Only fifteen United Nations’ member states provide more than 60 percent of the 104,000 UN uniformed personnel deployed worldwide. How can a more equitable sharing of the global peacekeeping burden be produced that generates new capabilities for UN operations?
Operational partnerships are one potentially useful mechanism to further this agenda. They are partnerships that occur when military units from two or more countries combine to deploy as part of a peacekeeping operation. This report assesses the major benefits and challenges of these partnerships for UN peace operations at both the political and operational levels.
The report begins by providing an overview of the different varieties of partnerships in contemporary UN peace operations and describes the major patterns apparent in a new database of forty-one operational partnerships from 2004 to 2014. It presents case studies of two UN missions that exhibit the full range of operational partnerships: the UN Interim Force in Lebanon (UNIFIL) and the UN Peacekeeping Force in Cyprus (UNFICYP). The authors explore why some UN member states engage in operational partnerships or might do so in the future, arguing that the reasons include a wide range of both mission-specific concerns and broader political and security-related reasons.
On the basis of the evidence presented, the authors identify the main factors that influence successful partnerships and offer lessons and recommendations on how best to enhance operational partnerships so as to deliver more effective peace operations in the field:
This report is part of IPI’s Providing for Peacekeeping Series.
L’utilisation de la bombe atomique à Hiroshima il y a soixante-dix ans ne fut sans doute pas nécessaire à la capitulation du Japon. Les forces japonaises étaient considérablement réduites et totalement dispersées, les capacités industrielles ne permettaient plus de produire des armes en quantité suffisante, et les diplomates japonais étaient engagés dans des pourparlers précédant la reddition. Ce constat fut à l’origine de multiples études qui critiquent depuis les années 1960 la stratégie atomique adoptée par Washington, arguant du fait qu’il aurait été possible de faire l’économie des bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki. Les révisionnistes remettent ainsi en cause les arguments apportés par Washington pour justifier l’utilisation de la bombe, tels que la fin de la guerre, ou l’économie de vies humaines, en particulier dans les rangs des forces armées américaines. Et pourtant, malgré la validité de ces arguments, ceux-ci se contentent d’explorer la rivalité Washington-Moscou. Or, en y ajoutant des réflexions sur la politique intérieure américaine, force est de constater que la bombe atomique pouvait difficilement ne pas ne pas être utilisée à l’été 1945, ce qui fait de Hiroshima un évènement dramatique, mais à bien des égards et dans le contexte de l’époque, inévitable.
La situation politique dans laquelle se trouvait le président Harry Truman, récemment élevé à la fonction suprême suite au décès de Franklin Roosevelt, joua incontestablement un rôle important, le chef de l’Exécutif souhaitant marquer le début de sa présidence, afin de faire taire les éventuelles critiques concernant sa crédibilité, et imposer son style. Les relations entre l’Exécutif et le Congrès, qui constituent l’un des aspects les plus complexes du fonctionnement de la démocratie américaine, permettent également d’apporter de précieuses explications sur les raisons justifiant l’utilisation de l’arme nucléaire. Projet présidentiel tenu secret, la bombe atomique permettait, en étant utilisée, de justifier des dépenses pharaoniques et d’asseoir la position de la Maison Blanche par rapport au Congrès sur les questions de politique extérieure.
Les relations entre les hautes autorités militaires américaines furent également déterminantes. Les responsables de la Navy, de l’Army et de l’émergente Air Force avaient à cœur de mettre en avant leurs capacités afin de s’imposer et de bénéficier de budgets avantageux. La bombe atomique joua un rôle déterminant dans ces rivalités, et favorisa, conjointement avec le bombardement stratégique, la montée en puissance du vecteur aérien, véritable révolution stratégique.
