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Afrique

Zimbabwe : fin de route pour Robert Mugabe [1] ?

L'Afrique réelle (Blog de Bernard Lugan) - jeu, 16/11/2017 - 18:26
Robert Mugabe, dit « Comrade Bob », né en 1924 dans le dispensaire d’une mission protestante, eut, durant toute sa vie, des certitudes bornées par le christianisme révolutionnaire, par le marxisme et par la haine des Blancs. En 1963, il fut un des fondateurs du mouvement nationaliste ZANU (Zimbabwe African National Union), avant d’être arrêté en 1964. Le 11 novembre 1965, dirigés par Ian Smith, et en dépit des menaces de sanctions économiques et politiques, les Blancs de Rhodésie du Sud -228 000 pour 4.847.000 d’Africains-, rompirent avec la Grande-Bretagne et ils proclamèrent l’indépendance du pays sous le nom de Rhodésie. L'ONU vota des sanctions et un embargo total.Libéré en 1975, Robert Mugabe partit pour le Mozambique où il devint le chef de l’aile militaire de la ZANU, la ZANA (Zimbabwe African National Army).
Quasiment cernée par des pays ennemis, la petite armée rhodésienne, rustique et pugnace résista à toutes les attaques. Jusqu’au moment, où, croyant acheter sa survie en la poignardant dans le dos, l’Afrique du Sud blanche lui coupa les approvisionnements en carburant. Les dirigeants rhodésiens furent alors acculés à signer les accords de Lancaster House. Puis, du 27 au 29 février 1980, eurent lieu des élections.
Ce fut un vote ethnique dans la mesure où les suffrages des 70 % de Shona se portèrent sur les candidats de Robert Mugabe, tandis que les votes des 30% de Matabélé se retrouvèrent sur les candidats de leur leader, Josuah Nkomo. Une fois de plus, l’ethno-mathématique avait donc parlé et en avril 1980, la Rhodésie devint officiellement indépendante, sous le nom de Zimbabwe. Dans le sud du pays, en zone matabélé, une guerre tribale éclata aussitôt, les Matabélé n'acceptant pas de se voir dirigés par les Shona qu’ils avaient soumis avant la venue des Blancs. Cette révolte fut férocement écrasée par la 5° brigade de l’armée du Zimbabwe, exclusivement composée de Shona encadrés par des Nord-Coréens.
Depuis 1980, « Comrade Bob » régnait donc sur ce qui fut la prospère Rhodésie dont il fit un goulag ruiné. Et pourtant,  l’héritage laissé par le régime blanc était exceptionnel : le pays disposait d’excellentes infrastructures routières et ferroviaires, la population était largement alphabétisée et l’économie de type industriel avait un secteur agricole hautement compétitif. De plus, la politique des sanctions internationales avait contraint les Rhodésiens à créer une industrie de transformation. Quelques années plus tard, l’héritage laissé par les « colons » ayant été dilapidé, la faillite était totale. En 1995, l’augmentation de 67% du prix du litre d’essence et de 345% de celui du pétrole lampant utilisé pour la cuisine et l’éclairage domestique provoqua de graves émeutes dans les principales villes du pays. Leur répression fut sanglante.En 1999 la catastrophe connut une nouvelle accélération avec l’effondrement  du dollar zimbabwéen qui  perdit 80% de sa valeur face aux devises. L’inflation dépassa alors les 57%, tandis-que le prix du gallon d’essence passa de 5 à 12 dollars zimbabwéens. Quant au taux de chômage, il atteignit les 50% Or, avec une croissance démographique de 2,8% par an, le Zimbabwe voyait arriver chaque année des dizaines de milliers de jeunes adultes sur le marché du travail.
Tentant une manœuvre de pure démagogie, Robert Mugabe fit voter par l’Assemblée l’expropriation sans indemnité des fermiers blancs, puis il ordonna à ses militants d’occuper leurs fermes. Plusieurs fermiers furent alors massacrés et leurs femmes violées…Dans le plus total silence des bonnes âmes européennes.
Or, comme les trois quarts des productions agricoles industrielles et commerciales soutenant la balance des paiements du Zimbabwe, à savoir le tabac, le paprika, le coton et l’élevage, avaient pour origine les 4000 fermes encore possédées par les Blancs, le résultat de cette spoliation ne se fit pas attendre. Dès 2001, jadis exportateur de nourriture, le Zimbabwe  fut ainsi contraint de lancer un appel à l’aide internationale pour éviter la famine… Et comme 300 000 emplois avaient été perdus dans le secteur agricole et ses dérivés, le taux de chômage bondit à 65%...
A la fin de l’année 2007, l’inflation avoisinait en cumulé les 100 000 %. En 2008, les prix des produits alimentaires augmentèrent de 30 à 40% par jour et ceux des  transports publics de 15 à 20% par jour…Au mois  de février 2008, l’inflation était de 165 000 %, au mois de juillet de 2,2 millions de % et  le 19 août de 15 millions de % !!! Début août, la canette de bière coûtait 800 milliards de dollars zimbabwéens.
Pour le clan qui avait fait main-basse sur le pays, tout allait cependant bien puisque, le 31 juillet 2013, Robert Mugabe remporta les élections présidentielles en étant élu pour un 6° mandat…A partir de ce moment, Grace Mugabe, l’épouse du président, prit de plus en plus d’importance dans la vie politique du pays en devenant  secrétaire nationale de la ligue féminine du parti au pouvoir.
En 2016, le pays fut une nouvelle fois au bord de la famine et le gouvernement se vit obligé d’importer des cargaisons massives de nourriture. Au mois de février, la situation fut à ce point grave que les entreprises furent contraintes de participer à l’achat de vivres à l’étranger…Mais, le 27 février, alors que le pays était en état de quasi famine, les 92 ans du président Mugabe furent fastueusement célébrés devant 50 000 invités dans une débauche de dépenses.
Le mandat de Robert Mugabe s’achevant en 2018, et, compte tenu de l’âge du président, des remous commencèrent à parcourir le parti présidentiel ; d’autant plus qu’au mois de juillet 2016, tout le pays fut secoué par d’importants mouvements sociaux. C’est dans ce contexte lourd d’orages que le clan présidentiel tenta d’imposer Grace Mugabe (48 ans), pour succéder à son époux devenu cacochyme. La fracture au sein du parti de gouvernement apparut alors au grand jour car Grace Mugabe était plus que contestée en raison de ses frasques multiples et de son insolent train de vie.
Ses opposants se rangèrent alors derrière le vice-président Emmerson Mnangagwa mais, au mois d’octobre 2017, ce dernier fut démis et il s’enfuit au Mozambique.Tout  bascula alors, car l’armée, pourtant pilier du régime, prit son parti. Certes, afin d’empêcher l’installation au pouvoir de Grace Mugabe, mais d’abord pour précéder un mouvement de purge qui allait permettre la nomination aux postes de commandement de partisans de cette dernière.
Emmerson Mnangagwa succédera-t-il à Robert Mugabe dont il fut jusqu’à ces derniers mois, non seulement l’homme de main, mais celui qui, chef de ses services de renseignement, fut l’exécuteur de ses plus basses, de ses plus sanglantes et de ses plus sordides œuvres ? Si tel était le cas, nul doute que les démocrates et les défenseurs des droits de l’homme trouveraient en lui un interlocuteur « bienveillant »…

