Les députés maliens ont voté un nouveau code électoral qui porte la caution exigée des candidats pour participer au scrutin présidentiel à 25 millions de FCFA (plus de 38.000 euros), soit deux fois et demie le montant initial, a appris samedi l’AFP de sources parlementaires.
Le projet de loi a été adopté vendredi, ont rapporté ces parlementaires de la majorité présidentielle et de l’opposition.
Lors du vote, « il y a eu 78 (députés présents) favorables au texte, et 28 contre », a indiqué Aboulkassoum Touré, de la majorité.
Dans ce nouveau texte, a ajouté M. Touré, « le montant de la caution pour l’élection présidentielle est désormais de 25 millions de FCFA (38.112 euros) par candidat », contre 10 millions de FCFA (12.245 euros) auparavant.
Le nouveau code autorise également l’organisation d’élections locales « décalées ». « Si, à cause de la crise dans le Nord, on ne peut pas organiser des élections dans certaines circonscriptions, on les organise d’abord là où c’est possible », a-t-il expliqué.
Le texte stipule par ailleurs que « aucun sexe ne doit dépasser 70% des candidatures » aux élections. Selon Oumar Mariko, autre élu de la majorité, cette disposition représente « une petite avancée pour le respect de la loi du genre qui fait plus de place aux femmes ».
Cependant, M. Mariko a précisé avoir voté contre le texte – comme d’autres élus de la majorité et certains de l’opposition – parce qu’il ne prenait pas en compte des amendements proposés « pour plus de démocratie ».
Cette semaine, plusieurs partis avaient exprimé leurs réserves sur ce nouveau code électoral. Parmi eux, le parti de l’ex-Premier ministre malien Soumana Sacko, la Convention nationale pour une Afrique solidaire (CNAS), qui a fait savoir dans un communiqué qu’il regrettait l’augmentation de la caution pour la présidentielle, la jugeant discriminatoire.
La CNAS a aussi estimé que la possibilité d’organiser « le même scrutin (…) en des moments différents suivant les localités » contribuerait « à aggraver les risques de partition du pays ».
Le Mali doit organiser le 20 novembre des élections municipales. Ces élections auraient dû se tenir en 2014 et ont été constamment repoussées en raison de l’instabilité au Mali.
Le nord du pays est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda.
Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, alors que les attaques se sont étendues depuis 2015 vers le centre, puis le sud du pays.
Les gendarmes qui ont arrêté Adama Traoré, mort le 19 juillet au cours de son interpellation en France, doivent être « mis en examen le plus rapidement possible » et écroués, ont soutenu des membres de sa famille devant la presse samedi à Beaumont-sur-Oise (nord de la France).
« On veut absolument que les gendarmes soient mis en examen le plus rapidement possible », a déclaré un des frères d’Adama, Lassana Traoré.
« Les gendarmes, on veut qu’ils aillent en prison », a renchéri sa soeur Assa.
La famille a organisé samedi un repas en plein air dans une ambiance familiale, au coeur du quartier Boyenval de Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), une commune populaire du nord de Paris, où Adama Traoré, jeune d’origine malienne, a grandi.
Environ 200 personnes étaient présentes, a constaté l’AFP, dont beaucoup avaient revêtu un tee-shirt sur lequel on pouvait lire : « Justice pour Adama. Sans justice vous n’aurez jamais la paix. »
Adama Traoré est mort le jour de ses 24 ans, le 19 juillet, alors qu’il venait d’être arrêté par les gendarmes lors d’une opération qui visait son frère Bagui, suspecté d’extorsion de fonds.
Deux autopsies n’ont pas relevé de traces de violences sur le corps du jeune homme, ni permis d’expliquer son décès. Des résultats d’analyses sont encore attendus.
Immédiatement qualifiée de « bavure » par son entourage, son décès avait entraîné plusieurs nuits de violences à Beaumont-sur-Oise et dans les communes voisines, marquées par des tirs contre les forces de l’ordre et des véhicules incendiés.
Samedi, une centaine de gendarmes étaient mobilisés pour « encadrer à distance » le rassemblement, selon la préfecture du Val-d’Oise.
Les autorités craignent notamment la réaction d’habitants « traumatisés » par les violences de cet été.