L’utilisation de la bombe atomique a également offert aux autorités américaines la possibilité d’envisager une nouvelle manière de faire la guerre et de concevoir la relation avec les puissances rivales. L’avènement de l’arme nucléaire est considéré comme une révolution dans les affaires militaires en ce sens qu’elle élargit le déséquilibre entre les Etats la possédant et ceux n’y ayant pas accès, créant une situation d’asymétrie capacitaire qui, si elle était à l’avantage de Washington, allait également s’avérer être l’élément déterminant dans la motivation des Etats proliférants et adversaires potentiels, parmi lesquels l’Union soviétique figurait au premier rang des alliés devenus indésirables. D’une certaine manière la bombe atomique fut à la fois une arme d’anticipation de la Guerre froide, et un des éléments responsables de la course aux armements, par les avantages déterminants qu’elle offrait. C’est en ce sens que, dans les relations entre les grandes puissances, elle ouvrit indiscutablement une nouvelle ère.
A la version officielle, qui met en avant le caractère difficile de la poursuite des opérations militaires, et le sacrifice humain qu’aurait supposé une poursuite des hostilités, s’opposent donc les thèses révisionnistes, qui insistent sur le fait que le Japon était, d’une façon ou d’une autre, au bord de la capitulation, que les autorités américaines le savaient, et qu’en conséquence l’utilisation de la bombe atomique n’était pas nécessaire. En fait, si effectivement l’arme nucléaire aurait pu ne pas être utilisée, sans que cela n’ait d’incidence sur le conflit avec le Japon, les autorités américaines ne pouvaient pas prendre le risque de poursuivre la guerre, tandis que les scientifiques leur avaient apporté un moyen d’y mettre un terme. Par ailleurs, comme nous l’avons noté, de nombreux paramètres eurent pour effet de réduire la marge de manœuvre des dirigeants américains, à tel point que le choix de ne pas avoir recours à l’arme nucléaire devenait presque impossible. Ainsi, nous pouvons considérer qu’en août 1945, Washington ne pouvait pas ne pas utiliser le nouvel engin contre le Japon. Partant de ce constat, les dirigeants américains, Truman en tête, réfléchirent aux différents avantages que pouvaient leur procurer la nouvelle arme, notamment dans la confrontation avec l’Union soviétique, mais de façon plus générale dans un contexte marqué par l’émergence des Etats-Unis au rang de superpuissance. Il y eut donc un « moment nucléaire » permettant d’asseoir la puissance américaine, et de provoquer une rupture dans les relations internationales, ouvrant véritablement une nouvelle ère. Mais ce moment était inévitable, considérant que le refus de recourir à l’arme la plus puissante jamais produite aurait été accueilli de façon très négative par l’opinion publique américaine, et ses représentants politiques les plus directs, à savoir les parlementaires. Ainsi, le projet Manhattan fut détourné de ses objectifs initiaux, mais à partir du moment où la Maison Blanche avait décidé de se lancer dans l’aventure nucléaire, et dans la mesure où le projet avait abouti avant la fin des hostilités, il était difficile, voire impossible, de reculer.
Am 14. Juli 2015 haben die E3/EU+3 und Iran in Wien eine detaillierte Einigung erzielt, die den Weg für eine langfristige Lösung im Konflikt um das iranische Atomprogramm ebnen soll. Der gemeinsame umfassende Aktionsplan (Joint Comprehensive Plan of Action, JCPOA) enthält auf über 100 Seiten Regeln und einen institutionellen Rahmen zur Begrenzung und Kontrolle des iranischen Atomprogramms. Die Umsetzung wird weitreichende Folgen für die Rolle Irans in der Region, die Sicherheit im Nahen und Mittleren Osten und internationale Bemühungen um die Kontrolle von Atomwaffen haben. Kurzfristig dürfte die Implementierung regionale Konkurrenzen verschärfen, hat langfristig aber das Potential, die Beziehungen zu Iran zu verbessern. Neben Iran tragen die E3/EU+3 und damit auch Deutschland maßgeblich Verantwortung für die erfolgreiche Umsetzung des JCPOA. Sollte sich an der politischen Unterstützung der Vereinbarung durch die beteiligten Staaten etwas ändern, könnte der Versuch, den Atomkonflikt beizulegen, schnell scheitern.
