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B2 Le Quotidien de l'Europe géopolitique. Actualité. Dossiers. Réflexions. Reportages
Updated: 7 hours 38 min ago

Les IED, outils robustes, menace continue au Sahel

Wed, 27/01/2021 - 17:02

(B2) Avec plusieurs morts dans l’opération Barkhane, coup sur coup entre fin décembre et début janvier, la menace des mines et autres engins explosifs artisanaux apparait en croissance. En fait, il n’en est rien.

Détection d’IED par des militaires de Barkhane (Crédit : EMA – DICOD – Archives B2)

Un chiffre plutôt régulier tous les ans

« Tous les ans, nous découvrons, décelons et empêchons l’explosion d’une grosse vingtaine d’IED posés par les groupes terroristes » indique le colonel Barbry, porte-parole de l’état-major des armées. Ce chiffre est « à peu près stable » d’une année sur l’autre. « Tous les ans, on déplore environ une dizaine d’attaques qui ne font pas tous des victimes. » Il n’y a « pas de recrudescence ni de pause » . Le véritable « pic des attaques a eu lieu en 2015 ». Depuis, il est en fait « en décroissance ».

L’ajout de produits pour doubler l’effet explosif

Ce qui change plutôt est la « valorisation » des engins posés, avec ce qu’on appelle « du « Home made exclusive » (HME). Autrement dit l’ajout de précurseurs chimiques ou autres produits (ex. nitrates…) à l’intérieur de l’engin qui augmentent l’effet de l’explosion. « En fonction de la charge mise, vous obtenez des dégâts proportionnels avec les matériels mis à l’intérieur. » Depuis 2013, on observe « l’ajout de Home made exclusive dans les IED ». Les charges peuvent être importantes : jusqu’à 40 kg. Sans automatiquement d’augmentation des doses d’explosifs.

Une fabrication locale éprouvée

Les systèmes des IED utilisés au Mali sont « basiques et rudimentaires », généralement « à pression ». La fabrication « reste robuste mais relativement simple » à placer. Mais il n’y a pas d’improvisation. Il y a des centres logistiques « locaux », et « nécessairement des artificiers » en mesure de fabriquer les IED sur place.

Un dispositif anti-IED

Les Français disposent d’un parc de 400 brouilleurs, mis en place depuis l’intervention en Afghanistan surtout. « Plus des deux tiers sont déployés notamment au Sahel. » Ces brouilleurs mettent en place une « bulle de sécurité », « particulièrement efficaces sur les RcIED », les engins IED radio-commandés, déclenchés par un téléphone portable par exemple (2). Mais ils peuvent beaucoup moins contre les engins explosifs sans télécommande, notamment contre les PP-IED, déclenchés par la pression (le passage d’un véhicule par exemple). Ce sont ces engins à pression que l’on « retrouve majoritairement » au Mali et au Sahel en général.

Des ouvertures d’itinéraire

Face aux IED plus rudimentaires, c’est la pratique d’une reconnaissance par un détachement d’ouverture d’itinéraire et de protection qui est utilisée avec des véhicules emblématiques Buffalo (1) et Souvim (Système d’OUVerture d’Itinéraires Minés). « Ce système d’ouverture de terrains minés permet de parcourir environ 150 km entre 8 et 10 heures. » Soit une vitesse de progression d’une petite dizaine de km/h au Sahel. Vitesse qui peut paraitre lente. Mais on est ici « sur un terrain abrasif rugueux et compliqué ».

Le renseignement humain vital

Le problème est que des engins peuvent être posés après le passage des véhicules de reconnaissance. Ce qui nécessite pour les armées d’avoir une « certaine organisation » et surtout de recourir au « renseignement humain ». Une « nécessité » dans « la traque pour la sécurité […] afin de remonter les chaines, de localiser les centres de fabrication, les plots logistiques et ceux qui les mettent en œuvre »…

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Un véhicule militaire blindé à roues renforcé de type MRAP (résistant aux mines et protégé contre les embuscades), construit par Force Protection, une division de General Dynamics.
  2. Le plus récent des systèmes, le programme ‘Barrage’ dit actif-réactif avec goniométrie, est en cours de déploiement. Il devrait à terme remplacer les autres systèmes. Six ‘Barrage’ sont déjà déployés dans la bande sahélo-saharienne (BSS en terminologie militaire).

Ces réponses ont été données aux différents journalistes présents lors du point presse de la DICOD du 15.1, auquel participait B2 (via audioconférence).

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Les pirates adorent le Golfe de Guinée. La zone la plus dangereuse

Mon, 25/01/2021 - 18:39

(B2) Le dernier rapport publié par le MICA center est net : le Golfe de Guinée est une des zones les plus dangereuses au monde. Il a pris le relais dans le hit parade du danger des côtes somaliennes

  • Ce centre d’observation de la piraterie maritime est établi à Brest au sein de la préfecture maritime depuis 2016. Il surveille une bonne partie des mers du Globe : Golfe de Guinée (GOG), Golfe d’Aden et Océan indien (MSCHOA) et les autres mers.

Un vol ou une attaque tous les trois jours

114 évènements ont eu lieu cette année, dans le Golfe de Guinée, selon le rapport annuel publié par le Mica Center début janvier. Ils se décomposent en 21 abordages (bateau piraté), 30 attaques, 18 approches et 45 vols (1). L’objectif des pirates demeure le même : rapines et otages humains qui seront ensuite échangés contre rançon. On reste sensiblement sur les mêmes chiffres qu’en 2019 : 111 évènements (26 piratages et 25 attaques). Ce qui confirme un haut niveau de risque.

L’évolution du rayon d’action des pirates

Les pirates, qui concentraient leur action sur le fond du golfe jusqu’en 2019, sont désormais plus audacieux avec « certains raids confirmés sur plus de 400 nautiques et des abordages à plus de 100 nautiques des côtes » selon le rapport (*). Et la zone de chalandise s’étend désormais « du Ghana à la Guinée équatoriale ». Idem pour les actes de brigandage et de vol, pratiqués sur des navires au mouillage. Le risque s’étend désormais de la Guinée Conakry jusqu’à l’Angola. C’est une grande partie de la côte d’Afrique de l’Ouest qui est désormais concernée.

Un nombre de prises d’otages préoccupant

Le nombre d’actes d’enlèvements dans le golfe de Guinée, dont la progression était sensible depuis 2017, reste « préoccupant » insistent les gars du Mica Center. Au total, 142 personnes ont été prises en otages en 2020. Soit un chiffre sensiblement identique à celui de 2019 (146). Les prises d’otages se sont concentrées au printemps et à la fin de l’année. Si les trois premiers mois de 2020 ont été relativement calmes, le printemps a été agité avec un total de 65 otages enlevés entre avril et juillet et une recrudescence en novembre.

Une moyenne de 30 jours de détention

La moyenne du nombre d’otages par acte est de 5,6 avec un maximum de 14, constaté durant le mois de novembre. Les actes de kidnapping constituent 23 % de la totalité des événements. Les otages ne restent pas longtemps aux mains des pirates. L’objectif, pour eux, étant d’obtenir une rançon le plus rapidement possible. La durée moyenne de détention est de 30 jours cette année (hors cas record de 149 jours).

La zone la plus dangereuse

Conclusion : « Malgré les efforts du Nigéria et des pays États riverains, le golfe de Guinée demeure la zone la plus dangereuse du monde et les actes de piraterie s’y étendent désormais du large du Ghana jusqu’au large de la Guinée équatoriale » résume l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la marine française. Et les deux récentes attaques survenues en janvier, dont l’une s’est terminée par un abordage particulièrement violent (MV Mozart) le prouve.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. un certain nombre d’attaques sont mises en échec. Ce qui est mettre au crédit de l’amélioration des procédures d’alerte entre marine marchande et garde-côtes et marine des pays riverains, comme à leur formation. Cela oblige les pirates à reconduire leurs actions à plusieurs reprises avant de parvenir à leurs fins.
Rapport Annuel Mica centerTélécharger Un porte conteneurs turc piraté dans le Golfe de Guinée

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Les camps des Fama à Mondoro et Boulikessi attaqués dans la nuit de samedi

Sun, 24/01/2021 - 22:50

(B2) Deux camps des forces armées maliennes (FAMa), situés tous deux à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso (le poste G5 Sahel de Boulikessi et le camp FAMa de Mondoro), ont été attaqués, dans la nuit du 23 au 24 janvier. Des attaques complexes et simultanées de groupes armés terroristes non identifiés aux environ de 3h30 du matin

  • L’information est venue de l’état-major français des armées comme des forces armées maliennes ce dimanche (24.01).

