« Les Etats-Unis sont reconnaissants au gouvernement des Emirats arabes unis pour son geste humanitaire et sa volonté de soutenir les efforts en cours des Etats-Unis pour fermer le centre de détention de Guantanamo. » Selon un responsable du département d’Etat, ce transfert concerne douze Yéménites et trois Afghans. Washington avait des difficultés à trouver un pays tiers acceptant d’accueillir les premiers, qui ne peuvent pas être pris en charge dans leur pays à cause de la guerre civile en cours depuis 2015. Ce refus de prendre en charge les prisonniers de Guantanamo est une longue tradition, y compris de la part des européens . C’est le tranfert le plus important de l’administration Obama a annoncé dans son titre le Washington Post.
Après avoir été transférés, les anciens détenus de Guantanamo sont en général remis en liberté sous conditions de dispositifs de surveillance et de suivi de programmes de réinsertion.
Le centre de détention de Guantanamo a été mis en place après les attentats du 11 septembre pour y regrouper les prisonniers de la « guerre contre le terrorisme » menée par le président George W. Bush. Barack Obama s’était engagé, en janvier 2009, à fermer ce camp contesté.
Au cours de ces derniers mois les libérations se sont accélérées (cf. dossier de Eulogos), Obama souhaitant tenir sa promesse, même avec retard. Avec le départ de ces quinze détenus, il reste désormais 61 prisonniers, contre 242 quand le président démocrate est arrivé. Il y a eu 780 prisonniers depuis son ouverture en 2001.« [L’annonce de ce transfert] contredit nettement l’idée que Guantanamo sera ouverte pour toujours », s’est réjoui Amnesty International. Mais ce n’est pas demain qu’il sera fermé. La fermeture définitive du centre de Guantanamo paraît cependant impossible avant la fin du mandat de M. Obama en janvier 2017, faute de pouvoir trouver un endroit aux Etats-Unis où transférer la cinquantaine de prisonniers jugés non libérables. Ce serait une condamnation à la perpétuité sans qu’un jugement quelconque ait été prononcé. Les élus républicains, majoritaires au Congrès, bloquent en effet toute initiative. Ces détenus ne peuvent pas non plus être jugés par un tribunal classique, certains ayant été torturés ou arrêtés dans des circonstances illégales aux yeux de la loi américaine.
Le centre de détention de Guantanamo a accueilli au total 780 prisonniers depuis son ouverture, peu après l’intervention américaine en Afghanistan en octobre 2001. Il devait détenir « les pires parmi les pires », selon les mots du vice-président de George W. Bush, Dick Cheney. Il s’est avéré que de nombreux prisonniers étaient des personnages secondaires , voire des personnes n’ayant commis aucun crime mais qui s’étaient trouvées au mauvais endroit au mauvais moment. Guantanamo est devenue très rapidement un puissant symbole antiaméricain et un argument politique contre l’administration Obama. Il a nourri puissamment la rhétorique terroriste et djihadiste et contribué à ce que le terrorisme se répende comme l’ a reconnu Obama.
Pour en savoir plus : principales sources d’information
-.Journal le monde : http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2016/08/16/etats-unis-quinze-detenus-de-guantanamo-transferes-aux-emirats_4983143_3222.html
-. Le Washington post :https://www.washingtonpost.com/news/checkpoint/wp/2016/08/15/obama-administration-its-largest-single-release-of-guantanamo-detainees-ever/
-. Dossier des articles de Eulogos consacrés à Guantanamo http://www.eu-logos.org/eu-logos_nea-say.php?idr=4&idnl=3900&nea=175&lang=fra&arch=0&term=0
-. NewYork Times : A History of the detainee population http://projects.nytimes.com/guantanamo
Les dix athlètes réfugiés sélectionnés par le Comité international olympique pour participer aux Jeux olympiques ont été honorés d’une fresque gigantesque, peinte sur le boulevard olympique de Rio de Janeiro (Brésil).
Des artistes de rue brésiliens ont peint les portraits de ces dix sportifs venus de Syrie, du Congo ou encore du Soudan. Cette équipe de réfugiés est une première dans l’histoire de l’olympisme et l’honore .
Les concepteurs de la fresque souhaitent que leur œuvre fasse réfléchir les passants. « Ce sont les visages de l’espoir, ce sont les visages de la lutte et j’espère que les gens seront émus par ces portraits et se poseront les bonnes questions » a commenté une personne anonyme !
https://www.youtube.com/watch?v=BQYGy7hSUF8
Les vacances estivales ne suffiront pas à faire oublier les turpitudes d’avant. Chacun entend bien demander des comptes. La médiatrice, Emily O’Reilly, a demandé le 12 juillet à la Commission européenne de renforcer les règles sur les postes que les présidents de la Commission et anciens commissaires occupent après avoir quitté l’institution, suite à la controverse suscitée par la nomination de José Manuel Barroso comme président non exécutif de Goldman Sachs International.