La famille d’Adama Traoré, critique à l’égard de la conduite de l’enquête et de la communication du procureur de Pontoise, a demandé le dépaysement de l’affaire. La Cour de cassation a été saisie.
Lassana Traoré a dit attendre « avec impatience » la décision de la Cour afin que l’affaire soit reprise « honnêtement et sereinement ».
Il a prévenu que la famille était prête à organiser « un maximum d’événements » pour faire entendre sa voix et « combattre la violence » des méthodes d’interpellation.
La mère d’Adama Traoré, Oumou, a remercié le président malien Ibrahim Boubacar Keïta de l’avoir reçue le mois dernier au Mali, où son fils a été enterré, pour lui présenter ses condoléances.
« Ca nous a beaucoup touché », a-t-elle déclaré. Avant de lancer un avertissement aux gendarmes : « Adama va les suivre jusque dans leur tombe ».
La rentrée scolaire a eu lieu il y a quelques jours à Kinshasa mais « seul le dernier de mes quatre enfants va à l’école », regrette Hortense Kabalira.
« Les trois autres restent à la maison, faute d’argent pour payer les frais, acheter les sacs, les chaussures, les tenues », explique cette ménagère, qui fait face aux mêmes difficultés que des milliers de familles de la capitale de la République démocratique du Congo.
Dans ce pays d’Afrique centrale, la part des ménages dans la scolarisation des enfants est estimée par l’Unicef à près de 77% des dépenses totales d’éducation. Septembre est un mois de tous les défis pour les parents, souvent obligés de retarder de quelques jours le retour à l’école de leur progéniture.
Veuve et mère de trois enfants, tous du niveau du primaire, Anny Boloko ploie sous le poids des frais de scolarité non-payés l’année dernière. « Je n’ose pas envoyer mes enfants à l’école », dit-elle, ajoutant n’avoir même pas pu réunir de quoi acheter crayons ou uniformes.
A cette allure, « je risque de ne pas les scolariser » cette année, chuchote-t-elle.
Pays parmi les moins développés de la planète, la RDC, dont l’immense majorité de la population se débat dans la grande pauvreté, fait face depuis un an à un crise économique liée à la baisse des cours des matières premières, ses principales ressources d’exportation.
A l’école primaire Isangi de Lingwala, zone pauvre du centre de Kinshasa, trois des quatre classes du niveau CM2 (cours moyen 2e année) sont désespérément vides.
A la même époque l’an passé, il y avait une « grande affluence », « plus de la moitié » des élèves avaient repris le chemin de l’école, y compris « les insolvables », dit Ferdin Mbombo, directeur-adjoint de l’établissement.
La Constitution congolaise garantit la gratuité de l’enseignement primaire mais, dans les faits, on en est loin et la situation ne date pas d’hier.
Au début de la décennie 1990, résultat d’années de gabegie du dictateur Mobutu Sese Seko (au pouvoir de 1965 à 1997), l’État est incapable de payer les professeurs.
Pour « sauver l’école », l’Église catholique invite alors les parents de l’enseignement confessionnel (sous contrat avec l’État) à verser « des primes aux enseignants » en vue de leur permettre de vivre décemment.
– Casse-tête –
La pratique s’est étendue au secteur public et à tous les niveaux (primaire, secondaire et universitaire).
C’est désormais un rituel au début de chaque année scolaire : les délégués des parents, ceux des professeurs et les directeurs d’écoles déterminent ensemble « les besoins des enseignants » pour que les cours soient dispensés, et la hauteur de « la contribution des parents » pour chaque élève.
Pour la population, ces frais ont un nom, synonyme de casse-tête : le « minerval », belgicisme hérité de la colonisation qui n’est au départ qu’une taxe minime supportée par les familles sur le nombre d’enfants scolarisés mais qui par extension qualifie les frais de scolarité.
Dans une ville où l’on lutte chaque jour pour tenter de manger à sa faim, il faut en plus « chercher l’argent pour le minerval » (payé chaque trimestre) car dans la plupart des cas, si les familles ne sont pas à jour de leurs cotisations, les enfants sont renvoyés de l’école sans autre forme de procès.
Le gouvernement de Kinshasa dispose de ressources très limitées. Pour une population de plus de 71 millions d’habitants, le budget de l’État ne dépasse pas cette année 6,4 milliards de dollars.