Les hélicoptères Tigre et deux Mirage en appui

Les FAMa ont « tout de suite pris l’ascendant sur leur adversaire et ont tenu leur position appuyés notamment par leur Tucano », un avion d’attaque léger de type A-29, affirme l’état-major français des armées. Mais cela n’a pas suffit. L’opération Barkhane a alors déclenché une patrouille d’hélicoptères Tigre, « afin d’appuyer les FAMa ». « Moins d’une heure après l’alerte », ils étaient sur place. Les Tigre ont « rapidement » engagé le combat sur une « colonne ennemie à Boulikessi, neutralisant une dizaine de GAT [groupe armés terroristes] à motos ». En parallèle, une patrouille de Mirage 2000 a survolé les deux emprises. Ce n’est qu’au petit matin, que l’ennemi s’est « débandé » selon les termes même des militaires.

Une trentaine d’assaillants tués

Au total, à Boulikessi, ce sont « plusieurs dizaines de GAT qui ont été neutralisés ». Une trentaine exactement, précise les FAMa. 2 pick-ups et 5 motos ‘ennemis’ ont également été détruits et 40 autres motos ont été saisies. À Mondoro, le bilan reste « à consolider ». Un chiffre est connu : la saisie de sept motos.

Plusieurs blessés dans les combats

Du côté des FAMa, le bilan est rude : 4 morts et 12 blessés à Boulikessi, 2 morts et 6 blessés à Mondoro. Un véhicule et une mitrailleuse détruits. Une évacuation médicale a été déclenchée de façon combinée par l’opération Barkhane et la Minusma. Parmi les blessés de Boulekessi, la Force Barkhane a pris en charge deux blessés. Les autres ont été pris en compte par la MINUSMa ou par les FAMa. Stabilisés à l’antenne de réanimation et de chirurgie de sauvetage (ARCS) de Gossi, ils ont été amenés à l’hôpital militaire de Gao en milieu de journée.

(NGV)

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Un porte conteneurs turc piraté dans le Golfe de Guinée

Sun, 24/01/2021 - 22:10

(B2) Le Mozart, un navire turc, a été pris d’abordage samedi (23.01) matin par des pirates au large de Sao Tomé e Principe. Assaut particulièrement violent. Les autorités d’Ankara sont en émoi

Le Mozart et une partie de son équipage (crédit : Boden)

Le porte-conteneurs battant pavillon libérien, et appartenant à la compagnie turque Boden Denizcilik AŞ avait quitté Lagos et se trouvait alors à 100 miles au Nord-Ouest de Sao Tome e Principe en pleine mer, en direction de Cape Town (Afrique du Sud). Selon les sources maritimes consultées par B2, il se trouvait alors à 1°04’13 » Nord et 5°14’17 » Est.

Les deux dernières attaques recensées ont eu lieu à hauteur de Sao Tomé e Principe

Un mort, 15 otages

Après avoir stoppé le navire, les pirates (au nombre de quatre apparemment) ont pris d’assaut le navire. Les marins n’ont pas eu le temps de tous se réfugier dans la citadelle, ou du moins celle-ci a été forcée. Le détail n’est pas vraiment connu. Mais les pirates n’ont pas hésité. Ils sont repartis en prenant 15 membres de l’équipage en otage, de façon violente (en les battant). Un des marins, de nationalité azerbaïdjanaise, l’ingénieur en second du bord, a été tué dans l’attaque. Avant de partir ils ont détruits une bonne partie des instruments de bord. Le centre de surveillance maritime de Brest pour le Golfe de Guinée (MDAT-GoG) a été averti.

Trois rescapés et le navire à l’abri à Port-Gentil

Seuls trois marins ont pu en réchapper. Le quatrième capitaine du navire, Furkan Yaren, a été blessé à la jambe. Un autre a été blessé à l’estomac. A trois, ils ont réussi à conduire le porte-conteneurs jusqu’à Port-Gentil au Gabon, comme Furkan Yaren le raconte sur un média twitter d’un ami. « Je ne sais pas où je vais. Les pirates ont démonté tous les câbles, rien ne fonctionne. Nous avons survécu, ils ont kidnappé nos amis en les battant. Seul le système de navigation fonctionne. Ils m’ont donné un itinéraire, j’avance en conséquence. Nous essayons d’amener le navire dans un endroit sûr. »

Gine Körfezi'nde korsanların saldırısına uğrayan Türk gemisinin 4. kaptanı Furkan Yaren, baskın anlarını ve yaşadıklarını anlattı. Bacağından yaralandığını aktaran Yaren, gemiyi güvenli bir limana götürmeye çalıştığını söyledi.
SoNDakika . Com pic.twitter.com/8RGQNHOQl7

— FanZin (@minimedya) January 23, 2021

Le navire est arrivé dimanche à 8h (GMT), a confirmé le ministre turc des Transports et des Infrastructures, Adel Karah Ismailoglu. La Turquie « a mobilisé toutes ses ambassades à l’ouest du continent africain afin de secourir l’équipage du navire attaqué » indique le ministre des affaires étrangères, Mevlüt Çavuşolu, selon l’agence Anadolu.

Attaques courantes dans la même zone

Ce n’est pas vraiment une surprise (*) ni une première. Dans la nuit du 13 au 14 janvier, selon des sources maritimes, des pirates à bord d’une petite embarcation ont approché un porte-conteneurs, avec tirs à l’appui. Celui-ci se trouvait alors à environ 120 miles au Sud-Sud Ouest de Brass (Nigeria) à 2°23’58 » Nord et 5°31″ Est. L’alarme a été déclenchée et tout l’équipage a été rassemblé dans la citadelle. Les pirates ont abandonné l’attaque. Le navire et l’équipage se sont déclarés sains et saufs.

Le Golfe de Guinée, zone la plus à risque du globe

« Malgré les efforts du Nigéria et des pays États riverains, le golfe de Guinée demeure la zone la plus dangereuse du monde et les actes de piraterie s’y étendent désormais du large du Ghana jusqu’au large de la Guinée équatoriale » confirmait il y a peu l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la marine française en présentant le rapport annuel du Mica Center.

Une action de plus en plus loin des côtes

Les pirates, qui concentraient leur action sur le fond du golfe jusqu’en 2019, sont désormais plus audacieux avec « certains raids confirmés sur plus de 400 nautiques et des abordages à plus de 100 nautiques des côtes » note le rapport publié par la préfecture maritime Atlantique.

Un projet pilote européen

Le Golfe de Guinée devrait d’ailleurs devenir la première zone maritime d’intérêt européen. Les ministres des Affaires étrangères doivent ce lundi (25.01) décider de mettre en place le premier projet pilote de ‘présence maritime coordonnée’ (lire article à suivre ce lundi) .

(Nicolas Gros-Verheyde)

(*) L’attaque de ce week-end s’inscrit dans ce mouvement continu et n’est donc pas totalement atypique contrairement à ce qu’affirment quelques commentaires d’analystes.

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Joe Biden intronisé sur un air de Lady Gaga chantant l’hymne national

Wed, 20/01/2021 - 23:31

(B2) C’est sans doute un des moments clés, émouvants, de l’investiture du nouveau président américain, le Démocrate Joe Biden, et de sa vice-présidente Kamela Harris, ce mercredi (20.1)

Lady Gaga devant Joe Biden (images : CNN – sélection B2)

Quand Lady Gaga arrive en haut des escaliers, les descend, prend place, le parterre des personnalités, et le Capitole, et entonne l’hymne américain ‘The Star-Spangled Banner‘ (La Bannière étoilée), accompagné par l’orchestre des Marines, le temps suspend son vol.

