(B2) Six travailleurs humanitaires ont été tués dans le nord ouest de la Centrafrique a annoncé l’UNICEF dans un communiqué publié depuis son bureau régional de Dakar ce mercredi (28 février).
Les victimes, toutes de nationalité centrafricaine, voyageaient le 25 février, près de Markounda, dans une région difficile d’accès, proche de la frontière avec le Tchad, pour assurer une formation de maîtres parents, quand ils ont été attaqués. Le consultant éducation de l’UNICEF, deux responsables du Ministère de l’éducation et trois membres de l’ONG Bangui Sans Frontières (BSF), partenaire de l’UNICEF sont ainsi décédés.
« Nous sommes profondément attristés et choqués par la mort de notre collègue, ainsi que cinq autres travailleurs de l’éducation » a réagi aussitôt l’agence de protection de l’enfance des Nations unies. L’UNICEF et ses partenaires ont mis en place à Markounda « des espaces temporaires d’apprentissage et de protection de l’enfance pour 2000 enfants touchés par la crise ». Plus de 7000 personnes se sont déplacées pour fuir les violences au cours des derniers mois.
(NGV)
Crédit photo : UNICEF à Bambari septembre 2014 – Archives
(B2) 24 militaires du 32e bataillon de génie de l’Armée nationale somalienne viennent de terminer une formation, axée particulièrement sur le déminage et le désamorçage des engins explosifs artisanaux. Les IED constituent une véritable plaie en Somalie. Et une des premières causes de mortalité pour l’armée somalienne, comme pour les civils…
Quatre semaines pour un apprentissage de base
D’une durée de quatre semaines, ce cours s’est déroulé dans le camp d’entraînement général de Dhagabadan à Mogadiscio et s’est clôturé le 17 février dernier par la remise des diplômes. Les Somaliens ont ainsi appris les bases de « la mise en place de positions défensives, la construction d’obstacles pour les manœuvres tactiques, la compréhension des engins explosifs improvisés (EID) et les procédures pour contrer les EID » indique-t-on à la mission EUTM Somalia. C’est le premier cours de génie militaire de la mission d’entrainement de l’Union européenne en Somalie. Mais pas le dernier…
Bientôt un second cours de génie ?
Les officiers de l’Armée nationale somalienne et européens, présents lors de la petite cérémonie de remise des diplômes, ont souligné l’importance de cet entrainement comme de la motivation des soldats. Les Somaliens semblent particulièrement satisfaits de la formation, puisqu’ils ont demandé à voir organisé un second cours de génie. Une demande « actuellement évaluée » précise-t-on à EUTM (2).
Des formations plus spécialisées qu’au début
Ce type de cours est symptomatique de l’évolution de la mission européenne dont c’est le 5e mandat depuis le début de la mission en 2010. Il ne s’agit plus d’entraîner les troupes et de former des compagnies, mais d’apporter des compétences pointues, spécialisées sur certains points aux forces somaliennes (IED, soutien, commandement et contrôle, etc.)
(NGV avec CB)
(1) Étaient présents : coté somalien, le chef du département du génie, le général Omar Jama, le chef du camp de formation Général Dhagabadan (GTC), le général Mohamed Mohamud Saney, et le chef du 32e bataillon du génie, le colonel Ahmed Shire Warsame ; et côté européen, le chef adjoint de EUTM Somalia, le colonel suédois Richard Gray.
(2) La mission fait face à une difficulté de renouveler certains effectifs actuellement. Lire : Retraits en série à EUTM Somalia
Crédit photo : EUTM Somalia, exercice de désamorçage d’un IED
crédit : facebook
(B2) aktuality (groupe Springer) est mort, chez lui entre jeudi et dimanche, à Velka Maca, une petite ville entre Bratislava et Nitra. Il n’est pas mort tout à fait naturellement…
Une affaire de pro
Son corps a été retrouvé aux côtés de sa compagne Martina Kusnirova. Chacun avec une seule blessure : une dans la poitrine pour Jan, une dans la tête pour Martina. Pour le chef de la police slovaque, Tibor Gašpar, le mobile de l’assassinat de Ján Kuciak est « probablement lié à son travail journalistique ». Celui-ci enquêtait sur des affaires de fraude fiscale d’entrepreneurs (notamment de Marián Kočner). Même si toutes les circonstances de sa mort doivent encore être éclaircies, l’émotion est grande en Slovaquie. NB : Le jeune journaliste avait en effet reçu des menaces par téléphone notamment de M. Kočner. Il avait déposé plainte, plainte restée longtemps sans action réelle de la police comme il l’indique sur sa page facebook.