Dans un entretien avec l’AFP, Maker Mwaku, ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, insiste sur les efforts des autorités en faveur de l’éducation dans cet environnement financier difficile.
« C’est vrai, reconnaît-il néanmoins, que nous n’avons pas encore réussi à payer tous les enseignants ».
Quelle différence de toute façon que l’on soit payé par l’État ou non, s’interroge Camille.
« La prime de vie chère et le transport », qui sont les rubriques de la paye les plus importantes continuent d’être supportées par les parents face à la modicité du traitement reçu de l’État, qui tourne autour de 100 dollars par mois, explique cet enseignant et syndicaliste.
Selon les dernières données (2015) du Programme des nations unies pour le développement (PNUD), plus de 77% de la population congolaise de plus de 25 ans n’a pas dépassé le stade de l’école primaire.
Au moins onze personnes ont été tuées et une centaine blessées dans le district de Bukoba, dans le nord-ouest de la Tanzanie, épicentre d’un séisme survenu samedi, a-t-on appris auprès de la police tanzanienne.
« Nous déplorons actuellement 11 morts et plus d’une centaine de blessés, dont plusieurs sont hospitalisés. Nous sommes mobilisés, les opérations de secours se poursuivent », a déclaré à l’AFP par téléphone Augustine Ollomi, chef de la police de la province de Kagera, dont dépend le district de Bukoba.
Un séisme d’une magnitude de 5,7 sur l’échelle de Richter, selon l’institut géologique américain (USGS), a frappé samedi la Tanzanie et les pays voisins.
L’épicentre du séisme, qui s’est produit à 12h27 GMT, est situé à 23 km à l’est de la ville de Nsunga, dans le district de Bukoba, dans l’extrême nord-ouest de la Tanzanie et tout près du lac Victoria.
La secousse a également été ressentie au Rwanda, au Burundi, en Ouganda et au Kenya, selon des informations recueillies par l’USGS.
Des témoins joints par l’AFP dans la ville de Bukoba ont fait état de dégâts matériels, dont des bâtiments qui se sont écroulés.
« Les murs de ma maison ont tremblé, ainsi que le frigidaire et toutes les armoires. Mais il n’y a eu aucune casse », a témoigné de son côté un correspondant de l’AFP basé à Kampala, capitale de l’Ouganda.
Les séismes ne sont pas rares dans la région des Grands Lacs, mais ils sont généralement d’une magnitude un peu inférieure.
Au moins 11 personnes ont été tuées et une centaine blessées dans le district de Bukoba, dans le nord-ouest de la Tanzanie, épicentre d’un séisme survenu samedi, a-t-on appris auprès de la police tanzanienne.
« Nous déplorons actuellement 11 morts et plus d’une centaine de blessés, dont plusieurs sont hospitalisés. Nous sommes mobilisés, les opérations de secours se poursuivent », a déclaré à l’AFP Augustine Ollomi, chef de la police au niveau de la province de Kagera, dont dépend le district de Bukoba.
Le joueur de tennis de table Ibrahim Hamadtou peut être aussi rapide et rusé avec sa raquette que son adversaire. Mais c’est pour une autre raison qu’il fait sensation aux Jeux paralympiques de Rio: cet Egyptien de 43 ans se défend avec ses dents.
Ces Jeux regorgent d’histoires de femmes et d’hommes qui ont entraîné leurs corps blessés à la compétition de haut niveau. Parmi elles, celle d’Ibrahim Hamadtou détonne.
Ce père de trois enfants, originaire de la ville portuaire de Damiette, a perdu ses deux bras dans un accident de train quand il était enfant et il tient sa raquette avec sa bouche.
Bien qu’il n’ait pas remporté ses premiers matches, contre le numéro quatre mondial, le Britannique David Wetherill, et l’Allemand Thomas Rau, ce joueur étonnant se dit « ravi ».
« Je suis juste content d’avoir pu venir d’Égypte et d’avoir affronté des champions, dit-il à l’AFP. Ce que je ressens est inexplicable, je suis trop heureux. »
Hamadtou avait 10 ans lorsqu’il a perdu ses bras. « Après, il est resté silencieux chez lui pendant trois ans. Il n’osait pas sortir », raconte son entraîneur depuis 20 ans, Hossameldin Elshoubry.
