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L'Afrique réelle (Blog de Bernard Lugan)

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Site officiel de l'historien africaniste Bernard Lugan, professeur à l'Université Lyon III et expert au tribunal international d'Arusha
Updated: 1 day 15 hours ago

Réflexions sur la migration africaine dans une Europe « terre à prendre »

Mon, 25/06/2018 - 18:23
Les actuelles arrivées de migrants africains en Europe constituent les prémices d’un phénomène massif qui va connaître une amplification considérable dans les prochaines décennies.

Laissons parler les chiffres :
- Avec un taux de croissance de 4% la population africaine double tous les 18-20 ans.
- Au Niger, pays désertique où le taux de fécondité est de 7 enfants par femme, la population était de 3 millions d’habitants en 1960 et elle sera de 40 millions en 2040, puis de 60 millions en 2050.- En Somalie, le taux de reproduction est de 6,4 enfants par femme et en RDC, il est de 6,1.- En Algérie le programme de planification familiale avait permis de faire baisser l’indice synthétique de fécondité de 4,5 enfants par femme en 1990, à 2,8 en 2008. Or, avec la réislamisation du pays, depuis 2014, il a rebondi à 3,03.
Résultat :- D’ici à 2030, l’Afrique va voir sa population passer de 1,2 milliard à 1,7milliard, avec plus de 50 millions de naissances par an.- En 2100, avec plus de 3 milliards d’habitants, le continent africain abritera 1/3 de la population mondiale, dont les trois quarts au sud du Sahara.
Pour des centaines de millions de jeunes africains, la seule issue pour tenter de survivre sera alors l’émigration vers l’Europe.
Bloqués par leurs pré-supposés idéologiques et moraux, les dirigeants européens qui s’obstinent à ne pas tenir compte de cette réalité, ont choisi de s’accrocher au mythe du « développement ». En France, des Insoumis au Front national, tous défendent ainsi -certes à des degrés divers-, le postulat du développement ralentisseur migratoire. Et tous sont dans l’erreur.Comme je l’ai expliqué dans mon livre « Osons dire la vérité à l’Afrique »[1], le développement de l’Afrique est en effet une illusion et parfois même une escroquerie intellectuelle et politique.
Pour deux grandes raisons :
1) A supposer qu’il ait une efficacité, le « développement » ne pourrait en effet avoir que des résultats à très long terme. Or, il y a urgence.
2) Tout a déjà été tenté en ce domaine depuis les indépendances, il y a plus de six décennies de cela. En vain car, en dépit des sommes abyssales déversées pour tenter de la faire « démarrer », l’Afrique régresse.
Loin de se développer, l’Afrique s’appauvrit globlement année après année
Selon les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) adoptés en 2000 par 189 Etats, aucun recul de la pauvreté africaine ne peut être envisagé sans un minimum de croissance annuelle de 7% soutenue durant plusieurs années. Conclusion : comme il faut une croissance de 7% par an pour simplement commencer à réduire la pauvreté, le calcul est vite fait, année après année, il manque donc à l’Afrique entre 3 et 4% de croissance pour atteindre l’objectif des OMD. Donc, loin de se combler, la pauvreté africaine augmente et cela d’autant plus inexorablement que la démographie galopante y efface les quelques gains de croissance.
Comment prétendre développer l’Afrique quand les investisseurs s’en détournent ?
Le discours politique répétitif est l’appel à l’investissement « moteur du développement », mais comme les investisseurs n’investissent pas en Afrique, nous restons donc dans le domaine incantatoire.
Dans son rapport de mai 2018, la BAD (Banque africaine de développement) souligne ainsi que pour les investissements dans le seul domaine des infrastructures, l’Afrique a besoin annuellement de 170 milliards de dollars d’IED (Investissements étrangers directs), alors que, au total de tous ses postes, elle n’en reçoit que 60 mds.
Début juin 2018, à la lecture du rapport sur les IED publié par la CNUCED (CNUCED, World Investment Report 2017), nous apprenons qu’en 2017, sur les 2000 milliards (mds) de dollars d’IED mondiaux, l’Afrique n’en recueillit en effet que 60 mds, un volume dérisoire en baisse de 3% par rapport à 2016 (Banque mondiale). L’Afrique, dans l’ensemble de la globalité de ses 54 pays et de son 1,2 milliard d’habitants a donc reçu presque autant d’IED que Singapour (61,6 mds pour 6 millions d’habitants), et moins que l’Irlande (79,2 mds pour 5 millions d’habitants)…Voilà qui en dit plus que les longs discours lénifiants sur le devenir de l’Afrique et sur son « développement »…
Une chose est donc certaine, le credo du « développement » ne freinera pas le déversement du surplus démographique africain sur l’Europe. Comment en serait-il d’ailleurs autrement alors que rien ne peut être entrepris sans un strict contrôle des naissances que les Africains refusent d’envisager et que l’Europe n’est pas en mesure de leur imposer ?
Vue d’outre-Méditerranée, l’Europe continuera donc d’être considérée comme une terre à prendre. D’autant plus facilement qu’elle est peuplée de vieillards repus ou épuisés, d’hommes s’interrogeant sur leur virilité, de femmes n’enfantant plus et dont les dirigeants sont soumis au diktat permanent de l’émotionnel …
Bernard Lugan
25/06/2018

[1] Pour le commander, cliquer ici.
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Le « Sommet de Paris » sur la Libye, encore une réunion pour rien ?

Thu, 07/06/2018 - 13:22

Le 29 mai, à l’initiative du président Macron, et afin de tenter de réparer les terribles conséquences de la guerre géopolitiquement injustifiable que le président Sarkozy déclara au colonel Kadhafi, s’est tenu à Paris un  sommet sur la Libye. Cette initiative avait pour but d’en finir avec les précédentes tentatives de paix dont aucune n’a abouti parce que, comme le disait Albert Einstein « On ne peut pas résoudre un problème avec le même mode de pensée que celui qui l’a généré ».
Or, s’écartant une fois de plus du réel, ce sommet a persisté dans les deux principales erreurs du passé :
1) Les tribus, seules vraies forces politiques du pays en ont été écartées.
2) Alors que rien ne peut être envisagé si, au préalable, les milices islamo-mafieuses qui se partagent la Tripolitaine ne sont pas détruites, la seule solution proposée fut une fois encore un  agenda électoral. Autant dire du vent… A supposer que des élections se tiennent en 2018 ou en 2019, elles ne régleraient en effet pas davantage la question libyenne que celles du 7 juillet 2012 et du 20 février 2014. Tout simplement parce que la solution passe par la reconstitution des alliances tribales disloquées par la guerre faite au colonel Kadhafi[1] et non par des élections.
Explication :
La suite de cette analyse est réservée aux abonnés à l'Afrique Réelle. Pour la recevoir par courriel, vous devez être abonné. Pour vous abonner, cliquer ici
[1] Pour tout ce qui concerne les tribus et leurs alliances, voir mon livre « Histoire et géopolitique de la Libye des origines à nos jours ». Pour le commander, cliquer ici
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L'Afrique Réelle N°102 - Juin 2018