Une mort discrète
La découverte de la mort n’a été que tardive, dimanche. La mère de la jeune fille avait téléphoné à la police, n’ayant plus de ses nouvelles. Une ronde de la police effectuée dimanche vers 22h30, dans le district de Sládkovičovo a permis de découvrir le drame. Le dernier contact ayant eu lieu jeudi, la mort se situerait entre ces deux dates, selon le récit qu’en fait aktuality. L’heure exacte et les circonstances seront déterminées après l’autopsie. D’après les traces, selon le quotidien Pravda, la jeune femme a tenté de s’échapper et de se cacher mais elle a été rattrapée.
Équipe spéciale d’enquête
Une équipe d’enquête spéciale va être créée a annoncé le Premier ministre slovaque Robert Fico, composée des représentants du Bureau du Procureur général, du Bureau du Procureur spécial, du Ministère de l’intérieur, de l’Agence nationale de police criminelle, du Présidium du corps de police et du Service d’information slovaque. Dans la foulée, il a annoncé une récompense de un million d’euros pour des informations permettant d’arrêter les assassins.
Le deuxième assassinat en Europe en quelques mois
Ce meurtre réveille un sentiment étrange de déjà vécu. Le meurtre de la journaliste maltaise Daphné Caruana Galizia en octobre dernier à Malte (lire : L’assassinat de Daphné : un acte d’intimidation avant tout) avait été un choc en octobre dernier. Ce meurtre-là, si le mobile journalistique était avéré, en serait un également. La famille de Daphné a aussi précisé : « Ma famille a averti la Commission européenne que Malte, en assassinant ma mère, a établi une nouvelle norme d’admissibilité sur le territoire de l’Union européenne et [d’autres] mourront bientôt jusqu’à ce que des mesures décisives soient prises. Jan aurait pu être sauvé », a écrit le fils de Daphné Andrew Caruan Galizia.
Créer les conditions nécessaires à la sécurité des journalistes
Cet assassinat suscite l’émoi en Slovaquie comme dans la république tchèque voisine. Ce matin, les rédacteurs en chef de 12 des principaux médias slovaques ont exhorté l’État à « prendre toutes les mesures nécessaires non seulement pour retrouver la trace des criminels, mais aussi pour créer les conditions nécessaires à la sécurité du travail des journalistes ». Les journalistes tchèques et le comité de protection des journalistes (CPJ), ainsi que l’association des journalistes européens (AJE) — dont je fais partie — ont également fait part de leur vive inquiétude.
Commentaire : il serait temps que l’Europe prenne conscience de risques particuliers qui prennent les journalistes qui mènent certains enquêtes et les protègent de façon majeure (au-delà des mots de condoléance qui ne durent que le temps de l’émotion). Il serait bon de prendre ce travail au sérieux et, quand des révélations sont faites, de prendre des actes sans délai pour sanctionner les coupables. Il serait temps que les vrais fauteurs de troubles, ceux qui corrompent, frôlent avec les lois de façon majeure en se croyant impunis car protégés par le pouvoir, sachent qu’ils puissent être poursuivis. Il serait bon aussi que certains politiciens (ou leurs commensaux) prennent la mesure de cet état de fait et cessent de vilipender au moindre article gênant les journalistes en les traitant de menteurs ou de gêneurs, là où ils ne font que leur travail…
(Nicolas Gros-Verheyde)
vice-président de l’AJE France
Jeremy Corbyn, leader du parti travailliste (crédit : Labour)
(B2) Le Parti travailliste britannique est favorable à la conclusion d’une nouvelle union douanière avec l’UE, après le Brexit. Cette position a été officialisée par le chef du Labour, Jeremy Corbyn dans un discours consacré au Brexit, à Coventry, ce lundi (26 février).
Une union « sur mesure »
« Nous quittons l’Union européenne, mais nous allons continuer à travailler avec les partenaires européens dans les intérêts économiques de ce pays » estime Jeremy Corbyn. Il ne s’agit cependant pas de reprendre le dispositif actuel de façon intacte. « Le Royaume-Uni aura besoin de sa propre relation sur mesure » souligne le leader travailliste. L’Union douanière ferait ainsi l’objet d’un « nouveau traité » entre les partenaires britanniques et européens, intégrant les « protections, clarifications ou exemptions là où elles sont nécessaires ».