– Le foot, trop dangereux –
Un proche essaye alors de sortir l’adolescent de sa dépression grâce au sport. Avec ses deux bonnes jambes, le football semble parfait.
« Le football, ça n’a pas marché », soupire Ibrahim Hamadtou. Son coach explique: « C’était trop dangereux. Sans bras, si vous tombez, vous n’avez aucune façon de vous protéger ».
Le jeune homme se tourne alors vers le tennis de table en faisant tenir la petite raquette sous l’aisselle de son bras droit. « Cela n’a pas marché non plus », sourit-il.
Finalement, il essaye de tenir le manche avec sa bouche, comme lorsque l’on cherche quelque chose avec une lampe et qu’on a les mains pleines, décrit-il.
Mais le tennis de table, discipline rapide et précise qui se joue sur une petite table, est incomparable au fait de tenir une lampe de poche. Hamadtou, lui, y est arrivé. Pour cela, il a dû faire quelques ajustements.
Pour servir et ramasser la balle, il utilise ses orteils et joue donc sans chaussure droite. Pour échanger des balles, il peut compter sur son cou musclé et agile qui transforme sa tête en l’équivalent d’un bras et sa bouche en une main.
« Cela m’a pris trois ans pour apprendre », poursuit-il. « Après, sa vie a complètement changé. Il est même retourné à l’école », ponctue fièrement son coach.
Dans son pays, Hamadtou est devenu une star grâce une vidéo de ses exploits postée sur Youtube, vue plus de 2,3 millions de fois.
– Équitable –
L’un de ses adversaires, David Wetherill, qui joue au tennis de table avec une béquille pour soutenir la partie gauche de son corps, est aussi très connu dans sa discipline. La vidéo de son superbe coup à Londres en 2012, alors qu’il était tombé au sol, a également été vue des millions de fois.
Pourtant, celui-ci dit se sentir « dans l’ombre » face à l’Égyptien. « C’est une légende du tennis de table, déclare-t-il. Je sentais un peu de pression, j’étais nerveux. Ibrahim, avec toutes ces choses qu’il réalise, fait relativiser. »
Le problème de ce sportif, finalement, c’est d’être unique car il est difficile de lui trouver des adversaires contre qui les matches soient équitables.
« Il est le seul à utiliser sa bouche. S’il y en avait cinq, six, sept autres, nous pourrions créer une nouvelle catégorie », poursuit son entraîneur.
Cela pourrait arriver. En Egypte, le sportif entraîne deux garçons sans bras âgés de 10 et 12 ans.
Selon Hossameldin Elshoubry, « il veut offrir à ces deux jeunes les compétences que personne n’a pu lui donner quand il était enfant ».
Une marche blanche a réuni samedi près d’un millier de partisans de l’opposant Jean Ping dans la capitale gabonaise Libreville, en hommage aux victimes des violences post-électorales qui ont secoué le Gabon après la présidentielle du 27 août.
Vêtus de blanc, des hommes, femmes et personnes âgées se sont retrouvées samedi après-midi au quartier général de M. Ping, où un pasteur évangélique a prononcé un office religieux dans une atmosphère calme de recueillement, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Jean Ping, principal rival du président sortant Ali Bongo Ondimba à la présidentielle, a allumé une bougie sur un petit autel, aménagé en hommage aux « combattants de la liberté morts pour la patrie » et entouré de gerbes de fleurs.
L’opposant, chemise et pantalon blancs, était accompagné d’autres anciens caciques du pouvoir ralliés à l’opposition qui ont soutenu sa candidature, notamment l’ancien président de l’Assemblée nationale Guy Nzouba Ndama et l’ex-Premier ministre Casimir Oyé Mba.
Les militants ont ensuite trempé leurs mains dans des pots de peinture blanche et ont marché en procession sur quelques centaines de mètres le long de la voie rapide de Libreville, levant les mains « en signe de paix » et entonnant des chants religieux.
« Nos intentions ne sont pas mauvaises, c’est pour rendre hommage à tout ce sang qui a coulé (…) au nom de la libération de notre pays », a confié à l’AFP Marie-Rose, une mère de famille.
