(B2) Après 28 jours d’engagement, le patrouilleur de haute mer Enseigne de vaisseau Jacoubet (F-794) a quitté la zone de l’opération Sophia pour retourner à sa base.
Dans le cadre de sa fonction de vérification de l’embargo sur les armes imposé aux différentes parties libyennes par l’ONU dans les eaux internationales, le FS Jacoubet a effectué 7 ‘hélages’ de navires de commerce et une ‘approche amicale’, indique le QG de l’opération maritime européenne de lutte contre les trafics en Méditerranée centrale.
Aucune solution trouvée pour l’avenir de Sophia
Précisons qu’aucune solution n’a toujours été trouvée sur le sort de l’opération Sophia dont le mandat se termine le 31 mars. Et les esprits n’étaient pas vraiment optimistes à Bruxelles sur l’issue.
Le commissaire européen chargé des Affaires intérieures Dimitris Avramopoulos, interrogé par B2, le 6 mars dernier avait été plus que circonspect : « Le rôle de Sophia a été remis en question. Le commandement actuel [est assuré par] l’Italie. C’est aux autorités italiennes de voir s’ils veulent continuer l’opération, son action noble et importante. »
Et d’ajouter en guise d’épitaphe : « Nous avons toujours soutenu l’opération, et avons même été à [son] initiative. Cette opération « a permis de sauver de très nombreuses vies ».
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi : Le FS Jacoubet dans l’opération Sophia : pour briser la solitude italienne ?
(B2) La mission européenne de renforcement de l’État de droit au Kosovo (EULEX Kosovo) recrute actuellement, par voie de contrat ou de détachement, un responsable observateur thématique chargé des crimes à motivation haineuse (Thematic Lead Monitor – Hate Crimes).
Date limite d’inscription: 20 mars 2019 17h (Bruxelles).
Informations détaillées ici.
PS : pour parfaire vos connaissances sur la politique européenne, le manuel sur la politique européenne de sécurité et de défense est le complément indispensable à votre préparation.
(B2 – exclusive) The Americans have deployed a discreet but very offensive lobbying campaign in all institutional directions: MEPs, the European Commission, the Member States … Target: European Defense Fund
Mission US auprès UE (crédit : US State Departement)
The maneuver may seem late. It is more subtle than the previous ones. The Americans are no longer openly and publicly challenging European efforts, the establishment of Permanent Structured Cooperation (PESCO) or the very existence of the European Defense Fund. Well aware of the European tempo, they target the different actors of the negotiation, hoping to insert various amendments, delay the adoption or even completely torpedo the initiative.
Lunch, discreet or less discreet meetings
A luncheon was organized at the invitation of US Ambassador to the EU, Gordon B. Sondland on Wednesday (20 February) to several MEPs (1):. A Pentagon official came to deliver a message to the European Commission. Other missi dominici, sometimes of a high-level, were sent to lobby several Member States, usually the most Euro-Atlantic, or even simply to be present in sometimes more confidential enclosure (2). Each time, the same speech was served, which we were able to reconstruct, with some variations.
The message: pay attention to what you are doing!
The first set of warnings aimed to arouse attention and delay any decision: pay close attention to this initiative, carefully study the consequences of what you are doing. The second set of warnings focused on the technological aspect: do not take the risk of missing a technological evolution and no longer being interoperable tomorrow. The third set of warnings was rather economic: there is a risk of duplication, of wasting money. In concrete terms, the Americans are arguing a notable argument: these investments could not be deducted from the commitment to spend 2% on European defense. Finally they prevent more political risks, evoking that of decoupling and endangering Europeans. If these arguments are not sufficient, the threat may become more direct: « You will have to explain yourself with Washington » is stated in substance.
A series of meetings at the White House
Several leaders (Polish, Austrian, Czech, Belgian) have also been received, or will be received, in Washington, at the Pentagon (3), or even directly by Donald Trump (4). States of average importance but which could be sensitive for various reasons (Euro-Atlantism, policy of active neutrality, national industry) to American sirens. These meetings are intended to convince some leaders of US policy based on Iran, Huawei or North Stream 2, but not only, defense issues could be addressed, ‘inadvertently’.
Objective: the strategic autonomy of Europeans
The challenge here is not so much the existence of the European Defense Fund, but some of its aspects which are particularly disturbingly bothering the Americans: firstly, the reduced opening of the Fund to companies from associated countries (ie the United States), and above the obligation for participating companies to refuse any provision aimed at limiting the use of intellectual property products through external legislation. A provision that limits the effects of US technology export limitation legislation (ITAR), and one of the most concrete elements of European strategic autonomy.
Delay the European decision
The other challenge for Americans is to delay the adoption of the text as much as possible. This will give them more time to lobby and even undermine any creation of FEDef. Well informed about the mechanics of the renewal of the European institutions, they know that the window of the coming weeks is crucial for the adoption of the necessary regulations. Any delay in the adoption of the compromise on the FEDef would result in the postponement of its adoption of at least six months, or even a year – the time that the various institutions (Parliament, Commission …) are set up. By means of a change of majority or international context, this could lead otherwise the complete questioning of the FEDef, at least its lessening.
