sens, Saïd Djellab à souligné que «l’installation de ce groupe de travail s’inscrit dans le cadre de la concrétisation des instructions du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, aux participants aux Assises nationales de l’agriculture, appelant les autorités concernées à accorder une grande importance au secteur et aux produits agricoles», et d’ajouter que «la nécessité de mettre en oeuvre les instructions et les recommandations qui s’inscrivent dans le cadre de la Stratégie nationale des exportations 2019-2023, adoptée par le ministère dans le cadre d’un plan d’action national pour accompagner les exportateurs dans les filières agricoles et lever les obstacles entravant la relance et le développement des exportations hors hydrocarbures», a assuré le ministre du Commerce, Saïd Djellab.
La notion de l’exportation a été disséquée par les spécialistes de la promotion du commerce extérieur au niveau d’Algex. La démarche est appuyée par «une nouvelle orientation qui sélectionnera des fonctions prioritaires en raison de leur caractère transversal et de leur portée déterminante dans la libération des potentiels nationaux à l’export. Ce sont, la qualité, les échanges et la logistique, les financements à l’export, ainsi que l’information et la promotion des exportations», a indiqué le coordinateur national du projet de la stratégie nationale à l’export, Aïssa Zeghmati.
L’assainissement du climat des affaires et l’assouplissement qui a trait à l’aspect administratif et le montage financier ont été soulevés avec intérêt lors des travaux de la 4e consultation nationale autour du projet d’élaboration d’une stratégie nationale à l’export. Dans ce sens, la question du financement à l’export est vue comme l’une des entraves, voire un casse-tête pour les acteurs de la filière de l’exportation. Le change destiné au processus de l’exportation des produits est délimité à 20%, contrairement aux importateurs qui n’ont pas ce seuil délimitant l’éventail du change. De ce point de vue, les banques doivent «assouplir les procédures et aussi réviser en coordination avec l’ensemble des acteurs et des institutions dans l’objectif de permettre à la stratégie nouvelle destinée à promouvoir l’exportation d’apporter une valeur ajoutée et booster le commerce extérieur», a asséné le coordinateur national du projet SNE, Aïssa Zeghmati.
La 4e consultation sera l’espace aussi pour sensibiliser les acteurs et les opérateurs dans la perspective de «regrouper les protagonistes, à savoir les producteurs, les promoteurs et les experts de ce domaine dans un consortium pour coordonner et faire dans la pédagogie relative à cette filière complexe et multisectorielle», a attesté la directrice de l’analyse des produits, Ghania Ouchait.
La stratégie que vise à entreprendre le ministère du Commerce et qui s’étalera de 2019 à 2023, sera orientée vers le développement en synergie avec tous les secteurs concernés par la promotion de l’exportation. Ce qui implique que cette stratégie s’exprime comme un plan d’action intersectoriel dans l’objectif «de consolider les orientations stratégiques et opérationnelles respectives aux quatre secteurs et aux quatre fonctions d’appui ainsi que le développement du plan d’action pour chacun de ces quatre secteurs et chacune de ces quatre fonctions», a souligné Aissa Zeghmati. La stratégie nationale à l’export n’est pas une sinécure, voire une démarche simple, c’est une vision complète et exhaustive où tous les secteurs et institutions doivent s’impliquer mordicus.
Le ministère des Transports, de l’Agriculture, du Commerce et autres segments de l’économie nationale figurent parmi les secteurs en question, pour réussir le challenge de l’exportation et de la promotion du commerce extérieur.
Par Hocine NEFFAH
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L'interview accordée à la presse béninoise par Richard Boni Ouorou, expert en stratégie politique, portant sur les institutions et les réformes électorales, avait suscité la réaction du Dr Fidèle Sonon, consultant en management des élections dans la parution du 18 juin 2018 du quotidien ''La Dépêche''. Ce dernier remettait en cause une partie des arguments développées dans l'interview. Richard Boni Ouorou revient à la charge pour apporter des précisions.
