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Journée internationale des volontaires : Des volontaires demandent un accompagnement de la part des autorités

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 05/12/2024 - 16:33

La journée internationale des volontaires est célébrée chaque 5 décembre. Elle est une célébration internationale mandatée par l'Assemblée générale des nations unies en 1985. Au Burkina Faso, les volontaires jouent un rôle important dans la société surtout en cette période de crise sécuritaire et humanitaire. Voici quelques réactions de quelques volontaires à l'occasion de leur journée.

Yéri Pascaline Da résidente à Kamboinsin

« Je suis agent de santé à base communautaire. Je suis devenu volontaire pour répondre à l'appel du président du Faso. Il a demandé à tous de nous engager pour une cause commune au niveau de nos communautés. J'encourage les volontaires à poursuivre dans le volontariat. Car notre actualité fait que la communauté a besoin de nous donc engageons-nous pour la cause commune. Je demande aux autorités de toujours nous accompagner et je leur dis merci de nous avoir permis de revaloriser ce que nous sommes ».

Yéri Pascaline Da, agent de santé à base communautaire à Kamboinsin

Fulbert Tapsoba, superviseur des agents de santé à base communautaire

« Je suis engagée en tant que volontaire depuis 2022. En réalité, c'est le chômage qui a fait que j'ai décidé d'être volontaire. Cela m'a motivé parce que ça permet de ne pas être totalement au chômage. Avec le volontariat, tu bouges avec les autres et il y a des petites allocations qui te permettent de pouvoir joindre les deux bouts. Quand j'ai commencé, j'ai constaté que cela m'a permis de mûrir en patriotisme et en civisme. Aujourd'hui, c'est ça toute ma motivation. Le message que j'ai à passer, c'est appeler tous ceux qui ne se sont pas engagés en tant que volontaire de le faire, puisse qu'actuellement on a vu que beaucoup de pays se sont construits par le biais du volontariat donc on voudrait demander à tous ceux qui ne se sont pas engagés de venir le faire pour que nous puissions construire le pays ensemble. Aux autorités, je leur dirai de porter un regard sur le volontariat de façon générale, chaque fois que des volontaires ont peut-être des soucis, qu'ils puissent avoir gain de cause ou savoir à quelle porte taper. On est là pour eux, on voudrait aussi qu'ils soient là aussi pour nous ».

Fulbert Tapsoba, superviseur des agents de santé à base communautaire

Marcel Kafando, volontaire à Komsilga

« En tant que patriote j'ai décidé d'être volontaire. Actuellement, on doit s'engager en tant que volontaire pour pouvoir aider la nation. Chacun a sa façon d'apporter sa pierre à la construction du pays. Il y en a d'autres qui sont au front. Nous sommes ici pour aider les personnes dans le besoin. Je demande à ceux qui ne sont pas inscrit comme volontaire de comprendre qu'être volontaire, c'est se sacrifier. Car il n'y a pas de salaire. C'est de s'engager volontairement comme son nom l'indique. Aux autorités, je leur dis merci pour ce qu'elles font pour le pays actuellement. J'aimerais leur demander de se pencher sur la question des allocations des volontaires. Car, c'est souvent dur. Ça prend du temps avant de nous parvenir. Ce qui fait que beaucoup abandonnent le volontariat ».

Marcel Kafando, volontaire à Komsilga

Rama Diallo
Rachidatou Démé (stagiaire)
Lefaso.net

Categories: Afrique

Press release - A strong Poland means that a strong Europe is real: President Metsola

Europäisches Parlament (Nachrichten) - Thu, 05/12/2024 - 16:26
In the margins of Parliament’s Conference of Presidents’ visit to Warsaw ahead of the Polish EU Council Presidency, President Metsola delivered the following speech.

Source : © European Union, 2024 - EP
Categories: Europäische Union

Press release - A strong Poland means that a strong Europe is real: President Metsola

Európa Parlament hírei - Thu, 05/12/2024 - 16:26
In the margins of Parliament’s Conference of Presidents’ visit to Warsaw ahead of the Polish EU Council Presidency, President Metsola delivered the following speech.

Source : © European Union, 2024 - EP

Burkina/Contrôle du port obligatoire du casque en 2025 : Ce qu'il faut retenir

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 05/12/2024 - 16:15

Dans une publication sur sa page Facebook ce 5 novembre 2024, le ministère de la sécurité donne des éléments de réponses aux citoyens sur le contrôle du port obligatoire du casque à partir de janvier 2025.

Premièrement, il faut exiger votre casque après achat de votre moto auprès du commerçant. Depuis le 1er janvier 2024, les concessionnaires doivent vendre les motos avec un casque obligatoire inclus.

Deuxièmement, les contrôles vont débuter à partir de janvier 2025.
Les motos achetées après le 1er janvier 2024 seront contrôlées pour vérifier le respect de cette règle.

A noter que les motos achetées avant cette période ne sont pas concernées par les contrôles, mais leurs propriétaires sont invités à porter un casque pour leur sécurité.

« Chers, citoyens, protéger nos vies sur les routes est une priorité.
Conformément au communiqué du 22 décembre 2023, les commerçants ont l'obligation, depuis le 1er janvier 2024, de fournir un casque avec chaque moto vendue.

Cela ne constitue pas un coût supplémentaire pour vous, mais bien un droit à la sécurité. Exigez votre casque lors de l'achat de votre moto.

Ensemble, veillons à notre sécurité et respectons la réglementation pour des routes plus sûres », peut-on lire sur la page Facebook du ministère.

Lefaso.net

Categories: Afrique

"Au Tchad, il n'y aura ni militaires français, ni militaires russes", dit son chef de la diplomatie

France24 / Afrique - Thu, 05/12/2024 - 15:03
Dans un entretien accordé à France 24, le ministre des Affaires étrangères du Tchad, Abderaman Koulamallah, explique que son pays souhaite mettre fin "à toute présence militaire étrangère" sur son territoire. Fin novembre, les autorités tchadiennes avaient déclaré mettre fin à l’accord de coopération en matière de défense signé avec Paris. "Ce n'est pas quelque chose de dirigé contre la France, c'est quelque chose pour le bénéfice du Tchad", explique Abderaman Koulamallah.
Categories: Afrique

Burkina - Russie : Le ministre d'Etat, Bassolma Bazié échange avec le Service fédéral russe du Travail et de l'emploi

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 05/12/2024 - 12:59

En séjour en Russie, le ministre d'Etat, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassolma Bazié, a échangé avec le Service Fédéral du Travail et de l'emploi de la Russie (ROSTROUD), ce mercredi 4 décembre 2024, à Moscou.

Cette rencontre a été le lieu pour les deux parties de faire le bilan des travaux entrants dans le cadre de la signature d'une convention dans le domaine de l'inspection du travail.

En effet, en 2023, les deux pays ont eu des échanges sur une convention d'établissement pour faciliter une bonne coopération entre l'inspection du travail du Burkina Faso et celle de la Russie.

Ces domaines de coopération consistent notamment des échanges de pratiques en matière de travail, des voyages d'étude et la formation des inspecteurs de travail du Burkina Faso.

Pour cela, la décision a été prise par les deux parties, lors de cette rencontre, d'effectuer des missions dans chacun de ces pays pour s'imprégner des différentes réalités en terme d'inspection de travail.

A cela s'ajoute la formation de 30 inspecteurs de travail burkinabè en Russie à partir de septembre 2025.

Les échanges entre le ministre en charge du travail burkinabè et le ROSTROUD ont porté également sur une signature d'une convention dans le domaine de travail des émigrants burkinabè vers la Russie.

A ce niveau, la partie russe a invité le Burkina Faso à mener des réflexions sur une convention qui pourra faciliter l'intégration de ses émigrants dans plusieurs secteurs d'activités en Russie.

Le ministre d'Etat Bassolma Bazié très préoccupé sur ces questions a dit travailler avec son équipe pour que cette convention soit signée d'ici l'année prochaine pour le bonheur de la jeune burkinabè.

Abordant dans le même sens que le ministre d'Etat, l'ambassadeur burkinabè en Russie a, pour sa part souhaité la levée du visa entre le Burkina Faso et la Russie pour fluidifier davantage la coopération entre les deux pays.

L'apprentissage de la langue russe était au menu des échanges.

A cet effet, vingt places ont été accordées au ministère en charge de la Fonction publique pour l'apprentissage de cette langue.

En rappel, le ROSTROUD a déjà signé 19 conventions avec des pays étrangers dans le domaine du travail et de l'emploi.

DCRP/MFPTPS

Categories: Afrique

Burkina : Des chercheurs et enseignants-chercheurs réfléchissent sur la contribution des sciences humaines dans le développement

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 05/12/2024 - 10:37

L'Académie nationale des sciences, des arts et des lettres du Burkina Faso (ANSAL-BF) à travers le collège Sciences humaines, arts, lettres et culture (SHLAC) organise les 4 et 5 décembre 2024, à Koudougou au sein de l'université Norbert Zongo, des journées scientifiques. Cette rencontre des enseignants-chercheurs et chercheurs se tient sous le thème « La contribution des sciences humaines, des lettres, des arts et de la culture au développement du Burkina Faso ».

Cette activité permet aux enseignants-chercheurs et aux chercheurs, à travers leurs laboratoires de recherche, de partager leurs opinions et les résultats de leurs réflexions avec d'autres collègues. Ce, pour dégager des pistes à mettre en œuvre pour favoriser le développement du pays.

Au cours de ces 48 heures, des panels sont animés et des résultats de recherches seront présentés.

Selon le président du collège Sciences humaines, lettres, arts et culture , Joseph Paré, (SHLAC), l'ANSAL-BF fait du vivre-ensemble et de la cohésion nationale, un socle de développement du Burkina Faso. C'est d'ailleurs ce qui a motivé l'organisation de ces premières journées scientifiques.

Le président du collège Sciences humaines, lettres, arts et culture, Joseph Paré

« Nos réflexions vont porter sur quel peut être l'apport des sciences dites humaines dans le développement du pays. Il s'agira pour nous d'examiner cela sous l'angle de l'éducation, de la santé et des formations. Comment tout cela permet de contribuer d'une certaine manière au développement. Demain, il y aura une présentation qui portera sur l'éthique dans l'enseignement. Nous verrons comment on peut introduire la notion d'éthique et mettre en place des modules de formation qui vont renforcer l'éthique dans l'enseignement, mais aussi prendre en compte cette dimension très importante qui est la prise de conscience des acteurs de l'éducation par rapport à leur rôle dans le développement de notre pays », a indiqué le président du SHLAC.

Le représentant du président de L'ANSAL-BF, Pr Hamidou Touré

Souvent les résultats des recherches restent dans « les tiroirs ». A ce sujet, l'ex ministre a rassuré qu'un exposé sera fait sur la question. Cela pour voir quelles sont les solutions qui peuvent être trouvées pour que désormais les résultats de recherches ne restent pas dans les tiroirs.

Membre du collège et directeur de recherche à l'Institut des sciences de société du CNRST, Pr Alain Joseph Sissao souhaite que ces journées scientifiques puissent permettre aux chercheurs, enseignants-chercheurs et doctorants de partager leurs connaissances sur les sujets qui seront abordés. Car, pour lui, ces connaissances vont permettre d'impacter positivement les sciences humaines et sociales.

Pr Alain Joseph Sissao souhaite que ces journées scientifiques puissent permettre de partager des connaissances

« Dans l'entendement habituel, ce sont les sciences dites dures qui constituent le socle du développement à travers la recherche et la formation. Très souvent, on oublie ou on fait l'impasse sur ce qui peut être l'apport des sciences axées sur l'être humain et son être dans le processus de développement d'une société, d'un pays. Contrairement à ce qui semble avoir été pendant longtemps le paradigme, la tendance consiste de nos jours à poser le problème du développement non seulement sur le plan quantitatif mais aussi sur le plan qualitatif. La qualité de vie qu'induit tout processus de développement est au cœur des préoccupations. Et les sciences qui permettent d'interroger cette dimension du développement sont les sciences dites humaines et sociales », a souligné le représentant du président de L'ANSAL-BF, Pr Hamidou Touré.

Il a invité les participants à tracer les sillons de la contribution des sciences humaines et sociales, des lettres, des arts et de la culture au processus de développement du Burkina Faso.