M. Ping, qui se proclame « président élu », a saisi vendredi la Cour constitutionnelle pour contester les résultats officiels et provisoires du scrutin présidentiel qui donnent la victoire à Ali Bongo d’une faible avance (environ 5.000 voix).
« Nous attendons avec impatience les résultats de la Cour constitutionnelle parce que nous savons que nous avons gagné, c’est le peuple gabonais qui a gagné et il installe M. Ping comme président de la République », a lancé de son côté Jean-Paul Issogui, la soixantaine, un autre participant à la marche.
Malgré de précédentes crises post-électorales, ce petit pays francophone d’Afrique centrale de moins de deux millions d’habitants est peu habitué à la violence.
Dès leur proclamation le 31 août, les résultats très contestés de la présidentielle avaient entraîné des émeutes meurtrières et des pillages massifs dans tout le pays, qui ont fait trois morts, selon le ministre gabonais de l’Intérieur, Pacôme Moubelet-Boubeya.
Ce bilan est contesté par l’opposition, à commencer par M. Ping qui évoque plusieurs dizaines de morts. Des familles étaient toujours à la recherche samedi d’un proche introuvable depuis ces violences post-électorales.
La rentrée scolaire a eu lieu il y a quelques jours à Kinshasa mais « seul le dernier de mes quatre enfants va à l’école », regrette Hortense Kabalira.
« Les trois autres restent à la maison, faute d’argent pour payer les frais, acheter les sacs, les chaussures, les tenues », explique cette ménagère, qui fait face aux mêmes difficultés que des milliers de familles de la capitale de la République démocratique du Congo.
Dans ce pays d’Afrique centrale, la part des ménages dans la scolarisation des enfants est estimée par l’Unicef à près de 77% des dépenses totales d’éducation. Septembre est un mois de tous les défis pour les parents, souvent obligés de retarder de quelques jours le retour à l’école de leur progéniture.
Veuve et mère de trois enfants, tous du niveau du primaire, Anny Boloko ploie sous le poids des frais de scolarité non-payés l’année dernière. « Je n’ose pas envoyer mes enfants à l’école », dit-elle, ajoutant n’avoir même pas pu réunir de quoi acheter crayons ou uniformes.
A cette allure, « je risque de ne pas les scolariser » cette année, chuchote-t-elle.
Pays parmi les moins développés de la planète, la RDC, dont l’immense majorité de la population se débat dans la grande pauvreté, fait face depuis un an à un crise économique liée à la baisse des cours des matières premières, ses principales ressources d’exportation.
A l’école primaire Isangi de Lingwala, zone pauvre du centre de Kinshasa, trois des quatre classes du niveau CM2 (cours moyen 2e année) sont désespérément vides.
A la même époque l’an passé, il y avait une « grande affluence », « plus de la moitié » des élèves avaient repris le chemin de l’école, y compris « les insolvables », dit Ferdin Mbombo, directeur-adjoint de l’établissement.
La Constitution congolaise garantit la gratuité de l’enseignement primaire mais, dans les faits, on en est loin et la situation ne date pas d’hier.
Au début de la décennie 1990, résultat d’années de gabegie du dictateur Mobutu Sese Seko (au pouvoir de 1965 à 1997), l’État est incapable de payer les professeurs.
Pour « sauver l’école », l’Église catholique invite alors les parents de l’enseignement confessionnel (sous contrat avec l’État) à verser « des primes aux enseignants » en vue de leur permettre de vivre décemment.
– Casse-tête –
La pratique s’est étendue au secteur public et à tous les niveaux (primaire, secondaire et universitaire).
C’est désormais un rituel au début de chaque année scolaire : les délégués des parents, ceux des professeurs et les directeurs d’écoles déterminent ensemble « les besoins des enseignants » pour que les cours soient dispensés, et la hauteur de « la contribution des parents » pour chaque élève.
Pour la population, ces frais ont un nom, synonyme de casse-tête : le « minerval », belgicisme hérité de la colonisation qui n’est au départ qu’une taxe minime supportée par les familles sur le nombre d’enfants scolarisés mais qui par extension qualifie les frais de scolarité.
Dans une ville où l’on lutte chaque jour pour tenter de manger à sa faim, il faut en plus « chercher l’argent pour le minerval » (payé chaque trimestre) car dans la plupart des cas, si les familles ne sont pas à jour de leurs cotisations, les enfants sont renvoyés de l’école sans autre forme de procès.