Wed, 30/05/2018 - 21:45
Sommaire :

Actualité
Comment la France a perdu une RCA dont Vladimir Poutine est peut-être en passe de prendre le contrôle

Dossier : Le Cameroun risque-t-il d’exploser ?
- Le Kamerun allemand
- Le premier conflit mondial
- La rébellion de l’UPC (1957-1958)
- Le Cameroun indépendant (1960-2018)
- L’ethno-politique camerounaise
- 2018, l'année de tous les dangers


Editorial de Bernard Lugan :

Comme le disait le très spirituel Michel Jobert, ancien ministre des Affaires étrangères de Georges Pompidou : « Au rythme où vont les choses, la politique africaine de la France va bientôt se réduire à Barbès-Rochechouart… »
Le naufrage français en Centrafrique illustre parfaitement cette remarque. Entre repentance, spasmes moraux et credo démocratique, les cerveaux à nœuds du Quai d’Orsay ont en effet réussi le tour de force d’exclure la France de ce pays qui a longtemps constitué une pièce essentielle de son dispositif militaire. 
Fin observateur, Vladimir Poutine a laissé les diplomates français aller au terme de leurs gesticulations militaro-humanitaires puis, quand ils se furent eux-mêmes enferrés dans leurs contradictions, il décida une intervention surprise. Et cette dernière changea la situation. Non seulement en RCA, mais dans toute la région, l’objectif de Moscou étant de tourner le pays vers le nord Soudan comme nous l’expliquons dans ce numéro de l’Afrique Réelle. 
Après le Mali et la RCA, le Cameroun ?
Dans les mois qui viennent, le Cameroun va à son tour entrer dans une période de fortes turbulences. Le diktat démocratique en sera la cause. Comme d’habitude…Quatre élections vont en effet s’y tenir dans la seconde moitié de l’année 2018, celles du président, des sénateurs, des députés et des maires. Il est donc à craindre qu’à ces occasions, les fractures de ce pays fragile réapparaissent au grand jour.
Si le Cameroun est un apparemment pays stable, c’est  parce qu’il n’a pas connu la valse électorale qui a emporté la plupart des pays africains. Sa chance est en effet de n’avoir eu que deux présidents depuis l’indépendance, Ahmadou Ahidjo, un nordiste musulman d’ethnie peul (de 1958 à 1982) et Paul Biya, un sudiste catholique d’ethnie beti, depuis cette date. Agé de 85 ans cette année, le président Biya qui est donc au pouvoir depuis 36 ans, va probablement briguer un nouveau mandat en 2018. En 2011, il fut  réélu pour 7 années avec un score de 79% des suffrages contre 72% en  2004.
La permanence au pouvoir est certes un atout. Elle peut également se révéler un handicap quand les vieux présidents n’ont pas préparé leur relève.C’est le cas au Cameroun où se pose avec une cruelle intensité le problème de la fracture générationnelle entre des dirigeants âgés et une population majoritairement composée de jeunes gens. Tout le système politique camerounais connaît ce problème et non pas le seul clan présidentiel puisque le principal leader de l’opposition, John Fru Ndi, qui est âgé de 76 ans fut par trois fois candidat contre Paul Biya.
Si nous ajoutons à cette donnée la situation qui prévaut dans les provinces anglophones de l’ouest, dans celles de l’est limitrophes de la Centrafrique et dans le septentrion gangréné par le wahhabisme et menacé par Boko Haram, le risque est donc de voir les prochains résultats électoraux devenir les détonateurs d’une crise aux conséquences imprévisibles compte tenu de la situation géographique du Cameroun.
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Bernard Lugan déconstruit le mythe de « Mai 68 » sur Sud Radio

Wed, 16/05/2018 - 14:31
Le 14 mai 2018, Bernard Lugan intervenait dans l'émission "André Bercoff dans tous ses états" sur Sud Radio pour évoquer son ouvrage : Mai 68 vu d'en face



Mai 68 vu d'en face
« Bernard Lugan, responsable de l’Action française à Nanterre en 1968, raconte avec gourmandise ses bagarres. C’est un festival de dégelées et de mots rares, un catalogue complet d’attitudes, une mine pour militants romantiques, un recueil pour les veillées de feux de camp. Les cornouillers s’abattent sur des nuées de gauchistes défaits, les bons mots fusent, les policiers sont mystifiés, et de mystérieuses escapades au cœur du vieux pays font surgir nobles en leggings, imprimeries clandestines, bouteilles ineffables, fantômes chouans et cavaliers émérites…Pas un jeune militant qui ne bavera d’envie au récit des bagarres homériques de ces temps mythiques où la rue appartenait à ceux qui y descendaient.  Bernard Lugan vient de transcender la littérature scoute en lui offrant une manière de « Prince Eric camelot du Roi ». Inattendu, rapide, plaisant et léger ». Philippe Ménard dans Politique Magazine, mai 2018.
Editions Balland, 2018, 13 euros.
Le livre est disponible chez les libraires ou par correspondance à la FNAC, à la Procure ou chez Decitre. En dépit de relances répétées de l’éditeur, à ce jour, Amazon refuse de le commander, ne proposant que des exemplaires de revente hors de prix...
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L’Algérie et le Maroc dans les mailles du conflit entre l’Arabie saoudite et l’Iran