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L’Europe en 2021. Une responsabilité croissante après le traumatisme américain du 6.1

Tue, 19/01/2021 - 10:30

(B2) L’année 2021 n’avait même pas démarré que venait de Washington une nouvelle incroyable, l’invasion du Capitole, le saint des saints de la démocratie américaine, par une bande incontrôlée et violente. Cet évènement change la donne

Encaliminée par l’épidémie de Covid-19, une bonne partie du monde, et l’Europe en particulier, est comme atrophiée par ce coronavirus qu’elle peine à combattre. Alors que d’autres enjeux courent

Trois leçons de l’attentat du Capitole

Un suicide américain

L’attaque contre le Capitole le 6 janvier ne peut être ramenée à une farandole rocambolesque. C’est un évènement majeur à plus d’un titre. Les réactions à chaud en sont un témoignage (lire : Entre consternation et condamnation, les Européens atterrés par ‘l’insurrection’ au Capitole à Washington). Le moment choisi n’est pas anodin : en pleine certification des votes de Joe Biden, ce n’est pas juste une manifestation qui dégénère, mais une volonté délibérée de rompre le processus démocratique. Le mode d’action (plus organisé qu’il en a l’air, et très militaire) peut être assimilé plutôt qu’à un coup d’état, à un acte terroriste visant le siège du pouvoir. Nous sommes face à un évènement similaire à celui de septembre 2001.

Le terrorisme d’extrême droite devient une menace claire

Cet évènement clôt, en quelque sorte, la séquence ouverte en septembre 2001, après l’attentat contre les deux tours jumelles à New York et le Pentagone. Non pas que le terrorisme islamiste est éradiqué. Mais parce qu’une menace, tout aussi grande, pèse désormais sur les démocraties. De façon évidente. Une menace de mouvements extrême, de la droite nationale, rassemblant suprémacistes blancs et néonazis. Ce mouvement a toujours été surveillé de près par les renseignements, mais sous-estimé au plan politique. Cependant, il a déjà frappé fort ces dernières années en Norvège, en Allemagne, en Nouvelle Zélande (1). Et il ne peut être mis à égalité (comme certains observateurs le font) avec l’extrémisme de gauche (qui n’a plus des velléités terroristes ou de coup d’état comme dans les années 1960-1970). Cet extrémisme est complexe car il a des racines profondes au cœur des sociétés occidentales, est empreint de théories du complot voire du négationniste, et n’hésite pas à passer à l’acte contre les communautés juives, musulmanes, étrangères et aussi contre les partis démocratiques (Norvège, USA). Purement endogène, il implique une réaction plus subtile qu’une intervention militaire ou la simple traque de criminels.

La solidité démocratique et militaire américaine atteinte

Outre les conséquences internes, cet acte a des conséquences externes. Les USA, gardiens du temple de la démocratie, sont atteints doublement, dans leur âme et leur honneur, dans leur dissuasion et leur force. Quelle valeur aura demain leur admonestation contre des régimes autoritaires ? Difficile de faire la leçon à la Biélorussie ou l’Iran par exemple… Les USA sont -ils si forts aujourd’hui, alors qu’ils sont incapables de défendre leurs propres institutions contre une horde, qui n’était pas puissamment armée ?  Ces questions peuvent trouver une réponse. Le simple évènement du Capitole est une faille sérieuse.

Un rééquilibrage mondial

Cet évènement sonne aussi la fermeture d’une autre séquence, celle de la toute puissance américaine.

Le multipolaire revient à la charge

La résurgence russe, l’émergence chinoise, suivie de celle de l’Inde, conduit à un rééquilibrage mondial. Moscou, Pékin, et dans une moindre mesure New Delhi ont aujourd’hui les moyens d’une diplomatie mondiale, tout autant que Washington. La question des vaccins contre le Covid-19 sera un test grandeur nature. Un pays a aujourd’hui vraiment le choix de se trouver des alliés si on le menace. La balance faite en Turquie entre OTAN et Russie le prouve. Cela réduit sensiblement le pouvoir extra-territorial américain qu’il s’agisse de la puissance dure (les armées), mi-dure (les sanctions ou les investissements) ou douce (commerce, culture, santé…). On est ainsi à l’aube d’un réel multipolarisme qui n’avait pu éclore réellement à la chute de l’URSS. Ce n’est pas l’évènement du Capitole qui déclenche le mouvement. Il le couronne, un peu comme la glace qui se brise, et révèle l’eau bouillante au-dessous.

Un rééquilibrage de fait entre USA et Europe ?

Dans cette nouvelle configuration, on pourrait assister aussi à une sorte de rééquilibrage naturel entre USA et Europe, que ce soit dans l’exemplarité démocratique ou au sein de l’Alliance Atlantique. L’évènement du 6 janvier pose question. Et si les USA faisaient défaut ? Et si les Européens ne pouvaient plus compter à 100% sur les USA ? La question revenait de temps à autre durant le mandat de Donald Trump. On pensait la page tournée. L’attaque du Capitole est une preuve que ce ne sont pas justes des questions conjoncturelles, mais une vraie évolution stratégique qui peut (ou doit) se produire.

Pour l’Europe, des responsabilités écrasantes

L’Europe n’a pas, là, quelques cartes à jouer. Elle a de vraies responsabilités. À elle de démontrer que son modèle démocratique, d’équilibre dans la société, de diplomatie mondiale, de maintien de la paix est le plus durable (cf. encadré). À elle de démontrer qu’on peut avoir une voix modérée, sans être faible, sans s’effacer. À elle de négocier fermement, mais sans outrances dans un monde qui, sous le poids de la crise du Covid-19, évolue sous deux tendances contradictoires : repli sur soi et interdépendance plus forte. À elle de surmonter le traumatisme de la perte d’un d’un pays-clés, le Royaume-Uni. À elle de s’intéresser enfin aux affaires mondiales, d’intervenir, sans s’ingérer.

Des processus à suivre de près

Au plan géopolitique, plusieurs processus engagés posent interrogation car ils sont lourds de conséquences pour les Européens :

  1. La stabilisation de la Libye avec un cessez-le-feu qui devra être consolidé
  2. Les relations avec la Turquie qui connaissent des hauts et des bas, avec une attitude pour le moins divergente d’Ankara des intérêts européens ces derniers mois (Syrie, Libye, Haut Karabagh, Méditerranée orientale, équipements militaires).
  3. Le conflit au Sahel, avec l’hypothèque qui pèse sur l’efficacité de l’opération française Barkhane, l’engagement des Européens et la transition gouvernementale au Mali (comme au Niger ou au Burkina Faso)
  4. La reprise ou l’abandon de l’accord sur le nucléaire iranien, avec la possible réintégration des USA dans l’accord ou la course en avant nucléaire
  5. L’aboutissement (ou non) du processus de paix en Afghanistan et le retrait concomittant des pays de l’OTAN du pays, 20 ans après l’intervention de 2001
  6. La reprise en main de sa propre sécurité par le gouvernement somalien et la diminution des forces sur place (Union africaine, USA, etc.)
  7. La suite du Brexit, avec un Royaume-Uni tenté par la compétition avec l’Europe, mais menacé d’un schisme interne rampant (séparatisme écossais, unitarisme irlandais…)
  8. Le sort des différents traités de désarmement qui sont en voie soit d’abandon (FNI, Ciel Ouvert), soit d’extinction (New Start). Lire : Du TNP au TIAN, les traités pour le désarmement nucléaire sous la loupe

Sans oublier

  1. Le conflit en Syrie qui ‘fête’ ses dix ans, avec un Bachar El-Assad toujours en place
  2. La menace de l’État islamique qui n’a pas été complètement éradiquée, notamment entre Irak et Syrie
  3. La guerre dans l’Est de l’Ukraine et le processus en format Normandie initié par Français et Allemands qui patine
  4. La stabilisation au Haut Karabagh conduite par les Russes
  5. La situation au Moyen-Orient, avec les élections en Palestine en mai et juillet, le rétablissement des relations entre Israêl et plusieurs pays arabes ou musulmans (Emirats arabes unis, Maroc, Soudan) et une (hypothétique) reprise du processus de paix avec Israël
  6. Le conflit en Éthiopie entre le gouvernement central et sa province Tigray, qui reste pour l’instant limité au plan national mais pourrait déstabiliser une région entière
  7. La situation aux USA, qui est devenue aujourd’hui un foyer ‘potentiel’ d’instabilité.

Rester vigilant face à la crise non prévue

Ceci est ce qui est prévisible. Reste la surprise toujours possible. Les dernières années n’ont pas été avares de ces retournements de situation, de ces conflits qui éclatent ou qui se terminent. Il faut donc garder la porte ouverte à toutes les éventualités et être vigilant. La capacité de réaction aux crises ou aux évènements est un atout essentiel si l’Europe veut rester un acteur majeur. L’Europe est en fait à l’heure des choix : réagir et exister, ou se laisser enfoncer par les crises successives et s’effacer progressivement, lentement mais sûrement, dans ce qui ressemble davantage à une ‘lutte de Sumo’ qu’à une nouvelle guerre froide.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Une réflexion sur l’autonomie stratégique

Au-delà des mots, l’Union européenne a entamer une réflexion sur son autonomie stratégique et a commencé à se doter d’instruments. L’établissement d’un dispositif de contrôle des investissements étrangers, comme la discussion autour de la régulation d’internet ou sur la boussole stratégique qui débutent, en témoignent. La mise en place du fonds européen de défense et de la facilité européenne de paix seront particulièrement à suivre cette année aussi.