Objectif : éviter toute discontinuité
Toutefois, cette union devrait fonctionner de la même manière qu’actuellement, selon Keir Starmer. Outre le fait de continuer à bénéficier « des mêmes avantages économiques », cela permettrait au Royaume-Uni de se conformer à ses engagements en ne rétablissant pas de frontière avec l’Irlande.
Une position unanime
Cette position semble « unanimement » partagée au sein du Labour selon Keir Starmer, le référent du parti pour le Brexit, qui s’exprimait dimanche sur la BBC. Plus de 80 personnalités travaillistes sont en faveur d’un maintien du Royaume-Uni dans le marché unique européen et l’union douanière, allant ainsi à contre-courant de la position du gouvernement de Theresa May.
Theresa May fragilisé
Selon Corbyn, « Le gouvernement conservateur endommage notre pays et ses priorités pour le Brexit risque d’accroitre ce dommage ». Le gouvernement de Theresa May ne cache pas, en effet, sa volonté de quitter le marché intérieur et l’union douanière. Ce positionnement clair des travaillistes jumelé aux avec les conservateurs rebelles à un Brexit dur, pourrait bousculer la position de la Première ministre britannique, Theresa May, qui doit exposer vendredi 2 mars, sa conception du futur partenariat entre l’UE et le Royaume-Uni.
(CB / NGV avec AFP)
Télécharger le discours de Jeremy Corbyn.
Le président géorgien Giorgi Margvelashvili rendant visite aux parents d’Archil Tatunashvili dans le camp de déplacés de Tsilkani a condamné ce qu’il considère comme le meurtre d’un innocent (crédit = présidence géorgienne)
(B2) Le décès d’un citoyen géorgien, Archil Tatunashvili, âgé de 35 ans, vendredi 23 (février), à Tskhinvali en Ossétie du Sud, provoque un regain de tension dans cette république du Caucase. Les autorités ossètes disent qu’il est mort d’un arrêt cardiaque. Mais sa famille soutient qu’il a été tué par le régime.
Tombé dans l’escalier et mort d’une crise cardiaque
La version officielle du « comité de sécurité de l’Etat » ossète (KGB) telle que relatée par le média en ligne civil.ge prête en effet au doute. Arrêté la veille à Akhalgori, Archil Tatunashvili a été « emmené à Tskhinvali pour y être interrogé ». Lors de son transfert vers une cellule de détention après avoir été interrogé, Tatunashvili a « résisté ». Il « a été blessé, est tombé par terre et a roulé dans les escaliers ». Emmené à l’hôpital de Tskhinvali, il est mort « deux heures plus tard ». NB : Un incident qui survient juste quand le ministre danois des Affaires étrangères, Anders Samuelsen, était en visite en Géorgie, notamment à la mission EUMM Georgia dirigée désormais par un Danois.
Un membre des forces armées géorgiennes
Le KGB ossète qui l’a arrêté « lors d’une ses visites en Ossétie du Sud », le soupçonne d’être un membre des forces armées géorgiennes. Un point que n’a pas démenti Tbilissi. Le président géorgien Giorgi Margvelashvili a ainsi voulu rendre hommage à celui qui a été « kidnappé et tué » dans la région occupée. Il a reconnu que Tatunashvili a été militaire « qui a servi la paix mondiale et la sécurité dans les missions internationales » . « Il n’a pas tiré une seule balle en Géorgie » (contrairement à ce que prétendent les autorités ossètes). Il « a servi sa propre patrie et après son service militaire, a vécu une vie de citoyen paisible » a-t-il précisé. « C’est un meurtre d’une personne innocente. Je ne peux pas appeler cet incident autre chose. Il est crucial que cette évidence soit attestée par des preuves » rendant visite à la famille du décédé dans le camp de déplacés de Tsilkani (lire ici).
Deux autres Géorgiens arrêtés
Son père, lui-même militaire, et vétéran des missions en Afghanistan et en Iraq, ne croit pas à la version des autorités ossètes, tout comme à la version de sa mort rapporte la chaîne de télévision 1 tv. « Mon fils était en bonne santé » dit-il. Le corps d’Archil Tatunashvili devrait être rapatrié cette semaine, selon les autorités géorgiennes via le village d’Ergneti. Deux autres Géorgiens, Levan Kutashvili et Ioseb Pavliashvili, avaient également été emprisonnés depuis le 22 février. Ils ont été libérés mais restent retenus en Ossétie du Sud, officiellement pour les besoins de l’enquête.