Le gouvernement de Kinshasa dispose de ressources très limitées. Pour une population de plus de 71 millions d’habitants, le budget de l’État ne dépasse pas cette année 6,4 milliards de dollars.
Dans un entretien avec l’AFP, Maker Mwaku, ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, insiste sur les efforts des autorités en faveur de l’éducation dans cet environnement financier difficile.
« C’est vrai, reconnaît-il néanmoins, que nous n’avons pas encore réussi à payer tous les enseignants ».
Quelle différence de toute façon que l’on soit payé par l’État ou non, s’interroge Camille.
« La prime de vie chère et le transport », qui sont les rubriques de la paye les plus importantes continuent d’être supportées par les parents face à la modicité du traitement reçu de l’État, qui tourne autour de 100 dollars par mois, explique cet enseignant et syndicaliste.
Selon les dernières données (2015) du Programme des nations unies pour le développement (PNUD), plus de 77% de la population congolaise de plus de 25 ans n’a pas dépassé le stade de l’école primaire.
Le gouvernement de Damas a approuvé l'accord de trêve russo-américain qui doit entrer en vigueur lundi entre régime et rebelles, a rapporté l'agence officielle Sana, citant des "sources informées".
Cet article Syrie : le régime de Bachar al-Assad approuve l’accord de trêve russo-américain est apparu en premier sur JeuneAfrique.com.
L'opposition syrienne a réagi samedi avec circonspection à l'annonce d'un accord entre Américains et Russes sur une trêve en Syrie qui pourrait en outre déboucher sur une coopération militaire inédite contre les jihadistes.
Cet article Syrie : l’opposition prudente après un accord de trêve entre Américains et Russes est apparu en premier sur JeuneAfrique.com.
Il y a quinze ans, le 11 septembre 2001, Al-Qaïda frappait le monde occidental en même temps que les tours du World Trade Center. Un épisode sanglant resté dans les mémoires comme l'acte terroriste le plus marquant de l'Histoire. Mais a-t-il eu autant d'impact ? Éléments de réponse en infographie.
Cet article Infographies : le 11 septembre 2001 a-t-il réellement changé le terrorisme ? est apparu en premier sur JeuneAfrique.com.
C’est le cas du nombre de parrainages de députés nécessaires pour valider une candidature à la présidentielle. La loi adoptée le maintient à 10 au lieu des 15 proposés dans le projet initial.
Quant à la caution pour chaque candidat à la présidentielle, elle passe de 10 à 25 millions de francs CFA (17.000 à 43.000 dollars). Le projet de loi proposait 35 millions de francs CFA (60.000 dollars).
Autres innovations du code : les femmes seront désormais mieux représentées sur les listes électorales, tandis que les élections communales pourront aussi être organisées « de manière éclatée, c’est-à-dire dans certaines localités et pas dans d’autres au même moment ».
Le nouveau texte prévoit également que les candidats à la prochaine élection présidentielle doivent « être de nationalité malienne d’origine ».Pour le gouvernement, cette révision de la loi électorale vise à prendre en compte les orientations politiques et institutionnelles de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.
Il s’agit notamment d’élire les conseillers de cercle au suffrage universel direct comme pour les autres niveaux de collectivités territoriales.
En outre, la nouvelle loi intègre quelques innovations comme l’institution de commissions électorales régionales au sein de la Commission nationale, l’extension de la possibilité d’organiser les scrutins à des dates différentes de toutes les autres élections des collectivités territoriales ou encore le vote par anticipation des militaires.Pour la majorité qui a voté en faveur du texte, « le nouveau code électoral renforce la démocratie malienne ». Quant à l’opposition et une frange de la majorité présidentielle, elles estiment qu’il s’agit d’un « recul démocratique ».
Source: Agence de presse XinhuaLa rentrée scolaire a eu lieu il y a quelques jours à Kinshasa mais « seul le dernier de mes quatre enfants va à l’école », regrette Hortense Kabalira.
« Les trois autres restent à la maison, faute d’argent pour payer les frais, acheter les sacs, les chaussures, les tenues », explique cette ménagère, qui fait face aux mêmes difficultés que des milliers de familles de la capitale de la République démocratique du Congo.