Despite high ambitions about Turkey’s “central power” role in its surrounding regions, Turkish foreign policy has faced sizeable challenges in the Middle East and beyond. As war and conflict continued tearing apart several Middle Eastern countries, Turkey’s capacity to influence diplomatic developments declined; instead of offering solutions, it appeared in many cases to become part of the problem. The target of regime change in Syria remained elusive, while the international community found it hard to understand why Turkey appeared more comfortable bordering jihadist than Kurdish political entities in Syria and remained neutral in the jihadist assault on Iraq. These had a negative spillover effect on Turkey’s own Kurdish question and brought a hard-won peace process to the brink of collapse. The spectrum of regional isolation emerged, as Turkey withdrew its ambassadors from a number of countries in its vicinity because of various diplomatic confrontations. This was one of the reasons for Turkey’s failure to be elected as non-permanent member of the UN Security Council despite investing considerable resources on that goal. Turkey’s perceived self-righteous albeit unpopular status was described with the use of term “splendid isolation.” This situation raised substantial concerns about Turkey’s ability to maintain an important regional role and called for a reconsideration of key aspects of Turkish foreign policy.
Working Paper 67/2015: From “Central Power” to “Splendid Isolation”: Turkish Foreign Policy’s Declining Ambitions
Author: Ioannis N. Grigoriadis
We are pleased to announce that the Greek nomination process for the 2016 Marshall Memorial Fellowship program has begun. This process is for candidates who are citizens of Greece and Cyprus.To nominate an exceptional leader from your community, please follow the guidelines and steps outlined below.
Guidelines:
1. You may nominate only one individual for the program. The deadline for nomination is Monday, September 21, 2015.
2. Your nominee must meet the general eligibility criteria. Most importantly, please make sure that he or she is between 28 and 40 years of age, is a citizen of Greece or Cyprus, is available to travel in 2016, and occupies a leadership position with potential for growth.
You can find here more information.
The Marshall Memorial Fellowship (MMF) is the flagship leadership development program of the German Marshall Fund of the United States(GMF). The Fellowship provides a unique opportunity for mid-career leaders from the United States and Europe to explore policies, institutions, and culture on the other side of the Atlantic. GMF awards over 100 Marshall Memorial Fellowships each year to the best and brightest from all professions, including politics, business, media, and nongovernmental organizations. Founded in 1982, the MMF program features a network of over 2,000 alumni who remain engaged through annual conferences, regional meetings, online communications, and involvement in other GMF program areas. For more information on the Fellowship, please click here.
You can read here the article on the so-called ‘Plan B’, which was written by Professor George Pagoulatos. The commentary was published on 2 August 2015 in the Sunday edition of Kathimerini and is available in Greek.
Depuis plusieurs jours, une double offensive militaire est lancée par les autorités politiques turques contre l’Organisation Etat islamique (Daech) et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Pour de multiples raisons, le pays est ainsi entré dans une nouvelle séquence politique, pleine d’incertitudes, dont il serait bien présomptueux de prétendre prévoir comment elle va se conclure. Les conséquences potentielles de la situation sont toutefois extrêmement préoccupantes.
La raison avancée par le président et le gouvernement turcs relève de la nécessité de combattre les organisations terroristes qui menaceraient la Turquie. Cette préoccupation est parfaitement légitime mais il semble alors stratégiquement bien inconséquent de lancer au même moment une offensive contre deux adversaires dont on sait que les capacités militaires sont efficientes grâce à leur expérience, leur entraînement et leur discipline. Surtout, une offensive militaire doit toujours s’articuler à des objectifs politiques clairement définis et énoncés. De ce point de vue, en dépit du fait que Daech et le PKK soient tous deux qualifiés de terroristes, la comparaison entre les deux organisations ne résiste pas à l’analyse. Leur histoire, leurs dynamiques politiques, leurs modalités d’action, leurs objectifs ne sont pas comparables et il est problématique que, sous le couvert de lutte contre le terrorisme, d’autres objectifs soient en réalité à l’œuvre. Essayons donc de décrypter les véritables enjeux.
