(B2) Le navire indien INS Sunayna a escorté un bateau de Programme Mondial pour l’Alimentation chargé de 360 tonnes d’aide alimentaire depuis Bosaso, au nord de la Somalie, jusque Berbera, dans le Somaliland, à la veille de Noël, les 24 et 25 décembre derniers.
(crédit: EUNAVFOR Somalie)
Présent dans la région depuis le 6 octobre 2018, c’est la première fois que le Sunayna (P57) se charge de l’escorte d’aide humanitaire vitale. D’ordinaire, la protection et la distribution d’aide humanitaire était l’une des principales tâches d’EUNAVFOR dans le Golfe d’Aden. Depuis le lancement de l’opération Atalanta en 2008, 450 cargaisons du PMA transportant près de 1,8 tonnes d’aide alimentaire sont arrivées à bon port en Somalie.
Engagé dans les actions anti-piraterie
Ce patrouilleur de haute mer avait détecté, le 7 octobre dernier un navire de pêche suspect à environ 25 nm au large des côtes de de la Somalie à proximité de l’île de Socotra. Après enquête, les marins indiens découvrent qu’il s’agit de pêcheurs, sans autorisation, mais armés tout de même, selon le Times of India. Des armes (quatre kalachnikov de type AK-47 et une mitrailleuse légère, ainsi que des munitions) ont été saisies.
(MHA, avec NGV)
(B2) Seize ans après l’opération Artémis, le Brésil fait son retour parmi les partenaires de l’Union européenne en rejoignant la mission de formation de l’UE en Centrafrique, EUTM RCA
(crédit: EUTM RCA)
Trois militaires brésiliens ont rejoint début janvier la mission européenne dont le QG est établi à Bangui. Le Brésil devient ainsi le 12ème pays participant et le 4ème pays tiers (après la Géorgie, la Serbie et la Bosnie) à participer à la mission de formation de l’Union Européenne en République Centrafricaine. Présent dans la région au sein des forces onusiennes depuis plusieurs années (MINUSCA, MONUSCO, UNAMID, UNMISS), c’est dans la mission des Nations Unies au Soudan du Sud qu’est actuellement déployé le principal des forces brésiliennes.
(MHA)
(B2) La mission de l’Union européenne de soutien à la police dans les territoire palestiniens (EUPOL COPPS) recrute 4 personnels détachés ou contractuels, principalement dans des fonctions de finances et logistique (financial verification officer, finance officer, transports and logistics officer, communication and information systems assistant). Date limite : 29 janvier 17h00 (Bruxelles). Tous renseignements ici.
La mission recrute également un expert invité détaché. Les candidatures sont acceptées jusqu’au 8 février 17h00 (Bruxelles). Tous renseignements ici.
PS : pour parfaire vos connaissances sur la politique européenne, le manuel sur la politique européenne de sécurité et de défense est le complément indispensable à votre préparation
(B2 – exclusif) Peu importe les émois à Westminster et les tourments de Downing Street, ou la conduite sans ceinture du Prince Philippe, dans le domaine des opérations de stabilisation menées par l’Union européenne (au titre de la PSDC), le départ des Britanniques est désormais bien engagé et devrait se terminer bientôt
Le HMS Northumberland près du cercle arctique (crédit : MOD Uk / Crown copyright)
Un mouvement engagé
Le transfert du QG de l’opération anti-piraterie
Première concernée, la plus emblématique, l’opération anti-piraterie de l’UE (alias EUNAVFOR Atalanta) va déménager de Northwood (près de Londres) à la Rota et à Brest, le commandant britannique cédant sa place au commandant espagnol avec un second français. Le QG de La Rota est en pleine préparation, le QG secondaire de Brest — qui accueille la liaison avec la marine marchande — également. Les officiers ont commencé à rejoindre leur poste. Le « tuilage » est en cours, selon nos informations (lire : La revanche de Trafalgar).
Le changement de commandement en Bosnie-Herzégovine
Deuxième concernée, l’opération EUFOR Althea en Bosnie-Herzégovine. Plus discrète, après avoir été l’opération phare (de l’OTAN sous le nom IFOR) et de l’Union européenne, elle ne rassemble plus aujourd’hui que 600 hommes maximum. Elle n’en est pas moins importante, car un « poste d’observation » important de ce qui se passe dans les Balkans, notamment en matière de retour des combattants étrangers. Un Français va prendre la tête de l’opération, à partir du QG de l’OTAN à Mons (le SHAPE). Un petit noyau de Français est aussi prévu à Sarajevo au sein de l’état-major de la force (lire : Le retour de la France dans l’opération de l’UE en Bosnie-Herzégovine).