Rama Diallo
Lefaso.net

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Soudan : le camp de déplacés de Zamzam bombardé, l'ONU décrit un "point de rupture"

France24 / Afrique - Wed, 04/12/2024 - 23:03
L'ONU a condamné le bombardement du camp de déplacés de Zamzam, dans l'ouest du Soudan, réclamant la protection des "civils innocents", qui ont trouvé refuge au sud d'El Fasher, grande ville du Darfour assiégée par les paramilitaires. Le camp abrite plus de 500 000 déplacés, selon l'ONU, qui décrit un camp tout près du "point de rupture". Alors que la famine a été déclarée dans le camp l'été dernier, des camions du Programme alimentaire mondial y sont enfin parvenus fin novembre. 
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Burkina/Vidéosurveillance : La Commission de l'informatique et des libertés met en garde contre les risques de dérives

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 04/12/2024 - 23:01

La vidéosurveillance prend de plus en plus d'ampleur dans les espaces publics et privés au Burkina Faso, soulevant des questions cruciales autour de la protection des données et des droits individuels. Dans cette interview exclusive, Sié Maxime Da, ingénieur informaticien et conseiller technique à la Commission de l'informatique et des libertés (CIL), nous éclaire sur le rôle de cette institution. La CIL met en garde contre les risques de dérives liées à la vidéosurveillance et insiste sur l'importance de réglementer cette pratique pour protéger les droits des citoyens. Monsieur Da détaille ainsi les conditions de mise en œuvre de cette technologie, notamment la nécessité de recueillir les autorisations adéquates et de garantir la confidentialité des données enregistrées. Bien que la sécurité soit primordiale, Il rappelle qu'elle ne doit pas se faire au détriment des libertés individuelles. Les contrevenants aux règles s'exposent par conséquent à des sanctions.

Lefaso.net : Pouvez-vous nous expliquer le rôle de la Commission de l'informatique et des libertés en matière de vidéosurveillance ?

Sié Maxime Da : La Commission de l'informatique et des libertés (CIL) joue un rôle crucial dans la régulation de la vidéosurveillance au Burkina Faso. En tant qu'autorité de protection des données personnelles, elle veille à ce que les systèmes de vidéosurveillance respectent la vie privée et les libertés individuelles. Elle informe et protège les droits des citoyens, en s'assurant que leur consentement est obtenu lors de la mise en œuvre de ce traitement et que les données collectées sont utilisées de manière appropriée. La CIL accompagne également les professionnels pour se conformer à la réglementation, notamment l'accomplissement des formalités préalables. Elle effectue des missions de contrôle et de vérification sur site pour s'assurer de la conformité de ce traitement en lien avec les droits des personnes. En cas de non-conformité, elle a le pouvoir d'imposer des sanctions, allant de l'avertissement aux amendes administratives.

La CIL contribue ainsi à un équilibre entre les besoins de sécurité et le respect des droits fondamentaux.

Quels sont les objectifs principaux de la vidéosurveillance au Burkina Faso ?

Les objectifs principaux de la vidéosurveillance sont multiples et varient selon les contextes d'utilisation. Généralement, elle vise à renforcer la sécurité des personnes et des biens, à dissuader les comportements délictueux et à fournir des preuves en cas d'incident. Dans les espaces publics, elle peut aider à gérer le trafic et à prévenir les vols, tandis que dans le secteur commercial, elle est souvent utilisée pour surveiller les activités en temps réel et intervenir rapidement si nécessaire. Les systèmes de vidéosurveillance modernes offrent des fonctionnalités avancées comme la détection de mouvement et l'analyse d'image, ce qui augmente leur efficacité. Il est également important de noter que l'utilisation de la vidéosurveillance doit respecter les réglementations en vigueur pour garantir le respect des droits individuels.

Quelle est la législation en vigueur concernant la vidéosurveillance au Burkina Faso ?

En matière de vidéosurveillance au Burkina Faso, la législation exige que les utilisateurs de caméras de surveillance obtiennent une autorisation préalable de la CIL. La loi n°001-2021 du 30 mars 2021 portant sur la protection des personnes à l'égard du traitement des données à caractère personnel, dispose que tout traitement de ces données en question, doit faire l'objet d'une déclaration auprès de la CIL. Et par corrélation, le recours à l'utilisation du dispositif de vidéosurveillance en fait partie. Cette mesure vise à respecter l'intimité de la vie privée des personnes dans les lieux de travail et les domiciles, ainsi que les droits des personnes concernées, notamment le droit à l'information sur les données collectées, le droit d'accès et le droit d'opposition. Parce qu'il est possible de filmer un individu avec les dispositifs de vidéosurveillance, et de capter l'identité de cette personne qui s'aventure sur un champ donné dans une boutique, dans un domicile, ou dans un service.

Mais il faudrait que cela se fasse avec le consentement de l'intéressé sous le respect des principes. Cela ne signifie pas que tous les usagers d'un service ou d'une alimentation doivent forcement venir dire oui je suis d'accord pour me faire filmer. Cependant, il existe des signalétiques, appelées pictogrammes, pour les informer qu'ils sont en train de s'aventurer sur un territoire où leurs images seront enregistrées. Il faut noter que la loi a rendu souple le régime de la vidéosurveillance. Du régime de l'autorisation, on est passé au régime de la déclaration. Car cette technologie est entrée dans les habitudes des Burkinabè.

La CIL a également le pouvoir de réglementer et de sanctionner en cas de non-respect de ces dispositions. Il est donc crucial pour les utilisateurs de caméras de surveillance de se conformer à cette réglementation pour éviter toute violation des droits à la vie privée et des données personnelles.

Comment la Commission assure-t-elle le respect des lois et des régulations liées à la vidéosurveillance ?

La CIL veille à ce que les dispositifs installés respectent la vie privée et les libertés individuelles, conformément à la loi en vigueur. Cela inclut le respect du principe de proportionnalité. Il s'agit de vérifier que les raisons avancées pour l'installation de la vidéosurveillance sont justifiées et proportionnées aux objectifs de sécurité poursuivis. De plus, la CIL s'assure que les images capturées soient conservées pour une durée limitée et dans un endroit sécurisé, et que les personnes filmées soient informées de la surveillance et aient le droit d'accéder aux enregistrements les concernant.

Les dispositions des caméras installées sont aussi vérifiées de sorte à se rassurer qu'elles ne filment pas la propriété d'une personne, et tout passant dans la rue. Les caméras ne doivent pas être non plus installées dans les lieux interdits comme les salles de repos, les restaurants, et les bureaux d'agents. Il faut le souligner, la loi interdit strictement l'installation de vidéosurveillance dans les bureaux des employés. Sauf dans certaines exceptions telles que des bureaux où les agents manipulent des devises. Mais le champ à filmer par la caméra doit être limité, pour permettre à l'employé d'exercer aussi son intimité, plutôt que d'être en captation permanente. Les usines où peuvent subvenir des accidents de travail font aussi partie des cas d'exception.

En cas de non-conformité, la CIL peut intervenir pour exiger des modifications ou appliquer des sanctions. Comme avertissement, on peut vous demander de vous conformer aux normes en déclarant l'installation de votre vidéosurveillance ou en déplaçant la position de certaines caméras. La loi à son article 67, permet de prononcer une injonction de cesser de traitement contre tout propriétaire d'installation de vidéosurveillance.

Par ailleurs, la CIL a adopté une délibération spécifique à la mise en œuvre du traitement de vidéosurveillance en vue de mieux encadrer cette pratique. Il s'agit de la délibération N°2022-00011 de la deuxième session ordinaire du 07 avril 2022 des membres de la Commission de l'informatique et des libertés (CIL) portant règlementation de l'installation des systèmes de vidéosurveillance dans les lieux de travail et dans les lieux privés communs.

Y a-t-il des audits réguliers ou des contrôles pour évaluer la conformité des vidéosurveillances installées ?

L'alinéa 1 de l'article 57 dispose que la CIL peut, en cas de besoin, charger ses membres, assistés d'agents et, le cas échéant, d'experts, de procéder sur place à des missions de vérifications et de contrôles à l'égard de tout traitement de données à caractère personnel. Le dernier tiret de l'article 66 quant à lui, précise que constitue un manquement grave, je cite : « le fait d'empêcher les services de la CIL d'effectuer une mission de contrôle sur place ou de faire preuve d'obstruction lors de la réalisation d'une telle mission ».

Y a-t-il des projets de révision ou d'extension de cette législation ?

Pour le moment, aucun processus n'est enclenché. Mais il faut relever qu'à tout moment, il peut avoir un grand fossé entre la loi et l'évolution technologique, ce qui peut engendrer des risques sur la vie privée des personnes. Il est donc du devoir de la CIL d'anticiper sur ces risques en proposant des mesures règlementaires.

Quel est son impact sur la vie privée ?

Evidemment, la vidéosurveillance a un impact sur la vie privée parce qu'elle enregistre des images qui peuvent revêtir un caractère compromettant car souvent liées à l'intimité des personnes. Imaginer les conséquences si certaines de ces images se retrouvent sur la place publique.

Il arrive en effet, que des images d'individus capturées par des caméras de vidéosurveillance se retrouvent sur les réseaux sociaux. Les détenteurs de systèmes de vidéosurveillance sont-ils autorisés à diffuser ces images en ligne ?

Non, les détenteurs de systèmes de vidéosurveillance n'ont pas le droit de partager les images de personnes capturées par ces dispositifs sur Internet. En effet, la diffusion d'images d'individus sans leur consentement est strictement encadrée par les lois sur la protection de la vie privée et des données personnelles, Publier ces images sur les réseaux sociaux sans justification légale ou sans autorisation des personnes concernées peut être considéré comme une atteinte à la vie privée et entraîner des sanctions civiles et pénales pour les responsables.

Même quand on a identifié des présumés fautifs sur des scènes de délit ou de crime, il y a un certain nombre de procédures mises en place pour respecter les droits de toutes personnes, qu'elles soient coupables ou victimes. Parce que lorsqu'on vous rend coupable d'un fait, il faut d'abord qu'on arrive à prouver votre culpabilité. Ce n'est pas parce qu'on vous a surpris sur un lieu donné, qu'on peut immédiatement vous incriminer sans au préalable disposer de toutes les preuves nécessaires. Car si on n'y prend garde, on pourrait un jour livrer des innocents à la vindicte populaire. Tout simplement parce que ces personnes s'étaient retrouvées au mauvais endroit, au mauvais moment.

Nous invitons par conséquent les utilisateurs des technologies de l'information et de la communication, en général, mais aussi ceux des réseaux sociaux et des dispositifs de vidéosurveillance, à s'entourer de tout ce qu'il y a comme garantie lorsqu'il leur arrive de collecter et de manipuler les données à caractère personnel des citoyens. Nous interpelons les détenteurs de ces technologies-là, à respecter la vie privée et l'intimité des citoyens. Pour être à mesure de pouvoir les respecter, les concernés doivent s'approcher de la CIL, afin de s'imprégner de tout ce qu'il y a lieu de faire en vue de mieux sécuriser ces données. Et vous n'êtes pas sans avoir que la publication, la diffusion ou le partage de données intimes ou confidentielles peuvent nuire à la vie privée, ainsi qu'à la liberté des citoyens.

Comment la Commission équilibre-t-elle la nécessité de la vidéosurveillance avec le respect de la vie privée des citoyens ?

Il faut d'abord relever que la loi n'interdit pas le recours à la vidéosurveillance tant que cela est légitime, et la CIL rappelle que le recours à la vidéosurveillance doit être mise en œuvre uniquement pour des motifs précis, tels que la prévention des atteintes contre les personnes et les biens, et doit éviter toute atteinte disproportionnée aux droits fondamentaux comme la liberté d'aller et venir et le droit au respect de la vie privée. De plus, les particuliers qui souhaitent installer des caméras à domicile doivent s'assurer que ces dispositifs ne filment pas la voie publique et respectent la vie privée des voisins et des passants.

Aussi, la CIL insiste sur la nécessité d'informer les personnes filmées sur l'existence des caméras et le but poursuivi, surtout lorsque les caméras sortent de la sphère strictement privée.

Ainsi, la CIL s'assure que la sécurité et la vie privée ne sont pas des concepts mutuellement exclusifs, mais plutôt des éléments qui doivent coexister harmonieusement dans le respect des lois et des droits individuels.

Quelles sont les mesures mises en place pour protéger les données personnelles collectées par les systèmes de vidéosurveillance ?

Selon les dispositions de la loi, la structure qui fait recours à un dispositif de vidéosurveillance doit prendre les mesures de sécurité techniques et organisationnelles pour empêcher que les images enregistrées soient détruites accidentellement et empêcher que des personnes qui n'ont pas le droit puissent y accéder. Lors des contrôles, la CIL évalue les mesures de sécurité prises et formule le cas échéant des recommandations pour que ces mesures soient renforcées. En rappel, la CIL, à travers une délibération, fournit des directives sur l'installation des systèmes de vidéosurveillance dans les lieux de travail et dans les lieux privés communs, en soulignant la nécessité de respecter la vie privée des individus et de limiter la collecte de données au strict nécessaire.

L'on a noté des cas malheureux de vol des dispositifs de vidéosurveillance dans des maisons ou entreprises, ayant permis à des personnes malveillantes de s'emparer des enregistreurs. C'est pourquoi la CIL apprécie non seulement la proportionnalité, mais vérifie aussi les mécanismes mis en place pour garantir la sécurité des enregistrements. En ce sens, la CIL accompagne ceux qui le souhaitent à mieux protéger les données, afin de les mettre hors de portée des personnes non autorisées à les exploiter.

