(B2) Septembre sonne l’heure de la rentrée. À l’école des aviateurs de l’armée slovène, les élèves ne sont pas les seuls à être attendus avec impatience… quelques nouveaux équipements un peu particulier sont également sur le chemin
Un Virus 121SW prend son envol (Forces armées slovène)Nous sommes reçus par des aviateurs. Habillés de combinaisons vert kaki, la ressemblance avec des acteurs de Top Gun est frappante. Ce n’est pas sans raison : nous sommes à la 15th Wing — base de l’aviation militaire slovène et son école — basée à Cerklje ob Krki, à quelques kilomètres à peine de la frontière avec la Croatie.
La base aérienne militaire slovène
C’est ici que sont formés des pilotes, depuis les années 1990. Mais depuis le 1er septembre, de nouveaux arrivants ont fait leur apparition dans la 15th Wing. Et ils sont particulièrement surprenants. Il y aura des avions électriques — ils seront testés avant d’être inclus dans les formations — et un simulateur de vol — utilisé pour les formations des cadets. L’excitation des formateurs, comme des élèves est particulièrement palpable. L’accord signé avec l’entreprise slovène Pipistrel il y a plusieurs mois est entré en vigueur juste à temps pour la rentrée des classes.
L’avion électrique
La star du show, c’est Velis Electro, un avion qui fonctionne uniquement à l’électrique. Il est proche du « zéro émission » et est peu bruyant, se félicitent les Slovènes. Une aubaine, alors que l’école d’aviation se situe tout près d’un village. Surtout, il est « certifié » par l’Agence de la sécurité aérienne de l’Union européenne — c’est-à-dire autorisé à voler : une première.
Velis Electro arrivera le 22 septembre prochain sur le terrain de Cerklje ob Krki. Dès ce moment là, dans toutes les formations, Velis Electro jouera un rôle modeste mais significatif, notamment pour montrer le niveau de technologie et le respect de l’environnement. Il sera utilisé dans différentes étapes de la formation des pilotes. Pas fait pour faire de la voltige, il servira plutôt pour les courts trajets dans les airs et apprendre à décoller/atterrir.
Rechargement express
En effet, le souci de l’avion électrique, c’est bien son autonomie. Elle n’est pas aussi longue qu’un avion ordinaire. Les Velis Electro (à l’électrique), disposent d’à peine une heure. Pour comparaison, les Virus 121SW (au carburant) de Pipistrel ont une autonomie de vol de 5 heures 30. La recharge des Velis Electro peut aller « vite » — deux à trois heures grâce à des chargeurs spéciaux — ou moins vite — toute une nuit lorsque l’appareil est rechargé sur une prise de courant classique. Il faut donc un minimum d’organisation, et disposer de plusieurs batteries rechargées en stock.
Un avion Velis Electro en vol (Pipistrel)Impressions positives
Les différents utilisateurs rencontrés par B2 ont fait état de leur impression très positive. Pour un pilote expérimenté, piloter un avion électrique est d’ailleurs plus aisé qu’un avion à propulsion classique, car il est notamment plus facile de contrôler sa puissance. Seul soucis qu’il partage avec nous : la petite réserve d’énergie présente dans un avion électrique, et sa moindre puissance comparée à un avion à carburant.
Autres petits nouveaux
Une semaine avant l’arrivée d’un Velis Electro, c’est un Virus 121SW qui prendra ses aises dans les quartiers de la 15th Wing, dès mercredi 15 septembre pour la période de test. Lui fonctionne au carburant. Son empreinte carbone est basse et son ratio performance/coûts semble avoir déjà gagné le cœur de ses clients.
Deux pilotes ont commencé leur formation sur le type Virus 121 et sont désormais certifiés. L’un est instructeur pour la formation d’instructeurs et l’autre est candidat pour devenir instructeur. La formation a eu lieu à la mi-août avec un Virus 121 présent pour l’occasion.