Bernard Lugan

[1]Le numéro de décembre 2017 de l’Afrique Réelle que les abonnés recevront le 1er décembre contiendra un important dossier consacré au Zimbabwe.
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Zimbabwe : Mugabe, la chute ?

Afrik.com - jeu, 16/11/2017 - 13:17
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Binta Touré Ndoye, directrice générale d'Oragroup : " Nous allons accélérer la digitalisation de nos offres "

Jeune Afrique / Finance - jeu, 16/11/2017 - 10:11
Avant de prendre les rênes d'Oragroup, en juillet 2016, Binta Touré Ndoye a occupé pendant un an le poste de DG adjointe, entamant un travail de renforcement des fondamentaux et d'harmonisation des procédures. Des efforts payants. Le produit net bancaire de la banque a pour la première fois dépassé la barre symbolique des 100 milliards de F CFA (environ 152 millions d'euros) à la fin de 2016. Ancienne dirigeante d'Ecobank, la Malienne répond aux questions de JA.
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El-Oued : Plus 4.000 logements, toutes formules, livrables au début de 2018

Algérie 360 - jeu, 16/11/2017 - 00:20

Une opération portant sur la livraison de 4.013 logements, toutes formules confondues, est prévue à El-Oued, au début de l’année prochaine, a appris mercredi l’APS des responsables de la wilaya.

Il s’agit de 3.700 logements de type public locatif (LPL), dont un quota de 1.282 unités localisées au chef-lieu de wilaya, ainsi que de 102 unités de type promotionnel aidé (LPA) et 211 autres de type promotionnel publics (LPP), a annoncé le wali d’El-Oued, lors d’un conseil de wilaya consacré au secteur de l’habitat et de l’urbanisme.

M.Abdelkader Bensaïd a mis l’accent sur la nécessité d’accélérer le rythme des travaux d’aménagements extérieurs et le raccordement de ces logements aux réseaux divers pour être prêts à être attribués.

Concernant les terrains à bâtir, il a insisté sur l’attribution de 5.000 parcelles (chef-lieu de wilaya) destinées à l’auto-construction à leurs bénéficiaires avant janvier prochain.

Le chef de l’exécutif de wilaya de El-Oued a affirmé, par ailleurs, que les chefs de daïras sont appelés à assurer le bon déroulement de l’opération relative à la distribution des aides destinées à l’habitat rural, tout en respectant les délais et la réglementation en vigueur.