Tue, 08/05/2018 - 23:00
La rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Iran intervenue au mois d’avril 2018 constitue un des derniers épisodes du conflit opposant l’Arabie saoudite à l’Iran. Elle complique encore davantage les relations entre un Maroc aligné sur Ryad et une Algérie veillant à conserver son autonomie par rapport au système d’alliance saoudien. Constitué autour des monarchies du golfe (sauf le Qatar), ce dernier est soutenu directement par les Etats-Unis et indirectement par Israël.
Le contexte est clair : l’Arabie saoudite connaît ses faiblesses face à l’Iran. Elle sait que, seule, elle serait militairement balayée. Elle a conscience que sa famille royale est haïe par des populations qu’elle méprise depuis des décennies. Elle n’ignore pas que sa légitimité historique et religieuse est discutable et que, si elle a pu s’emparer des lieux saints de l’Islam, ce fut grâce aux anglo-saxons.  Pour assurer sa survie, elle doit rassembler autour d’elle tous les « Arabes » (lire les sunnites), contre l’ennemi séculaire perse (lire les chiites). En même temps, elle cherche à donner une nouvelle image d’elle en finançant de colossales campagnes de publicité dans la presse occidentale vantant l’aggiornamento qui en ferait désormais un pays ouvert, moderne et tolérant…
Avec la guerre en Syrie, Ryad a amorcé la constitution d’une alliance offensive contre le « terrorisme iranien ». La manœuvre est cousue de fil blanc car le terrorisme islamiste n’est pas chiite, mais sunnite. Nulle marque de chiisme en effet dans les attentats de septembre 2001, dans ceux qui ont frappé l’Europe ou la Russie, dans Al-Qaïda, dans l’Etat islamique ou dans Boko Haram. Tous sont au contraire liés à des branches du sunnisme et dans bien des cas, financés par les officines wahhabites gravitant autour des cercles princiers saoudiens.
Le plan de Ryad s’est déroulé en trois phases :1) Guerre du Yémen contre les miliciens Houthi proches de l’Iran.2) Isolement du Qatar qui a le tort de ne pas rompre avec l’ennemi perso-irano-chiite.3) Lutte à mort contre le Hezbollah libanais désigné par le ministre saoudien des Affaires étrangères, Mohamed al Khalifa, comme « une menace pour la sécurité nationale arabe ». On ne peut être plus clair dans la dénonciation en creux de l’Iran perse…
L’Arabie saoudite et Israël ont en commun d’avoir le même ennemi iranien et le même allié américain. Un allié lui aussi totalement obsédé par le « danger » iranien. Les voilà donc tous trois partenaires dans la grande manœuvre d’encerclement de l’Iran. Ils ont cependant subi un grave échec en Syrie où, non seulement ils n’ont pas réussi à chasser du pouvoir un allié de Téhéran, mais où, en plus, l’enchaînement des évènements a fait que leur partenaire turc s’est détourné d’eux pour finalement, réalpolitique oblige, se rapprocher de la Russie, donc, de facto, de l’Iran.
Dans le monde dit « arabe », et fidèle à sa politique d’indépendance, l’Algérie garde la tête froide, conservant de bonnes relations avec tous les protagonistes, dont l’Iran et la Syrie. Consciente de son isolement, elle a renoué des relations un moment distendues avec la Russie et elle s’est spectaculairement rapprochée de la Turquie. C’est alors qu’est intervenu un évènement aussi grave qu’insolite et dont les conséquences pourraient être considérables. Il s’agit d’une « livraison d’armes » du Hezbollah libanais allié de l’Iran, au Polisario, lequel est un appendice des services algériens.
Une telle livraison, si toutefois elle était avérée, conduit à faire trois remarques :- Militairement, elle ne présente aucun intérêt car le Polisario dispose déjà de toutes les facilités dans les arsenaux algériens.- En revanche, une telle livraison, réelle ou supposée, a eu un très fort impact au Maroc où l’on est plus que chatouilleux dès-lors qu’est posée la question du Sahara. Les services iraniens ont-ils donc voulu faire comprendre au Maroc qu’ils ont les moyens de lui compliquer la tâche dans ses provinces sahariennes revendiquées par le Polisario s’il persiste à s’aligner sur Ryad ?- Mais ce faisant, Téhéran ayant violé cette souveraineté qu’elle défend si jalousement, comment va réagir l’Algérie ?
En définitive, cet épisode montre deux choses :
1) Face à la menace algéro-polisarienne sur ses provinces sahariennes, le Maroc est condamné à un quasi alignement sur la position américano-saoudienne.
2) L’Algérie qui porte à bout de bras le Polisario depuis sa création n’est pas à l’abri d’une provocation de la part de ce dernier qui pourrait déclencher une crise majeure avec le Maroc. L’épisode en cours pourrait alors lui faire enfin comprendre qu’un accord avec Rabat lui serait plus profitable qu’un soutien aveugle à un Polisario paraissant chercher de nouveaux parrains, avec pour conséquence qu’Alger risquerait de moins le contrôler dans l’avenir. Cette livraison pourrait alors être un bon prétexte pour couper les ailes à un mouvement dont les ramifications islamo-mafieuses commencent à poser bien des problèmes dans toute la région saharo-sahélienne.
Un tel accord serait bénéfique pour les deux pays. Le Maroc qui n’aurait plus à craindre un conflit avec l’Algérie, pourrait alors moins dépendre des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite, ce qui, par voie de conséquence renforcerait l’Algérie dans sa constante d’indépendance et permettrait enfin la définition d’une politique maghrébine commune.
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Le livre de Bernard Lugan sur « Mai 68 » censuré ?

Thu, 03/05/2018 - 16:42
« Etrangement », les sites de vente en ligne (Amazon, Fnac, La Procure, etc.), indiquent que le livre de Bernard Lugan «  Mai 68 vu d’en face » est indisponible.
Or, comme ces sites ont été réapprovisionnés par l’éditeur, auraient-ils senti le danger qu’il y avait à diffuser un livre remettant en cause la doxa relative à mai 68 et dont le premier tirage a été épuisé en quelques jours ?
Riposte :
1) Commander directement le livre à son libraire habituel qui le fera venir facilement puisqu’il a été réimprimé en début de semaine passée.
2) Commander le livre à l’Afrique Réelle qui dispose de plusieurs centaines d’exemplaires primitivement destinés aux signatures lors des conférences et non aux ventes directes. Le seul problème est qu’il faudrait alors ajouter au prix de 13 euros, prix public, la somme de 7 euros pour les frais de port. En revanche ces exemplaires pourraient éventuellement être dédicacés à la demande.
Pour commander le livre via L'Afrique Réelle, deux possibilités : 
1) Par carte bleue ou Paypal :
Livraison France metropolitaine €20,00 EUR UE/Suisse €24,00 EUR
2) Par chèque en imprimant et nous retournant ce bon de commande
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« Mai 68 vu d’en face » en rupture de stock