Ma dernière interview consacrée aux institutions et aux réformes électorales a suscité plusieurs réactions. Au titre de ces dernières il y a celle, non moins remarquable, du Dr Fidèle Sonon. Je considère sa tribune comme une contribution majeure pour la réinstauration d'une culture de débat intellectuel fort absente ces dernières années dans l'espace public béninois. Sa réaction et celles de plusieurs autres personnes m'obligent à devoir apporter davantage de précisions à mes propos. Lui comme d'autres ont estimé à tort que je préconisais le retour à l'organisation des élections par l'administration publique. Dans l'exercice auquel j'étais confronté, à savoir une interview, je ne me suis contenté, en fonction des questions posées, à établir un diagnostic. J'entends dans les lignes qui suivent non seulement approfondir ce diagnostic mais également offrir ce qui peut être considéré comme des pistes de solutions.
Je souhaite apporter deux préalables pour éviter toute confusion à l'avenir. Le premier relève de la thèse que je soutiens en ce qui concerne la Commission électorale nationale autonome (Céna). Ma thèse est la suivante : les raisons pour lesquelles l'organisation des élections a été retirée à l'administration publique sont toujours de mises dans le fonctionnement de la Céna. Il ne saurait en être autrement du fait du contexte général dans lequel cette structure fonctionne. Mon second préalable est la détermination de ce contexte général à travers quatre postulats : 1- Les acteurs politiques se prêtent une méfiance réciproque ; 2- Cette méfiance se traduit entre autres par une volonté de contrôler les mécanismes électoraux pour s'assurer la victoire électorale ; 3- Cette volonté de contrôler les élections s'expriment au travers d'une inflation institutionnelle et législative ; 4- La vie politique au Bénin est caractérisée par la démission. Les acteurs politiques ne veulent en effet pas remplir le rôle qui est le leur.
De la fausse évidence
Les premières élections de l'ère démocratique au Bénin ont été organisées par l'administration publique. Contrairement au constat dressé par S. Faye cité par le Dr Fidèle Sonon, elles n'ont pas donné lieu à des crises post-électorales. Tous les acteurs politiques de cette époque n'ont en effet pas contesté les résultats issus des urnes. Aussi, quand Joseph Gnonlonfoun évoque la création de la Céna, il ne va pas du constat selon lequel ces premières élections de l'ère démocratique, à l'issue duquel il a été élu député, ont été faussées par une administration publique inféodée au pouvoir en place. Non. C'est la présomption de l'inféodation de cette structure au pouvoir politique qui va fortement motiver l'opposition, alors majoritaire à l'Assemblée nationale, à voter la loi portant création de la Céna. À partir de cet instant deux fronts ont été ouverts. D'une part celui des batailles du contrôle de cette institution à travers la désignation de ses membres. D'autre part celui d'une profusion de lois portant soit sur la modification et le fonctionnement de la Céna, soit sur la création de nouvelles institutions électorales. D'où l'expression ''inflation institutionnelle et législative''.
Les travers que l'on reproche aux administrations publiques africaines sont indiscutables. Ce qui par contre est contestable, c'est le caractère fataliste qu'on leur attribue. Pour le Dr Fidèle Sonon et bien d'autres personnes qui pensent comme lui, c'est tout comme si les maux dont souffre l'administration publique africaine sont incurables. En ce qui me concerne, évoquer les dysfonctionnements de cette structure dans le but de s'en passer ne relève que d'un poncif qui traduit une incapacité à appréhender un problème dans toute sa globalité et sa profondeur. Voilà en quoi je parle de fausse évidence. Il y a en Afrique des administrations publiques qui de l'avis de tous, se distinguent par une compétence avérée. Celle du Rwanda en est l'exemple emblématique.