Existe-t-il des mécanismes pour permettre aux citoyens de consulter ou de corriger les données les concernant ?

Toute personne dont les données font l'objet de traitement a des droits sur ses données. Il s'agit du droit d'accès à ses données, du droit d'opposition au traitement de ses données pour motif légitime, du droit de rectification ou de suppression.

Qui est responsable de l'installation et de la gestion des systèmes de vidéosurveillance au Burkina Faso ?

Au sens de la loi de 2021 portant protection des personnes à l'égard du traitement des données à caractère personnel, est responsable de traitement « … toute personne physique ou morale, publique ou privée, tout service, agence, organisme ou association qui, seul ou conjointement avec d'autres, prend la décision de collecter et de traiter des données à caractère personnel, en détermine les finalités et les modalités de mise en œuvre ; »

Toutefois, le responsable de traitement peut faire recours à des prestataires pour l'installation et à des sous-traitants pour la gestion au quotidien. Mais dans tous les cas, il n'est pas déchargé de sa responsabilité.

Comment la Commission supervise-t-elle ces installations pour garantir leur conformité aux normes de protection des données ?

Deux types de contrôle sont effectués à cet effet. Un premier contrôle est fait lors des formalités de déclaration avant l'installation, où le responsable de traitement communique le nombre de caméras et leurs emplacements. Un second contrôle terrain est ensuite initié pour aller vérifier les conditions d'exploitation.

Pouvez-vous nous donner des exemples d'abus ou de violations liés à la vidéosurveillance qui ont été signalés ?

Des exemples d'abus les plus récurrents dont la CIL a été saisie sont entre autres : la surveillance permanente des employés (cela ne peut être possible que lorsque ces derniers manipulent des valeurs ou tiennent la caisse,. Mais il est obligatoire de leur aménager un espace privé de retrait) ; et la surveillance de cour ou des portes d'entrée du voisinage. À cela s'ajoutent la surveillance de la voie publique ; les installations de dispositifs de vidéosurveillance sans recueillir le consentement des personnes concernées ; l'absence de pictogramme pour informer les personnes susceptibles de se faire filmer.

Comment la Commission réagit-elle face à ces abus ? Y a-t-il des sanctions prévues ?

Il y a effectivement des sanctions qui sont prévues pour les cas de manquements. Ces sanctions peuvent aller des avertissements aux amendes administratives. Les sanctions financières vont de 200 000 francs CFA à 500 000 francs CFA, et peuvent évoluer selon la gravité de l'infraction. Des sanctions pénales peuvent être aussi prononcées par le procureur. Toutefois, à l'issue d'un contrôle, la CIL fait des recommandations et invite le responsable de traitement des données à caractère personnel, à s'y conformer. En cas de non-respect, la commission peut adresser des mises en demeure qui peuvent être suivies de sanctions si le responsable de traitement des données n'applique pas les recommandations qui lui ont été faites. A ce jour, la CIL a déjà effectué de nombreuses mises en demeure à l'endroit des responsables de traitement desdites données pour non-respect de la règlementation. On peut relever que l'ensemble de ces responsables se sont par la suite conformés à la règlementation.

Quelles sont les voies de recours pour les citoyens qui estiment avoir été victimes d'une utilisation abusive des systèmes de vidéosurveillance ?

Ils peuvent exercer leurs droits en portant plainte auprès de la CIL en se rendant à son siège ou à travers son adresse email infos@cil.bf, ou à travers son numéro vert le 80001300. La CIL prévoit dans les semaines à venir procéder au lancement de sa plateforme de saisine et de déclaration en ligne.

Quelles sont les initiatives de la commission pour sensibiliser le public aux enjeux de la vidéosurveillance ?

Courant 2022 à 2024, la CIL a initié des campagnes médiatiques dans des régions du pays. Elle a saisie l'occasion pour sensibiliser sur la vidéosurveillance. Elle a également réalisé des téléfilms dans ce sens pour sensibiliser sur les mesures à prendre avant d'installer la vidéosurveillance.

Comment la Commission communique-t-elle sur les projets de vidéosurveillance et leur impact sur la société ?

La CIL a déjà réalisé une étude sur l'impact de la vidéosurveillance dont les conclusions majeures peuvent être consultées dans ses rapports publics. Elle a aussi fait des communiqués sur le sujet, réalisé des téléfilms et procède à leur diffusion, conduit des émissions télé et radio sur la thématique, prononcer des mises en demeure à certains responsables de traitement de se conformer aux dispositions de la loi. Le Collège des commissaires de la CIL a enfin adoptée une délibération sur les conditions de recours aux dispositifs de vidéosurveillance.

Y a-t-il des programmes éducatifs ou des campagnes d'information destinés à informer les citoyens sur leurs droits en matière de vidéosurveillance ?

Depuis que la CIL initie des actions de sensibilisation, elle a toujours communiqué sur les droits des personnes. Les droits que nous avons cités (droit d'accès, d'opposition, de rectification, de suppression, d'oubli) ne sont pas spécifiques à la vidéosurveillance mais à tout traitement de données à caractère personnel.

Quels sont les défis actuels auxquels la commission est confrontée en matière de vidéosurveillance ?

On note entre autres défis auxquels la CIL est confrontée, le fait d'amener tous les responsables de traitement à faire les déclarations de leurs dispositifs auprès de la CIL et le contrôle effectif de ces installations afin de s'assurer que les dispositions de la loi sont respectées. La CIL est cependant confrontée à un personnel très réduit. Aussi la CIL est présente qu'à Ouagadougou, elle ne dispose pas de représentation dans les régions, ce qui ne lui permet pas d'être très proche des populations.

Comment voyez-vous l'évolution de la vidéosurveillance au Burkina Faso dans les prochaines années ?

L'évolution de la vidéosurveillance au Burkina Faso est une réponse face aux défis sécuritaires et à la protection des biens et des personnes. En tant qu'outil de dissuasion et de collecte de preuves, son utilisation ne doit cependant pas porter préjudice à la vie privée des personnes physiques. Il est donc essentiel que son évolution s'accompagne de règles et de mesures guarantissant le respect de la vie privée et des libertés individuelles.

Y a-t-il des projets ou des initiatives à venir pour améliorer la régulation et la gestion de la vidéosurveillance ?

A l'heure actuelle, la loi et ses textes d'application encadrent le recours à la vidéosurveillance. De plus, la CIL a adopté une délibération en la matière pour compléter les textes. Au besoin, cette délibération peut être révisée pour prendre en compte d'autres aspects.

Quels conseils donneriez-vous aux citoyens pour protéger leur vie privée tout en bénéficiant des avantages de la vidéosurveillance ?

A l'endroit des responsables de traitements, nous les invitons à accomplir les formalités de déclaration, à respecter les obligations prévues par la loi et à se soumettre aux contrôles de la CIL.

A l'endroit des citoyens, personnes concernées que nous sommes, c'est de les inviter à s'approprier les droits que la loi leur confère et à les exercer en toute liberté en cas de violation de leurs données à caractère personnel. Cela aura l'avantage d'attirer l'attention des responsables de traitements pour qu'ils soient plus regardant en matière de traitement des données personnelles.

Interview réalisée par Hamed Nanéma
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina : Du 4 décembre 2024 au 29 mars 2025, l'ENAM fête ses 65 ans

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 04/12/2024 - 23:00

L'École nationale d'administration et de magistrature (ENAM) a animé une conférence de presse ce mercredi 4 décembre 2024 à Ouagadougou pour annoncer les préparatifs de la célébration de ses 65 ans. Plusieurs activités sont au menu de cette célébration qui va s'étendre sur trois mois.

4 décembre 1959-4 décembre 2024. L'École nationale d'administration et de magistrature (ENAM) a 65 ans d'existence. C'est un anniversaire que les premiers responsables de cette institution veulent marquer dans les annales.

Pour ce faire, le comité national d'organisation a animé une conférence de presse pour annoncer les couleurs. Face aux professionnels des médias, le Président du comité national d'organisation (PCNO), Dr Jacob Yarabatioula, par ailleurs directeur général de l'ENAM, a indiqué que ces festivités vont se dérouler autour de trois axes : les cérémonies officielles, les relations publiques & marketing et les recherches & perspectives.
Selon le comité national d'organisation, la période du déroulement des festivités est du 4 décembre 2024 au 29 mars 2024. Tout a commencé avec la montée des couleurs, la conférence de presse et un café littéraire pour ce 4 décembre 2024.

Une vue du présidium au cours de la conférence de presse

Les activités

Trois mois de festivités en tenant compte des élèves. « L'agenda s'étale sur une longue période afin de ne pas perturber le programme des cours », a précisé Dr Jacob Yarabatioula.

Les activités vont être déconcentrées et décentralisées du 4 décembre 2024 au 23 mars 2025 dans les IRA (Instituts régionaux d'administration).

Les compétitions sportives vont démarrer en janvier 2025. De février à mars 2025, ce seront les inaugurations des infrastructures de l'école. Du 24 au 29 mars 2025, ce sera le clou des festivités.

La thématique de ces 65 ans va toucher l'engagement, l'audace, la souveraineté et le développement endogène.

« Même les anciens sont concernés », a affirmé le directeur général de l'ÉNAM

La résilience du peuple burkinabè

Selon Dr Jacob Yarabatioula, le comité scientifique va valider le thème principal et les sous-thèmes du colloque international.

Une centaine d'invités venant d'une dizaine de pays sont attendus. La Chine est le pays invité d'honneur.

A en croire le PCNO, Dr Jacob Yarabatioula, tenir ces 65 ans, c'est montrer la résilience du peuple burkinabè. « Il faut qu'on prouve au monde entier qu'il y a des êtres humains qui vivent dans ce pays », a-t-il affirmé.

Créée le 4 décembre 1959, l'École nationale d'administration (la première appellation) est la mère des grandes écoles du Burkina Faso. C'est en 1984 que l'ENA est devenue ENAM (École nationale d'administration et de magistrature).

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

Categories: Afrique

Noms de domaines internet : « La transformation numérique n'est pas une option, mais une nécessité », soutient Karen Ndayizeye de Afriregister

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 04/12/2024 - 22:55

En marge de la 19e édition de la Semaine du numérique tenue en novembre 2024 à Ouagadougou, Afriregister a reçu le prix du meilleur registrar « .bf », des mains du président de l'Association burkinabè des domaines internet (ABDI), Izaï Toé. En vue d'en savoir davantage sur cette entreprise, ses produits, sa particularité et les défis rencontrés dans le secteur des domaines internet, nous avons réalisé un entretien en ligne, mardi 3 décembre 2024 avec Karen Ndayizeye, responsable d'assistance à la clientèle de Afriregister. Lisez !

Lefaso.net : Pouvez-vous nous présenter AFRIREGISTER Burkina Faso ?

Karen Ndayizeye : Afriregister Burkina Faso est une filiale d'Afriregister S.A, qui est une société anonyme créée en 2007 au Burundi (Afrique de l'Est) dans le but de promouvoir les affaires et le commerce en Afrique et avec d'autres continents en utilisant des applications informatiques.

En octobre 2007, Afriregister S.A a signé avec l'ICANN (l'organisation en charge de l'administration mondiale de l'Internet, ndlr) un accord pour fonctionner comme un Registrar accrédité de l'ICANN.

Afriregister était le 3e bureau d'enregistrement africain à devenir Registrar accrédité par l'ICANN. Il propose des services d'enregistrement pour les noms de domaine à des conditions très compétitives dans la plupart des extensions Internet Top Level Domains : génériques TLDS (.com, .net, .org, .info, .biz, .tv, etc) et ccTLDS basés sur le code pays, notamment ccTLDS africains (.bi, .ci, .co.ke, .ug, .co.za, .sd, .rw, .cd, .co.mz, .td, .bj, .mw, .sl, etc.)

Elle propose aussi des solutions d'hébergement et les certificats de Sécurité SSL.

Quels sont les services phares que vous proposez aux entreprises et aux particuliers au Burkina Faso ?

Afriregister vous propose les services suivants autant pour les entreprises que pour les particuliers.

Tout d'abord, nous vous permettons de sécuriser votre présence en ligne en vous attribuant un nom unique et mémorisable pour votre site web.

Ensuite, nous mettons à votre disposition des espaces de stockage pour héberger votre site web et le rendre accessible sur internet.

Enfin, nous proposons également d'autres services tels que les certificats SSL pour sécuriser les transactions en ligne, les services email, etc.

Afriregister Burkina Faso est un acteur important du marché des services Internet au Burkina Faso. Si vous cherchez à créer ou à développer votre présence en ligne, il peut vous accompagner dans cette démarche.