Wed, 02/05/2018 - 17:16
De nombreux lecteurs de ce blog nous informent de leurs difficultés à se procurer le livre de Bernard Lugan « Mai 68 vu d’en face » et cela,  tant chez Amazon qu’en librairie.
Renseignement pris auprès de l’éditeur (Balland), l’explication est simple : le premier tirage du livre a été épuisé en quelques jours et la redistribution du second tirage a été ralentie en raison du pont du 1er mai. Elle le sera encore en raison de celui du 8 mai…Je conseille donc à ceux qui seraient désireux de se procurer ce livre de le commander directement à leur libraire.Si, toutefois, ils éprouvaient encore des difficultés, ou bien s’il leur était mensongèrement affirmé que ce livre n’est plus disponible, ils pourraient alors le commander à L'Afrique Réelle. Nous disposons en effet de plusieurs centaines d’exemplaires primitivement destinés aux signatures lors des conférences et non aux ventes directes. Dans ce cas, il faudra ajouter au prix de 13 euros, prix public, la somme de 7 euros pour les frais de port. En revanche ces exemplaires pourraient éventuellement être dédicacés à la demande.
Pour commander le livre via L'Afrique Réelle, deux possibilités : 
1) Par carte bleue ou Paypal :
Livraison France metropolitaine €20,00 EUR UE/Suisse €24,00 EUR
2) Par chèque en imprimant et nous retournant ce bon de commande
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L'Afrique Réelle N°101 - Mai 2018

Tue, 01/05/2018 - 13:12
Sommaire :

Fermiers blancs : « Out of Africa »

Dossier : Les trois grands défis de l’Afrique
- Le temps long africain et ses ruptures
- L’exception démographique africaine
- La gestion de la démographie dans l’Afrique traditionnelle
- La question de l'Etat

Histoire : 
Rwanda, le général Roméo Dallaire avait-il un agenda caché ?


Editorial de Bernard Lugan :

La croissance économique africaine (entre 1,4% et 1,6%) est inférieure à la croissance démographique (3-4%). Il  est donc illusoire de prétendre « développer » un continent qui, d’ici à 2030, verra sa population passer de 1,2 milliard à 1,7 milliard, avec plus de 50 millions de naissances par an et dont le surplus se déversera en Europe.
Face à cette réalité qu’ils refusent de nommer, les dirigeants européens s’accrochent au mythe du « développement » postulé être un ralentisseur migratoire. Comme je l’ai expliqué dans Osons dire la vérité à l'Afrique[1], il s’agit d’une illusion car, et à supposer qu’il ait une efficacité, le développement ne pourrait avoir que des effets à très long terme. Or, il y a urgence. De plus, tout a déjà été tenté en ce domaine, et en dépit des sommes colossales qui y ont été déversées par les pays « riches », au lieu de se « développer », le continent africain s’est au contraire appauvri. Le développement de l’Afrique demeurera donc une chimère tant que la démographie n’y sera pas contrôlée. 
Plus généralement, la résolution des problèmes africains passe par la reconnaissance de trois réalités :
1) La prise en compte des fondamentaux ethniques. 
2) La nécessité de rétablir les vrais liens qui relient les Africains à leur longue histoire, liens qui furent coupés par les idéologies universalistes plaquées sur le continent depuis l'époque coloniale.
3) L’abandon du credo selon lequel l'économique peut tout résoudre. J'ai démontré depuis plusieurs décennies que les principales crises africaines sont structurelles et qu'elles ont une origine historique, politique et culturelle. Tant que leur approche continuera d'être d'abord économique, elles n'auront aucune chance d'être traitées.
*
En Afrique du Sud, l’ex avocat-syndicaliste Cyril Ramaphosa qui a bâti sa colossale fortune, dans les conseils d’administration des sociétés minières blanches va devoir gérer l’incurie du parti prédateur ANC dont, depuis 1994, les cadres, aussi incapables que corrompus, n’ont eu comme objectif principal que leur propre enrichissement. Comment le nouveau président va-t-il pouvoir gouverner en étant pris entre deux plaques tectoniques politiques, celle des milieux d’affaires pro-occidentaux qui ont fait sa fortune, et celle des tendances radicales-racialistes lourdes qui constituent le fonds de commerce de l’ANC et des partisans de Julius Malema ? Un début de réponse vient d’être apporté : pour « faire passer la pilule » de son alignement sur les forces économiques mondialistes, il va jeter en pâture à ses radicaux les fermiers blancs lesquels viennent d’être prévenus qu’ils allaient être expropriés. Le pays va donc perdre son dernier secteur économique productif.
Bernard Lugan

[1] Réédition 2018, en commande ici.
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Bernard Lugan : Halte à la repentance

Tue, 24/04/2018 - 13:12
Dans son intervention lors du colloque de l'Iliade (Institut pour la Longue Mémoire Européenne), le 7 avril 2018, Bernard Lugan réfute l'affirmation selon laquelle l'Europe aurait fondé sa richesse sur la traite esclavagiste.

 
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Bernard Lugan une nouvelle fois censuré

Tue, 17/04/2018 - 14:13
Des civils exerçant semble-t-il les fonctions de « commissaires politiques » au sein du Ministère des Armées (MINDEF), ont fermé l’accès à mon blog pour tous les ordinateurs mindef, et cela, tant dans les administrations que dans les Ecoles ou les Corps de troupe.
Cette censure intervient au moment où l’Afrique Réelle publie un numéro spécial consacré au Mali dans le contexte de la recrudescence des actions islamistes armées dans ce pays. Un numéro dans lequel sont longuement analysés les phénomènes ayant conduit à l’impasse actuelle et les solutions qui pourraient être apportées.
Cette censure est aussi ridicule que vaine. Le filtre censurant l’accès unique géré par le MINDEF me permet en effet de constater que les visites de mon blog explosent et cela, grâce aux multiples connexions privées dont les militaires disposent tout à loisir, chez eux, à l’abri des « fichards « du ministère.
Cette censure ne pénalise donc que celles de nos forces qui ont le plus besoin d’avoir une vision complète de la situation, celles qui sont projetées sur le terrain, au Sahel, et qui ne disposent que des ordinateurs de service. Voilà donc des hommes et des femmes qui risquent chaque jour leur vie et qui, par le sectarisme ou le simple caprice de certains lapins de coursive planqués dans un ministère malheureusement confié à des civils, sont privés d’un éclairage qui pourrait leur être utile.
L’Afrique Réelle qui fête son 100e numéro et qui entre dans sa dixième année, se rit naturellement de cette censure liberticide. Grâce à la fidélité de ses abonnés, et en dépit des coups répétés, « avec le calme des vieilles troupes », la revue continuera à analyser la situation africaine à travers le seul prisme du réel. Ce réel qui agace tant les idéologues et qui met quotidiennement à mal les petites certitudes d’envieux dont, comme le disait le poète vaudois Louis-Auguste Martin, « la haine ne meurt que sur la ruine du mérite qui leur portait ombrage ». 
Pour recevoir le numéro 100 de l'Afrique Réelle et bénéficier de l'offre spéciale, abonnez-vous en cliquant ici.
Bernard Lugan
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Bernard Lugan raconte son Mai 68

Thu, 12/04/2018 - 19:48
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Nouveau livre de Bernard Lugan : Mai 68 vu d'en face

Mon, 09/04/2018 - 17:21

























En mai 68, qui étaient les rebelles ?