  1. La liste est longue pour n’en citer que quelques uns : à Oslo et Utøya (Norvège). contre le parti travailliste norvégien et le gouvernement en juillet 2011 (77 morts, 151 blessés) ; à Münich (Allemagne) en juillet 2016 (0 morts, 36 blessés) ; à Finsbury Park (Royaume Uni) contre une mosquée en juin 2017 (1 mort, 10 blessés) ; à Pittsburgh (USA), contre une synagogue en octobre 2018 (11 morts, 1 blessé) ; à Christchurch (Nouvelle-Zélande) contre des mosquées en mars 2019 (51 morts, 49 blessés) ; à Halle-sur-Saale (Allemagne) en octobre 2019 pour la Yom Kippour (2 morts, 2 blessés) ; à Hesse (Allemagne) contre des bars à chichas en février 2020 (11 morts, 6 blessés), etc.

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La Russie agacée par l’opération Irini et le fait savoir

Sun, 17/01/2021 - 22:12

(B2) L’approche amicale faite par une frégate grecque sur un navire marchand russe provoque la montée dans les tours de Moscou. Le ministère russe des affaires étrangères parle d’incident et demande des clarifications

Une approche amicale…

Quand les marins de la frégate grecque Adrias (F-459 Adrias) s’approchent de l’Adler, un porte conteneur battant pavillon russe, début janvier, ils ne supposent pas que cela va devenir une question politique. Pour les gars de l’opération Irini, c’est un peu la routine. Une approche amicale. La 63e du genre. Une visite à bord, où les marins échangent des informations. « C’est utile pour les deux » dit-on au QG d’Irini. « Dans un laps de temps très court, l’officier en sait plus sur les trafiquants en Méditerranée et le capitaine du navire voit ceux qui patrouillent sur sa route ».

… montée en ‘incident’ à Moscou

Mais à Moscou, on ne l’entend pas de cette oreille. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova tonne : « La Russie exige des explications de la Grèce pour le contrôle du navire battant pavillon russe en Méditerranée ». Nous devons « clarifier les circonstances de l’incident, dans lequel beaucoup de choses nous restent incompréhensibles » indique-t-elle dans un communiqué. En particulier, cela « nécessite des éclaircissements sur les normes juridiques internationales et les informations spécifiques [qui ont permis] d’inspecter un navire russe, ainsi de savoir si les procédures internationales d’inspection des navires en haute mer ont été suivies. »

Une mention d’une inspection…

Et d’ajouter : « Inspecter les navires en haute mer au large des côtes libyennes n’est possible que s’il existe des motifs raisonnables de croire qu’ils transportent des armes ou du matériel connexe. Et cela nécessite de bonne foi le consentement préalable de l’État du pavillon ».

…démentie par l’opération Irini

En fait, il n’y a pas d’inspection, comme nous l’a confirmé un porte-parole de l’opération. Mais seulement une visite amicale. C’est-à-dire une visite effectuée avec l’accord préalable du capitaine, sans interpellation ni fouille du navire. Les moyens employés, via hélicoptère, peuvent apparaitre assez audacieux. C’est tout simplement un moyen de commodité.

Commentaire : après la Turquie qui avait de façon plus outrancière protesté contre l’action de l’opération Irini, voici maintenant la Russie qui entre dans la danse, de façon plus subtile certes, mais en mélangeant certaines informations. Il semble bien que l’opération européenne gêne les pourvoyeurs en armes des deux camps. Les frères ennemis turco-russes étant opposés en Libye, la première soutenant le gouvernement d’entente nationale de Tripoli, la seconde les hommes de Haftar basés à Benghazi.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Deux avions français en vol pour Irini début janvier

Sat, 16/01/2021 - 12:40

(B2) Deux avions français sont venus prêter concours à l’opération européenne de contrôle de l’embargo sur les armes en Libye.

Un avion français de type Awacs (surveillance et reconnaissance tout azimut) ainsi qu’un avion de surveillance maritime Falcon 50 sont ainsi intervenus « en soutien direct » les 6 et 7 janvier dernier, a indiqué le colonel Barbry, porte-parole des armées, lors du point presse vendredi dernier (15.01) auquel participait B2.

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Retour sur l’arraisonnement du Roseline A. La mauvaise foi turque prise en défaut

Fri, 15/01/2021 - 14:30

(B2) Nous disposons de détails supplémentaires sur le ‘timing’ de l’arraisonnement d’un porte-conteneurs turc par une frégate allemande dans le cadre de l’opération européenne de contrôle de l’embargo sur les armes (EUNAVFOR Med Irini). C’était le 22 novembre dernier, au large de la Libye

Dans une missive adressée au ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, le 5 janvier, le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell, a mis les points sur les ‘i’ après l’inspection avortée (lire : Grabuge turco-germanique en Méditerranée orientale. Ankara s’oppose au contrôle d’un de ses navires). Il vient répondre ainsi à une lettre d’Ankara envoyée en décembre, se plaignant de l’attitude européenne au Conseil de sécurité des Nations unies.

Pour être officiels, les mots choisis par l’Européen n’en sont pas moins emplis d’une certaine ironie, notamment sur le retard à l’allumage de la Turquie dans cette affaire, sa mauvaise foi qui semble patente dans la façon de monter en épingle le sujet ou sa volonté de respecter l’embargo international sur les armes.

Quatre points sont ainsi éclaircis.

1° La coutume des quatre heures largement respectée

Le commandement de l’opération Irini a cherché à obtenir le consentement de l’État du pavillon et donné au ministère turc des Affaires étrangères un « préavis de quatre heures, prolongé d’une heure, pour laisser aux autorités le temps de répondre à la demande de consentement ». Un délai, « conforme à la pratique internationale établie dans le domaine maritime ». L’État du pavillon n’a pas « officiellement opposé de refus ». L’équipe d’arraisonnement de l’opération IRINI (l’équipe de visite de la frégate allemande Hamburg) a entrepris d’inspecter le navire.

13 heures pour réagir !

« Ce n’est qu’à 21 h 23. Soit plus de 13 heures après l’envoi de la demande officielle de consentement à l’État du pavillon et 6 heures après le début de l’inspection », que le ministère turc a fait savoir qu’il n’accordait pas sa permission.

3° Le respect des procédures OTAN

L’équipe d’arraisonnement a agi avec le « plus grand professionnalisme », dans « le plein respect des procédures et des normes de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord » (NB : une manière de renvoyer la ‘balle’ à la Turquie et de l’interroger sur son appartenance à l’Alliance atlantique). Il est « inexact » d’affirmer qu’elle a fait « un usage excessif de la force contre des membres de l’équipage ». Sur l’étendue de la fouille, c’est au commandant de l’opération de décider, « en fonction de divers éléments, parmi lesquels les documents présentés par le capitaine du navire, de l’étendue de la fouille nécessaire pour évaluer la légalité d’une cargaison ».

4° L’impartialité attestée par deux éléments

L’opération Irini reste « impartiale ». Elle surveille les violations de l’embargo « commises par les deux parties au conflit libyen ». En témoignent, d’une part, « les rapports présentés au Groupe d’experts des Nations Unies sur la Libye » ; d’autre part, les « registres des inspections menées et des violations décelées ». NB : chaque inspection ou même visite amicale étant consignée, minute par minute, à la fois par le chef de la force et le capitaine menant l’inspection.

À la Turquie de coopérer si elle le veut

Le chef de la diplomatie européenne termine sa lettre en faisant une invitation à Ankara. « L’Union européenne se tient prête à coopérer avec la Turquie », sur le respect des résolutions du Conseil de sécurité, que ce soit pour « l’embargo sur les armes à destination de la Libye » ou « la sécurité en Méditerranée centrale ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi :

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Détroit d’Ormuz. Un Danois prend le commandement d’Agenor

Fri, 15/01/2021 - 06:01

(B2) Le Commodore danois Carsten Fjord Larsen a pris le relais du contre-amiral français Christophe Cluzel à la tête de la mission européenne de surveillance dans le détroit d’Ormuz, alias EMASOH ou Agenor

(Crédit : EMA / DICOD)

L’officier amiral danois a pris, pour six mois, la direction militaire de la mission européenne EMASOH (European Maritime Awareness in The Strait of Hormuz). Avec un moyen opérationnel : la frégate anti-aérienne française Jean Bart.