Comment évaluez-vous l'évolution du marché des noms de domaine en Afrique de l'Ouest et particulièrement au Burkina Faso ?

L'Afrique de l'Ouest, tout comme le Burkina Faso, connaît une croissance significative de son marché des noms de domaine. Cette évolution est étroitement liée à plusieurs facteurs entre autres.
Il y a d'abord la pénétration d'Internet. L'augmentation du nombre d'utilisateurs d'Internet dans la région a directement impacté la demande de noms de domaine.

Ensuite, il y a le développement des entreprises. La création de nouvelles entreprises, notamment des startups, a stimulé l'acquisition de noms de domaine pour renforcer leur présence en ligne.

En outre, il y a le E-commerce. Le boom du commerce électronique a rendu les noms de domaine indispensables pour les entreprises souhaitant vendre leurs produits et services en ligne.

Il y a la sensibilisation. Les campagnes de sensibilisation sur l'importance des noms de domaine ont contribué à une meilleure compréhension de leur rôle par les entreprises et les particuliers.

Enfin, il y a la politique gouvernementale. Certaines politiques gouvernementales visant à promouvoir le numérique et l'économie numérique ont favorisé le développement du marché des noms de domaine.

Au Burkina Faso, le marché des noms de domaine est en plein essor, bien qu'il soit encore relativement jeune par rapport à d'autres pays de la région. Les facteurs de croissance sont similaires à ceux observés à l'échelle régionale.

Les perspectives sont néanmoins prometteuses. Avec la poursuite de la digitalisation des économies, le marché des noms de domaine devrait continuer à se développer. Les initiatives gouvernementales visant à promouvoir l'économie numérique, ainsi que les investissements dans les infrastructures numériques, devraient accélérer cette croissance.

Le Représentant légal de Afriregister Burkina, Tiendrébéogo Madi (à droite), recevant le trophée des mains du président de l'ABDI

Quelle est votre vision pour accompagner les entreprises burkinabè dans leur transformation numérique ?
Montrer aux entreprises burkinabè que la transformation numérique n'est pas une option, mais une nécessité pour rester compétitives et se développer durablement. Cette transformation doit être inclusive, en permettant à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille ou leur secteur, d'en bénéficier.

Quels sont les défis spécifiques auxquels vous faites face dans le secteur des noms de domaine au Burkina Faso ?

Le secteur des noms de domaine au Burkina Faso, bien qu'en pleine croissance, fait face à plusieurs défis spécifiques entre autres :

Le manque de connaissance : une grande partie de la population, notamment les petites entreprises et les particuliers, n'est pas suffisamment sensibilisée aux avantages d'un nom de domaine ".bf".

La résistance au changement : une préférence pour les extensions internationales comme ".com" ou ".net" est encore très marquée, en raison d'une perception de plus grande crédibilité ou de portée internationale.

La stabilité et la performance : les infrastructures techniques nécessaires à la gestion des noms de domaine peuvent être limitées, ce qui peut affecter la stabilité et la performance des services.

Le coût : le coût d'investissement dans ces infrastructures peut être élevé pour les petites entreprises ou les organisations à but non lucratif.

Les grands registres : Les grands registres internationaux disposent de moyens financiers et techniques plus importants, ce qui peut rendre la concurrence difficile pour les registres nationaux comme celui du Burkina Faso.

L'adaptation technique : l'adaptation des outils et des interfaces aux langues et aux cultures locales peut être complexe, notamment pour les petites entreprises.

Pour surmonter ces défis, il est essentiel de mettre en place des stratégies à plusieurs niveaux, notamment la sensibilisation, le soutien technique, le cadre réglementaire clair et le partenariat. En agissant sur ces différents fronts, il est possible de renforcer la position du nom de domaine ".bf" et de contribuer au développement du numérique au Burkina Faso.

Pouvez-vous nous expliquer comment Afriregister se distingue de ses concurrents dans la gestion des domaines internet ?

Tout d'abord, son accréditation ICANN depuis 2007 lui confère une position de choix en tant que l'un des premiers bureaux d'enregistrement africains reconnus mondialement, garantissant un haut niveau de fiabilité et de conformité internationale. De plus, Afriregister propose une large gamme d'extensions de domaine (TLD génériques et ccTLD africains), répondant aux besoins spécifiques des entreprises locales et internationales.
Ensuite, Afriregister mise sur des tarifs compétitifs et une approche client centrée sur la proximité, offrant un support technique localisé et multilingue pour accompagner ses clients dans leurs démarches. L'entreprise met également un point d'honneur à proposer des services complémentaires, tels que l'hébergement web et les certificats SSL, assurant ainsi une solution complète pour la gestion de la présence en ligne.

Enfin, Afriregister s'engage dans la promotion des technologies africaines en collaborant avec des acteurs locaux et en favorisant le développement des infrastructures numériques sur le continent, ce qui en fait un partenaire clé pour le développement digital en Afrique.

Quels sont vos critères pour garantir la sécurité et la fiabilité des services numériques que vous offrez ?

En tant qu'Afriregister Burkina Faso, nous mettons en œuvre une série de mesures rigoureuses pour garantir la sécurité et la fiabilité des services numériques que nous offrons. Ces critères sont essentiels pour protéger les données de nos clients et maintenir la confiance dans nos services.

L'accès à nos systèmes est strictement contrôlé et limité aux personnes autorisées. Chaque utilisateur dispose de droits d'accès spécifiques.

Nos systèmes sont protégés par des pare-feu multi-niveaux pour filtrer le trafic entrant et sortant et bloquer les attaques potentielles.

Nous effectuons des sauvegardes régulières de toutes les données pour pouvoir les restaurer en cas de perte ou de corruption

Toutes les données sensibles sont cryptées à l'aide des algorithmes les plus récents pour empêcher tout accès non autorisé.

Nous formons régulièrement nos équipes aux dernières menaces et aux meilleures pratiques en matière de sécurité.

Nous collaborons avec des fournisseurs de sécurité de renom pour bénéficier de leurs expertises et de leurs solutions.

Nous maintenons nos systèmes et logiciels à jour pour corriger les vulnérabilités et améliorer les performances.

En résumé, Afriregister Burkina Faso s'engage à fournir des services numériques sécurisés et fiables en investissant dans des technologies de pointe, en formant nos équipes et en respectant les normes les plus élevées en matière de protection des données.

Vous avez reçu le prix du meilleur Registrar des mains de l'ABDI, lors de la 19e édition de la Semaine du numérique. Que représente ce prix pour vous ?

Recevoir ce prix du meilleur Registrar est une immense fierté pour toute l'équipe d'Afriregister Burkina Faso. Nous œuvrons sans relâche pour offrir à nos clients des services d'enregistrement de noms de domaine simples, rapides et sécurisés. Ce prix est une reconnaissance précieuse qui nous encourage à poursuivre nos efforts dans un contexte numérique en constante évolution. Nous tenons à remercier l'ABDI pour cette distinction et à réaffirmer notre engagement à accompagner les acteurs du numérique burkinabè dans leur développement.

Cette 19e édition s'est tenue sous le thème « Industrie des noms de domaine, entreprenariat et autonomisation des jeunes ». Est-ce un thème qui vous parle en tant que Registrar !

Le thème de la 19e édition, "Industrie des noms de domaine, entrepreneuriat et autonomisation des jeunes", est extrêmement pertinent et résonne profondément avec le rôle d'un Registrar.

Premièrement, en tant que Registrar, nous sommes au cœur de la création d'identités numériques. Chaque nom de domaine enregistré est potentiellement le fondement d'une nouvelle entreprise, d'un projet personnel ou d'une initiative communautaire. Ce thème souligne notre rôle essentiel dans l'émergence et la croissance de ces entreprises, en particulier celles dirigées par des jeunes.

Deuxièmement, l'entrepreneuriat est un puissant moteur d'autonomisation économique, surtout pour les jeunes. En facilitant l'enregistrement de noms de domaine, nous contribuons à créer des opportunités pour que les jeunes puissent exprimer leur créativité, lancer leurs propres entreprises et générer des revenus.

Troisièmement, l'industrie des noms de domaine est un élément clé de l'écosystème numérique. En soutenant l'entrepreneuriat des jeunes, nous contribuons à renforcer cet écosystème, à stimuler l'innovation et à favoriser le développement économique à long terme.

Quatrièmement, en tant qu'acteur de l'industrie numérique, nous avons une responsabilité sociétale. Soutenir l'entrepreneuriat des jeunes, c'est contribuer à un avenir plus juste et plus inclusif, où chacun a la possibilité de réaliser son potentiel.

Le thème de cette 19e édition est donc une excellente occasion pour les Registars de réaffirmer leur engagement en faveur de l'entrepreneuriat des jeunes et de contribuer à un avenir numérique plus dynamique et inclusif.

Avez-vous des initiatives en cours au Burkina Faso ?

Oui, Afriregister Burkina Faso a mis en place plusieurs initiatives pour accompagner la transformation numérique dans le pays. Nous collaborons activement avec des entreprises locales, des administrations publiques et des institutions pour faciliter l'accès aux services d'enregistrement de domaines et à l'hébergement web. Notre objectif est de renforcer l'infrastructure numérique au Burkina Faso et de soutenir les entreprises dans leur transition digitale.

Quels sont vos ambitions pour les cinq prochaines années ?

Dans les cinq prochaines années, Afriregister ambitionne de devenir le principal acteur de la gestion de domaines et de l'hébergement en Afrique de l'Ouest, en se positionnant comme un partenaire clé pour la transformation numérique au Burkina Faso et dans la région.

Un message à adresser à vos clients actuels et à ceux qui envisagent de collaborer avec Afriregister ?

Aux clients actuels, nous les remercions de nous avoir choisis, c'est un honneur de les servir en tant que bureau d'enregistrement. Nous réitérons notre engagement d'assurer leur présence en ligne aussi professionnellement que possible. Quant à ceux qui envisagent de collaborer avec Afriregister, nous les encourageons à franchir le pas. ils sont les bienvenus, on est là et toujours prêt à assurer la visibilité de nos clients, futurs et actuels, via leur identité numérique nationale assurée par l'extension emblématique burkinabè « .bf ».

Entretien réalisé par Fredo Bassolé
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/Procès Tiegnan Amidou : « Ce n'est pas parce que certains aspects de notre système judiciaire ne sont pas compris par tout le monde que le système judiciaire est mauvais »

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 04/12/2024 - 22:50

Pour le juriste-conseil senior Abdoul-Rachidi Tapsoba de Toécé, enseignant vacataire de droit privé, la diffusion du procès de l'affaire ministère public contre Tiegnan Amidou et autres sur les antennes de la RTB est louable. Mais elle peut aussi jeter le système judiciaire et certains acteurs judiciaires tels que les avocats en pâture à une certaine opinion publique peu familière aux pratiques judiciaires. Il s'en explique dans la tribune qui suit.

Depuis quelques jours, se tient dans l'enceinte du Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga I l'un des procès les plus emblématiques du régime du MPSR 2 depuis son avènement au pouvoir le 30 septembre 2022. Il s'agit du procès de l'affaire Ministère public contre TIEGNAN Amidou et autres où il est question du détournement de la faramineuse somme de trois (03) milliards de francs CFA par des agents du Ministère chargé de l'action humanitaire.

Bien évidemment tout Burkinabè normalement constitué qui se dit intègre, qui est attaché à LA bonne gouvernance, à certains principes et valeurs ne peut tolérer que des agents publics se permettent de détourner des fonds publics dans un pays en pleine guerre contre le terrorisme. Si jamais au cours du procès, le procureur du Faso près le TGI Ouaga I arrive à démontrer la culpabilité des personnes poursuivies, ces dernières doivent être condamnées à la hauteur de leur forfait conformément aux dispositions légales afin de dissuader, de manière énergique, d'éventuelles brebis galeuses au sein de l'administration publique burkinabè.

Sans avoir l'intention de commenter ce procès qui est toujours en cours, je voudrais me pencher sur un aspect de ce procès à savoir sa diffusion en direct sur la chaîne de télévision nationale. En effet, en vertu du principe fondamental de la publicité des audiences, on a décidé de diffuser à la télévision ce procès afin de le rendre le plus public possible. Le principe de la publicité des audiences vise à permettre au peuple au nom duquel la justice est rendue de pouvoir voir et entendre tout ce qui se dit au cours de l'audience. Si cette décision de diffuser le procès à la télévision nationale est louable et s'accorde bien avec le principe cardinal de la publicité des audiences, toute chose qui aide l'opinion publique à comprendre ce qui se passe lors du procès, il faut tout de même craindre le revers de cette diffusion télévisée de ce genre de procès. Sans avoir été volontairement ou intentionnellement recherché par les personnes qui ont pris la décision de diffuser ce procès à la télévision, cette diffusion télévisée peut également avoir pour effet de jeter le système judiciaire et certains acteurs judiciaires tels que les avocats en pâture à une partie de la population burkinabè qui voit d'un mauvais œil l'institution judiciaire de notre pays par ces temps qui courent. Je ne fais pas un procès d'intention mais c'est une certaine réaction d'une partie de l'opinion publique qui m'amène à avoir une telle pensée.