Le fiasco de la gestion de la crise syrienne
Pour ce qui concerne Daech, l’événement qui précipite les décisions turques est l’attentat perpétré, le 20 juillet 2015, à l’encontre de jeunes militants réunis dans la ville de Suruç pour préparer l’envoi d’équipes de volontaires désirant participer à la reconstruction de la ville de Kobané, qui s’est soldé par la mort de 32 d’entre eux. En réalité, on avait déjà constaté, au cours des derniers mois, une modification de la politique de la Turquie à l’égard de Daech. Si les relations entre les autorités turques et cette dernière ont été pour le moins troubles par le passé, une forme de laissez-faire et de complaisance d’Ankara à l’égard des groupes djihadistes combattant en Syrie ayant été maintes fois soulignée, un raidissement était à l’œuvre depuis plusieurs mois. Le gouvernement d’Ankara, constatant en effet que Daech s’avérait totalement incontrôlable, a commencé à procéder à de nombreuses arrestations d’individus suspectés d’être militants ou sympathisants de l’organisation djihadiste ainsi qu’à celle, sous fortes pressions européenne et étatsunienne, de nombreux apprentis djihadistes qui tentaient de la rejoindre en passant par la Turquie. Il est aussi clair, même si les chiffres avancés à cet égard sont absolument invérifiables, que des cellules dormantes de Daech sont organisées en Turquie et trouvent un terreau fertile de recrutement parmi les presque 2 millions de réfugiés syriens qui vivent désormais dans le pays. Cette prise de distance d’Ankara s’est également manifestée par la décision, au début de l’année 2015, conjointement avec l’Arabie saoudite et le Qatar, de soutenir l’« Armée de la conquête » en lutte contre le régime de Bachar Al-Assad. « Armée de la conquête », dont l’une des principales composantes est le Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda. On ne peut qu’être dubitatif quant à cette décision de soutenir une branche du djihadisme contre une autre, ce qui ne peut se comprendre que par le fiasco de la gestion turque de la crise syrienne.
Obsédée, depuis quatre ans, par son objectif de faire chuter le régime syrien, Ankara n’a en effet pas hésité à soutenir, sans grand discernement, tous les combattants rebelles et s’est brûlé les ailes. Facteur aggravant, les pronostics maintes fois formulés sur l’imminence de la chute de Bachar Al-Assad se sont avérés totalement erronés et indiquent l’incapacité de Recep Tayyip Erdoğan à saisir les réalités politiques d’un pays pourtant voisin et avec lequel il partage plus de 900 km de frontières. A cet égard, les positions turques devenaient d’autant plus intenables que chacun comprend désormais que la coalition anti-Daech dirigée par les Etats-Unis ne se fixe pas comme objectif l’élimination pure et simple du président syrien mais cherche confusément une formule de transition politique en Syrie. La position jusqu’au-boutiste turque devenait alors de plus en plus difficile à tenir, ce qui explique, aussi, qu’après des mois de refus, les autorités turques ont enfin accepté que les avions de la coalition puissent utiliser les bases militaires turques, principalement celle d’Incirlik, pour organiser les opérations de bombardement. Il y a donc une véritable évolution des positions turques à l’égard de Daech, que l’attentat de Suruç a contribué à cristalliser. D’après les observateurs, il semble néanmoins que l’intensité des bombardements turcs contre des bases de Daech soit beaucoup moins forte que ceux organisés à l’encontre des bases du PKK.
Les enjeux de la question kurde
Il est tout d’abord singulier que, sous vocable de lutte anti-terroriste, Ankara n’hésite pas à bombarder Daech en même temps que ceux qui, en Syrie, combattent cette même organisation avec la plus grande efficacité, en l’occurrence les combattants du PKK. Cela procède au mieux d’une incohérence stratégique, au pire d’un autre projet, non exprimé celui-là. Comment comprendre, en effet, que des bombardements massifs ciblent les combattants d’une organisation avec laquelle des négociations ont été initiées depuis l’automne 2012 pour tenter de parvenir à un compromis politique sur la question kurde. Ce processus, dit de résolution, était certes pour le moins fragile et semblait de facto gelé depuis des mois. Cela ne retire néanmoins pas le mérite de Recep Tayyip Erdoğan d’avoir contribué à lever un tabou sur ce dossier et d’avoir tenté de faire bouger les lignes sur ce qui constitue probablement le défi le plus important à relever pour la société turque.