Ensuite, il sera temps de tester la version UAV (drone) du Virus 121 avec des équipements de surveillance. Puis, arrivera le Panthera hybride à l’empreinte carbonne basse, destiné lui aux formations avancées (advanced trainer). Il s’agit d’une mise à niveau logique, après les Virus. Cela devrait être possible au milieu de l’année prochaine.
Un élève s’exerce sur le simulateur de vol (AP/B2)L’électrique aussi dans le simulateur de vol
Les avions ne sont pas la seule innovation à faire leur apparition dans l’école. Dans une petite salle à l’air de rien, trône la nouveauté : une boîte, à l’apparence d’un cockpit d’avion. A côté, un écran, sur lequel on voit l’avion décoller, faire un looping, se balader, et atterrir. Le tout, du point de vue du pilote.
Comme dans un jeu
En fait, l’image à l’écran est la même que celle que le pilote voit dans son casque de réalité virtuelle (VR). C’est comme dans un jeu : l’élève s’installe dans le faux-vrai cockpit, met le casque sur les yeux… et sans quitter la terre ferme, apprend à maîtriser un avion. B2 a essayé pour vous… le résultat et les sensations sont plus que réels, au point d’oublier que l’on est bien sur la terre ferme. Le simulateur de vol est en appui des avions : il permet de tester avant de se lancer dans les airs.
L’outil simulateur enthousiasme
L’école a utilisé pour la première fois ce simulateur dans son processus de sélection des élèves, après la théorie et avant la phase de vol. Et le résultat est sans appel : « la phase de vol a débuté à un niveau visiblement plus élevé qu’avant l’utilisation du simulateur — le simulateur est donc très utile. Nous allons tester très soigneusement dans quelles phases nous pourrions inclure le simulateur dans la formation au vol. Nous prévoyons de commencer toute la formation au vol avec la phase du simulateur à l’avenir et nous espérons que les premiers candidats commenceront avant la fin de cette année », se félicite le lieutenant-colonel Tomaž Oblak, officier supérieur d’état-major.
Pendant que B2 s’exerce sur le simulateur, les aviateurs expérimentés nous guident : les images du casque de virtualité virtuelle sont retransmises sur une télé.Un effet verdissement
Pour la défense slovène, l’achat de ces technologies a une raison en particulier : le « vert ». Utiliser des batteries électriques plutôt que du pétrole, ou s’entraîner dans des simulateurs plutôt que d’utiliser des avions, est ce qui leur permet, selon eux, de réduire leur empreinte carbone et contribuer à la défense de l’environnement. C’est une des priorités du ministère de la Défense, notamment dans le cadre de la présidence slovène de l’Union européenne (lire : Notre interview avec Matej Tonin, ministre slovène de la Défense).
(Aurélie Pugnet)
La Slovénie arrive la première sur l'électrique. Avec l'arrivée des avions dès la semaine prochaine, la Slovénie « a bien l'ambition d'être la première armée de l'air à effectuer une partie de la formation au vol avec un groupe motopropulseur entièrement électrique », se réjouit le lieutenant-colonel Tomaž Oblak, officier supérieur d'état-major. Le Danemark s'est aussi équipé auprès de Pipistrel, et les appareils « doivent arriver à l'automne 2021 », « pour un test de concept, qui aidera à déterminer si la technologie peut être utilisée de manière opérationnelle dans l'armée de l'air », annonçait le ministère de la Défense danois en juin dernier. Côté français, le général Philippe Lavigne, chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace en mai 2021, a volé à bord d’un avion biplace à moteur électrique, l’Alpha Electro.Cet article L’armée slovène passe à l’électrique pour entraîner ses pilotes est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.
Premier paquebot propulsé au gaz naturel liquéfié (GNL) construit en France et appelé à devenir l’un des plus gros navires de croisière du monde, le futur MSC World Europa sera complètement assemblé dans quelques semaines. La coque du navire, qui s’est notamment parée de son étrave droite il y a quelques jours, en est à 85% d’achèvement indiquent les Chantiers de l’Atlantique à Mer et Marine.