Quand on lit les commentaires de nombreux internautes sur la page Facebook de la RTB et sur les pages d'autres médias qui relaient l'information de ce procès au moment de sa diffusion à la télé, on remarque l'expression populaire d'une certaine aversion à l'endroit du système judiciaire tel qu'il fonctionne sous son volet pénal actuellement d'une part, et d'autre part à l'endroit du corps des avocats. Ces commentaires auxquels je fais allusion portent généralement sur des appels à remplacer la justice moderne ou occidentale héritée de la colonisation par la « justice traditionnelle », ils portent également sur la remise en cause du rôle et de la place des avocats de la défense dans le procès pénal. Je ne suis pas contre une réforme de notre système judiciaire pour mieux l'adapter, dans la mesure du possible, aux réalités et aux valeurs africaines. Cependant, nous devons faire preuve de beaucoup de prudence et de circonspection sur cette question pour ne pas tomber dans un démantèlement du système judiciaire existant au profit d'un nouveau système judiciaire dont on ne maitrise pas les tenants et les aboutissants et qui pourrait remettre en cause des acquis non négligeables sur le plan judiciaire dans notre pays.

On sait tous que le système judiciaire en général et le procès judiciaire en particulier a un langage qui lui est propre, un fonctionnement et des mécanismes spécifiques dont la compréhension n'est pas accessible au commun des mortels. On pourrait me rétorquer valablement qu'un bon système judiciaire qui entend prendre réellement en compte les intérêts du peuple au nom duquel la justice est rendue doit pouvoir être compréhensible par ce même peuple. Toutefois, il convient de relever que ce n'est pas parce que certains aspects de notre système judiciaire ne sont pas compris par tout le monde notamment les non spécialistes du droit, que le système judiciaire est forcément mauvais en soi. Est-ce que nous pouvons dire que le système sanitaire est mauvais parce que nous ne comprenons pas le langage médical utilisé par les médecins ? Est-ce que nous pouvons dire que le système militaire est mauvais parce que nous ne comprenons pas certains aspects du fonctionnement de l'Armée ?

Pour revenir au procès, il faut savoir qu'un procès est la mise en œuvre d'un ensemble de règles de procédure pour parvenir à l'application de la loi sur le fond d'un litige en vue de son règlement par le juge. Il faut reconnaitre qu'il y a de nombreux burkinabè qui découvrent pour la première fois, grâce à la diffusion télévisée de ce procès, le statut d'un prévenu devant un tribunal et le rôle d'un avocat de la défense dans un procès pénal.

S'agissant du statut de la personne poursuivie, désignée par le terme de prévenu devant une juridiction correctionnelle et par le terme accusé devant une juridiction criminelle, il faut savoir que même lorsque les faits pour lesquels la personne est poursuivie paraissent clairs et évidents, cette personne conserve un minimum de dignité qu'il convient de préserver d'une manière ou d'une autre. C'est en partie pour cette raison que par exemple dans le procès dont nous parlons, le tribunal a pris le soin de s'assurer du bon état de santé du prévenu Amidou TIEGNAN avant de l'entendre à la barre pour être convenablement jugé. Même si tous les éléments de preuve semblent réunis et que tout porte à croire que le prévenu a vraisemblablement commis les faits qui lui sont reprochés, il est important de lui donner la parole ne serait-ce que pour expliquer pourquoi et comment il a fait ce qu'il a fait et pour cela, il faut bien que son état de santé lui permette de s'expliquer.

Quant au rôle et à la place de l'avocat de la défense dans le procès pénal, l'opinion publique doit savoir que l'avocat de la défense n'a pas pour rôle de défendre à l'aveuglette et de nier absolument ce que le prévenu ou l'accusé a posé comme acte. Il arrive même que l'avocat de la défense implore la clémence de la juridiction à l'endroit du prévenu après que celui-ci a reconnu les faits. En tant que spécialiste du droit au même titre que les juges du siège et le Procureur du Faso, qui est une partie au procès, l'avocat de la défense a pour rôle de s'assurer que les lois de procédures et les lois de fond adoptées par les représentants du peuple à l'Assemblée nationale, applicables au procès et à la personne du prévenu sont bien appliquées. Si le peuple considère que trop de protection et de considération est accordée à un prévenu ou un accusé poursuivi pour des infractions d'une certaine gravité, il revient au même peuple souverain de réviser les lois anciennes ou d'adopter de nouvelles lois par l'intermédiaire des représentants qu'il a élu et dont l'un des rôles est d'adopter la loi en son nom et pour son compte. Aussi, le peuple souverain peut demander aux gouvernants de dénoncer les différents traités et conventions internationaux relatifs aux droits humains que le pays a ratifiés. L'avocat de la défense est simplement le porte-voix de la personne poursuivie à qui la loi burkinabè reconnait le droit de se défendre ; mais comme elle n'est pas spécialiste du droit, elle peut recourir à une personne experte du droit qu'est l'avocat pour se défendre convenablement.

J'ai entendu certains citoyens à propos de ce procès dire des choses du genre : « Comment une personne (parlant de l'avocat de la défense) peut avoir pour travail de défendre quelqu'un qui a détourné 3 milliards de francs CFA destinés à des personnes démunies ? », « La justice moderne est trop lente et conciliante, il faut donner monsieur TIEGNAN aux Kogl-weogo, il va comprendre, il faut qu'on remette en place des Tribunaux Populaires de la Révolution (TPR) », « Ses avocats cherchent des moyens pour le faire échapper à la justice. On doit punir également de tels avocats en même temps que leurs clients ».

L'opinion publique doit savoir que l'avocat de la défense défend la personne du prévenu ou de l'accusé en tant qu'être humain mais n'épouse pas, ne cautionne pas, n'admet pas les actes que la personne a posés. Ainsi, la personne du prévenu est différente de la personne de son avocat. Dans le procès pénal, l'avocat est une sorte de garantie que l'Etat permet à la personne poursuivie d'avoir contre l'arbitraire des juges et les erreurs judicaires. Par ailleurs, l'opinion publique doit savoir que la simple présence d'un avocat aux côtés d'une personne poursuivie n'empêche pas que cette personne soit sévèrement sanctionnée à la hauteur de son forfait conformément à la loi pénale, si le juge est convaincu de se culpabilité au regard des éléments de preuves apportés et des arguments avancés par le Procureur du Faso et les avocats de la partie civile. Autrement dit, un prévenu ou un accusé peut avoir les avocats les plus brillants, les plus stratèges et se voir condamner sévèrement par le tribunal ou la cour qui le juge.

Il est vrai que le système judiciaire moderne ou occidental a ses défauts, ses lacunes auxquels il faut remédier par des réflexions sur les futures réformes à opérer pour avoir un système judiciaire qui se rapproche de nos réalités africaines ; mais le système judiciaire moderne a l'avantage d'avoir des méthodes qui semblent relativement objectives par rapport à certaines formes de justice traditionnelle que certains citoyens appellent de leurs vœux. A titre d'illustration, si l'on prend la justice traditionnelle chez les moosé (ethnie majoritaire du Burkina Faso), la régulation de la société et la façon de rendre la justice se fait par le Pwere qui est un art divinatoire pratiqué à travers l'hydromancie. Ainsi, lorsqu'un litige survient dans la société traditionnelle moaga, les magistrats traditionnels que sont les adeptes du Pwere appelés Pwese (je suis moi-même un pwega) utilisent des procédés occultes, voire mystiques pour trancher le litige et prononcer les sanctions qui s'imposent. Cette forme de justice et de régulation sociale pratiquée par des initiés, qu'on pourrait qualifier de superstitieuse, semble irrationnelle, non objective, partiale et n'offre pas les garanties que fournit la justice moderne inspirée des pratiques occidentales qui s'applique dans nos palais de justice. Pensez-vous par exemple, que si monsieur TIEGNAN Amidou, qui est d'une autre ethnie, peut s'identifier à une justice des moosé et vice versa ? Vous vous imaginez les citoyens lambda burkinabè de l'ethnie moaga, convertis aux religions révélées que sont le Christianisme et l'Islam, aller devant un devin moaga pour lui soumettre un différend à régler en suivant des règles de l'animisme traditionnel et coutumier africain ? A mon humble avis, cela a peu de chance de se produire dans la mesure où on a fait croire aux Africains devenus chrétiens et musulmans que les pratiques des religions traditionnelles sont sataniques ; de ce fait, ils ne se sentiront pas du tout concernés par une règle ou une décision de justice découlant des rites des religions traditionnelles ancestrales.

La réalité est que l'Africain moderne doit savoir et accepter que les systèmes judiciaires et le droit applicable à chaque peuple sont en partie le fruit de sa croyance religieuse. C'est ainsi que chez les Européens, le Christianisme a un système judiciaire issu de la Bible (ancien et nouveau testament) avec son droit canonique dont le droit romano-germanique occidental s'est en partie inspiré et dont les Etats africains colonisés ont hérité après les indépendances. Il en est de même chez les Arabes avec l'Islam qui a un système judiciaire issu du Coran avec sa charia, etc. C'est certainement dans cette optique que le juriste français Savigny a affirmé que : « Le droit est le fruit de l'histoire d'un peuple, à la fois droit coutumier produit par le peuple et droit savant élaboré par les juristes ». Si en tant qu'Africains, nous voulons abandonner le système judiciaire occidental au profit d'un système judiciaire traditionnel africain, il faudra d'abord commencer par redevenir des africains authentiques, adeptes de la religion traditionnelle africaine. C'est seulement de cette façon que nous pouvons avoir un système judiciaire traditionnel qui fait corps avec nos croyances, nos traditions, nos usages et nos coutumes.

Pour revenir aux effets de la diffusion télévisée du procès de l'affaire de détournement des 3 milliards par des agents du ministère de l'Action humanitaire, il faut relever qu'elle peut avoir en outre pour effet de faire croire à certains concitoyens non avertis que tous les procès qui se déroulent en justice sont similaires à ce procès pénal sensationnel et médiatisé. Or, il n'y a pas que le procès pénal dans le système judiciaire. Chaque jour que Dieu fait, il se tient des procès en matière civile, en matière administrative et en matière commerciale.

Les avocats de la défense que certains citoyens prennent pour des démons et des diables dans le procès pénal, se transforment en des avocats qui défendent des femmes et des enfants victimes de violences conjugales, des avocats qui défendent des veuves spoliées, des travailleurs injustement licenciés à qui on refuse de payer leurs droits, défendent des justiciables qui entendent préserver leur propriété sur des terrains, des avocats qui défendent et conseillent des investisseurs dans la création d'entreprises porteuses d'investissements rentables et pourvoyeuses d'emplois, dans de nombreuses autres affaires judiciaires moins ou pas du tout médiatisées. Il faut donc avoir à l'esprit que divers types de procès se tiennent tous les jours au sein des palais de justice, savoir que des juges intègres, valeureux ainsi que des avocats respectables, consciencieux et combattifs se battent jours et nuits pour que nous ayons un système judiciaire noble et efficace ; bref, savoir que le système judiciaire burkinabè ne saurait se résumer à un seul procès pénal médiatisé. Vivement que la lumière soit faite sur cette affaire pour le bonheur du vaillant peuple burkinabè !

Abdoul-Rachidi Tapsoba de Toécé
Juriste-Conseil Senior, Enseignant vacataire de droit privé

Categories: Afrique

An 18 du décès du Pr Joseph Ki-Zerbo : Le 4 décembre 2006, un baobab s'est couché

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 04/12/2024 - 22:45

Le mercredi 4 décembre 2006, Joseph Ki-Zerbo quittait ce monde, laissant derrière lui une œuvre monumentale sur l'histoire de l'Afrique. Historien et militant engagé, il a tracé des repères pour l'avenir tant pour son pays que pour l'Afrique toute entière. Dix-huit ans déjà jour pour jour que le baobab s'est couché.

Joseph Ki-Zerbo est le premier Africain à obtenir l'agrégation en histoire à la Sorbonne, temple du savoir mondial à l'époque. Mais l'absence de l'histoire africaine dans les programmes étudiés l'a révulsé, ayant appris que leurs « ancêtres, sont les Gaulois ». Il s'engage alors corps et âme pour la réhabilitation de l'histoire africaine, non pas dans la complaisance et dans l'amateurisme mais en partant « de la méthodologie, de la problématique, de l'heuristique », de sa discipline, de sa science qu'est l'histoire. « Nous avons affirmé la nécessité de refonder l'histoire à partir de la matrice africaine », dit-il.