Aucun incident majeur

« Aucun incident majeur n’est survenu dans la zone d’opérations conjointes depuis août dernier. Et j’aime à penser que les patrouilles désescaladantes et rassurantes des moyens aériens et de surface de l’EMASOH font partie de ce succès » affirme le contre-amiral Christophe Cluzel tirant le bilan de ses six mois de commandement. Mais il faut rester « très vigilants. Car la situation reste instable et les semaines ou mois à venir assez sensibles ».

Une tâche essentielle pour maintenir la sécurité

« Il est essentiel que nous puissions continuer à maintenir la sécurité dans le détroit d’Ormuz, qui est également utilisé quotidiennement par les navires danois » souligne la ministre danoise de la Défense, Trine Bramsen, en accueillant de retour du Golfe, la frégate Iver Huitfeldt, après quatre mois de déploiement. Déployée depuis août, la frégate aura parcouru près de 25.000 milles marins et 16 passages du détroit d’Ormuz. Outre la frégate et son équipage, le détachement danois comprenait des éléments de police militaire, des forces spéciales maritimes et un hélicoptère Seahawk de l’armée de l’air.

Huit États au QG

NB : L’opération EMASOH ou Agenor a été mise en place sur initiative française afin de veiller à la sécurité des différentes voies de navigation de la région (Golfe, détroit d’Ormuz et golfe d’Oman). Le quartier général est situé sur la base navale française d’Abu Dhabi. Huit pays y sont présents (Belgique, Danemark France, Allemagne, Grèce, Italie, Pays-Bas, Portugal).

(NGV)

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La mission belge au Niger (New Nero) à l’arrêt. Coronavirus oblige

Thu, 14/01/2021 - 16:10

(B2) Une cinquantaine de militaires belges présents au Niger (Maradi) dans le cadre de l’opération bilatérale de formation des forces nigériennes, vont être rapatriés à Bruxelles

20 positifs au Covid-19 + 30 cas contacts

Une vingtaine de militaires belges (présents depuis octobre pour la plupart) ont été déclarés « positifs » à la Covid19, annonce l’état-major belge. Ils ne seront pas les seuls. « Par mesure de précaution », une trentaine de militaires exposés à des contacts à haut risque rentrent également en Belgique. Une mesure de précaution, afin « de garder la situation sous contrôle ». À leur retour en Belgique, ils « seront placés en quarantaine dans un hôtel réservé exclusivement pour cela », avec « suivi médical et tests PCR ».

Mission suspendue

Les militaires non positifs et ne présentant que de faibles risques de contamination restent au Niger « afin d’assurer la continuité de notre présence sur place ». Mais c’est toute la mission qui est « suspendue ». Du personnel médical supplémentaire a été envoyé à Maradi pour assurer le suivi médical « dans les meilleures conditions possibles ». Et une équipe spécialisée va être chargée de désinfecter le camp avant l’arrivée de la prochaine rotation prévue courant janvier.

(NGV)

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Marielle de Sarnez, la combattante de l’Europe, n’est plus

Wed, 13/01/2021 - 22:32

(B2) L’actuelle présidente de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale (France), et ancienne eurodéputée de 1999 à 2017, Marielle de Sarnez, est décédée ce mercredi (13.01) à Paris à l’hôpital Pitie-Salpétrière.

Marielle DE SARNEZ à la plénière de juin 2016 à Strasbourg (crédit : Parlement européen)

Elle a aussi été un court moment ministre des Affaires européennes (sous Emmanuel Macron de mai à juin 2017). Mais De Sarnez était aussi (et surtout) l’âme du parti centriste (MODEM) dont elle était la première vice-présidente.

Une adepte de la défense européenne

B2 perd un peu sa marraine. Un être chaleureux mais qui avait aussi une intelligence perspicace, loin de l’arrogance tentatrice hexagonale, et une vision de l’avenir. Marielle pensait que la défense européenne n’était pas juste une vue de l’esprit, un passe-temps, mais un réel projet, une nécessité destinée à s’imposer, même si l’éclosion était lente et connaissait des détours et des vicissitudes. Parmi les eurodéputés français, ils étaient rares ceux qui s’intéressaient à ce sujet. On les comptait sur les doigts d’une seule main… Et encore.

Un esprit européen enthousiaste

Marielle était aussi l’incarnation même de l’esprit européen enthousiaste mais aussi concret. Pour être convaincue, elle n’en était pas réaliste des faiblesses du système. Sa simplicité, sa connaissance des dossiers, son sens de la curiosité étaient un ravissement. Tous ceux qui l’ont connue au Parlement européen ou à l’Assemblée nationale s’en souviennent. Même si derrière ce sourire, existait une femme au tempérament de fer, qui ne s’en laissait pas compter au niveau politique et pouvait s’imposer et en imposer à quelques uns qui se voyaient renvoyer au vestiaire sans hésitation.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Force Takuba : qui participe, observe ou simplement soutient ?

Wed, 13/01/2021 - 11:05

(B2 – exclusif) La liste des pays européens venant renforcer l’opération Barkhane par des forces spéciales n’augmente pas de façon notable. Mais elle tend à se concrétiser

L’élément clé de la force Takuba est l’accompagnement et la formation des ULRI maliennes. C’est à cette tâche, effectuée (ici) par les Français du SGTD Bercheny de l’opération Barkhane, que vont s’atteler essentiellement les Européens (crédit : Etat-Major des Armées / DICOD)

Cinq pays engagés au total

Deux pays sont déjà sur place (Estonie et Rép. Tchèque), un troisième devrait arriver, la Suède, avec un contingent notable (150 personnes). De quoi former trois task-groups, en partenariat avec les Français.

Seulement trois task-groups

Chaque contingent de forces spéciales est accolé à une ULRI (Unité légère de reconnaissance et d’intervention) de l’armée malienne. Avec en objectif le triple A : Assist (er), Advise (conseiller), Accompagn (er), la montée en gamme des forces maliennes jusqu’à ce qu’elles soient pleinement autonomes.

Le 1er task-group franco-estonien, le plus ancien, compte 60 Français et 30 Estoniens, basé à Gao et accolé à la 4e ULRI avec 90 personnels, venus de la 132e compagnie mécanisée de Gao, et quelques éléments nigériens.

Le 2e task-group franco-tchèque devrait avoir la même dimension (51 Français et plus d’une trentaine de Tchèques), avec un capacité opérationnelle atteinte à la mi-janvier. Il sera basé à Menaka et accolé à la 2e ULRI.

Le 3e task-group franco-suédois sera lui aussi basé à Menaka, plus important. Ils seront opérationnels d’ici mars. Les Suédois fourniront également une QRF, force de réaction rapide, des éléments chirurgicaux, ainsi que des hélicoptères Black Hawk. Bien utiles pour l’opération Barkhane qui manque de moyens héliportés.

Deux pays de plus d’ici la fin de l’année

Les Italiens n’arriveront pas tout de suite. Rome n’enverra finalement pas de forces de combat en tant que tel, capables de constituer un task-group (basé à Ansongo), comme prévu au départ, dans le projet de loi présenté par le gouvernement en mai 2020 et approuvé au Parlement en juillet. Les Italiens apporteront une composante Medevac (avec hélicoptères normalement), qui ne sera pas intégrée dans les forces de combat. Arrivée prévue : plutôt au second semestre.

Quant à la Grèce, les discussions sont en cours » selon un responsable du ministère des armées, afin de déterminer le profil exact de leur participation. Celle-ci resterait modeste, selon notre première appréciation, de l’ordre de quelques dizaines (maximum) de personnes, qui n’intégrerait pas un task group.

Une présence au QG

Quatre pays (Danemark, Belgique, Pays-Bas, Portugal) participent en envoyant de un à quatre officiers au quartier général de la force à N’Djamena ou à Gao (*). Cette participation est symbolique en soi, mais elle peut être utile pour préparer une participation future plus robuste, sur le terrain. Comme le dit un officier étranger, cela permet surtout d’en « connaitre davantage » sur les modalités de l’opération et de « rapporter » ces éléments au plan interne.