Dans ce pays d’Afrique centrale, la part des ménages dans la scolarisation des enfants est estimée par l’Unicef à près de 77% des dépenses totales d’éducation. Septembre est un mois de tous les défis pour les parents, souvent obligés de retarder de quelques jours le retour à l’école de leur progéniture.
Veuve et mère de trois enfants, tous du niveau du primaire, Anny Boloko ploie sous le poids des frais de scolarité non-payés l’année dernière. « Je n’ose pas envoyer mes enfants à l’école », dit-elle, ajoutant n’avoir même pas pu réunir de quoi acheter crayons ou uniformes.
A cette allure, « je risque de ne pas les scolariser » cette année, chuchote-t-elle.
Pays parmi les moins développés de la planète, la RDC, dont l’immense majorité de la population se débat dans la grande pauvreté, fait face depuis un an à un crise économique liée à la baisse des cours des matières premières, ses principales ressources d’exportation.
A l’école primaire Isangi de Lingwala, zone pauvre du centre de Kinshasa, trois des quatre classes du niveau CM2 (cours moyen 2e année) sont désespérément vides.
A la même époque l’an passé, il y avait une « grande affluence », « plus de la moitié » des élèves avaient repris le chemin de l’école, y compris « les insolvables », dit Ferdin Mbombo, directeur-adjoint de l’établissement.
La Constitution congolaise garantit la gratuité de l’enseignement primaire mais, dans les faits, on en est loin et la situation ne date pas d’hier.
Au début de la décennie 1990, résultat d’années de gabegie du dictateur Mobutu Sese Seko (au pouvoir de 1965 à 1997), l’État est incapable de payer les professeurs.
Pour « sauver l’école », l’Église catholique invite alors les parents de l’enseignement confessionnel (sous contrat avec l’État) à verser « des primes aux enseignants » en vue de leur permettre de vivre décemment.
– Casse-tête –
La pratique s’est étendue au secteur public et à tous les niveaux (primaire, secondaire et universitaire).
C’est désormais un rituel au début de chaque année scolaire : les délégués des parents, ceux des professeurs et les directeurs d’écoles déterminent ensemble « les besoins des enseignants » pour que les cours soient dispensés, et la hauteur de « la contribution des parents » pour chaque élève.
Pour la population, ces frais ont un nom, synonyme de casse-tête : le « minerval », belgicisme hérité de la colonisation qui n’est au départ qu’une taxe minime supportée par les familles sur le nombre d’enfants scolarisés mais qui par extension qualifie les frais de scolarité.
Dans une ville où l’on lutte chaque jour pour tenter de manger à sa faim, il faut en plus « chercher l’argent pour le minerval » (payé chaque trimestre) car dans la plupart des cas, si les familles ne sont pas à jour de leurs cotisations, les enfants sont renvoyés de l’école sans autre forme de procès.
Le gouvernement de Kinshasa dispose de ressources très limitées. Pour une population de plus de 71 millions d’habitants, le budget de l’État ne dépasse pas cette année 6,4 milliards de dollars.
Dans un entretien avec l’AFP, Maker Mwaku, ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, insiste sur les efforts des autorités en faveur de l’éducation dans cet environnement financier difficile.
« C’est vrai, reconnaît-il néanmoins, que nous n’avons pas encore réussi à payer tous les enseignants ».
Quelle différence de toute façon que l’on soit payé par l’État ou non, s’interroge Camille.
« La prime de vie chère et le transport », qui sont les rubriques de la paye les plus importantes continuent d’être supportées par les parents face à la modicité du traitement reçu de l’État, qui tourne autour de 100 dollars par mois, explique cet enseignant et syndicaliste.
Selon les dernières données (2015) du Programme des nations unies pour le développement (PNUD), plus de 77% de la population congolaise de plus de 25 ans n’a pas dépassé le stade de l’école primaire.
« C’est la misère chez nous. En plus, nous travaillons dans des conditions difficiles », s’exclame Tchédré Kpatcha, mécano-électricien à la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT), secouée par des grèves depuis un mois.
En ligne serrée, avec leurs gilets jaune fluo et leur casque de protection vissé sur la tête, environ 500 employés de la SNPT sont descendus dans les rues de la petite commune de Hahotoé, à 40 km au nord de Lomé.