Selon Joseph Ki-Zerbo, son intérêt pour l'histoire remonte à son enfance : « J'avais opté pour l'histoire d'abord parce que mon père a vécu longtemps. C'était un homme d'histoire. Il avait porté une partie de notre histoire locale, puisqu'il était le premier chrétien de la Haute-Volta et il aimait raconter. J'ai donc été préparé au métier d'histoire par cette éducation ».

Le milieu intellectuel parisien auquel il appartenait a favorisé son engagement pour une histoire alternative de l'Afrique. Léopold Sedar Senghor, Aimé Césaire, Alioune Diop, René Depestre ont éveillé son intérêt pour l'histoire africaine qui restait méconnue. A la Sorbonne, l'attention de ses maîtres était décisive. « A la Sorbonne, je me suis jeté corps et âme dans les études, avec passion, profitant au maximum de la chance très rare qui nous était donnée d'être disciples de grands maîtres de la science historique et politique comme Pierre Renouvin, André Aymard, Fernand Braudel, Raymond Aron et d'autres », confie-t-il.

L'histoire pour Joseph Ki-Zerbo, « est une discipline formatrice de l'esprit parce qu'elle vous apprend à raisonner dans la logique et au-delà de la science par la conscience ». Plus qu'une discipline, « elle est maîtresse de vie », estime-t-il. C'est pourquoi l'Afrique doit devenir sujet et non « un objet de l'histoire, un instrument utilisé par les autres : un ustensile ».

Un intellectuel engagé

Après ses études, il rentre à Dakar, au Sénégal, pour enseigner. Dès 1958, il met en place un parti politique, le MLN (Mouvement de libération nationale) et lutte pour l'indépendance des pays africains. Après les indépendances, il rentre en Haute Volta et son parti devient, le principal parti d'opposition face à l'autoritarisme de Maurice Yameogo. Joseph Ki-Zerbo sera un fervent défenseur de la démocratie durant cette période et après. En 1966, le MLN semble approuver un temps la gestion des militaires avant de faire volte face, tout en restant moins visible au temps du CMRPN.

En 1983, Joseph Ki-Zerbo est contraint à l'exil avec sa femme du fait du bouillonnement des révolutionnaires qui n'appréciaient pas du tout son calme. Sa bibliothèque a été brûlée à l'époque et il a été condamné par les Tribunaux populaires de la révolution (TPR) à deux ans de prison par contumace et à des amendes pour fraude fiscale. Il ne revient au pays qu'en 1992, sous la IVe République, et fonde à nouveau le PDP (Parti pour la démocratie et le progrès), parti d'opposition à Blaise Compaoré. En 1998, Joseph Ki-Zerbo adhère au CODMPP (Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques), après l'assassinat de Norbert Zongo, journaliste burkinabè considéré comme une des figures principales de la lutte pour la démocratie et la liberté de la presse.

Son engagement politique trouve son sens dans cette formule qu'il aimait répéter : « naan laara, an saara » qui signifie en français « si nous nous couchons, nous sommes morts ».

Un penseur du développement

« On ne développe pas, on se développe ». Cette déclaration qu'il a lancée en en 1975, dans son texte intitulé « Intellectuels, ouvriers et paysans : les rapports nouveaux à constituer pour une autogestion africaine » est devenu le mantra du développement endogène, un concept en vogue, qui suscite des débats tant au niveau de la science qu'au niveau de la politique. Joseph Ki-Zerbo avait une vision réaliste de l'Afrique débarrassée des vestiges du capitalisme sauvage et des atrocités du socialisme scientifique.

Pour lui, « il faut partir de nous-mêmes pour arriver à nous-mêmes » et le développement de l'Afrique ne se fera pas sans son histoire, sans son identité multiple et surtout sans la formation des cadres de demain. Éduquer ou périr, lance-t-il depuis comme une prémonition, au regard des défis majeurs auxquels l'Afrique était toujours confrontée.

Une bibliothèque vivante pour l'Afrique

Panafricaniste convaincu, Joseph Ki-Zerbo a pensé l'Afrique, son développement, sa politique, son identité, sa culture et son histoire dans son ensemble, dans des livres qu'il a produits mais aussi dans des ateliers et différents travaux de réflexion. Ses réflexions traversent le champ de l'histoire et font l'objet d'études en philosophie, en économie, en éducation et en politique non seulement en Afrique mais partout dans le monde entier.

Joseph Ki-Zerbo appelait la jeunesse africaine en ces termes : « L'Afrique a une histoire. L'Afrique, berceau de l'humanité a enfanté l'histoire. Malgré des obstacles géants, des épreuves majeures et des erreurs tragiques, l'Afrique a illustré notre aptitude au changement et au progrès : notre historicité. Mais celle-ci doit, par conscience historique, gouverner les trois moments du temps : le passé, le présent et la projection vers l'avenir. L'invocation par nous du passé seul, du passé simple, ne prouve rien pour le présent et l'avenir, alors que la convocation d'un présent médiocre ou calamiteux comme témoin à charge peut mettre en doute notre passé et mettre en cause notre avenir. C'est pourquoi chaque Africaine, chaque Africain doit être ici et maintenant, une valeur ajoutée. Chaque génération a des pyramides à bâtir ».

Wendkouni Bertrand Ouédraogo (collaborateur)
Lefaso.net

Références
- A quand l'Afrique ?, Entretien avec René Holenstein, Éditions d'en bas.
Histoire de l'Afrique noire, d'hier à demain, Hatier, paris 1975
Histoire critique de l'Afrique : l'Afrique au sud du Sahara, Éditions Panafrika,2008

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Burkina/Lutte contre l'extrémisme violent et promotion du vivre ensemble : Du théâtre pour sensibiliser les populations

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 04/12/2024 - 22:40

Le ministère de l'Action humanitaire et de la solidarité nationale, à travers le Secrétariat technique de la Réconciliation et du vivre ensemble (ST/REViE) a procédé au lancement officiel des activités de la campagne d'information et de communication sur la prévention de la radicalisation, la lutte contre l'extrémisme violent et la promotion de la cohésion sociale et le vivre ensemble en paix dans les régions à forts défis sécuritaires. La cérémonie officielle de lancement a eu lieu le mardi 3 décembre 2024, à Komsilga (région du Centre).

Le pays des hommes intègres est confronté à une crise sécuritaire depuis plusieurs années. Malheureusement, cette situation a occasionné une fracture du tissu social. Il est donc nécessaire que les populations renouent les liens. Il faut également faire de la prévention pour éviter d'éventuels conflits. C'est la raison pour laquelle l'État et ses partenaires se mobilisent pour apporter des réponses concrètes en faveur de la paix.

Le gouvernement a élaboré une stratégie nationale de cohésion sociale dont la vision à l'horizon 2025 est : « Un Burkina Faso uni, solidaire et prospère ou tous les fils et filles travaillent à promouvoir et consolider la cohésion sociale et l'unité nationale pour un développement durable ».

La troupe de l'Espoir a presté à cette cérémonie de lancement

Pour y parvenir, l'une de ses stratégies est la sensibilisation. La campagne d'information et de communication sur la prévention de la radicalisation, la lutte contre l'extrémisme violent et la promotion de la cohésion sociale et le vivre ensemble en paix dans les régions à forts défis sécuritaires est l'une d'entre elles.

Les activités se feront sous forme de théâtre forum. C'est la troupe théâtrale de l'Espoir de Hippolyte Ouangrawa alias M'ba Bouanga qui a été retenue pour des prestations qui seront enregistrées pour être diffusées par la suite dans les radios locales. Ces théâtres fora vont couvrir huit régions du pays que sont : la Boucle du Mouhoun, le Sud-ouest, les Cascades, le Nord, le Centre-nord, l'Est, le Centre-est, les Hauts-Bassins. Les localités concernées sont celles de Dédougou, Boromo, Gaoua, Diébougou, Bobo-Dioulasso, Banfora, Ouahigouya, Yako, Kaya, Fada-Ngourma, Koupéla, Tenkodogo.

Les chefs coutumiers et les leaders communautaires sont impliqués dans cette campagne

« Notre pays fait face depuis quelques années à une crise multidimensionnelle qui a été exacerbée par des attaques terroristes et la montée de l'extrémisme violent. Les attaques terroristes et la montée de l'extrémisme violent ont aussi engendré dans notre pays des pertes en vies humaines et de nombreux blessés ainsi que des déplacements de populations, avec pour conséquences la détérioration du tissu social et des principes fondamentaux de notre traditionnel vivre-ensemble. Aussi, la culture de l'intérêt individuel au détriment de la solidarité a contribué à susciter des antagonismes intra et inter communautaires qui affectent notre vivre-ensemble, avec pour corollaire la peur de l'autre, de l'inconnu et de nos différences. Les activités de cette campagne se feront sous forme de théâtre forum, qui est une technique de communication permettant de recueillir les réactions réelles et immédiates du groupe cible par rapport à un problème ou à une situation donnée et de responsabiliser la communauté face à ses propres problèmes », a déclaré dans son allocution la ministre de l'action humanitaire et de la solidarité nationale, Nandy Somé/Diallo.

Nandy Somé/Diallo a invité les populations à être solidaires

L' OIM, un allié pour la paix

C'est l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui est le partenaire technique et financier de cette campagne.

Des dires de la représentante, cheffe de mission de l'organisation au Burkina, Aïssatou Guissé Kaspar, « il est impératif que nous agissions ensemble pour restaurer la confiance, renforcer la solidarité et promouvoir des valeurs de paix et de tolérance. Cette campagne a pour objectif de sensibiliser et de mobiliser les communautés autour de ces enjeux cruciaux, afin de construire un avenir où chacun peut vivre en sécurité et en harmonie.

Les populations de Komsilga se sont mobilisées à l'occasion du lancement

Favoriser la cohésion sociale implique de promouvoir une plus grande inclusion, une participation active des citoyens dans tous les efforts de développement du pays. C'est pourquoi, elle ne peut se réaliser sans l'engagement plein et entier des communautés elles-mêmes.

L'OIM et le système des nations unies au Burkina Faso sont déterminés à appuyer ces initiatives. Toutefois, nous avons besoin de la collaboration de tous les acteurs, des gouvernements aux organisations de la société civile, en passant par les communautés elles-mêmes », a-t-elle souligné.

« L'importance de cette campagne est indéniable, car elle encouragera sans aucun doute la participation et l'engagement de la communauté », a indiqué Aïssatou Guissé Kaspar

Il est prévu que 65 000 personnes soient touchées par cette campagne. Les activités vont se dérouler durant tout le mois de décembre 2024.

SB
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Burkina/Célébration du 8-Mars 2025 : Le motif du pagne Kôkô dunda présenté officiellement à Bobo-Dioulasso

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 04/12/2024 - 22:35

Le motif du pagne Kôkô dunda, retenu pour la célébration de la Journée internationale de la femme 2025, a été présenté le mardi 3 décembre 2024 à Bobo-Dioulasso. C'était au cours d'une conférence de presse tenue par la Fédération nationale des acteurs du Kôkô dunda. Ce point de presse a été une occasion de présenter également le nouveau bureau de la fédération ainsi que les difficultés rencontrées par les acteurs.

En prélude à la commémoration de la Journée internationale de la femme, célébrée chaque 8 mars, la Fédération nationale des acteurs du Kôkô dunda a tenu une conférence de presse dans l'après-midi du mardi 3 décembre 2024 à Bobo-Dioulasso. Cette rencontre avec les professionnels de médias s'est articulée autour de trois points essentiels. Il s'agissait pour les conférenciers de présenter à l'opinion publique le nouveau bureau de la fédération, de présenter le pagne choisi pour le 8 mars 2025 en motif Kôkô dunda et d'évoquer les difficultés rencontrées par les acteurs notamment le phénomène de la contrefaçon qui mine le secteur.

Le choix du pagne Kôkô dunda pour la célébration de cette journée entre dans le cadre des activités de promotion de ce pagne local sur le plan national. Ce qui est une politique des plus hautes autorités du pays qui prônent ainsi le « consommons local ». L'avantage du choix de ce pagne est qu'il est produit localement. Toute chose qui aura un impact positif sur les populations ainsi que sur les artisans. Selon la présidente de la fédération, Maminata Sanon, c'est à l'issue d'un concours qui a regroupé les artisans des 13 régions du pays que ce motif a été sélectionné. C'est le motif présenté par la région des Hauts-Bassins qui a été retenu une fois de plus cette année.

Le présidium lors de la conférence de presse

A en croire la fédération, le choix du motif a été fait en tenant compte des défis du moment. « C'est compte tenu des défis du moment que nos artisans ont orienté les motifs ainsi que les couleurs du pagne vers les symboliques suivantes : le vert militaire ou kaki militaire c'est pour rendre un vibrant hommage à nos forces de défense et de sécurité, le rouge en hommage à tous nos martyrs tombés pour la patrie et le tissu de fond blanc pour symboliser la paix tant recherchée », a expliqué Maminata Sanon. Elle a souligné que le pagne est disponible sur le marché en coton ordinaire de qualité et coton glacé. « Le prix des deux pagnes en coton ordinaire est fixé à 4 000 F en gros et 5 000 FCFA en détail. Le prix des trois mètres pour le coton glacé est fixé à 8 000 F en gros et 9 000 FCFA en détail », a-t-elle expliqué.