L'auteur, qui était à l'époque responsable pour l'Action française à Nanterre et chargé du service d'ordre de cette organisation, nous donne ici un témoignage sur Mai 68 vu d'en face, sous la forme de récits de différents épisodes qui dessinent l état d'esprit d une époque et sa postérité.

À travers une vingtaine d'anecdotes, Bernard Lugan fait entendre un ton différent sur la perception des "événements" 50 ans après. Un auteur emblématique, une voix originale sur Mai 68.

Liste des chapitres :
- Le couscous de Nanterre-La Folie
- La Corniche du lycée Henri IV
- Le réveil de la belle endormie
- Les cerises de Mai 1968
- Comment je suis entré à Sciences-Po
- Le grand escalier de la faculté de Lyon
- "Certes, les apparences sont contre nous..."
- "Prince, tu diras au Prétendant..."
- Le doyen qui ne voulait pas voir le sang couleur sur sa belle moquette
- Les fourches caudines d'Assas
- Derniers outrages gare Saint-Lazare
- Le dîner d'huitres
- Les "amis" du Père Bourdaloue
- Des anciens qui ont la pêche
- Une belle soirée place Contrescarpe

Editions Balland
128 pages - 13.00 €
Disponible sur Amazon et dans toutes les librairies.
Pour le commander cliquer ici

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L'Afrique Réelle N°100 - Avril 2018

Fri, 30/03/2018 - 22:54
OFFRE SPECIALE NUMERO 100


Avec sa livraison du mois d’avril 2018, l’Afrique Réelle fête son 100e numéro.Pour célébrer cet anniversaire, nous vous proposons un abonnement découverte exceptionnel.Cette proposition d’abonnement est exclusivement valable durant le mois d’avril 2018 et elle permettra aux nouveaux abonnés de recevoir par e-mail, et pour le prix normal de l’abonnement annuel, à savoir 45€, tous les numéros de l’année 2018, plus tous ceux des années 2016 et 2017, soit 36 numéros.
Pour en profiter :


Vous pouvez également payer par chèque en imprimant ce bon de commande.



























NUMERO SPECIAL : L’IMPASSE MALIENNE

Sommaire :
Le Mali, un rift géographique et ethno-racial
- Les grandes zones climatiques
- La mosaïque ethnique
- La question touareg
Le Mali : une vieille histoire- Le royaume de Ghana
- L'empire du Mali
- L'empire Songhaï
- La conquête marocaine (1591)
- La colonisation et ses conséquences
Une guerre de 50 ans (1963-2018)
- Les quatre premières guerres touareg (1963-2010)
- De la guerre touareg à la guerre islamiste (2012-2013)L’impasse actuelle et ses causes- La France et le Mali ne font pas la même guerre
- De la fausse solution démocratique à la nécessité de changer de paradigme
- L'indépendance de l'Azawad, une revendication réaliste
- La guerre ethno-sociale du Macina
- Une armée française au risque d'être prise entre le marteau et l'enclume
- Les illusions du G5 Sahel


Editorial de Bernard Lugan :

Au Mali, la multiplication des attaques terroristes montre que le jihadisme n’a pas été éradiqué.
Au nord, l’opération Barkhane a réussi à empêcher la reconstitution de zones sanctuaire. Au sud et vers la frontière avec le Niger, la tâche d’huile terroriste s’étend, touchant désormais le centre du Mali (Macina) et le Burkina Faso.
Cette évolution des actions armées et leur glissement au sud du fleuve Niger, s’explique parce que, pour les jihadistes, l’objectif est désormais la brousse où ils contraignent peu à peu l’armée et l’administration maliennes à abandonner les petits centres. D’immenses régions sont donc laissées sans défense, les garnisons étant isolées dans des postes le long des routes principales. De plus, lorsqu’elle est présente, l’armée malienne est perçue comme une force d’occupation par les habitants qui sont rançonnés et violentés. 
Dans les zones rurales abandonnées, les jihadistes prospèrent au milieu des trafiquants, des milices d’auto-défense et des mouvements irrédentistes qu’ils tentent d’engerber, utilisant habilement les rivalités locales. Ils se présentent ainsi comme les protecteurs des transhumants peul et ils soutiennent les dominés contre les « féodaux » qui les taxent. La chefferie traditionnelle est considérée par eux comme un relais du pouvoir de Bamako. 
Cependant, alors que leur revendication suprême est le califat universel à travers la Umma transcendant les nations, les races et les ethnies, les jihadistes sont tout au contraire contraints d’enraciner leur stratégie sur les fractures ethniques. Cette nouveauté explique désormais largement la situation sécuritaire car, au Mali et dans tout le Sahel, le nouveau mode opératoire des jihadistes s’ancre désormais sur les oppositions ethniques et sociales. Ce mouvement est facilité par la porosité et l’artificialité des frontières et par l’existence de liens ethniques transfrontaliers. De plus, comme je ne cesse de le dire depuis le début du conflit, le jihadisme n'est ici que la surinfection d'une plaie ethno-raciale. Ceci fait que l'éventuelle élimination de l'islamisme armé n'effacerait pas pour autant la revendication touareg qui lui est antérieure et qui lui survivra.
Or, pour comprendre ce phénomène, il est nécessaire de partir du réel, c’est-à-dire de la géographie et de l’histoire. Tel est le but de ce numéro spécial qui est le numéro 100 de l’Afrique Réelle. En totalité consacré à la question du Mali, il est le guide indispensable pour  tous ceux qui, de près ou de loin, sont concernés par les évènements se déroulant dans cette partie du Sahel.
Avec ce numéro 100, l’Afrique Réelle confirme son installation dans la durée. Elle est devenue l’antidote des africanismes de salon, loin de la doxa, de la bien-pensance et de la dictature idéologique de ceux qui, au nom de l’universalisme, combattent planétairement   les enracinements. Ce qui les conduit à refuser le réel, donc à se tromper avec une insolite constance.Or toute politique de sortie de crise impose : - De tenir compte des réalités.- D'être en mesure de changer de paradigme.
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Afrique du Sud : la spoliation des fermiers blancs, révélateur d’une fracture raciale que la doxa ne peut plus dissimuler