Du déterminisme culturel
Quelles sont les causes à l'origine des maux de l'administration publique africaine ? À cette question le Dr Sonon apporte une réponse à laquelle malheureusement il ne donne pas toute sa portée. Il se demande en effet si la cause du problème n'est « plutôt pas essentiellement culturelle et non systémique ? ». Soyons pour le coup d'accord avec lui en prenant en compte le déterminisme culturel. Aussi la question la plus évidente qui s'impose est celle-ci : au nom de quoi la Céna échapperait à cette cause culturelle ? Il convient de souligner le fait selon lequel en dépit de son statut particulier, la Céna est un organisme public. Elle fait donc partie intégrante de l'administration publique pris au sens générique du terme. Partant de là, adoptons le syllogisme socratique suivant : la culture africaine est la cause du dysfonctionnement des structures publiques, or la Céna qui est une structure publique fonctionne en pleine culture africaine, la Céna ne peut donc que dysfonctionner. Que l'on soit ou non en accord avec ce raisonnement, les exégètes de la Céna n'expliquent aucunement pourquoi et comment cette structure serait comme par enchantement un oasis de compétence en plein ''désert d'incompétence''.
Les crises post-électorales africaines auxquelles renvoie le Dr Sonon en citant S. Faye ne sont pas seulement dues aux élections organisées par l'administration publique. Parmi elles, il y en a dont l'organisation était l'œuvre des institutions calquées sur le modèle de la Céna. L'un des exemples les plus parlant est la crise post-électorale ivoirienne citée par le Dr Sonon. Au Kenya, on doit à la Cour suprême la décision courageuse d'annuler les très controversées dernières élections présidentielles kényanes. Selon cette Haute juridiction, la commission électorale kényane (Independent Electoral and Boundaries Commission) a « échoué, négligé ou refusé » de conduire les élections en accord avec la Constitution. L'administration publique kényane aurait-elle pu faire pire ? Le fait qu'au Bénin ou ailleurs on affuble ces institutions du statut et de la dénomination d'indépendant ou d'autonome semble résonner dans les esprits comme une espèce d'incantation appelée à produire le miracle de la transparence électorale et de la sincérité du résultat des urnes.
Les structures indépendantes en charge des élections en Afrique ne peuvent être qu'à l'image de l'environnement institutionnel et politique dans lequel elles évoluent, car les personnes en charge de leur fonctionnement sont issues du même sérail. Par conséquent, elles ne peuvent que reproduire au sein de ces structures électorales les comportements qui sont les leurs par ailleurs. Autrement dit, si un fonctionnaire est corrompu dans le cadre de sa fonction dans l'administration publique qui elle-même fait de la corruption un mode de fonctionnement au sein d'une société qui élève la corruption au rang de vertu, il n'y a aucune raison que ce fonctionnaire soit probe dans l'éventualité où il serait désigné dans une structure dite indépendante en charge des élections. Je le répète donc, le fait d'affubler les structures en charge des élections en Afrique du statut et du dénominatif d'indépendant ou d'autonome ne suffit pas pour qu'elles le soient véritablement. Pour reprendre autrement Karl Marx, c'est la condition morale de la société qui détermine le niveau d'efficacité des structures électorales indépendantes.
Du facteur humain
Pour en revenir au Bénin, le tort du Dr Sonon et de tous ceux qui pensent comme lui, est de reléguer au rang de la banalité les crises et les batailles qui ont jalonné le fonctionnement des Céna successives dans ce pays. Ces crises et batailles ont toujours été révélatrices des intentions des politiques de s'affranchir de la loi et de la légitimité du suffrage universel. L'épilogue de ce constat a été la controversée élection présidentielle de 2011 connu en terre béninoise sous la dénomination pudique de ''K.O.''. L'administration publique béninoise aurait-elle pu faire pire que la Céna 2011 en matière d'élection sujette à caution ? À l'heure où j'écris ces lignes, a lieu en ce moment au Bénin une réforme annoncée à la fois de la Constitution et du code électoral. Au sujet d'une partie du processus de réforme de ce dernier, le professeur Sylvain Akindès, réputé pour son esprit de modération et de pondération, parle sans ambages dans un post sur sa page Facebook de « mascarade à visage découvert ».
Avec cette réforme annoncée de la Constitution et du code électoral, Patrice Talon s'inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs en apportant pour ainsi dire sa touche à une tradition bien ancrée de réforme du système électoral. Ce faisant, ce dernier ne gagne pas en stabilité et encore moins en performance. Quel est le besoin pour le président Talon de réformer un système électoral qui l'a porté au pouvoir si ce n'est l'intention inavouée de soumettre celui-ci à des desseins obscurs ? Avec le processus qui se met actuellement en branle, nous sommes sûrement et lentement en train d'aller au pinacle de l'inflation institutionnelle et législative du système électoral béninois avec comme corollaire son travestissement total. Qui peut encore en douter ?