Poids lourd mondial de la production d’hydrogène et d’autres gaz industriels, le groupe français Air Liquide cherche à verdir son activité et se tourne vers la capture et le stockage du carbone (CCS). Pour ce faire, il s’est associé à TotalEnergies pour « décarboner la production d’hydrogène » sur la plateforme de TotalEnergies à Gonfreville l'Orcher (Seine-Maritime, près du Havre), écrivent les deux groupes.
Les premières mesures concrètes du Fontenoy du Maritime ont été présentées hier par le ministère de la Mer. Mais, comme le promet le gouvernement, « le Fontenoy du maritime se concrétise par la signature, le mardi 14 septembre, d’un engagement, d’un véritable pacte entre le gouvernement, Armateurs de France et le Cluster maritime français. Sa mise en œuvre sera déclinée à partir de cette date, mais des propositions complémentaires seront élaborées d’ici la fin de l’année 2021 et après, car le Fontenoy doit rester une dynamique qui s’adapte dans le temps ».
Simon Le Rhun, membre honoraire de la Touline et ancien capitaine au long cours, vient d'appareiller pour d'autres horizons à l'âge de 93 ans. « Administrateur puis membre honoraire, il a toujours suivi de très près notre association nous éclairant de ses conseils, ceux d’un homme de mer qui a su tirer les enseignements des aventures de ses 41 annuités et de sa vision du monde maritime, sa passion.
Les ONG françaises Médecins du Monde France, Action contre la Faim et SOS Méditerranée ont annoncé mardi 14 septembre mettre en place un « partenariat institutionnel et financier ». De plus, SOS Méditerranée a noué durant l’été une collaboration avec la Fédération internationale des Sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge (FICR). Elle embarque désormais des équipes de la FICR à bord de l’Ocean Viking.
La tête de série du programme des douze nouvelles vedettes des fusiliers-marins (VFM) de la Marine nationale a réalisé lundi 13 septembre sa première navigation, a appris Mer et Marine. Cela, cinq jours après sa mise à l’eau, le 8 septembre, au chantier Ufast de Quimper. Une étape très attendue pour la Force des fusiliers-marins et commandos (Forfusco) de la Marine nationale, qui mettra en œuvre ces embarcations particulièrement rapides et puissantes.
C'est un accord inédit entre deux armements a priori très éloignés dans leurs activités. CMA CGM et Brittany Ferries ont annoncé hier un partenariat portant notamment sur un investissement de 25 millions d'euros apportés par le groupe marseillais à l'armement breton. Cet investissement est en réalité une injection de 10 millions d'euros en fonds propres et de 15 millions de prêts. Et est justifié par une volonté de CMA CGM d'accompagner le redressement de Brittany Ferries suite à la pandémie.
Le premier n’a pas encore été livré que l’armateur japonais KLine a commandé un deuxième kite à Airseas. La start-up française issue de l’incubateur d’Airbus et financée par l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) a annoncé qu’elle équipera un deuxième vraquier capesize de 210.000 tonnes de port en lourd.
Malgré les confinements successifs, l’entreprise Guy Cotten a résisté à la crise sanitaire. « Notre activité est plutôt très positive actuellement. On a un chiffre d’affaires qui grimpe », sourit Nadine Bertholom-Cotten, présidente de la société au célèbre petit bonhomme jaune. Même si un point noir subsiste : le recrutement. Comme en témoigne l’importante banderole déployée devant le siège pour attirer les candidats. « Nous fonctionnons avec une organisation qui n’est pas encore au top, car il nous manque du personnel », explique la responsable.
Dans son analyse du marché des vracs secs publiée le 3 septembre, Peter Sand, chef économiste du Bimco, constate une demande en forte croissance, tirée par les minerais et les céréales. L’offre ne croît pas aussi rapidement. En entrant dans la période haute de l’année, les fondamentaux sont bons et le marché devrait se maintenir jusqu’en 2022. Un article d'Hervé Deiss de Ports et Corridors
Les Capesize augmentent de 82,1%
L’opérateur de transport intermodal russe Fesco a annoncé le 4 septembre avoir signé un accord de coopération avec le groupe émirati DP World en vue de développer le port de Vladivostok. Il s’agit d’étudier le potentiel de transit du port commercial de Vladivostok, porte d’entrée orientale de la route maritime du nord (NSR).