La mission EUMM Georgia propose ses bons offices
La mission européenne d’observation sur la ligne de démarcation (EUMM Georgia) a proposé ses bons offices. Dans un communiqué, elle se dit ainsi prête à « soutenir les enquêtes en cours et à faciliter les discussions par le biais du mécanisme de prévention et de réaction aux incidents d’Ergneti » (1). Elle estime qu’il est d’une « importance primordiale d’établir une coopération afin que toutes les informations nécessaires soient échangées pour déterminer la cause du décès du défunt » et dit « attendre avec intérêt des examens complets, approfondis et transparents de la mort de M. Tatunashvili ».
Des mesures supplémentaires de confiance nécessaires
L’Union européenne a réagi par l’intermédiaire du porte-parole de la Haute représentante de l’Union, Federica Mogherini. Sans condamner expressément l’incident, elle demande que les deux citoyens géorgiens retrouvent leur totale liberté de mouvement et puissent « se rendre dans le territoire administré par Tbilissi » (NB : la Géorgie dans le langage diplomatique). Cet incident montre « la nécessité de mesures supplémentaires pour assurer la transparence et améliorer la confiance » insiste-t-elle (télécharger le communiqué).
La question mise à l’agenda du Conseil des ministres des Affaires étrangères ?
Le ministre lituanien des Affaires étrangères Linas Linkevičius a condamné « La persécution des citoyens géorgiens ». « J’exige que des mécanismes internationaux de droits de l’homme et de sécurité soient mis en place sur place » a-t-il ajouté, indiquant qu’il comptait « soulever ce sujet lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères » de l’Union européenne réunis ce lundi (26 février) à Bruxelles.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) NB : Une réunion du mécanisme d’Ergneti est prévu le 1er mars.
(B2) Quelques amis de la dernière session IHEDN avaient eu la bonne idée de venir à Bruxelles et de me convier à leur repas de détente du soir pour parler Europe de la défense, PESCO et autres sujets d’intérêts. Nous nous sommes donc retrouvés dans un restaurant qu’ils avaient choisis, près de la Grand Place. A priori, l’idéal. Erreur funeste. Le restaunt choisi, « Aux Armes de Bruxelles« , situé de la rue des Bouchers, doit être à la restauration traditionnelle ce qu’est le goudron à la nature… (et encore !).
Au lieu d’une salle privative, et d’une grande table conviviale, comme convenu, nous nous sommes retrouvés dans un fond de salle, froid, sombre, peu agréable, avec plusieurs tables, à l’étroit. Tout cela sans le moindre mot d’excuse ni un « geste », type l’apéro offert. Les serveurs, légèrement rogues, ne semblaient pas vraiment heureux d’être là, ni de faire le métier, la direction semblait aux abonnés absents. Ensuite, est venue la discussion du menu. Le contenu du menu annoncé par téléphone ne correspondait pas vraiment. Le prix en revanche (29 euros, moules-frites + gaufre) était tout à fait ferme. Tout cela pour une vingtaine de convives. On ne peut pas dire que ce soit un « prix d’ami ». Et sans aucune discussion possible…
Mais ce n’était qu’un zakousti. A l’arrivée du plat choisi — moules – frites naturellement — petite déception. Très petit comme plat de moules. Et aucune possibilité d’avoir un peu plus. « Pas compris dans le menu ». A ce prix-là, on aurait pu croire que la moule était d’exception… Et là déception ! Apparemment, les moules n’étaient pas pêchées ni même achetées du jour.
Cela sentait plutôt la promo super discount de la veille ou de l’avant-veille (en limite de date). Même un paquet préemballé du Carrefour aurait fait mieux. Il ne manque cependant pas sur Bruxelles de fournisseurs proposant des produits frais, gouteux et à un prix tout à fait convenable. Les frites étaient, certes, « raisonnables ». Mais en portion super-mini. Après discussion, nous avons obtenu — faveur suprême, nous a-t-on fait comprendre — un rab’. Bien sûr, pas d’accompagnement, pas de proposition de ces sauces dont s’enorgueillit le moindre snack et restaurant digne de ce nom.
Au final, la fameuse gaufre, était « correcte ». Et pour cause, elle ressemblait étrangement à de la gaufre congelée, type Delhaze, réchauffée au four. En soi, ce n’est pas mauvais. Mais ce n’est pas vraiment la gaufre maison annoncée (ni le même prix).
En bref… les armes du Bruxelles, un restaurant qui veut se prétendre « touristique » mais économise sur tout, à éviter totalement ! Mieux vaut aller au Quick du coin. Honnêtement, au moins on sait ce qu’on mange, pour moins cher, avec le sourire (et le chauffage).
(Nicolas Gros-Verheyde)