Mon, 05/03/2018 - 12:49

Le mardi 27 février 2018, par 241 voix contre 83, le parlement sud-africain a voté le commencement d’un processus de nationalisation-expropriation sans compensation des 35.000 fermiers blancs.Or, il faut bien avoir à l’esprit qu’en Afrique du Sud - comme hier au Zimbabwe, et comme annoncé demain en Namibie -, ce n’est pas pour des raisons économiques que ces fermiers vont être spoliés. Les 241 députés noirs qui ont voté cette motion n’ignoraient en effet pas qu’ils poignardent en plein cœur le dernier secteur hautement producteur de richesses de leur pays. Ils savaient très bien que ces fermiers blancs nourrissent l’Afrique australe et que, sans eux, tout le cône sud de l’Afrique (Angola, Namibie, Zambie, Mozambique, Botswana, Zimbabwe) connaîtra la famine. Qu’importe ! La symbolique de la revanche raciale est la plus forte… Ceux qui, en Europe, avaient vibré au mythe de la « nation arc-en-ciel » réconciliée sont donc une fois de plus cocus. Le plus grave est qu’ils n’en tireront pas les leçons… Explication :
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L'Afrique Réelle N°99 - Mars 2018

Thu, 01/03/2018 - 16:37
Sommaire

Actualité :
Algérie : où sont passés les militaires ?

Dossier : Menaces sur le Tchad
- Les trois Tchad
- Le centre et le nord contre le sud (1965-1979)
- De la guerre inter-Toubou au conflit Zaghawa contre Goranes Anakaza (1980-1990)
- Idriss Déby consolide son pouvoir (2004-2010)

Débat :
La traite esclavagiste a-t-elle permis la révolution industrielle européenne ?


Editorial de Bernard Lugan :
Mali : quelle stratégie de sortie de crise ?

En date du 21 février 2018, dans les colonnes du quotidien Le Monde, un « collectif de chercheurs » a publié une tribune intitulée « La France doit rompre avec la rhétorique martiale qui prévaut au Sahel », proposant une sortie de crise associée à un début de retrait français et à l’ouverture de discussions des autorités maliennes avec les jihadistes.

Si un consensus semble s’établir sur plusieurs points, notamment en ce qui concerne les erreurs de la communauté internationale dans la recherche d’accords hors sol, dans l’embouteillage sécuritaire interdisant toute action cohérente, et dans la référence à la nécessité de l’implication algérienne, je ne partage cependant pas le point de vue des auteurs de la tribune quant à leur proposition de sortie de crise.
Mes arguments sont les suivants :

- Comme je ne cesse de le dire depuis des années, le jihadisme n’est pas ici l’essentiel puisqu’il est d’abord la surinfection d’une plaie ethno-« raciale » que les autorités de Bamako n’ont pas l’intention de cautériser.
- Les auteurs font largement l’impasse sur la question touareg qui est pourtant à l’origine du conflit.
- Selon les signataires de cette tribune, ce serait paradoxalement la présence militaire française qui radicaliserait la situation et empêcherait les acteurs locaux de discuter entre eux[1]...

Ce dernier point appelle quatre grandes remarques :

1) Au Mali, les protagonistes n’ont pas attendu la présence militaire française pour livrer les guerres de 1963, de 1984, de 1990, de 1992, de 2006 et de 2008…
2) Dans le Macina, la guerre ethno-sociale se fait hors présence militaire française.
3) Qui peut penser que le départ des forces françaises permettrait, comme par un coup de baguette magique, de réunir autour de l’arbre à palabres, les acteurs d’un conflit millénaire dont, avec opportunisme, les jihadistes ont profité ?
4) Enfin, si l’armée française se retirait, les forces de Bamako seraient tôt ou tard « reconduites » vers le fleuve par les Touareg qui reprendraient un combat mis entre parenthèses pour ne pas déplaire à Paris.

La vérité, et il est impératif de cesser de la cacher, est que les ennemis de Bamako n’étant pas ceux de Paris, la France et le Mali mènent donc deux guerres différentes.
Les soldats français traquent ainsi au prix de leur vie[2] des jihadistes que les autorités maliennes voient quasiment comme des « alliés » contre les séparatistes touareg. Dans ces conditions, les dernières opérations militaires françaises « gênent » effectivement nos « partenaires » maliens…

Cependant, quoiqu’il en soit de la négociation que ces derniers conduisent actuellement dans le dos de nos militaires, rien ne sera pacifié à long terme puisque, à la source du conflit se trouve la question touareg que ces pourparlers ne régleront pas.
De plus comme en fin de processus, l’ethno-mathématique électorale donnera automatiquement le pouvoir aux sudistes, légitimé par la démocratie, le régime malien ne fera aucune concession fondamentale aux Touareg, lesquels continueront donc à se révolter.

[1] Ils critiquent ainsi les dernières opérations militaires ayant abouti à l’élimination de jihadistes.
[2] Qui osera dire aux Maliens qu’il est de plus en plus inacceptable que des soldats français se fassent tuer pour les défendre, quand des dizaines de milliers de jeunes déserteurs maliens viennent trouver un havre économique en France au lieu de combattre pour leur patrie ?
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Bernard Lugan lauréat du prix « La Plume et l’Epée »

Fri, 23/02/2018 - 19:31

Mardi 20 février 2018, dans les salons de l’Hôtel du Grand Commandement à Tours, le jury  remet le prix « La Plume et l’Epée »  à Bernard Lugan pour son livre « Osons dire la vérité à l’Afrique ».Ce prix littéraire remis chaque année depuis 2009, est destiné à « contribuer à stimuler la pensée et la culture militaires en honorant les auteurs qui font l’effort de publier un ouvrage amenant à réfléchir sur le métier des armes sous tous ses aspects. Les engagements opérationnels de nos armées, multiples et exigeants, démontrent cette nécessité pérenne pour le chef militaire « d’agir  en homme de pensée et de penser en homme d’action » (Henri Bergson). La fréquentation d’auteurs de qualité est une source de repères et une aide à la maturation des concepts. Elle est donc indispensable à tout cadre militaire, quel que soit son niveau, du moment où, isolé, il doit dans l’urgence mettre en œuvre ses capacités à apprécier la situation. Elle est enfin indispensable pour tous les officiers appelés à tenir des postes de responsabilité dans la sphère politico-militaire ou des postes de conception en état-major ».
L’organisateur de ce prix est la DRHAT-Tours (Direction des ressources Humaines de l’Armée de Terre ). Les résultats sont proclamés à l’Hôtel de ville de Tours dans le cadre du salon du livre militaire organisé par la ville au mois de décembre de chaque année.