Le jeudi 2 septembre 2021, le vice-amiral d’escadre (VAE) Olivier Lebas, préfet maritime, commandant de la zone maritime de l’arrondissement maritime de l’Atlantique, a fait reconnaître dans la cour d’honneur de la préfecture maritime le capitaine de frégate (CF) Éric JASLIN comme nouveau commandant du Maritime International Cooperation and awareness (MICA) Center.
(B2) Ce mardi (14 septembre), au matin, à 08:45, un véhicule de la mission de l’UE (EUTM Mali), a eu un accident de la circulation. Il est entré en collision avec un camion de 10 tonnes dans le cercle de Kati. Trois soldats espagnols ont été blessés.
« Tous les soldats blessés ont été transférés, par hélicoptère au Role 2 [l’hôpital de campagne] à Koulikoro », le centre de formation des Maliens et de l’UE. Ils sont actuellement « sous traitement » indique-t-on à la mission européenne.
EUTM Mali est la mission militaire de formation et de conseil auprès des FAMA, les forces armées maliennes.
(NGV)
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(B2 – exclusif) Quelles seront les menaces du futur, à l’horizon 2060 ? C’est la feuille de route donnée par l’armée française à une dizaine d’artistes. La Red Team. De la science fiction à l’état pur, avec un objectif très réaliste. Le dessinateur belge François Schuiten raconte
Le dessinateur François Schuiten dans son atelier à Bruxelles (crédit : AF/B2)Participer au projet : une ambition intellectuelle
Qu’est-ce qui vous a attiré dans le projet ?
— C’est le défi intellectuel, d’interroger ce que sera le monde de demain, avec lucidité. Parce que nous avons eu accès à beaucoup d’informations, nous avons ainsi pu comprendre des sujets qui étaient jusque-là pour nous assez opaques. C’était donc une formidable chance. Je n’ai jamais été très intéressé par tout ce qui concerne la guerre et les armes. Mais je trouvais étonnant que l’armée ouvre ses portes et dialogue avec des auteurs de science-fiction, je n’avais pas envie de dire non à une proposition aussi audacieuse.
Certains membres de la Red Team ont préféré rester anonymes, par peur de représailles. Pourquoi pas vous ?
— J’assume pleinement mon choix. Je suis un pacifiste, mais le rôle que nous avons dans ce projet n’est pas en contradiction avec mes convictions. Notre mission n’est pas d’imaginer comment faire la guerre. Elle est d’imaginer comment se prémunir des dangers du futur, c’est tout à fait différent. Ce qui m’a intéressé, c’est que nous devons imaginer des mondes et des situations difficiles pour un pays comme la France. Nous sommes dans une hypothèse de réaction à une agression, à une situation difficile, pas en train d’imaginer des hypothèses offensives.
La mission de la Red Team
Anticiper les menaces du futur, l’armée n’est-elle pas capable de le faire elle-même ?
— Traditionnellement, l’armée est un peu en retard d’une guerre. Elle a des stratèges certes, mais nous sommes là pour amener autre chose, hors de la réalité. Nous restons en rapport avec le réel mais travaillons sur des hypothèses beaucoup plus futuristes. Donc, nous ne sommes pas en concurrence avec eux. La ministre des Armées nous avait dit ‘Faites-nous peur’… c’est pas mal comme suggestion, non ?
Comment l’armée vous a-t-elle accueilli ?
— Nous avons été très bien accueillis. Il a fallu faire un peu nos preuves, bien sûr. Il y a certainement eu des résistances au sein de l’armée, parce que ce n’était pas dans leur nature d’ouvrir un espace de réflexion comme celui-là. Au départ, il y avait honnêtement un petit peu de scepticisme, sur l’utilité de la démarche. Je crois que ce genre de critique est en train de disparaître, les militaires découvrent au fur et à mesure que cette réflexion peut être très stimulante, pour eux comme pour nous.