La médiatrice se demande si les règles « sont suffisantes pour protéger l’Intérêt public (…) Les anciens commissaires doivent techniquement notifier à la Commission s’ils envisagent d’exercer une activité professionnelle dans les 18 mois après leur mandat, de manière à évaluer les conflits d’intérêts potentiels. Mais le respect technique des règles établies et mises en œuvre par la Commission elle-même pourrait ne pas être pleinement conforme à l’article 245 du traité. L’article ne fait aucune référence à une échelle de temps à cet égard » a déclaré Emily O’Reilly. Cet article stipule que les membres de la Commission doivent respecter « pendant la durée de leurs fonctions et après la cessation de celles-ci » les obligations découlant de leur charge, notamment les devoirs d’honnêteté et de délicatesse quant à l’acceptation, après cette cessation, de certaines fonctions ou de certains avantages. En cas de violation de ces obligations, la Cour de justice , saisie par le Conseil, statuant à la majorité qualifiée, ou par la Commission, peut , selon le cas, prononcer la démission d’office dans les conditions de l’article 247 ou la déchéance du droit à la pension de l’intéressé ou d’autres avantages en tenant lieu.
Pour la médiatrice, si l’esprit de la loi vient à être bafoué , cela risque de miner la confiance des citoyens en l’UE et de remettre en cause les mesures positives prise à ce jour par la Commission sur les questions éthiques. « Le traité de l’UE stipule que les anciens commissaires doivent se comporter avec intégrité et discrétion en ce qui concerne certains postes et avantages. Les citoyens ont besoin de clarté sur ce que cela signifie précisément en pratique », telle est la conclusion de la Médiatrice, qui a déjà demandé à la Commission de réviser le code de conduite et de prévoir des sanctions en cas de violation de ce code.
Il n’y a pas que les citoyens qui sont en droit de demander des comptes comme le souligne la Médiatrice, les fonctionnaires des Institutions également. Ils ont eu le sentiment d’avoir été bafoués dans leur honneur, leur dignité et leur professionnalisme. Dans une lettre ouverte adressée le 9 juillet au collège des commissaires européens (cf. « Pour en savoir plus »), le syndicat de fonctionnaires U4U se dit choqué. Pour lui cette nomination soulève des problèmes éthiques : « cette nomination ne peut qu’alimenter la propagande europhobe de tous les populismes et extrémismes selon laquelle l’intégration européenne est au service des intérêts de la finance ». Selon ce syndicat du personnel il ne s’agit pas ici d’un banal conflit d’intérêts, mais d’un évènement qui pourrait rendre encore plus impopulaire la construction européenne et qui pourrait discréditer notre institution ». Il serait particulièrement malvenu, selon U4U, que l’ancien président de la Commission puisse, pour le compte de son nouvel employeur, intervenir sur des dossiers sur l’union bancaire, la supervision des banques, les questions financières et fiscales et celles relatives au « passeport unique » qui « dans le cas du Brexit doit fortement préoccuper Goldman Sachs ».
Le syndicat s’inquiète de savoir si M. Barroso a consulté le collège avant d’accepter ce poste et si le comité d’éthique ad hoc a rendu un avis préalable. La Commission a déjà précisé qu’après un délais de 18 mois après l’exercice des anciennes fonctions, les membres de la Commission ne sont plus tenus de le notifier à la Commission. Passé ce délais les anciens commissaires sont toutefois tenus pour toujours à une obligation de discrétion, d’intégrité et au secret professionnel, conformément à l’article 245, paragraphe 2 et à l’article 339 du traité.
Les eurodéputés socialistes ont demandé que José Manuel Barroso soit privé de sa pension !
On aurait tort de sous-estimer l’importance et le retentissement de cette « affaire Barroso » .Pour preuve l’écho qu’en donne Corporate Europe Observatory qui a recensé un certain nombre de prises de positions (cf. « Pour en savoir plus »).
Pour savoir plus : principales sources d’information
-. Corporate Europe Observatory http://corporateeurope.org/revolving-doors/2016/07/barroso-and-goldman-sachs-dangerous-liaison
-. U4U letter ouverte au college concernant la nomination de M. Barroso comme président non executif de Goldman Sachs International http://u4unity.eu/dochtm2/communik20160709.htm
-. Site de Union for Unity U4U http://www.u4unity.eu/
-. Site de l’Ombudsman Emily O’Reilly http://www.ombudsman.europa.eu/fr/home.faces
-. Barroso chez Goldman Sachs : un bras d’honneur à l’Europe, Jean Quatremer , Liberation http://bruxelles.blogs.liberation.fr/2016/07/09/barroso-chez-goldman-sachs-un-bras-dhonneur-europe/
-. Les eurodéputés socialistes demandent que José Manuel Barroso soit privé de sa pension http://lelab.europe1.fr/les-eurodeputes-ps-veulent-que-barroso-soit-prive-de-sa-retraite-de-lue-apres-son-embauche-chez-goldman-sachs-2797018