Pour commander Osons dire la vérité à l'Afrique :
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Jacob Zuma ou le nouvel échec de l’Afrique du Sud « post-apartheid »

Wed, 14/02/2018 - 22:36
En Afrique du Sud, les fins de mandat des présidents se ressemblent : par un coup d’Etat interne à l’ANC, le vice-président Cyril Ramaphosa a évincé le président Jacob Zuma, lequel avait fait de même avec Thabo Mbeki en 2008. En dehors du fait qu’un Venda va remplacer un Zulu, cette révolution de palais ne changera pas grand-chose dans le pays. A un Jacob Zuma lié au gang indien Gupta[1], va en effet succéder l’ex avocat-syndicaliste Cyril Ramaphosa. Ce dernier a bâti sa colossale fortune dans les conseils d’administration des sociétés minières blanches au sein desquels il fut coopté en échange de son « expertise » syndicale. En réalité, il fut adoubé par le patronat pour contrer les revendications des mineurs noirs dont il fut le représentant avant 1994 !!!
Le leader révolutionnaire Julius Malema a donc raison de dire qu': « En Afrique du Sud, la situation est pire que sous l’apartheid (et que) la seule chose qui a changé, c’est qu’un gouvernement blanc a été remplacé par un gouvernement de Noirs ». Avec une différence cependant : avant 1994 les Noirs ne mouraient pas de faim, ils étaient gratuitement soignés et éduqués, l’électricité fonctionnait, les pénuries d’eau étaient inconnues et la police faisait son travail…
La présidence de Jacob Zuma s’est donc achevée dans le désastre. Englué dans plusieurs affaires de corruption, le président sud-africain a été pris la main dans le sac d’une gigantesque entreprise de favoritisme d’Etat au profit de la famille Gupta. Une commission judiciaire fut même désignée pour enquêter sur la gravissime accusation de « State Capture » car ces gangsters affairistes avaient réussi à imposer leur droit de regard sur les nominations officielles, ce qui leur avait permis de placer leurs agents à tous les rouages de décision de l’Etat et des entreprises publiques.
Ne nous trompons pas d’analyse, car le départ de Jacob Zuma ne va pas permettre d’ouvrir des fontaines laissant couler le lait et le miel. Contrairement à ce qu’écrivent les journalistes, l’affaire Zuma est en effet, et d’abord, la conséquence de l’incurie du parti gouvernemental ANC, l’arbre qui cache la forêt d’un gangstérisme d’Etat. C’est la faillite de l’ANC qui est mise en évidence à travers elle car, entre 1994 et 2018, le mouvement de Nelson Mandela a conduit le pays vers un naufrage qui se mesure en quelques chiffres :- Bien que réalisant ¼ du PIB de tout le continent, l’Afrique du Sud est aujourd’hui devenue un des 5 pays « les moins performants » d’Afrique, juste devant les Comores, Madagascar, le Soudan et le Swaziland. - Au mois de mai 2017, l’Afrique du Sud est entrée en récession. Or, en 2000, il fut acté par l’ONU que les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dont le principal était le recul de la pauvreté, ne pourraient être atteints sans un minimum de croissance annuelle de 7% durant plusieurs années.- Le chômage touche plus de 40% des actifs quand les chiffres officiels sont de 25%- Le revenu de la tranche la plus démunie de la population noire est inférieur de près de 50% à celui qu’il était sous le régime blanc d’avant 1994. - Un habitant sur trois survit grâce aux aides sociales, le Social Grant. - A l’exception de l’agriculture, branche encore contrôlée par les Blancs - mais pour combien de temps? -, tous les secteurs économiques sud-africains sont en recul, à commencer par les industries de main d’œuvre (textile, vêtement, chaussures), qui n’ont pu résister aux importations chinoises. Quant aux secteurs de la mécanique dans lesquels, avant 1994, l’Afrique du Sud produisait la majeure partie des pièces dont ses industries avaient besoin, ils sont moribonds.- Même les mines ont sombré. Pertes de production et de revenus, plus coûts d’exploitation en hausse constants, ont eu pour conséquence la fermeture des puits secondaires et la mise à pied de dizaines de milliers de mineurs. Pour maintenir la production, il aurait fallu investir des sommes colossales, mais le climat social, la corruption et l’insécurité ont découragé les investisseurs qui ont préféré faire glisser leurs activités vers des pays moins incertains. L’industrie minière est également pénalisée par les coupures de courant à répétition car la compagnie publique Eskom, littéralement pillée par ses nouveaux dirigeants nommés par l’ANC a, de plus, vécu sur l’héritage laissé par le régime blanc et sans procéder aux investissements indispensables. Résultat : les mines qui représentent aujourd’hui 10% du PIB sud-africain, qui emploient 8% de la population active et qui sont le premier employeur du pays avec 500.000 emplois directs, ont perdu plus de 300.000 emplois depuis 1994.
Le soit disant héritage négatif de «l 'apartheid » a, des années durant, servi d’excuse aux dirigeants sud-africains. Or, personne ne peut plus nier qu’en 1994, quand le président De Klerk hissa au pouvoir un Nelson Mandela bien incapable de le conquérir par les armes, il légua à l’ANC la première économie du continent, un pays doté d’infrastructures de communication et de transport à l’égal des pays développés, un secteur financier moderne et prospère, une large indépendance énergétique, une industrie diversifiée, des capacités techniques de haut niveau et la première armée africaine. Force est également de constater que, libérée de l’ « oppression raciste », la « nouvelle Afrique du Sud » fut immédiatement la proie du parti prédateur ANC dont les cadres, aussi incapables que corrompus, eurent comme objectif principal leur propre enrichissement. La leçon sud-africaine est donc limpide : en 24 ans de pouvoir sans partage, l’ANC a ruiné un pays prospère, le transformant en un Etat du « tiers-monde » dérivant dans un océan de pénuries, de corruption, de misère sociale et de violences. Les gogos occidentaux continueront pourtant à se pâmer devant la figure tutélaire de Nelson Mandela, le chef de l’ANC, tout en continuant à avoir « les yeux de Chimène » pour le fantasme de la « nation arc-en-ciel ». Dans les jours qui viennent, tétanisés par leurs certitudes, les « spécialistes » auto-proclamés vont donc disserter à l’infini sur le remplacement du « maffieux » Zuma par le « vertueux » Ramaphosa. « Vertueux » par définition puisqu’il était prétendument l’héritier préféré de « l’icône » Mandela…
La seule question qui mériterait d’être posée, mais ils ne la poseront pas, ou alors très partiellement, est de savoir comment le nouveau président va pouvoir gérer le naufrage de l’économie sud-africaine, comment il va pouvoir gouverner en étant pris entre des pressions internes et externes contradictoires. Vont en effet se confronter deux plaques tectoniques, celle des milieux d’affaires pro-occidentaux qui ont fait sa fortune et celle des tendances radicales-racialistes lourdes qui constituent le fonds de commerce de l’ANC et des partisans de Julius Malema.
Bernard Lugan14/02/2017
[1] Voir à ce sujet le dossier consacré à cette question publié dans le numéro du mois de juillet 2017 de l’Afrique Réelle (n°91) sous le titre « Jacob Zuma peut-il survivre au Gupta Gate ? ».
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L'Afrique Réelle N°98 - Février 2018