La fédération se réjouit quant à leur implication dans le choix de ce pagne. « Une fois de plus, les autorités ont inclus notre faîtière dans le processus de choix du pagne du 8-Mars, après celui de la SNC. C'est pourquoi nous exprimons notre profonde satisfaction et notre enthousiasme quant à la décision des autorités de mettre notre structure au cœur des préoccupations. Cette confiance renouvelée prouve l'attachement d'un gouvernement à l'inclusion des entités professionnelles dans les instances de décisions », a lancé la présidente de la faîtière. Elle a saisi cette occasion pour remercier tous les acteurs de la chaîne de valeurs ayant concouru à ce résultat. Par ailleurs, la fédération demande l'union sacrée et l'implication réelle de tous, afin de s'approprier ce pagne choisi.

Des acteurs de la filière présents à la conférence de presse

Lutter contre la contrefaçon

Au cours de cette conférence de presse, les acteurs ont souligné des difficultés auxquelles ils sont confrontés parmi lesquelles le phénomène de la contrefaçon. Les conférenciers ont rappelé que le Kôkô dunda fait partie des cinq produits burkinabè labélisés et ce depuis l'année 2019. Ses motifs, au nombre d'environ 400, sont protégés par le Centre national de la propriété intellectuelle (CNPI), donc relèvent d'une propriété de la part de l'Etat burkinabè. « Cependant, nous avons constaté que malgré cette protection, des individus trouvent moyen de faire imprimer industriellement des tissus aux motifs de Kôkô dunda et les vendent sur le territoire burkinabè et dans la sous-région sous le nom de Kôkô dunda », a déploré la présidente de la fédération Maminata Sanon.

Elle rappelle ainsi que ces actes sont contre le patriotisme et sapent la politique du consommer local tant prônée par les autorités. « Dans les jours à venir, la fédération prendra attache avec la Brigade de lutte contre la fraude pour que des actions fortes soient entamées contre ces individus aux comportements antipatriotes », a-t-elle prévenu. Elle ne manque pas d'exprimer aussi sa gratitude à tous les acteurs qui sont impliqués dans cette lutte contre la contrefaçon.

Les membres du nouveau bureau de la fédération

Cette conférence a également été le lieu pour présenter le nouveau bureau de la fédération élu le 30 octobre dernier. Fort de 15 membres, ce bureau a un mandat de trois ans. Il place son mandat sous le signe de « l'union, du travail et du patriotisme ».

Pour rappel, la Fédération des acteurs du Kôkô dunda (FAKD) aujourd'hui renommée Fédération nationale des acteurs du Kôkô dunda (FENAKOD) a été créée en 2021 et rassemble des teinturiers, des promoteurs et des stylistes qui travaillent tous pour la valorisation et la promotion du Kôkô dunda.

Romuald Dofini
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Gestion durable des paysages communaux : 499 sous-projets en examen pour un financement de 2,39 milliards de FCFA

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 04/12/2024 - 22:30

Le comité d'approbation des sous projets à financer par le Projet de gestion durable des paysages communaux pour la REDD+ (PGPC/REDD+), tient ce 4 décembre 2024 sa première session. Celle-ci va permettre aux membres du comité, d'examiner et d'approuver 499 sous projets. Les sous-projets qui seront retenus, seront financés à environ 2 milliards 390 millions de FCFA par le PGPC/REDD+, avec un apport d'un peu plus de 500 millions de FCFA attendus des promoteurs des projets.

Le comité d'approbation va au cours de cette session, passer à la loupe le déroulement du processus de sélection des sous projets, les montants alloués aux projets, les types de projets retenus, la répartition géographique des financements, la prise en compte des groupes vulnérables et formuler des orientations stratégiques pour le présent et les futurs appels à projets.

Jean-Bosco So, coordonnateur du PGPC/REDD+

À la fin de cet examen, 250 plans de développement d'entreprises et 249 petites unités d'entreprises dans les produits forestiers non ligneux seront financés par le PGPC/REDD+ à environ 2 milliards 390 millions de FCFA. Il est attendu des porteurs de projets, un apport d'un peu plus de 500 millions de FCFA. À en croire Jean-Bosco So, coordonnateur du PGPC/REDD+, c'est plus d'un millier de dossiers de candidature qui a été enregistré. Ce qui témoigne selon lui de l'engouement des populations pour les sous-projets.

Amadou Ouédraogo, coordonnateur de la composante 3.2 du PGPC/REDD+

Selon Amadou Ouédraogo, coordonnateur de la composante 3.2 du PGPC/REDD+, le processus mis en œuvre a permis de faire une sélection impartiale des meilleurs sous-projets à financer. Des études environnementales ont aussi été menées avant la sélection, pour éviter que ces projets ne soient des sources de problèmes pour l'environnement. À l'issue de leur approbation par le comité, des conventions de financement seront signées avec les promoteurs pour un début des activités en janvier 2025. Le coordonnateur de la composante 3.2 précise que les financements vont de 2 à 10 millions de FCFA et les projets ont une durée de mise en œuvre comprise entre 12 et 24 mois.

représentant du secrétaire général du ministère de l'Environnement

Mis en œuvre dans 96 communes de huit régions du pays depuis mai 2023, le PGPC/REDD+ comprend 4 composantes dont la composante 3.2 qui vise à soutenir les organisations de producteurs et les PME dans le renforcement de leurs capacités à exploiter, transformer et commercialiser leurs produits à travers des sous projets à coûts partagés. Les chaînes de valeurs ciblées par ces sous projets sont le karité, le néré, le baobab, le moringa et le bio-compost. C'est à la suite de deux appels à projets, que le comité d'approbation est réuni ce jour pour valider les projets retenus.

photo de famille

Il faut relever que le comité d'approbation est présidé par le secrétaire général du ministère de l'Environnement, représenté à la cérémonie d'ouverture de la session par Boubacar Ilboudo, directeur général des études sectorielles du même ministère.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net

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Ouagadougou : Plusieurs magasins et boutiques fermés pour des infractions sur des produits de grande consommation

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 04/12/2024 - 22:15

Ouagadougou, 4 décembre 2024 – Sous les directives de Monsieur le Ministre Serge Gnaniodem PODA, des mesures rigoureuses ont été instaurées pour assurer la protection des consommateurs.

Plusieurs magasins et boutiques ont été fermés pour des infractions liées à la diminution des quantités ou à des augmentations injustifiées de prix. Des camions ont également été scellés.

Ces actions visent à combattre les pratiques commerciales déloyales et à garantir le respect des normes et réglementations en vigueur.

Les contrôles menés par la Brigade Mobile de Contrôle Économique et de la Répression des Fraudes (BMCRF) sont cruciaux pour maintenir la transparence et l'équité sur le marché burkinabè.

Les opérations de la Brigade se poursuivent tous les jours et elle met en garde tout contrevenant qui s'adonnerait à des pratiques illicites pour tromper les consommateurs.

Monsieur Serge Gnaniodem PODA, ministre du Commerce, remercie les citoyens pour leur vigilance et leur soutien, tout en les invitant à signaler toute pratique indélicate des commerçants véreux et à appeler aux numéros verts suivants : 80 00 11 84 / 80 00 11 85 / 80 00 11 86.

La BMCRF, la garantie d'une concurrence saine et loyale.

SCRP/BMCRF

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Africa Postal Forum : Les acteurs réfléchissent à la réinvention de la Poste

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 04/12/2024 - 16:37

Ouagadougou abrite du 3 au 5 décembre 2024, la 13e édition de l'Africa Postal Forum. La cérémonie d'ouverture du forum s'est tenue ce mercredi 4 décembre 2024 en présence de la ministre de la transition digitale, des postes et de la communication électronique, Dr Aminata Zerbo/Sabané, et du ministre de l'administration territoriale et de la mobilité, Émile Zerbo.

Ils sont près de 200 experts du secteur des postes venant du Burkina Faso et de 25 autres pays d'Afrique à avoir fait le déplacement à Ouagadougou pour prendre part à la 13e édition de l'Africa Postal Forum. Organisé conjointement par One Africa Forum et La Poste Burkina Faso, l'Africa Postal Forum est un cadre de partage d'expériences entre pays africains sur les pratiques et innovations dans le secteur des postes. « Nous sommes réunis pour réfléchir à l'avenir de la poste africaine, à sa transformation et à l'élan qu'elle doit prendre pour favoriser l'inclusion financière, l'inclusion numérique et devenir acteur du développement socioéconomique de nos pays », a indiqué madame Hind Sidqui, directrice générale de One Africa Forum.

Le forum, qui se tient sous le thème « Les leviers d'une industrie postale réinventée », se focalise sur la capacité d'innovation, la diversification des services, l'intégration des opérations régionales et l'investissement dans le capital humain. Les discussions durant ces 72 heures porteront donc essentiellement sur les stratégies de diversification et les sources potentielles de création de valeur, ainsi que sur les défis liés à la transformation du secteur, l'inclusion financière, l'inclusion numérique, etc.

Les participants sont des experts du secteur postal venus du Burkina Faso et de 25 autres pays africains

Pour la ministre de la transition digitale, des postes et de la communication électronique, Dr Aminata Zerbo/Sabané, le thème de cette 13e édition est particulièrement pertinent. « Il nous invite à réfléchir collectivement sur les moyens de transformer notre secteur postal, longtemps considéré comme traditionnel, en une industrie dynamique et adaptée aux défis du monde moderne. Ce thème est un appel à repenser les services postaux pour les adapter aux défis d'un monde où le numérique a conquis tous les secteurs », a-t-elle déclaré dans son discours d'ouverture.

Dr Aminata Zerbo/Sabané, ministre de la transition digitale, des postes et de la communication électronique souligne qu'il faut repenser les services postaux pour les adapter aux défis d'un monde où le numérique a conquis tous les secteurs

Pour la ministre, la poste constitue et demeure un instrument important de développement, qui, au fil des années, se réinvente tenant compte de l'évolution de la technologie et des attentes des populations. C'est pourquoi elle a salué la tenue de l'Africa Postal Forum, qui permet aux acteurs de discuter des défis et des perspectives du secteur postal en Afrique. « Le secteur postal n'est plus ce secteur traditionnel de distribution de courriers. Il est en réalité un secteur dynamique et en pleine mutation. Ce forum est une plateforme unique pour que vous, acteurs et experts du secteur postal venus de toutes ces contrées de l'Afrique, puissiez échanger sur vos meilleures pratiques, partager vos connaissances et renforcer votre coopération. C'est ensemble que nous trouverons les solutions innovantes qui permettront à nos services postaux de prospérer et de répondre aux besoins de nos populations (...) La Poste, c'est bien plus qu'un simple service de livraison. Elle doit être un lien vital qui unit les communautés, un outil de développement économique et un vecteur d'inclusion sociale et d'inclusion numérique », a-t-elle laissé entendre.

Les officiels et quelques participants posant pour la postérité

À l'issue de ce forum, Dr Zerbo/Sabané dit attendre des recommandations pertinentes, des pistes de solutions pour réussir la réinvention de la Poste, afin qu'elle continue à jouer son rôle dans le développement socioéconomique des pays africains.

Ce forum a aussi été l'occasion d'annoncer que le directeur général de La Poste Côte d'Ivoire, présent à Ouagadougou pour l'Africa Postal Forum, est candidat au poste de vice-directeur général de l'Union postale universelle, la plus haute instance du secteur des postes. Cette candidature, de l'avis de la ministre chargée des postes, est importante et permettra que la voix de l'Afrique soit entendue.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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Handicaps et agriculture au Burkina : Fort des résultats de son projet SPARK, Light for the World plaide pour une mise à l'échelle de l'inclusion agricole

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 04/12/2024 - 15:27

A l'initiative de l'Association paysanne pour le développement du monde rural (A.D.M.R), la ville de Koupèla, chef-lieu de la province du Kourittenga, région du Centre-est, abrite, du 30 novembre au 7 décembre 2024, le premier Salon de l'agriculture du Burkina (SAB) sous le thème « Place et rôle du monde rural dans la grande offensive agro-sylvo-pastorale, halieutique du Burkina Faso ». L'Organisation non-gouvernementale (ONG) Light for the World qui prend part à ce salon de promotion du monde rural en sa double qualité de soutien financier et d'exposante, est porteuse d'un message de plaidoyer pour l'inclusion des personnes handicapées dans l'agriculture. Elle l'a réitéré à la faveur de la cérémonie d'ouverture du salon, le samedi, 30 novembre 2024, en présence d'autorités administratives, coutumières et de bien d'acteurs du secteur.