Un soutien politique

Trois pays ne sont pas présents physiquement mais soutiennent politiquement la force (Allemagne, Norvège, Royaume-Uni). Le cas de la Norvège est symptomatique de la faiblesse d’engagement. Partants au départ pour aligner des forces sur le terrain, Oslo a reculé faute de soutien au Storting, le parlement norvégien.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(*) C’est l’addition de ces quatre pays, aux cinq précédents qui donne le chiffre de neuf, cité par la ministre des Armées, Florence Parly, dans les pays ‘engagés’ dans Takuba.

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IED, arme de lâches ? Florence Parly se lâche. Bravade ou réalité

Tue, 12/01/2021 - 15:30

(B2) Quand la ministre française des armées Florence Parly qualifie d’arme des lâches l’utilisation d’IED —  explosif improvisé — a-elle raison ?

Ce qu’a dit la ministre ?

« Les terroristes utilisent l’arme des lâches, ces engins explosifs improvisés glissés sous le sable du désert ou sur les axes routiers et qui se déclenchent indifféremment au passage des militaires français ou des véhicules civils comme on l’a vu ces derniers jours » indique Florence Parly dans Le Parisien début janvier, juste après que deux nouveaux militaires aient été tués, s’ajoutant aux trois autres tués par le même mode opératoire fin décembre.

Insulter l’adversaire, efficace ?

L’émotion est palpable. Mais on peut se demander : à quoi sert ce type de propos ? Flatter l’ego national, peut-être. Refléter la douleur, sans doute. Afficher un profil très guerrier, voire matamore de la ministre des Armées, certainement. Au-delà, est-ce vraiment utile et efficace ? On peut en douter. Les mouvements maliens rebelles ou terroristes suivent pas-à-pas les faits et gestes de la France, de ses représentants. Et ils s’adaptent (lire aussi : Les djihadistes ne sont pas des mecs en claquettes, ils réfléchissent (Wassim Nasr). Les provoquer ne va pas vraiment les contraindre à l’inaction. Au contraire…

Un IED vise-t-il indifféremment population et militaires ?

Parfois. Mais pas toujours. La version basique de la mine personnelle qui se déclenche au premier qui passe n’est pas celle qui a tué les soldats. La plupart des mines posées au Mali sont de type ‘plateau à pression’ qui se déclenchent au passage d’un véhicule lourd (comme le décrit Mériadec Raffray dans Le Télégramme). D’autres sont même plus sophistiquées et se déclenchent à distance, soit par un moyen physique (une ficelle, ce qui nécessite une présence à proximité) voire un GSM (mobile portable, ce qui nécessite une observation visuelle à la jumelle).

Les terroristes sont-ils des lâches ?

On ne peut pas vraiment parler de lâcheté, mais d’un combat qui utilise toutes les armes. Ainsi, certes l’engin explosif est utilisé. Mais comme une arme dans une panoplie guerrière qui en comprend plusieurs. Les groupes terroristes ont ainsi prouvé par le passé qu’ils étaient capables de s’exposer de façon directe. Les premiers affrontements en 2013 dans les Ifoghas étaient rudes, au dire des soldats qui y ont participé, allant parfois jusqu’au corps à corps (lire notre reportage : Mali : jouer l’effet de surprise (général Saint-Quentin). À plusieurs reprises, les combattants rebelles ou terroristes ont payé de leurs vies l’assaut donné aux bases ou aux véhicules militaires, armes à la main. Quand ils n’utilisaient pas l’arme du véhicule suicide.

Est-ce un acte de guerre ou un acte terroriste ?

Dans la définition classique du terme (visant à instiller de la terreur dans la population), il ne s’agit pas d’un acte terroriste. Mais bel et bien d’un acte de guerre contre une force militaire (1). Faute de pouvoir attaquer les camps comme en 2018 (lire : La MINUSMA victime à Tombouctou d’une attaque terroriste complexe. Des Français touchés), les forces hostiles s’en prennent à leurs véhicules et leurs forces présentes à l’intérieur. L’IED est dans ce cas l’arme du faible par rapport au plus fort. Un geste classique en conflit armé. C’est le propre de la lutte asymétrique, et toute la difficulté du combat que mènent actuellement les Français au Sahel.

L’arme des lâches est-elle le privilège des terroristes ?

A ce petit jeu de mots, il faut faire très attention à se voir renvoyer l’argument à la figure. On pourrait aussi légitimement se poser la question si les frappes par drones, pilotées à distance, avec un risque humain réduit à zéro pour l’attaquant, n’est pas le suprême de la lâcheté. Le lâcher de bombes de précisions par des avions de chasse, s’il requiert un savoir faire et un engagement physique notable, n’est pas non plus très chevaleresque dans l’art de la guerre. Et si, par malheur, il atteint des innocents, on est pas loin du crime de guerre.

Commentaire : Au final, ce type de petites phrases ne me semble pas à la hauteur des enjeux ni à la gravité du moment. Toute l’attention française doit aujourd’hui être utilisée pour diminuer l’ardeur guerrière au Mali, non la renforcer. Croire qu’on va arriver à (re)mobiliser une opinion française, de plus en plus sceptique (comme le montre le sondage du Point), est erroné.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Si acte de terreur, il y a, c’est quand les ‘terroristes’ s’en prennent à des civils sans défense comme l’attaque qui a coûté la vie de plus de 100 personnes au Niger parmi les villageois de Tchombangou et Zaroumdareye au Niger.

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Les garde-frontières européens ont leur (premier) uniforme

Tue, 12/01/2021 - 11:14

(B2) L’agence Frontex vient de rendre public le nouvel uniforme qui habillera les garde-frontières européens dans leur exercice de tous les jours. Premier aperçu

A première vue, cet uniforme, plutôt élégant, n’est pas sans rappeler celui de la police fédérale belge, par sa teinte (bleue foncé), comme les autres éléments : forme du képi, sticker au dos ou encore les trois bandes symboles (même si elles sont revisitées).

Bleu couleur sombre, l’uniforme complet se porte avec une cravate de même couleur, chemise fermée, et un képi à forme oblongue, avec rappel sur le képi du logo qui figure en écusson sur la manche droite.

L’écusson choisi reflète la couleur bleue sombre, avec juste du blanc pour le mettre en valeur de l’uniforme. Outre la dénomination (en anglais) de la fonction (European Border and Coast guard), on trouve trois bandes identiques en forme de vague (ou colline), les deux plus hautes étant irisées par quatre traits en perpendiculaire. Ce afin d’illustrer les différents terrains d’exercice des gardes (terre, mer). Les étoiles, au nombre de douze (comme le drapeau) de l’Union européenne, symbole de l’harmonie (et non du nombre de membres), sont aussi en blanc. La couleur jaune d’origine de ces étoiles a été abandonnée.

Un sticker vient à l’arrière rappeler en majuscules l’appartenance à l’agence FRONTEX et le descriptif (en anglais) ‘European Border and Coast guard’. Un deuxième sticker (amovible) vient compléter cette identification, avec la traduction dans la langue du pays d’intervention (qui sera donc adaptée à chaque opération).

Une veste courte vient compléter l’uniforme de base, avec un reflet en bleu ciel sur le haut de l’habit, autour des épaules, réfléchissant normalement. On peut remarquer cependant que l’ensemble de cet uniforme s’il a une certaine discrétion, présente l’inconvénient de n’avoir pas une grande visibilité. Les couleurs les plus visibles (jaune, orange, rouge), ne sont pas présentes.

Commentaire : Un uniforme symbole d’une évolution

Cet uniforme n’est pas juste une lubie d’un fonctionnaire en mal d’identité. Elle répond à une vraie nécessité. Rappelons en effet que l’Union européenne a décidé de se doter de son propre corps de garde-frontières (et garde-côtes). Celui-ci sera composée pour partie de personnels détachés ou venus en renfort des États membres (comme avant). Mais aussi (et c’est la grande nouveauté), de personnels recrutés directement, payés par l’UE, selon le statut de la fonction publique européenne, formés, instruits et soumis à la chaîne hiérarchique européenne.