Le problème n'est donc pas la Céna en tant que telle et encore moins l'administration publique. Le problème réside dans le facteur humain. Ce sont les hommes en charge de l'animation de la vie publique qui ont renoncé à remplir la fonction qui est la leur. Ceux qui doivent être opposants refusent d'assumer pleinement ce rôle. De l'avis du plus grand nombre, les parlementaires refusent de contrôler l'action du gouvernement en se complaisant de plus en plus dans un rôle de supplétif du pouvoir exécutif. Les juges sont accusés de remplir l'office de bras exécuteur du régime en place. La presse dans une écrasante majorité est devenue un outil de propagande du gouvernement. Les premières mesures et décisions prises par la Cour constitutionnelle de Joseph Djogbénou sont loin d'imposer une autorité d'objectivité.
L'ennui c'est que les choses semblent aller de mal en pis. Ceux qui ont connu la vivacité de l'opposition politique sous le régime Soglo et le ton libre de la presse de cette époque ou de celle du régime Kérékou II et III, ne peuvent qu'être consternés par la désolation qui se dégage de la scène politique béninoise actuelle. Il serait illusoire de penser que la solution à ces travers comportementaux serait l'adoption de nouvelles lois ou l'amendement de celles déjà existantes.
Le contexte béninois actuel peut-il être mis en rapport avec celui du Canada de 1920 ? En effet, le Dr Sonon affirme qu'Élections Canada est né cette année-là « en grande partie pour mettre fin à la partisannerie politique dans l'administration des élections fédérales » (sic). On peut donc penser que l'environnement politico-administratif canadien de cette époque-là avait de forts relents bananiers. Aussi, lorsqu'il donne les exemples illustrant le niveau de conscience professionnelle de quelques fonctionnaires canadiens près d'un siècle plus tard, on peut mesurer tout le travail que ce pays a accompli afin que ses citoyens placent les valeurs éthiques au cœur des relations sociétales. Ainsi, en dépit de ce qu'il soit in fine nommé par la majorité parlementaire au pouvoir, le Directeur Général des élections n'a nullement besoin de faire valoir un quelconque ''devoir d'ingratitude'' pour remplir son office. Il la rempli tout simplement. Et ceux qui l'on nommé n'en attendent ni plus ni moins de lui.
Du coût des élections
Les élections au Bénin coûtent chères aux contribuables. C'est à juste titre que le Dr Sonon relève qu'en l'affirmant à titre comparatif dans ma précédente interview je n'ai donné aucun chiffre. Mais comme je l'ai déjà indiqué, le genre journalistique adopté n'autorisait pas à l'exhaustivité. Je réaffirme donc qu'en « comparaison aux pays de la sous-région [ouest-africaine], les élections coûtent très chères au Bénin si on ramène le prix de chacune d'elles par habitant ». L'hebdomadaire panafricain ''Jeune Afrique'' a dans une de ses publications en date du 31 mai de cette année, fait une infographie du coût des élections en Afrique. En ce qui concerne le Bénin, il ressort que la seule élection présidentielle de 2016 a coûté 5,06 € (3289 F Cfa environ) par électeur. À côté, les élections présidentielles, législatives et sénatoriales organisées au Nigeria en 2015 ont coûtées toutes les trois réunies 6,54 € (4251 F Cfa environ) par électeur. Cherchez l'erreur.
Outre le fait que les élections au Bénin soient devenues un champ de prébendes, le caractère autonome, et non pas indépendant comme le souligne le Dr Sonon, de la Céna y est pour beaucoup dans le caractère onéreux des élections. En effet, en lui conférant le statut d'autonome, le législateur béninois ne se contentaient pas seulement d'ériger un juge impartial des élections. Il souhaitait également doter ce dernier des moyens propres pour remplir à bien sa mission. Si la démarche était louable et partait de bonnes intentions, elle a néanmoins eu comme conséquence de créer des doublons de dépenses dont on se serait bien passé afin d'alléger la note.