Nul ne peut, en effet, douter qu’il n’y aura pas de solution militaire à la question kurde et que seule la voie politique peut permettre de la résoudre. En réalité deux questions se posent avec force. La première renvoie à ce que les autorités turques perçoivent avec beaucoup d’inquiétude comme l’affirmation politique régionale du PKK et/ou de sa projection syrienne, le Parti d’union démocratique (PYD), qui contrôle désormais les zones kurdes autonomes dans la zone frontalière turco-syrienne. On comprend aisément que cette montée en puissance pose un problème existentiel à Ankara, qui n’hésite pas à considérer cette autonomisation des zones kurdes en Syrie comme la création d’une entité hostile à sa frontière. La deuxième nous ramène sur la scène politique intérieure et réside dans les scores électoraux réalisés par le Parti démocratique des peuples (HDP) lors des élections législatives du 7 juin dernier qui, avec la constitution d’un groupe parlementaire de 80 députés, a anéanti le projet de réforme constitutionnelle présidentialiste souhaité par Recep Tayyip Erdoğan. Il apparaît de plus en plus clair que ce dernier veut faire payer au HDP cet affront, ce qui permet de saisir l’enquête judiciaire ouverte contre Selahattin Demirtas, les bruits récurrents de levée de l’immunité parlementaire de certains députés, voire la dissolution pure et simple de ce parti. Cette éventualité, si elle venait à se concrétiser, induirait un accroissement dangereux des tensions et de la polarisation politique déjà extrême au sein du pays. En dépit de ces risques, le président turc veut visiblement désormais procéder à des élections anticipées et la guerre en cours constitue à ses yeux un incontestable moyen de reconquérir l’électorat nationaliste qui s’était éloigné de lui en juin dernier. Recep Tayyip Erdoğan veut apparaître comme le seul capable de défendre le pays agressé par de multiples ennemis et joue la stratégie de la tension. La guerre se décrypte donc en partie par des raisons de politique intérieure, ce qui est pour le moins irresponsable.
Le paramètre iranien
Enfin, dernier paramètre, la question de l’Iran, souvent sous-estimée, mais qui pourtant constitue une clé de compréhension de la crise actuelle qu’on ne peut négliger. L’accord conclu, le 14 juillet, sur le nucléaire iranien va bouleverser le jeu diplomatique et stratégique régional en rendant à l’Iran l’influence perdue au cours des dernières années. Téhéran a vocation à redevenir dans la prochaine période un partenaire majeur des grandes puissances, notamment des Etats-Unis, sur l’échiquier régional. D’où les infléchissements de la politique de la Turquie, les bombardements contre Daech, l’autorisation donnée aux Etats-Unis d’utilisation des bases aériennes du Sud-Est de la Turquie et la perspective de la création, acceptée par Washington, d’une « zone de sécurité », d’une centaine de km de longueur et d’une quarantaine de profondeur le long de la frontière syro-turque, qui devrait permettre à une partie des réfugiés syriens de se regrouper mais aussi de couper les unes des autres les zones géographiques contrôlées par le PYD. Aux yeux des autorités politiques d’Ankara, tout faire donc pour se réinsérer dans le jeu politique régional, resserrer les liens avec les Etats-Unis et ne pas se laisser distancer par Téhéran.
Une situation délétère
Ces quelques brèves remarques soulignent la complexité d’un nouveau conflit auquel la Turquie est désormais partie et qui constitue une équation à multiples inconnues. Constat des graves erreurs à répétition de la gestion de la crise syrienne, instrumentalisation d’enjeux de politique intérieure, défis constitués par la question kurde, concurrence avec l’Iran… l’ensemble constitue un cocktail explosif et infiniment préoccupant. La logique de guerre enclenchée est dangereuse car nul n’est en réalité véritablement capable de la contrôler. Il est impérativement nécessaire que les autorités politiques d’Ankara se ressaisissent et que les intérêts des citoyens turcs redeviennent la boussole des décisions du gouvernement.