La fabrication d’un scénario
Comment le travail se passe-t-il au jour le jour ?
— Nous avons des réunions à des rythmes qui permettent de construire le scénario, sans planning fixe.
Et vous travaillez aussi sur le terrain ?
— Oui, les militaires nous emmènent aussi là où ils s’entraînent. Il nous est arrivé de nous retrouver à quatre heures du matin, dans la nuit, enfoncés dans la boue avec des chars qui passent à côté… C’est comme cela que nous réalisons les difficultés et les problématiques actuelles. Ils nous ont aussi emmené sur un terrain d’aviation où décollent les Rafale, pour voir comment ils réfléchissent et toutes les nouvelles technologies qu’ils développent (NB : sortie organisée en février 2021). Nous irons bientôt dans un sous-marin et sur un porte-avion. Ces expériences nous permettent de développer des scénarios nourris par l’expérience du terrain. Quand vous voyez des chars en pleine nuit avec des tirs, vous êtes enfoncés dans la terre avec des bouchons dans les oreilles tellement il y a du bruit, cela vous fait quelque chose ! La façon dont vous le retranscrivez sur le papier est très différente. Moi, je suis un dessinateur en chambre. Si je ne me confronte pas au réel, le dessin ne le reflète pas.
Après cela, comment élaborez-vous un scénario ?
— Nous rencontrons d’abord la Purple Team (les experts de la société civile). Nous avons des rendez-vous virtuels sur des ordinateurs sécurisés et écoutons des experts et leurs analyses, c’est passionnant ! Ils sont issus soit de l’armée, soit de Paris Sciences Lettres. Nous voyons très vite si nos hypothèses fonctionnent ou pas. Nous avons besoin d’être critiqués par des experts, avant de nous confronter à la Blue Team (l’armée). Ensuite, nous soumettons différents projets de scénarios et l’armée nous dit lesquels les intéressent le plus. Les militaires peuvent nous demander de développer un aspect particulier dans chacun des scénarios. En fait, ils jouent le rôle de la Blue Team qui a pour vocation de nous corriger, de nous dire si ça ne marchera jamais, ou si ce n’est pas pour eux une hypothèse solide…
Où allez-vous chercher l’inspiration ? D’événements réels ?
— Il y a une inspiration du réel, d’un réel qui s’affole. J’ai souvent le sentiment que le réel dépasse la fiction. La pandémie par certains côtés nous montre bien ça. Nous avons déjà connu des épidémies… mais que cela déstabilise le monde entier à ce point, personne n’y aurait cru. La réalité dépasse toujours la fiction, donc il faut déjà être suffisamment solide pour arriver à surprendre le réel. Nous devons aussi être — et c’est ça qui m’intéresse beaucoup — très utopistes pour faire un autre monde. Pour imaginer 2040 ou 2060, il faut être solidement armé pour avoir une hypothèse qui tient la route. Mais nous sommes là pour développer des scénarios qui interrogent et qui surtout déstabilisent l’armée. Quand ils nous disent ‘ah ça on n’y avait pas vraiment pensé’, alors là nous sommes vraiment ravis.
Sur combien de scénarios travaillez-vous en même temps ?
— Il y a deux gros scénarios par an qui sont rendus publics (cf encadré), mais le nombre évolue. Nous aimerions aller un peu plus loin, plus dans le détail dans le rendu et dans la restitution des scénarios pour être plus surprenants.
Et après…
Qu’advient-il des scénarios une fois livrés à l’armée ?
— Ils ont plus ou moins sous-entendu que certaines de nos hypothèses vont leur permettre de développer un certain type de champs d’investigation. (NB : invité sur France Culture en juillet 2021, le directeur du projet Emmanuel Chiva a expliqué que le projet Myriade 22 « est un premier résultat concret » de cette collaboration.)