Que faut-il entendre par doublons de dépenses ? C'est le fait pour la Céna d'avoir procédé ou de procéder à des dépenses pour des choses qui existaient déjà. À titre d'exemples, quel était l'intérêt pour elle d'avoir à louer des voitures alors que l'État était doté d'un parc automobile qui pouvait être en partie réquisitionné ? Quel besoin de faire un appel d'offres et de dépenser une somme considérable d'argent pour l'impression des bulletins de vote et affiches de communication alors qu'il existe une Imprimerie nationale à qui la coopération allemande a offert du matériel dernier cri ?
L'exemple le plus emblématique des dépenses inutiles du système électoral béninois, même s'il n'est pas du fait de la Céna, est la liste électorale. Son élaboration et sa mise à jour ont coûté et coûtent non seulement chères mais elle fait en plus l'objet de batailles rangées pour son contrôle. En témoigne tout le grabuge autour du Cos-Lépi depuis des mois qui a été relancé ces derniers jours avec une décision de la Cour constitutionnelle. Comme je l'ai indiqué dans ma récente interview, pourquoi ne s'est-on tout simplement pas servi du fichier de la carte nationale d'identité pour élaborer les listes électorales et les mettre à jour afin de faire des économies ?
D'aucuns soupçonnent l'onéreux le Ravip d'être en embuscade pour remplacer la non moins dispendieuse Lépi. Si cela devait arriver, le prix du gaspillage et de la folie des dépenses sera alors décerné. Pour finir dans ce registre non exhaustif des coûts inutiles du système électoral de notre pays, entre 2016 année à laquelle s'est tenue la dernière élection au Bénin et 2019 année où se tiendra en principe la prochaine élection au Bénin, que fait au juste la lourde et coûteuse administration de la Céna pour qu'elle soit si grassement payée et entretenue aux frais de la princesse ?
En guise de conclusion
La Céna n'est pas un problème en soi. Elle est une réalité institutionnelle dont il n'est plus envisageable de se passer. Toutefois, sa réussite est tributaire de l'environnement politique dans lequel elle évolue. Or l'état de santé de cet environnement n'est pas aussi bien en point qu'il le devrait. Dans un monde parfait, la Céna devrait certes être la garante de la transparence des élections et de la sincérité du résultat issu des urnes. Mais pour se faire, elle devrait, dans sa dimension opérationnelle, se contenter de mettre en œuvre et coordonner les moyens déjà existants dans l'organisation des élections.
Richard Boni Ouorou
Expert en stratégie politique
Le sélectionneur de l’équipe du Maroc, Hervé Renard n’a pas tranché sur son avenir préférant ainsi prolonger le suspense lui qui serait sur les tablettes des dirigeants du football national algérien.
C’est ce qu’a laissé entendre lundi soir, soit à l’issue du match du Maroc – Espagne (2-2) comptant pour la 3e journée du groupe (B) de la coupe du monde 2018 en Russie.
“On aura le temps de se tourner vers l’avenir”, c’est ainsi qu’a répondu le technicien français à une question de savoir s’il compte continuer son aventure avec les Lions de l’Atlas.
A rappeler qu’Hervé Renard (49 ans) avait pris en mains les destinées de l’équipe du Maroc en février 2016, avant de renouveler récemment son contrat qui arrivera à échéance en 2022.
Il y a lieu de souligner que les dirigeants du football national seraient bel et bien intéressés par Renard qui a qualifié le Maroc pour ce grand rendez-vous footballistique, après 20 ans de disette, dont la dernière participation remonte à 1998.
En effet, le premier vice-président de la FAF, en l’occurrence Rabouh Haddad qui l’avait engagé début 2011 à la tête du staff technique de l’USM Alger.
Par ailleurs, Renard a fait savoir à demi-mot avoir rencontré quelques problèmes au Maroc en disant qu’il a accepté de venir coach la sélection marocaine grâce à Nacer Larguet, actuellement directeur technique national (DTN).