C’est la première fois dans l’histoire de l’UE que des agents seront ainsi armés et chargés de tâches exécutives pour assurer des fonctions régaliennes au plan européen. Une novation dont on ne mesure pas encore tout à fait les conséquences ni dans les États membres ni au niveau de l’UE. Précisons que ces forces, bien que soumises à la hiérarchie européenne, n’évolueront pas de façon totalement autonomes. Elles agiront dans le cadre très précis de la loi de chaque État membre, sur sa demande et dans un cadre bien défini, opération par opération.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(crédit photo : Frontex (source) / B2 (sélection)

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Mali. Première formation d’un peloton des FAMA sur les blindés Typhoon

Mon, 11/01/2021 - 22:25

(B2) Les Européens viennent de terminer à Gao au Nord du Mali la formation d’un peloton de l’armée malienne à la conduite de leurs nouveaux véhicules blindés

Apprentissage de la descente d’un Typhoon en position de combat (crédit : EUtM Mali)

L’armée malienne vient d’acquérir des véhicules blindés capables de résister aux principaux engins explosifs improvisés, les fameux IED. Ils devraient être déployés dans le centre du pays, là où l’influence des groupes terroristes est la plus répandue. Encore faut-il appréhender ces nouveaux véhicules, plus lourds que les anciens, et être capables de réagir en cas d’incident. C’est tout l’intérêt du premier entraînement du peloton malien dirigé par la mission EUTM, qui vient de se dérouler à Gao.

Une demande malienne

La demande de cette formation spéciale est venue de la partie malienne. précise-t-on au QG d’EUTM. Plus précisément lors de la réunion de coordination trimestrielle régulière entre le chef de mission de l’EUTM et le chef d’état-major général des forces armées maliennes. «Les Maliens ont des véhicules blindés, mais ils doivent de toute urgence former les conducteurs, les artilleurs et l’infanterie, en fait tout l’équipage », explique le général Ridzak, chef de la mission EUTM (et qui termine sa rotation).

Une formation complète

« Les soldats ont suivi une formation complète, maîtrisant les procédures de protection contre les engins explosifs improvisés (EID), apprenant à fournir les premiers soins, à manipuler correctement les armes lourdes », rapporte l’instructeur de formation, le capitaine finlandais TV. Les soldats doivent aussi apprendre à maîtriser la conduite sur différents terrains, le parcours du combattant, la réaction à l’attaque, et surtout comment vérifier et entretenir le véhicule avant le trajet. Une formation appelée à se développer et se renouveler au fil de l’arrivée de ces nouveaux véhicules dans les FAMA (cf. encadré).

Le système d’information

En plus de la formation ‘blindés’, des experts d’EUTM Mali ont également initié les soldats maliens du poste de commandement régional à l’utilisation d’un réseau informatique pour soutenir le système de commandement et de contrôle militaire.

Le concept de formations décentralisées

Ce type d’entrainements, hors du centre de Koulikoro, base habituelle de formation d’EUTM Mali, est appelée à se développer. Le nouveau mandat d’EUTM Mali prévoit en effet davantage de formations « décentralisées ». L’occasion aussi pour les EUTM et Barkhane de renforcer leurs liens. « En entraînant des troupes dans le centre du Mali, la coopération entre EUTM et Barkhane s’approfondit » indique le colonel Delacotte, commandant de la base de Gao, qui recevait le chef d’EUTM Mali, le général Ridzak. « Et nous en sommes très heureux. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

Typhoons en cours d’acquisition

L’armée malienne a acquis 130 véhicules blindés, lui permettant d’opérer dans tout le Mali, dans le cadre d’un contrat conclu avec les Émirats arabes unis. Une partie limitée (environ une trentaine) est l’objet d’une donation, l’autre partie est achetée. Conçus et fabriqués par l’industriel émirati, Streit Group, le Typhoon est un véhicule blindé, 4X4, de type MRAP. C’est-à-dire résistant aux mines et protégé contre les embuscades (Mine Resistant Ambush Protected). Il est utilisé principalement comme véhicule de transport de troupes d’infanterie et de soutien au sol (8 personnes + tireur + commandant + chauffeur), mais peut aussi être configuré en véhicule de commandement et de contrôle ou d’évacuation médicale. Doté d’une coque monocoque blindée en forme de V, il offre à ses occupants, selon son fabricant, une protection contre le souffle au niveau 3 du STANAG 4569 (la norme OTAN pour la protection des blindés).

Lire aussi : EUTM Mali redémarre. Redéploiement des effectifs et reprise des activités à la clé

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Un camion d’EUTM Mali en feu sur la route de Bamako à Koulikoro

Mon, 11/01/2021 - 16:20

(B2) Un camion de la mission de formation militaire de l’UE au Mali a été signalé en feu vendredi dernier (8.1) à Baguinéda sur la route de Bamako à Koulikoro, signale la presse malienne. Il se rendait la base de formation de EUTM Mali, Incident confirmé par un officier de la mission contacté par B2 L’accident a été « probablement » causé par un dysfonctionnement technique » . « La cause de l’accident est en cours d’investigation. »

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Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (décembre 2020)

Sun, 10/01/2021 - 09:43

(B2) La fin de l’année 2020 s’est terminée avec l’épidémie de Covid-19 en filigrane. Les masques sont sur tous les visages. Le départ des Britanniques est désormais définitif (avant leur retour par la petite porte). Mais de l’Ukraine au Niger, en passant par le Golfe d’Aden ou le Mali, les missions continuent

Ukraine. Saut qualitatif dans l’ère numérique pour la police

Début décembre, deux nouveaux centres de données modulaires de pointe, financés par l’UE, ont été installés en coopération avec la mission consultative de l’UE (EUAM Ukraine). L’emplacement reste secret. Ces équipements visent à améliorer l’échange d’informations sûr et rapide entre les autorités régionales et la police nationale. Détails ici

Visite de la nouvelle salle des machines ! (crédit : EUAM Ukraine)

Niger. La veille se déplace aussi sur Internet

Apprendre à faire la veille opérationnelle sur Internet. C’est la nouvelle formation proposée par la mission de soutien aux forces de sécurité intérieure et de la stabilisation du Niger (EUCAP Sahel). 6 policiers burkinabè, 4 policiers nigériens et 2 civils mauritaniens l’ont suivi (du 5 nov. au 18 déc.), chacun à distance, depuis leur pays. Détails ici

Présentation vidéo résumée de la formation (crédit : capture d’écran B2)

Golfe d’Aden. Impliquer les garde-côtiers yéménites

La force maritime européenne (EUNAVFOR Atalanta) chargé de combattre la piraterie maritime fait partie des experts qui apportent leur contribution aux réflexions des garde-côtes du Yémen pour régénérer leur stratégie de lutte contre le trafic illicite par mer et la sécurité maritime. Détails ici

Réunion de travail début décembre avec les garde-côtes yéménites (crédit : EUNAVFOR Atalanta)

Mali. Se rapprocher de la population

À Sévaré, dans le faubourg est de la commune de Mopti, et à Ségou, au centre-sud du pays, des rencontres ont été organisées entre la société civile et les forces de défense et de sécurité. Le but : réfléchir ensemble aux moyens de renforcer leurs liens pour lutter contre l’insécurité dans la région. Une initiative conjointe du ministère malien de la sécurité et de la protection civile, de la mission de soutien aux forces de sécurité intérieure et de la stabilisation du Mali (EUCAP Mali) et des autorités locales.

Échanges à Sévaré (crédit : capture d’écran B2)

Et à Ségou (crédit : capture d’écran B2)

Méditerranée. Retour à la maison pour les Allemands

La frégate FGS Hambourg de la marine allemande a regagné ses bases après 107 jours de déploiement dans le cadre de l’opération de contrôle de l’embargo sur les armes vers la Libye (EUNAVFOR Med Irini). L’équipage a participé à héler 125 navires marchands, en effectuant 32 approches amies et 2 arraisonnements. Détails ici

La frégate allemande FGS Hambourg en patrouille pour Irini (crédit : capture d’écran B2)

Sarajevo (Bosnie-Herzégovine). Bye bye UK 

Comme un symbole, le brouillard était épais ce jour-là. Mi-décembre, le drapeau du Royaume-Uni a cessé de battre l’air du camp de Butmir. La fin de 16 ans de participation des britanniques à l’opération de stabilisation en Bosnie Herzégovine (EUFOR Althea). Détails ici

Cérémonie de descente du drapeau britannique (crédit : EUFOR Althea)

Méditerranée. Bonjour 2021 !

Sous les couleurs européennes, sur terre et dans les airs, les douze mois de l’année 2021 illustrés par les hommes et les femmes de l’opération Irini. C’est la bonne idée à feuilleter ici.