Fri, 02/02/2018 - 16:46
Sommaire :
Actualité :- Centrafrique : Vladimir Poutine va-t-il rebattre les cartes ?- L’Afrique d’Obama : un égoïsme moralisateur. L’Afrique de Trump : une indifférence décomplexée.
Dossier :- Touaregs : Une propension à la division qui interdit tout projet politique cohérent- L'Afrique ou les Afriques ?
A travers la presse algérienne :- L’Arabie Saoudite et les représentants salafistes algériens

Editorial de Bernard Lugan :

Osons dire la vérité à l’Afrique

Sept décennies après les indépendances, il est aujourd’hui devenu urgent et même vital de dire enfin à l’Afrique qu’elle est dans une impasse et qu’aucun « développement » n’y sera possible tant qu’y dominera ce discours de victimisation dont ses dirigeants ont tiré une rente qui ne sera pas éternelle.

Loin de « démarrer », l'Afrique sud saharienne revient peu à peu à l'économie de comptoir. Comme au XVIIIe siècle quand les dirigeants africains esclavagistes tiraient leur richesse du partenariat établi avec les négriers européens qui venaient leur acheter les captifs. Les comptoirs d’aujourd’hui sont pétroliers ou miniers et ils enrichissent une poignée d'Africains, cependant que l'immense majorité de la population tente de simplement survivre. Ce grand bond en arrière est illustré par un retour à la traite humaine à travers l'émigration vers l'Europe.

Comme je l’explique dans un livre (réédité en janvier 2018) qui vient de recevoir le prix « La Plume et l’Epée », l’Afrique ne sortira jamais de sa situation catastrophique tant que quatre principaux problèmes n’y auront pas été pris en compte :

1) Le premier est celui du suicide démographique car les naissances allant plus vite que le développement, chaque jour qui passe, l’Afrique s’appauvrit davantage.

2) Le second est celui des fondamentaux ethniques car, qu’on le veuille ou non, l'ethnie est le passage obligé de toute reconstruction africaine. Au milieu de la désagrégation généralisée, elle seule permettra de trouver le plus petit commun dénominateur sur lequel rassembler les hommes.
 L'élargissement viendra ensuite à travers des contrats territoriaux de libre association, qu'il s'agisse de fédérations, de confédérations ou de tous autres modèles. La condition sine qua non de leur réussite sera cependant qu'ils ne reposent pas sur la représentation individualiste, sur la religion du « one man, one vote », laquelle débouche inéluctablement sur l’ethno-mathématique électorale.

3) Le troisième est la nécessité de l’abandon du paradigme économique. Je démontre ainsi dans mon livre  que les principales crises africaines sont structurelles et qu’elles ont une origine historique, politique et culturelle. Or, tant que leur analyse continuera d'être d'abord économique, elles n'auront aucune chance d'être traitées.

4) Il est enfin temps d’admettre qu'avant d'être « francophones » ou « anglophones », « chrétiens » ou « musulmans », les habitants de l'Afrique sont d'abord des Africains qui parlent des langues africaines et qui ont leurs croyances. Comme l'a dit Ahmadou Kourouma : « [L'Afrique] est habitée par des animistes, les uns teintés de christianisme, les autres d'islam. »

En définitive, les sociétés africaines n'étant nées ni avec la colonisation, ni avec la décolonisation, elles doivent rétablir les vrais liens qui les relient à leur longue histoire ; or, ces liens furent coupés par les idéologies universalistes plaquées sur elles depuis l'époque coloniale.
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Mali : rester ou partir ?

Sat, 13/01/2018 - 20:11
Analyse de Bernard Lugan

Le 11 janvier 2018, au Mali, trois militaires français ont été blessés dans un attentat-suicide. Dans le pays, nos forces sont dans une situation complexe  car elles sont dans l’incapacité d’agir sur les causes d’un conflit ethno-régional, le jihadisme n’étant que la surinfection d’une plaie ethnique.Jour après jour il apparaît également qu’en réalité  la France et le Mali n’ont pas le même  ennemi. Pour Paris ce sont les jihadistes, alors que pour Bamako ce sont d’abord les Touareg… Pour le gouvernement malien, les jihadistes ne constituent en effet pas un ennemi existentiel, à la différence des Touareg qui veulent la partition du pays.
Dans ces conditions, pouvons-nous encore faire semblant de croire que le Mali et la France sont des alliés? Pouvons-nous, dans l’état, continuer à engager nos soldats dans un combat qui pourrait être sans issue puisque les deux armées ne poursuivent pas les mêmes buts? N’y a-t-il pas en plus un risque de voir Barkhane placée entre le marteau touareg et l’enclume sudiste tout en étant prise de flanc par les jihadistes ?
En résumé, l’évolution de la situation fait qu’il n’est plus possible d’analyser la question du Mali comme au moment du déclenchement de l’Opération Serval, ni même lors de la bascule avec Barkhane. C’est donc toute la question de la forme de notre engagement qui doit être analysée et peut-être revue.
La suite de cette longue analyse détaillée est réservée aux abonnés à l'Afrique Réelle. Pour la recevoir par courriel, vous devez être abonné. Pour vous abonner, cliquer ici
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