M. Bensaid a décidé, en outre, de récupérer, pour non respect des délais de concrétisation des projets, les assiettes foncières mises à la disposition des promoteurs concernés par les projets de LPP, sachant que sur un total de 2.838 logements de type LPL, dont la réalisation a été confiée à 20 promoteurs, 436 seulement ont enregistré un avancement acceptable.

Une cellule intersectorielle, présidée par le wali, a été mise en place dernièrement afin d’assurer le bon suivi de l’ensemble des projets de l’habitat retenus en faveur de la wilaya dans le cadre des plans quinquennaux. APS

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Championnat d’Afrique des clubs (dames) : le GS Pétroliers en quarts de finale

Algérie 360 - jeu, 16/11/2017 - 00:18

Les basketteuses du GS Pétroliers sont qualifiées pour les quarts de finale du Championnat d’Afrique des clubs champions (dames). Les Algériennes ont réussi à passer au second tour après avoir dominé  l’As Vita Club du RD Congo, 66 à 60, ce mercredi en match comptant pour la 5e et dernière journée de la poule A.

A la faveur de cette victoire, les championnes d’Algérie en titre terminent la première partie du tournoi à la 3e place au classement du groupe A (6 pts), avec à leur actif deux succès pour deux défaites.

L’autre match du groupe, qui déterminera le leader de cette poule, mettra aux prises ce soir l’Inter Club de l’Angola à First Bank du Nigeria.

En quarts de finale prévue vendredi prochain, les Pétrolières donneront la réplique aux Mozambicaines du Ferroviario de Maputo, deuxièmes de la poule B.

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Séparation à l’amiable entre Rais M’Bolhi et le Stade Rennais

Algérie 360 - jeu, 16/11/2017 - 00:16

Rais M’Bolhi ne fait plus partie de l’effectif de la formation française du Stade Rennais FC. Les deux parties ont décidé, d’un commun accord, de résilier le contrat liant le gardien international algérien à sa désormais ex-équipe.

« Le Stade Rennais F.C. et Raïs M’Bolhi ont résilié d’un commun accord le contrat qui les liait. Raïs est désormais libre de tout engagement », a indiqué la formation de Ligue 1 française sur son site internet.

Arrivé en janvier dernier en Bretagne, en provenance du club turc d’Antalyaspor, M’Bolhi fait ses valises pour aller monnayer son talent sous d’autres cieux. Relégué à la troisième position dans la hiérarchie derrière le Tchèque Tomáš Koubek et le Franco-Sénégalais Abdoulaye Diallo, M’Bolhi a souhaité changer d’air alors qu’il n’a joué qu’un seul match avec le SRFC.

En véritable globe-trotter, M’Bolhi (31 ans), désormais libre de tout contact, doit trouver un nouveau point de chute afin de rester compétitif pour pourvoir faire son retour en équipe nationale, sachant qu’il a été écarté par le nouveau patron des Verts, Rabah Madjer, des deux dernières sorties des Fennecs, disputées les 10 et 14 novembre derniers, respectivement face au Nigéria et à la Centrafrique.

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Batna : la centrale électrique Ain Djasser-3 livrée  »avant février prochain »

Algérie 360 - jeu, 16/11/2017 - 00:11

La centrale électrique Ain Djasser-3, en phase de réalisation dans la commune éponyme (wilaya de Batna), sera livrée  »avant le mois de février prochain », a déclaré mercredi le président directeur général de la Société nationale de distribution de l’électricité et du gaz ( Sonelgaz), Mohamed Arkab.

Le PDG de la Sonelgaz a déclaré à l’APS, après s’être enquis sur site de l’avancement du chantier de réalisation de ce projet d’un coût de 39 milliards de dinars, que la production de cette nouvelle centrale électrique d’une capacité de 227.5 mégawatts, cumulée à celle des deux autres déjà existantes (Djasser 1 et Djasser2) permettra de renforcer la production locale et nationale en énergie électrique.

M. Arkab s’est également enquis dans la commune Tazoult du chantier de réalisation d’un poste de transformation électrique de 400Kw, où il a insisté sur la nécessité de livrer ce projet avant le mois d’avril prochain, ce qui permettra, selon lui, d’alimenter tous les postes 220 kw de la wilaya et qui fournissent de l’énergie à toute la région et les wilayas avoisinantes.

Il a également inspecté au parc industriel de la commune d’Ain Yagout, le chantier de l’usine de turbines électriques et à gaz, fruit d’un partenariat algéro-américain, dont le taux d’avancement des travaux affiche aujourd’hui plus de 12 %.

Le premier responsable du groupe Sonelgaz devait par la suite contrôler une centrale Photovoltaïque dans la commune d’Oued El Ma, qui sera incessamment mise en service.

M. Arkab a affirmé que wilaya de Batna effectuera un saut qualitatif en matière de production de gaz et d’électricité une fois que les projets en cours seront livrés. APS

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