« Nous crions depuis des années et personne ne nous répond », martèle le vieil homme aux cheveux blancs, employé depuis 36 ans dans le secteur du phosphate.
A quelques kilomètres de là, dans l’immense cratère de couleur ocre, les tractopelles et tapis roulants sont à l’arrêt. Un nouveau coup dur pour ce secteur vital de l’économie togolaise.
Les grèves se multiplient depuis le 10 août, aucun accord n’ayant été trouvé face aux revendications des travailleurs. Le secteur avait été déjà paralysé en 2013 (72 heures), en 2014 (une semaine) et en 2015 (deux semaines).
Mais faute d’accord avec la direction de la société d’Etat, les quelque 1.500 personnes employées par la SNPT suspendent régulièrement leur travail depuis un mois, au sein des trois principales unités de production de Kpomé, Hahotoé et Dagbati.
« Nous invitons le chef de l’Etat à s’occuper personnellement de nos problèmes. Ça suffit », crie Lémou Tchao au milieu de la foule.
Bouclant jeudi une nouvelle grève de 48 heures, les employés du site de Hahotoé brandissaient des pancartes, peintes avec soin: « Nous voulons voir notre DG » (directeur général), « Le Togo doit être maître de son destin, fini l’esclavage ».
Partis de la cité minière, ils ont sillonné les artères de Hahotoé, scandant: « Trop, c’est trop ».
– Ras-le-bol –
Rejoints par leurs collègues du site de traitement de Kpémé (à 40 km à l’est de Lomé), les représentants des grévistes ont demandé à rencontrer la direction de la SNPT dans la capitale, qui a finalement accepté de les recevoir jeudi en fin de journée.
Les négociations devaient se poursuivre vendredi, selon Poro Egbohou, porte-parole du personnel de la SNPT.
« Nous avons manifesté pour exprimer notre ras-le-bol et dénoncer l’esclavage que nous subissons: nous ne sommes pas payés à la hauteur de notre travail, on nous exploite. Les salaires varient entre 35.000 et 241.000 FCFA (53,36 et 367,40 euros). Cette fois-ci, nous sommes décidés à aller jusqu’au bout », avertit M. Poro Egbohou, porte-parole du personnel.
Les employés de la SNPT, exigent la revalorisation des salaires conformément à la grille de la convention interprofessionnelle du Togo. Ils réclament également des tenues vestimentaires et de chaussures de sécurité, ainsi que des primes de production et de rendement.
La direction n’a pas souhaité répondre aux questions de l’AFP.
Mais, selon les syndicats, un arrêt de travail de 24 heures dans cette société engendre une perte sèche de plus de 282.000 dollars.
« Nous produisons au moins 3.000 tonnes de phosphate par jour. Or le produit est vendu à 94 dollars la tonne », affirme le porte-parole du personnel.
Le phosphate était jusqu’au milieu des années 1990, le poumon économique du Togo et son premier produit d’exportation, représentant 40% des recettes de l’Etat.
Mais le secteur, entièrement public, a été fortement affecté par la mauvaise gestion et la corruption entre 1997 et 2007 et s’est totalement effondré pendant cette période, passant de 5,4 millions de tonnes de production annuelle à 800.000 tonnes.
En 2010, le gouvernement a mis en place un plan de relance estimé à plus de 200 milliards de FCFA (près de 305 millions d’euros) pour doper la production.
En septembre 2015, le groupe minier israélien Elenilto, associé au géant chinois Wengfu, a remporté un appel d’offre international pour exploiter une production annuelle de 5 millions de tonnes de phosphate, d’engrais et d’acide phosphorique.
Mais malgré le plan de redressement mis en place par l’Etat togolais et la hausse de la demande mondiale, notamment pour l’utilisation d’engrais agricole, le secteur peine à retrouver ses niveaux de production de la fin des années 1990. La SNPT a extrait 1,5 million de tonnes de phosphate en 2015 contre 1,11 million en 2014.
"C'est la misère chez nous. En plus, nous travaillons dans des conditions difficiles", s'exclame Tchédré Kpatcha, mécano-électricien à la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT), secouée par des grèves depuis un mois.
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