Toutefois, il a regretté que Larguet soit la cible des pierres “injustifiées” de la presse marocaine.
Ce qui était reproché à Nacer Larguet, formé en France, c’était d’être souvent du côté du technicien français, ce qui n’a pas été du goût des entraîneurs marocains.
Ceci dit, l’aventure de Renard avec la sélection marocaine n’était pas un long fleuve tranquille, sachant que ce pays compte d’éminents techniciens, à l’image de Badou Zaki, Rachid Taoussi, Mohamed Fakher et Hocine Amouta. Ceux-ci souhaitent prendre les règnes de leur équipe nationale.
Ali Bahlouli / Traduit par: Moussa. K.
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Le Haut conseil islamique (HCI) a insisté sur l’interdiction de porter atteinte au Prophète Mohamed (QSSSL) ainsi qu’à ses épouses “Mères des croyants”.
Ainsi le HCI a salué la fetwa – allant dans ce même sens- émise par le guide suprême de la révolution islamique en Iran, en l’occurrence Ayatolla Ali Khamenei.
Une première, le conseil que préside l’ancien ministre des Affaires religieuses, Bouabdallah Ghlamallah a salué lundi dans un communiqué la toute dernière fetwa émanant du guide suprême de la révolution islamique d’Iran, Ayatolla Ali Khamenei stipulant qu’il est défendu de porter atteinte ou d’insulter les compagnons du Prophète (QSSSL) ainsi que les Mères des croyants.
Pour le Haut conseil islamique, porter atteinte au Prophète et à ses compagnons est “une agression flagrante contre le Prophète QSSSL” et “contraire à la croyance”.
Le Haut conseil a de par ce communiqué appuyé la fetwa de Khamenei, soutenant que cette attitude a pour objet d’”unifier la Oumma (Nation) et la parole” et de faire face “aux mauvais comportements, entre autres les injures et les atteintes contre les pieux prédécesseurs” (Salaf salih).
La position du HCI traduit les fortes relations qu’entretiennent l’Algérie et l’Iran dans divers domaines, ce qui explique qu’il n’y ait point de sensibilité quant aux questions relatives à la religion, sachant que le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aissa ait dédouané de toute responsabilité dans les campagnes de “chiisme” que connaît l’Algérie.
Asma Bahlouli / Traduit par: Moussa. K.
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Les lutteurs algériens Bachir Sidazara (87 kg) et Adem Boudjemline (97 kg) se sont contentés, lundi soir à Tarragone (Espagne), des médailles d’argent du tournoi de lutte gréco-romaine des Jeux méditerranéens 2018.
Opposés à des champions du monde en finales des deux catégories, les lutteurs algériens n’ont pas démérités, prouvant qu’ils possèdent les qualités pour rivaliser avec les meilleurs athlètes de la planète.
Les deux médailles d’argent décrochées par Boudjemline et Sidazara permettent à l’Algérie d’étoffer sa moisson de médailles, pointant désormais à la 10e place du tableau des médailles avec un total de 6 breloques (2 or, 3 argent, 1 bronze).
Dans la catégorie 87 kg, Sidazara a tenu la dragée haute au Turc Basan Methan, réussissant à prendre l’avantage en début de combat, mais le champion du monde turc, habitué à disputer les finales des grands tournois, a renversé le cours du combat pour s’adjuger la médaille d’or sur le score de 2 à 1.
« J’aurai voulu offrir une nouvelle médaille d’or à l’Algérie, mais je suis tombé sur un adversaire coriace et plus expérimenté. Je suis satisfait de ma performance et cette médaille d’argent va me pousser à travailler encore plus pour d’autres consécrations », a déclaré Sidazara à l’issue du combat.
Dans la catégorie des 97 kg, Boudjemline également opposé à un champion du monde, le Français Melonin Noumonvi, a mené durant tout le combat (1-0), mais une seule erreur de main à une minute de la fin du combat a permis au Français d’effectuer une prise à quatre points qui lui a offert la victoire (4-1).
« J’ai abordé cette finale avec beaucoup d’assurance. J’ai réussi à mener d’entrée de jeu, mais il a suffit d’un instant de relâchement pour laisser filer la victoire. Je suis tout de même très content de cette médaille d’argent », a déclaré l’enfant de Ras el Oued (Bordj Bou Arrerdij).