Direct lobbying rather than through NATO
This campaign is not new in itself (5), but it reveals a change of tactics. At first, the Americans had preferred to use their usual channel, via NATO structures or some contacts with Member States, or even by directly criticizing the Europeans (6). These actions have not achieve the desired effect. NATO structures, which in themselves are interested in the creation of the European Defense Fund – which allows (among other things) to finance certain projects already undertaken by member countries at the level of the Atlantic Alliance – reacted rather weakly to American arguments. Too soft even, to the taste of the Americans. Jim Mattis’ departure from his position as Pentagon chief at the end of December in Washington coincided with the deployment of more offensive lobbying, considered « more aggressive » on the European side.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(RM)
(B2) Le contre-amiral espagnol Ricardo Hernandez a pris, samedi (9 mars), le commandement de la force maritime de l’UE contre la piraterie.
Une petite cérémonie s’est déroulée en présence du général Charlie Stickland OBE, le commandant d’opération, sur le navire amiral espagnol ESPS Navarra. C’est la 31e rotation de forces depuis le lancement de l’opération de lutte contre la piraterie en décembre 2008. La cérémonie a été suivie par le commandant du destroyer Samidare, de la force d’autodéfense maritime japonaise, actuellement sous le commandement de la force multinationale CTF151, basée à Bahreïn.
« EU NAVFOR, c’est plus que des navires. (C’est) un réseau de capacité de sécurité maritime et vous en formez le centre de ce réseau. » a indiqué le général Stickland dont ce sont les derniers jours à la tête de l’opération. L’officier supérieur britannique doit, en effet, quitter son poste, Brexit oblige.
L’opération anti-piraterie compte actuellement trois navires : le ESPS Navarra (F-85), navire amiral, le patrouilleur de haute mer espagnol ESPS Relámpago (P-43) et la frégate italienne ITS Carlo Margottini (F-592) — qui vient de revenir dans l’opération —, ainsi qu’un avion de patrouille maritime P3 Orion espagnol, basé à Djibouti.
(NGV)
(B2) Les soldats européens qui assurent la protection de la mission de l’UE de formation de l’armée malienne (EUTM Mali) ont « répondu avec feu ciblé sur un drone qui a été détecté alors qu’il survolait illégalement » le quartier général à Bamako a précisé jeudi (7 mars) la mission dans un tweet. Une « mesure défensive limitée [qui] ne constituait à aucun moment une menace pour la population locale » a ajouté le porte-parole, afin de rassurer la population des alentours.
Trois coups de feux
Il était 13h30 environ. Deux des sentinelles qui montaient la garde, se sont dirigés sur la route « à 100 mètres de leur poste pour tirer sur un drone qui survolait la zone en progressant vers la base de l’EUTM. Les tirs n’ont pas touché la cible et l’appareil a aussitôt rebroussé chemin » précise Mohamed Salaha du journal malien Nord Sud qui a recueilli plusieurs témoignages sur place.
Une peur dans le quartier
Les trois coups de feu qui ont retenti ont semé la panique dans ce quartier d’affaires, dénommé ACI 2000, selon notre confrère malien. « Tout le monde dans le coin a eu peur. Certains couraient dans tous les sens. La scène n’a pas dépassé cinq minutes. Ils ont tiré et ont regagné tranquillement leurs postes sans dire mot à quelqu’un », témoigne un homme qui tient un kiosque juste en face de la base. « Dès que les coups de feu ont retenti, l’appareil a automatiquement fait demi-tour. C’est comme si le manipulateur de l’appareil était là avec nous. »
Les raisons du survol inconnues
On ne connait pas la fonction du drone, ni raison du survol ou son propriétaire. « Les autorités maliennes ont été averties » précise-t-on du côté d’EUTM Mali. Une enquête doit être diligentée.
(NGV)
(B2) L’attentat de Madrid, le 11 mars 2004, a été un choc pour les Européens (Lire : L’Europe se mobilise contre le terrorisme)
Minutes de silence sur le rond-point Schuman lundi 15 mars 2004 (crédit : Commission européenne)
L’importance de l’acte bien entendu mais, surtout, sa résonance politique (l’erreur du gouvernement Aznar qui attribue l’attentat à l’ETA) et sa primauté (après les attentats de 2001, c’est le premier en Europe déclenché par les mouvances islamiques) ont résonné dans toutes les têtes.
Il a entraîné de facto une solidarité (formalisée ensuite dans la clause de solidarité du traité de Lisbonne), des décisions prises pour renforcer l’échange d’informations et à la coopération en matière de terrorisme, l’émergence du SitCen (centre de situation devenu ensuite l’IntCen) pour l’analyse du renseignement, et l’idée de renforcer la protection civile en Europe, qui n’aboutira que plus tard (lire : Protection civile, comment l’Europe a perdu une bataille).
Mais au-delà des premiers chocs, la réaction a été plus mesurée (lire : Terrorisme. L’Europe se met en ordre de bataille, dispersée)
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi nos dossiers :
Et notre fiche : Le nouveau cadre anti-terroriste de l’UE après les attentats de 2015 (fiche)