Vos scénarios vous inspirent t-ils dans vos autres travaux ?
— Je crois, ils nourrissent ma réflexion. Parfois même cela m’effraie ! J’espère qu’ils ne se réaliseront pas, mais il y aura certainement des aspects qui deviendront réels.
Que retenez-vous de cette expérience ?
— L’expérience que j’en tire c’est un enrichissement personnel. Beaucoup de sujets sont extrêmement compliqués à mettre en images. Par exemple la façon de dessiner des bulles virtuelles (NB : référence à l’un des deux scénarios dévoilés en juillet 2021), ou ce qui protégerait un porte-avion et qui serait brusquement brisé ? (NB : référence au deuxième scénario). Nous savons que ces porte-avions sont extrêmement fragiles donc ils ont besoin d’avoir tout un système extrêmement sophistiqué de protection. Comment donner une forme graphique à ça ? J’adore ce challenge de donner une image à ce qui n’en a pas.
(Propos recueillis par Agnès Faure, st.)
Les scénarios sont rendus sous la forme d'un livre avec une série de recommandations, de descriptions des armes du futur notamment. Il ne s'agit pas de scénarios de films au sens traditionnel. « L'intérêt est de creuser visuellement, narrativement, toutes les conséquences de ce monde virtuel. Pour nous, il s'agit de montrer un certain nombre d'éléments qui nous permettent de construire ce que peut être une situation extrêmement difficile et qui intéresse l'armée française ». Les vidéos mises en ligne sont « des fragments » destinés au grand public « qui permettent d'appréhender les climats ». Voir notamment les scénarios rendus publics à l'occasion de la saison 0 sur le site de la Red Team.Entretien réalisé en face-à-face, à Bruxelles, le 1er septembre.
Cet article Dans l’antre de la Red Team avec François Schuiten, dessinateur est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.
Officiellement mis en service le 26 juin dernier, le Harry DeWolf, premier des six nouveaux patrouilleurs polaires de la marine canadienne, effectue actuellement sa première mission dans les eaux glacées de l’Arctique. Le bâtiment, parti le 3 août de la base navale d’Halifax, sur le littoral atlantique, a mis le cap vers les côtes du Labrador pour s’engager dans le passage du nord-ouest, qu’aucun navire militaire canadien n’a emprunté depuis 64 ans.
En présence de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, le Ta Jiang, premier d’une nouvelle série de patrouilleurs de construction nationale, a été officiellement mis en service lors d’une cérémonie qui s’est déroulée le 9 septembre dans la base navale de Su’ao, au nord-ouest de l’île. C’est là qu’il avait été mis à l’eau, au chantier Lungteh, en décembre 2020.
Mise à l’eau en juillet 2020 au chantier de San Fernando, dans la baie de Cadix, l’Al Jubail, première des cinq corvettes commandées par l’Arabie Saoudite au constructeur espagnol Navantia, a débuté ses essais en mer. La dernière ligne droite a donc commencé pour ce bâtiment, en vue de sa livraison dans les mois qui viennent. Ses deux premiers sisterships, les Al Diriyah et Hail, lancés en novembre 2020 et mars 2021, seront quant à eux être réceptionnés par la marine saoudienne d’ici décembre 2022.
Reportée l’an dernier pour cause de crise sanitaire, la 16ème édition des Assises de l’économie de la mer débute ce mardi à Nice, où elle se poursuivra demain. La première journée de ce grand rendez-vous du secteur maritime sera marquée par une intervention d’Emmanuel Macron, qui était déjà venu en 2019 s’exprimer devant les professionnels de la mer aux précédentes Assises, à Montpellier.
La dernière barge de récupération du projet SpaceX, A Shortfall Of Gravitas, a récupéré pour la première fois le propulseur du premier étage d’un lanceur Falcon 9. Elon Musk a publié lundi 13 septembre une photo de cette impressionnante structure autonome avec la fusée posée dessus pour être ramenée à terre en vue d’une nouvelle utilisation.