Salon de l'agriculture du Burkina ? Selon le président de l'Association paysanne pour le développement du monde rural, Lansana Alexis Sawadogo, responsable à l'organisation, ce salon trouve sa motivation dans l'offensive agrosylvopastorale et halieutique lancée par le gouvernement du Burkina Faso. « Mais le constat est que, quand vous parcourez le milieu rural, vous vous rendez compte que l'information ne passe pas tout à fait normalement comme il faut. Notre idée donc, c'est d'abord de mobiliser le monde rural, lui donner l'information pour le faire adhérer à l'initiative de la grande offensive agrosylvopastorale et halieutique lancée par le gouvernement. Quand on regarde, le monde rural est au cœur de l'offensive. Mais quelle est la place du monde rural, quel rôle doit-il jouer ? Beaucoup l'ignorent. Ils voient seulement que l'Etat leur donne des avantages, les accompagne, mais ils ne savent pas concrètement quel est leur rôle. (...). Aujourd'hui, quand vous voyez un agriculteur et que vous lui posez la question de savoir qu'est-ce qu'il fait, il va répondre qu'il ne fait rien. Alors que l'agriculture, ce n'est pas rien, elle est même le premier secteur en terme de développement pour un pays », étale M. Sawadogo, mettant ainsi en relief la pertinence du salon qui, de ce fait, bénéficie des encouragements et de l'accompagnement des hautes autorités du pays.

La cérémonie d'ouverture du salon...

A cet évènement qui se veut désormais annuel, et dont la foire d'exposition est l'activité-phare, l'ONG Light for the World prend part avec son projet SPARK en guise de partage d'expérience qui a visé à stimuler l'inclusion des personnes en situation de handicap dans la transformation rurale. Implémenté dans la région du Sud-ouest, de 2021 à 2023, l'objectif global était de permettre aux personnes handicapées, en particulier les femmes et les jeunes, de devenir des participants actifs et bénéficiaires des projets de développement rural adaptés aux profils spécifiques de leurs handicap, besoins prioritaires, contraintes et opportunités.
Pour parvenir à ce résultat, le projet s'est appuyé sur quatre composantes, à savoir l'appui innovant pour promouvoir des opportunités d'emplois ruraux décents et viables pour les personnes handicapées ; la création d'un environnement propice à l'inclusion sociale et économique des personnes handicapées ; la gestion des connaissances et apprentissage ; le management du programme.

Pour ce faire, le projet a développé plusieurs approches concrètes d'inclusion du handicap dont AgriLab, ou laboratoire d'agriculture qui a consisté à adapter le matériel agricole à tous types de handicap.

... a été présidée par le secrétaire général de la province (2ème à partir de la gauche), entouré du chef de Koupèla (en bonnet) et d'un des responsables de Light for the World (à sa gauche).

Au regard des résultats concrets réalisés (renforcement de capacités du staff du projet PAFA-4R sur l'inclusion du handicap dans les projets et programmes et surtout la planification inclusive du handicap, les outils de collecte de données et de ciblages inclusifs facilitant la désagrégation des données selon le genre et le handicap, les résultats de l'analyse de l'inclusion du handicap dans 3 filières qui permettent de voir les barrières auxquelles font face les hommes, jeunes et femmes handicapés dans ces filières ainsi que les opportunités possibles dans ces chaînes de valeurs agricoles, des équipements adaptés aux personnes handicapés pour faciliter leur participation effective dans la production agricole, etc...) , Light for the World plaide désormais pour que cette dynamique d'inclusion agricole des personnes handicapées soit mise à l'échelle, la vision étant d'arriver à l'adaptation du maximum de matériels agricoles à tous types de handicap. Dans ce sens, les grands programmes mis en œuvre par le gouvernement comme la grande offensive agrosylvopastorale, halieutique constituent des opportunités uniques de mise à échelle au niveau national d'où cette coalition avec l'ADMR.

La porte-parole des personnes handicapées appelle l'État à vulgariser le matériel agricole adapté à leurs situations.

Une démarche concertée pour la satisfaction des personnes handicapées

Le secrétaire général de la chambre régionale d'agriculture du Sud-ouest (partenaire local de mise en œuvre), Gaililou Sibalo, reconstitue le processus de mise en œuvre du projet dans cette localité du pays. Pour lui, c'est juste raison d'être fier de voir Light for the World participer à ce salon, pour partager donc ce qu'elle a engrangé comme résultats dans le cadre du projet SPARK mené dans la région du Sud-ouest. « Notre accompagnement a surtout consisté à identifier les bénéficiaires de cet appui et ensuite à travailler pour mettre en place des équipements adaptés à la situation des différents types de handicap dans le domaine de l'agriculture. Les personnes concernées sont les personnes handicapées dans la production du riz. Je peux vous dire qu'au bout de l'exercice, nous sommes satisfaits parce que nous sommes arrivés à mettre au point un certain nombre d'équipements et d'outils, qui servent aujourd'hui à la production. Parmi ces éléments, il y a le motoculteur adapté, que les personnes handicapées, y compris les handicapées physiques qui n'arrivent pas à se déplacer, arrivent à utiliser pour faire le labour et bien d'autres types d'opérations culturales. Cela est déjà un résultat fort probant. Nous avons pu mettre en place également, une brouette adaptée pour les personnes de petite taille ; quand la brouette ordinaire est déposée, les personnes de petite taille n'arrivent pas à s'en servir convenablement. Donc, une adaptation a été faite pour ramener la forme à leur situation. Il y a aussi un guide de semis qui a été mis en place, pour rendre autonomes les personnes aveugles ou malvoyantes dans la conduite des opérations de semis. Chose qui nous a tous émerveillés », explique Gaililou Sibalo.

Le stand de Light for the World, pris d'assaut par des acteurs et visiteurs à la découverte des innovations.

Il précise que toutes ces innovations l'ont été de concert avec les personnes handicapées elles-mêmes. « En plus des personnes handicapées, il y a les services techniques en charge de l'agriculture, les ingénieurs de conception, et tout ce qu'on a mis en place, c'est avec les artisans locaux, qui restent encore disponibles à rendre service à tous ceux qui ont besoin de matériels adaptés », a-t-il détaillé avant de souligner la nécessité de mettre donc à l'échelle, les résultats du projet.

« Le principal défi reste la mise à l'échelle des résultats. Comment faire pour que ce groupe de bénéficiaires puisse être élargi à un grand nombre qui vivent les mêmes conditions dans d'autres contrées de la région, et bien au-delà, dans tout le pays », soumet-il.

La cérémonie d'ouverture a été suivie d'une visite des stands. Ici, à Light for the World, les autorités découvrent les prouesses en matière d'inclusion agricole. Les autorités au stand de Light for the World

Pour que ce défi de mise à l'échelle soit relevé, estime M. Sibalo, il faut l'accompagnement des autorités, en faisant en sorte que dans le cadre du soutien classique aux agriculteurs, le volet inclusion du handicap soit pris en compte. « L'adaptation a été déjà faite, c'est comment faire maintenant pour dupliquer cela au profit d'autres acteurs du sud-ouest et d'autres localités du pays », pose-t-il sous fond d'appel.

Message partagé par le secrétaire général de la province du Kourittenga, Fernand N'Do, qui a, en qualité de représentant du haut-commissaire, présidé la cérémonie d'ouverture du salon. Il se félicite que Light for the World prenne en compte, dans son intervention, les personnes handicapées dans l'agriculture. « C'est une très bonne initiative. L'ONG prend en compte les besoins de ces acteurs dans la production. Cela va leur permettre de savoir qu'en dépit de leur handicap, il y a des structures qui les accompagnent, que leur cause est également écoutée et portée par des organisations, et cette idée est vraiment à saluer », accueille l'autorité.

Lansana Alexis Sawadogo, président du Comité d'organisation du SAB.

Un plaidoyer qui donne espoir à la porte-parole des personnes handicapées. Dans son intervention à la cérémonie d'ouverture, elle a confié que les personnes handicapées entendent prendre part activement à l'offensive agrosylvopastorale pour non seulement contribuer à l'auto-suffisance alimentaire prônée par les autorités, mais surtout améliorer leurs conditions de vie. Cependant elle souligne que l'une des barrières est leur accès au matériel agricole ; aussi, souhaite-t-elle que les personnes handicapées soient prises en compte surtout dans la conception du matériel agricole et dans bien d'autres initiatives importantes.

C'est aussi le souhait du chef coutumier de Koupèla qui a, après avoir mis en relief l'importance de l'agriculture pour le Burkina, appelé l'Etat a doté les producteurs de matériel agricole moderne, et prenant en compte les besoins spécifiques des personnes handicapées. Cela est d'autant indispensable, dit-il, que les jeunes ont fui l'agriculture pour les sites d'orpaillage, alors que l'auto-suffisance alimentaire est une condition sine qua non pour assurer le bien-être individuel et collectif et booster le développement.

O.L
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« Challenge innovation pastoral » : Des solutions numériques adaptées pour améliorer l'accès aux aliments de bétail

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 04/12/2024 - 15:26

L'ONG OXFAM, en collaboration avec le Réseau billital maroobé (RBM), a lancé en novembre 2024, un concours intitulé : « Challenge innovation pastorale » pour apporter des solutions innovantes et adaptées à l'accès aux aliments pour bétail. Six candidats, sur 110, ont été retenus pour défendre leurs solutions en finale. Le top départ a été donné au cours d'une cérémonie ce mercredi 4 décembre 2024. Ce concours prendra fin le 6 décembre 2024. Cette compétition s'inscrit dans le cadre du projet INNA-REBAB/PRISMA DESIRA.

La vulnérabilité des éleveurs/ses aux crises alimentaires s'est considérablement aggravée au cours des dernières années dans le Sahel. Cela, en raison de la combinaison de plusieurs facteurs comme la variabilité et le changement climatique qui entrainent un déficit croissant de production fourragère, la réduction des zones de pâturage et des couloirs réservées aux éleveurs/ses-pasteurs transhumants. A cela s'ajoutent la compétition accrue sur l'ensemble des ressources naturelles, la cession d'espaces pastoraux et agropastoraux à des investisseurs privés et l'instabilité sociopolitique et la crise sécuritaire qui rendent l'accès à certaines zones de repli ou d'accueil des transhumants difficile voire impossible.

C'est pour inverser cette tendance que l'ONG OXFAM et les partenaires de mise en œuvre de la composante 2 du projet : Recherche et innovation pour des systèmes agro-pastoraux productifs, résilients et sains en Afrique de l'Ouest (PRISMA) du grand projet : « Innovation information pour le renforcement de l'efficacité des banques d'aliments de bétails au Sahel (INNO-REBAB) a lancé le concours « Challenge innovation pastorale ». A travers cette compétition, OXFAM veut trouver des solutions innovantes pour renforcer les capacités des acteurs du secteur pastoral afin d'améliorer la disponibilité et l'accès à des aliments de bétail de qualité mais aussi pour faciliter l'accessibilité des aliments de bétail pour les éleveurs transhumants.

Une cérémonie d'ouverture a ponctué la finale

De façon concrète, il s'agit de développer des solutions numériques qui amélioreront la réservation, l'achat et la distribution d'aliments de bétail. Le challenge se déroulera en deux principales phases. La première, a déjà eu lieu (11 au 12 novembre 2024), au cours de laquelle six équipes ont été retenues. La phase finale a débuté ce 4 décembre. Le vainqueur verra sa solution affinée et recevra un lot de près de cinq millions de francs CFA.

Pour Omer Kaboré, directeur pays OXFAM/Burkina, cet évènement représente bien plus qu'une simple compétition. Il incarne un espace de réflexion, de créativité et d'innovations. Des valeurs qu'OXFAM promeut. Il est convaincu que ce concours permettra de promouvoir des solutions concrètes, impactant afin de relever les défis sociaux économiques qui affectent nos pays.

Pour le directeur exécutif de OXFAM, cet évènement est bien plus qu'un concours

Le Secrétaire exécutif adjoint de l'organisation des éleveurs du Niger, membre du RBM, Nounou Idy, voit cette initiative de OXFAM comme un avantage. C'est l'aboutissement, à l'en croire, d'un souhait de producteurs et éleveurs qui sont toujours à la recherche d'informations puisqu'étant constamment en mouvement pour la recherche de pâturage. « Cette information doit être de qualité car c'est un facteur de qualité dans tout ce qu'on fait », a-t-il déclaré.

Nounou Idy espère que les solutions qui seront proposées résoudront la problématique

Ce challenge, a-t-il terminé, permettra d'avoir un système d'information adapté à nos modes de vie, à nos besoins dans l'exploitation des ressources, dans la cohabitation et la cohésion tout en souhaitant que les initiatives qui vont être primées répondent aux exigences de la compétition, c'est-à-dire, améliorer la productivité.

Obissa Juste Mien
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