Cette journée a également vu le début des épreuves de lutte libre, ou trois algériens étaient en course.
Mohamed Boudraa engagé dans la catégorie (74kg) a échoué aux portes de la finale, s’inclinant face à l’Egyptien Samy Mustapha (9-3). Boudraa jouera mardi le match de repêchage pour la médaille de bronze.
Les deux autres algériens Fares Lakal (65 kg) et Mohamed Fardj (97 kg) ont été éliminés dés les premiers tours de la compétition.
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La police espagnole a effectué mardi un vaste coup de filet contre la mafia arménienne active notamment dans le trafic de drogue ou les paris sportifs. « Plus de mille agents » de la police nationale et de la police catalane, les Mossos d’Esquadra, ont participé à cette opération avec le soutien d’Interpol et Europol, a indiqué la police nationale dans un communiqué. Au total, 142 personnes, en majorité arméniennes, devaient être arrêtées à l’issue de cette opération, a précisé la police. 73 perquisitions ont été menées dans six provinces dont celles de Madrid, Barcelone, Valence et Alicante.
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Le vice-président américain Mike Pence est arrivé mardi à Brasilia pour des entretiens avec le président Michel Temer notamment sur les migrants, la crise humanitaire du Venezuela et la question spatiale. M. Pence est arrivé en début de matinée dans la capitale du Brésil pour sa troisième visite en Amérique du Sud mais la première seulement dans ce pays. Les discussions devraient notamment porter sur une utilisation par les Etats-Unis de la base d’Alcantara, dans l’Etat septentrional de Maranhao, pour le lancement de satellites. Cette base est idéalement située près du cercle de l’Equateur, ce qui permet d’embarquer des charges plus lourdes et de réaliser d’importantes économies de combustible.
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Une femme a été tuée et trois personnes ont été blessées par balle mardi, dont deux grièvement, dans un parc de Hong Kong lors d’une attaque rarissime, a annoncé la police dans un nouveau bilan. Selon la police, il s’agirait d’un conflit familial et l’auteur des tirs est une femme qui a été arrêtée dans un centre commercial voisin. « Nous pensons que la femme est l’assaillant et nous avons retrouvé une arme à feu en sa possession », a expliqué l’inspecteur en chef Hui Hong Kit. Une femme de 80 ans touchée à la tête est décédée à l’hôpital, a indiqué un responsable du gouvernement de Hong Kong. Une autre victime présentant une blessure à la tête est dans un état critique. Les deux autres victimes ont été touchées au bras.
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Au moins 45.000 civils ont fui les combats dans la province méridionale de Deraa en Syrie, cible de bombardements depuis une semaine, a annoncé mardi l’ONU. « Au cours des derniers jours, un très grand nombre de civils ont fui à cause des hostilités, des bombardements et des combats dans cette région », a indiqué Linda Tom, porte-parole du bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU. « Nous n’avions pas vu jusque-là un déplacement massif de cette ampleur à Deraa », a-t-elle souligné.
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Le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, John Bolton, a été reçu mardi à Rome par le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte et la ministre de la Défense Elisabetta Trenta, avec lesquels il a abordé les principaux dossiers internationaux, notamment la situation en Libye, au Niger, en Irak et en Afghanistan. Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a indiqué sur con compte Twitter avoir reçu aujourd’hui (mardi) l’ambassadeur John Bolton, annonçant sa prochaine rencontre avec le président Donald Trump, éventuellement dans le cadre d’un déplacement officiel aux Etats-Unis.
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Le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a reçu mardi à Alger l’ambassadeur de Russie, Igor Bellaev, avec qui il a évoqué les moyens de renforcer la coopération économique et le partenariat entre les deux pays, a indiqué le ministère dans un communiqué. Lors de cette rencontre, les deux parties ont ainsi examiné la coopération économique entre l’Algérie et la Russie notamment dans les secteurs industriel et minier et les moyens de renforcer le partenariat entre les entreprises des deux pays, ajoute la même source.
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