L’abandon d’un poste de numéro 2 en Somalie
Enfin, au sein de la mission civile EUCAP Somalia chargée d’assurer le conseil et la formation des Somaliens pour la sécurité maritime, le poste de numéro 2 assuré par un Britannique est en voie de changer de main, selon nos informations. Les Britanniques ne pouvant assurer de poste de commandement des opérations européennes.
Le retrait du planning des battlegroups
De même, en matière de force de réaction rapide de l’UE, les Britanniques se sont retirés du tour d’astreinte des battlegroups (lire : La prise d’astreinte française au battlegroup 2019 se prépare).
Du personnel détaché au titre d’un pays tiers
Des Britanniques resteront dans quelques unes de ces missions et opérations qu’ils estiment ‘stratégiques’, en particulier celles déployées en Somalie et dans l’Océan indien. Mais en tant que pays tiers, dès que le Brexit sera consommé. Un officier britannique de la marine marchande devrait ainsi être positionné à Brest, chargé d’assurer le lien (précieux) avec toutes les structures britanniques de la marine marchande. Et dans la mission EUCAP Somalia, Londres entend détacher un de ses officiers pour occuper le poste de chef des opérations.
Une transition en douceur
Dans toutes ces opérations et missions, le départ des Britanniques est désormais non seulement acté, mais leur remplacement est assuré, sans difficulté. Il est difficile désormais, voire quasi impossible, de faire machine arrière. Les Britanniques ont perdu leur tour.
Difficile de faire machine arrière
Si le Brexit devait être repoussé, il ne changera pas les changements opérés dans les commandements : la relève est déjà en place. Les Britanniques qui occupaient ces positions ont déjà (ou vont) retrouver d’autres fonctions dans l’armée britannique, l’OTAN ou d’autres opérations multinationales. Et dans les générations de force actuelles, ce serait un pari insensé pour les planificateurs britanniques de miser sur une possible annulation ou prolongation longue du Brexit pour faire de nouvelles offres de participation importante.
Quelques leçons du départ
A cette transition en douceur, si en douceur qu’elle passe inaperçue, on peut tirer d’ores-et-déjà quelques leçons. Premièrement, contrairement à ce qu’avaient affirmé certains dignitaires britanniques, assis confortablement dans leurs sièges en cuir dans des ministères londoniens, et quelques observateurs, peu au fait du fonctionnement réel de l’Union européenne, l’apport britannique dans les missions et opérations de l’Europe de la défense reste modeste. Il peut être facilement compensé, avec juste un peu de bonne volonté de quelques pays membres. Deuxièmement, le départ britannique consacre en fait le retour français dans des opérations et missions qu’ils avaient, ces dernières années, un peu délaissées. Au final, il reste tout de même un pincement au cœur. Les officiers de sa Royale Majesté, croisés durant ces années, m’ont toujours fait bonne impression, avec ce mélange de courtoisie, de rudesse, d’ironie et d’enthousiasme qui fait le charme et l’efficacité de l’armée outre-Manche. Dommage…
(Nicolas Gros-Verheyde)
(B2) Les institutions européennes, et en particulier la Commission européenne, soutiennent largement l’accord de Prespa, « important pour la région et pour l’Europe » a encore rappelé le porte-parole de l’exécutif européen ce jeudi (24 janvier) midi. Ce « à l’unanimité ». Cela n’a pas empêché le commissaire européen Dimitris Avramopoulos de s’exprimer contre cet accord : « L’accord de Prespa n’est pas équilibré et c’est donc problématique » a-t-il lâché de retour sur le sol national (1).