Le calendrier 2021 de l’opération EUNAVFOR MED IRINI (crédit : capture d’écran B2)

(informations recueillies par Emmanuelle Stroesser)

NB : Pour tout connaitre ou réviser, n’hésitez pas à vous procurer notre ouvrage sur la PSDC

Lire aussi sur le B2 Pro (parus en décembre) :

Sur le blog

Et aussi tous les articles de notre rubrique missions UE (PSDC)

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Attaque au véhicule suicide sur un véhicule de Barkhane. Un procédé non anodin

Sat, 09/01/2021 - 12:05

(B2) Six militaires français ont été blessés par une attaque au  véhicule suicide au Mali, dans la zone des trois frontières, vendredi

Un SVBIED en langage militaire (suicide vehicle borne improvised explosive device).

Le GTD Lamy en opération

C’est en début de matinée, vendredi (8.1), le ‘Groupement tactique désert’ (GTD Lamy) de la force Barkhane était en opération conjointe avec des militaires maliens du 33e régiment de commandos parachutistes (33e RCP) au Nord du village d’Isey, à une cinquantaine de kilomètres au Sud-Ouest d’Hombori, dans la zone des trois frontières.

Un véhicule suicide

Un « véhicule inconnu s’est alors dirigé à vive allure vers l’arrière du dispositif » indique le communiqué de l’état-major des armées. Un véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI) s’est alors « interposé pour protéger les autres éléments de la force ». Devant cette manœuvre, le conducteur du SVBIED a fait déclencher sa charge explosive à proximité du VBCI.

Six blessés

Six militaires français ont été blessés. Immédiatement pris en charge, ils ont été évacués par hélicoptère vers l’hôpital militaire de Gao. Mais leur pronostic vital n’est pas engagé. Trois des six militaires sont évacués vers un hôpital militaire ce samedi (9.1) matin.

Troisième incident en quelque jours

C’est le troisième incident en quelques jours (lire : Nouvelle attaque contre un véhicule de l’opération Barkhane près de Menaka au Mali et Trois militaires de Barkhane décèdent dans un IED) . Mais cette fois il ne s’agit pas d’une mine artisanale, télécommandée ou non, comme précédemment mais d’un véhicule suicide. Ce procédé n’est pas nouveau en soi au Mali, contrairement à ce qu’on pourrait penser de prime abord.

Un procédé déjà utilisé dans le passé

Ce procédé avait utilisé en juillet 2020 contre une patrouille de Barkhane (lire : Décès d’un militaire français visé par une attaque suicide au Mali) ou en juillet 2019 contre la base de Gao (lire : Plusieurs soldats français et estoniens blessés à Gao lors d’une attaque suicide). Et on se rappelle également que la mission militaire de formation de l’UE (EUTM Mali) à Koulikoro avait fait l’attaque de façon plutôt élaborée en février 2019 (lire : Des détails sur l’attaque du camp d’EUTM Mali à Koulikoro et Attaque terroriste sur le centre de formation de EUTM Mali à Koulikoro cette nuit). Si on remonte plus loin au début de l’opération qui s’appelait Serval à l’époque, un homme de la Légion meurt le jour du 14 juillet 2014 dans une attaque suicide au nord de Gao (lire : Un sous-officier français d’origine serbe tué au Mali (Maj))

(NGV)

(Mis à jour) antécédents d’attaques

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Frappe aérienne à Bounti. Aucun dégât collatéral affirment Maliens et Français

Fri, 08/01/2021 - 01:02

(B2) Les armées française comme malienne démentent toute bavure à Bounti, le 3 janvier. Elles n’ont pas frappé des témoins d’un mariage, mais un groupe terroriste, non loin de là

Selon l’organisation de la jeunesse peul Tabital Pulakuu, des frappes aériennes auraient touché un mariage célébré dimanche ‘3 janvier’ dans le village de Bounti. comme le relate RFI avec mille précautions. Car la confusion règne sur le bilan comme sur le mode d’action et l’auteur des coups de feux.

Le ministère français des armées a publié un communiqué ce jeudi (7.1) en fin de soirée (juste avant 23h) précisant les circonstances de la frappe, confirmant pour partie des éléments déjà donnés par les FAMA la veille (6.1).

L’opération ‘Eclipse’

Une opération conjointe FAMA-Barkhane

Une opération conjointe réunissant FAMA, force conjointe G5 Sahel et Barkhane dénommée « Eclipse » selon les Maliens. Elle a pour cadre une zone du centre Mali, caractérisée par la présence et l’action de groupes armés terroristes (GAT), notamment « des éléments de la katiba SERMA » dans la région de Douentza, « un kilomètre au nord du village de Bounti ».

Un centre d’entrainement et de confection d’IED

Le groupe dispose d’emprises logistiques. Ce que les Maliens appellent des Merkaz : des centres d’entrainement ou ateliers de confection d’engins explosifs improvisés ». Ces IED que les groupes viennent poser sur la RN16 tout près entre Douentza et Hombori et qui viennent frapper notamment les militaires français ou maliens. Trois Français ont été tués juste après Noël (lire : Trois militaires de Barkhane décèdent dans un IED).

Une opération en sept étapes

Pour les militaires, l’opération menée le dimanche 3 janvier dans l’après-midi, est assez classique.

1° Elle s’appuie sur « une manœuvre renseignement s’étalant sur plusieurs jours ».

2° Dans cette zone, plus d’une heure avant la frappe, un drone REAPER « détecte une moto avec deux individus au nord de la RN16 ». Le véhicule a ensuite « rejoint un groupe d’une quarantaine d’hommes adultes dans une zone isolée ». Les Maliens donnent un chiffre légèrement plus élevé. Ils parlent d’une « cinquantaine d’individus » qui commencent à se rassembler vers 11h. Vers 13h, ces éléments de la katiba Serma « vêtus de la même façon », forment « trois groupes ».

3° L’ensemble des éléments renseignement et temps réel permettent alors de « caractériser et d’identifier formellement ce groupe comme appartenant à un GAT ». « Compte tenu du comportement des individus, des matériels identifiés ainsi que du recoupement des renseignements collectés », une frappe (aérienne) est alors décidée.

4° L’observation de la zone « pendant plus d’une heure et demie » a également permis « d’exclure la présence de femmes ou d’enfants ».

5° Une patrouille d’avions de chasse (NB : Mirage 2000) – déjà « en vol » reçoit alors l’ordre « de procéder à une frappe ciblée à 15h00 locale ». La frappe se fait par « trois bombes » et est « localisée en 30 PWB 4436 83140, à « plus d’un kilomètre au nord des premières habitations de Bounti ». Il s’agit d’un « espace ouvert et semi-boisé ».

6° Au bilan « une trentaine » de ‘terroristes’ sont « neutralisés ».

7° Vers 17h (locales), un groupe de villageois et d’hommes armés en véhicule pickup et motos arrivent sur le site et procèdent à l’inhumation des morts, selon les FAMA. « Les blessés sont récupérés par les pickup et motos, avant de partir dans des directions différentes. » Les rescapés occupent les hauteurs avec jumelles et postes talkies-walkies.

Une opération conforme aux règles des conflits armés

L’opération « a été conduite conformément aux principes de ciblage en vigueur, dans la stricte application du droit des conflits armés », précisent les Français.

Pas d’hélicoptère engagés

La frappe a aérienne était « unique ». « Aucun hélicoptère n’a été engagé au cours de cette action de combat », contrairement aux allégations. Les éléments « disponibles, qu’il s’agisse de l’analyse de la zone avant et après la frappe, comme de la robustesse du processus de ciblage, permettent d’exclure la possibilité d’un dommage collatéral ».

Aucun dommage collatéral

Les « allégations consécutives à la frappe » sur un mariage relèvent « de la désinformation ». « Aucun dommage collatéral, aucun élément constitutif d’un rassemblement festif ou d’un mariage n’a été observé. » Aucune femme ni enfant n’étaient présents ni visés.

(NGV)

Plusieurs blessés grièvement blessés soignés par MSF

De son côté, Médecins sans frontières confirme avoir soigné, en début de semaine, plusieurs patients grièvement blessés des villages de Bounti et Kikara à son centre de santé de référence de Douentza. Les patients, « pour la plupart des hommes âgés, ont été blessés par des explosions, des éclats de métal et des blessures par balle ». MSF qui n’était pas présente dans la zone au moment des événements, n’est « pas en mesure de confirmer les circonstances exactes de ces incidents, autour desquels il y a encore beaucoup de confusion » explique l’ONG.

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