(crédit : Commission européenne)
Le surf sur une vague nationaliste
Chargé du portfolio des Migrations, de la Citoyenneté et des Affaires intérieures, cet ancien ministre de la Défense avait effectué un parcours actif jusqu’à présent, sans faute, selon moi. Mais il appartient à un parti : Nouvelle démocratie (Néa Dimokratía), totalement opposé à l’accord de Prespa, prêt à ‘surfer’ sur tous les vents nationalistes, pour s’opposer au gouvernement de Alexis Tsipras. Mis sous pression par ses collègues de parti, il a craqué…
Nationaliste ou Européen
Alors qu’à Skopje et à Athènes, certains agitent le drapeau nationaliste le plus nauséabond, essayant de remettre au présent des querelles de 2000 ans, cette position semble contradictoire avec l’esprit européen. C’est une chose d’être fière de son passé et de son histoire. C’en est une autre de ne pas vivre au présent et au futur. Macédoine et Grèce sont membres d’un même espace, européen. La querelle sur le nom du premier a pu être réglée au prix de discussions longues et d’efforts de part et d’autre. Il est temps d’en tirer conséquence.
La fin de la collégialité ou la démission du commissaire
Cette déclaration d’un commissaire européen est totalement contradictoire avec la lettre et l’esprit de la Commission européenne. On est face à un choix d’organisation. Soit sur cette question sensible, l’exécutif européen estime que chaque commissaire est libre d’avoir une opinion. Soit il a pris une position — ce qui semble être le cas —. et ses membres sont tenus de s’y soumettre. C’est cette seconde option qu’a précisé le porte-parole. Dans ce cas, il ne reste plus que deux choix. Soit Avramopoulos reste membre de la Commission, et retire sa proposition. Soit il estime que la position nationale prime, et il démissionne (2). Il peut y avoir des sujets sur lesquels des nuances peuvent s’exprimer, au niveau économique par exemple, quand il s’agit de l’essence et de la stabilité de l’Europe, c’est difficile. Pour paraphraser Chèvenement : un commissaire çà ferme ca gueule ou çà démissionne.
La faiblesse européenne pour la Nouvelle démocratie
De façon générale, il est navrant de voir l’exécutif européen plutôt attentiste sur cette position. On aurait attendu un peu plus de courage vis-à-vis de l’attitude de Nouvelle Démocratie, qui appartient cependant au grand courant démocrate-chrétien européen, le PPE. Interrogé à plusieurs reprises, le porte-parole de la Commission s’est refusé à condamner l’attitude de ce parti. Est-ce l’appartenance commune au PPE de Jean-Claude Juncker ou le passé politique de son porte-parole Margaritis Schinas, ancien député de la ND. Ce serait difficile à croire que la Commission européenne en soit ramenée à des considérations aussi bassement politiciennes. Ce serait dommage pour l’Europe.
(Nicolas Gros-Verheyde)
NB : dans les colonnes de B2, nous utiliserons désormais l’appellation ‘Macédoine du Nord’, conforme à l’accord de Prespa, soutenu par les Européens.
(B2) Le non remplacement de la frégate Augsburg par un autre navire n’est pas une simple question de timing. En marge du forum de Davos, la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen a tenu à expliquer sa position.
L’Allemagne reproche à l’Italie d’avoir saboté l’opération et l’opération d’être inefficace. « La force opérationnelle italienne a envoyé la marine allemande dans les coins les plus reculés de la Méditerranée. Comme il n’y avait pas d’itinéraires de contrebande, aucune tâche significative n’avait été accomplie depuis des mois ». « Il est important pour nous que la tâche de la mission soit maintenant clarifiée politiquement à Bruxelles » lâche-t-elle, selon les médias allemands qui rapportent l’information.
Commentaire : Le divorce semble être consommé entre Berlin et Rome sur l’opération européenne maritime en Méditerranée Sophia (alias EUNAVFOR Med). On est sur une vraie question politique que d’aucuns se posent dans les couloirs européens (au sein du Comité politique et de sécurité, des organes militaires, etc.) : à quoi sert Sophia ? Quel est son/ses objectifs ? Ont-ils été vraiment atteints. Sinon comment ? En gros, pourrait-il y avoir une autre opération demain à la place de Sophia ?
(Nicolas Gros-Verheyde)
(B2) La messe est-elle dite pour l’avenir de l’opération Sophia ? A écouter Dimitris Avramopoulos, le commissaire européen chargé des Migrations, on n’est pas loin de la fin… même si celui-ci en défend encore l’utilité. Et ce pessimisme n’est pas contredit par les faits dont B2 a connaissance
(crédit : Armada espagnole)
Le commissaire chargé des Migrations (de nationalité grecque) était devant la presse ce mercredi (23 janvier) midi pour rendre compte de la réunion du collège (Commission européenne). Il a été, en 2015, un des premiers (avec Federica Mogherini) à défendre l’utilité de l’opération maritime de l’Union européenne afin de lutter contre les trafics en Méditerranée (alias EUNAVFOR Med ou Sophia). Aujourd’hui, l’avenir semble sombre.
Ayons foi dans l’opération
« La foi » dans l’opération est intacte a assuré le commissaire. « L’opération Sophia est une réussite. Grâce à cette opération, on a vu le nombre de passeurs diminuer. On a pu décourager ainsi les gens d’effectuer le voyages de manière dangereuse la Méditerranée. » Et « selon moi, cette opération devra continuer ». NB : un point de vue, officiellement partagé par les ministres de la Défense de l’Union.
Un coup dur allemand
Le retrait allemand de l’opération (lire : L’Allemagne se retire de l’opération Sophia) est un coup dur. Mais le commissaire n’en laisse rien paraitre. « Le retrait du navire allemand [la frégate Augsburg] était prévu en février. L’Allemagne continue de participer à l’opération. Rien ne dit qu’un navire ne sera pas rendu disponible dans le futur. »
Si l’Italie veut arrêter, à elle de le décider
Sur le futur de l’opération, Dimitris Avramopoulos est plus furtif. Cela « dépend des États membres. C’est à eux de prendre la décision au final ». Et d’avouer : « Si l’Italie qui est aux commandes de l’opération décide d’arrêter l’opération, c’est sa décision » (1). C’est clair, c’est franc, et c’est la réalité.
La fin de l’opération est-elle inéluctable ?
Un problème hautement politique
En pratique, tout le monde le sait, « il y a un problème, bien connu, qui n’a rien à voir avec l’opération » comme l’a rappelé à B2 un diplomate européen. Il s’agit d’avoir un accord global sur le paquet migratoire (le mécanisme de Dublin), la répartition des demandeurs d’asile dans les pays, et éventuellement d’avoir un mécanisme de répartition temporaire des réfugiés et migrants débarqués des bateaux. « Les contacts sont en cours entre États membres » nous a-t-on assuré.
Pas de solution possible avant mars ?
En fait, le temps presse. L’opération a été prolongée jusqu’au 31 mars. Et, pour l’instant, le point n’est ni à l’ordre du jour de l’informelle des ministres de la Défense ou des affaires étrangères (fin janvier à Bucarest) ni des ambassadeurs du Comité politique et de sécurité. La question est hautement politique. Il faut attendre … « le sommet européen de mars » me confie un bon connaisseur du dossier. « On verra alors si les chefs d’État et de gouvernement » sont capables de « trouver une solution ».
Un défi dans le maelstrom électoral
Le paris sont ouverts. Mais dans les couloirs, difficile de trouver un optimiste. « Durant les derniers mois, malgré tous les efforts, il a été impossible de trouver une solution » poursuit notre source. La reconduction en décembre de l’opération juste pour trois mois s’est faite aux forceps (lire : Le cadeau de Noël des 28. L’opération Sophia prolongée de trois mois). Et « à moins d’un changement majeur, je ne vois pas ce qui pourrait changer la donne ». Au contraire, plus on tarde, « plus on se rapproche de l’échéance électorale. Plus cela risque d’être difficile ».
Adieu Sophia ?
Dans quelques semaines, et encore plus en mars, nous serons en plein maelström électoral. Dans ce contexte, pour Matteo Salvini et d’autres responsables italiens, donner un coup d’arrêt à l’opération Sophia ressemble à du pain béni. On peut à la fois critiquer l’opération comme un facilitateur d’entrée de migrants (NB : ce qui est faux), se flatter d’avoir contraint les Européens à abaisser leur pavillon et crier un petit cocorico national (2). Tellement facile que ce serait bête de s’en priver.
Re
(Nicolas Gros-Verheyde, avec Leonor Hubaut)
Lire aussi : Rome veut-il tuer l’opération Sophia ? Paris acquiesce secrètement
(B2) Les équipages du 62ème escadron de transport aérien de Wunstorf attaquent une nouvelle étape dans l’appropriation de l’avion européen A400M : l’évacuation de ressortissants et l’appui aux forces spéciales indique la Luftwaffe . Dans ce dernier registre, ils vont devoir apprendre à opérer de jour comme de nuit, notamment en participant à des exercices et des entraînements des forces spéciales.